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Journal libre et indépendant paraissant le 15 du mois

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EEddiittoorriiaall

Voici la troisième parution de votre journal « Le Filament ». Nous ne saurions vous la proposer à lire sans, au préalable, vous remercier, une fois de plus, pour l’accueil fort cordial que vous nous avez manifesté par mille et une manières. En effet, nous avons reçu encore plus d’appels téléphoniques, d’e-mails, de propositions d’articles, de notes d’encouragement (cf. courrier des lecteurs). Nous avons aussi et surtout été sensibles à vos témoignages de sympathie et, en particulier, vos condoléances pour le décès d’un des nôtres, notre conseiller et consultant Faustin Dizo Gnahoré, qui nous a quittés le jeudi 18 mars 2010. Nous tentons, dans cette parution, de rendre un hommage mérité à ce grand intellectuel, historien, que nous aimions et respections, au-delà de tout ce qu’on peut lui reprocher, entre autres sur son caractère et ses choix. Nous sommes, maintenant, bel et bien convaincus que nous devons continuer et suivre la ligne de l’indépendance que nous avons, à dessein, choisie pour ne pas restreindre notre liberté, pour ne pas nous aliéner, autrement dit, pour pouvoir exprimer librement nos idées et nos opinions, véhiculer librement nos messages, prendre librement position sur certains faits, avec l'espoir et la ferme conviction de contribuer, efficacement et rationnellement, au débat démocratique, à la construction de l’intérêt général et à l'avènement d’une société démocratique en Afrique. Dans les nombreux messages reçus, certaines personnes nous ont reproché le volume de notre journal : « 35 pages, disent-elles, c’est trop ! ». Que répondre à ces personnes, sinon que Le Filament est un mensuel et donc on dispose d’au moins trente jours de 24heures chacun pour le lire. Par ailleurs, il faut leur donner une idée du tirage de quelques journaux de référence, auxquels nous nous assimilons plus ou moins : Courrier International, hebdomadaire, 64 pages A3 ; Jeune Afrique, hebdomadaire, 96 pages A4 ; Metro, quotidien gratuit anglais, 64 pages A3 ; The South African, hebdomadaire de la diaspora sud-africaine, 38 pages A3, etc. De ce

Le Filament.

fait, et vu le nombre impressionnant d’articles à publier que nous recevons, la tendance est plutôt d’augmenter le volume de votre journal, du moins à notre avis. De nouveaux lecteurs nous ont rejoints. Le cercle s’est agrandi encore plus. De nombreux textes à publier nous ont été envoyés, des soutiens nous ont été apportés pour que nous continuions à rester fidèles à notre ligne, et pour améliorer davantage, « L e Fi lam en t », afin qu’il demeure à votre goût et continue de répondre à votre attente. C’est l’occasion de vous en remercier et de vous féliciter de tous les efforts que vous faites pour nous aider volontiers à diffuser LARGEMENT « L e F ilam ent», à l’offrir GRATUITEMENT, à vos amis, à vos parents, à vos connaissances, par tous les moyens : par email, par fax, par photocopie, par courrier postal, etc. Bonne lecture et à très bientôt. Léandre Sahiri

Sommaire

Editorial Ombre et Lumière Agenda Vie en Société : Les Funérailles Humour Poésie Amaniè Ce que je pense, Point de vue : Le temps Courriers des Lecteurs Débat du mois : Les pasteurs africains Dites-moi pourquoi… Perdu de vue Sous l’art à palabres Santé-Conseil Sondage Economie Livre à lire Droit de savoir, Devoir de mémoire Diasporama Hommage posthume a Faustin Dizo Gnahoré Vérités et contrevérités Regards croisés Cinquantenaire des Indépendances africaines La controverse de Yamoussoukro Courrier du Golfe Poésie, Joachim Bohui Dali Libres propos Tableau d’honneur Jeux

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Ombre et Lumière Vos annonces gratuites : La Lumière et l'Ombre sont liées. Les deux doivent coopérer, l'une est nécessaire à l'autre. Ils forment un tout. Il faut savoir... Savoir, c’est avoir la lumière… Savoir aide à sortir de l'Ombre. Lumière et Ombre peuvent aussi être antagonistes. En effet, l'Ombre peut empêcher la Lumière. Par exemple, dans un état dictatorial, la presse, les arts et l'instruction sont mis à l’ombre. Chez un individu, la volonté d'obtenir quelque chose peut lui faire oublier de tenir compte de la réalité des besoins, des intérêts et des émotions d'autrui. Inversement, la Lumière peut empêcher l'Ombre. Ainsi, une personne qui accumule des connaissances dans le désordre risque de devenir l’ombre d’elle-même, sans plus aucun ressort. Ce qui implique qu’il faut continuellement jeter la lumière sur ce que l’on fait, c'est-à-dire mettre en pratique le savoir, relever les tenants et les aboutissants d’un problème, d’une affaire, afin d’être efficace… Dans la symbolique du Yin et du Yang, la Lumière et l'Ombre s'interpénètrent. Le Yin et le Yang stipulent que l'harmonie vient de l'équilibre entre la Lumière et l'Ombre. Le point noir dans le blanc signifie que le germe de l'Ombre se trouve dans la Lumière. Le point blanc dans le noir signifie que le germe de la Lumière se trouve dans l'Ombre.

Eric Brasseur

Lee FFiillaam « L meenntt »

Directeur de publication : Léandre Sahiri Direction de rédaction : Sylvain de Bogou Comité de Rédaction : Adjé Kouakou, Alain Tanoh, Serge Grah, Sylvain de Bogou, Léandre Sahiri. Contacts : lefilament@hotmail.com Tél. 0044 75 56 63 63 31 / 0044 77 71 10 30 93 / 00225 40 00 7 084

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Le filament, comme tout le monde le sait, désigne le fil conducteur qui, dans une lampe électrique ou dans une source à décharge ou à incandescence, produit de la lumière au passage du courant et conditionne le temps de vie d’une ampoule. On voit donc bien que le filament est indispensable dans le phénomène de production de la lumière.

Le Filament.

Publicité, avis et communiqués, événements (conférences, colloques, salons, séminaires, forums, festivals, etc.).

1 Participez à la XIXème Édition du Festival tricontinental MALAKI MA KONGO, Samedi 17 avril 2010 à Paris (France) 10h00 - 22h00 Salle Olympe de Gouges 15 de la rue Merlin, 75011 Paris Métro: Père Lachaise. http://www.malakimakongo.net/festivalPar is2010.htm

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26e édition du Festival PanAfrica. Festival organisé par l'association " Vues d'Afrique " du 15 au 25 avril 2010. presse@vuesdafrique.org Tél. 514 - 2843322. Adresse : 100 rue Sherbrooke Est Montréal www.vuesdafrique.org

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Grand Rendez-vous de l'Afrique à Lille, le samedi 24 avril 2010, au Grand Palais de Lille. « Reines de Femmes » célèbre les 50 ans des Indépendances des pays d'Afrique francophone. 1960 – 2010 : dix huit ex-colonies françaises d’Afrique célèbrent un anniversaire : ils ont 50 ans, un demi-siècle d’indépendance. Notre volonté est de dresser le bilan de ce demisiècle d’indépendance, de mettre en exergue les succès, les limites, les difficultés économiques et d’explorer les solutions possibles en réponse aux difficultés rencontrées. Pour découvrir les actions de « Reines de Femmes », visitez notre site (www.reinesdf.org).

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Concours littéraire, 3ème édition du « Prix Ivoire ». Ouvert aux écrivains et aux éditeurs jusqu’au 30 juillet 2010 et organisé par l’Association Akwaba culture. Aucun genre littéraire, ni aucun thème imposés… Pour en savoir plus, contacter : Association Akwaba Culture 01BP 12 803 Abidjan 01. Mme Isabelle Kassi-Fofana, Présidente (225) 67 13 47 47 / 07 05 74 05. N’Dohou Luisiano, chargé de communication (225) 01 07 32 77. Email: prixivoire@yahoo.fr / Blog: http://akwabaculture.ivoire-blog.com

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FESTIVAL du cinéma noir du 13 au 20 avril 2010. Ce festival est organisé par VISION PLURIELLE, en partenariat avec les cinémas l'Entrepôt (14eme arrondissement, Paris) et l'Archipel (10eme arrondissement, Paris) et l'OIF (Organisation Internationale de la Francophonie) qui célèbre son 40ème anniversaire : 30 films au programme. LE FESTIVAL PARTICIPERA EGALEMENT AUX FESTIVITES MARQUANT LE CINQUANTENAIRE DES INDEPENDANCES DES ETATS D’AFRIQUE NOIRE.

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Mini festival de masques ivoiriens, le 29 mai 2010. À l'espace sopalim, Aubervilliers, France. Cette manifestation culturelle est organisée par l'équipe de directabidjan.com / Pour l'occasion, l'équipe convie la presse à un déjeuner de presse au mois d'Avril pour présenter le programme du 29 mai. (La date sera communiquée ultérieurement). Pour plus d’info, contacter : COHX Hervé, DP Directabidjan.com Tel. 06 65 20 95 91

RÉSERVATIONS: 033 1 42 46 26 19

9 6è Festival International de Courtsmétrages d’Abidjan (FICA), du 20 au 25 avril 2010 a Abidjan. La Cérémonie de lancement du FICA a eu lieu le jeudi 8 avril 2010, à l’Institut Goethe, Abidjan-Cocody. Directrice du Festival, Mme Hanny Tchelley-Etibou

10 Congrès International des ONGs & OCBs sur le développement du 26 au 29 Mai 2010 à Ottawa au CANADA. Pour plus d'information et les formulaires d'inscription, contacter : Miss Moore HASLEY, Secrétaire Générale de l´OICD. 804-130, ALBERT STREET OTTAWAONTARIO K1P 5G4 CANADA. secretariatficd@gmail.com/ ficdcanada@gmail.com

La Presse des Presses

7 Manifestation d'art contemporain du Cameroun à Paris, du 15 avril au 30 mai 2010, au Centre national des arts plastiques, 1 pl. de la Pyramide 92911 Paris La Défense France. Tel. : 00 33 1 44 61 76 76 www.heymann-renoult.com / Mail: p.hamamssi@heymann-renoult.com

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Sylvain de Bogou passe en revue les articles parus dans la presse écrite. Sans faux-fuyant, ni faux-semblant. A partir du 15 mai prochain…

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Vie …en… Société (Une rubrique sous la direction d’Alain Tanoh Kablan pour aborder tous les problèmes de notre société)

Délinquance juvénile : J’accuse les adultes Un chien ne fait pas un chat, dit-on. Nous n’avons pas transmis ce que nos parents nous ont légué ; et, les enfants perdus, délinquants, appelés racailles, bandes de barbares, que l’on met dans des prisons, sont les fruits de notre éducation. Les seuls responsables, c’est nous, les adultes. Ce n’est pas aux politiques, ni aux policiers de remettre sur la bonne voie ces enfants perdus. Regardez bien autour de vous : dans les trois quarts des familles, on dirait que les enfants sont les parents, ils décident de tout, on les laisse faire ce qu’ils veulent. Plus d’éducation, plus de morale, ces gamins sont livrés à eux-mêmes. Les parents ? Des adultes malades qui ont besoin de psy, qui couvrent leurs enfants de « mon chéri », « ma chérie », « mon cœur »…, et que sais-je encore. Un enfant a besoin de douceur et de justesse, dans l’éducation, il faut être à la fois dur et tendre.

En tant que parents, notre responsabilité, oui, c’est de chérir nos enfants, de les nourrir, de les laver, de leur apprendre à se laver, de les vêtir et de leur apprendre à s’élever, depuis la naissance jusqu’à l’âge

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adulte. Si nous avons des devoirs envers eux, ils en ont envers nous, le respect sera réciproque. Ils ont des devoirs et nous avons des devoirs. L’éducation commence à l’intérieur de la maison. Les gamins qui narguent les gens dans les rues, répondent d’une manière agressive et sont prêts à balancer un coup de point dans la figure de quiconque, le font chez eux avant de le faire dehors, tout simplement parce que, vous le savez tous, l’habitude est une seconde nature.

Aujourd’hui on voit et entend des professeurs pleurnicher parce qu’un gamin de 11 ans vient de leur casser la gueule. Non ! C’est grave, triste et nul. Laissez des gamins comme ça, filez droit à leur perte est un crime. C’est à nous, les adultes, de remettre l’ordre dans la rue, dans les quartiers, partout où l’on rencontre des types de comportements intolérables et de dire non à la chienlit ou à la gangrène. C’est à nous, les adultes, de prendre nos responsabilités, ici et maintenant. Ces gamins sont victimes de nos injustices, de nos inconsciences, de nos démissions, de nos irresponsabilités, de nos égoïsmes, de nos incompréhensions… que, comme des graines, les adultes sèment et qui germent dans nos pays. Les politiques ont abusé du peuple. Le peuple a laissé faire, a démissionné et aujourd’hui les révoltes viennent des plus jeunes. Oui, les jeunes sont aigris. Oui, les jeunes sont malades. Oui, le jeunes sont perdus ; et tout cela, c’est la faute des aînés que nous sommes, nous les adultes. Cela me rappelle en 1991, Youssef Khalif, abattu par les fics à Mantes la Jolie. Lors

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du procès au tribunal de Versailles, j’ai passé trois jours et deux nuits avec la MIB et l’AGEN, trois dures journées sous la pluie en attendant le verdict. Le jour du verdict vers 20h30, les policiers étaient acquittés. Moins d’une demi-après l’annonce, ils sont sortis du tribunal dans leurs voitures, gyrophares allumés, klaxons, et sont passés devant nous, en nous faisant un bras d’honneur. Ce début de soirée-là, j’ai vu la haine dans le regard des jeunes qui m’entouraient et là, j’ai commencé à crier, à les calmer, à leur dire non, ne répondons pas à ces provocations là... L’Etat a promulgué des lois pour enfermer les jeunes à partir de 13 ans. La majorité des jeunes appelés délinquants sont issus de familles précaires. Et, la précarité, contrairement à ce que veulent nous faire entendre les politiques, ne touche pas que les minorités noires ou arabes. Elle touche de très nombreuses familles françaises de souche. Sans exagérer, la France compte plus de 15 millions de personnes précaires, et 80% des bandits en herbe viennent de ces milieux défavorisés. Aujourd’hui on en est au stade de l’autoflagellation, les victimes se bouffent entre elles et les bourreaux se frottent les mains. Depuis un certain temps, on perd les enfants d’une manière puissance 2, rappelez vous de l’affaire Fofana et de ce groupe qui a assassiné Ilan Halimi. Quelle horreur ! Quelle folie ! Et tout cela découle de la mauvaise gestion de notre société. Assez ! Ça suffit ! Il est temps que nous prenions nos responsabilités en ne laissant pas l’avenir de nos enfants être géré par la classe dirigeante. Ces derniers protègent bien leur progéniture. Et c’est très simple à faire : rendons à nos enfants ce que nos parents nous ont donné. Trouvez-vous normal qu’un enseignant qui corrige un de ses élèves se trouve devant les tribunaux ? Qui de ma génération n’a pas reçu de corrections quand il était petit, par son maître ou son professeur, parce qu’il a

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dérogé aux normes ? Notre monde est devenu complètement disjoncté. Moi qui écris ce texte, je ne reste jamais assis dans le métro quand un aîné est debout devant moi, jamais je ne passe une porte et la laisse se refermer sur celui qui est derrière, et encore mieux, j’évite de hausser le ton devant mes aînés. Les parents de ces enfants sont considérés de fait, et jugés dans leur attitude, comme si leurs propres parents leurs avaient donné une mauvaise éducation. Ce qui à mon sens, est complètement faux. La dégradation a commencé quand les jeunes qui ont eu 20 ans en 1968 sont devenus des parents. Maintenant, l’heure est grave. Il est urgent de redresser la barre. Sinon, dans moins d’un quart de siècle, la société sera sens dessus dessous.

Essayons de donner des rêves à nos enfants, de les impliquer dans des projets viables de société. Nous n’avons pas le droit de laisser cette situation continuer telle qu’elle est aujourd’hui. Bamba Gueye Lindor. Source: www.damnesdelaterre.com

A Lire Le discours du Roi Belge Léopold II. http://www.youtube.com

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HUMOUR Lu dans le journal « Le Bien Public » de mars 1983 : « La municipalité d’Auxonne a le plaisir de faire connaître aux personnes âgées de la commune qu’un autobus sera mis à leur disposition, gratuitement, pour se rendre au cimetière le mercredi 16 mars ».

Un homme d'état africain fait un petit séjour sur la côte d'azur pour rendre visite à quelques amis responsables politiques. Il est ainsi reçu dans la somptueuse villa d'un député‐maire et remarque d'entrée une impressionnante collection de tableaux (rien que des toiles de maîtres) qui ornent les murs. Pendant le repas il n'hésite pas à demander à son ami : « Il faut quand même que tu m'expliques : comment as‐tu pu amasser une fortune pareille en faisant de la politique ? ». L'élu français répond en désignant la fenêtre : « C'est très simple, tu vois l'autoroute là‐bas ? Cela a coûté 10 milliards de francs à la collectivité dont 10% directement dans ma poche... ». L’homme d'état n'en revient pas et commente : « Joli coup ! ». Quelques années s'écoulent et notre député‐maire rend la politesse à son ami africain. Il découvre avec stupéfaction que son hôte habite un château en marbre, décoré d'œuvres de maîtres et de sculptures de grande valeur. Pendant le repas, il demande : « C'est à ton tour de m'expliquer. Comment as‐tu amassé cette fortune colossale ? ». L’homme d'état africain répond en désignant la fenêtre : « C'est très simple, tu vois l'autoroute là‐bas ? ». L'autre : « Non ! ». L’homme d'état africain : « Eh ben voilà ! »…

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Que de sangsues Que de sangsues ! Partout des espions et des escrocs Partout des vipères Aux langues fourchues… Que de sangsues ! Partout pullulent les despotes Et des déstabilisateurs Partout règnent corruption et vol… Que de sangsues ! Les nuages envahissent notre terre Les hommes sont esclaves de leurs créations La vie, chaque jour, s’effrite La pauvreté s’installe… Que de sangsues ! La délation est de mise Et bien payée… Que de sangsues ! Jeunesse laissée pour compte Disparition de l’éthique Et les hommes deviennent étiques… Que de sangsues ! Que de maux ! Sylvain de Bogou (Extrait de « Poèmes d’exil, à paraître) ***

Amanien

(Une chronique d’Adjé Kouakou, Producteur et Présentateur de l’émission AMANIEN. Voice of Africa Radio à Londres).) Ce journal est le vôtre. Adressez-nous vos trouvailles, vos annonces, vos avis, vos articles, mais aussi vos dons ou contributions.

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C Cee qquuee jjee ppeennssee… … U U n C h n q u d L n d S h Un neee C Ch hrrrooon niiiq qu ueee d deee L Léééaaan nd drrreee S Saaah hiiirrriii

Militant ou Bête humaine ?

Les graves incidents qui, en février dernier, à la suite de la dissolution du gouvernement et de la CEI, ont eu cours en Côte d’Ivoire, sous l’égide du PDCI, du RDR et autres partis regroupés au sein du « RHDP », rappellent les manifestations du 6 février 1949 à Treichville. Ce jour‐là, les militants du PDCI‐RDA, suivant les mots d’ordre de leurs dirigeants, étaient venus boycotter la conférence d’un de leurs adversaires politiques, M. Etienne Djaumant. Ces militants avaient molesté des gens… Il s’en était suivi des casses, beaucoup de dommages, des interventions musclées des forces de l’ordre, des arrestations, des morts, etc. Ces événements rappellent également ceux du 18 février 1992. Tout le monde sait que, ce jour‐là, les leaders du FPI n’avaient pas pris de gourdins pour casser ou des bidons d’essence pour incendier des véhicules, mais ils n’avaient pas pu contrôler les militants qu’ils avaient appelés à marcher ; ils n’avaient pas pu empêcher les actes de violence de tous ordres engendrés par le suivi de leur mot d’ordre.

Ces événements rappellent également ceux du boycott actif des élections, conduit par Le RDR et le FPI alliés dans le ʺfront

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républicainʺ pour protester contre le Code électoral de 1994. Le boycott actif, dont le mot d’ordre avait été suivi à la lettre par les militants avait suscité de vastes manifestations de rue, les plus graves de lʹhistoire du pays, dont des milliers d’hommes et de femmes ont été privés de leur droit et devoir de vote ou ont payé, de leurs propres vies, le prix des plus forts.

Ces événements rappellent aussi les manifestations du jeudi 25 mars 2004 et du dimanche 28 mars 2004, à Abidjan, qui ont fait de nombreuses victimes, endeuillé plusieurs familles, et attisé des foyers de tension, du fait que certains militants, comme d’habitude, se sont entêtés, en grande foule moutonnière, à suivre les mots d’ordre, en dépit de l’interdiction de la marche organisée par les partis d’opposition. Tous ces événements invitent à revoir ou à repréciser la notion de « militant » qui, comme vous voyez, apparaît chez nous comme un véritable mal qui, dirait‐on, répand la terreur. En effet, il faut apporter des réponses précises à la question suivante : « Qu’est‐ce qu’est militant ? ». Un militant n’est ni un militaire, ni un brigand. Le terme « militant » qui vient du latin miles, militis : soldat) concernait, à l’origine, les personnes qui se battaient, les armes à la main, pour défendre (ou imposer) leurs idées et convictions propres ou celles de leur école de pensée ou de leurs maîtres. D’où, le militantisme était indissociable de la violence.

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Au fil du temps, cette notion a évolué. De nos jours, on appelle militant une personne positive, respectable, engagée dans une lutte idéologique, cʹest‐à‐dire dont l’engagement ou le combat exclut toute violence et vise à rassembler, à faire triompher son idée ou la position qu’il défend. Dans ce cas, les militants se considèrent, non pas comme des gens qui détruisent, qui démolissent, mais comme des éléments permettant à la machine sociale de sauvegarder les acquis et dʹavancer. C’est en ce sens que le militant diffère du militaire, du brigand ou du bandit. En effet, là où le militaire est, a priori, fondé à user de son arme, en tant que soldat, homme de guerre, et fait partie des forces armées, le militant s’investit dans le dialogue et dans des actions pacifiques. Là où le brigand et le bandit se caractérisent par leurs crimes, leurs actes hors la loi (vol ou de pillage) commis avec violence et à mains armées, le militant s’investit dans les échanges et dans des actions non violentes. Ainsi donc, le militantisme ne saurait être confondu au militarisme, ni au banditisme, étant entendu que là où le militaire et le brigand imposent leur loi par l’arme et la violence, le militant est tenu de respecter les lois de la république et d’agir sans violence.

Malheureusement, cette forme de militantisme n’existe pas chez nous. On assiste plutôt à ce que d’aucuns appellent «le militantisme post‐it». Celui‐ci consiste à sʹengager pour satisfaire des besoins immédiats et concrets, à se mobiliser selon les aspirations du moment ; mais, cette

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mobilisation ne sʹinscrit pas forcément dans la durée, ni par conviction idéologique. Des relations entre dirigeants et militants Dans la mesure où, dans sa conception moderne, le militantisme se veut fondamentalement une lutte idéologique, et requiert une attitude prioritairement pacifique ou non‐violente, il importe que les rapports liant les dirigeants aux militants ne soient pas de maîtres à esclaves, d’exécutifs à exécutants, de dominants à dominés. On ne saurait admettre que, unilatéralement, les uns imposent, à leur gré, des décisions que les autres, à leurs dépens, subissent… C’est dans cet esprit que, en Occident, les militants de base sont associés à des prises de décision et de responsabilité, et conviés à des colloques, séminaires, «universités d’été », en vue de leur socialisation et de leur formation à l’exercice de la citoyenneté et du pouvoir. Bien au contraire, dans les pays africains, la plupart des dirigeants politiques prennent les militants pour du « bétail électoral » lors des scrutins. En‐dehors des périodes électorales, cʹest‐à‐dire en temps ordinaires, les militants sont vus et utilisés ni plus ni moins que comme des « bêtes humaines », autrement dit des animaux à visages humains dominés par leurs instincts et manquant d’intelligence, de jugement et aptes uniquement à suivre, tels des moutons, ce que pensent ou disent leurs chefs souvent dits charismatiques, à tort ou à raison. En conséquence, les militants sont exclus de toute décision politique, et donc, ne connaissent pas, ne comprennent pas, ne contrôlent pas les politiques menées par leurs dirigeants. Militants, pour exécuter les sales besognes ? Certes, le fait est que de nombreux militants, du moins la plupart, sont analphabètes, et acceptent de passer pour des « bêtes humaines ». Et, dès lors, ces militants acceptent d’être infantilisés, voire animalisés. D’une part, ils prennent leur

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situation de misère comme une fatalité qui les réduit à vivre éternellement dans l’ombre et à la solde des dirigeants. D’autre part, dans les partis politiques, ils limitent leurs rôles et leurs activités de militants, aux statuts de bêtes de somme, et exécutent tout bêtement de sales besognes, portent fièrement les cannes et les fardeaux des dirigeants, se font les porte‐voix des leaders pour diffuser leurs « idéaux » dont, très souvent, ils ignorent l’esprit et la lettre, et qui, en général, ne sont ni plus ni moins que des idioties. Ainsi, ignorants, ces militants s’impliquent résolument, du moins irrésistiblement, sinon instinctivement, c’est à dire sans jugement, ni raison, dans des actions horribles, dans des manifestations violentes, dans des actes de vandalisme sans nom, qui défient tout entendement et toute civilité : lors des manifestations, ils détruisent ou incendient les biens publics ; ils subtilisent les urnes ; ils boycottent des élections ; ils s’adonnent, à cœur joie, à des casses, à des pillages, à des vols, à des viols, à des assassinats, à des meurtres, etc. Et, le comble, c’est que, au moment où ces militants se livrent à ces actes de barbarie, pendant qu’ils commettent ces crimes crapuleux, les dirigeants des partis, eux, sont sous haute garde ou se la coulent douce, avec leurs femmes, leurs enfants et leurs proches. D’ailleurs, nul n’ignore que ces dirigeants et leurs familles, à quelques rares exceptions près, se terrent, ne prennent pas part aux manifestions qu’ils suscitent ou commanditent, sous le fallacieux prétexte que leur sécurité, à eux, ne serait pas garantie. Comme qui dirait, ils seraient fous de mettre délibérément leur vie en danger, là où ils sont convaincus que des bêtes sans cornes, pourvu qu’on les excite outre mesure ou surexcite à souhait, demeurent, corps et âmes, disponibles pour s’exécuter merveilleusement, et sont prêts à mourir au nom du leader, moyennant quelques petits

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billets de banque, voire souvent sans rien en contrepartie.

C’est, sans doute, eu égard à ces faits qui mettent en mal le processus démocratique, que l’on affirme que les Africains ne sont pas mûrs pour la démocratie, ou que l’Afrique est malade de ses dirigeants. Mais, on oublie généralement d’ajouter que notre continent est également et surtout malade de ses populations militantes à qui font défaut, très souvent ou même trop souvent, le bon sens et la conscience. Militants, du bon sens et de la conscience, s’il vous plaît ! Force est de reconnaître que nombre de leaders des organisations politiques se conduisent, au quotidien, comme des vers de terre, autrement dit, ils vivent nus : sans esprit critique, sans raison, sans dignité, sans jugement. Au point de nous convaincre que la seule force par laquelle ils tiennent les militants, c’est leur pouvoir d’argent. Sur cette base, leurs actes et leurs propos, loin de nous faire aller de l’avant, nous induisent à endeuiller, inutilement, nos familles, nous plongent dans l’angoisse, nous dépouillent de nos biens acquis au prix de mille efforts, nous dévalorisent aux yeux des autres communautés. C’est pourquoi je pense qu’il est nécessaire et impérieux, chez nous, d’amener les militants à prendre et avoir conscience du fait qu’ils ont la force et la validité de leurs membres pour travailler et échapper aux

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pièges des pouvoirs d’argent. Les militants doivent prendre et avoir conscience qu’ils ont reçu, de Dieu et de la nature, l’intelligence et la sagesse pour ne pas se laisser abuser par les politiques. Ils doivent prendre et avoir conscience qu’ils ont les capacités et les ressources nécessaires et suffisantes pour éviter de se laisser manipuler par les dirigeants et pour nous faire éviter des situations déplorables, telles que celles que nous avons évoquées plus haut.

Et donc, c’est dommage, bien dommage que les militants africains se considèrent toujours comme des « bêtes humaines », et que comme telles, ils n’osent pas refuser la bêtise où les entraînent, la plupart du temps et à leurs dépens, les chefs, du moins les soi‐ disant chefs... En avril 1792, Condorcet disait : « tant quʹil y aura des hommes qui nʹobéiront pas à leur raison seule, qui recevront leurs opinions dʹune opinion étrangère, en vain toutes les chaînes auraient été brisées, en vain ces opinions de commandes seraient dʹutiles vérités ; le genre humain nʹen resterait pas moins partagé entre deux classes : d’une part, celle des hommes qui raisonnent, et d’autre part, celle des hommes qui croient et qui subissent ; d’une part, celle des maîtres et d’autre part, celle des esclaves » 1 .

Cette déclaration situe le rôle du parti politique et l’importance de la formation des militants pour favoriser l’établissement de l’égalité, de la dignité, de la responsabilité, pour permettre aux dirigeants et aux militants de vivre dans une sorte de symbiose, en ce qui concerne les décisions à prendre et les actions à mener, surtout lorsque ces actions engagent non seulement la vie du parti, mais celle de toutes les populations du pays. Dans cette optique, je pense que: ‐ premièrement, les militants doivent regarder les dirigeants comme des êtres humains et non comme des démiurges, c’est à dire non comme des êtres omnipotents et omniscients, organisateurs de tout l’univers, infaillibles, dont les paroles doivent être bues naïvement et les mots d’ordre exécutés à la lettre, sans réfléchir ; ‐ deuxièmement, il faut que les dirigeants considèrent les militants comme des êtres humains réfléchis, au même titre qu’eux‐ mêmes, qu’ils les respectent, plutôt que de les traiter comme des bêtes humaines, cʹest‐ à‐dire comme un ensemble d’animaux sans jugement, prêts, à tous instants, à exécuter, « par tous les moyens », n’importe quel mot d’ordre, au risque et au péril de leurs vies, ainsi qu’au mépris des droits des autres citoyens. C’est ce que je pense. Léandre Sahiri. ***

ue PPoint oint ddee V Vue

Faites-nous parvenir vos textes, vos réflexions et vos analyses sur des sujets d’actualité ou des thèmes et faits divers qui concernent (ou pas) vos centres d’intérêt ou vos domaines d’activité. ***

1 Rapport sur lʹorganisation générale de lʹInstruction publique présenté à lʹAssemblée nationale législative au nom du

Le Filament.

Comité dʹInstruction publique les 20 et 21 avril 1792 par Condorcet.

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Le temps doit être perçu comme une denrée précieuse, une ressource, un moyen d’’action, de production, de réalisation, au même titre que l’homme (la force physique, les aptitudes intellectuelles, mentales, morales), au même titre que l’argent et d’autres moyens matériels et immatériels. D’où les questions suivantes : Comment l’Africain conçoit-il, comprendil, apprécie-t-il le temps ? Comment l’Africain utilise le temps, cette denrée quotidienne, précieuse, naturelle ? Quel est le rapport de l’Africain avec le temps ? D’aucuns disent que les réponses à ces trois questions fondamentales restent plutôt négatives pour l’Africain. Celui-ci aurait une « mauvaise appréciation et une mauvaise utilisation du temps », ce qui abouti naturellement à des « mauvais rapports» avec le temps. Qu’en pensez-vous ?

« La chose la plus importante parmi toutes, à mon avis, est la gestion du temps. Ça n’a l’air de rien, mais c’est cela qui fait le plus défaut à l’Afrique ». (Cheick Modibo Diarra, Astrophysicien à la NASA, USA).

Pour un don ou une contribution financière Numéro de Compte du Filament :

HSBC Bank 400208 11474154 78

Courrier

D es L ect eur s

Nous avons reçu de nombreux courriers. Nous vous en remercions. Par manque de place, nous ne pouvons les publier tous. Nous nous en excusons. @@@

Le Filament.

Je viens de lire le deuxième numéro du journal "Le Filament". Toutes mes félicitations et beaucoup de courage pour la suite. Car, nous savons que la publication des premiers numéros d'un journal est toujours relativement aisée. Mais, le plus difficile, c'est la suite: continuer de publier des articles de qualité et élargir la masse de ses lecteurs. C'est tout le bonheur douloureux que je vous souhaite. Bien fraternellement. Roger Gballou @@@ Merci pour cet excellent deuxième numéro du journal Le Filament, avec en prime la publication d'un article posté sur mon blog http://regardscroises.ivoireblog.com.Merci, infiniment! Dindé Fernand Agbo. @@@ Je voulais juste soumettre cet écrit à votre lecture, qui sans doute l'enrichira. Cordialement, Brice F. P. Amoussan @@@ Cher Initiateur du Journal "Le Filament". Félicitations pour votre initiative d'informer vos frères et sœurs qui vivent au loin. Je vais le faire lire encore en communauté, comme la fois précédente. Bonne continuation. Que Dieu vous bénisse avec toute votre équipe. Waswandi Athanase(France). @@@ Merci, chers amis "BEYA !", comme on Clément Ahimon.

! Courage et dit chez moi.

@@@ Par l’entremise d’un responsable, j’ai lu votre journal et j’aimerais contribuer à son essor. J’aimerais aussi avoir le N°1. Patrick Annicet Koufeidji, Contrôleur de gestion, Direction du contrôle de l’Audit interne. 00 225 20 25 20 75 @@@ Je viens de rentrer de Brazza, il ya quelques jours. Ce phénomène des « envoyés de Dieu » est devenu une mode. Dans chaque ruelle de Brazza, on rencontre un pasteur, je veux dire des escrocs qui pretendent parler au nom de Dieu, pour piller les gens qui vont dans leurs soidisant églises ou temples. Y a des

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"pasteurs" qui demandent même une part du salaire; déjà que nous savons qu'à Brazza le salaire n'est pas si élevé, ces misérables vont encore le donner gratuitement, face à des gens qui, du jour au lendemain, sont devenus « Hommes de Dieu ». Pour ma part, je suis croyant, et par conséquent, j'admets le fait que Dieu est partout, donc je le prie chez moi, dans le calme, sans crier et sans transe. La Bible nous apprend que ce n'est pas la grandeur du geste qui importe, mais la sincérité de celui-ci. Pourquoi voulez vous montrer à tout le monde que vous priez Dieu ? Louez Le Seigneur chez vous, Il vous entend aussi. Merci a vous de bien vouloir publier cette lettre. JBK @@@ Merci d’avoir pensé à moi pour le journal! Je l'ai même imprimé pour le lire facilement. 38 pages que je ne pouvais pas photocopier en rectoverso. C'est du papier, et c'est de l'argent! Mais, c'est très important. Je vais apporter ma contribution, en envoyant quelques réflexions, et même animer une bonne page biblique, si cela ne gênerait pas. On est toujours ensemble, même dans le silence. J'ai commencé un Programme de Télévision Chrétienne depuis deux semaines, sur la chaine BELIEVE, SKY 596, tous les Dimanche de 11h30 à 12h00. C'est aussi une Grâce du Seigneur que je parvienne à lancer cette Emission. Soutenons-nous, car notre temps est arrivé. On ne s'y attendait pas, mais les faits sont là. Tu parles par le Journal, moi je parle à la Télévision. N'est-ce pas quelque chose que Seul Dieu a planifié? J'espère que tu ne prends pas tout cela comme des faits du hasard! Dieu est au contrôle. A bientôt. Ton Frère et Ami, Rev. Y. G. TI @@@ « J’ai lu votre journal. Je viens de découvrir la rubrique «SOUS L’ART A PALABRES». Je travaille sur la problématique de la Palabre africaine depuis plus de 10 ans et j'anime, avec le Club de Montpellier, l'association PARED,(Palabre Africaine Et Recherche Démocratique). J’estime que le journal est assez volumineux... Bien fraternellement. TEBI Joachim ABLE

Le Filament.

@@@ J’ai appris le décès de votre confrère Faustin Dizo Gnahoré. Condoléances fort bien attristées, chers frères et sœurs du FILAMENT. Keep up the good work! Laurent Ibehi @@@ VOTRE JOURNAL EST "PROPRE, EPAIS, TRES INTERESSANT". PROCHAINEMENT, TRES PROCHAINEMENT, JE SIGNERAI POUR LE BESOIN DE LA CAUSE!!! MERCI D'AVOIR "CORRIGE ET VULGARISE" MES PENSEES (PAGE 30 A 33).MERCI!! @@@ Selon les échos que j’ai reçus, je puis vous assurer que votre journal est très très bien accueilli. Vous regardez de près les articles, vous conseillez, etc. Je vous réitère mes félicitations et mes remerciements, en particulier à Mme Honorine Koudou. Santé, santé, santé… Gérard T. Lékadou, ingénieur. @@@ J’ai lu dans « Agenda », les informations concernant le « Prix Ivoire ». Je voudrais savoir quelles sont les conditions de participation. Michel Loukouman, Luxembourg. (Réponse : voir p. 2). @@@ J’ai envoyé par mails Le Filament à certaines personnes. Samedi dernier, j'étais à une réunion. J'ai fait imprimer 10 copies et je les ai distribuées gratuitement. C’est ma contribution et j’invite les autres lecteurs et lectrices à faire autant sinon plus, selon leurs moyens. Le journal marche, félicitations. Mais, les gens me disent qu'il est long à lire. Ma réponse est qu'il n'est pas un quotidien. On a un mois pour lire, en attendant la prochaine parution. Michel Zahibo, Paris. @@@ Nous organisons un forum dans le cadre du cinquantenaire des indépendances des Etats d'Afrique francophone, à Lille (nord de France), le 24 avril 2010, et nous sollicitons le soutien de tous, en particulier de votre journal pour diffuser l’information. Nous restons à votre disposition pour toute information complémentaire et envisager avec vous un focus de cette action dans votre journal.

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Cordialement. Honorine Ganhoulé, Lille, France. Association R.E.I.N.E.S. DE FEMMES (Réseau d’Entraide Internationale Nord Et Sud) 1/12 rue de Wazemmes. 59000 Lille. Mob: 06 19 22 22 10 xpertconsulting@yahoo.fr ou reinesdefemmes@yahoo.fr, @@@ Merci pour l'honneur que vous me faites en me comptant parmi les lecteurs de votre magazine. Je profite de cette opportunité pour vous encourager et vous souhaiter bonne réussite, car il n'a jamais été facile pour notre Communauté de bénéficier de ces moyens de communication. Longue vie au "Filament". Je voudrais déjà apporter ma petite contribution en vous envoyant le texte ci-joint pour qu'il soit publié dans l’un des prochains numéros. C'est un texte qui ait déjà été vu sur un site internet. Mais, je reste convaincu qu'il demeure toujours d’actualité et qu’il n'a pas été lu un comme cela se devait. Encore une fois merci pour tous ces efforts. Simplice Gbio. @@@ J’ai été ravi de lire le 1er numéro du Filament. J’attends le 2e numéro et voir si je pourrais apporter ma modeste contribution, malheureusement je n'ai pas été servi. J'ose croire que ce n'est pas une sanction en mon encontre!... Dans l'attente du numéro 3, je vous réitère mes salutations fraternelles pour les efforts que vos collaborateurs et vous consentez pour tenir allumer la flamme patriotique. Dieu vous bénisse. Fernand Koblan, syndicaliste, Abidjan.

LE DEBAT DU MOIS

« Les Marchands de miracles » Il

y

a

quelques

Le Filament.

semaines,

Congo-

Internet.com a ouvert un grand débat intitulé « Les marchands de miracles ». Ce débat soulève la problématique de « la prolifération des églises chrétiennes africaines. On peut lire en introduction de ce débat ceci : « Kinshasa, Brazzaville, Libreville et autres sont plongées dans l'univers ahurissant des églises de guérison, où la violence des cultes reflète celle de la misère, où le discours tragi-comique des télévangélistes répond à la naïveté désespérée des fidèles... ». Donnez votre avis. En attendant de recevoir vos contributions au débat, nous proposons ci-dessus le point de vue de Sylvain de Bogou, journaliste et écrivain, Directeur de rédaction du Filament.

La nouvelle génération des pasteurs africains : un nouveau mal pour l’Afrique ? L’Afrique prise en otage depuis des siècles par l’Occident, connaît un autre tournant non salutaire dans son état de continent dit le plus pauvre de la terre. La religion qui a joué un rôle majeur dans la soumission du continent africain, fait un grand retour sur la scène. Cette fois‐ci avec une autre couleur, celle des Africains eux‐mêmes. Qu’en est‐il exactement ? Dans ce qui va suivre, nous allons essentiellement parler de la situation des églises africaines en Occident ou chaque mois qui naît, fait voir le jour à au moins un nouveau pasteur africain. Un bref rappel sur le rôle joué par la religion dans la soumission, voire dans la destruction de la société africaine. Dans les écoles, en Afrique, l’on se souvient très bien de ce que les enseignants appellent les « 3M ». A travers ceci, les historiens décrivent à leurs élèves et étudiants la manière dont les Occidentaux ont procédé pour plonger l’Afrique là où elle est restée depuis des siècles, dans la misère totale. Missionnaires d’abord, les Occidentaux ont « pacifié » les Africains en leur faisant admettre que ce qu’ils adoraient chez eux était nuisible et démoniaque. Il fallait donc

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adopter une nouvelle religion. Une religion aux couleurs de l’Occident. Le démon de cette religion est noir comme l’africain lui‐ même. D’où, il fallait à celui‐ci adopter la nouvelle religion pour être sauvé de l’enfer et pour recouvrer une âme qui lui permettra d’avoir accès au paradis du blanc. Cet état de choses aura eu, par‐dessus tout, des conséquences désastreuses sur les Africains. Par exemple, sur la base de ces axiomes, des lois déshumanisantes ont été instituées en Occident, dont entre autres, « le Code Noir » de Louis XIV, le Roi‐Soleil. Des théories ont été élaborées, présentant les hommes noirs comme des êtres inférieurs par nature aux Blancs : « Leur nature est semblable à celle des animaux, et ils n’atteignent pas au rang d’êtres humains ; parmi les choses existantes, ils sont inférieurs à l’homme, mais supérieurs au singe, car ils possèdent, dans une plus grande mesure que le singe, l’image et la ressemblance de l’homme ». Et, de ce fait, seul le baptême à l’occidentale les sauvera de leur infériorité. C’est d’ailleurs cela qui a servi de soubassement à la traite des noirs et qui justifie que les Africains ont été baptisés et instruits dans la foi chrétienne. C’est cela même l’origine et la raison fondamentale de la présence du christianisme en Afrique. Notre enquête nous a conduits aux Etats‐ Unis d’Amérique et dans cinq pays européens : Allemagne, Italie, France, Belgique et Grande Bretagne. Là, il nous a été donné de constater qu’il n’est pas de mois qui passe sans l’ordonnance d’au moins un nouveau pasteur africain. Ainsi donc, les Africains venus « se chercher », comme dirait l’autre, ont découvert une nouvelle ruche pleine de miel : le métier de pasteur.

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Ces nouveaux « sauveurs d’âme » qui, sans vergogne, s’autoproclament : Révérends, Prophètes, Evangélistes, Bishops, visionnaires, etc., poussent comme des champignons. Cependant, lorsque vous prenez un bout de temps pour écouter leurs prières, vous tombez de rire, car en majorité, ils ne savent même pas lire, ne comprennent pas la Bible qu’ils portent toujours sous les bras ; une décoration toute simple. Et, ce fait est identique dans tous ces pays où notre enquête de près de trois ans a été menée. Lorsque vous leur posez des questions, ils vous induisent dans la confusion totale, parce qu’ils n’ont rien à dire et cela parce qu’ils ne savent rien de ce qu’ils prétendent enseigner. Ils font preuve d’ignorance profonde et de manque d’arguments convaincants, à tel point que vous vous demandez sur quelle base les autres Africains les suivent, s’agglutinent autour d’eux à chaque occasion et les vénèrent... Sont‐ils aveugles ? Ces nouveaux oiseaux‐chantres de la parole sainte sont essentiellement intéressés par la dime représentant les dix pour cent (10%) des salaires de leurs clients qui voient en eux des intouchables envoyés par Dieu pour leur ouvrir le chemin du paradis. Ces pasteurs africains encouragent leurs frères et sœurs à s’adonner à n’importe quel boulot, pourvu qu’ils viennent ensuite verser la « dîme » qui leur permettra d’aller s’asseoir à la droite de Dieu. Un autre fait est que, chaque dimanche, après leur culte, des candidats‐clients s’alignent pour exposer leurs problèmes aux pasteurs. Pour eux, les pasteurs seuls ont les solutions à leurs problèmes et les miracles pour améliorer miraculeusement leurs sorts. Les pasteurs utilisent les confidences faites par leurs disciples comme sources de révélation, pour construire leurs prédications truffées bien souvent de mensonges grossiers qu’ils appellent maladroitement des « prophéties » ou « témoignages » que, à leurs dépens et naïvement, les fidèles applaudissent.

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Il faut ajouter que ces échanges ou ces exposés, après ou en dehors des cultes, sont très souvent accompagnés de « gestes » (cadeaux, argent en espèce, services, etc.). Ces candidats‐clients dont la plupart sont des désœuvrés, des illettrés ou demi‐lettrés, des sans‐papiers ou des malades, croient que la bénédiction ou la guérison est fonction de la quantité d’argent donné au pasteur, lequel est perçu comme un être supérieur qui communique avec Dieu : plus l’on donne, plus grande est la bénédiction ou la guérison offerte par Dieu qui veille au grain...

Dans leurs prières de dimanche ou à d’autres occasions où ils apparaissent, (funérailles, mariages, fêtes d’anniversaire, match de football, etc.), certains pasteurs profitent du micro et du podium pour faire leurs propagandes, sans se gêner, et sans se soucier de « pomper l’air » à l’assistance, par des discours fumeux, hors propos ou mal à propos. Un autre fait à signaler est que, les pasteurs, en plus des subventions que leur donnent les états de leurs pays de résidence, ci‐ dessus mentionnés, sont nourris et blanchis par leurs « brebis » qui, à travers eux, cherchent le chemin du ciel pour avoir la vie éternelle après la mort. C’est le pasteur qui choisit la voiture voulue et les disciples s’exécutent, alors que, de leur côté, pour se rendre au boulot et à l’église, ces mêmes clients‐disciples courent après le bus et le train. Tous ces pasteurs ont les mêmes phrases magiques : « Dieu m’a touché » ; « Le Seigneur a posé sa main sur moi », etc. Le

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plus étonnant est que leur Dieu ne passe pas par une autre personne pour leur annoncer la bonne et grande nouvelle qui les propulse devant la scène des clients à escroquer. C’est toujours directement que leur Dieu leur parle ; c’est le direct, le face‐à‐face en somme. Leurs épouses deviennent des « mamans » et ne sont plus appelées par leurs noms et prénoms consignés dans leur état‐civil. Certaines d’entre elles bénéficient des services ménagers de la part des femmes des diacres et doyens des églises. Car, la nouvelle « maman » doit veiller aux petits soins du pasteur, pour faire davantage d’enfants que l’église va supporter. C’est elle qui, très souvent, joue le rôle de trésorière‐comptable‐banque. Nous sommes dans une affaire familiale, un vrai business où rien ne doit échapper au couple « choisi » par Dieu pour dépouiller et appauvrir encore plus les Africains qui souffrent déjà trop en Occident. Certains pasteurs poussent le comble jusquʹà avoir des maîtresses. Ils couchent et font avorter les jeunes filles de leurs églises, bien souvent avec la complicité de certains membres de l’exécutif pastoral, lesquels ne sont pas sans reproches. Les divorces ne manquent pas ou bien la « maman » se tait pour ne pas « mouiller le pain de la famille » ou encore elle se débrouille aussi avec « son petit de l’église et de nuit » qui en public, joue au « commissionnaire ». Nous sommes dans une sorte d’opéra où madame a son petit musicien et monsieur sa petite «choriste», tous les deux propulsés ministres pour faciliter les rencontres. Qui pourrait, pour une concertation impérieuse, empêcher le président de la République de voir son ministre à huis clos et même à des heures indues? Personne ! Car, c’est souvent la nuit que les grandes et graves décisions sont prises pour faire avancer la nation. Le gâteau étant bien partagé, il n’y a pas d’histoire à la maison et la destruction de l’Afrique continue. Lorsque vous leur posez le problème de l’escroquerie et des autres abus dont ils sont les uns maîtres, les autres

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victimes, une seule réponse tombe dans vos oreilles : « seul Dieu a le dernier mot, les humains ne peuvent pas et ne doivent pas porter de jugement. La Bible dit : Qui es‐tu pour juger les autres ? »…

Encore un autre fait, c’est que ces pasteurs ont des comportements plus mondains que ceux‐là mêmes qu’ils traitent… d’« hommes et de femmes du monde ». Les églises deviennent des lieux de ragots, de dénigrements et de palabres infinis. Les querelles et divisions s’élargissent entre les pasteurs parce qu’untel a pris les clients d’untel autre. Certains trésoriers volent le trésor de l’église et, pour ne pas rendre de compte, ils créent leurs églises. Une couverture tout bonnement et c’est tout. On continue les prières sous la protection d’autres pasteurs, comme si de rien n’était. Personne, pas même les victimes, ne critique, ni ne crie au scandale, puisque Dieu est le seul juge suprême et va les juger au moment venu. Des enfants suivent les traces du père, premier pasteur de la famille. Ainsi va l’église fondée par le père, gagnant en ampleur, au grand dam de l’Afrique qui a besoin de ses enfants pour sortir la tête des eaux de la misère. Si le pasteur meurt, son épouse, dorénavant appelée « maman », continue l’œuvre et cela pour dire que ce n’est plus seulement la main de Dieu qui est la seule condition pour accéder au trône. Le rôle de pasteur est devenu un héritage, zut !... Ces pasteurs nouveaux ont aussi une dérangeante particularité. Dans leur majorité, ils ont servi les dictatures les plus

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féroces que l’Afrique ait connues. Ils étaient les hommes et les femmes de main qui d’Houphouët‐Boigny (Côte d’Ivoire), qui de Mobutu au (RDC, ex‐Zaïre) ; qui d’Eyadema (Togo), qui de Kérékou (Bénin), qui d’Abacha (Nigeria), etc. Ils se réfugient donc aujourd’hui derrière le paravent de pasteur, sans doute pour échapper aux poursuites judiciaires, si ce n’est pour ne pas exercer d’activité professionnelle et vivre à la sueur du front des autres. Ils aveuglent même les parents des victimes et certaine de leurs victimes, avec leur « innocence comique » qui cache à peine leur tartufferie et leur criminalité. Leurs enfants qui deviennent souvent des pasteurs ont aussi la bouche bée sur les atrocités commises par leurs parents. En un mot, au lieu de se terrer, ils continuent d’assassiner l’Afrique, et cela, loin du continent. Ils oublient que la violence économique, le vol, l’escroquerie appellent la violence et la vengeance physique.

Nous disons que c’est un crime d’obnubiler la conscience d’une race avec des litanies dans le seul souci de l’exploiter et de l’exproprier, tout en sachant que, depuis des siècles, cette race se retrouve au bas de l’échelle du développement mondial. C’est aussi un crime de prétendre qu’on est muni d’un pouvoir saint capable de libérer de leurs maux ces nuées d’Africains désespérés. C’est encore un crime de voler le produit du dur labeur des pauvres femmes et hommes qui, en dépit de leur intelligence et de leurs diplômes, sont condamnés à faire les travaux de dixième

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degré pour survivre. C’est encore un crime d’exploiter ses semblables et ses proches en leur promettant les documents légaux pouvant leur permettre de résider en Occident, tout en sachant que l’église n’est pas le service de l’immigration et donc ne peut rien pour eux. C’est encore un crime d’user de sa position de pasteur, donc de prétendu « homme de Dieu » à qui l’on vient se confier, pour enceinter les innocentes filles qui viennent chercher le salut promis. C’est encore un crime, de la part des clients qui, même désemparés, s’offrent et offrent en victimes résignées leurs corps, ceux des membres de leurs familles, ainsi que leurs avoirs à des escrocs de tout acabit qui prolifèrent chaque jour. Là‐dessus, nous demandons aux états et autres institutions qui soutiennent financièrement ces églises d’instaurer un système de moratoire, de contrôle plus rigoureux, afin d’éviter les dérapages que nous venons de souligner. Dans le cas contraire, ces états eux‐mêmes seront rendus coupables et condamnables pour complicité de vol et de viol, de fraude, voire de crime contre l’humanité ; car, ils se cachent derrière les églises pour détruire la race noire, autrement dit le continent africain.

*** Dans notre prochaine parution Vous lirez une contribution du Pasteur Ti (de Londres) intitulée :

« Ce qui manque à l’église et aux chrétiens ». *** D Diitteess--m mooii ppoouurrqquuooii… … Notre nouvelle rubrique. Elle est signée G S Jonathan et expliquera le pourquoi et le comment des choses de la vie. Par exemple,

« Pourquoi lançons-nous du riz aux nouveaux mariés ? ». Réponse de G S Jonathan… … dans notre prochaine parution. « Heureux qui peut savoir l'origine des choses ».

(Virgile).

*** Nous rappelons que l'ensemble du journal est couvert par le copyright.

Perdu(e)s de vue ?...

Retrouvons-nous !

Enfin, nous disons que c’est un crime de se faire entretenir par ses semblables, en utilisant le mensonge délibérément construit sous l’auspice du concept de pasteur. Le débat est ouvert. Exprimez‐vous ! Sylvain de Bogou, Directeur de Rédaction, Le Filament.

Le Filament.

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Le Filament vous propose une nouvelle rubrique intitulée « Perdu(e)s de vue ?... Retrouvons-nous ! ».

colonisés. Ils sont, comme nous, exploités. Mais, malgré cela, ces pays sont mieux lotis que la plupart des pays au sud du Sahara en matière de développement. Le Brésil aujourd'hui a une industrie lourde et compte parmi les grandes puissances. Les pays asiatiques appelés dragons d'Asie sont aujourd'hui ceux qui nous prêtent de l'argent. Pourquoi donc, l'Afrique ne peutelle pas décoller ?

Cette rubrique est destinée à publier gratuitement vos annonces pour aider à retrouver vos amis, vos parents, vos anciens camarades d’école ou de lycée ou de fac, anciens collègues, vos bienfaiteurs, etc. qui sont, comme on dit, « perdus de vue ».

Avis Chers amis, lecteurs, lectrices, n’hésitez pas à nous faire parvenir vos impressions, vos points de vue et vos idées, même en vrac. Nous pouvons les rédiger, en faire la mise en page et nous les publierons, bien entendu avec votre accord, signature ou anonymat, dans la rubrique appropriée. Conseillez Le Filament à vos parents et amis et Recevez GRATUITEMENT votre numéro.

Chaque mois, il y a du nouveau!...

Sous l’art à palabres Chronique de Serge Grah

La lutte contre les meilleurs L'Afrique, en ce 21ème siècle, s'enfonce de plus en plus dans le sous-développement. Du moins, dans le mal-développement. Et ce continent, malgré ses riches potentialités minières, minéralières, forestières et autres, continue d'attendre qu'on l'aide. Face à cette situation on a trouvé des explications : la colonisation, le prix des matières premières, etc. Si cette explication est vraie, il faut avouer qu'elle est de moins en mois convaincante. Parce que les pays d'Amérique latine et d'Asie ont également été colonisés. Ils ont été, comme nous,

Le Filament.

Il faut malheureusement reconnaître aujourd'hui que le sous-développement de l'Afrique ne tient pas seulement à l'exploitation dont nous sommes victimes. Si nous ne parvenons pas à avancer, si nous reculons continuellement, c'est bien parce que nous avons une culture et même une philosophie qui va à rencontre de tous ceux qui veulent progresser : la lutte contre les meilleurs. Celle-ci est l'une des causes fondamentales de la situation actuelle de l'Afrique. Toutes les communautés humaines aspirent au progrès. Chacun voudrait vivre mieux qu'il n'a été hier. Mais, le constat révèle que le progrès est l'œuvre de quelques individus parfois même d'un seul individu et il finit par se propager dans le reste de la communauté. Face à cette aspiration au progrès, face au fait que le progrès part de quelque part pour gagner les autres, quelles sont les attitudes que les sociétés africaines ont vis-à-vis des sources de progrès ? Dans les pays occidentaux, dès qu'on trouve qu'un individu pose un acte de nature à faire progresser la société, on l'entoure de soins. On le protège, on le vénère même. Ces sociétés occidentales sont organisées sous le modèle compétitif. On récompense les meilleurs : scientifiques, musiciens, politiciens etc. C'est l'homme de talent, c'est

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le génie qui est favorisé, stimulé. Le médiocre n'a donc pas sa place dans ces sociétés-là. Or, les africains, devant les sources génératrices de progrès, adoptent une attitude contraire, négative, qui consiste à démoraliser, à combattre les générateurs de progrès. En effet, les sociétés africaines semblent, elles, être profondément engagées dans le combat ou la lutte contre les meilleurs. Voyez-vous, dans nos sociétés, il suffit d'essayer de briller pour avoir toutes sortes d'ennuis. Même dans nos milieux universitaires, milieu d'intellectuels, c'est une insulte que de faire honneur à quelqu'un qui a mieux réfléchi que nous. Qui pis est, au village, les sorciers ne «tuent» jamais les cancres, les demeurés. Leurs victimes sont toujours les meilleurs éléments d’entre nous.

L’écriture africaine Au féminin Dans cette rubrique, nous présentons les femmes écrivaines africaines, pour montrer que, contrairement à ce qu’on a tendance à faire croire, nombre de femmes africaines écrivent, s’adonnent aux Belles Lettres et nous gratifient de belles pages à lire. Dans les prochaines parutions, nous vous proposerons quelques pages de leurs chefs d’œuvres.

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Libres propos (Exprimez librement vos opinions)

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S Saan nttéé C Co on nsseeiillss Le sucre : bon et pas bon pour la santé…

Dans notre prochaine parution : quelques

conseils pour manger moins de sucre, afin d’éviter certaines maladies, pour perdre du poids.

CE JOUR‐LÀ Or, ce sont ceux-ci qui sont censés être les propulseurs du progrès chez nous. Combien sont-ils les cadres qui sont morts pour avoir eu juste l'idée de développer leur village ? Combien sont-ils les hommes politiques qu'on a combattus avec une haine vénéneuse, parce qu'ils avaient de meilleurs projets pour leur peuple ? Patrice Lumumba et, plus tard Thomas Sankara sont là des exemples probants. Alors, comment donc l'Afrique peut-elle aller au développement, si nous nous attaquons, de manière systématique, à ceux qui pourraient nous embarquer sur la voie du progrès ? N'est-ce pas à croire, comme disait Axelle Kabou, que «l'Afrique refuse le développement » ? Simple question. Serge Grah (Journaliste, universel pour la paix).

***

Le Filament.

Ambassadeur

Une rubrique pour rappeler des faits historiques et politiques marquants. Envoyez‐nous vos textes.

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commune pour mener des politiques monétaires souveraines et autonomes. En revanche, dans la zone Franc, seuls quelques pays en ont fait de même : la Guinée, la Mauritanie, Madagascar, le Mali (provisoirement), l’Algérie, le Maroc, la Tunisie, le Cambodge, le Laos et le Vietnam. Les pays qui ont choisi de demeurer dans le giron de la France, en conservant leur monnaie unique, le franc CFA, sont : Djibouti, le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, la République Centrafricaine, les Comores, le Congo, la Côte‐d’Ivoire, le Gabon, le Mali, le Niger, le Sénégal, le Tchad et le Togo. La Guinée Equatoriale et la Guinée‐Bissau se sont jointes à eux.

ECONOMIE

Le Professeur Nicolas Agbohou, Docteur en économie politique, interviendra dans nos prochaines parutions, en cette rubrique « Economie », pour éclairer encore plus nos lanternes.

A Lire Pour en savoir plus, lire le livre‐référence « Le Franc CFA et l’Euro contre l’Afrique » du Pr Nicolas Agbohou. Ed. Solidarité Mondiale AS.

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Le Franc CFA : monnaie africaine ou relique coloniale ? L’histoire du franc CFA est étroitement liée à celle de la colonisation des pays africains. Durant la période coloniale, Français et Anglais, deux des pays colonisateurs de la région, avaient mis respectivement sur pied la zone Franc et le « board of currency » pour doter leurs empires africains d’un système monétaire unifié. Ce système était subordonné au franc français et à la livre sterling. Au lendemain de la proclamation des indépendances nationales à partir de la fin des années 1950, les ex‐colonies anglaises ont démantelé leur zone monétaire

Le Filament.

La France a doté cette monnaie d’une convertibilité qu’elle s’est engagée à garantir sous réserve de la rétention de tout ou partie des avoirs extérieurs en devises de ces pays dans un « compte d’opération » ouvert auprès du Trésor Public français par les banques centrales de la zone franc : la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC). La France s’est également arrogé un droit de veto dans la gestion de ces banques centrales. De même, tout changement des règles du jeu au sein de la zone monétaire francophone nécessite un accord préalable avec la France. On devine aisément les implications qui s’attachent au corset ainsi créé quand on connaît l’importance de la monnaie dans la marche d’une économie. Celle‐ci a, en effet, trois fonctions traditionnelles : elle est, d’abord, une unité de compte, ensuite un moyen de paiement et enfin un instrument de réserve. Son émission ayant constitué, de tout temps, un droit régalien réservé aux seuls dirigeants des territoires

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indépendants, les détracteurs de la zone, qualifiant ces accords monétaires de relique coloniale, ont demandé leur abrogation. Les tenants du système, quant à eux, pour justifier le maintien du franc CFA, arguent du privilège de disposer d’une monnaie unique convertible et la capacité des pays de la zone à satisfaire les trois critères sur lesquels doit reposer une politique monétaire durable, à savoir : la stabilité interne et externe et la croissance économique. Tout Etat réglemente, comme il l’entend, la sortie de sa monnaie nationale et l’entrée des monnaies étrangères sur son territoire par le biais de sa politique de change, sa monnaie pouvant être transférable, c’est‐à‐ dire convertible sur le marché international des changes. La convertibilité d’une monnaie réside dans sa capacité à être échangée contre une autre devise. Par exemple, des dollars peuvent s’échanger contre des euros et vice versa. Ces monnaies sont convertibles entre elles et cette convertibilité signifie que les banques centrales qui les ont émises s’engagent à les racheter. Lorsqu’une monnaie est convertible, le gouvernement qui l’émet en autorise la sortie. C’est généralement le cas des pays développés à économie de marché. La convertibilité n’exclut pas l’existence d’un contrôle des changes plus ou moins coercitif, en particulier pour les résidents qui peuvent être sujets à des restrictions dans l’usage des monnaies étrangères et dans les montants qu’ils peuvent transférer. C’est le cas du franc CFA dont la convertibilité est restreinte à l’euro et le libre transfert à la France. Le franc CFA, monnaie commune, est supposé contribuer à une plus grande transparence des prix, à l’élimination des distorsions liées au risque de change entre monnaies nationales et de frais bancaires inutiles. Son objectif théorique est aussi de créer une discipline monétaire et budgétaire saine. Cette monnaie devait assurer à la fois une stabilité des prix, une absence de

Le Filament.

dévaluations compétitives entre pays membres de l’union monétaire et l’obtention de taux d’intérêt réels bas et stables favorables à la croissance et à l’emploi. Mais, force est de constater que la convertibilité et le libre transfert du franc CFA favorisent une sortie massive des capitaux à travers le transfert, sans risque de change des bénéfices des entreprises du secteur privé, françaises dans leur très grande majorité. Elle encourage également l’exode des revenus des ménages expatriés vers leur pays d’origine. Ces flux monétaires et commerciaux qui passent tous par le filtre des banques centrales ont pour seule destination l’Hexagone. C’est le cas depuis la mise en place, en 1993, du régime de contrôle de change par la France. Entre 1970 et 1993, le rapatriement des bénéfices et des revenus d’expatriés s’est élevé à 6,3 milliards de dollars alors que les investissements étrangers s’élevaient à 1,7 milliards de dollars. Les rapatriements ont donc été quatre fois supérieurs aux investissements. De même, anticipant une dévaluation qui était devenue inéluctable, eu égard à la détérioration des comptes dans les années 1990 et le refus de la France de soutenir les budgets africains, les placements spéculatifs effectués en francs CFA en France entre janvier 1990 et juin 1993 s’étaient élevés à 928,75 milliards de francs CFA soit environ 1,416 milliards d’euros.

De surcroît, en contrepartie de la garantie de convertibilité du CFA, d’abord en Franc Français puis en Euro, la France exige depuis 1960 que les pays de la zone Franc déposent leurs réserves de change sur un

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compte du Trésor Public français. A l’aube des indépendances le dépôt exigé était de 100%. Il a été réduit à 65% en 1973, puis plafonné à 50% depuis septembre 2005, le reliquat devant servir au remboursement de la dette extérieure des pays membres. Mais, hormis les « gourous » des finances françaises, nul ne sait ce que recèle en réalité ce compte d’opérations et ce que la France fait des très importantes sommes qui y sont déposées. D’après la convention sur ce compte, signée en 1962 entre le ministère français de l’Économie et ses ex‐ colonies membres de la zone Franc, le Trésor français perçoit, en cas de découvert, des agios payés par les banques centrales.

En revanche, il leur verse des intérêts si les comptes sont créditeurs. Depuis la mise en œuvre des accords de coopération monétaire, le compte d’opération n’a été débiteur temporairement qu’à cinq reprises depuis 1973, le solde étant créditeur, de manière ininterrompue, depuis janvier 1994. Le rapport 2005 de la zone Franc montre que les banques centrales détiennent des records de réserves au Trésor français estimées à 6300 milliards de franc CFA, équivalents à 9,6 milliards d’euros, soit un taux de couverture de l’émission monétaire supérieur à 110 %, alors que la convention de 1962 n’exige qu’un taux de couverture de 20 %. Entre janvier et décembre 2006, les avoirs extérieurs nets de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest avaient progressé de 544,3 milliards de F CFA (830 millions d’euros) pour se situer à 3 710 milliards de F CFA (5,7 milliards d’euros). Sur la même période, ceux de la Banque des Etats de l’Afrique centrale avaient augmenté de 1757 milliards (2,7 milliards d’euros) pour atteindre 4382 milliards de FCFA (6,7

Le Filament.

milliards d’euros). Les pays membres de la zone Franc, dont certains sont classés parmi les plus pauvres du monde, selon leur indice de développement, se voient ainsi privés, par la France, d’énormes ressources financières qui auraient pu être investies dans les secteurs clés de leurs économies (production vivrière, éducation, santé, logements et infrastructures). Le plus révoltant, dans ce marché de dupes, est que la France se sert de l’argent de ces pays pour leur concéder des prêts à des taux prohibitifs. Le comble est que les pays de la zone Franc, non contents de se voir amputer d’une part importante de leurs revenus, s’endettent auprès de la Banque Mondiale et du FMI aux conditions drastiques que l’on sait, au lieu d’user de leurs propres avoirs confisqués par la France. En se comportant comme des victimes consentantes, lesdits pays n’ont fait que traduire une attitude éminemment freudienne des Noirs qui confine à l’auto‐flagellation. En ce qui concerne la stabilité interne de la zone Franc, le rattachement du franc CFA au franc Français, et aujourd’hui à l’euro, était censé permettre aux autorités monétaires de la zone Franc d’imposer la discipline anti‐ inflationniste de la Banque de France et maintenant de la Banque européenne. La zone Franc s’est toutefois révélée impuissante à contrecarrer la flambée des prix du pétrole, des matières premières et des denrées alimentaires provoquées en partie, par la progression de la demande des Asiatiques en matières premières, particulièrement des Chinois. L’augmentation des prix des denrées alimentaires a donné naissance à des émeutes de la faim dans nombre de pays d’Afrique parmi lesquels figurent des pays de la zone franc tels que la Côte d’Ivoire, le Cameroun, le Burkina Faso et le Sénégal. Quant à la stabilité externe, c’est à dire la stabilité d’une monnaie sur les marchés des changes, elle est étroitement liée à la politique de change qui la sous‐tend. Les

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pays de la zone Franc ont opté pour une politique de taux de change fixe, alors que le taux de change de l’Euro, sur lequel il est arrimé, est flottant et ne cesse de s’apprécier. La politique d’un Euro fort et de taux d’intérêts élevés poursuivie par la Banque Centrale Européenne (BCE) pour juguler tout risque d’inflation et attirer les capitaux étrangers en Europe prive les pays de la zone Franc de compétitivité. Le franc CFA est surévalué par rapport aux autres monnaies des pays du Sud avec lesquels il est en concurrence. Les produits libellés en franc CFA deviennent trop chers et les pays de la zone se retrouvent ainsi exclus des marchés du Sud. La politique d’un Euro fort est préjudiciable aux économies de la zone Franc, comme l’a été auparavant la politique d’un franc fort menée par l’ex‐ministre de l’économie et des finances, M. Pierre Bérégovoy, sous le gouvernement socialiste de François Mitterrand. L’appréciation de l’Euro, par rapport au dollar, ruine les économies des pays de la zone Franc. De janvier 1999 à mai 2008, l’euro est passé de 1,17 à 1,59 dollars, ce qui signifie que le franc CFA, monnaie des économies jugées parmi les plus indigentes du monde, s’apprécie par rapport au billet vert.

Cela ne manque pas de poser problème ; car, les prix des principaux produits d’exportation de la zone comme le café, le cacao et le coton sont libellés en dollars, tandis que ceux de leurs plus gros volumes d’importation le sont en Euros. En effet, se faire payer ses exportations en monnaie faible et régler ses importations en monnaie forte ne peut que provoquer une incidence négative, très handicapante, sur les balances commerciales, au point que la question

Le Filament.

d’une nouvelle dévaluation du franc CFA, à seule fin d’accroître artificiellement la compétitivité des exportations de la zone Franc, se pose à nouveau. Quel contraste avec la Chine qui, depuis le 1er Janvier 1994, a ancré sa monnaie, le yuan, au dollar à un taux de change extrêmement bas, ce qui lui donne un avantage compétitif par rapport à ses concurrents occidentaux et des possibilités d’exportation accrues. La zone Franc a également été promue comme étant un espace propice à la croissance économique de ses membres. La croissance économique est sujette au niveau des taux d’intérêt et des liquidités mises en circulation par la Banque centrale, au volume des investissements et des échanges commerciaux. La masse monétaire en circulation dans la zone Franc se mesure à l’aune des seuls échanges entre la France et ses alliés africains, aux transferts des travailleurs émigrés, au rapatriement des capitaux spéculatifs et aux décaissements des bailleurs de fonds. Dans un tel contexte, les taux d’intérêt demeurent toujours élevés. Leur haut niveau est préjudiciable à tout essor économique et prive les entrepreneurs de ces pays des crédits bon marché, sans lesquels il n’y a point d’existence pour les petites et moyennes entreprises, ni de classe moyenne vecteur de développement. La convertibilité du franc CFA et son arrimage à l’Euro, éliminant tout risque de change entre les zones Franc et Euro, cela était censé faciliter l’afflux des investissements productifs créateurs d’emplois, en provenance d’Europe. En réalité, les investissements dont ont bénéficié les pays d’Afrique se sont portés quasi exclusivement dans l’exploitation des ressources naturelles. Les investissements directs étrangers (IDE) en Afrique ont atteint 38 milliards de dollars US en 2007 contre 126 milliards de dollars en Amérique latine et aux Caraïbes, 224 milliards de dollars pour les pays d’Asie du sud et d’Océanie, 98 milliards de dollars pour les pays de l’Europe du sud‐est et de la Communauté

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des États Indépendants (CEI). Durant la période 2002‐2004, les IDE en Afrique avaient seulement été de 1,2 milliards de dollars. L’accroissement enregistré est essentiellement dû aux investissements en provenance des pays émergents d´Asie : Hong Kong, République de Corée, Chine, Inde et Malaisie, et non d’Europe. Ils sont concentrés dans les industries extractives et ne bénéficient qu’à un nombre limité de pays, tels que le Nigeria, l’Angola, le Mozambique, le Soudan, le Congo Brazzaville, la Guinée Equatoriale ou la République Démocratique du Congo.

Ces investissements dans l’exploitation des ressources naturelles, particulièrement le pétrole et les minerais, perpétuent la dépendance de la région et son appauvrissement résultant d’une exploitation systématique de ses ressources, sans la contrepartie d’investissements productifs, de créations d’emplois et d’exportations de biens manufacturés. Il en est de même des flux commerciaux entre les pays de la zone Franc et ceux du reste du monde qui se réduisent à l’importation de produits manufacturés et à l’exportation de produits de base, ce qui exclut tout développement industriel autonome. Ceci devrait inciter les Africains à promouvoir la diversification des investissements, à renforcer leurs capacités productives dans leurs autres secteurs économiques et à développer un espace légal régissant les partenariats entre les filiales étrangères et les entreprises locales pour favoriser le transfert de la technologie dont la région a besoin pour s’industrialiser.

Le Filament.

Le gouverneur de la Banque centrale des Etats dʹAfrique de lʹouest (BCEAO), M. Philippe‐Henri Dacoury‐Tabley.

L’existence d’un marché unique dépourvu de barrières commerciales ou financières et d’entraves à la libre circulation des biens et des capitaux sont les conditions sine qua non pour tirer le maximum de bénéfices d’une monnaie unique. Pourtant, ce marché unique dans lequel les pays de la zone Franc sont supposés évoluer n’a d’existence que de nom. Ils en sont encore, depuis prés de deux décennies, à s’échiner à mettre en place une union douanière au sein de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) et de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC), les deux organisations chargées de la mise en place de l’harmonisation des régimes fiscaux et des politiques de convergence économique de leurs membres. Il faut se souvenir que de 1945 à 1960, la coopération monétaire et la coordination des politiques économiques avec la France, dans le cadre de la zone franc, s’étaient en effet appuyées sur une intégration politique, économique et monétaire complète ainsi qu’une libre circulation des personnes, des biens et des services. Le choix des pays africains qui ont décidé de rester sous la tutelle monétaire de la France aurait donc été justifié si ces mêmes pays avaient maintenu le marché commun et les structures fédérales dans lesquels ils opéraient sous le régime colonial. Mais ils n’en ont rien fait. Bien au contraire, ils se sont employés à les démanteler dès leur accession à l’indépendance. En érigeant des barrières douanières entre eux, les Africains se sont

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délibérément coupés les uns des autres, créant de facto un environnement économique impropre à l’adoption d’une monnaie unique. De plus, les banques centrales de la zone franc n’ont aucune existence juridique sur le marché des changes, Il revient donc à la Banque Centrale Européenne (BCE), qui a hérité des accords franco‐africains, d’agir en leurs noms. Mais, quand la BCE intervient sur le marché international des devises c’est pour défendre l’euro et non le franc CFA. Cette sous‐traitance de la gestion du franc CFA à la BCE constitue un frein supplémentaire au processus d’intégration des économies des pays de la zone Franc et à l’accroissement de leurs échanges intra‐communautaires.

Dans ces circonstances, il y a quelque chose de kafkaïen dans cette démarche qui consiste à démanteler des structures, pour ensuite essayer de les remettre en place à rebours. Cela engendre des distorsions structurelles, institutionnelles et économiques dont les dirigeants et les élites francophones d’Afrique noire n’ont cure, d’autant qu’ils en tirent des intérêts personnels. En effet, la convertibilité du franc CFA est un moyen bien commode, pour eux, de disposer de fortunes considérables et d’immenses domaines immobiliers dans l’Hexagone. Les crises économiques et financières qui affectent les pays de la zone Franc, depuis les années 1990, sont les manifestations les plus éloquentes de l’échec des politiques et des choix qui ont prévalu en son sein. Elles ont conduit à la dévaluation de 100% du franc CFA en janvier 1994 et à la paupérisation qui a conduit aux désordres que l’on sait et qui vont aller s’aggravant à

Le Filament.

moins que l’on mette fin au système d’exploitation institutionnalisée que représente la zone Franc.

Face à une Amérique en crise et à la panique qui règne sur les marchés financiers mondiaux, les gardiens du Temple de la Banque Centrale Européenne se veulent les garants d’une stabilité monétaire et d’un euro fort. Leur attitude s’inscrit en faux contre celle des dirigeants des deux économies les plus puissantes de l’Europe, à savoir la chancelière allemande, Angela Merkel, et le président français, Nicolas Sarkozy, qui craignent que le maintien d’un Euro fort pourrait mener les économies européennes à la ruine. A leur inquiétude devrait faire écho, en théorie, le désarroi de leurs collègues dirigeants des pays d’Afrique, membres de la zone Franc. En effet, la monnaie des pays africains, le franc CFA, étant ancrée à la monnaie européenne à un taux fixe surévalué, on est en droit de penser que les dirigeants africains ne pouvaient manquer de s’interroger sérieusement sur l’avenir, sinon sur le destin du franc CFA. Cette monnaie, dont la convertibilité fait les choux gras des spéculateurs, est une source majeure de perte de compétitivité, d’évasion de capitaux et de controverses quant à son rôle, supposé ou réel, dans la crise qui continue de plomber les économies des pays de la zone Franc, dans un contexte de turbulence économique, notamment financière, à l’échelle mondiale. Au vu de ce qui précède, les avantages avancés pour le maintien de la convertibilité du franc CFA se révèlent être un subterfuge qui institutionnalise l’appauvrissement

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socio‐économique des pays de la zone franc. Ils se doivent d’y mettre fin, de recouvrer la gestion de leurs réserves de change, d’instituer un strict régime de contrôle change et d’étendre les politiques d’harmonisation fiscale et de convergence économique qu’ils mènent au sein de l’UEMOA et de la CEMAC, à l’ensemble des pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’organisation mandatée par l’Union Africaine (UA) pour coordonner les politiques d’intégration dans la sous‐ région. Sanou Mbaye, économiste, ancien fonctionnaire international, auteur de « L’Afrique au secours de l’Afrique », Editions de l’Atelier, 2009. (Source : Seneweb news).

Livres a lire

(Cette rubrique est réservée pour faire découvrir les livres, anciens ou nouveaux, que nous jugerons susceptibles de présenter un intérêt, à certains égards).

Dans nos prochaines parutions : La contribution d’éminents économistes, dont : Dr Cicéron Massamba, membre du parti du Congrès du Peuple du Congo, docteur en économie et finances internationales, Dr Mamadou Koulibaly, éminent professeur d’économie à l’Université d’Abidjan, Président de l’Assemblée Nationale de CI.

Dr Mamadou Koulibaly

Dr Cicéron Massamba

POUR OU CONTRE

Pour ou contre une monnaie nationale, régionale ou une monnaie unique africaine ? Prononcez‐vous !

Le Filament.

Ce livre, « Blanchissez‐moi tous ces nègres » de Serge Bile retrace l’incroyable histoire du blanchiment et dévoile comment ce fléau, soutenu par la propagande occidentale, s’est imposé à des millions de gens, accrocs désormais d’une drogue inquiétante qui leur empoisonne la vie. On a tout dit sur les femmes noires qui se blanchissent la peau, qu’elles sont complexées, masochistes, et surtout inconscientes des dangers que leur font courir ces pratiques : hypertension, stérilité, problèmes osseux, voire cancers. On a tout dit, sauf que les femmes mais aussi les hommes qui se dépigmentent, sont d’abord les victimes d’une addiction

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orchestrée par des savants fous qui s’ingénièrent dès le 18è siècle à « blanchir les nègres » pour de vrai. En France, on les plongeait dans un bain d’acide oxymuriatique, au Québec, on les bombardait de nitrate d’argent, alors qu’aux Etats‐Unis, on les décapait aux rayons x, provoquant chez les cobayes de graves brûlures et souffrances. Ces expériences ont au fil des siècles laissé croire à certains Noirs, déboussolés par l’esclavage, qu’ils pouvaient réellement changer de peau pour changer de vie en s’enduisant le corps avec de miraculeuses crèmes éclaircissantes.

Droit de Savoir, Devoir de Mémoire Cette rubrique initiée par feu Faustin Dizo Gnahoré, historien, a pour objectif de mieux faire connaître l’histoire de la Côte d'Ivoire, de l’Afrique. Parce qu’il nous faut nous souvenir. Parce que "tant que les lions n'auront pas leurs propres historiens, les histoires de chasse continueront de glorifier les chasseurs". Parce qu’il faut donner la réplique aux manipulateurs de l'histoire, de notre histoire. Parce qu’il nous faut savoir et comprendre les événements anciens et récents. Parce qu’il nous faut éviter de répéter les erreurs d’hier. Parce que la mémoire n’est jamais figée. Parce que la mémoire vit toujours au présent, constamment réélaborée en fonction des interrogations, des préoccupations et des conflits de nos sociétés. Parce que les conflits mondiaux ont le triste privilège de rassembler l'éventail le plus large des atrocités que des êtres humains sont capables d’infliger à une autre partie de l'Humanité. Parce que c’est dans le passé, c'est-à-dire dans les souvenirs des expériences vécues, que l’on puise pour construire le présent et l’avenir.

Le Filament.

Nous avons le droit de savoir. Nous avons le devoir de mémoire. Ainsi donc, par devoir de mémoire, nous lèverons un peu plus le voile sur notre histoire, dans chaque parution. Intervenez ! Témoignez ! Participez !...

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La Proclamation de l'indépendance de la Côte d'Ivoire Pendant la colonisation, les africains ont vécu sous un régime oppressif, caractérisé par des arrestations arbitraires, des corvées, le travail forcé (lire : Le Filament numéro 02), l’exploitation économique et le racisme. Les Français, non seulement pillaient le sol et le sous-sol africain, mais en plus ils bafouaient l’organisation sociale et la culture et les valeurs africaines. Progressivement, les Africains se sont insurgés contre ces mauvais traitements et les discriminations de tous

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ordres. Des idées nationalistes se sont développées et des progrès politiques ont eu lieu en Afrique.

également devenus indépendants en 1960, ce qui autorise à parler des « soleils des indépendances ».

La Déclaration d'indépendance de la Côte d'Ivoire

M. Félix Houphouët-Boigny lisant la Déclaration d’indépendance de la CI

Avec l'aide des principaux leaders africains, dont Félix Houphouët Boigny, le General De Gaulle rédigea une nouvelle constitution qui changea les rapports entre la France et les territoires d'Outre-mer d'Afrique noire : ceux-ci devenaient des Républiques, unis à la France dans le cadre d'une « communauté francoafricaine». Un référendum fut organisé en France comme en Afrique pour faire adopter cette constitution. Le 28 septembre 1958, tous les territoires d'Afrique noire répondirent « OUI » à ce référendum, à l'exception de la Guinée qui vota « NON » et accéda immédiatement à l'indépendance. A ce même référendum, la Côte d'Ivoire vota " OUI" à 99,9% et entra dans la communauté franco-africaine. En 1959, Félix Houphouët Boigny devint premier ministre de la Côte d'Ivoire. Après 70 ans de colonisation, la Côte d'Ivoire accéda à l'indépendance le 7 août 1960, puis à l’ONU le 29 septembre 1960. Depuis lors, la date du 7 août est commémorée comme jour anniversaire de l'indépendance. Rappelons que les autres territoires de l’AOF sont

Le Filament.

« Voici arrivée pour toi, ô mon pays, mon pays bien aimé, l'heure tant attendue où ton destin t'appartient entièrement. Peuple de mon pays, laisse éclater ta joie, tu mérites cette joie. Tu as souffert plus que tout autre, en patience, longtemps. Mais, ta souffrance n'a pas été vaine. Tu as lutté, mais pas inutilement, puisque ta victoire, tu la connais aujourd'hui. Le besoin de dignité que tu portais en toi, le voilà enfin satisfait. Tu es libre, et, avec fierté, tu entres dans la grande famille des nations. Mais, cette joie immense, ne nous fera pas oublier nos morts illustres, nous pensons à eux avec reconnaissance et nous nous inclinons avec respect devant tous ceux qui sont morts en héros au cours de notre lutte émancipatrice. Nous les associons à notre allégresse. En ce jour béni du 7 août 1960, je proclame solennellement l'indépendance de la Côte d'Ivoire, je vous remercie ».

Dans nos prochaines parutions : Colonisation ou joug colonial ; La lutte anticoloniale et les résistances africaines ; l’abolition du travail forcé et la loi Houphouët‐ Boigny ; les étapes de l’indépendance ; La Déclaration d’indépendance de la Côte d’Ivoire, sous les soleils des indépendances, l’impôt de capitation, etc.

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Nous attendons vos textes et vos témoignages.

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Le savez‐vous ?

D’où viennent les noms des fleuves de Côte d’Ivoire : Cavally, Sassandra, Bandama, Comoé… ? Pourquoi les Africains se sont-ils opposés à la colonisation ? Que vous inspirent les expressions : « travaux forcés », « pacification » ? Qu’en savez-vous ? Quels moyens les Africains ont-ils utilisés pour se libérer du joug colonial ? En quelle année Abidjan devint-elle la capitale de la Côte d'Ivoire ? Etc.

Diasporama (Vie et activités des Africains de la Diaspora) La Coordination Générale des Ivoiriens de la Diaspora (COGID) s’impose de plus en plus comme un partenaire incontournable dans les partenariats multiples avec la communauté ivoirienne en France et au plan international. Au niveau international, les Ivoiriens veulent davantage connaître la COGID et se proposent de la rejoindre.

Indépendances africaines, et est partenaire de l'Association des Artistes Ivoiriens de France, pour une action commune en ce qui concerne l’organisation des activités culturelles et artistiques. Le bureau exécutif a pris l’initiative d’aller à la rencontre des associations ivoiriennes de l'Ile de France pour préparer ensemble le forum des associations ivoiriennes dans le cadre de la Journée de la Diaspora Ivoirienne prévu dans le mois de septembre 2010 à Paris. Plusieurs organismes financiers, bancaires ou d’assurance comme le Marché des Assurances, Banques, et Etablissements Financiers, la Banque de Financement de l'Agriculture, la Chambre de Commerce d'Abidjan, l’Agence de Gestion Foncière ou l’Action Médicale Internationale ont manifesté leur intérêt pour des manifestations organisées, de façon institutionnelle, par la COGID, à savoir : le Forum des Investissements de la Diaspora Ivoirienne (FIDI) qui a lieu du 25 au 28 mai 2010 à Abidjan, la mise en place de la Bourse des Investissements destinée aux porteurs de projets en direction de la Côte d'Ivoire ou la sensibilisation de la diaspora à l'accès à la propriété foncière. Contact : 00 336 25 47 88 15 www.cogid.org Source : www.farafinamag.fr

Hommage à Faustin Dizo Gnahoré

Des délégations du Bureau Exécutif seront en mission, dès le mois de mai 2010, en Irlande, en Ukraine, au Danemark, au Canada et aux USA, selon M. Jean-Paul Ouraga, président de cette organisation. En France, la COGID est associée aux organes chargés des préparatifs de la commémoration du Cinquantenaire des

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Au moment où nous préparions ce troisième numéro, nous avons été surpris par le décès d’un des nôtres, notre conseiller et consultant Faustin Dizo Gnahoré, qui nous a quittés le jeudi 18 mars 2010. Veillée funèbre le samedi 1er mai, suivie de l’inhumation le 7 mai 2010, à Londres. Nous rendons ici hommage à ce grand intellectuel, historien, que nous aimions et respections, au-delà de tout ce qu’on peut lui reprocher. Nous avons été sensibles à vos condoléances et témoignages de sympathie. Nous vous en remercions, au nom de sa famille.

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J’ai appris le décès a Londres de l'un de nos compatriotes et qui se trouve être un de tes amis. C'est vraiment triste de mourir dans son pays de refuge, alors que le rêve de tout un chacun c'est d'apporter un peu de savoir à nos pays. Mon âme pleure pour ce frère que je découvre à travers toi (Sahiri). Ô mon Dieu donne‐lui la lumière éternelle et prends‐le auprès de toi comme l'un de tes anges, et donne à sa famille la force et le courage de supporter cette absence. Toi le Dieu de nos pères viens en aide à ses amis qui ont été surpris. Jeanne Aolio, artiste peintre. † * † * †* † * †* †*

Au Canégnon Dizo Faustin Gnahoré Ayô Sahiri Sahiri N’nà ayô (Je te dis mes salutations) Toi le maître de la Parole De nos ancêtres bété Et des Lettres de nos maîtres gaulois Je te salue parce que Tu nous sors Par tes paroles et tes lettres Doucement Du rêve où nous avait plongés Le brusque voyage sans retour de l’Historien Dizo Faustin Gnahoré. Si j’avais la maîtrise De la Parole et des Lettres Comme Toi Cher frère J’aurais “pleuré” Cet illustre disparu Dizo Faustin Gnahoré Canégnon Guerrier Dont les armes n’étaient autres que Plume Papier

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Et Intellect. Zouzou yè gbô (Le coucou a coucoulé) Koudjourou zéa yè peulêh (L’oiseau de malheur est passé) Après son passage Le malheur a frappé Dizo Faustin Gnahoré Le grand homme S’est effondré Sans se débattre Pour aviser son frère Le professeur Sahiri Qui pleure Son frère Canégnon L’Historien Qui nous a devancés Dans le Zidogbabré. Dans le Zidogbabré Mon cher Professeur Là‐bas La Vie n’amène pas de soucis Là‐bas Pas de danger à surmonter Là‐bas Pas de désespoir à essuyer Là‐bas Pas de douleurs qui brûlent à l’intérieur Là‐bas Pas de grandes déchirures à l’intérieur Là‐bas Pas de blessures amères dans le ventre Là‐bas On ne rate rien Là‐bas On ne secoue rien Là‐bas Il n’y a rien à surmonter Là‐bas Le monde n’est pas brut Là‐bas Pas de pente abrupte Là‐bas Pas de trou béant dans les cœurs Oui

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Sahiri C’est bien Là‐bas Que Dizo Faustin Gnahoré Le grand homme Nous a devancés. On bléa zah ahuai (On pleure pour le vivant) Dizo Faustin Gnahoré A quitté Ce monde Plus matériel que spirituel Ce monde Où il faut apprendre pour comprendre Ce monde Où il faut briser ce destin qui nous tire par derrière Des “Dizo Faustin Gnahoré” Ils sont au présent Et attendent dans l’antichambre De la mort. Dizo Faustin Gnahoré Est tombé Les armes dans les mains Pleurons le grand homme L’Historien Le combattant de la liberté Il a transité Pour mieux suivre la lutte Toutes les luttes Adieu l’Homme Et Paix Profonde A ceux que tu as aimés! Simplice Ongui 23 mars 2010

commentaires, que vous souhaiteriez partager ou discuter avec les autres. Nous les publierons dans cette rubrique).

¤ Prends du recul, pour qu'avance ton sens critique. MC Solaar "Temps Mort".

¤ « Le ridicule a ceci de particulier qu'il ne tue point. Mais, est‐ce pour autant qu'il faut s'en couvrir tout le temps ?… ». Serge Grah (Journaliste, Ambassadeur Universel pour la Paix).

¤ « Allons‐nous rester les bras croisés pendant que notre pays brûle par la faute d`une minorité bruyante qui a décidé de mettre le feu à la Côte d`Ivoire ? ». Kouadio Konan Bertin (dit KKB), président des jeunes du PDCI. Dimanche 21 mars 2010. Abidjan. Siège du PDCI‐RDA à Cocody.

Photos : AFP

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Hommage à Faustin Dizo Gnahoré, à suivre, page

Photo : Thierry Gouegnon

¤

Ils ont dit (V é r i t é s e t c o n t r e v é r i t é s )

(Proposez des « Vérités contrevérités », avec ou

Le Filament.

et sans

« Quand on veut faire la politique, on doit être un homme irréprochable, propre... Aujourd`hui en Côte d`Ivoire, tout le monde fait la politique, même les plus médiocres de la classe, tout le monde insulte tout le monde. Tout le monde a accès à la

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télévision pour déverser sa dose de haine sur le peuple. La Côte d`Ivoire a trop de cadres de haut niveau, trop de moyens ont été consentis pour l`éducation dans ce pays pour qu`on laisse des tricheurs et des voleurs de diplôme y faire la pluie et le beau temps ». Akwaba Saint Clair, in Le Nouveau Réveil vendredi 19 mars 2010

qu'hier, alors qu'il faut aussi comprendre aujourd'hui, comme chacun sait, ce qu'a été hier, car personne ne sait si hier ne risque pas de recommencer demain. Vaclav Havel, La fête en plein air, trad. François Kérel, Gallimard, 1969.

***

¤ «Notre jeunesse humilie et méprise le savoir… Notre école décline chaque jour…, nos élèves et nos étudiants étalent leur crétinisme. Ecoutez‐les s'exprimer à la télévision ou à la radio pour s'en convaincre». Tiburce Koffi. Professeur, journaliste, artiste‐écrivain). ¤ « Même canne à la main, Bédié sera notre candidat ». Kouadio Konan Bertin (dit KKB), président des jeunes du PDCI. Dimanche 21 mars 2010. Abidjan. Siège du PDCI‐RDA à Cocody.

¤ «Je préfère l'injustice au désordre. Ainsi claironnait Félix Houphouët‐Boigny, contrairement à Paul Claudel qui affirme que le désordre est le délice de l'imagination et de la création et contrairement à Colette Becker qui soutient que l’injustice et le mal viennent de l'ignorance. Alors, moi, en accord avec Claudel et Becker, et à mon corps défendant, j'ai fui l'ordre et l'injustice, tandis que d'autres s'en empiffraient ». Léandre Sahiri, in « La vraie question » ¤ Il n'est pas difficile de comprendre que ceux qui, aujourd'hui, ne comprennent qu'aujourd'hui, ne sont qu'une autre version de ceux qui hier ne comprenaient

Le Filament.

(Une chronique de Fernand Dinde Agbo)

YAMOUSSOUKRO: SERVEUSES ET PROSTITUEES La capitale politique ivoirienne, Yamoussoukro est en train de prendre ses allures de véritable capitale, depuis l’accession au pouvoir de Laurent Gbagbo, en octobre 2000. Les grands chantiers se multiplient à la grande joie des populations, qui voient la ville natale de feu Félix Houphouët Boigny, renaître de ses cendres. Depuis la disparition, le 7 décembre 1993, de ce dernier. Les jeunes sont vivement sollicités dans les grands chantiers de construction de la ville lumière. Les grands gagnants du transfert de la capitale restent incontestablement, les tenancières de maquis et restaurants, ainsi que les gérants des nombreux bars qui commencent à pulluler dans la capitale. « Yamoussoukro a changé. Et la vie y bouge », nous lance un jeune natif du chef‐lieu de la région des Lacs. Ces grandes rues désertes le matin, se remplissent à la tombée de la nuit. Les décibels que distillent les matos «dernier cri» aussi bien chez les tenancières de maquis que dans les bars de la ville, vous donnent un avant‐goût de cette autre facette de la ville natale du «vieux».

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De la bonne chair à profusion Si la capitale politique de la Côte d’Ivoire tient sa réputation de ces gigantesques et magnifiques édifices tels la Basilique, la Fondation FHB, l’hôtel Président, les écoles polytechniques…, ses nombreux restaurants aux abords de la voie internationale ne participent pas moins à la pérennisation de cette aura nationale. En effet, dans ces lieux, qui ont fini par ravir la place aux espaces gastronomiques de renom dʹAbidjan (Ficgayo, Ndotré..), on trouve de la bonne chair à profusion. Et cela, dans tous les sens du terme. De bons mets, avec de la viande « de brousse », vous attendent dans ces différents endroits gastronomiques de la capitale politique. En début de soirée, c’est un décor endiablé qui s’offre à vous. Alcool, musique, le show et le… sexe ! Les « étrangers » (Ndlr : ceux qui viennent d’autres villes du pays et pour la plupart d’Abidjan) sont vite repérés, fait savoir Roland, un des gérants des nombreux maquis qui ornent le long de la gare routière de Yamoussoukro. Roland ne se gêne pas à nous demander si on souhaite de la compagnie.

En fait de compagnie, il ne s’agit ni plus ni moins que de filles de joie, « disposées à vous faire passer une nuit torride ». « La compagnie » est un terme pudique pour désigner des prostituées.

Leur métier : serveuses d’alcool et de sexe « Vieux père, si vous voulez, je vous envoie deux Go (filles), tout de suite même », nous

Le Filament.

lance Laurent, gérant du maquis La T… de Yamoussoukro. Il fait signe à une serveuse de s’approcher. Elle lui fait savoir que ses services après le service ont été déjà rachetés. En clair, après 1h du matin, elle doit rejoindre son client qui l’attend dans un Hôtel. Certaines, pour peu qu’on leur offre de la boisson, vous ouvrent les portes de leur entrejambe. Dans les maquis comme dans les boites de nuit de la capitale, le mot d’ordre semble être donné. Après l’alcool, le sexe. Peguy ne s’est pas gênée à nous expliquer ce comportement.

Serveuse‐vendeuse de sexe en pleine activité. Pour la plupart, ces filles, fait‐elle savoir, doivent subvenir aux besoins de leur famille. «Et c’est difficile de joindre les deux bouts avec ce maigre salaire qu’elles touchent. Elles sont donc contraintes de faire cela», explique‐t‐elle. C’est une forme de prostitution qui prend de plus en plus de l’ampleur ici à Yamoussoukro, déplore le jeune Kouamé Sylvain. Si on n’y prend garde, on risque de reproduire la Rue Princesse dans la capitale, ajoute Mlle Chimène, étudiante à l’INP‐HB (Institut National Polytechnique Houphouet‐ Boigny) de Yamoussoukro. Pour l’instant les autorités de la ville semblent ignorer ce phénomène qui grandit dramatiquement. Et qui, à la longue, risque d’augmenter drastiquement le taux de prévalence du sida, à Yamoussoukro, du moins dans notre pays. (D’après une enquête réalisée par Frank Toti. Source: Abidjan Tribune).

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C IIN NQ QU UA AN NTTE EN NA AIIR RE E D DE ESS IIN ND DE EPPE EN ND DA AN NC CE ESS A AFFR RIIC CA AIIN NE ESS

La parole à… Denise Epoté Durand Journaliste. Directrice Afrique sur la chaîne française TV5 Monde.

Cinquante ans d’indépendances africaines : la désillusion Comme de nombreux citoyens des dix sept pays concernés par cet anniversaire, j'aurais voulu célébrer avec faste le cinquantenaire des indépendances africaines. Mais, au vu des résultats a-t-on le droit de se réjouir? Sur deux plans

Le Filament.

essentiels de la vie, à défaut d'avoir fait du surplace, le continent a reculé. En effet, au lendemain des indépendances, le panafricanisme et les Etats-Unis d'Afrique, rêves chers à Kwame Krumah et à Patrice Lumumba, sont à l'origine de la création en 1963 de l'Union Africaine. En 2003, l'organisation change de nom et devient l'Union Africaine. Quarante sept ans plus tard, de sommet en sommet, les chefs d'état renvoient à plus tard la création de cette entité supranationale. La fragilité des unions régionales, qu'elles soient politiques ou économiques, étape primordiale à la création des Etats-Unis d'Afrique demeurent un frein. Sur le plan de la gouvernance, on est certes passé du parti unique au multipartisme ; mais, la démocratie ne s'est point enracinée. Le continent cherche toujours sa voie, au vu des nombreux écueils, les princes qui nous gouvernent seraient bien avisés de trouver un modèle de gouvernance propre au continent. Pour l'heure, c'est une savante combinaison entre un état moderne, puisque les institutions existent, et le pouvoir traditionnel. Comme les chefs traditionnels dont le pouvoir est intemporel, les chefs d'état du continent désirent être élus à vie. Trois exceptions confirment cependant la règle: le Bénin, le Mali et le Sénégal. Trois cas d'alternance sur dix sept, avouez que le bilan est bien maigre. Et pourtant, tout portait à croire que la jeune génération de chefs d'état, dont la plupart sont instruits, ferait mieux que celle qui a conduit leurs pays à l'indépendance. A l'exception de Senghor et d'Houphouët-Boigny, la majorité d'entre eux avaient pour seule référence leur passé de militant, de militaire ou de syndicaliste. Enfin que dire des coups de force et des assassinats politiques? 1961 l'assassinat de Lumumba, 1965 le coup d'état de Mobutu, 1965 le coup d'état de Bokassa,

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en 1967 le coup d'état d’Eyadema, etc. Malheureusement, ils n’ont pas caractérisé seulement la première décennie des indépendances et ils se perpétuent. Aujourd'hui, ce mode de prise de pouvoir compte encore de nombreux adeptes qui, par le biais des élections, légalisent ensuite leur coup de force, avec en prime les félicitations de la communauté internationale.

En conclusion, un drapeau et un hymne national ne suffisent pas à faire d'un pays un état INDEPENDANT. (Source: site Administrtor.com/Afrique actualités).

* * *

Comme M. Léandre Sahiri, (L F n˚ 1), M. Lanciné Camara, M. Zéré de Mahi, M. Nicolas Kouassi Akon, (L F n˚ 2), Mme Denise Epoté Durand (L F n˚ 3)… Exprimez-vous sur les 50 ans des indépendances africaines.

***

« Texte à Lire

Sur le plan économique, la désillusion est égale ou même plus. L'ancienne puissance coloniale est partie pour mieux revenir. Cinquante ans plus tard, près de 90% du tissu économique est contrôlé par des entreprises étrangères. Dans certains cas, avant de se retirer, le colonisateur a pris soin de signer des accords lui garantissant la préséance dans les négociations économiques. Certes, l'arrivée de nouveaux acteurs a permis de redistribuer les cartes. Mais, dans le fond, cela ne change pas grand chose. La Chine, le Brésil et l'Inde ne sont pas des nations philanthropiques. Attirées par les matières premières dont regorgent le sous-sol africain, ces nations privilégient leur développement. C'est ce réalisme économique qui guide également les acteurs continentaux que sont le Maroc, la Tunisie, l'Afrique du Sud et l'Egypte. Pour un don ou une contribution financière Numéro de Compte du Filament :

HSBC Bank 400208 11474154 78 Le Filament.

PPrrooppoosseezz--nnoouuss ddeess tteexxtteess «« rraarreess »» ddoonntt llaa lleeccttuurree ppeeuutt êêttrree eennrriicchhiissssaannttee.. M Meerrccii..

Prochainement : « La controverse de Yamoussoukro » (Un essai du Dr Nicolas NZI, Suisse)

Nous sommes le mardi 19 octobre 2055, tous les journaux ivoiriens en parlent encore et avec passion, la radio et la télévision ivoirienne avaient retransmis l’évènement en direct. La polémique était vraiment à son comble lundi soir. Dans les bureaux, dans les usines et dans les maquis, le sujet du jour, c’est le débat télévisé d’hier soir, la fameuse « controverse de Yamoussoukro ». De quoi s’agit‐il ?... (À suivre)

¤ Lisez « La Controverse de Yamoussoukro » du Dr Serge Nicolas NZI. Plongez dans une « fiction réaliste » de la vie politique de notre pays, la Côte d'Ivoire, depuis les indépendances (actualité politicohistorique oblige!!!)… et ouvrons le débat sur notre présent et notre avenir...

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Le Courrier du Golfe

(Une rubrique initiée par Faustin Gnahoré, historien, pour une réflexion critique sur les faits et les actes qui ont cours ou qui ont eu lieu dans pays du golfe de Guinée, et en général en Afrique), pour réagir…

Côte d’Ivoire : Attention ! Les démons de la violence de retour. REAGISSONS ! ***

Yamoussoukro : Affrontement sanglant entre « fescistes » au Lycée Scientifique. De nombreux élèves découpés à la machette, l’établissement fermé pour une semaine (Source : Le Patriote jeudi 18 mars 2010)

trafic afin de sécuriser leurs véhicules. Mardi matin, en représailles, les transporteurs, gourdin en mains, lancent la chasse aux élèves. Ils ont occupé le rond-point central de la ville. Toute personne habillée en tenue scolaire est sans aucune forme de procès, bastonnée. Cette atmosphère a entraîné des pertes sur le plan économique car toute la ville est restée paralysée. Face au mutisme des autorités administratives de la ville, les transporteurs ont continué mercredi leur mouvement. Aucun véhicule de transport n’est autorisé à rentrer dans la ville. Les compagnies qui ont voulu braver la hargne des manifestants ont vu leurs vitres de certains de leurs véhicules brisées.... (Gnahoré David, Correspondant régional Source : L’expression jeudi 25 mars 2010). *** Bouaflé : assassinat d’un enseignant - Deux membres de la Fesci arrêtés Plus de 72 heures après l’assassinat de Kouamé Simplice, enseignant des Sciences de la vie et de la terre (Svt) au collège moderne de Bouaflé, la police vient d’interpeller deux responsables locaux de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci)... En attendant l’inhumation de Kouamé Simplice le 10 avril prochain, la ville retient son souffle. (Inza D. Kader. Correspondant Régional Source: L’expression, vendredi 19 mars 2010).

REAGISSONS !

Dimanche 27 décembre 2009. Abidjan. Forum de l’Université de Cocody. Au congrès de la Fédération estudiantine et scolaire de la Côte d`Ivoire (FESCI).

*** Gagnoa/manifestations de rues - trois jours de trouble

Depuis dimanche dernier, Gagnoa a renoué avec la violence… Les cours dans les différents lycées et collèges de la ville ont été arrêtés, en commençant par les Lycées modernes 1 et 2. On s’en est pris à tous les véhicules de transport qui s’aventuraient vers ce quartier. Les chauffeurs de taxis ont payé le plus lourd tribut avec 9 véhicules dont les vitres et pare brises ont volé en éclats. Les chauffeurs et autres passagers n’ont pas été épargnés par les «fescistes». Ils ont perdu recette et portables. Vers 14 heures le lundi, les syndicats des transporteurs ont décidé d’arrêter le

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La guerre du Coltan au Kivu. Il nous faut réagir Le coltan, dit « or brun », est un minerai de couleur noire ou brun-rouge composé de deux corps distincts, la colombite et la tantalite. De cette dernière, la tantalite, on tire le tantale, qui est un excellent conducteur de d'électricité, facilement malléable et très résistant à la corrosion, fort prisé dans la fabrication de composantes électroniques. C’est un minerai essentiel à la fabrication de nos téléphones portables.

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La République Démocratique du Congo renferme les plus grandes réserves au monde de Coltan, en quantités commerciales incommensurables. La région du Kivu détient entre 60 et 80 % des réserves mondiales. En effet, la RD Congo a produit, en 2000, 130 tonnes de tantale, soit 11 % de la production mondiale. On a calculé qu'à la fin de l'an 2000 la R D Congo aurait gagné 63 millions de dollars.

guerre» dans l'est du Congo. Des intrigues compliquées, qui stimulèrent l'action de plusieurs ONG alertant ainsi l'opinion publique avec le slogan suivant: "Pas de sang sur mon portable!". Il nous faut réagir, à l’image de Tibère Dunia qui se bat contre le travail dangereux des enfants dans les mines de Coltan, ou encore de Robert Makilu et Carmen Vidal qui protègent, eux, les gorilles de la région, victimes collatérales de l’exploitation du minerai.

REAGISSONS ! Mais, la production du coltan a des conséquences désastreuses pour la population et la nature. On ne doit pas oublier que le coltan est un métal radioactif, qui contient de l'uranium en "petites" doses. Le coltan, du fait de ses radiations dues aux poussières radioactives absorbées lors de son traitement, représente pour la respiration un réel danger. On sait que la radioactivité initiale se retrouve presque entièrement dans le résidu du minerai, donc qu'elle pollue gravement les cours d'eau.

De plus, les conflits en République Démocratique du Congo seraient, du moins en grande partie, liés à l'exploitation du coltan. Le commerce du coltan aurait procuré à des chefs militaires et à des civils rwandais et ougandais des ressources financières énormes et encouragé la poursuite du conflit. Les alliés zimbabwéens, angolais et namibiens du gouvernement de Kinshasa étaient aussi accusés d'avoir systématiquement pillé les ressources du Congo avec la collaboration de lobbies internationales et de grandes compagnies aériennes. Dans les circuits économiques, le commerce du coltan a été qualifié de «nerf de la

Le Filament.

Joachim Bohui Dali (1953‐1993), poète et philosophe ivoirien né à Lakota (Sud‐ouest de la Côte‐d’Ivoire) est considéré comme le mentor des poètes néo‐oralistes ivoiriens. Il a laissé à la postérité deux œuvres poétiques d’une grande densité stylistique : Maiéto pour Zékia, (Ed. Ceda, Abidjan, 1988) et Kostas Georgiu ou la Chanson du péril mercenaire, Nouvelles Editions du Sénégal, 1991. En voici des extraits.

« Faute de joie Laissons éclater la rage Courons plus vite que les balles des fusils Au milieu des éperviers se lamente une grive blessée (...) O Zékia C’est cette même folie d’aimer qui nous tiraille… ». (Extrait de « Maïéto pour Zékia ») *** Nos épouses habillées comme Des héroïnes Se mirent à chavirer Elles étaient incendiaires-fruit de lianeEt venimeuses Nous bûmes de l’Amour Nous sacrifiâmes les rites des reins pour Adorer un dieu tutélaire (Extrait de « Kostas Georgiu »)

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SSttaanncceess ppoouurr FFaauussttiinn GGnnaahhoorréé

Par nos médisances Par nos calomnies Assassiné.

l s’en est allé Dizo Faustin Gnahoré Ce jeudi 18 mars de l’année 2010 Dormir à jamais Là-bas Dans le lointain pays de Zidogbabré Du plus profond sommeil Dont on ne se réveille Jamais.

Nous le savons Il s’en est allé Lentement, lentement Par nos indifférences Par nos ingratitudes Par nos amnésies Par nos égoïsmes Suicidé.

†*†*†*†*†*†*

Nous le savons Le coq nous l’a crié et chanté Dix fois, vingt fois : Ses yeux se sont A jamais Eteints. Le jour se réveillera Désormais Sans lui Parce qu’il ne se réveillera Plus jamais Dizo Faustin Gnahoré Chaque matin Avec nous. Nous le savons Il s’en est allé Lentement, lentement Là-bas Dans le lointain pays de Zidogbabré Par la douleur Meurtri La douleur de la maladie La douleur de l’insomnie La douleur de la souffrance La douleur de la misère Chaque jour Dans sa chair. Nous le savons Il s’en est allé Lentement, lentement Par nos humiliations Par nos méchancetés

Le Filament.

Nous le savons Il s’en est allé Lentement, lentement Nous laissant Chacun et chacune de nous A notre bonne ou mauvaise conscience Si tant est que nous en avons Une. Il aimait Dizo Faustin Gnahoré Par-dessus tout Sa famille et ses amis Et c’est parce qu’il aimait Sa famille et ses amis Que par-delà Ses sautes d’humeur Bien intempestives parfois Nous l’aimions et venions à lui. Il aimait Dizo Faustin Gnahoré Par-dessus tout Les livres Et c’est parce qu’il aimait les livres Que sans réserve, ni retenue Il moissonnait et buvait les livres Pour accrocher les étoiles Pour faire le jour autour de lui Et éclairer De lumières vives Les ténèbres de nos vies. Il aimait Dizo Faustin Gnahoré Par-dessus tout

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La liberté Et c’est parce qu’il aimait la liberté Que pour les droits et les libertés Il fut Par tous les moyens De tous les combats et de toutes les luttes.

d’éthique et de responsabilité citoyenne. En effet, dans les pays développés, lorsqu’une personne est citée dans une affaire d’ordre privé ou liée à l’exercice de sa fonction, lorsqu’un Responsable politique est mis en cause dans une affaire, que ce soit à tort ou à

Tel est l’homme Du moins Tel fut l’homme Qui nous quitte. Il mérite Le grand homme Dizo Faustin Gnahoré Notre hommage.

raison, le concerné rend sa démission sans

Zidogbabré Reçois-le Reçois sa dépouille Et que Dans ton sein Son âme repose en paix.

que cela ne gêne pour autant ses partenaires politiques et il se défend devant les autorités judiciaires,

pour

que

la

vérité

soit

manifestée. Il en est ainsi dans toutes les démocraties

Léandre Sahiri

modernes,

quoique

la

présomption d’innocence soit respectée.

Libres Propos

Cette rubrique est la vôtre. Elle est vous réservée pour vous exprimer. Librement. Pour vous prononcer sur les sujets d’actualité. Librement. Pour faire partager vos opinions et vos thèses...

C’est à la fois pour une question d’éthique et c’est aussi pour ne pas entraver la justice. De cette manière, le fonctionnement de la démocratie se porte mieux. Par exemple, en France, nombreux sont les ministres et hauts responsables politiques qui ont présenté

L’affaire Mambé : quels enseignements en tirer ? Un article que nous avons reçu de M. Roger Gballou, nous invite à réfléchir sur les enseignements à tirer de l’affaire Mambé, maintenant que tout semble rentré dans l’ordre, pour la poursuite du contentieux électoral et la tenue de l’élection présidentielle, étant entendu que la nouvelle CEI présidée par M. Youssouf Bakayoko a été mise en place et que le nouveau gouvernement est formé et au grand complet. Nous sommes d’avis avec M. Roger Gballou, que, de cette affaire Mambé, il y a au moins deux enseignements à tirer. Premièrement, le peuple de Côte d’Ivoire doit apprendre à faire siennes les valeurs

Le Filament.

leur démission, dès lors qu’ils étaient cités dans une « affaire », et ce, avant même le verdict des tribunaux... Deuxièmement, il est un autre fait est plus grave dans cette affaire. M. Robert Beugré Mambé a entraîné une partie du peuple Ébrié dans ses égarements, certains chefs Ébrié étant allés le soutenir pendant que des groupes de jeunes Ébriés montaient la garde à son domicile. Non content d’avoir trahi la confiance de la nation, M. Robert Beugré Mambé a amené et consenti à tribaliser le débat, en abusant les siens dans cette folie pernicieuse. Il faut que tout cela change. La

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paix que nous recherchons ardemment est,

électoral » et demandé la démission de M.

entre autres, à ce prix. Il faut se moraliser au

Robert Beugré Mambé, s’est, comme par un

quotidien. Cette sagesse a manqué à M.

tour de magie, retrouvé aux côtés du RHDP

Robert Beugré Mambé et a conduit à la crise

pour, passant du coq à l’âne, accuser le

inutile que notre pays a traversée, retardant

président Laurent Gbagbo de dictateur et

ainsi, inutilement, le processus électoral.

exiger sa démission, et puis ensuite venir

Troisièmement, personne ne doit être au

siéger dans son gouvernement. Que les

dessus des lois : autant chacun de nous a

partis de l’opposition ivoirienne exigent la

droit à la présomption d’innocence, autant chacun de nous doit pouvoir s’élever et accepter de tirer les conséquences de ses actes. Malheureusement, chez nous, certains concitoyens semblent se croire au dessus des lois. On est volontiers critique vis‐à‐vis d’éventuelles dérives commises par les autres, mais on se refuse à tirer les conséquences de ses propres actes. M. Robert Beugré Mambé vient d’en donner

manifestation de la vérité dans l’affaire

l’exemple caractéristique, et cela est triste

Mambé par un procès équitable aurait été

pour notre jeune nation en construction.

normal. Que les partis de l’opposition

C’est de cette façon que la corruption, la

ivoirienne contestent le verdict du parquet

mauvaise gouvernance et les abus de toute

d’Abidjan, passe ! Mais, soutenir un homme

sorte s’enracinent et prolifèrent dans notre

soupçonné de fraude est incompréhensible

quotidien.

pour le commun de nos concitoyens. A politiques

moins que l’opposition ivoirienne ne veuille

doivent, quant à eux, conforter le débat

inaugurer ainsi une autre façon de faire de

politique et accompagner les progrès de la

la politique, celle de combattre «par tous les

démocratie. La position des partis politiques

moyens », en lieu et place, des moyens

de l’opposition dans l’affaire Mambé nous a

démocratiques universellement admis...

paru fort singulière : un homme est accusé

Cinquièmement, l’Etat de Côte d’Ivoire doit

dans une affaire de fraude sur le contentieux

donner le bon exemple et assumer

électoral, il ne nie pas les faits, mais malgré

pleinement ses responsabilités, comme il

cela, il a le soutien de son parti, le RHDP,

vient de le faire. Cette exigence, liée à la

qui ne se gêne pas de transformer un banal

démocratie et à l’éthique, est absolument

fait divers en une crise politique majeure, au

indispensable lorsqu’on occupe une place

mépris de toute morale politique. C’est à

élevée dans les responsabilités au niveau

croire que tout est bon à prendre en

national.

Quatrièmement,

nos

partis

politique, pourvu que, « par tous les moyens » l’adversaire du moment soit affaibli. Même le PIT qui avait bel et bien

(D’après une contribution de Roger Gballou, CITES (Côte d’Ivoire, Terre d’Espérance), Paris le 13 mars 2010).

dénoncé « la fraude sur le contentieux

Le Filament.

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Le Filament pour libérer la parole

Exprimez-vous !

Libres Propos

Cette rubrique est la vôtre. Elle est vous réservée pour vous exprimer. Librement. Pour vous prononcer sur les sujets d’actualité. Librement. Pour faire partager vos opinions et vos thèses...

La Côte d'Ivoire agonise doucement… La Côte d'Ivoire est comme un malade aux mains de plusieurs chirurgiens réputés. Pendant que ses chirurgiens se disputent sur la méthode d'incision à pratiquer sur le malade, ce dernier agonise doucement. Je crois personnellement que le président Laurent Gbagbo est allé d'erreurs en erreurs, et cela avec la bénédiction de tous ceux qui devraient lui prodiguer des conseils justes. Je devine que, face à tous ceux qui lui lancent des éloges, très peu sont ceux qui lui donnent vraiment des conseils. Je crois que, dans la gestion d'un pays, il faut suivre des lois et des principes clairs et surtout des voies constitutionnelles. Le président Laurent Gbagbo est loin d'être un Dieu, il n'est ni génie, ni le plus intelligent parmi ceux qui aiment leur pays. Car, si en 10 ans, il a été incapable de résoudre le problème qui s'est imposé à lui, c'est qu'il n'a pas de solution véritable à cette crise... Pendant que tout ce monde de belligérants s’engraisse, le peuple souffre. Et, on a comme l'impression que ceux qui doivent aider ce peuple n'en ont cure. Je comprends peut‐être un peu certains lorsqu’ils disent qu’ils sont fiers de Gbagbo. Mais, la gestion de notre pays ne saurait se résumer en un conte de Leuk‐le‐lièvre et Bouki‐l'hyène, où Gbagbo est Leuk, et l'opposition Bouki, au point d’être fier de sa façon de se tirer d'affaire. En tout cas, ici, on parle de la vie de millions d'Ivoiriens dont chaque jour qui passe rend l’existence plus misérable. Lorsque c'est ainsi il faut de la rigueur, et suivre un principe de règlement de crise selon le modèle démocratique. Il faut impliquer les 3 branches du pouvoir

Le Filament.

(législatif, judiciaire et exécutif) à la résolution de la crise, notre crise. Le président Laurent Gbagbo s'essaie depuis 8 ans à résoudre cette crise. On n'essaie ceci pour voir si ca va marcher, et après, on essaie cela, ainsi de suite. On ne dispose pas d’une éternité pour trouver une solution à un problème. C'est justement pour cela qu'on accorde une limite de 5 ans au mandat présidentiel, afin que, quoi qu'on veuille faire, si pendant 5 ans, il n'y a pas de solution, on va aux élections et le prochain président continue ou modifie ce qui a été commencé. La Côte D'Ivoire, notre pays, que nous aimons tous, agonise, et nous sommes tous suspendus aux lèvres d'une seule personne, comme s'il était un démiurge. On ne gère pas un pays comme ça... La question que je me pose à présent, c'est de savoir : est‐ce que Gbagbo écoute les conseils des autres? Est‐ce qu'il prend en compte les lois qui régissent ce pays? A quand remonte le dernier vote du budget de l'état par les députés?... Je constate hélas ! trop d'arbitraires, d'improvisations, d'autosatisfactions, de panégyriques, et de d'auto gratifications chez ceux qui gèrent ce pays. Il y a un laisser‐aller monstre du côté de M. Laurent Gbagbo et ses conseillers. Ils pèchent par leur manque de rigueur et leur « sens de la légalité ». Parce que, malheureusement, ils apprécient notre crise par rapport à leur antagonisme à la rébellion, plutôt que par rapport a leur responsabilité à l'égard du peuple ivoirien dont ils ont reçu la mission de gérer les affaires du pays...

La démocratie exige que le président consulte l'Assemblée Nationale ou la Cour suprême, mais qu'observons‐nous ? Eh bien ! Depuis 2002, le président Laurent Gbagbo agit en

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solitaire, quand ce n'est pas en connivence avec la rébellion, pour le malheur des pauvres Ivoiriens. Combien de débats avons‐nous eus avant de créer l'APO et ses corolaires de jumelage de conseils de ministres burkinabo‐ ivoiriens ? Vous savez que tout cela n'est pas normal. Chers frères, ce n'est pas en applaudissant M. Laurent Gbagbo que vous l'aiderez, c'est en lui donnant les conseils qu'il faut. Les Ivoiriens n'ont pas besoin de roi, ni de sauveur : les Ivoiriens ont besoin de normalité et d'espoir. Ils aimeraient savoir où on les mène, avoir une idée de quand et comment cette crise prendra fin. Savez vous pourquoi? Messieurs les conseillers, donnez de bons conseils à M. Laurent Gbagbo lorsque vous en avez l'occasion. Les Ivoiriens vous en seront reconnaissants. John Tra

De même que, dans les écoles, on affichait autrefois sur un tableau, sous les yeux de tous, les noms des premiers de telle ou telle discipline, nous avons institué cette rubrique « Tableau d'Honneur » pour « épingler », mettre en lumière, les personnalités qui se sont distinguées ou se distinguent par leur intelligence et par la qualité exceptionnelle de leurs activités, de leurs professions ou de leurs inventions... Afin de mieux les faire connaître et pour que leurs vies et leurs réalisations puissent servir de modèles, du moins, puissent faire boules de neige. 3

nombreuses années à l’Université d’Abidjan, en exerçant, parallèlement,

quelques fonctions administratives, notamment celles de Vice-Doyen, de 1993 à 1997. Elle a été, en outre, de 1991 à 1997, présidente de l’Association des écrivains de Côte d’Ivoire. Elle a participé à de nombreuses rencontres internationales. Reçue en résidence à La Rochelle, grâce à un partenariat Agence pour la Francophonie et Printemps des poètes, elle y a publié un recueil de poèmes intitulé Ma peau est fenêtre d’avenir, aux éd. Rumeur des Ages, en 2004. Depuis 2005, elle vit en exil en France. Tanella BONI a reçu pour son roman Matin de Couvre-feu, le Prix Ahmadou Kourouma en 2005. Sur la planète www.tanellaboni.net, son site officiel, elle accueille ses visiteuses et visiteurs, avec un large sourire, pour leur souhaiter la bienvenue.

Tanella Boni Il suffit de connaitre son parcours, ses travaux et ses contributions, ses activités pour se rendre a l’évidence que Tanella Boni, ivoirienne, est une grande femme de culture, résolument engagée dans la lutte d’émancipation, mérite nos honneurs. En effet, professeure titulaire et philosophe, poète et romancière, elle est titulaire d’un Doctorat ès Lettres et Sciences Humaines de l’Université de la Sorbonne, Paris IV. Elle enseigné la philosophie pendant de

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En tant que philosophe et chercheure : ses centres d’intérêt concernent les droits humains, les arts, la diversité culturelle, la question féminine, les rapports inter-éthiques, la politique, ainsi que la place de l’Afrique dans la mondialisation. Conférencière, elle intervient dans de nombreuses institutions internationales et universités. Elle participe à

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quelques réseaux internationaux de recherches en philosophie et sciences humaines. Elle est membre du conseil scientifique du GERM (Groupe d’Etudes et de Recherches sur les Mondialisations) ; membre du Comité Directeur de la FISP (Fédération Internationale des Sociétés de Philosophie) ; membre du Réseau International des Femmes Philosophes, sous l’égide de l’UNESCO. En tant que poète, romancière et essayiste, elle a publié une quinzaine d’ouvrages (poésie, roman, essai, littérature jeunesse) parmi lesquels Chaque jour l’espérance (Paris, L’harmattan 2002) ; Les baigneurs du lac rose ( réédition collection motifs, le Serpent à plumes, 2002); Gorée île baobab (Limoges et Trois-Rivières, Le bruit des autres, 2004); Matins de couvre-feu (Paris, Le Serpent à plumes, 2005, prix Ahmadou Kourouma); Les nègres n’iront jamais au paradis (Paris, Le Serpent à plumes, 2006) et Que vivent les femmes d’Afrique ?(Paris, Panama, 2008). Dernier livre paru : Le rêve du dromadaire (poème illustré par Muriel Diallo, Cotonou, Ruisseaux d’Afrique, 2009). Des extraits de ses poèmes sont publiés dans des anthologies et des manuels solaires. Ses livres font l’objet d’études et de recherches universitaires en plusieurs langues. Quelques-uns de ses poèmes ont été mis en musique et chantés notamment par Bernard Ascal (CD Fleuve Atlantique 2002 et CD 12 poètes francophones, 2006) et Gérard Pitiot (CD Chant pirogue, 2006). D’autres mises en musique de ses œuvres sont en préparation. Parmi ses derniers articles publiés, on peut citer : « La dignité de la personne humaine : de l’intégrité du corps et de la lutte pour la reconnaissance », Diogène, « La Dignité en question», n° 215, juillet-septembre 2006 ; « L’Afrique des clandestins », Informations sur les Sciences Sociales/Social Science Information, n° 4, 2008 ; « Femme et être humain : autonomisation et réalisation de soi », Africultures, n° 75, janvier, 2009 ; « Corps blessés, corps retrouvés ? Les discours sur les mutilations sexuelles féminines », Diogène n° 225, janvier 2009 ; « Barack Obama: de l’historicité d’un homme politique », Présence Africaine n° 178, juillet 2009. Ouvrages à paraître : La diversité du monde (recueil de textes : 1998-2008). Actuellement, elle coordonne le numéro 82 (2010) de la

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revue Africultures : « Afrique : objet à penser, sujet de pensée ».

Elle a obtenu, en 2009, le Prix Continental (dans la catégorie meilleur auteur féminin) et le Prix International de Poésie Antonio Viccaro.

Avec un tel profil, Un parcours si honorable, de telles distinctions, il n’est aucun doute que Tanella Boni mérite, bel et bien, de figurer au tableau d’honneur, afin de contribuer à enlever, de la tête, de notre jeunesse, le doute et toutes sortes de complexes. Elle nous enseigne qu’on peut être noire, femme et réussir dans la vie, au même titre que les autres êtres humains. Léandre Sahiri Nota : Si vous connaissez des personnes qui méritent de figurer dans notre « Tableau d’honneur », n’hésitez pas à nous en faire part. D’autre part, pensezvous que, à l’image ou en contrepartie de « Tableau d'honneur », il serait utile et opportun de créer une autre rubrique dénommée « Tableau de déshonneur » ? Contribuerez-vous à alimenter cette rubrique ?

Pour un don ou une contribution financière Numéro de Compte du Filament :

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LLee FFiillaam meenntt nnuum méérroo 000033 –– JJeeuuxx.. R Raalllyyee A Affrriiqquuee Testez vos connaissances sur l’Afrique

1‐ Est‐ce qu’on parle le français dans certains pays d’Afrique ? a) Oui, mais uniquement en Afrique noire. b) Oui, en Afrique noire et dans le Maghreb. c) Non, uniquement l’anglais. 2‐ La tenue traditionnelle de la plupart des africains : a) Le kimono b) Le boubou c) Le sari 3‐ Dans quel pays se trouve le désert du Ténéré ? a) Au Niger b) En Algérie c) Au Mali 4‐ L’un de ces mots ne désigne pas un produit africain : a) Le beurre de karité b) Les ignames rôties c) Le gruyère du fromager 5‐ L’Atlas, la grande chaîne montagneuse, se trouve … a) Dans le Maghreb. b) En Egypte. c) En Afrique Noire.

6‐ la Kabylie est une région ; de quel pays fait‐elle partie ? a) Du Sénégal b) De l’Algérie c) Du Maroc 7‐ L’un de ces océans n’est pas autour de l’Afrique : a) L’Océan Indien b) L’Océan Atlantique c) L’Océan Pacifique 8‐ L’un de ces noms est à la fois un pays et un fleuve : a) Le Togo b) Le Nil c) Le Niger 9‐ Dans quel sens se faisait le voyage des navires de la traite des Noirs ? a) Europe – Amérique – Afrique – Europe b) Amérique – Europe – Afrique – Amérique c) Europe – Afrique – Amérique – Europe 10‐ Trouve la plus haute montagne d’Afrique : a) Le Mont‐Blanc b) Le Kilimandjaro c) Le Ballon d’Alsace

Source : Centre Départemental de Documentation Pédagogique (CDDP) du Haut‐Rhin. Prochaine pa rution : 15 ma i 2 0 10

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