Le guide de l'apiculture

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136 I L'ÉLEV A G E DES ABEILLES

espèce donnée, elle peut varier très fortement d ’une variété à l’ autre. Il en va ainsi des variétés de colza, soja, robinier-faux-acacia, pommier, coton (voir § 794 et 795). La flore mellifère peut donc être améliorée par croisements génétiques de variétés hautement nectarifères. Mais le généticien n’est ordinairement inté­ ressé par ce travail que si les qualités nectarifères sont associées à une haute valeur agronomique des variétés. r r q

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□ Crâne (1980) donne la capacité mellifère de 200 plantes, exprimée en quantité (kg) maximale de miel que l’ on peut obtenir d ’ un hectare en une saison. On sup­ pose dans ce cas des conditions de culture optimale et une force de butinage telle que les ouvrières récoltent tout le nectar sécrété. Cet auteur classe les plantes en six catégories de moins de 1 à plus de 500 kilos de miel à l’ hectare. Classe 1 : de 1 à 25 kg/ha, exemple : poirier; classe 2 : de 26 à 50 kg/ha, exemple : tour­ nesol, melon, concom bre; classe 3 : de 51 à 100 kg/ha, exemple : moutarde blan­ che, trèfle blanc, sarrasin; classe 4 : de 101 à 200 kg/ha, exemple : érable, pissen­ lit, moutarde des champs, callune, lavande, romarin; classe 5 : de 201 à 500 kg/ha, exemple : thym, luzerne, trèfle violet, lierre; classe 6 : plus de 500 kg/ha.

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□ Crâne inclut 18 espèces dans la classe 6 . Ce sont : Acer campestre L. ou érable commun ; Asclepias syriaca L. ; Anchusa officinalis L. ; Echium vulgaris L. ; Cephalaria caucasia L .; Phacelia tanacetifolia Benthem; Lamium album L. ou lamier blanc; Sahia officinalis L. ou sauge officinale; Thymus vulgaris L. ou thym vul­ gaire; Caragana arborescens Lam. ; Melitotus alba Medik. ou mélilot blanc; Robinia pseudoacacia L. ou robinier; Chamaernerion angustiflolium L .; Ruta graveolens L .; Tilia caucasica Rupr. ou tilleul du Caucase; Tilia cordata M iller ou til­ leul com m un; Vitex negundo incisa Clarke. Ces plantes couvrent malheureuse­ ment des surfaces peu étendues, excepté le robinier et les tilleuls dans certains pays européens de l’ Est, le mélilot blanc et la phacelia en Amérique du Nord et le thym vulgaire en Europe. U ne autre espèce d ’échium (Echium lycopsis) est probablement à inclure dans la classe 6. C ’ est une mauvaise herbe des pâturages d ’Australie méridionale qui fournit environ 50 % du miel de la région; en 1979, le ministère de l’Agriculture de ce pays a estimé que sa suppression serait plus nocive à l’ apiculture que bénéfique à l’ élevage.

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□ La production de nectar par une variété peut varier avec l’environnement. Ainsi, en présence d ’une fumure et d ’ engrais adéquats, une variété produira beaucoup plus de nectar qu’ en sol pauvre (voir § 793). La quantité d’ eau disponible dans le sol influence aussi directement la production de nectar ; les sécheresses hiver­ nales ou printanières en maquis méditerranéen sont toujours suivies d ’un rende­ ment faible en miel.

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□ La quantité de nectar excrété par les plantes varie également avec les heures du jour. Certaines plantes en produisent beaucoup le matin, d’ autres vers midi. Phacelia tanacetifolia, légumineuse hautement mellifère (voir § 560 et 585), mal­ heureusement peu répandue, produit une très grande quantité de nectar vers le milieu du jour.

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□ Enfin, la miellée, ou durée d ’ excrétion du nectar, et la pollinée, ou durée de déhiscence des étamines, peuvent varier très fort d ’une famille de plantes à l’autre, d’espèce à espèce et de variété à variété. Jeffree (1957), étudiant la durée de la florai­ son chez 137 espèces de plantes, trouva les extrêmes de 5 jours pour le peuplier ( Populus canadiensis) et 135 jours pour l’ achillée millefeuilles (Achillea millefolium).

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