edp est fière de mettre en lumière ces entreprises établies au Québec.
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Une division de Céramique Royal
8845, rue Pascal-Gagnon, Montréal (QC) H1P 1Z4
514 324-0002 maisoncr.ca
Mobilier de cuisine et garde-robe importés d’Italie
DES IDÉES BIEN ANCRÉES, DES VOIX BIEN PORTÉES
Dans un paysage mondial en perpétuelle transformation — où l’intelligence artificielle évolue à grande vitesse, suscitant à la fois enthousiasme et débats sur l’avenir de la créativité — le design et l’architecture demeurent des repères. Un langage de résilience. Une manière d’habiter le monde avec sens et beauté.
Nous sommes fières de vous présenter les 196 pages de notre édition PEOPLE du magazine INT.DESIGN — un hommage sincère aux créateurs d’aujourd’hui qui bâtissent activement le monde de demain. Au cœur de ce numéro : découvrez plus de 40 membres du jury international de la 18ᵉ édition des GRANDS PRIX DU DESIGN, dont les visions croisées élèvent les standards d’excellence à l’échelle mondiale. Leurs perspectives tracent une cartographie vivante des tendances, des valeurs et des éthiques du design contemporain.
Nous avons aussi tendu l’oreille à deux voix qui marquent leur époque : Ramon Estevez, qui insuffle au design une profondeur humaine rare, et Patricia Urquiola, véritable éclaireuse dont la créativité audacieuse repousse sans cesse les frontières du possible.
Sous la bannière Le plaisir aux affaires, nous plongeons au cœur de deux trajectoires d’exception : celle de Francesco Lucia, qui prolonge avec finesse l’héritage familial de Maison CR, et celle de Pompeo Antonio Masecchia, bâtisseur de AD Waters, pionnier d’un luxe maîtrisé. Deux parcours singuliers, un même esprit : faire rimer affaires et élégance.
Enfin, notre dossier spécial Made in Québec met en lumière seize entreprises d’ici, bien enracinées dans la Belle Province, dont les idées audacieuses et le savoir-faire raffiné rayonnent bien au-delà de leurs territoires. Dans un monde en quête de nouveaux modèles, leur ancrage local et leur esprit tourné vers l’avenir inspirent et interpellent.
À ce road trip provincial s’ajoute la section Tourisme Design, où le Québec devient lui-même destination : une célébration de lieux où l’architecture, le design et l’hospitalité se rencontrent pour offrir des expériences mémorables.
À tous les professionnels inspirants qui nous ont ouvert leur univers — merci. Vos récits nous éclairent. Vos convictions nous élèvent.
Bonne lecture — et longue vie à la beauté bien pensée.
Brigitte & Ginette Gadoury Co-présidentes
À PROPOS
Fondé en 1996, le magazine INTÉRIEURS — devenu INT.DESIGN — demeure une référence en matière d’excellence en design et en architecture, tant au Québec qu’à l’international. Véritable phare éditorial, il trace une anthologie du beau à travers les idées, les gestes et les projets qui façonnent notre environnement.
Chaque année, deux éditions spéciales sont consacrées au concours des GRANDS PRIX DU DESIGN, auxquelles s’ajoute l’édition PEOPLE, dédiée aux personnalités et professionnels qui marquent notre industrie par leur vision et leur engagement.
La version imprimée d’INT.DESIGN propose une lecture bilingue — en français et en anglais — qui reflète l’esprit cosmopolite du milieu d’affaires montréalais. En ligne, les contenus sont offerts sous trois formats : bilingue, en français uniquement ou en anglais uniquement.
Contenu
ÉDITRICES & DIRECTRICES DU CONTENU
Brigitte Gadoury
Ginette Gadoury
DIRECTRICE DE CRÉATION
Ariane Mercure
INFOGRAPHIE
Hélène Goré
RÉDACTION
Juli Pisano
Publicité
Production & Diffusion
DIRECTRICE
Brigitte Gadoury
COMMUNICATIONS INTERNATIONALES
David Foroglou Gadoury
IMPRESSION
Impresse inc.
Administration
COPRÉSIDENTES
Ginette Gadoury & Brigitte Gadoury
COMPTABILITÉ
Gestion Lynda De Grandpré inc.
WEB
Hugo Lachance
Abonnements
int.design / abonnement info@int.design
450 651–3630
CANADA
30 $ + tx — 3 éditions
48 $ + tx — 6 éditions
INTERNATIONAL
80 $ + tx — 3 éditions
150 $ + tx — 6 éditions
PAR NUMÉRO
12,95 $ + tx
Le magazine INT.DESIGN est publié trois fois par année par :
AGENCE PID
1080 rue Sainte-Hélène, Longueuil QC J4K 3R9 Canada
T : 450 651-3630
F : 450 651-8520 info@agencepid.com
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Toute reproduction de textes, illustrations et photographies du magazine est interdite. Bien que toutes les précautions aient été prises pour assurer la rigueur des renseignements contenus dans le magazine INT.DESIGN, il est entendu que le magazine ne peut être tenu pour responsable des erreurs ou des négligences commises dans l’utilisation de ces renseignements.
Dépôt Légal
Bibliothèque nationale du Québec, Bibliothèque nationale du Canada ISSN 1206–0208
Imprimé au Canada
INT.DESIGN No.
Le
Made in Québec
Le savoir-faire d’ici.
Faire couler le design
Chez AD Waters, il ne s’agit pas simplement de fournir de la robinetterie ou des bases de douche mais de penser l’espace d’eau comme un véritable territoire de design, où distributeurs, architectes, designers, installateurs et usagers se rejoignent autour d’un même impératif : la précision du geste et la beauté fonctionnelle.
À la tête de cette entreprise montréalaise, Pompeo Antonio Masecchia Tony, pour tous orchestre depuis plus de trois décennies un univers fluide, maîtrisé, hautement design, avec l’œil du connaisseur et la rigueur du bâtisseur.
Pompeo Antonio Masecchia
Une question, mille liens
Une simple question aura lancé l’entrevue : Tony, parlez-nous un peu de votre parcours. S’en est suivi un récit captivant, aux connexions tissées d’un océan à l’autre, de la matière à l’usager — un voyage entre design, distribution, savoir-faire et instinct.
Faire parler sa vision
Il a un tour avec les mots, Tony Masecchia. Et avec les produits aussi. « AD Waters, par son nom même, évoque à la fois notre offre sur mesure destinée aux architectes et designers, et notre expertise d’exception dans tout ce qui touche aux espaces d’eau. » Tout y est : la cible, la spécialité, la vision.
Design, instinct et croquis
Il parle avec les yeux, dans un français ponctué d’anglais, de villes italiennes et de métaphores bien senties. Il évoque ses débuts dans la vente au détail, le fameux week-end qui a tout changé, et les croquis qui ont lancé une vie de création et de distribution.
Le jeune Antonio
Né en Italie, arrivé à Montréal à l’âge de 3 ans, benjamin d’une famille de cinq enfants, Tony étudie le design d’intérieur au Collège Dawson, photographie des mariages dès l’adolescence et nourrit depuis toujours un amour profond pour le produit bien fait.
Plonger dans l’eau
Diplômé en 1983, il débute en vente, mais c’est presque par hasard — en aidant un ami un samedi de 1987, lors d’un week-end de soldes dans une boutique de salles de bains — qu’il découvre l’univers de l’eau… et y plonge corps et âme. Coup de foudre. « C’était l’application directe du design, du dessin, du détail. Je n’ai jamais décroché. »
Déployer sa vision
En 1999, Tony prend les rênes d’Aquabrass, qu’il développe à coups de croquis et de brevets, puis réoriente stratégiquement. En 2010, il lance Alt, une alternative pensée pour les projets de grande envergure. Puis en 2017, il fonde AD Waters, distributeur d’excellence dédié aux professionnels du design et de l’architecture.
Une constellation de marques
Aujourd’hui, AD Waters réunit une équipe centralisée à Montréal et Toronto, et distribue ses produits au Québec, ailleurs au Canada et aux États-Unis. L’entreprise propose à la fois ses marques maison — conçues par Tony et son équipe de trois designers industriels en R&D : Aquabrass, Aquabrass Xpress, Ca’Bano, Alt, et StoneTouch — ainsi qu’une sélection rigoureuse de marques européennes.
On pense aux citernes murales du Portugais Oli, aux planchers de douche en résine de l’Espagnole Fiora, à la robinetterie Treemme d’Italie ou à la porcelaine Simas, distribuée en exclusivité nord-américaine.
« Quand on naît dans un pays aux murs centenaires comme l’Italie, on comprend tôt que bâtir, c’est penser à demain. Cette idée du beau durable, je cherche à la faire vivre dans chacun de nos produits. »
Moins d’étapes, plus d’impacts
Crayon affûté et idées claires, Tony cherche sans cesse à rendre le beau, le bon et le durable plus accessibles. Grâce à son propre entrepôt en Italie — sans intermédiaire — la logistique est fluide. Chaque produit arrive tel qu’imaginé : sans compromis.
Habiter aussi l’Italie
Ce centre, nommé ABITA, clin d’œil à l’habitat et à Aquabrass Italia, est installé à Ponte San Marco, entre Venise — où sont fabriquées les surfaces StoneTouch — et Brescia, berceau industriel italien. L’endroit est stratégique : il centralise les produits européens et en maîtrise la livraison jusqu’au dernier kilomètre.
L’art du détail
Pour Tony, le design commence par la précision absolue des composantes qui, ensemble, forment un tout cohérent. « Un projet réussi, c’est comme une tenue de gala. Il ne suffit pas de beaux morceaux. Il faut la bonne chaussure, le bon bouton de manchette, la touche invisible qui fait tenir l’ensemble. »
Le droit au dernier mot
C’est dans cet esprit qu’il a imaginé UMIX, un mitigeur d’entrée de gamme signé Aquabrass Xpress, entièrement personnalisable, livré avec des pièces modulables dans une boîte pensée comme un coffret de collection. Finitions noir mat, nickel brossé, doré brossé… tout est ajustable, pour permettre des modifications non prévues au moment de l’achat, directement lors de l’installation. Et le succès est, dit-il, « crazy ».
Matériau à toucher
Avec StoneTouch, AD Waters pousse plus loin cette philosophie : rendre les solutions haut de gamme accessibles et intuitives. Bases de douche prêtes à carreler, dessus de vanités noir mat, surfaces texturées résistantes à l’humidité — tout est conçu pour simplifier l’installation sans sacrifier la beauté. « Nous avons développé le tout premier plancher de douche en surface solide imperméable avec bride de carrelage intégrée, ce qui permet carrément de retrancher un corps de métier dans la chaîne d’installation. »
Et demain, Tony ?
Toujours habité par le geste juste, l’homme visionnaire poursuit sa quête : affiner, simplifier, élever — sans jamais perdre de vue l’essentiel : ce détail invisible qui transforme un objet en expérience.
Et l’aventure continue : en 2026, AD Waters dévoilera La Cucina, une toute nouvelle ligne de robinetterie artisanale pour la cuisine, conçue et fabriquée en Italie.
Tout coule de source
Véritable destination intégrée pour l’univers de la salle de bains, AD Waters avance ainsi avec la rigueur et la passion de son leader, portée par une équipe soudée, une vision claire et un engagement constant envers le design bien fait. Le tout, avec cette fluidité typique de l’art de vivre : celle d’un projet pensé jusqu’à la dernière goutte.
Francesco Lucia
Une mer d’idées, un port d’attache
Le plaisir des affaires
On entre chez Céramique Royal et à La Maison CR, dans sa nouvelle incarnation intégrée comme on pousse les portes d’une maison bien tenue : chaleureuse, inspirée, soigneusement pensée. Mais derrière les lignes épurées des dalles venues d’Europe et l’élégance des cuisines italiennes, il y a une histoire de transmission, d’exigence, et de regard tourné vers l’avenir.
Aujourd’hui, c’est Francesco Lucia, fils du père-fondateur, qui insuffle un nouveau souffle à cet héritage. Nous l’avons rencontré dans le showroom, entre deux échantillons de pierre naturelle et un macchiato parfaitement serré, pour discuter de design et d’excellence.
Entre design et dolce vita
Francesco Lucia est un homme de cœur, de famille… et de raffinement. Il y a plus de trente ans, alors qu’il étudiait encore l’architecture au cégep, il a rejoint sans hésiter l’entreprise fondée par son père. Un geste instinctif, presque évident, qui allait tracer le fil d’une vie entière. Depuis, il avance dans la continuité des valeurs familiales — enraciné, loyal, rassembleur.
Un air de famille
Aujourd’hui, c’est toute la famille élargie qui contribue à faire vivre cette aventure : son frère Chris, sa fille Amanda, ses neveux Jason et Justin, sans oublier son beau-frère. Et quand il rentre chez lui, c’est au bonheur de retrouver son épouse bien-aimée — que Francesco décrit avec tendresse comme la meilleure cuisinière de recettes italiennes en ville… même si, glisse-t-il en souriant, ses racines viennent de la tradition juive plutôt qu’italienne.
La Méditerranée l’appelle
L’Italie est son ancrage. « Des merveilles de Venise aux trésors de la Sicile… la route, la chaleur des gens, et bien sûr la gastronomie. » Il aime la simplicité des plats bien faits, les ingrédients bruts, l’authenticité — et le bon vin, bien sûr.
L’ÉQUIPE PLURIDISCIPLINAIRE incluant designers et architectes, pour accompagner clients professionnels et particuliers : Bianca Lapalucci, Ariana Crescenza, Francesco Lucia et Amanda Lucia.
ARMOIRES PAR PIANCA
Enracinée dans l’est
C’est à Saint-Léonard — là où se croisent l’énergie brute d’une zone industrielle et la chaleur d’une communauté italienne bien vivante — qu’est née, en 1980, une entreprise familiale portée par un artisan passionné. Adresse prisée des connaisseurs, sa salle de montre et son entrepôt abritent alors un impressionnant éventail de revêtements, mobilier et accessoires de salle de bain.
Du carrelage à l’art de vivre
Avec son virage de branding, Céramique Royal devient La Maison CR — un nom qui a enfilé un veston bien taillé pour incarner le haut de gamme. On n’est plus dans la simple tuile de salle de bain : La Maison CR s’affirme dans des univers complets — cuisines sur mesure, vanités sophistiquées, walk-ins qui feraient pleurer Marie Kondo, mobilier design, et bien sûr, les carreaux provenant de Sassuolo dans la région italienne de Modène et ceux provenant de la ville de Castellón dans la région valencienne de l’Espagne.
L’euro-élégance
Ici, la qualité est européenne — parce que le mot « qualité » prend un accent lorsqu’il est collé à l’Italie ou à l’Espagne. Dit simplement, La Maison CR, c’est la dolce vita des tendances d’outre-mer, dans un quartier où les racines italiennes ne sont pas un décor, mais un socle.
Le cœur de la maison, all’italiana
Si les carreaux ont fait la renommée de Céramique Royal, ce sont désormais les cuisines sur mesure italiennes qui incarnent le virage haut de gamme de La Maison CR. Francesco Lucia en parle avec la conviction d’un passionné.
Côté cucina, on retrouve en exclusivité THE CUT, marque italienne alliant précision du geste et raffinement du détail. Fabriquées en Italie, ces cuisines marient matériaux nobles, design épuré et fonctionnalité élégante.
Et loin d’être réservée à une élite, une cuisine entièrement personnalisable peut s’adapter à tous les budgets — modestes ou généreux — tout en offrant une véritable qualité européenne. C’est une façon concrète d’amener la cucina all’italiana dans les maisons du Québec, sans compromis.
Une philosophie au service de la clientèle
Et le service suit cette philosophie : de la conception personnalisée à l’installation clé en main, La Maison CR veille à ce que l’expérience soit aussi fluide que le plan de travail en marbre qui trône au centre de la pièce.
Quand on demande à Francesco de nommer trois valeurs qui le définissent, il en cite cinq : honnêteté, intégrité, loyauté — mais aussi travail et persévérance. Tout Francesco, résumé en cinq mots.
Cultiver le savoir-faire
Derrière chaque cuisine, salle de bain ou espace de vie, un savoir-faire cultivé depuis plus de quarante ans. Dalles surdimensionnées, quartz, porcelaine, marbre, granit — toujours au service de la beauté et de la durabilité. Ici, la matière est le point de départ, et la signature de La Maison CR.
Design italien, version modulaire
Dans sa quête de raffinement sans rigidité, La Maison CR élargit aussi son univers avec deux lignes italiennes aussi techniques que stylées : Albed et Pianca.
Du côté des cloisons, Albed propose des solutions architecturales sur mesure : portes, parois coulissantes, éléments intégrés — pensées pour dialoguer avec l’espace sans l’alourdir. Un minimalisme fluide et adaptable — fidèle à l’ADN de la maison.
Le luxe à portée de cintres
Pour ceux et celles qui rêvent de walk-ins aussi fonctionnels que photogéniques, l’entreprise italienne centenaire Pianca signe des aménagements modulables qui — disons-le — feraient saliver Carrie Bradshaw. Flexibles et sophistiqués, les modules s’adaptent aux envies, aux espaces… et aux collections de chaussures.
Le beau en transit
De l’architecture intérieure à l’art du rangement, La Maison CR accompagne designers, architectes et clients dans la transformation de chaque projet en manifeste discret de beauté bien pensée.
À la tête de cette évolution, Francesco Lucia ne cache ni ses racines ni ses influences : grand amateur de design italien, fidèle du Salone del Mobile de Milan, il puise dans ce foisonnement créatif une vision claire — celle d’un design habité, sincère et durable.
Prendre la mer et lever un verre
Un dialogue constant entre l’Europe et l’Amérique, où l’inspiration prend la mer pour rejoindre, chaque semaine, le port de Montréal et les planchers de La Maison CR — à coups de conteneurs finement chargés de lignes pures, de textures nobles et d’idées bien ancrées.
Et pour célébrer ce lien entre excellence, matière et hospitalité, La Maison CR ouvre désormais ses portes aux professionnels lors de soupers-causeries sur invitation dans l’une des cuisines du showroom. Parce que le bon goût, ici, se savoure autant dans la matière… que dans l’assiette.
LA SÉRIE DE COULEURS SUMA
Une nouvelle collection pour les projets résidentiels et de construction par Silestone
Performance supérieure
Notre large gamme de solutions pour la décora tion intérieure couvrent les surfaces de cuisine, l a salle de bain et l es meubles, avec une résistance et une durabilité garanties jusqu’à 25 ans.
Approuvé par Cosentino
Nos décennies de leadership en tant que pionnier dans l’industrie des surfaces nous permettent de fournir des produits de haute qualité.
Durabilité consciente
N os surfaces à faible teneur en silice sont fabriquées avec 100 % d ’énergie électrique renouvelable et 99 % d ’eau recyclée.
Siberian
Persian White Motion Grey
Linen Cream Bronze Rivers
BRONZE RIVERS
Patricia Urquiola
Depuis ses années formatrices auprès du maître Achille Castiglioni jusqu’à ses audacieux essais en design durable, l’architecte et designer espagnole Patricia Urquiola n’a jamais cessé de bousculer les normes tout en honorant l’héritage. À la tête de Studio Urquiola et directrice artistique de Cassina depuis 2015, elle tisse l’émotion dans chaque pli, couture et surface de ses créations, entre mémoire et innovation.
Entre icônes et instincts
AINSI VA L’HISTOIRE
Née à Oviedo, en Espagne, puis formée entre Madrid et Milan, Urquiola incarne l’une des voix les plus influentes du design contemporain. Protégée d’Achille Castiglioni et de Vico Magistretti, puis responsable du design chez Lissoni Associati jusqu’en 2011, elle conjugue rigueur intellectuelle et sensibilité profonde à la matière et au sens.
DE MILAN AU MOMA
Depuis, elle a signé des pièces emblématiques pour les plus grandes maisons de design au monde — Haworth, Cassina, B&B Italia, Moroso, Kartell, Glas Italia, Flos — façonnant une œuvre qui marie technologie, artisanat et fonctionnalité poétique. Son travail, salué par de nombreux prix internationaux, est présent dans d’importantes collections publiques, dont celle du Museum of Modern Art (MoMA) de New York — preuve de son empreinte durable dans l’univers du design.
LE LANGAGE DU DESIGN
À travers son studio milanais et son rôle de directrice artistique chez Cassina, Patricia Urquiola redéfinit sans cesse ce que signifie être designer aujourd’hui — non pas simplement une créatrice de formes, mais une traductrice culturelle, une innovatrice, une passeuse d’histoires, de matières et de sens.
Des matériaux circulaires aux rééditions iconiques, des paysages textiles aux installations chargées d’émotion, sa pratique instaure un dialogue vivant entre le passé et l’avenir — un langage feutré, réfléchi, toujours empreint de sensibilité.
01 HUSK CHAIR B&B ITALIA 2011 – Un hommage à la douceur avec ses généreux coussins capitonnés. Sa coque rigide est en Hirek®, un polymère recyclé et recyclable.
02 INSTALLATION « AMONG US » À HEIMTEXTIL Un environnement interactif piloté par les textiles, combinant matériaux durables, ilots lounge, tapis suspendus et assises sculpturales des marques Kettal, Moroso, Kvadrat, cc tapis, Aquafil, Cimento® et Parà Tempotest.
03 L’emblématique MANGAS OUTDOOR, fabriqué avec des matériaux spécialement conçus pour une utilisation en extérieur, comprend des tapis et des housses faits à la main en PET 100 % recyclé.
CONVERSATION À CŒUR OUVERT
À la suite de son installation immersive Among-us présentée à Heimtextil 2025 — une exploration de 650 m² sur les matériaux durables et les formes hybrides, où nous l’avons rencontrée — Patricia Urquiola s’est prêtée au jeu d’un entretien pour revenir sur son parcours créatif, ses mentors, et le rôle changeant du design dans notre expérience du monde.
Merci de nous ouvrir une fenêtre sur votre univers. Allons droit au but : quand et comment avez-vous découvert votre vocation d’architecte et de designer ?
– Au départ, je n’étais pas certaine que le design était pour moi. J’étudiais l’architecture à la Polytechnique de Madrid, puis à Milan, et le design me semblait presque théâtral — plus proche de la scénographie que de la rigueur que je recherchais. Puis j’ai rencontré Achille Castiglioni. Ses cours étaient inattendus : il arrivait avec une valise remplie d’objets du quotidien — ciseaux, verres — et, à partir de là, c’est tout un monde qui s’ouvrait à nous.
Votre parcours a été marqué par des figures comme Achille Castiglioni et Vico Magistretti. En quoi ces mentors ont-ils influencé votre philosophie créative ?
– Ils ont été tous deux des figures fondamentales. Castiglioni m’a appris à regarder sans filtres — à aimer l’acte même d’observer. Vico Magistretti incarnait une intelligence du design, mais aussi une élégance personnelle. Il offrait 100 % de son attention à ceux avec qui il collaborait. Et il pouvait expliquer un projet uniquement par ses mots.
Votre studio de Milan est souvent décrit comme un laboratoire créatif. Quelle énergie définit votre flux de travail au quotidien ?
– Le mouvement. Nous travaillons dans un espace ouvert où les conversations circulent — aux bureaux, autour des tissus, dans la cuisine. Les idées passent entre plusieurs mains avant de se poser. Nous ne suivons pas un processus rigide, nous faisons plutôt confiance au rythme qui émerge de la collaboration.
Depuis 2015, vous êtes directrice artistique chez Cassina. Comment abordez-vous la réinterprétation d’icônes du design comme Charlotte Perriand ou Le Corbusier — en honorant leur héritage tout en maintenant leur pertinence aujourd’hui ?
– Cassina est l’entreprise qui réédite les grands noms — Vico Magistretti, Gerrit Rietveld, Ico Parisi, Franco Albini, Le Corbusier, Charlotte Perriand. Et la maison a toujours démontré un fort engagement à promouvoir la portée culturelle de ces figures à travers des expositions et des initiatives — comme Charlotte Perriand : Inventer un monde nouveau, première exposition pour laquelle la Fondation Louis Vuitton a consacré l’ensemble de son espace à une designer. Nous partageons depuis toujours une vision commune avec Cassina. Notre travail quotidien consiste à traduire cet héritage dans les collections contemporaines et dans une image complexe, cohérente de la marque — une image qui évolue en permanence avec la société. En ce sens, la direction artistique devient un continuum culturel, un enchaînement d’expériences.
Votre travail intègre de plus en plus de matériaux recyclés et à faible impact. L’urgence de la crise climatique a-t-elle transformé votre manière de concevoir ?
– Autrefois, nous considérions la durabilité comme une composante parmi d’autres d’un projet. Aujourd’hui, elle est le fondement de tout ce que nous entreprenons. Nous pensons en
PERGOLA HAWORTH 2020 – un « espace dans l’espace » redéfinit l’aire ouverte du bureau. Pensée comme un lieu multifonctionnel pour le bureau contemporain, la Pergola favorise les échanges, la collaboration et la concentration.
MON NID BED CASSINA 2025 – le lit réinventé comme un refuge tactile. Ses volumes généreux et courbes enveloppantes évoquent un nid douillet. Doté d’un rangement sous la base à lattes, il allie forme sculpturale et fonctionnalité au cœur de la maison contemporaine.
OPENEST HAWORTH 2014 un ensemble mobilier lounge et espaces de travail privés pensé pour s’adapter aux environnements professionnels en mutation.
Openest crée un paysage chaleureux et invitant, propice aux échanges, à la réflexion, à la concentration ou à la détente, alliant confort et flexibilité.
termes de cycle de vie complet — l’origine, la transformation, et ce qui se passe après l’usage. Nous utilisons des matériaux circulaires comme des mousses biosourcées, des fibres de PET recyclées, des bois à faible impact — et nous explorons les textiles à base d’algues, le mycélium, les composites biodégradables. Nous avons aussi commencé à utiliser les outils numériques de façon plus consciente : ils nous permettent de réduire les déchets lors du prototypage, de suivre l’origine des matériaux et d’optimiser notre utilisation des ressources. Mais il ne s’agit pas seulement du choix des matériaux. Il s’agit aussi de la manière de concevoir : penser de façon modulaire, dessiner pour permettre la réparation et le démontage, et construire avec la durabilité à l’esprit.
Vous avez présenté l’installation immersive Among-us au salon Heimtextil 2025, où nous nous sommes rencontrés — un projet qui explorait le potentiel expressif et durable du textile. Qu’est-ce qui vous a motivée à entreprendre ce projet, et comment voyez-vous évoluer le rôle du textile dans le design contemporain ?
– Le textile est omniprésent dans mon travail. Il représente la couche la plus proche entre les gens et l’espace — douce, intime, toujours en contact avec le corps. Avec Among-us, je voulais réfléchir à la manière dont les tissus transmettent l’émotion, le geste et l’histoire. Nous avons créé un environnement accueillant — des formes simples, un langage sensible : des plis, des coutures, des structures que l’on peut traverser, appuyer, lire comme un paysage textile.
LÀ OÙ LA MATIÈRE RENCONTRE L’ÉMOTION
Du rythme dynamique de son studio milanais à sa vision curatoriale chez Cassina, en passant par son engagement indéfectible pour la durabilité, Patricia Urquiola nous invite dans un monde où les objets ne sont jamais figés — ils parlent, ils réagissent, ils portent en eux mémoire et signification. Dans son langage du design, même les objets les plus discrets deviennent des passages — entre matière et mémoire, entre héritage et renouveau.
01 NUEZ LOUNGE BIO® ANDREU WORLD 2020. Ce fauteuil lounge au dossier haut, conçu dans un thermopolymère d’origine naturelle, est 100 % biodégradable, compostable et recyclable. Son design facilement démontable permet de séparer coque, mousse, tissu et base.
02 SHIMMER GLAS ITALIA 2015. Une ligne de tables rondes caractérisée par son apparence magique et éthérée. Selon le point de vue et l’angle d’incidence de la lumière, elle révèle une infinité de nuances, résultat de sa finition iridescente et multicolore.
03 LORS DU SALONE DEL MOBILE 2025, « ALCHEMICA » une installation pour Elle Decor Italia explore le foyer domestique comme métaphore de l’alchimie, voyageant des phases de Nigredo à Rubedo.
toutes les échelles à Concevoir
Tête-à-tête
Ramón Esteve
Des résidences iconiques aux collections de mobilier pour de grandes marques internationales, l’architecte et designer espagnol Ramón Esteve aborde chaque projet comme faisant partie d’une vision d’ensemble cohérente. Ancré dans la lumière et les formes méditerranéennes, son travail conjugue précision matérielle, profondeur émotionnelle et sensibilité contextuelle qu’il conçoive une chaise, une maison, ou qu’il transforme un site industriel en pôle culturel.
Nous avons rencontré Ramón Esteve au salon Habitat Valencia. La conversation qui a suivi a révélé une pensée créative d’une grande lucidité — celle d’un créateur pour qui le design n’est pas une série de gestes isolés, mais un continuum où architecture, objets et expérience convergent. L’entretien qui suit offre un aperçu de cette approche holistique.
LES DÉBUTS
Comment et quand avez-vous découvert votre vocation pour l’architecture et le design ? Y a-t-il eu un moment, une personne ou une expérience marquante qui vous a orienté dans cette voie ?
Enfant, j’étais fasciné par la manière dont les espaces pouvaient influencer les émotions et les comportements. J’ai toujours été attiré par cette discipline, même si je ne comprenais pas encore tout ce qu’elle impliquait. Il n’y avait pas d’architecte dans ma famille, mais mon père travaillait dans la construction. Cela m’a donné un lien précoce avec cet univers — même si j’ai vite compris que construction et architecture étaient deux mondes très différents.
C’est au fil de mes études que ma véritable vocation a commencé à prendre forme. J’ai découvert l’architecture comme un langage, un moyen de connecter les gens à leur environnement en alliant fonctionnalité et beauté dans un ensemble cohérent. Cela m’a également ouvert à la théorie architecturale et à l’histoire, qui restent des sources d’inspiration inépuisables.
Je me souviens précisément d’un livre que j’ai reçu lorsque je réfléchissais à mon orientation. En feuilletant ses pages, je suis tombé sur Fallingwater de Frank Lloyd Wright. Je me suis immédiatement dit : « Je veux créer des maisons comme celle-là. » Ce fut un moment décisif, qui a orienté toute la suite de mon parcours.
J’ai débuté ma carrière dans ma ville natale de Valence, en réalisant de petits projets d’architecture et de design intérieur. J’ai toujours conservé un lien fort avec les artisans, apprenant autant de leurs gestes que des conseils de mon père.
Mon premier projet d’envergure a eu lieu alors que j’étais encore étudiant : la conception de stands d’exposition pour Kodak, dont certains atteignaient 500 m². Ils ont été publiés et ont attiré beaucoup d’attention. Il est intéressant de noter que j’ai commencé par l’aménagement intérieur — et que j’ai naturellement aussi dessiné le mobilier.
Par la suite, mes projets ont gagné en échelle et en complexité. Le tournant majeur a été le projet Na Xemena à Ibiza, qui a cristallisé les deux piliers de mon travail : le design et l’architecture.
Le projet qui a marqué le début de nombreuses idées pour l’agence.
FONDER SON STUDIO
Vous avez fondé votre studio en 1991, avec une vision ambitieuse et affirmée dès le départ. Quelles ont été les étapes clés ou influences déterminantes qui ont jeté les bases de votre trajectoire créative et entrepreneuriale ?
En 1991, lorsque j’ai fondé mon studio, j’avais un objectif clair : développer des projets qui transcendent la simple fonctionnalité pour devenir de véritables expériences sensorielles. Il était essentiel pour moi de m’entourer d’une équipe pluridisciplinaire et d’embrasser une philosophie du design holistique.
L’influence de l’architecture vernaculaire, de l’art contemporain, et des grands maîtres — conjuguée à ma volonté de toujours contextualiser le projet — m’a permis d’établir une identité propre. La spécialisation et le soin du détail nous ont permis d’évoluer vers des projets de plus en plus complexes et riches de sens.
Des figures comme Louis I. Kahn, Le Corbusier, Mies van der Rohe ou Frank Lloyd Wright m’ont appris la pureté formelle, la rigueur fonctionnelle et l’art d’intégrer l’architecture à son environnement.
UNE APPROCHE HOLISTIQUE
Votre approche holistique, où architecture et mobilier dialoguent pour créer des espaces cohérents et harmonieux, n’est pas sans rappeler celle de Frank Lloyd Wright, qui concevait aussi les meubles de ses bâtiments. Quelle place cette relation entre architecture et design occupe-t-elle dans votre travail ?
Le design holistique est au cœur de ma pratique. Je considère l’urbanisme, l’architecture et le design comme des disciplines indissociables, qui doivent dialoguer pour créer des environnements avec une âme — des lieux capables d’entrer en résonance avec l’utilisateur.
Nous avons souvent cette phrase au studio : « Nous concevons tout, de la chaise à la ville. »
L’influence de Frank Lloyd Wright est indéniable. Son aptitude à intégrer architecture et mobilier dans une même narration m’a inspiré à rechercher une harmonie semblable, où chaque élément enrichit l’expérience spatiale globale.
D’autres grands architectes m’ont également influencé, notamment ceux dont le mobilier prolonge naturellement le discours architectural. Ce concept dépasse d’ailleurs le cadre du design : en musique, par exemple, l’idée du Gesamtkunstwerk — « œuvre d’art totale » selon Wagner — est une référence qui me parle profondément.
INFLUENCES
Vous avez cité Le Corbusier, Frank Lloyd Wright et Mies van der Rohe parmi vos influences majeures. En quoi leurs idées ont-elles concrètement façonné votre pratique ?
Les principes de Le Corbusier, Frank Lloyd Wright et Mies van der Rohe ont été des guides tout au long de ma carrière. De Le Corbusier, j’ai appris l’importance de la pureté formelle ; Wright m’a enseigné comment intégrer l’architecture dans son environnement ; et de Mies, j’ai retenu la clarté structurelle et l’honnêteté matérielle.
Dans le projet Casa Sardinera, par exemple, les volumes semblent émerger du terrain comme une extension naturelle du paysage — un hommage direct à Wright et à ses mots célèbres : « Aucune maison ne devrait être posée sur une colline ou sur quoi que ce soit. Elle devrait faire corps avec la colline. La colline
et la maison devraient vivre ensemble, chacune rendant l’autre plus heureuse. »
De façon plus générale, des architectes comme Louis Kahn, Jørn Utzon, Alvar Aalto, Sigurd Lewerentz, et de nombreux architectes nordiques ont profondément nourri mon approche. Plus récemment, les philosophies de Herzog, Pierre de Meuron et Zumthor ont également marqué mon travail.
DURABILITÉ
Lors de la World Design Capital Valencia 2022, vous avez affirmé que « la durabilité devrait devenir la norme, soutenue par une régulation adéquate ». Si vous pouviez imposer une mesure concrète pour encourager une architecture plus durable, laquelle choisiriez-vous, et pourquoi ?
Si je pouvais mettre en place une réglementation, je commencerais par exiger que l’efficacité énergétique et les principes de durabilité soient intégrés dès les premières étapes de conception. Cela pourrait inclure l’usage de systèmes de récupération d’eau, des matériaux locaux à faible empreinte carbone, ou des technologies qui optimisent les ressources.
Mais pour que ces initiatives aient un véritable impact, elles doivent devenir la norme et non rester des exceptions. La gestion des ressources et la durabilité devraient être intégrées dans les réglementations et dans les habitudes culturelles de la société.
Nous ne faisons encore qu’entamer ce chemin. Sensibiliser, transmettre des valeurs partagées autour de ces enjeux est une première étape cruciale. La régulation que j’imagine ne répond pas seulement aux urgences environnementales — elle vise à provoquer un changement culturel vers un avenir plus durable.
COLLECTION LUNA POUR VONDOM
QUARRY HOUSE PAR RAMÓN ESTEVE
COLLABORATIONS
Vous collaborez avec des marques comme Vondom, Vibia ou Porcelanosa. Comment ces partenariats influencentils votre processus créatif ? Avez-vous un exemple marquant ?
Les collaborations avec des marques comme Vondom, Vibia ou Porcelanosa sont nées d’un engagement commun envers l’innovation et la qualité. Chaque projet représente l’opportunité d’explorer de nouveaux matériaux et de nouvelles formes.
Je pense par exemple à la collection Luna conçue pour Vondom, où nous avons travaillé avec acharnement pour trouver un équilibre juste entre fonctionnalité et émotion.
L’ENSEIGNEMENT
En tant que professeur à l’Université Polytechnique de Valence, comment vos échanges avec les étudiants nourrissent-ils votre pratique ? Et inversement, comment votre expérience professionnelle enrichit-elle votre pédagogie ?
Enseigner à l’Université Polytechnique de Valence m’a permis de porter un regard critique sur ma propre pratique et de me réinventer continuellement. Les étudiants me stimulent par leurs idées neuves, leurs questions inattendues.
En retour, j’essaie toujours de leur transmettre l’importance d’une approche rigoureuse, créative, et consciente du sens de chaque projet.
PROJETS EMBLÉMATIQUES
Vous avez conçu des projets emblématiques comme la Casa Sardinera ou le Cottage in the Vineyard. Quels ont été les principaux défis de ces réalisations, et comment les avez-vous relevés ?
Des projets comme Casa Sardinera ou Cottage in the Vineyard ont représenté des défis techniques et créatifs déterminants. Dans les deux cas, il s’agissait de concilier intégration au paysage et efficacité fonctionnelle.
À Casa Sardinera, les porte-à-faux et l’orientation optimisent la performance énergétique et les vues. À Cottage in the Vineyard, la volumétrie établit un
01, 02, 03 CASA SARDINERA Un projet où les volumes s’intègrent naturellement au paysage.
dialogue subtil avec les vignes, en réinterprétant la forme archétypale de la maison sous forme extrudée et contemporaine.
PROJETS SIGNIFICATIFS ET FAVORIS
Parmi tous vos projets, lesquels ont été les plus significatifs à vos yeux, et pourquoi ? Avez-vous des favoris personnels qui se distinguent par leur portée ou leur valeur symbolique ?
Chaque projet a une signification particulière, mais Na Xemena est sans doute celui qui a cristallisé le plus clairement mes idées sur l’architecture. Ma propre maison, ou encore Cottage in the Vineyard, sont très personnels : ils incarnent des intentions presque manifestes.
D’un autre côté, des projets de plus grande envergure comme Bombas Gens à Valence ou le Parc industriel de Rodes m’ont ouvert à une nouvelle dimension : la réhabilitation du patrimoine. Cela exige une sensibilité particulière, à l’intersection de la créativité, de la durabilité et de l’engagement social.
TECHNOLOGIE ET ARTISANAT
Le numérique transforme profondément l’architecture et le design. Comment intégrez-vous les outils digitaux dans votre démarche, tout en préservant les méthodes traditionnelles comme le croquis ?
Les outils numériques sont essentiels à l’exploration formelle et à la résolution de détails complexes — c’est pour cela que nous utilisons le BIM depuis plusieurs années.
Mais je commence toujours par des croquis à la main. L’équilibre entre technologie et geste artisanal est indispensable pour préserver l’authenticité et l’humanité dans chaque projet.
Un équilibre subtil entre la volumétrie et l’environnement viticole.
Dernièrement, deux idées ou aspirations m'ont particulièrement inspiré. D'une part, le défi de mener un projet d'urbanisme et de concevoir l'aménagement d'une ville en s'appuyant sur une expérience concrète. D'autre part, je suis intrigué par des projets que j'ai eu moins l'occasion d'explorer, comme l'urbanisme et la construction de gratte-ciel.
INTELLIGENCE ARTIFICIELLE ET AVENIR
L’intelligence artificielle prend une place croissante dans la création. Comment envisagez-vous son intégration dans votre pratique, et quels en sont selon vous les défis et opportunités pour l’avenir de la discipline ?
L’intelligence artificielle offre des perspectives fascinantes pour générer des variantes, accélérer les processus, et étendre les champs d’exploration formelle. Mais le défi est clair : préserver l’émotion, l’intention, et la sensibilité du geste.
L’IA peut élargir les possibles, mais c’est à nous de définir les contraintes initiales, le cadre conceptuel, et surtout la lecture critique des résultats. Elle doit rester un outil, au service d’un projet porté par une vision humaine.
CONSEIL AUX NOUVELLES GÉNÉRATIONS
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes architectes et designers qui aspirent à laisser une empreinte durable dans le paysage du design contemporain ?
Ne perdez jamais de vue le sens profond de ce que vous créez. Un bon design doit avoir une âme, une identité, et la capacité de créer une connexion émotionnelle avec ceux qui l’utilisent.
La passion, la rigueur et le désir d’apprendre sont essentiels pour marquer votre époque. Nous vivons une période idéale pour exercer ce métier, dans une société qui valorise la créativité et l’innovation.
N’attendez pas les opportunités : provoquez-les. Allez à la rencontre des autres, formez-vous, collaborez, explorez de nouvelles perspectives, et mettez toujours du sens dans ce que vous faites.
01 BOMBAS GENS Un projet de réhabilitation patrimoniale à grande échelle 02 COLLECTION TAO DITRE ITALIA
Avec passion, rigueur et un regard tourné vers l’avenir, la 18e édition des GRANDS PRIX DU DESIGN poursuit son rayonnement international et renforce le dialogue entre les disciplines du design, de l’architecture, du paysage, du bâti et de l’art.
Le concours GRANDS PRIX DU DESIGN se distingue par la qualité de son jury international. Composé de 108 membres — architectes, designers, urbanistes, experts, chercheurs, journalistes — issus des quatre coins du globe, ce panel élitiste enrichit le concours d’une expertise pluridisciplinaire rigoureuse, curieuse et équitable.
Le jury offre aux candidats l’opportunité précieuse de voir leurs projets et produits évalués par des figures influentes du milieu, issues tant du Québec que de la scène internationale. Grâce à un système de notation numérique précis, chaque projet est évalué par des jurés choisis selon leur domaine de spécialisation, assurant ainsi une évaluation juste et pointue.
Ils sont de retour
Certains membres reviennent année après année pour une 2e, 3e, voire 5e édition preuve de leur attachement à la qualité et à la mission du concours. Retrouvez leur parcours dans nos éditions #81, 85, 88, 91, disponibles sur int.design.
ACLA Architecture for Communities Los Angeles Los Angeles, CA, États-Unis
Milagros
ZINGONI PHIELIPP
Directrice & professeure associée
School of Interior Architecture / University of Tennessee Knoxville, TN, États-Unis
Découvrez dans les prochaines pages les nouveaux jurés qui rejoignent cette année ce groupe d’élite internationale. Ces nouvelles voix viennent enrichir le débat et élargir notre regard sur l’excellence créative. ➤
Aidin ARDJOMANDI
Directeur
Designooor Magazine
Chargé de cours
Université d’art et d’architecture Pars Tehran, Iran
UNE PERSPECTIVE ENGAGÉE
Basé à Téhéran, Aidin Ardjomandi est un designer multidisciplinaire, enseignant et critique spécialisé en design de produits, éclairage et design durable. Il enseigne à l’université Pars et dirige Designooor Magazine. Juré de plus de 50 concours internationaux dont les prix A’ Design et LIT Awards il est reconnu pour son regard affûté sur l’esthétique, la fonctionnalité et l’innovation, ce qui fait de lui une voix influente de la scène design mondiale.
QUEL MÉTIER RÊVIEZ-VOUS DE FAIRE ENFANT ?
J’étais un rêveur curieux, toujours en train de dessiner des mondes imaginaires et de réinventer les objets du quotidien. Je ne voulais pas « devenir quelqu’un » je voulais tout comprendre. Il n’y a pas eu de moment décisif, juste une fascination profonde pour la façon dont le design façonne le monde.
QUEL A ÉTÉ VOTRE PREMIER EMPLOI DANS LE DOMAINE ?
Mon premier emploi a été caricaturiste éditorial à la fois stimulant et intimidant. Une de mes œuvres les plus marquantes a été un hommage aux victimes de l’attentat de Charlie Hebdo. J’ai vite compris que j’étais plus attiré par la critique nuancée que par la provocation. Cette expérience m’a conduit vers le design, l’enseignement et la recherche, où narration et analyse visuelle sont au cœur de ma pratique.
QUEL EST LE MEILLEUR CONSEIL DE CARRIÈRE QU’ON VOUS AIT DONNÉ ?
Un jour, on m’a dit : « Le design ne consiste pas à donner des réponses, mais à poser les bonnes questions. » Cette idée a orienté mon parcours de chercheur, critique et pédagogue. Elle m’a appris que les travaux les plus significatifs naissent de la curiosité et d’une réflexion profonde.
QUELLE RÉALISATION VOUS REND LE PLUS FIER ?
Voir mes étudiants s’épanouir. Transmettre un savoir n’est qu’un début ce qui compte, c’est d’allumer une façon de penser qui perdure bien après les cours. Leur progression, leur impact : c’est ma plus grande récompense.
QUELLE CHANSON VOUS REDONNE LE MORAL, BEAU TEMPS OU PLUIE ?
« Father and Son » de Cat Stevens. C’est un dialogue intemporel entre générations un rappel d’avoir confiance en la vie, d’embrasser le changement, et de laisser chacun suivre son propre chemin. Chaque fois que je l’écoute, j’ai l’impression qu’un vieil ami me souffle une sagesse discrète.
«L e design ne parle pas de tendances ni d’objets — il s’agit de perspective. Les meilleurs designs questionnent, inspirent et traversent le temps. »
Alykhan Velji, directeur artistique de Alykhan Velji Designs, a bâti une marque de style de vie dynamique, forte de plus de 17 ans d’expérience dans l’industrie. Réputé pour sa manière unique de mélanger les styles, les motifs et les textures, il conçoit des espaces personnels et intemporels et a été mis en vedette dans des publications prestigieuses telles que AD et House & Home. Figure incontournable du design canadien, Aly a mené plusieurs collaborations acclamées, tel le récent lancement de Modern Heritage avec SILVA, une collection qui célèbre l’artisanat et la tradition.
PARLEZ-NOUS DU GARÇON QUE VOUS ÉTIEZ.
J’étais un enfant très créatif, passionné de mode. J’avais plusieurs cahiers remplis de dessins de mannequins portant toutes sortes de tenues, avec des chapeaux extravagants, des chaussures et des sacs.
QUELLE EST LA COULEUR QUI VOUS ATTIRE LE PLUS, ET POURQUOI ?
J’adore le vert. Dans notre studio, nous le considérons comme un ton neutre, car il s’harmonise avec tout. Je l’utilise dans différentes nuances à travers la maison c’est une couleur chaleureuse, accueillante et rassurante, qui peut néanmoins créer un effet inattendu.
QUI VOUS A DONNÉ ENVIE DE SUIVRE VOTRE PROFESSION ?
En grandissant, j’admirais Martha Stewart, c’était une icône du style de vie, maîtrisant tout, de la décoration intérieure au jardinage, en passant par l’art de recevoir et la cuisine. Sa capacité à allier esthétique et expertise m’a fasciné et a éveillé mon amour pour les antiquités et l’élégance au quotidien.
QUEL A ÉTÉ VOTRE PREMIER EMPLOI DANS CE DOMAINE ? DÉCRIVEZ
L’ÉPOQUE, LE LIEU ET VOTRE ÉTAT D’ESPRIT.
Après avoir obtenu mon diplôme du Bow Valley College en 2004, j’ai fait mes débuts à la galerie Buhran, une charmante boutique de meubles anciens à Calgary. On y trouvait des pièces uniques venues d’Inde et de Chine, ainsi que de magnifiques tapis afghans. Cette première expérience m’a beaucoup appris : le goût du travail bien fait, les techniques de fabrication traditionnelles et l’amour des objets qui traversent le temps.
«J e continue de mélanger l’ancien et le moderne pour créer des espaces uniques, pleins de caractère. »
Andy DOWDING
Directeur de la conception urbaine et de la planification stratégique
Lambert Smith Hampton
Londres, Royaume-Uni lsh.co.uk
«J’ai toujours vu le jaune comme une force vive et positive – apportant modernité, énergie, ordre et structure à l’espace. »
DESSINER LA VILLE, FAÇONNER LES LIEUX
Andy Dowding est responsable de l’urbanisme et de la planification chez Lambert Smith Hampton, premier cabinet de conseil en immobilier commercial et résidentiel au RoyaumeUni. Fort de plus de 20 ans d’expérience, il a dirigé ou contribué à d'importants projets de régénération, à des demandes d’urbanisme et à des évaluations de développement à diverses échelles, dont King’s Cross Central, la transformation olympique de Londres 2012, Hereford Old Market, le campus d’innovation de Cambridge et Graven Hill.
QUE VOULAIT FAIRE L’ENFANT QUE VOUS ÉTIEZ ?
J’ai toujours aimé dessiner, donc les industries créatives m’ont attiré dès mon plus jeune âge. Influencé par ma famille travaillant dans le secteur automobile, je visais d’abord le design de véhicules. Mais mes études en école d’art et à l’université m’ont orienté vers l’environnement bâti, où j’ai découvert une passion pour la morphologie des lieux et le pouvoir du design dans le changement positif.
QUEL PROJET A LANCÉ VOTRE CARRIÈRE ?
Au début de ma carrière, j’ai participé à l’équipe qui concevait la régénération du King’s Cross Central de Londres. Plus de 20 ans plus tard, ce projet touche à sa fin et reste une référence exemplaire en matière de régénération urbaine.
QUEL EST LE MEILLEUR CONSEIL PROFESSIONNEL QUE VOUS AYEZ REÇU ?
La règle de trois. Elle guide ma façon d’organiser les idées, de mener les réunions, de présenter et de structurer les solutions de design.
QUELS HÉROS, MENTORS OU TALENTS VIVANTS ADMIREZ-VOUS LE PLUS ET AIMERIEZ-VOUS RENCONTRER ?
J’admire les créatifs qui pensent autrement, remettent en question les normes, inventent de nouveaux domaines et font preuve de résilience et de courage. Mes inspirations viennent de multiples disciplines : l’architecte Richard Rogers, les artistes Ben Nicholson et Alfred Wallis ; les musiciens Bruce Springsteen et Bob Dylan ; les légendes du sport automobile Juan Manuel Fangio, Sir Stirling Moss, Ayrton Senna, Curt Goransson ; et les ingénieurs visionnaires comme Isambard Kingdom Brunel et Adrian Newey.
Anita SIRCAR
Responsable du département d'architecture
Michael Baker International Alexandria, Virginie, États-Unis mbakerintl.com
DES AÉROPORTS AUX ÉCO-VILLAGES
Basée à Alexandria, en Virginie, Anita Sircar dirige le département d’architecture du bureau Mid-Atlantic de Michael Baker International. Forte de 30 ans d’expérience, elle supervise des projets d’envergure à fort impact, tous secteurs confondus. Reconnue pour son leadership stratégique, son innovation en design durable et son engagement envers le développement des talents, elle joue un rôle clé dans la croissance de l’entreprise tout en promouvant l’excellence dans l’ensemble du milieu professionnel.
QUEL ÉVÉNEMENT OU PERSONNE VOUS A MISE SUR LA VOIE DE VOTRE
CARRIÈRE, ET COMMENT CELA S’EST-IL DÉROULÉ ?
Le parcours vers l’architecture commence souvent par un moment ou une personne déterminante. Pour moi, ce fut l’œuvre visionnaire de Le Corbusier. Une visite de la Villa Savoye, alors que j’étais étudiante, m’a révélé le pouvoir de l’architecture à la fois fonctionnelle et poétique. Sa philosophie continue de guider ma façon de concevoir des espaces durables et porteurs de sens.
QUEL A ÉTÉ VOTRE PREMIER EMPLOI DANS LE DOMAINE ? DONNEZ-NOUS UN LIEU, UN MOMENT, UN ÉTAT D’ESPRIT !
Mon premier emploi a été dans une firme d’architecture de renom en Inde une opportunité exaltante juste après mes études. J’ai été chargée de concevoir des bâtiments techniques et des tours de contrôle pour trois aéroports internationaux. C’était à la fois intimidant, intense et électrisant une véritable épreuve du feu qui a nourri ma passion pour les projets complexes et de grande envergure.
SELON VOUS, QUELLES SONT LES QUALITÉS ESSENTIELLES D’UN DESIGN D’EXCEPTION ?
L’innovation, la fonctionnalité, l’attrait esthétique, la durabilité et une connexion émotionnelle : voilà les fondements d’un design véritablement exceptionnel.
J’aimerais qu’on accorde plus d’importance au logement abordable et inclusif. Bien que des avancées aient été réalisées en matière de durabilité et d’innovation, le besoin de logements accessibles et de qualité reste l’un des enjeux les plus urgents en architecture aujourd’hui.
UN RÊVE ENCORE À RÉALISER ? DITES-NOUS TOUT, SANS RETENUE ! Je rêve de concevoir et de construire un éco-village autonome un modèle vivant de durabilité, qui marie architecture innovante, responsabilité environnementale et design centré sur la communauté.
«O n m’a un jour conseillé de toujours concevoir avec empathie et vision — sans jamais perdre de vue les réalités d’affaires et de budget du client. Ce conseil me guide encore aujourd’hui. »
QUELLE EST LA CHOSE QUE VOUS AIMERIEZ VOIR ÉVOLUER DANS VOTRE DOMAINE ?
ÉCRIT DANS LA PIERRE
Anna BOSCÀ
Directrice du Département d'Architecture
Culturelle et hospitalière
Ramón Esteve Estudio
Valence, Espagne ramonesteve.com
«L ’architecture est un dialogue entre le passé, le présent et le futur. Notre responsabilité n’est pas seulement de créer, mais d’écouter — les lieux, l’histoire et les besoins de ceux qui les habitent. »
Anna Boscà est directrice du département d’architecture culturelle et hospitalière au sein de Ramón Esteve Estudio, une agence de design de premier plan située à Valence, en Espagne. Depuis 2011, elle dirige un large éventail de projets des espaces culturels aux hôpitaux, en passant par les établissements éducatifs. Forte d’une expertise approfondie en programmes architecturaux complexes, elle aborde chaque projet avec une vision réfléchie et centrée sur l’humain, concevant des espaces qui inspirent, soignent et favorisent la connexion.
ENFANT, QUEL MÉTIER RÊVIEZ-VOUS DE FAIRE ?
Petite, je voulais être écrivaine quelque chose de totalement éloigné de l’architecture. J’étais toujours plongée dans les livres, à imaginer des histoires comme une seconde vie. D’une certaine manière, je pense que l’architecture partage cette même impulsion : imaginer d’autres vies, créer des espaces qui façonnent des expériences.
QU’EST-CE QUI VOUS A MENÉE VERS CE DOMAINE ?
Je ne peux pas identifier une personne ou un événement marquant qui m’aurait poussée vers l’architecture. C’était plutôt une attraction progressive de petits moments et des lieux qui ont laissé une empreinte. Je me souviens avoir visité des bâtiments historiques et avoir été fascinée par leur façon de raconter une histoire sans mots. Avec le temps, cette fascination est devenue le désir de créer ce type d’espace.
QU’EST-CE QUI VOUS MOTIVE LE PLUS DANS LE MONDE DU DESIGN ET DE L’ARCHITECTURE ?
Ce qui me motive, c’est la possibilité de créer des espaces qui ont une fonction réelle, au-delà de l’esthétique. Je suis particulièrement attirée par les projets à vocation collective hôpitaux, musées, écoles des lieux où l’architecture façonne les expériences à grande échelle.
QU’APPRÉCIEZ-VOUS LE PLUS DANS L’ENDROIT OÙ VOUS VIVEZ ET TRAVAILLEZ ?
Je vis à Valence, une ville que je considère comme l’un des meilleurs endroits où vivre. Son échelle, sa situation en bord de mer et son aménagement piéton rendent les déplacements naturels et fluides. Valence a profondément influencé ma vision de l’architecture non pas seulement comme une discipline, mais comme un moyen de créer des environnements intuitifs, humains et en harmonie avec la vie qu’ils soutiennent.
Ban KUBBA
Architecte
Vice-président associé
Leader national du secteur de marché, bâtiments de transport ÆCOM
Toronto, Ontario, Canada æcom.com
NÉE POUR LA BEAUTÉ
Architecte passionnée, Ban Kubba tisse des ponts entre art, architecture d’infrastructure et ingénierie innovante. Forte de plus de 30 ans d’expérience et d’une réputation nationale en architecture des transports, elle dirige un secteur clé chez ÆCOM Canada. Leader engagée, elle défend une culture d’excellence en design, livrant toujours des projets qui dépassent les attentes et laissent une empreinte durable.
ENFANT, QUE RÊVIEZ-VOUS DE DEVENIR ?
– On dit que le bonheur, c45’est de réaliser un rêve d’enfance. Dès l’âge de 10 ans, je savais que je voulais devenir architecte. Je me faufilais sur le chantier voisin juste pour toucher les matériaux, envoûtée par l’odeur de l’acier brut et du bois. J’étais fascinée par la manière dont une structure prenait forme. Ce contact direct avec la matière a éveillé en moi un désir profond : je voulais bâtir.
QUEL A ÉTÉ VOTRE PREMIER EMPLOI DANS LE DOMAINE ? DONNEZ-NOUS UN LIEU, UN MOMENT, UN ÉTAT D’ESPRIT.
– En 1993, à ma sortie de l’Université de Bagdad, je comptais me reposer enfin. Deux jours plus tard, un cabinet réputé pour ses innovations en design numérique m’a appelée. J’ai d’abord refusé, voulant souffler. Ma pause a duré une demi-journée. Mon premier projet ? Un palais pour Saddam Hussein, en forme de pieuvre. J’ai conçu le vestiaire pour les chaussures de sa mosquée ! C’était absurde mais j’y ai appris la réalité du pouvoir, du compromis et de l’architecture en contexte.
COMMENT VOTRE STYLE A-T-IL ÉVOLUÉ AVEC LE TEMPS ? – J’ai beaucoup déménagé dans la vie comme au travail. Chaque projet, aimé ou détesté, m’a enseigné quelque chose. Le style ne naît pas tout fait il se construit. Aucun architecte ne commence avec un style abouti. Comme Gehry ou Wright, on évolue avec l’expérience. Le succès, l’échec et la répétition façonnent l’architecte qu’on devient.
PARLEZ-NOUS DE VOTRE PLUS GRANDE FIERTÉ.
– Même si j’ai dirigé de grands projets à travers le Canada, ceux qui me tiennent le plus à cœur sont les unités résidentielles que j’ai conçues à Bagdad, Vancouver et Toronto. Elles incarnent mon style, ma vision. Mais au fond, ma plus grande fierté, ce sont mes trois enfants. Je les ai élevés à travers la guerre et l’adversité aujourd’hui, je les vois devenir des agents de changement.
«L ’architecture est dans mon sang — presque comme une maladie. Je suis née pour ce métier, destinée à rendre le monde plus beau. »
Technicien, puis bachelier en architecture, Benoit Gérard trace sa voie avec passion. En 2003, il cofonde BlazysGérard au cœur de la métropole montrélaise afin d’insuffler une vision forte du design d’intérieur : bâtir avec sens, affirmer l’identité, durer dans le temps. Chaque projet célèbre la pérennité, la constance et l’empreinte du lieu.
ENFANT, QUE VOULIEZ-VOUS DEVENIR EN GRANDISSANT ?
– Heureux, libre… et concepteur en architecture !
«L e gris est ce territoire entre l’ombre et la lumière, riche en subtilités et en sensualité. Du plus pâle au plus foncé, il sait toujours éveiller une émotion simple. »
QUI VOUS A MIS SUR LA VOIE DE L’ARCHITECTURE ET DU DESIGN ET COMMENT
L’HISTOIRE S’EST-ELLE DÉROULÉE ?
– C’est mon père qui m’a mis sur cette voie. Artiste peintre, il a dessiné et construit de ses mains, en 1976, une maison-sculpture où j’ai grandi. C’est là que j’ai développé mon amour du design et de l’architecture.
QUEL EST LE PREMIER EMPLOI QUE VOUS AVEZ OCCUPÉ DANS VOTRE DOMAINE ?
DONNEZ-NOUS UN LIEU, UN MOMENT ET UN ÉTAT D'ESPRIT !
– C’était en 2000, chez Dupuis Letourneux, à Montréal. J’y ai appris la création et la sculpture d’espaces auprès de mon mentor Benoit Dupuis, et la rigueur méthodique grâce à Jean-Pierre Letourneux, avec son esprit logique et son calme légendaire.
DANS QUEL ENDROIT VIVEZ-VOUS ET/OU TRAVAILLEZ-VOUS, ET QU’EST-CE QUI
VOUS Y PLAÎT ?
– Je partage mon temps entre Montréal et Saint-Gabriel-de-Brandon, un équilibre parfait entre ville et campagne. À Montréal, je retourne toujours au Marché Maisonneuve et à sa place publique, un lieu vivant que j’affectionne. Et côté resto : Leméac Negronis, escargots au basilic, bavette et pain perdu.
SI VOUS ORGANISIEZ UN REMUE-MÉNINGES CRÉATIF EN INVITANT TROIS
PERSONNALITÉS, VIVANTES OU DÉFUNTES, QUI SERAIENT-ELLES ? QUEL SERAIT
L’OBJET DE LA DISCUSSION ?
– Frank Lloyd Wright, Yves Saint Laurent et Lenny Kravitz. Le sujet porterait sur leur approche de la créativité pure et la gestion des émotions dans des domaines connexes comme l’architecture, la mode et la musique.
Bill BOUCHEY
Directeur du design
GENSLER
Los Angeles, Californie, États-Unis gensler.com
DONNER SENS À L’ESPACE
QUEL MÉTIER RÊVIEZ-VOUS DE FAIRE, ENFANT ?
– Je construisais des choses, j’imaginais des structures et des routes. J’y passais des heures, complètement absorbé. Le tapis vert vif de la table de billard de mon enfance devenait un “plan” fertile pour mon imagination.
QU’EST-CE QUI VOUS A MIS SUR LA VOIE DE VOTRE CARRIÈRE ?
QUEL A ÉTÉ VOTRE PREMIER EMPLOI DANS LE DOMAINE ?
– Pendant mes études en beaux-arts et design, l’architecte Mary Gale a perçu du potentiel dans mes études spatiales, affirmant qu’elles pourraient devenir « habitables ». Cette remarque a ouvert la porte vers le design intérieur et l’architecture. En 1983, j’ai été embauché comme designer d’intérieur junior chez The Walker Group. Leur approche immersive et émotionnelle a laissé une forte impression sur moi et a façonné ma vision du design.
Leader visionnaire du design centré sur l’humain, Bill Bouchey œuvre à la croisée des secteurs technologique et scientifique. Fort de plus de 30 ans d’expérience primée, il se spécialise en design intérieur commercial allant des environnements juridiques et lifestyle aux médias créatifs et espaces de marque. Publié dans The New York Times, Interior Design, Contract, Metropolis et FRAME, il a reçu le prix Lifetime of HIPness du magazine Interior Design.
«Soyez contagieux. Soyez le créateur que votre formation et votre expérience appellent — et faites-le avec audace, en harmonie avec les autres, avec un but et de la passion. »
QU’EST-CE QUI VOUS MOTIVE ET VOUS ENCHANTE LE PLUS DANS LE MONDE DU DESIGN ET DE L’ARCHITECTURE ?
– Un terrain vide ou un intérieur inoccupé est toujours une source d’inspiration un contenant en quête de forme et de sens. Je le vois comme une occasion de sculpter à travers la culture, la communauté et la connexion, avec pour objectif constant de renforcer l’interaction humaine par un design centré sur l’humain.
Y A-T-IL UN PROJET DE RÊVE QUE VOUS ESPÉREZ ENCORE RÉALISER ? ET UN ESPACE OU UN OBJET QUE VOUS RESSENTEZ TOUJOURS LE BESOIN DE REDESSINER ?
– Mon rêve serait de transformer un centre commercial urbain banal en destination magnétique redéfinir ce que l’on appelle souvent de « l’architecture poubelle ». Et je ressens souvent l’envie de réinventer le presse-papier, en imaginant un objet qui interagirait avec le papier d’une manière plus engageante que simplement le presser.
STUDIO GENSLER DE LOS ANGELES
Bruno ORO
Professeur
Iowa State University Ames, Iowa, États-Unis iastate.edu
SEMER SON SUCCÈS
QUE VOULAIT DEVENIR L’ENFANT QUE VOUS ÉTIEZ ?
– J’ai toujours été curieux de comprendre comment les choses fonctionnent : démonter des jouets, rebrancher des circuits, expérimenter juste pour voir. Ce n’était pas le résultat qui comptait, mais le plaisir de découvrir. Cette curiosité pratique guide encore aujourd’hui ma façon de résoudre les problèmes.
QUI OU QUOI VOUS A INSPIRÉ À SUIVRE CETTE VOIE ?
– Tout a commencé à 12 ans, en jouant à des jeux en ligne sur Internet par modem. Pour diriger une équipe, je devais créer un site web. J’ai démonté d’autres sites pour comprendre, puis j’ai conçu celui de notre équipe. Ensuite, j’ai eu mon premier contrat : un site d’entreprise pour un ami de mon père. À 16 ans, j’étais financièrement autonome, créant des marques et des sites. Mon premier emploi officiel fut chez Dambros Architecture au Brésil, où j’ai appris qu’un bon design est autant rigoureux que créatif. Cet équilibre guide toujours mon travail.
QUELLE RÉALISATION VOUS REND LE PLUS FIER ?
– Je ne mesure pas le succès à un seul projet, mais aux semences d’idées que j’ai plantées celles que j’ai nourries et vues grandir avec le temps. Ce dont je suis le plus fier est certes l’accompagnement porté auprès de la prochaine génération de designers.
COMMENT VOYEZ-VOUS L’AVENIR DE VOTRE MÉTIER ?
– On parle souvent de l’IA qui remplace des emplois. Moi, je la vois plutôt comme un outil qui transforme notre pratique. Elle simplifie certaines tâches pour nous permettre de nous concentrer sur l’essentiel : la résolution créative, l’empathie, la pensée critique. Le futur du design découle de notre capacité de collaborer avec la technologie.
Rencontrons Bruno Oro, un pilier du design industriel avec plus de 20 ans d’expérience, de l’électronique aux jouets. Collaborateur de marques mondiales comme Electrolux, il fait progresser le design avec créativité, curiosité et cœur. Professeur à Iowa State University, il partage aussi sa passion à l’international comme mentor, juré et membre actif de la communauté du design.
«E n design, comme dans la vie, le progrès commence souvent par l’acceptation de l’échec en tant que partie intégrante du processus. »
À LA CROISÉE DE L’ART ET DE LA FONCTION Christian DUNBAR
Designer, sculpteur, fondateur Christian Dunbar Design Brooklyn, New York, États-Unis christiandunbar.com
Designer de mobilier et sculpteur basé à New York, Christian Dunbar est reconnu pour marier matériaux organiques et éléments industriels. Dans son atelier de Red Hook, Brooklyn, il crée à la main des pièces uniques mêlant bois noble, pierre, cuir et métal, dans un style minimaliste et luxueux. Diplômé de NYSID et SCAD, il a été présenté dans Vogue, Elle Decor et lors de salons internationaux.
QUI VOUS A MIS SUR LA VOIE DU DESIGN ?
– Plus jeune, j’ai fréquenté une directrice artistique pour Donna Karan Japan. Lui donner un coup de main sur ses projets a éveillé ma curiosité pour le design et m’a poussé à m’inscrire à la New York School of Interior Design. Dix ans plus tard, j’ai poursuivi une maîtrise en design de mobilier.
QUEL A ÉTÉ VOTRE TOUT PREMIER EMPLOI DANS CE DOMAINE ?
– La première pièce que j’ai vendue était une table basse faite à partir d’une vieille poutre en bois que j'avais repérée sur un trottoir, jetée lors d’une rénovation d’appartement à New York.
QUE FAITES-VOUS POUR SORTIR D’UN BLOCAGE CRÉATIF ?
– Voyager avec ma femme ravive toujours ma créativité. On est deux passionnés de design, alors on s’imprègne de la beauté visuelle de ce qui nous entoure. Mes destinations préférées ? J’hésite entre la Grèce et la Thaïlande.
OÙ VIVEZ-VOUS ET/OU TRAVAILLEZ-VOUS, ET QU’APPRÉCIEZVOUS LE PLUS ?
– On vit à Manhattan, et je travaille dans mon atelier de Red Hook, un quartier en bord de mer à Brooklyn. C’est un lieu magique, peuplé d’artistes et d’artisans. Les gens se rassemblent au quai pour voir les couchers de soleil, et de mon atelier, j’ai une vue directe sur la Statue de la Liberté c’est surréaliste et inspirant.
QUELLES SONT, SELON VOUS, LES QUALITÉS ESSENTIELLES D’UN DESIGN EXCEPTIONNEL ?
– Pour moi, le meilleur design naît à l’intersection de l’art et de la fonction. J’aime la matérialité contre-intuitive et les surprises visuelles qu’offre le design haut de gamme.
«J'aimerais qu’on mette fin à l’obsolescence programmée. Le coût réel du mobilier jetable est énorme. On doit faire mieux. »
Cynthia DAMAR-SCHNOBB
Fondatrice / PDG
Artellix
Toronto, Ontario, Canada artellix.ca
PENSER POUR
L’INCLUSION
Experte chevronnée avec 25 ans de carrière, Cynthia Damar-Schnobb est une consultante primée en design expérientiel. Fondatrice du studio torontois Artellix, elle se spécialise en signalétique, image de lieu et reconnaissance de donateurs. Diplômée de Carleton et certifiée WBE (Women Business Enterprise), elle co-préside le comité consultatif du programme de design expérientiel de Sheridan. Elle a aussi occupé des rôles clés à la Society for Experiential Graphic Design et à l’Association of Chartered Industrial Designers of Ontario (ACIDO).
QUE VOULIEZ-VOUS DEVENIR ENFANT ?
– J’ai toujours voulu être designer, sans savoir la spécialisation que je choisirais. J’ai zigzagué entre le design industriel, le graphisme, l’UI/UX, pour finalement m’épanouir en design expérientiel. Je suis fascinée par la façon dont les environnements bâtis fusionnent design graphique, informationnel et industriel avec la psychologie et par la manière dont nous nous connectons émotionnellement aux espaces et interprétons nos expériences.
QUI VOUS A MISE SUR CETTE VOIE ?
– Mon père. Le voir bâtir son entreprise de fabrication m’a marquée. Sa façon de résoudre des défis avec créativité et stratégie a éveillé ma curiosité, encore vive aujourd’hui.
QUEL PROJET A LANCÉ VOTRE CARRIÈRE ?
– Le centre Sidra Medicine au Qatar. Ce fut mon premier grand projet international, avec des équipes du monde entier. Une coordination d’envergure, une belle réussite collective dont je suis fière.
VOTRE PLUS GRANDE FIERTÉ ?
– Avoir fondé Artellix. Me lancer après la pandémie, faire grandir ce studio jusqu’à former une équipe solide et diversifiée en deux ans : c’est la plus belle aventure de ma carrière. Cette fierté témoigne du talent, de l’engagement et de l’impact que nous construisons ensemble.
«D ans les environnements bâtis, rehausser l’expérience utilisateur passe par une connexion émotionnelle réelle entre humains et lieux — un lien qui dépasse l’esthétique et l’usage. »
PDG
MILAN À FLEUR D’ESPACES Daniele AGOSTINELLI
Agostinelli Architetti - Green Interior Design Milan, Italie agostinelliarchitetti.com
«A ucune fierté n’égale celle de franchir le seuil d’un lieu abouti et d’y sentir l’empreinte de ce que j’ai créé avec passion. »
QUE VOULAIT FAIRE L’ENFANT QUE VOUS ÉTIEZ ?
– À cinq ans, sur un chantier aux côtés de mon père, j’ai su que je serais architecte. J’avais l’impression de voir un chef diriger un orchestre. De retour à la maison, je dessinais au dos de ses plans, déjà en train d’imaginer un monde à construire.
PREMIER EMPLOI : UN LIEU, UN MOMENT, UN ÉTAT D’ESPRIT ?
– Mon premier poste était dans une petite agence milanaise touche-àtout : du résidentiel au corporatif, de la réno au design. Elle était dirigée par deux architectes chevronnés qui m’ont énormément appris. Dès mon premier jour, l’un d’eux m’a dit : « Crée de la façon la plus spontanée, folle et libre possible. » Ce conseil ne m’a jamais quitté.
QU’EST-CE QUI VOUS MOTIVE ET VOUS ÉMERVEILLE LE PLUS DANS LE DESIGN ET L’ARCHITECTURE ? – C’est un parcours exigeant, mais lorsqu’un chantier se termine après des mois d’efforts et d’obstacles, une flamme s’allume en vous, comme une étincelle qui rallume l’élan pour le projet suivant.
SI VOUS ORGANISIEZ UNE SÉANCE DE REMUE-MÉNINGES, QUI INVITERIEZ-VOUS ?
– Dans mes rêves les plus fous : Pier Luigi Nervi l’architecte par excellence, élégance, génie, maîtrise accompagné de Renzo Piano, que j’admire profondément, et l’illuminé Gio Ponti. Ensemble, on réinventerait le rôle de l’architecte et son avenir.
Né, élevé et établi à Milan, l’architecte et designer Daniele Agostinelli fonde son agence en 2007, spécialisée en architecture intérieure et en réhabilitation durable. Diplômé du Politecnico de Milan, il œuvre dans divers secteurs, des écoles aux hôtels. Membre agréé du RIBA et LEED® Green Associate, il conjugue la sensibilité du design italien à une vision centrée sur l’innovation écologique.
Debbie LAPORTE
Directrice fondatrice Orterra
Brisbane, Australie orterra.com.au
«L e design, c’est créer les espaces de demain avec la nature d’aujourd’hui — en travaillant avec elle, pas contre elle. »
HABITER LA TERRE
Forte de plus de 20 ans d’expérience en Australie et en Europe, Debbie Laporte est la fondatrice d’Orterra, une agence d’architecture de paysage basée à Brisbane. Architecte paysagiste agréée par l’Australian Institute of Landscape Architects (AILA), elle apporte une expertise approfondie à chaque projet et défend avec passion la nature, la communauté et le pouvoir du design ancré dans les lieux.
QUI OU QUOI VOUS A MISE SUR LA VOIE DE VOTRE DOMAINE, ET COMMENT CELA S’EST-IL DÉROULÉ ?
– J’ai toujours voulu devenir vétérinaire jusqu’à ce qu’un cours d’anatomie à l’université me fasse tout remettre en question. Ne sachant plus quelle direction prendre, j’ai passé un test d’orientation (merci, Maman !) et « architecture de paysage » est arrivé en tête. J’ai choisi un cabinet au hasard dans l’annuaire, passé un appel… et je n’ai jamais regardé en arrière. Cette décision m’a menée à une carrière que j’adore : créer des lieux où les gens se connectent vraiment à la nature.
DE QUOI ÊTES-VOUS LA PLUS FIÈRE, ET QU’EST-CE QUI VOUS ENTHOUSIASME LE PLUS DANS VOTRE SECTEUR ?
– Je suis fière d’avoir bâti mon entreprise à partir de rien et impatiente de voir ce que l’avenir me réserve. Ce qui me motive profondément, c’est la collaboration : lorsqu’un défi surgit et qu’une équipe s’unit, écoute, et trouve ensemble la meilleure solution. Cette énergie collective, c’est ce que j’aime le plus dans le design.
QUEL LIEN ENTRETENEZ-VOUS AVEC LE LIEU OÙ VOUS VIVEZ ET TRAVAILLEZ ? QU’EST-CE QUI VOUS Y INSPIRE AU QUOTIDIEN ?
– Je vis à Brisbane, dans le Queensland, entourée par la nature, entre plages et forêts à explorer. Le climat est idéal neuf mois par an, et vivre parmi la faune, même en ville, est une source d’inspiration constante.
QUEL CHANGEMENT AIMERIEZ-VOUS VOIR DANS VOTRE DOMAINE ?
– J’aimerais que les arbres soient reconnus comme des infrastructures. Ils devraient avoir une vraie valeur, afin que chaque abattage reflète son coût réel. Aujourd’hui, on les considère comme secondaires et on les enlève trop facilement, sans mesurer l’impact global.
QUELLE EST LA COULEUR QUI VOUS ATTIRE LE PLUS ?
– Sans surprise : le bleu et le vert !
Didier CHINCHOLLE
Responsable de la conception de l'expérience, Services numériques Ericsson Stockholm, Suède ericsson.com
ZÉRO GRAVITÉ
Didier Chincholle dirige l’équipe UX primée d’Ericsson à Stockholm. Originaire de France, il est diplômé en architecture et design. Il commence sa carrière en concevant du matériel pour astronautes et des interfaces pour le contrôle aérien. Il rejoint Ericsson à la fin des années 1990 et y pilote depuis des équipes design dans plusieurs unités.
«R êvez — et construisez vos rêves ! Sinon, quelqu’un vous embauchera pour construire les siens. »
L’ENFANT QUE VOUS ÉTIEZ ?
– Le ski et le dessin m’ont toujours passionné, et ils me définissent encore. Le sport pro n’était pas prévu, mais mon goût de l’aventure a trouvé un terrain idéal en Suède. Le dessin m’a mené à l’architecture, avant un détour inattendu par l’aérospatiale, puis les télécoms. Au cours de la vie, j’ai appris que certaines opportunités ne se refusent pas.
QUEL A ÉTÉ VOTRE PREMIER EMPLOI DANS VOTRE DOMAINE ?
– C’était dans les années 90, après mes études à l’International Space University et le privilège extraordinaire d’apprendre auprès de figures comme Buzz Aldrin—le deuxième homme à avoir marché sur la Lune. J’ai été embauché par Aérospatiale, dans la région parisienne. Cette expérience inoubliable a profondément façonné ma vision du design centré sur l’utilisateur, de la puissance de l’innovation et de l’harmonie essentielle entre la forme et la fonction—des principes qui guident encore aujourd’hui mon équipe et notre travail.
QUELLE EST VOTRE PLUS GRANDE FIERTÉ PROFESSIONNELLE ?
– Avoir su relever les défis liés à la création et à la montée en puissance d’équipes de design efficaces au sein de grandes organisations technologiquement avancées comme Ericsson demeure mon accomplissement le plus marquant.
QU’EST-CE QUI REND UN DESIGN EXCEPTIONNEL ?
– La rencontre puissante entre l’esthétique, l’utilité concrète et la durabilité à long terme, le tout porté par un désir profond de dépasser les limites établies. C’est à cette intersection essentielle que naissent les résultats les plus marquants et porteurs de sens.
QUE VOULAIT FAIRE
DINA SARHANE
Fondatrice et architecte principale DS Studio Toronto, Ontario, Canada dsstudio.ca
DE LA COUTURE À L’ARCHITECTURE
Architecte visionnaire et fondatrice de DS Studio, Dina Sarhane cumule plus de 15 ans d’expérience internationale en design centré sur l’humain. Son travail touche aux intérieurs luxueux, aux espaces publics animés et aux environnements de soins novateurs, avec une approche fondée sur la collaboration et le bien-être. Présidente du conseil de district de l’ULI Ottawa et chargée de cours à Carleton, elle milite pour des espaces qui favorisent la connexion, l’accessibilité et le sens.
ENFANT, QUE RÊVIEZ-VOUS DE DEVENIR ?
– Styliste. Mais mes parents m’ont encouragée à choisir une voie plus traditionnelle. J’ai ensuite découvert que de nombreux créateurs de mode avaient étudié l’architecture j’ai donc décidé de me lancer dans ce domaine exigeant.
QUI OU QUOI VOUS A MISE SUR LA VOIE DE VOTRE MÉTIER ?
– C’est le jeune Alexander McQueen qui m’a inspirée par sa narration visuelle et son approche avant-gardiste de la mode. À l’époque, il y avait peu de jeunes architectes anticonformistes, alors des créateurs comme McQueen et Moschino dans les années 90 ont profondément résonné en moi.
QU’EST-CE QUI VOUS MOTIVE, ET QU’EST-CE QUI VOUS PASSIONNE LE PLUS DANS L’INDUSTRIE DU DESIGN ET DE L’ARCHITECTURE ?
– Le fait que le design et l’environnement bâti influencent profondément l’expérience humaine. L’espace peut remonter le moral, favoriser la connexion sociale, influencer les comportements, détendre voire créer un état d’euphorie. Les humains s’adaptent à ce qui les entoure, et cette responsabilité est à la fois un moteur puissant et un immense privilège pour notre communauté.
QUELLE RÉALISATION VOUS REND LE PLUS FIÈRE ?
– Concevoir des espaces publics et des projets ouverts au public est ce qui me comble le plus. Il est difficile pour les jeunes firmes d’avoir un impact sur les villes, car les règles d’attribution excluent souvent les pratiques émergentes. Collaborer avec des villes, des institutions, des OBNL ou des promoteurs locatifs nous donne l’impression de contribuer vraiment à améliorer les modes de vie et d’interaction.
QUELLE EST LA COULEUR QUI VOUS ATTIRE LE PLUS ?
– Le blanc : pur, apaisant et adaptable. Il reflète toutes les couleurs et crée une sensation sacrée, sereine.
«U
n design d’exception naît de l’innovation — du courage de révéler l’invisible, d’explorer des pistes inédites et de créer au-delà des tendances. »
Formée au Québec et en France, Edith Normandeau conçoit des designs distinctifs ancrés dans l’esprit des lieux. Architecte paysagiste séniore (AAPQ), elle cumule 23 ans d’expérience en projets urbains et naturels. Son approche intègre les dimensions naturelles, culturelles et historiques dans une vision durable, favorisant la motricité pour tous les âges et l’accessibilité universelle.
QU’EST-CE QUE LA VERSION ENFANT DE VOUS-MÊME VOULAIT ÊTRE
QUAND ELLE SERAIT GRANDE ?
–
Petite, je grimpais aux arbres et construisais des cabanes en forêt. Je rêvais de devenir architecte tout en cultivant une passion pour la nature. La fusion de ces deux univers m’a menée vers le métier de mes rêves : l’architecture de paysage.
QUEL EST LE PREMIER EMPLOI QUE VOUS AVEZ OCCUPÉ DANS
VOTRE DOMAINE ?
– Formée également en art, j’ai entamé mon parcours professionnel en tant que chargée de projets à la Caserne Éphémère en France, un centre de pratiques artistiques. J’y ai créé un projet collectif sur la ville et ses réseaux à travers lequel je me suis intéressée aux environnements sonores en architecture de paysage.
QUELS TALENTS VIVANTS ADMIREZ-VOUS, ET POURQUOI ?
Bernard Tschumi m’inspire profondément par sa conception du parc de la Villette à Paris, avec ses emblématiques "folies" rouges et sa forte trame, une déambulation architecturale et paysagère singulière. C’est dans ce même parc que j’ai découvert le Jardin des Bambous d’Alexandre Chemetoff, une œuvre marquante pour l’immersion dans une ambiance végétale et la découverte de son paysage sonore.
UN RÊVE ENCORE À RÉALISER ? PARLEZ-NOUS EN SANS RÉSERVE !
– Mon rêve ? Concevoir l’aménagement d’une grande promenade sonore, suspendue entre ciel et eau, serpentant le long de rives d’un fleuve, d’une rivière ou de la mer, ponctuée de belvédères, d’aménagements et de passerelles aériennes, avec des “constellations sonores” comme des notes sur une partition paysagère.
«E
n saisissant pleinement la puissance du design sensible pour créer des ambiances vécues, nous réalisons à quel point notre travail collectif peut transformer les paysages en véritables expériences. »
Erin NEUFEGLISE
Directrice principale, design Royal Bank of Canada Toronto, Ontario, Canada rbcroyalbank.com
MISER SUR LE DESIGN
Basée à Toronto, la designer Erin Neufeglise donne vie à des espaces avec intention et personnalité. Depuis plus de dix ans, elle conçoit des environnements marquants dans le commerce de détail, l’hôtellerie et les milieux de travail. En tant que directrice principale du design à la Banque Royale du Canada, elle pilote de grands projets à travers le pays en traduisant des stratégies en espaces concrets. Ayant travaillé autant en agence que côté client, elle mise sur la créativité, l’innovation et une vraie attention à l’expérience utilisateur.
«L e design influence la façon dont les gens vivent, travaillent, consomment et voyagent. Quel privilège de pouvoir laisser une empreinte sur tous ces aspects de la vie. »
PETITE, QUE RÊVIEZ-VOUS DE DEVENIR ?
– J’ai toujours été attirée par tout ce qui touchait à la création : je dessinais des vêtements, j’écrivais des chansons, je coiffais… Tant qu’il fallait de l’imagination, j’étais partante. Mais comme plusieurs membres de ma famille travaillaient dans la construction et les matériaux, c’est ce qui m’a menée vers le design d’intérieur.
QUELLE COULEUR VOUS ATTIRE LE PLUS, ET POURQUOI ?
– J’ai toujours eu du mal à choisir une couleur préférée elles ont toutes leur charme mais le vert, sous toutes ses formes, revient constamment. Au-delà de ses liens biophiliques et de sa présence dans la nature, j’aime sa polyvalence : il peut offrir un apaisement bienvenu dans un monde saturé, tout en étant une teinte audacieuse et inattendue.
COMMENT SORTEZ-VOUS D’UN PASSAGE À VIDE CÔTÉ CRÉATIVITÉ ?
– De l’exercice ! Rien ne vaut un effort physique pour réveiller l’esprit.
QU’APPRÉCIEZ-VOUS DE VOTRE VILLE ?
– Je vis et je travaille à Toronto, et j’adore sa diversité et sa gastronomie ! Habiter dans l’une des villes les plus diversifiées du monde donne accès à une cuisine exceptionnelle aux multiples influences.
UN ENDROIT OÙ VOUS AIMEZ TOUJOURS RETOURNER ?
– J’ai la chance d’habiter près de High Park, dans l’ouest de Toronto, et j’y passe beaucoup de temps en famille. Que ce soit à vélo, en explorant la forêt avec mes garçons à la recherche d’insectes ou simplement en pique-niquant, avoir un coin de nature au cœur de la ville est un luxe qui me permet de décrocher du tumulte quotidien.
Freddy CURIÉL
Fondateur et directeur de création
Lapis Bureau (LxB) Shenzhen, Chine lapisbureau.com
«Notre industrie a une capacité infinie de réinvention, car chaque projet impose ses propres règles, contraintes et possibilités. »
ENTRE LE VISIBLE & L’INVISIBLE
Basé à Shenzhen, l’architecte et urbaniste paysagiste italien Freddy Curiél a étudié à Venise, Copenhague, Milan et Delft, et a travaillé à travers l’Europe et l’Asie. En tant que fondateur et directeur de la création de LAPIS BUREAU, il dirige des projets multidisciplinaires allant de l’architecture au design d’intérieur, du paysage au design produit, et collabore avec des clients comme BOSCH, Luxottica, Cassina, Giorgetti, Tencent, Huafa, le MoMA Design Store, et bien d’autres.
QUE VOULAIT FAIRE L’ENFANT QUE VOUS ÉTIEZ ?
– J’ai toujours été attiré par l’idée de construire et de créer le Lego était mon jouet préféré. Je passais des heures à bâtir des mondes imaginaires, et c’est là que ma passion pour l’architecture a germé. Encore aujourd’hui, chaque Nouvel An chinois, je construis l’animal du zodiaque en Lego comme porte-bonheur pour le studio une tradition qui me rappelle que l’architecture, au fond, c’est donner vie aux idées, pièce par pièce.
QUELLE EST LA COULEUR QUI VOUS ATTIRE LE PLUS, ET POURQUOI ?
– L’indigo. Enfant, j’étais fasciné par sa place dans l’arc-en-ciel, à part des autres. Étant daltonien, j’ai développé une approche scientifique de la couleur, et l’indigo mélange de cyan et magenta me semble un pont entre le visible et l’invisible. Elle continue d’inspirer ma manière d’explorer la perception et la créativité.
UN RÊVE ENCORE À RÉALISER ?
– Concevoir et construire quelque chose de significatif pour ma ville natale, Trieste. Même après 25 ans à l’étranger, j’en garde l’esprit son mélange culturel, son charme maritime, sa richesse architecturale. Parc, espace culturel ou maison, je rêve de créer quelque chose qui renforce le lien entre la ville et ses habitants.
SI VOUS POUVIEZ ORGANISER UNE SÉANCE DE REMUE-MÉNINGES
CRÉATIF AVEC TROIS PERSONNES, VIVANTES OU DISPARUES, QUI INVITERIEZ-VOUS ET SUR QUEL SUJET ?
– Excellente question ! Oscar Niemeyer, Nikola Tesla et Oscar Wilde pour discuter de « La ville du futur ». Niemeyer parlerait d’harmonie avec la nature, Tesla d’innovation et de durabilité, et Wilde nous rappellerait que la beauté, l’esprit et les récits donnent une âme à l’espace.
CRÉER, C’EST FAIT POUR JOUER Frédérique ALLARD
Fondatrice, Architecte paysagiste, AAPQ/CSLA
Friche Atelier
Montréal, Québec, Canada fricheatelier.com
Passionnée d’art, d’architecture et d’horticulture, Frédérique Allard fonde Friche Atelier en 2014 après un baccalauréat en architecture de paysage à l’Université de Montréal. Guidée par sa sensibilité et son souci du détail, elle développe une solide expertise en aménagement résidentiel, en collaboration avec plusieurs architectes et entrepreneurs chevronnés. Chaque projet est envisagé avec le même soin : du design à l’agencement des matériaux, en passant par le choix des végétaux.
QUEL A ÉTÉ VOTRE PREMIER EMPLOI DANS LE DOMAINE ?
–
Pendant mes études en architecture de paysage, j’ai passé mes étés à entretenir et réaménager des jardins résidentiels. D’un contrat à l’autre, j’ai découvert la liberté du travail extérieur et le bonheur simple d’évoluer parmi les fleurs, la végétation luxuriante et le chant des oiseaux.
QUEL EST LE MEILLEUR CONSEIL DE CARRIÈRE QUE VOUS AYEZ REÇU ?
– Lors d’un stage, un paysagiste passionné me parlait d’“aller jouer” plutôt que de “travailler”. Cette attitude me suit depuis. Dans les moments de doute ou de stress, je me rappelle que tout est une question de point de vue : à nous de choisir de jouer.
QUELLE EST LA COULEUR QUI VOUS ATTIRE LE PLUS, ET POURQUOI ?
– Le vert, évidemment ! Plus précisément le vert-degris une patine naturelle, formée par le temps. Douce et apaisante, cette teinte entre le bleu, le vert et le gris évoque pour moi l’équilibre et la beauté du vivant.
DE QUELLE RÉALISATION ÊTES-VOUS LE PLUS FIÈRE ?
– Le jardin Jackson, un bel exemple de collaboration entre clients, architectes, architectes paysagistes et entrepreneurs. L’aménagement met en valeur la maison de pierre d’origine ainsi que l’agrandissement contemporain, grâce à des matériaux comme l’acier corten, la pierre naturelle et le béton, qui structurent harmonieusement la végétation abondante.
QUELS TALENTS OU MENTORS ADMIREZ-VOUS PARTICULIÈREMENT ?
– Comme beaucoup d’architectes paysagistes, je suis inspirée par Piet Oudolf et le New Perennial Movement. Son travail a redéfini notre manière de penser les jardins et d’observer la nature. Sa sensibilité incarne tout ce que j’aime de mon métier.
Montréal, une ville que j’aime pour ses quartiers bigarrés, ses ruelles, ses parcs et ses cafés. Pour me ressourcer, c’est la Corse qui m’appelle, entre mer et montagne… ou encore la Gaspésie, berceau de mes étés d’enfance. »
Basé à Barcelone, Giorgio Cui est architecte en chef chez BTA depuis 1995. Avec plus de 25 ans d’expérience, il dirige des projets urbains durables à grande échelle, de Connected City à Dallas à Greater Moscow. Actif en Arabie saoudite, au Maroc, en Inde et en Albanie, il allie vision forte, approche terrain et design collaboratif.
«C
réez, ne copiez pas. En chacun de nous résident la beauté et le sens de la proportion. Il suffit d’allumer l’énergie créative qui jaillit de l’âme. »
QUE VOULAIT FAIRE L’ENFANT QUE VOUS ÉTIEZ, UNE FOIS ADULTE ?
– J’ai toujours senti que l’architecture était ma voie. Très jeune, je dessinais à la main avec passion, inventant des bâtiments et parfois des objets. Je dessinais en coupe ou jouais avec la perspective.
QU’EST-CE QUI VOUS A MIS SUR LA VOIE DE VOTRE MÉTIER, ET COMMENT L’HISTOIRE
A-T-ELLE ÉVOLUÉ ?
– J’ai grandi en Italie dans une famille de bâtisseurs et baigné très tôt dans le monde de la construction. Mais c’est ma grand-mère pater-
nelle qui a d’abord perçu mon potentiel d’architecte. Attiré par l’art et l’harmonie des proportions, j’ai choisi d’étudier à Florence une ville qui a discrètement façonné ma vision, par sa beauté et son équilibre.
SELON VOUS, QUELLES SONT LES QUALITÉS ESSENTIELLES D’UN DESIGN D’EXCEPTION ?
– Son unicité, et sa capacité à s’intégrer au contexte et à la culture du lieu où il s’inscrit. Les Romains parlaient de Genius Loci l’esprit du lieu. Chaque endroit a une âme, et nos créations doivent vibrer à cette fréquence.
ET DEMAIN ? VERS OÙ PROGRESSE VOTRE PROFESSION À VOTRE AVIS ?
– On parle beaucoup de l’intelligence artificielle et de la révolution qu’elle promet, même en architecture. Mais l’IA est un outil, pas une béquille. Ceux qui continueront à étudier, voyager, découvrir d’autres cultures ceux qui nourrissent leur esprit créatif ce sont eux qui feront la différence, même dans un monde dominé par l’IA.
Directeur de création / CRE+ Design Chef de département / School of Art Design & Media, East China University of Science & Technology Shanghai, Chine ecust.edu.cn
L’ART DE L’ARCHE
Hao Shan est le fondateur de Cre+ Design, créé en 2009, et une figure de proue de la communication visuelle. Il est actuellement directeur du département de communication visuelle à la School of Art, Design & Media de l’Université des sciences et technologies de l’Est de la Chine. À la croisée de la pratique professionnelle et du monde académique, son travail incarne une quête d’excellence créative, d’éducation au design et de collaboration interdisciplinaire.
QUEL EST LE MEILLEUR CONSEIL DE CARRIÈRE QUE VOUS AYEZ REÇU ?
– La réflexion mène aux questions, mais c’est par l’action que les réponses apparaissent. L’action apporte de la clarté.
QUELLE RÉALISATION VOUS REND LE PLUS FIER ?
– Hier encore, j’ai appris que mon projet de branding pour le HYZY World Youth Activity Center, le plus grand centre jeunesse de Chine, avait remporté l’or aux A’ Design Awards en Italie. Le client avait organisé un concours national de logo, mais aucun résultat ne le satisfaisait. Il m’a alors confié le mandat.
QUEL ÉTAIT LE BRIEF, ET COMMENT L’AVEZ-VOUS ABORDÉ ?
– Le cahier des charges était particulièrement exigeant. Le logo devait être moderne, minimaliste, et refléter à la fois la bienveillance éducative, la recherche de perfection et une vision tournée vers l’avenir tout en évoquant l’identité du bâtiment. J’ai étudié les logos de centres jeunesse à travers la Chine, et proposé une direction signifiante et non conventionnelle.
QU’EST-CE QUI REND CE LOGO UNIQUE ?
– Je me suis concentré sur l’arche, un élément emblématique du centre, que j’ai combinée à un cercle pour symboliser la plénitude et l’ouverture. La forme en 3D fonctionne à la fois en impression et comme objet spatial. En son centre se trouve une « porte vers l’avenir » et un cœur dissimulé, révélé par l’ombre un clin d’œil au thème du centre : nourrir avec amour.
QU’EST-CE QUI DISTINGUE CE LOGO D’UN BRANDING TRADITIONNEL ?
– Il rompt avec la convention non seulement en tant que signe visuel, mais aussi en tant qu’élément spatial vivant et interactif. En intégrant lumière, ombre et forme, il devient dynamique, expressif quelque chose que l’IA peine à reproduire. Il porte en lui une vie, un sens, et une capacité à communiquer en profondeur.
«Un design qui se démarque véritablement est celui qui incarne la sagesse, révèle une créativité authentique, et se montre à la fois efficace et marquant — il s’impose naturellement. »
Joanne CHAN
Cheffe de l’innovation, Responsable des environnements de travail SDI Design
Toronto, Ontario, Canada sdi-design.com
L’ARCHITECTURE DE L’IMAGINAIRE
Alliant créativité et stratégie, Joanne Chan diplômée en beauxarts devenue cheffe de file dans l’industrie est la force motrice derrière l’innovation en milieu de travail chez SDI Design. Elle met plus de 20 ans d’expérience en design d’intérieur au service de chaque espace qu’elle façonne.
QUEL EST LE PIRE CONSEIL DE CARRIÈRE QUE VOUS AYEZ REÇU ?
– « Ton travail parlera de lui-même. Si tu dois l’expliquer, c’est qu’il n’est pas bon. » Ça semble noble, mais c’est trompeur. Le design ne vit pas en vase clos il prend vie dans le dialogue. Être un bon designer, ce n’est pas seulement faire preuve de créativité ou de talent, c’est aussi savoir mener des conversations, bâtir des relations et défendre ses idées avec clarté, intention et assurance.
OÙ VIVEZ-VOUS ET/OU TRAVAILLEZ-VOUS, ET QU’APPRÉCIEZ-VOUS DE CET ENDROIT ?
– Je vis et travaille au Canada un pays dont j’apprécie la diversité et la vision progressiste du design. Mais mon cœur est profondément ancré au Japon. Le design japonais m’a toujours émue : il est intuitif, empathique et profondément humain. J’admire sa capacité à équilibrer l’intensité urbaine avec le calme, et à concevoir chaque détail de la signalétique aux espaces avec dignité et accessibilité. Pour moi, c’est l’essence même du design : beau, fonctionnel, et surtout éthique.
QUEL CHANGEMENT AIMERIEZ-VOUS VOIR DANS VOTRE DOMAINE ?
– J’aimerais qu’il y ait plus d’intégration entre les disciplines du design. La magie opère quand on brouille les frontières en apportant la chaleur du résidentiel dans les bureaux, le flux de l’hôtellerie dans les hôpitaux, ou la narration du commerce de détail dans les espaces publics. En combinant le meilleur de chaque monde, on crée des environnements qui soutiennent réellement la manière dont les gens vivent, se connectent et ressentent.
SI VOUS POUVIEZ ORGANISER UNE SÉANCE DE REMUE-MÉNINGES AVEC
TROIS PERSONNES, VIVANTES OU DISPARUES, QUI INVITERIEZ-VOUS, ET SUR QUEL SUJET ?
– Marcel Duchamp, Ludwig Mies van der Rohe et le Dr Seuss. Une combinaison improbable, je sais mais ensemble, ils exploreraient « L’architecture de l’imaginaire ». Nous parlerions de la création d’espaces qui ne se contentent pas de fonctionner, mais qui inspirent. Des lieux où la forme rencontre l’émerveillement, et où la logique danse avec la joie. Il ne s’agirait pas de trouver des réponses parfaites, mais d’imaginer de nouvelles façons de voir.
«L
e noir, pour moi, est bien plus qu’une couleur — c’est une présence. Une force silencieuse qui n’a jamais besoin de crier pour être vue. »
Jonathan CHA
Directeur de projets, Paysages Lemay Montréal, Québec, Canada amenagement.umontreal.ca
TRAMES URBAINES, MÉMOIRES HUMAINES
DANS QUELLE VILLE VIVEZ-VOUS ET TRAVAILLEZ-VOUS ?
Rencontrez Jonathan Cha, docteur en urbanisme et architecte paysagiste, dont la pratique, l’enseignement et la recherche explorent les identités et les fondements de l’espace public. Enseignant à l’Université de Montréal et amoureux de la métropole, il théorise les parcs d’hier à aujourd’hui. On lui doit, entre autres, la coordination du Plan directeur 2020–2030 du parc Jean-Drapeau.
– Je suis un Montréalais insulaire de génération en génération, avec un amour profond pour la ville. J’ai un faible pour la rue Saint-Viateur, les abords du canal de Lachine, le marché Atwater… et l’Orange Julep, où je photographie mon fils chaque année pour sa fête !
QUAND VOUS ÉTIEZ ENFANT, QUE VOULIEZ-VOUS DEVENIR PLUS TARD ?
– Petit, je rêvais de devenir archéologue, assurément inspiré par la trilogie de films Indiana Jones !
QUI EST LA PREMIÈRE PERSONNE QUI VOUS A MIS SUR LA VOIE DE VOTRE DOMAINE DE TRAVAIL ?
– Ron Williams, mon enseignant en première année de bac, m’a transmis le goût de voyager, d’enseigner et de réfléchir au sens des lieux. De mentor, il est devenu un ami. À sa retraite, j’ai repris son cours « Histoire et théorie » et, depuis, j’ai eu le plaisir d’enseigner dans plus d’une douzaine de pays de l’Italie au Brésil, jusqu’en Chine.
QUEL PROJET A LANCÉ VOTRE CARRIÈRE ?
– C’est grâce à une étude patrimoniale sur le square Dorchester et la place du Canada que j’ai entamé une collaboration fructueuse avec la firme Claude Cormier et Associés (CCxA) et que j’ai contribué à plusieurs projets d’aménagement au centre-ville de Montréal.
QU’EST-CE QUI VOUS MOTIVE ET VOUS ENCHANTE LE PLUS DANS CETTE INDUSTRIE DU DESIGN ET DE L’ARCHITECTURE ?
– La capacité d’influencer l’évolution des villes, de façonner notre cadre de vie, d’enrichir le quotidien des citoyens tout en renforçant notre identité collective.
«S i je pouvais réunir des esprits, vivants ou disparus, j’inviterais Frederick Law Olmsted, Claude Cormier et Phyllis Lambert pour imaginer ensemble l’avenir des espaces publics. »
«L e design est une négociation permanente entre la logique et le ressenti — et cet équilibre me fascine sans cesse. »
QUELLE COULEUR VOUS ATTIRE LE PLUS, ET POURQUOI ?
– Je suis attiré par un bleu profond et désaturé. Il est contemplatif, intemporel, et porte une charge émotionnelle à la fois ancrée et infinie. Il me rappelle le crépuscule ce moment où le monde ralentit et où la réflexion devient naturelle. Il y a une profondeur silencieuse dans cette teinte vers laquelle je reviens toujours.
QU’EST-CE QUI VOUS MOTIVE, ET QU’EST-CE QUI CONTINUE DE VOUS ÉMERVEILLER DANS
LE DESIGN ?
– Je trouve ma motivation dans la conviction que le design peut clarifier la complexité et provoquer le changement. Ce qui m’émerveille encore, c’est l’intersection entre les systèmes et la narration comment une structure peut devenir expressive, comment des données peuvent transmettre de l’émotion.
À VOTRE AVIS, QUELLES SONT LES QUALITÉS ESSENTIELLES D’UN DESIGN EXCEPTIONNEL ?
– Un bon design donne l’impression d’être inévitable comme s’il ne pouvait en être autrement. Il équilibre clarté et personnalité, retenue et résonance. Il est réfléchi sans être criard. Il reste en mémoire non parce qu’il crie, mais parce qu’il résonne en arrière-plan, en parfaite harmonie.
QUEL CHANGEMENT AIMERIEZ-VOUS VOIR DANS VOTRE DOMAINE ?
– J’aimerais qu’on accorde plus de reconnaissance à la réflexion qui mène au résultat. Le processus les questions posées, la recherche, les décisions mises de côté contient le cœur du travail. On célèbre souvent le rendu final, mais on devrait être tout aussi curieux du chemin parcouru.
Lei YE
Designer sénior de produit McKinsey and Company Boston, Massachusetts, États-Unis mckinsey.com
LE RÉCIT DES DONNÉES
Lei Ye conçoit des expériences numériques où le design rencontre merveilleusement l’art du récit. Spécialisé en expérience utilisateur, interface et visualisation de données, il a été primé par Red Dot, DNA Paris et Good Design. Avec un sens aigu de la stratégie et du style, il a façonné des produits autant pour des startups que pour des entreprises internationales et met aujourd’hui son expertise au service de jurys comme ceux des prix W3, Davey, Communicator et Orpetron.
Louise MAZAURIC
Architecte
BGIS
Montréal, Québec, Canada bio.site/ArchiChic
Architecte formée à Québec, née au Japon et active à Montréal, Louise Mazauric s’illustre par son engagement en faveur d’un design inclusif, durable et accessible. Elle conjugue pratique, bénévolat et enseignement pour bâtir un Canada plus équitable tout en mettant son expertiseau service des grands projets fédéraux de demain.
IL N’EST JAMAIS TROP TARD POUR RÉALISER SES RÊVES
DE QUELLE RÉALISATION ÊTES-VOUS LE PLUS FIÈRE ?
– En remportant le Ones to Watch Award de l’American Society of Interior Designers à Denver en 2024, je suis devenue la première lauréate du Québec et la seule candidate du Canada primée cette année-là. Ce prix reconnaît mon engagement envers la relève de l’architecture et du design, ainsi que mon implication dans l’industrie de l’immobilier pour faire la promotion des valeurs d’équité, de diversité et d’inclusion au sein de CREW M, une organisation qui encourage le succès des femmes dans l’immobilier commercial.
OÙ VOYEZ-VOUS L’AVENIR DE VOTRE PROFESSION ?
– L’avenir repose sur une collaboration étroite entre architectes et designers, avec les autres disciplines de l’immobilier et de la construction. L’architecture et le design évoluent vers plus d’inclusion, de durabilité et d’innovation.
QUE FAITES-VOUS POUR SORTIR D’UNE
PANNE CRÉATIVE ?
– Chaque interaction me nourrit. Qu’il s’agisse de rencontres virtuelles ou en personne, d’enseignements, de conférences ou de discussions autour d’un café, tout cela me ressource. Apprendre des autres, partager, découvrir leurs perspectives : c’est ainsi que je ravive ma créativité et trouve l’élan pour avancer.
UN MOT DE LA FIN ?
– J’encourage chaque professionnel qui me lira à oser sortir de sa zone de confort et aller là où on ne l’attend pas pour tenter de nouvelles expériences. Pour ma part, représenter le Canada à Miss Face of Humanity m’a transformée. Grâce à cette expérience, j’ai appris le pouvoir de l’implication, à communiquer sur les réseaux sociaux, à parler en public, occuper une scène, etc... J’essaye aujourd'hui d'utiliser ces compétences pour faire rayonner notre industrie et sa relève.
«Femme, immigrante, membre de la relève de l’industrie et survivante de harcèlement scolaire je sais ce que c’est que de se sentir exclue. Aujourd’hui, comme architecte et designer, je m’engage à bâtir un Canada plus inclusif, équitable et durable pour toutes et tous. »
Marc STREKER
Directeur retraité
École supérieure des Arts Saint-Luc Bruxelles
Limal, Belgique
stluc-bruxelles-esa.be
«C e qui m’enchante, c’est la façon dont l’architecture et le design façonnent le monde, et leur pouvoir de nous projeter et de nous faire exister dans l’espace. »
PARLEZ-NOUS DE L’ENFANT QUE VOUS ÉTIEZ.
– Déjà enfant, je voulais être adulte, libre de penser et d’agir à ma guise. En même temps, j’étais fasciné par l’imaginaire de la cabane ce refuge intime où l’on peut s’isoler, réfléchir, ou laisser libre cours au jeu et à l’imagination.
QUI VOUS A MIS SUR LA VOIE DE VOTRE MÉTIER, ET QUEL A ÉTÉ VOTRE PREMIER EMPLOI ?
– Le graphiste et typographe Michel Olyff a été déterminant. Son travail, et la manière dont il en parlait, m’a inspiré à m’engager dans l’enseignement et la recherche en art. Mon premier emploi fut d’assurer une charge de cours à l’École supérieure d’architecture d’intérieur de Ganshoren, à Bruxelles. Issu des arts plastiques, j’y ai découvert les arts de l’espace, qui ne m’ont plus quitté depuis lors.
À QUEL PERSONNAGE HISTORIQUE VOUS
IDENTIFIEZ-VOUS LE PLUS, ET POURQUOI ?
– Un architecte du mouvement brutaliste des années 50, comme Roger Bastin ou Léon Stynen. Le béton, aussi fascinant que rebutant, reste pour moi une matière à la fois poétique et intemporelle. Les empreintes laissées par les coffrages en bois lui confèrent un caractère organique, presque primitif.
QUELLE EST LA COULEUR QUI VOUS ATTIRE LE PLUS, ET POURQUOI ?
– Le noir, comme l’outrenoir de Pierre Soulages un noir lumière, profond et vibrant, qui révèle la matière autant qu’il capte la lumière.
À QUEL PROJET DE DESIGN OU D’ARCHITECTURE
AURIEZ-VOUS AIMÉ PENSER VOUS-MÊME ?
– J’aurais aimé penser au Musée Guggenheim de New York dessiné par Frank Lloyd Wright. Une manifestation éloquente de la forme au service de la fonction.
À MÊME LA MATIÈRE
Diplômé de l’ERG et de l’UCLouvain, Marc Streker a été copywriter chez McCann Erickson et consultant externe à la Commission européenne avant de diriger l’École supérieure des Arts Saint-Luc Bruxelles. Ancien professeur invité à l’Institut supérieur d’architecture Saint-Luc de Bruxelles, à l’Université de Montréal et à l’Ecole Polytechnique de Milan, cet auteur et critique à l’Art même a été membre de nombreux jurys et donné des conférences en Belgique et à l’international.
Accréditée LEED, Marie-France Bélec détient une maîtrise en architecture et développement durable, avec une spécialisation en matériaux biosourcés. Forte de plus de 20 ans d’expérience, elle s’associe à Laure Giordani pour fonder Automne, architectes.
QUELLE EST LA COULEUR QUI VOUS ATTIRE LE PLUS, ET POURQUOI ?
– Je suis attirée par le mandarine. C’est une couleur vibrante, appétissante… vivante !
QUI EST LA PREMIÈRE PERSONNE QUI VOUS A MISE SUR LA VOIE DE VOTRE DOMAINE DE TRAVAIL, ET COMMENT L’HISTOIRE S’EST-ELLE DÉROULÉE ?
– J’ai grandi dans une maison conçue par l’architecte André Bessette. Les circulations, les hauteurs de plafond, la lumière, les couchers de soleil dans la salle à manger… tout de cette maison a marqué ma perception du bâti. J’ai compris l’influence que celui-ci peut avoir sur l’humain. Ensuite, lorsque les terres agricoles et les forêts avoisinantes ont disparu au profit de l’étalement urbain, j’ai vu que nous allions dans la mauvaise direction. À moins de développer une conscience collective, nos choix d’aménagement resteront des actes compulsifs principalement nocifs pour nous-mêmes.
QUEL EST LE MEILLEUR CONSEIL QUE VOUS AYEZ REÇU EN MATIÈRE DE CARRIÈRE ?
– Lors d’un échange étudiant, l’architecte de renom Patrick Berger, notre professeur pour l’occasion, nous a partagé cette recette : « Lorsque vous avez deux problèmes que vous croyez non reliés l’un à l’autre, joignez-les une solution émergera. » Essayez, c’est magique !
UN RÊVE ENCORE À RÉALISER ?
– J’aimerais développer une application mobile de maillage dédiée à l’économie circulaire dans le secteur de la rénovation résidentielle un modèle pratique et collaboratif, qui pourrait être exporté à l’international. Mais avant tout, j’aimerais obtenir des mandats ouverts à la construction en béton de chanvre.
«L ’avenir de notre industrie dynamique est prometteur, à condition de rester guidés par des valeurs saines et de ne pas laisser la peur, l’avidité ou l’individualisme prendre le dessus. »
Mark BLACKWELL
Directeur de création
Morphis Limited Hong Kong, Chine morphisdesign.com
L’EXTRAORDINAIRE AU QUOTIDIEN
«À mesure que les frontières s’estompent, le réel et le virtuel s’enrichissent mutuellement — et l’extraordinaire devient le quotidien. »
Le designer primé et penseur créatif Mark Blackwell façonne les paysages contemporains en Asie et au Moyen-Orient en mettant la nature en valeur et en créant des expériences multisensorielles. Il conçoit des espaces durables et vivants, pensés pour évoluer. Critique invité dans plusieurs universités et conseiller pour Design Trust Hong Kong, il encourage l’échange créatif et les liens communautaires à travers des projets publics porteurs de sens.
QU’EST-CE QUI VOUS MOTIVE LE PLUS DANS LE DESIGN ET L’ARCHITECTURE ?
– Pour moi, tout part de la connexion entre les gens et les lieux—au-delà des géographies, typologies et échelles car les destinations les plus marquantes deviennent des plateformes multiculturelles pour les générations futures. Les projets les plus aboutis tirent parti de la créativité collective pour imaginer des environnements innovants, durables, émotionnels, en harmonie avec la nature et ancrés dans leur contexte.
COMMENT ENVISAGEZ-VOUS L’AVENIR DE VOTRE PROFESSION ?
– Nos projets évoluent de paysages purement physiques vers un univers hybride entre physique et numérique. Le défi sera de conjuguer cette transition avec des réalités tangibles, capables d’adapter des récits et de façonner des villes à la fois emblématiques, vivables et aimables.
QUEL CHANGEMENT AIMERIEZ-VOUS VOIR DANS VOTRE DOMAINE ?
– J’aimerais plus de réponses intégrées et collaboratives qui bousculent les approches classiques surtout face aux enjeux climatiques urbains. Il faut continuer à stimuler une pensée innovante centrée sur l’humain et l’écosystème, pour repenser la ville comme un organisme vivant qui contribue activement à la réduction du dioxyde de carbone et à un mode de vie plus durable.
China Europe International Design Culture Association (CEIDA) Anvers, Belgique ceida.eu
EST / OUEST, UN PONT CRÉATIF
Secrétaire général du bureau belge de la CEIDA depuis 2019, Martin Liu se consacre à créer un pont entre les industries créatives de l’Est et de l’Ouest. Il promeut la créativité chinoise à l’échelle mondiale et soutient les jeunes talents par le développement de carrière et les échanges culturels. Consultant en enseignement supérieur en Europe, il guide artistes et designers dans leur parcours académique international et les aide à s’épanouir dans l’économie créative globale.
«L e design est plus qu’une forme d’expression : c’est une façon d’entrer en dialogue à l’échelle mondiale. »
QUEL PROJET A LANCÉ VOTRE CARRIÈRE ?
– En tant que designer chinois et entrepreneur culturel, j’ai toujours voulu dépasser les barrières géographiques et connecter les talents créatifs à travers le monde. Durant ma maîtrise à Goldsmiths, j’ai reçu une bourse européenne complète en ‘Design Thinking’ et développement des publics, ce qui a enrichi ma compréhension de l’impact sociétal du design.
COMMENT VOYEZ-VOUS L’AVENIR DE VOTRE PROFESSION ?
– De nombreuses universités européennes peinent à recruter des doctorants qualifiés en design malgré des financements généreux. En parallèle, de nombreux chercheurs chinois motivés souhaitent partir à l’étranger mais sont freinés par des barrières systémiques. À travers la CEIDA, je cherche à combler cette fracture en facilitant les connexions directes, en soutenant les candidatures et en favorisant des échanges académiques plus inclusifs entre la Chine et l’Europe.
QUEL EST LE MEILLEUR CONSEIL DE CARRIÈRE QUE
VOUS AYEZ REÇU ?
– N’hésitez pas et ne vous remettez pas en question — lancez-vous dans ce qui vous inspire vraiment. Le courage est la première étape vers le succès. Une fois le pas franchi, vous êtes déjà à mi-chemin.
QU’EST-CE QUI VOUS ENTHOUSIASME LE PLUS DANS L’INDUSTRIE DU DESIGN ET DE L’ARCHITECTURE ?
– Le design et l’architecture allient esthétique et fonction, en transformant les défis du monde réel en solutions inspirantes. Ce qui me motive, c’est de donner aux autres les moyens de créer cette harmonie pour améliorer notre façon de vivre et de comprendre le monde.
QUELLES SONT, SELON VOUS, LES QUALITÉS ESSENTIELLES D’UN DESIGN EXCEPTIONNEL ?
– Un design exceptionnel conjugue innovation, fonctionnalité et résonance émotionnelle. Il ne se contente pas de résoudre des problèmes, il suscite aussi la connexion, l’inspiration et l’empathie.
May FAWZY
Fondatrice et directrice de la création
MF Design Studio London, Royaume-Uni mf-studio.co.uk
LONGUE VIE AU RÈGNE DU BIEN-ÊTRE
Avec une carrière de designer qui s’étend sur plusieurs continents et disciplines, la visionnaire May Fawzy a dirigé de grands projets d’aménagements commerciaux, du MoyenOrient jusqu’au Royaume-Uni. En 2011, elle fonde MF Design Studio, reconnu pour ses espaces durables et axés sur le bien-être. Professionnelle accréditée WELL et ancienne présidente du British Institute of Interior Design (BIID), elle siège aujourd’hui au conseil d’administration du Conseil Européen des Architectes d’Intérieur (ECIA), où elle contribue à façonner l’avenir d’un design écoresponsable.
ENFANT, QUEL MÉTIER RÊVIEZ-VOUS DE FAIRE ?
– J’ai toujours su que je voulais devenir designer d’intérieur. Petite, je construisais des intérieurs et des meubles avec des briques de Lego. Mes parents ont rapidement remarqué ma passion et ont commencé à rapporter à la maison des magazines de design me faisant découvrir un univers qui me fascine encore aujourd’hui.
QUEL A ÉTÉ VOTRE PREMIER EMPLOI DANS LE DOMAINE ?
DONNEZ-NOUS UN LIEU, UNE ÉPOQUE, UN ÉTAT D’ESPRIT !
– En 2005, j’ai débuté comme architecte d’intérieur dans une grande firme d’architecture au Moyen-Orient. J’ai travaillé sur toutes sortes de projets, des aéroports aux bibliothèques nationales. Mon état d’esprit ? Tout absorber. J’étais avide d’apprendre, entourée de collègues brillants dont plusieurs sont devenus des amis pour la vie.
QUEL PROJET A LANCÉ VOTRE CARRIÈRE ?
– Remporter le prix British Council for Offices Project of the Year à Londres en 2016 a marqué un tournant. Nous avons été le premier petit studio à remporter ce prix face aux géants de l’industrie depuis les années 1980. Cela a été un formidable tremplin, à la fois pour moi et pour MF Design Studio et a ouvert un nouveau chapitre passionnant dans notre parcours. Voir mon propre studio se mesurer aux meilleures firmes d’architecture intérieure du Royaume-Uni est sans doute l’un de mes plus grands accomplissements.
COMMENT VOYEZ-VOUS L’AVENIR DE VOTRE PROFESSION ?
– Le bien-être prend une place croissante dans les environnements bâtis. Plus que jamais, nous concevons non seulement pour l’esthétique ou la fonction, mais pour la santé mentale et physique en créant des espaces qui soutiennent véritablement celles et ceux qui les habitent. Le design a le pouvoir de transformer, non seulement les lieux, mais aussi les vies.
«Un mot de sagesse ? Créez avec intention, avec cœur, et avec le courage de défier les conventions. »
Pete EVANS
Professeur adjoint, design industriel Iowa State University Ames, Iowa, États-Unis iastate.edu
QU’EST-CE QUE VOUS APPRÉCIEZ LE PLUS DE L’ENDROIT OÙ VOUS VIVEZ ET TRAVAILLEZ ?
– Je vis et travaille dans le Midwest américain une région que j’aime pour son lien avec la famille, ma plus grande fierté, et pour ses ciels vastes et ses horizons ouverts.
QUEL MÉTIER RÊVIEZ-VOUS DE FAIRE ENFANT ?
– Je me souviens avoir voulu être pilote, astronaute ou explorateur probablement à cause de la sortie de Star Wars en 1977.
QUEL EST LE MEILLEUR ET LE PIRE CONSEIL DE CARRIÈRE QU’ON VOUS AIT DONNÉ ?
– Le meilleur conseil que j’applique encore ? Garder son réservoir toujours au moins à moitié plein mentalement, émotionnellement et créativement. Le pire ? « Ne parle pas au client. » Quelle absurdité ! La communication est essentielle à tout travail significatif et réussi.
UN PONT VERS L’AVENIR
Pete Evans conjugue depuis plus de 25 ans innovation en design et recherche de pointe. Voix active au sein de l’American Institute of Architects (AIA) et rédacteur associé principal chez Architosh, il explore les réalités étendues (XR), l’impression 3D, les drones et le design numérique. Il dirige le labo mobile FLEx sur la vulgarisation des STIM et un projet de 2,1 M $ sur les technologies émergentes en logement abordable et emploi.
«I
l y a quelque chose dans le bleu — comme les eaux profondes ou les ciels ouverts — qui m’attire irrésistiblement. »
QU’EST-CE QUI VOUS MOTIVE ET VOUS ENTHOUSIASME LE PLUS DANS VOTRE DOMAINE ?
– La possibilité d’avoir un impact positif sur l’avenir c’est ce qui me pousse et m’inspire. Mes recherches portent sur les réalités étendues, la simulation, la communication et le design numériques, ainsi que sur l’impact des compétences du XXIᵉ siècle chez les élèves et étudiants, de la maternelle au postsecondaire, et sur le marché du travail. Je m’intéresse aussi au design centré sur l’humain, à l’interaction homme-machine, à la pensée design, à la phénoménologie et à la cognition perceptive.
QUELLES SONT LES QUALITÉS ESSENTIELLES D’UN DESIGN EXCEPTIONNEL, ET COMMENT VOYEZ-VOUS L’AVENIR DE VOTRE PROFESSION ?
– Un design exceptionnel agit à plusieurs niveaux : fonctionnel, émotionnel et contextuel. L’avenir de la profession ? Il réside dans la résolution de problèmes complexes à travers divers domaines, avec une approche centrée sur l’humain comme fondement.
Primo ORPILLA
Cofondateur
Studio O+A
San Francisco, Californie, États-Unis o-plus-a.com
LA BOUSSOLE DE LA CURIOSITÉ
Primo Orpilla est le cofondateur de Studio O+A, une firme de design basée à San Francisco qui redéfinit les espaces de travail contemporains. Réputé pour ses environnements audacieux et centrés sur l’humain créés pour des clients tels qu’adidas, Microsoft et Nike Primo voit le design comme un levier de transformation. Durant la pandémie, il a imaginé des stratégies pour les bureaux hybrides, donnant naissance aux guides numériques acclamés de O+A : A Toolkit for the Times et The Eco Playbook.
«E n tant que designers dans un monde en perpétuel changement, notre plus grande force est une curiosité sans relâche. »
QUEL A ÉTÉ VOTRE TOUT PREMIER EMPLOI DANS LE DOMAINE DU DESIGN ?
– Mon tout premier poste a été un stage chez DesignMark, une firme de design d’intérieur à Mountain View, en Californie, en 1986. À l’époque, la Silicon Valley en était à ses débuts, et DesignMark se spécialisait dans l’aménagement de bureaux d’entreprise exactement le type de projet auquel je voulais participer.
QU’EST-CE QUI VOUS A ATTIRÉ VERS CETTE FIRME EN PARTICULIER ?
– Plusieurs choses m’ont marqué. Le fondateur, Randy Horton, avait obtenu son diplôme du même programme que moi quelques années plus tard, et il avait travaillé chez Atari avant de fonder l’entreprise. Mais ce qui m’a surtout attiré, c’est leur usage précoce des outils de conception assistée par ordinateur. À cette époque, la plupart des agences dessinaient encore à la main, alors voir une entreprise adopter le numérique était d’une modernité inspirante.
COMMENT ÉTAIT L’ENVIRONNEMENT DE TRAVAIL À L’ÉPOQUE ?
– C’était une configuration très classique : des cubicules de 8x8 pieds et quelques salles de réunion. Les clients étaient impressionnants Lockheed, la NASA, et plusieurs jeunes pousses technologiques. J’ai obtenu ce stage parce que la colocataire de ma copine était l’une des designers principales de la firme.
QUELLES ÉTAIENT VOS TÂCHES EN TANT QUE STAGIAIRE ET QU’EN AVEZ-VOUS RETIRÉ ?
– J’ai commencé au bas de l’échelle : faire le café, organiser les rangements, envoyer des télécopies, imprimer les plans. Mais cette expérience m’a appris l’humilité et l’importance d’avoir soif d’apprendre. Je me souviens très bien d’avoir réorganisé la bibliothèque de matériaux et d’avoir compris à quel point elle était essentielle pour les designers, qui dépendent de la mise à jour constante des échantillons et des informations. Cette rigueur du détail et ce rôle de soutien ont profondément façonné ma façon de collaborer.
Saty SHARMA
Professeur en design pour la durabilité Savannah College of Art and Design (SCAD) Savannah, Georgie, États-Unis scad.edu
À la croisée de la psychologie, du développement durable et du design, Saty Sharma transforme l’intuition en action. Professeur à la SCAD, il allie expérience internationale et recherche sur le changement de comportement, la gamification et les modes de vie durables. De la conception de produits pour Philips et Electrolux à la formation de la relève, il œuvre à créer non seulement de meilleurs produits, mais de meilleures habitudes pour un monde meilleur.
L’OBJET DU CHANGEMENT
«Allez au-delà des aspects fonctionnels et matériels du design : considérez aussi son sens social et symbolique. Un bon design devrait permettre à l’utilisateur de se sentir comme il souhaite se sentir. »
QUEL MÉTIER RÊVIEZ-VOUS DE FAIRE ENFANT ?
– Enfant, j’adorais créer de mes mains : découper, plier, réparer, construire. Je bricolais avec du papier, des outils, des machines. Cette curiosité m’a mené vers des études en génie mécanique. Mais ce qui m’animait vraiment, c’était l’aspect créatif : concevoir, résoudre des problèmes avec ingéniosité. C’est ce qui m’a conduit au design de produits.
QUI OU QUOI VOUS A ORIENTÉ VERS LE DESIGN ?
– Ma rencontre avec de jeunes diplômés en design industriel a été décisive. Leur travail a allumé une étincelle. Mon premier poste, en 2005 à New Delhi, était dans la conception de systèmes de filtration d’eau. Une expérience exigeante, sur le terrain, qui m’a donné de solides bases et ouvert les portes de grandes marques comme Philips et Electrolux.
QUEL PROJET A VRAIMENT LANCÉ VOTRE CARRIÈRE ?
– J’ai commencé en concevant des biens durables et dispositifs médicaux, mais je me suis vite interrogé : le design pouvait-il être plus responsable ? Cette réflexion m’a poussé vers le développement durable, le changement de comportement… et un doctorat en design axé sur le comportement.
QU’EST-CE QUI VOUS A MENÉ À LA DURABILITÉ ?
– Ma recherche portait sur les façons dont le jeu peut favoriser des comportements durables. Cela m’a ouvert de nouvelles pistes pour comprendre comment le design peut avoir un impact environnemental et social. Ce fut un tournant : ma vision du design s’en est trouvée transformée.
Sheng-Hung LEE
Chercheur en doctorat et designer Massachusetts Institute of Technology Cambridge, Massachusetts, États-Unis shenghunglee.com
DES USAGES AUX ÉMOTIONS
Chercheur au MIT AgeLab et membre du conseil de l’Industrial Designers Society of America (IDSA), Sheng-Hung Lee, Ph.D., explore la rencontre entre technologie et humanité créant du sens à travers systèmes et récits. Animé par la curiosité et le design de service, il conçoit avec la conviction que le design est un pont, non une destination.
PARLEZ-NOUS DU MOMENT PRÉSENT—DE QUOI ÊTES-VOUS LE PLUS FIER ?
– Concevoir l’Espace d’Innovation de la Bibliothèque de Shanghai fut un projet particulièrement marquant qui a permis d’allier usage public, narration et design tourné vers l’avenir.
QUEL OBJET OU BÂTIMENT RÊVEZ-VOUS DE REDESSINER CHAQUE
FOIS QUE VOUS LE VOYEZ ?
– Le bouton d’ascenseur. Un détail minuscule et négligé, pourtant rempli de potentiel inexploité.
OÙ VIVEZ-VOUS OU TRAVAILLEZ-VOUS, ET QU’AIMEZ-VOUS LE PLUS À CET ENDROIT ?
– J’ai terminé mon doctorat au MIT en comportement humain et design de service, et je vis à Cambridge, Massachusetts. C’est une ville universitaire stimulante grâce à ses citoyens, sa culture et son esprit intellectuel.
COMMENT SURMONTEZ-VOUS UN BLOCAGE CRÉATIF ?
– Je lis des livres au hasard et je parle avec des designers d’ici et d’ailleurs, en personne ou en ligne. Les idées naissent souvent d’endroits inattendus. Il y a une librairie en ville qui m’inspire toujours c’est une source constante de découvertes.
QUELLE COULEUR VOUS ATTIRE LE PLUS, ET POURQUOI ?
– Le vert néon et le rose pâle deux couleurs excentriques qui m’inspirent et me dynamisent.
QU’EST-CE QUI VOUS MOTIVE ET VOUS ENTHOUSIASME LE PLUS DANS LE DESIGN ET L’ARCHITECTURE ?
– Je crois profondément au potentiel du design centré sur l’humain. Concevoir avec les gens, et non pour eux, a une puissance immense. Un design exceptionnel crée des solutions durables et porteuses de sens, ancrées dans l’empathie.
COMMENT VOYEZ-VOUS L’AVENIR DE VOTRE PROFESSION ?
– Je vois un avenir porté par le design intégré un croisement de disciplines, d’idées et de technologies.
«A bsorbez tout de vos mentors et accueillez chaque échec comme une leçon. »
Design for Longevity
Sophie BURKE
Directrice
Sophie Burke Design Vancouver, Colombie-Britannique, Canada sophieburkedesign.com
ENTRE MATIÈREMER, ET DOUCEUR
Née à Vancouver et formée à Londres, Sophie Burke fonde son studio en 2004 avec l’envie de créer des intérieurs raffinés et habitables, à la croisée de la nature de la côte Ouest et de l’élégance européenne. Convaincue que le design peut vraiment améliorer le bien-être, elle dirige une petite équipe soudée qui conçoit des espaces intemporels et profondément personnels où la beauté passe par la confiance, l’intuition et l’écoute.
«J’admire
énormément Ilse Crawford, Norm Architects et Vincent Van Duysen. Passer du temps avec eux, apprendre comment ils voient le monde… je sauterais sur l’occasion sans hésiter. »
PETITE, QUEL MÉTIER RÊVIEZ-VOUS DE FAIRE ?
– J’hésitais entre enseignante et designer d’intérieur. Je suis heureuse d’avoir suivi la voie du design c’est une carrière qui m’a comblée.
VOTRE TOUT PREMIER JOB DANS LE DOMAINE ?
UN LIEU, UN MOMENT, UN ÉTAT D’ESPRIT.
– J’avais 21 ans, j’étais encore à l’université et je travaillais comme assistante dans une petite firme. Je me souviens d’avoir esquissé la façade d’un café cette liberté de créer m’a marquée. C’était grisant de penser qu’une idée sortie de ma tête pouvait se matérialiser et vivre dans le monde réel.
UNE COULEUR QUI VOUS ATTIRE PLUS QUE LES AUTRES ?
– Le bleu. J’ai grandi près de l’océan, et cette couleur me calme, me rassure. Elle est riche de nuances du bleu ciel délicat à l’indigo
profond et peut être tour à tour lumineuse, douce, mystérieuse… ou tout ça à la fois.
DANS QUELLE RÉGION VIVEZ-VOUS ET QU’EST-CE QUI VOUS PLAÎT DE CET ENDROIT ? – Je vis à Vancouver. C’est une chance énorme : on a la mer, les montagnes, des forêts anciennes pour marcher des heures… La nature m’apaise et m’inspire au quotidien. On a aussi un petit chalet sans électricité sur une île pas loin c’est mon coin de paradis.
UN RÊVE QUE VOUS N’AVEZ PAS ENCORE RÉALISÉ ?
– Je travaille en ce moment sur une collection de meubles et d’accessoires en collaboration avec une entreprise locale un projet que je rêvais de faire depuis longtemps. J’ai vraiment hâte de le dévoiler.
Steve Clem est associé principal chez TVS et un visionnaire de l’architecture et du design d’intérieur depuis 1978. Réputé pour ses idées audacieuses, ses détails raffinés et ses solutions élégantes, son travail s’étend des salles d’exposition aux bureaux, halls, sièges sociaux, théâtres et aquariums pour n’en nommer que quelques-uns. Mentor et penseur reconnu, il mène une carrière marquée par plus de 120 prix de design et a été nommé Designer of Distinction par l’American Society of Interior Designers, ainsi que Fellow de l’American Institute of Architects en 2014.
«J’ai
passé ma vie à bâtir par le design. Alors que d’autres prennent leur retraite, je reste porté par l’énergie de créer. »
QUELLE COULEUR VOUS ATTIRE LE PLUS, ET POURQUOI?
– Le pervenche. Elle me rappelle le jardin de ma mère fraîche, apaisante et pleine d’élan.
QUE VOULIEZ-VOUS DEVENIR ENFANT?
– Je construisais avec mon père, c’était instinctif. À douze ans, en visitant l’aéroport Dulles conçu par Eero Saarinen, j’ai été bouleversé par son toit évoquant l’envol un moment tout simplement inoubliable.
OÙ VIVEZ-VOUS ET/OU TRAVAILLEZ-VOUS, ET QU’APPRÉCIEZ-VOUS DE CET ENDROIT ?
– Je vis à Atlanta, en Géorgie une forêt urbaine avec de magnifiques espaces verts et un accès facile aux déplacements. J’y suis depuis le secondaire, mais chaque été, je retourne à mes racines en Alaska pour pêcher, travailler le bois et me ressourcer loin de la chaleur d’Atlanta.
QUEL EST LE MEILLEUR CONSEIL DE CARRIÈRE
QUE VOUS AYEZ REÇU ?
– J’ai appris très tôt à considérer l’architecture de façon holistique à la fois de l’intérieur et
de l’extérieur. Cette façon de penser a façonné mon parcours. Après douze ans à travailler sur des projets à grande échelle, je me suis tourné vers l’architecture intérieure, un virage qui a véritablement transformé ma carrière.
QUEL A ÉTÉ VOTRE PREMIER EMPLOI DANS LE DOMAINE ? DONNEZ-NOUS UN LIEU, UNE ÉPOQUE ET VOTRE ÉTAT D’ESPRIT !
– J’ai occupé quelques emplois d’été en architecture pendant mes études supérieures, mais mon véritable départ s’est fait chez TVS en 1978. Mis à part une brève parenthèse de six semaines, je suis resté là depuis et en mai 2025, je fêterai mes 47 ans dans l’entreprise.
DE QUELLE RÉALISATION ÊTES-VOUS LE PLUS FIER ?
– Je suis passionné par les grandes idées concrétisées dans les moindres détails. J’ai eu de nombreux projets gratifiants, mais ma plus grande fierté reste le Jio World Centre à Mumbai un projet extraordinaire à tous les niveaux.
Shimoda Design Group Los Angeles, Californie, États-Unis shimodadesign.com
DE LA CUILLÈRE À LA CITÉ
Associée fondatrice du Shimoda Design Group, Susan Chang conçoit des espaces dynamiques pour les plus grandes marques mondiales dans les domaines du divertissement, des médias, de la technologie et de l’immobilier. Guidée par la philosophie selon laquelle le design est une forme de narration de la cuillère à la cité —, elle met son travail au service du bien-être, de l’innovation et du vivre-ensemble. Lauréate de plusieurs prix, elle siège au conseil consultatif en architecture intérieure du Boston Architecture College et agit comme mentore auprès de la relève du design.
«P our créer, grandir et vivre avec sens, il faut accepter de tomber… et de se relever. Ce n’est pas l’échec qui nous définit, mais la manière dont on se relève. »
ENFANT, QUEL MÉTIER RÊVIEZ-VOUS DE FAIRE ?
– Je voulais devenir costumière… dans un cirque volant ! J’ai commencé la gymnastique à huit ans un de mes plus beaux souvenirs et je rêvais de participer aux Jeux olympiques comme Nadia Comaneci. Quand ce rêve s’est éteint à 12 ans, j’ai voulu devenir trapéziste… et créer moi-même mes costumes.
QUEL EST LE MEILLEUR CONSEIL DE CARRIÈRE
QU’ON VOUS AIT DONNÉ ?
– Samuel Beckett l’a dit mieux que quiconque : « Déjà essayé. Déjà échoué. Peu importe. Essaie encore. Échoue encore. Échoue mieux. » L’échec n’est pas seulement inévitable, il est essentiel.
VOTRE RESTO PRÉFÉRÉ À L.A., ET CE QUE VOUS
Y COMMANDEZ HABITUELLEMENT ?
– Manuela LA, niché dans la cour des galeries
Hauser & Wirth dans le Arts District à deux pas de mon bureau. C’est l’endroit idéal pour clore la semaine avec un martini Vesper et leurs biscuits à la crème avec prosciutto. Un vrai délice !
SI VOUS POUVIEZ ORGANISER UN REMUE-MÉNINGES CRÉATIF AVEC TROIS PERSONNALITÉS, VIVANTES OU DISPARUES, QUI INVITERIEZ-VOUS, ET SUR QUOI TRAVAILLERIEZ-VOUS ?
– Ce rêve de séance rassemblerait des esprits visionnaires pour créer avec sens. Je choisirais Eileen Gray, pionnière du modernisme, Louise Bourgeois, sculptrice visionnaire, et Ray Eames, designer, réalisatrice et architecte d’avantgarde. Ensemble, nous imaginerions des jouets éducatifs pour les filles, un fauteuil roulant à énergie solaire et un soutien-gorge innovant et moderne.
Suzanne WILKINSON
Associée principale
Figure3
Toronto, Ontario, Canada
figure3.com
QUEL MOMENT A DÉCLENCHÉ VOTRE
PARCOURS PROFESSIONNEL, ET COMMENT
L’HISTOIRE S’EST-ELLE DÉROULÉE ?
– Mon aventure dans le design a commencé au secondaire, dans un cours d’ébénisterie qui m’a profondément marquée. J’y ai appris l’importance de la planification, la connaissance des matériaux et le choix des bons outils pour créer des objets à la fois utiles et esthétiques. Cette approche concrète et réfléchie a nourri une passion durable pour les espaces bien pensés, bien construits et m’a naturellement menée vers le design intérieur. J’ai compris que je voulais améliorer la vie quotidienne des gens à travers des environnements à la fois fonctionnels et inspirants.
QUELLE RÉALISATION VOUS REND LA PLUS FIÈRE ?
– Avoir remporté à la fois un prix VODA et une Médaille du Gouverneur général en architecture pour la maison-jardin de type laneway conçue avec Williamson Williamson Architects. C’était
DU BRUT AU SUBLIME
La designer d’intérieur primée Suzanne Wilkinson cumule près de 30 ans d’expérience dans son domaine. Depuis son arrivée chez Figure3 en 2006, puis sa nomination comme associée principale en 2013, elle a contribué à faire de l’entreprise l’un des studios les plus reconnus au Canada. Lauréate de nombreux prix ARIDO, VODA, BILD, The Nationals, ainsi qu’une Médaille du Gouverneur général elle pilote également les initiatives en matière de durabilité, de diversité et de gouvernance éthique au sein de la firme.
«D irigez avec empathie et bienveillance — gardez juste assez d’ego pour faire rayonner votre talent, tout en laissant de la place aux idées nouvelles. »
un projet profondément personnel, qui démontre comment un design réfléchi peut transformer notre manière d’habiter. Cette reconnaissance a validé la force de la collaboration et l’impact que peuvent avoir des solutions durables à petite échelle dans le tissu urbain.
QU’EST-CE QUI VOUS MOTIVE, ET QU’EST-CE QUI VOUS ENTHOUSIASME LE PLUS DANS LE MONDE DU DESIGN ET DE L’ARCHITECTURE ?
– La conviction que le design peut améliorer le monde. Créer des lieux qui favorisent le bienêtre, encouragent les liens humains ou éveillent la joie me motive au quotidien. L’évolution constante de notre industrie me fascine, et accompagner les jeunes designers qui arrivent avec des regards neufs me rappelle ce qui m’a fait tomber en amour avec ce métier.
QUELLE EST LA COULEUR QUI VOUS ATTIRE LE PLUS, ET POURQUOI ?
– Le vert, depuis toujours. C’est la couleur de la nature… et des émeraudes.
San Francisco, Californie, États-Unis verdaalexander.com
DU LABO AU STUDIO
«Un grand design nous bouleverse comme le sublime le fait — il inspire l’émerveillement, nous suspend un instant dans un état de stupéfaction. »
Verda Alexander est designer et artiste établie à San Francisco. Rédactrice en chef invitée du magazine Metropolis, elle est également cofondatrice du Studio O+A et coanimatrice du balado Break Some Dishes, qui réunit designers et innovateurs autour des enjeux liés aux changements climatiques. Elle a été intronisée au Hall of Fame du magazine Interior Design et a reçu le National Design Award du Cooper Hewitt Museum en 2016.
QUE RÊVIEZ-VOUS DE DEVENIR ENFANT ?
– J’ai grandi dans une maison remplie de science boîtes de Pétri, lames, béchers, microscopes. Je pensais devenir biologiste, peut-être même astronaute. Puis, au secondaire, j’ai découvert les cours d’art. Cela a complètement transformé ma vision du monde j’ai alors choisi une voie plus créative, plus rebelle.
QUI OU QUOI VOUS A MISE SUR LA VOIE DU DESIGN ?
– Mon partenaire de l’époque, tout juste diplômé en architecture de paysage, m’a proposé qu’on fonde ensemble un bureau de design d’intérieur. On était jeunes, un peu naïfs, sans doute trop sûrs de nous mais prêts à plonger. On a lancé notre agence à Fremont, en Californie, en 1991, juste à côté de la Silicon Valley. Nos bureaux étaient voisins d’un garage de pneus… mais l’énergie, la créativité et notre foi en ce projet rendaient cette période inoubliable.
QUEL PROJET A LANCÉ VOTRE CARRIÈRE ?
– Notre croissance a été progressive, mais le véritable tournant est arrivé avec le premier siège social de Facebook. Je n’en avais jamais entendu parler ils avaient moins de 500 employés mais le bureau qu’on leur a conçu a attiré l’attention à l’échelle mondiale. Tout à coup, on recevait des demandes de dossiers de presse de partout. C’est là qu’on a compris l’impact de notre travail.
QUELLE RÉALISATION VOUS REND LE PLUS FIÈRE ?
– Avoir toujours mis l’humain en premier : bâtir une équipe qui se sent comme une famille et où le bien-être compte dans une industrie difficile. Côté projets, le Food for Thought Truck m’a particulièrement marquée. C’était une idée un peu folle, née en interne, pour amener le design dans les communautés. C’est devenu un magnifique livre, et ça a vraiment poussé et inspiré notre équipe.
Zhaodi WANG
Designer d'interaction senior Google
New York, New York, États-Unis
EMPATHIE, EXPÉRIENCE, IMPACT
«Continuez à questionner, à expérimenter, et ne demandez jamais la permission de créer quelque chose de significatif. »
Designer UX interdisciplinaire reconnue, Zhaodi Wang cumule plus de dix ans d’innovation en santé numérique, tech grand public, matériel, art IA et design environnemental. Aujourd’hui designer senior chez Google, elle façonne des expériences de paiement globales fluides pour des millions d’utilisateurs. Sa passion pour le design intuitif et centré sur l’humain lui a valu une reconnaissance internationale et un impact réel dans plusieurs secteurs.
QUI EST LA PREMIÈRE PERSONNE OU QUEL MOMENT VOUS A ORIENTÉE VERS VOTRE PARCOURS PROFESSIONNEL, ET COMMENT CELA S’EST-IL DÉROULÉ ?
– Merci à mon professeur, M. Zhang Yujun, qui enseignait le cours de Design 101 en première année. Il a semé les graines de ma carrière. Nous avons passé des heures à explorer des artistes et designers du monde entier, juste pour le plaisir. J’ai commencé à forger mon goût, à expérimenter des styles, et à façonner ma vision du design.
DE QUELLE RÉALISATION ÊTES-VOUS LA PLUS FIÈRE ?
– Je suis fière d’avoir dirigé le système de design de Google Wallet et Google Pay. En créant des composants et des directives évolutives, nous avons renforcé l’accessibilité, la cohérence et la compatibilité multiplateforme pour une expérience sécurisée et fluide.
QU’EST-CE QUI VOUS MOTIVE ET VOUS PASSIONNE LE PLUS DANS LES DOMAINES DU DESIGN ET DE L’ARCHITECTURE ?
– Je suis fascinée par le caractère itératif du design numérique : lancer tôt, apprendre des utilisateurs, peaufiner sans cesse. Chez Google, l’impact est immense, et apprendre directement des utilisateurs est magique. Voir leurs retours transformer un produit est profondément inspirant.
COMMENT VOYEZ-VOUS L’AVENIR DE VOTRE PROFESSION ?
– L’IA transforme la tech, et beaucoup de designers s’y tournent ce qui est passionnant. Mais quelle que soit l’avancée technologique, les expériences intuitives et humaines resteront le cœur du bon design. Le vrai facteur distinctif sera toujours l’UX, ancrée dans l’empathie et la création de valeur.
APPEL DE CANDIDATURES 19e ÉDITION
JUSQU’AU 1ER MAI 2026
L’APPEL À L’EXCELLENCE
Le concours international GRANDS PRIX DU DESIGN entre déjà dans sa prochaine phase. Professionnels et étudiants, développeurs, entrepreneurs et manufacturiers : c’est le moment de faire rayonner vos projets porteurs d’excellence, de sens et d’audace !
CALENDRIER & TARIFS
JUSQU’AU 15 NOVEMBRE 2025 = TARIF RÉDUIT
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Explorez les projets soumis lors des précédentes éditions des GRANDS PRIX DU DESIGN sur int.design grâce à un moteur de recherche intuitif et visuel ! Design d’intérieur, architecture, paysage ou produit : chaque projet trouve sa place, créant une véritable encyclopédie d’inspiration. Un outil essentiel pour les professionnels et les passionnés !
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Une continuité incomparable de l'extérieur à l'intérieur.
Conçu par Addesign, ce projet met en vedette les pierres Londana et Kava dans une couleur unique issue de notre service TonXclusif. À l'extérieur, Londana offre une touche moderne et lumineuse, tandis qu'à l'intérieur, Kava apporte chaleur et authenticité à l'espace.
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DOSSSIER SPÉCIAL
Made In Q uébec
RACINES LOCALES, PORTÉE DURABLE
Dans un contexte où l’approvisionnement local, la résilience manufacturière et la traçabilité des matériaux prennent un sens nouveau, le design québécois s’affirme avec un aplomb assumé. De Sherbrooke à Rivière-du-Loup, de la Montérégie à la Beauce, des entreprises façonnent, avec audace et maîtrise, des produits durables, distinctifs et profondément enracinés en sol québécois.
LA FORCE DU FAIT ICI
Qu’il s’agisse de mobilier, de couvre-sols, de portes et fenêtres, d’ébénisterie, de luminaires ou de matériaux architecturaux, ces savoir-faire locaux tissent une trame riche et cohérente — à la fois humaine, fonctionnelle et innovante.
LES VOIX DERRIÈRE LES MATIÈRES
Nous sommes allés à la rencontre des femmes et des hommes derrière certaines entreprises d’ici pour parler d’innovation, de transmission et de fabrication locale — mais surtout, de cette volonté commune de faire rayonner le Québec à travers des produits d’architecture et de design qui transforment nos espaces avec intelligence, sens et intention.
LONGUE VIE AU DESIGN D’ICI
Car derrière chaque pièce conçue, il y a une idée bien ancrée, un geste maîtrisé et une envie profonde de bâtir autrement. Ouvrons grand les portes de ces espaces où s’invente le design de demain !
UN DÉCOR À LA HAUTEUR DE LEUR VISION
C’est au cœur du Complexe des sciences du Campus MIL de l’Université de Montréal — vaste lieu de savoir porté par une architecture visionnaire — qu’a eu lieu notre séance photo pour la couverture de ce numéro, un lundi baigné de lumière. Érigé sur le site de l’ancienne gare de triage d’Outremont, ce lieu emblématique conçu par les firmes Menkès Shooner Dagenais LeTourneux, Lemay et NFOE incarne une vision du monde où le design et l’architecture relient, élèvent et transforment. Lauréat des GRANDS PRIX DU DESIGN, il illustre parfaitement l’esprit de ce dossier spécial Made in Québec.
PENSÉE POUR RASSEMBLER
C’est dans l’atrium de cette architecture pensée pour rassembler — entre matières nobles et volumes inspirants — que nous avons réuni dix-huit leaders aux rênes de quatorze entreprises solidement ancrées au Québec. Une parenthèse lumineuse, dans un décor à l’image de ce dossier : visionnaire, structurant et profondément humain.
DANS L’ŒIL DE L’EXPERT
C’est le photographe Stéphane Brügger qui s’est prêté au jeu de capturer les dix-huit personnalités d’affaires réunies pour ce dossier, au cœur même d’un lieu qu’il connaît intimement. Basé à Montréal, Stéphane Brügger n’est pas un inconnu des architectes et designers d’ici : appelé à photographier certains des plus beaux projets d’intérieur et d’architecture au Québec, il s’est taillé une réputation enviable grâce à son regard sensible, sa maîtrise de la lumière et son sens de la composition.
CAPTER L’ÂME
Brügger avait d’ailleurs déjà immortalisé le Complexe des sciences du Campus MIL — ses photographies d’architecture du lieu ayant été récompensées aux GRANDS PRIX DU DESIGN. Habitué à révéler l’âme des espaces, il a su, cette fois-ci, capter non seulement la force du lieu, mais aussi le caractère de ces femmes et ces hommes qui façonnent le Québec Inc. d’aujourd’hui et de demain.
STÉPHANE BRÜGGER PHOTOGRAPHE
www.stephanebrugger.com
FRÉDÉRIC GUÉRIN
Premier vice-président ventes et marketing Sherbrooke, Québec, Canada
DANIEL PELLETIER
Président Granby, Québec, Canada
CHRISTIAN MARCOUX CUISINE ET MOBILIER
CHRISTIAN MARCOUX
Président fondateur
SYLVAIN LABRECQUE
Directeur général et associé
CAROL-ANNE VACHON
Directrice des ventes et associée
Saint-Isidore, Québec, Canada
DENIS LAVOIE
Vice-président et directeur général Montréal, Québec, Canada
GUILHEM GOSSELIN
NATHAËL GOSSELIN
NAOMI CHASSÉ-JEAN
Co-fondateurs associés
Sherbrooke, Québec, Canada
MARC-ANTOINE BONNEVILLE
Copropriétaire et directeur commercial Rivière-du-Loup, Québec, Canada
EN COUVERTURE de gauche à droite, de haut en bas : 4E RANGÉE Guilhem Gosselin, Pierre-Luc Racine, Bobby Correia, François St-Pierre, Denis Lavoie, 3E RANGÉE
Frédéric Marier, Nathaël Gosselin, Frédéric Guérin, Daniel Pelletier, Éric Daigle, 2E RANGÉE Charles-Antoine Gauvreau, Naomi Chassé-Jean, Alexandra Champagne, Stéphane Massicotte, 1ÈRE RANGÉE Sylvain Labrecque, Carol-Anne Vachon, Christian Marcoux, Marc-Antoine Bonneville
RINOX & RIALUX
BOBBY CORREIA Directeur général Terrebonne, Québec, Canada
SHALWIN & PRÉVOST ARCHITECTURAL
ALEXANDRA CHAMPAGNE, Co-présidente — Groupe Champagne Shawinigan & Richelieu, Québec, Canada
FRÉDÉRIC MARIER
Président - Directeur général Lévis, Québec, Canada VANICO-MARONYX
CHARLES-ANTOINE GAUVREAU, Directeur général Terrebonne, Québec, Canada
À MÊME LE SOL, À MÊME LE CŒUR
FRÉDÉRIC GUÉRIN
Premier vice-président ventes et marketing
american-biltrite.com/couvre_planchers
Siège social / Sherbrooke
Maison mère / Wellesley Hills, Massachusetts, États-Unis
Année de fondation / 1908
Nombre d’employés / 260 à Sherbrooke
Production locale / 90 % fabriquée au Québec
Matériaux et composantes d’origine québécoise / 10 %
American Biltrite
Made in Québec
Territoires desservis / Québec, Canada, États-Unis, Europe
Ventes par région / Québec 5 %, reste du Canada 15 %, États-Unis 77 %, Europe 3 %
Implantée à Sherbrooke depuis 1913, American Biltrite couvre-planchers est une entreprise centenaire bien ancrée en sol québécois. Spécialisée dans les couvre-planchers commerciaux et les produits de caoutchouc industriel, elle emploie plus de 260 personnes dans la région.
Entre tradition manufacturière, innovation et engagement durable, elle trace une voie distincte dans le paysage industriel nord-américain.
Frédéric Guérin et Jean-Pierre Benoit nous parlent ici d’une entreprise fière de fabriquer localement, avec rigueur et responsabilité.
CARREAUX DE VINYLE TEXAS GRANITE en centre hospitalier.
CENTRE DE DISTRIBUTION
D’UN PAYS À L’AUTRE
Fondée en 1908 au Massachusetts, American Biltrite appartient à la famille Marcus, qui en assure la gouverne depuis plus d’un siècle. L’usine de Sherbrooke ouvre ses portes en 1913, amorçant une présence industrielle durable. Aujourd’hui encore, l’entreprise prospère grâce à une équipe engagée à maintenir les plus hauts standards.
DEUX EXPERTISES, UNE MÊME RIGUEUR
Sa force repose sur deux pôles : des revêtements de sol destinés aux milieux institutionnels, commerciaux et éducatifs, et des produits de caoutchouc industriel tels que des joints et scellants d’étanchéité pour les mines, les hôpitaux et bien d'autres secteurs. Cette complémentarité permet d’optimiser ressources, procédés et équipements.
INVESTIR DANS LA CROISSANCE
Avec 25 millions de dollars investis en cinq ans — et des plans tout aussi ambitieux à venir — American Biltrite continue de croître. « Notre croissance passe par l’agilité de notre production, confie Frédéric Guérin. On développe nos propres équipements, on adapte nos procédés, on répond à des besoins concrets. »
CERTIFICATIONS, ACTIONS, RÉSULTATS
Première usine de caoutchouc en Amérique du Nord à obtenir la certification ISO 9001, American Biltrite est aussi certifiée ISO 14001 L’entreprise ne se contente pas de cocher les cases : ici, les engagements environnementaux sont tangibles.
«En dix ans, grâce à nos efforts collectifs, nous avons retiré l’équivalent de 275 voitures de la circulation estrienne, réduit notre consommation énergétique de quoi alimenter 37 foyers par an, et économiser l’eau de 11 piscines olympiques chaque année — simplement en optimisant notre système de refroidissement », souligne Jean-Pierre Benoit, Directeur Général et signataire de la politique environnementale de l’entreprise.
AMERICAN BILTRITE célèbre plus de 110 ANS d’existence dans la communauté sherbrookoise.
American Biltrite, Sherbrooke
UN ÉCOSYSTÈME FERTILE
Ce dynamisme est renforcé par un écosystème local particulièrement fertile. « À Sherbrooke, on bénéficie d’un bassin d’expertise rare : l’Université de Sherbrooke, la recherche en chimie, plus de vingt entreprises liées au caoutchouc, et des spécialistes dans des segments très variés. C’est un environnement propice à l’innovation, où le savoir-faire est bien ancré », précise Jean-Pierre Benoit. À cela s’ajoute l’appui de différents programmes gouvernementaux, incluant ceux de la Ville de Sherbrooke, qui permettent de soutenir activement l’innovation.
UNE AVANCÉE QUI INSPIRE
Parmi ses percées récentes : un procédé breveté de revalorisation des retailles de caoutchouc. Broyées mécaniquement, réduites en poudre fine (sans agent chimique), elles sont réintégrées dans de nouveaux produits sans pour autant en perdre ses propriétés physiques — garde-boue, protections industrielles. Une avancée écologique qui fait école.
CARREAUX ET GIRONS DE MARCHES ABDEFENDERMC
PRODUITS VEDETTES, ADN D’ICI
Parmi les grandes fiertés d’American Biltrite, deux innovations reflètent bien son savoir-faire. Le premier : Texas Granite™, une tuile de vinyle haut de gamme (SVT) à l’allure patinée et aux propriétés écologiques marquées. Sans cire, durable, facile d’entretien, elle s’impose comme alternative aux VCT classiques et connaît un franc succès depuis huit ans.
Deuxième fleuron : ABDEFENDER™ , un revêtement ignifuge développé sur plus de deux ans pour répondre aux normes nord-américaines les plus exigeantes. Conçu pour les sorties de secours et escaliers d’issue, il prouve qu’excellence technique et sécurité peuvent aller de pair.
ANCRÉE ET CONNECTÉE
En 2018, Frédéric Guérin a réorganisé en profondeur l’équipe des ventes et du marketing de la division caoutchouc, misant sur les forces de chacun pour optimiser leur impact terrain. Une approche stratégique qui porte ses fruits : si American Biltrite Canada exporte surtout vers les États-Unis et le Canada anglais, elle rayonne aussi en Europe, au Japon, en Australie et au Moyen-Orient. Son équipe de 23 personnes, positionnée de façon ciblée, veille à offrir un service humain — même à grande échelle.
AB PURE American Biltrite lance en 2021 une nouvelle collection exclusive au couleur du Québec.
LOYAUTÉ ET FIERTÉ
Ici, l’ambiance est humaine et respectueuse. « On ne travaille pas ici par hasard. Il y a un sentiment d’appartenance fort, une fierté de participer à quelque chose de plus grand que soi », note Frédéric Guérin.
Tout est mis en œuvre pour entretenir ce lien : dîners, pique-niques, courriels collectifs où chacun peut s’exprimer. « Ce qui m’a frappé à mon arrivée, c’est le sentiment d’implication. Tu envoies un message à toute l’équipe… et tout le monde te répond. Chacun se sent concerné, chacun veut contribuer », souligne Frédéric Guérin.
UN PILIER DE L’ESTRIE INDUSTRIELLE
Solidement enracinée à Sherbrooke depuis 112 ans, American Biltrite Canada est un citoyen corporatif engagé, comptant des employés fidèles depuis plus de 30 ans. Partenaire de l’Université de Sherbrooke et active dans le milieu culturel, l’entreprise valorise autant les liens humains que la performance industrielle. La proximité exceptionnelle de son usine avec le centre-ville illustre, au quotidien, son intégration dans la vie de quartier — et sa volonté de la faire rayonner.
FAIRE MIEUX, ENSEMBLE
Si American Biltrite rayonne depuis plus d’un siècle, c’est qu’elle a su évoluer sans se renier. Aujourd’hui encore, l’énergie est vive, la vision claire, la passion bien réelle. Miser sur la qualité, l’humain et la planète — c’est possible. Et même agréable. Car innover, fabriquer et transformer, ici, c’est une aventure partagée : locale, durable et profondément humaine.
CARREAUX DE VINYL TEXAS GRANITE en milieu hospitalier
Près de 10 millions ont été investis dans L’USINE DE SHERBROOKE depuis 1908.
QUAND LE QUÉBEC FRANCHIT LES FRONTIÈRES
Président
DANIEL PELLETIER
artopex.com
Siège social et maison mère / Granby
Année de fondation / 1980
Nombre d’employés / 800
Production locale / 100 % fabriquée au Québec
Matériaux et composantes d’origine québécoise / 71 %
Territoires desservis / Québec, Canada, États-Unis
Ventes par région / Québec 48 %, reste du Canada 20 %, États-Unis 32 %
Made in Québec
À Granby, une entreprise familiale 100 % québécoise respire au rythme du bois, du métal et de l’humain. Depuis 45 ans, Artopex façonne des environnements de travail pensés pour durer — et pour faire du bien. Ici, le mobilier ne sort pas simplement d’une ligne d’assemblage : il naît d’une chaîne intégrée, locale et cohérente, qui va de l’idée à la finition, en passant par la découpe, le pliage et l’ensemble des détails conçus.
C’est cette verticalité assumée, nourrie par une culture d’innovation continue, qui lui permet de rayonner partout au Canada et aux ÉtatsUnis — sans jamais rompre le lien avec ses racines. Car à Granby, Sherbrooke, Laval et maintenant aussi Saint-Jérôme, fabriquer veut encore dire : créer, bâtir… et transmettre.
J’AURAIS VOULU VIVRE DANS LES 80S…
Dans les années 80, Daniel Pelletier et ses frères rêvent de créer du mobilier d’ici, avec les ressources et les talents d’ici. Leur entreprise, d’abord baptisée ProMeubles, prend de l’ampleur. En 1993, ils acquièrent Artopex — un nom qui deviendra emblématique.
45 ANS DE CROISSANCE
Grâce à sa volonté farouche de tout fabriquer localement, la PME d’origine se transforme peu à peu en un groupe intégré, capable de répondre à la demande nord-américaine. En 2025, Artopex souffle ses 45 bougies et figure parmi les sociétés les mieux gérées au pays — pour la dix-huitième année consécutive.
LA RELÈVE FAMILIALE
Aujourd’hui, ce sont les fils de Daniel, Francis et Martin Pelletier, qui assurent la relève. Le premier dirige les
MUTE BOX ET COLLECTIONS LOUNGE
ventes et le marketing au Canada et aux États-Unis, tandis que le second supervise les opérations manufacturières et les finances. Une transition douce, étalée sur près d’une décennie, façonnée par le terrain, des formations ciblées et un accompagnement réfléchi. Pas de pression : juste le temps qu’il fallait pour transformer l’envie en engagement, et l’engagement en leadership.
INNOVER AVEC DOIGTÉ
Chez Artopex, innover ne veut pas dire renier l’héritage, mais l’amplifier. En avril 2025, l’entreprise franchit un cap avec l’acquisition de Trica, spécialiste du mobilier résidentiel haut de gamme. Cette alliance ouvre un nouveau chapitre : celui d’un mobilier commercial qui s’inspire du confort domestique, et de matériaux nobles comme le verre, la porcelaine ou le métal texturé.
QUAND LA MAISON S’INVITE AU BUREAU
Le sofa Le Cournoyer, signé Trica, avec ses lignes pures et sa conception modulaire, devient une pièce centrale d’espaces lounge inspirants. « Chez Trica, nous avons toujours cru à un mobilier durable et inspirant, affirme son président François Caron. Avec Artopex, nous partageons une même passion : faire rayonner notre savoir-faire local à travers tout le continent. »
DEUX UNIVERS, UNE PHILOSOPHIE
Une philosophie qui trouve écho dans les collections Artopex les plus récentes, comme Take Off. Repensée dans un esprit résidentiel, cette gamme conjugue élégance, modularité et intelligence d’usage. Finitions soignées, textures raffinées, couleurs actuelles et agencements flexibles : chaque détail est pensé pour embellir l’espace, tout en favorisant la concentration, le mouvement et l’échange.
LE COURNOYER parTrica
C’est là que le mariage entre les univers Trica et Artopex prend tout son sens. Ensemble, ils dessineront une nouvelle génération de mobilier qui brouille les frontières entre maison et bureau, confort et performance, esthétisme et fonctionnalité.
LES SIX DOIGTS DE LA MAIN
Dans ses six usines intégrées, Artopex pousse plus loin l’automatisation. Assemblage laser sans colle, robotisation, logistique intelligente : l’entreprise augmente sa capacité tout en réduisant son empreinte. « L’innovation est constante chez nous, mais elle reste au service de l’humain », résume Daniel Pelletier. La technologie n’y remplace pas le geste — elle le magnifie.
UN MODÈLE FIÈREMENT D’ICI
Contrairement à bien des concurrents, Artopex conserve une maîtrise complète de sa production. Tout est fabriqué au Québec, dans l’une de ses six usines — chacune experte d’un matériau : bois, métal, acier, quincaillerie… Cette structure verticale permet de livrer rapidement, avec souplesse et précision.
Et l’impact est concret : 86 % de chaque dollar investi dans un meuble Artopex reste au Québec, entre les salaires, les matériaux et la richesse réinjectée localement. À l’ère des chaînes internationales, ce modèle fait figure d’exception — et de fierté.
POUR Y VOIR DE MULTIPLES RÉALITÉS
Ici, le design émerge d’une réelle proximité avec le milieu — des relations solides tissées avec les designers, architectes et aménagistes qui échangent expériences terrain et besoins au quotidien.
CONFIGURER LE CONFORT
Cette compréhension fine inspire des gammes comme IRIS, pensée pour les zones collaboratives et les espaces d’attente. Avec ses modules de fauteuils sans bras et ses tables variées, elle offre des agencements dynamiques, confortables, humains.
Vient ensuite RZ4, mobilier réception à la fois sobre et évolutif.
Grâce à des modules aux formes et matériaux variés, il s’adapte à toutes les réalités, du comptoir minimaliste à l’îlot complexe, sans jamais sacrifier l’élégance.
FIDÈLE À HIER, TOURNÉE VERS DEMAIN
Chez Artopex, l’innovation ne s’oppose jamais à l’enracinement. C’est justement parce que l’entreprise reste fidèle à son territoire, à ses gens et à ses valeurs qu’elle peut anticiper les besoins de demain.
AU SOMMET DE SON ART
Dans un monde où tout s’accélère, Artopex choisit une voie plus exigeante — mais aussi plus durable : celle d’un design local, intégré, façonné pour durer et porter l’empreinte du Québec jusque dans les plus grands projets nord-américains. « Plus de 30 % de nos ventes se font aux États-Unis, 70 % au pays, mais 100 % de notre production vient d’ici. Ça me rend fier de ce que nous avons su maintenir et bâtir au fil des années », conclut Daniel Pelletier.
Car ici, le design se fabrique. Il se transmet. Et chaque meuble porte la signature discrète d’une fierté familiale — bien de chez nous.
MOBILIER RÉCEPTION RZ4
MARTIN ET FRANCIS PELLETIER
SYLVAIN
LABRECQUE Directeur général Associé
Carol-Anne
Vachon Directrice des ventes Associée
BOIS DE COEUR, BOIS D’AVENIR
Christian Marcoux Président fondateur
Christian Marcoux cuisine et mobilier design
Made in Québec
christianmarcoux.com
Siège social et maison mère / Québec
Année de fondation / 2001
Nombre d’employés / 65
Production locale / 100 % fabriquée au Québec
Matériaux et composantes d’origine québécoise / 75 %
Territoires desservis / Québec, reste du Canada, États-Unis
Ventes par région / Québec 90 %, reste du Canada 5 %, États-Unis 5 %
C’est dans le cabanon familial, à Saint-Isidorede-Beauce, que Christian Marcoux trace les premières lignes de son avenir. Pas de plan d’affaires rigide, simplement l’envie de créer, de travailler le bois et de bâtir quelque chose de vrai.
Deux décennies plus tard, le nom Christian Marcoux est devenu une signature. L’atelier d’hier est aujourd’hui une usine technologique de plus de 20 000 pi2, forte de 65 collaborateurs, où chaque projet porte la même exigence : être unique, humain et durable.
PROJET SURINTENDANT Collaboration avec Construction Dureco
01, 02
PROJET DU RUISSEAU
Collaboration
Les Habiations DLC (entrepreneur)
MPA & NU DROM (architecte)
03 PROJET DU BOTANISTE
Collaboration
Loca Design, Anne Carrier architecture & Construction Urbanext
PRENDRE RACINE
Fondée en 2001, l’entreprise a grandi autour d’un modèle d’affaires fondé sur la rigueur et la passion. « Tu commences par un 5 km, tu réussis. Puis un 10. Et un jour, t’es rendu au marathon — plus rien ne t’arrête ! » lance Christian Marcoux. « C’est pareil ici. Chaque projet nous pousse à dépasser ce qu’on croyait possible. C’est ma plus grande fierté que de réaliser le chemin qu’on parcourt en équipe.»
En 2017, deux associés talentueux se joignent à l’aventure : Carol-Anne Vachon, aujourd’hui directrice du design, et Sylvain
Labrecque, ébéniste de formation devenu directeur général. Ensemble, ils forment un trio où les idées circulent librement et les forces se conjuguent avec transparence.
AU FIL DU GRAIN
Pour accompagner cette dynamique, l’usine s’agrandit en 2020, puis double encore en 2022. En parallèle, l’intégration de la robotisation et de l’automatisation permet de libérer du temps pour la finition, le soin du détail, et la recherche de qualité.
« La technologie nous rend plus agiles, mais c’est la main humaine qui fait la différence », affirme Christian Marcoux. « On a une combinaison rare : une usine à la fine pointe, mais où le geste humain demeure essentiel. L’équipe de vingt collaborateurs à la fabrication comporte six ébénistes de formation. Ce sont de vrais artisans, passionnés par la matière et le métier.»
LE SUR-MESURE HABITÉ
Des cuisines aux walk-ins, des vanités aux plafonds architecturaux… ici, tout est pensé sur mesure. « Nos projets ne se choisissent pas sur tablette. On les conçoit à partir de la vie des gens », explique Carol-Anne. La salle de montre ouverte en 2024, face à l’aéroport de Québec, reflète cette vision : inspirante, soignée, à l’écoute.
QUAND LE BOIS DEVIENT ROI
Dans une réalisation de cuisine à Lévis conçue avec Urbanex et Loca Design, le chêne blanc crée une ambiance douce et contemporaine. « C’est une essence qu’on a vue partout à EuroCucina, à Milan. Elle traverse les modes avec une chaleur naturelle qui plaît autant ici qu’à l’international », note Carol-Anne, ramenant également comme tendances observées les teintes neutres comme le taupe, les couleurs terre et la simplicité, en général. Une preuve que les tendances globales trouvent ici un écho local.
UN AIR DE COUNTRY LIVING
Dans le projet Surintendant, le mobilier sur mesure occupe tout l’espace. Portes architecturales, armoires, vanités de salle de bains, meubles de transition… chaque pièce est dessinée pour dialoguer avec son environnement. « On mise sur l’intemporalité du farmhouse raffiné. Ce style est chaleureux, mais reste sobre et adapté à toutes les générations », ajoute-t-elle.
UN ESPACE OÙ TOUT COULE
Dans le projet résidentiel Du Ruisseau, l’approche globale de l’entreprise s’illustre pleinement. Cuisine, salle de bain, rangement intégré — toutes les boiseries et éléments d’ébénisterie y sont pensés comme un tout cohérent, fluide, lumineux. Le bois côtoie la pierre, les lignes sont pures, les volumes généreux.
REBOISER L’AVENIR
Réfléchir au design, c’est aussi penser à son impact. L’entreprise mise ainsi sur des vernis à base d’eau, une production sur commande et un engagement en reforestation : « Depuis six ans, ce sont plus de 3000 arbres que notre équipe a planté en Beauce. C’est notre manière de redonner », dit-il. Un geste qui s’aligne sur les valeurs des clients et des architectes et designers spécificateurs.
DES GESTES ENRACINÉS
« Les architectes et les designers veulent de plus en plus s’associer à des pratiques responsables. Ça nous pousse à aller plus loin dans nos matériaux, nos méthodes et nos choix au quotidien », ajoute Sylvain Labrecque. Des gestes à la fois symboliques et porteurs, enracinés dans le territoire.
PROJET DE LA PORTE Collaboration avec Atelier Filz
PROJET DES GRISONS Collaboration avec Ultralocal architectes & Sira Construction
UN TRONC SOLIDE
« On collabore régulièrement avec des designers, architectes et entrepreneurs d’ici — de Québec à Montréal, en passant par Chicoutimi », souligne Sylvain. Notre force réside aussi dans le souci du détail et de la finition : la possibilité d’appliquer n’importe quelle couleur sur les produits finis permet de créer un mobilier véritablement unique et haut de gamme.
Si les projets résidentiels demeurent au cœur de leur pratique, l’équipe signe aussi des mandats commerciaux d’envergure : cliniques, restaurants, bureaux… jusqu’aux cloisons architecturales et murs sur mesure.
RAYONNER D’ICI
Et même si leur croissance repose principalement sur le bouche-à-oreille, leur savoir-faire voyage de Milan aux Îles Caïmans, de la Nouvelle-Écosse à Las Vegas. L’entreprise développe aussi un réseau aux États-Unis, où elle aimerait séduire boutiques et distributeurs haut de gamme. « On souhaite devenir l’unité de fabrication de référence pour des marques qui n’en ont pas. Tout est fait ici, dans notre usine en Beauce, par une équipe chevronnée. C’est ça notre force! », souligne Christian.
LE BOIS COMME LANGAGE COMMUN
C’est dire que chez Christian Marcoux cuisine et mobilier design, chaque projet traduit un dialogue entre matière, gestes et liens humains. « On veut quintupler notre chiffre d’affaires, sans jamais perdre notre force : la rigueur, l’écoute, le geste humain.», conclut-il.
Car à Saint-Isidore, on ne court pas après les tendances : on façonne un design durable, sincère et incarné. On fait mieux, parce qu’on fait vrai. Avec fierté, avec vision — et cette certitude tranquille que le savoir-faire d’ici a toute sa place dans le monde.
01 PROJET DU RUISSEAU Collaboration
Entrepreneur : Les Habiations DLC Architecte : MPA & NU DROM 02, 03 PROJET DE LA PORTE Collaboration Atelier Filz
Maison mère / Acuity Inc, Atlanta, Georgia, États-Unis
Année de fondation / 1987
Nombre d’employés / 115
Production locale / 100 % fabriquée au Québec
Matériaux et composantes d’origine québécoise / 40 %
Territoires desservis / Québec, Canada, États-Unis
Ventes par région / Canada 20 %, États-Unis 80 %
Chez Eureka, l’éclairage n’est jamais qu’un détail.
C’est un langage. Une façon de révéler l’espace, d’amplifier un geste, d’habiter un lieu. Fondée à Montréal en 1987 et intégrée au groupe américain
Acuity Inc. en 2019, l’entreprise incarne aujourd’hui un pont lumineux entre la culture design du Québec et l’envergure manufacturière nord-américaine.
Eureka
Made in Québec
À sa tête depuis cinq ans, Denis Lavoie — seul président québécois de l’histoire de l’Illuminating Engineering Society (IES) à New York — veille à préserver cet ADN local tout en propulsant l’entreprise vers l’avenir. « Dans le monde de l’éclairage, on aime dire que lorsqu’on y entre… on n’en sort plus. C’est une industrie de passionnés. Comme des éclats de nuit attirés par la lumière ! »
L’ADN DESIGN
Chez Eureka, tout commence par une idée — mais surtout, par une intention. Créer des luminaires qui deviennent partie prenante de l’espace, qui en redessinent la trame sensorielle. L’équipe de quinze designers permanents travaille à Montréal, au cœur d’un écosystème fertile à la croisée de l’Europe et de l’Amérique : écoles de design, communauté cosmopolite, statut de Ville UNESCO de design.
« Nous ne sommes pas dans la tendance. Nous la précédons, la façonnons, l’éclairons », résume Denis Lavoie.
UN RAYONNEMENT MAÎTRISÉ
En rejoignant Acuity Inc. en 2019, Eureka a gagné en portée… sans rien perdre de son âme. Basé à Atlanta, ce groupe nord-américain mise sur une approche décentralisée : Eureka conserve son autonomie créative tout en profitant d’un réseau puissant.
Aujourd’hui, 80 % des ventes se font aux ÉtatsUnis — de New York à L.A. en passant par le Midwest. Ajoutons qu’en Amérique, Montréal, elle, demeure une ville phare, toujours à l’avant-garde dans l’adoption des nouveautés.
JUNCTION
ÉQUIPE EUREKA de gauche à droite :
Marc Pearce
Edouard Lauriault
Valérie B. Plamondon
Chantal Vertefeuille-Lareau
Clement Heyraud
Louis Thomas-Bérubé
Mathieu Desjardins
Julie Tremblay
Martin Gonzalez Godoy
Stéphanie Paquet
Etienne Vernier
William B. Tully
Niccolo Ghirotto-Kallos
UN LABORATOIRE VIVANT
Ici, chaque luminaire naît d’un échange entre design, ingénierie, achats et fabrication. Les idées circulent du studio de création aux lignes d’assemblage. Les designers descendent eux-mêmes sur le plancher, testent, ajustent, collaborent avec les techniciens. Il leur arrive même de concevoir des outils pour faciliter le travail de leurs collègues. Résultat : des collections signatures, personnalisables, pensées pour dialoguer avec l’architecture.
L’INTELLIGENCE AU LOCAL
« Produire à Montréal, c’est faire le choix de l’agilité », renchérit Denis. Les luminaires sont assemblés dans un bâtiment lumineux de la rue de Liège. Les postes sont organisés en cellules, avec des chefs d’équipe. Cette flexibilité, combinée à l’amélioration continue, permet une grande réactivité.
MARTIN GONZALEZ GODOY ET ANTHONY CARRE
« Depuis cinq ans, on a rapatrié plus de la moitié de nos approvisionnements. Chaque nouveau produit est pensé avec des matériaux locaux, recyclables et faciles à transformer. Produire ici, c’est plus rapide, plus logique, plus durable. »
LA GÉOMÉTRIE LUMINEUSE
Parmi ces collections, Tangram illustre avec brio cette géométrie lumineuse. Sa version Essential se distingue par ses larges sangles en PETG — offertes en plusieurs couleurs — qui soutiennent un cylindre de 8 pouces. Deux optiques sont proposées : diffuseur prismatique ou grille en nid d’abeille imprimée en 3D.
Issue de la même famille, pas moins de quatre déclinaisons Tangram ont été récompensées aux prestigieux Red Dot Awards 2023, dont la Tangram Trace, sacrée Best of the Best — la plus haute distinction du concours international de design.
COLLECTION TANGRAM
L’ŒIL DU SCOUT
Quant à la gamme Scout, elle explore la forme cylindrique dans sa plus simple expression. Sans joints visibles, ce luminaire au design épuré est offert en deux diamètres, trois longueurs et seize couleurs de tube. Mural, plafonnier ou suspendu, il s’adapte à une foule de contextes architecturaux.
À LA JONCTION DU RÊVE
Dans un tout autre registre, Junction élève l’éclairage suspendu à grande échelle à un niveau supérieur. Suspendu à la croisée de la forme et de la fonction, ce luminaire s’articule autour d’un mât central d’où rayonnent jusqu’à cinq bras orientables. Conçu davantage comme une plateforme que comme un objet statique, il permet aux prescripteurs de créer des installations lumineuses sur mesure — à la fois lustre graphique et constellation géométrique.
FAIRE FLEURIR LES IDÉES
Parce qu’un luminaire peut aussi évoquer la tendresse d’un geste ou la poésie d’un printemps, certaines idées naissent d’un simple élan partagé. Pensée comme un contrepoint plus doux à la rigueur minimaliste de Junction, Tulip insuffle une touche poétique et organique à l’espace intérieur. Sa silhouette délicate s’inspire de la fleur du même nom — de sa grâce, de ses couleurs, de sa façon d’émerger lentement pour illuminer le décor. C’est d’ailleurs au moment où les premières tulipes se pointaient le bout du nez que le processus de création s’est amorcé, porté par l’envie d’introduire une sensibilité florale dans l’univers du luminaire architectural. L’équipe, séduite par la douceur et la luminosité qu’évoque cette fleur, a imaginé trois diffuseurs inspirés de son cycle de vie : la semence, le bourgeon et la floraison.
À travers Tulip, dont le lancement est attendu pour juillet 2025, c’est tout un désir de reconnexion à la nature qui s’exprime — dans une langue résolument contemporaine, mais tout en finesse.
Diffuseurs SIGNATURE TULIP Bloom
SCOUT with Scout Accessories. From left to right: Scout Orb in Champagne, Scout Bell in Apricot Yellow, Scout Flare in Dynamic Blue.
01 TANGRAM TRACE AGAIN 02 CELESTE
L’INNOVATION COMME RÉFLEXE
Dans ce hublot de créativité, la recherche et développement est au cœur de tout. Chaque année, huit à dix nouveaux produits voient le jour — un rythme soutenu qui reflète le dynamisme et la rigueur de l’équipe. Ces créations tracent leur chemin dans le réel, comme les 1400 têtes de Celeste qui illumineront désormais la bibliothèque municipale d’Omaha, transformant une idée lumineuse en œuvre d’art.
« Nos luminaires ne se contentent pas d’éclairer, dit Denis Lavoie. Ils donnent une voix à l’espace. »
LUMIÈRE DURABLE, IDÉES VIVANTES
Chez Eureka, la matière n’est jamais neutre. Aluminium local, feutres acoustiques composé à 50 % (en fonction de poids) de polyéthylène recyclé : chaque matériau est choisi pour sa capacité à durer… et à renaître.
Car ici, on conçoit pour être désassemblé, repensé, recyclé. Un geste en accord avec la mission de l’entreprise : « donner aux designers d’éclairage le pouvoir de réinventer l’espace et de concrétiser leurs idées » — avec éclat, ajoutons-le !
ghauz.ca
Siège social / Sherbrooke
Année de fondation / 2024
Nombre d’employés / 5
Production locale / 100 % fabriquée au Québec
Matériaux et composantes d’origine québécoise / 70 %
Territoires desservis / Québec, reste du Canada
Ventes par région / Québec 100%
À Sherbrooke, Ghauz conçoit des canapés haut de gamme à la croisée de l’artisanat et du design contemporain, né d’un savoir-faire en rembourrage, où le mobilier devient prétexte à raconter une histoire — celle du Québec, celle de la matière, celle des mains qui façonnent.
Ghauz Canapé
Made in Québec
Cofondée par les frères Guilhem et Nathaël Gosselin, ainsi que par la conjointe de ce dernier, Naomi Chassé, Ghauz incarne une relève artisanale qui ne cherche pas à en faire plus, mais à faire mieux. Chaque pièce est conçue et fabriquée localement, avec une rigueur presque philosophique. Rien d’étonnant quand on sait que Guilhem a d’abord étudié la littérature et la philo avant de plonger dans l’univers du mobilier.
Guilhem raconte qu’il embarque dans l’aventure avec une volonté claire : créer des collections maison. L’objectif ?
Fabriquer à la main, avec soin, et affirmer une vision du design québécois — durable, enracinée, cohérente. Ce n’est pas un parcours linéaire, mais un entrelacs de forces complémentaires, d’héritages réinventés et d’une même fierté du travail bien fait.
Naît alors Ghauz — une manière de penser le canapé comme un espace de transmission. Chaque collection s’inscrit dans un dialogue entre mémoire du métier familial et modernité du design assumé.
Lignes épurées, textures durables, bois nobles et contreplaqué nord-américain : les matériaux sont choisis avec exigence, dans une logique de pérennité et d’élégance intemporelle.
TELLE UNE LANGUE MATERNELLE
Chez les Gosselin, le design se transmet comme une langue maternelle. C’est Nathaël, le grand frère — manuel, rigoureux, technicien en aéronef — qui reprend l’atelier de rembourrage fondé par leur père. Un lieu où l’on façonne, ajuste, peaufine.
À ses côtés, Naomi Chassé apprend le métier et développe une expertise en couture, redonnant à chaque finition toute sa noblesse. Leur père Gosselin, Bertrand, figure discrète mais essentielle, veille à la passation du savoir — transmis autant par le regard que par le geste.
Puis arrive Guilhem, le cadet, au parcours singulier : poète, philosophe, amoureux du mot juste autant que de la ligne juste. Ensemble, ils élèvent Rembourrage Gosselin au rang de référence en Estrie — alors que nombre d’ateliers ferment leurs portes, emportant avec eux des savoir-faire précieux. Un parcours qui devient un hommage à l'artisanat, et à sa pérennité.
DU CROQUIS À LA LIVRAISON
Avec une équipe de cinq personnes, Ghauz mise sur une production artisanale à taille humaine. Ce choix assumé permet de garder la main sur chaque détail — de la couture au confort, du croquis à la livraison. Dans un marché saturé par la standardisation, l’entreprise trace une autre voie : celle du bien faire, et du faire fièrement.
UN ÉCOSYSTÈME DE CONFIANCE
Ici, la création naît d’un écosystème profondément québécois, tissé de liens familiaux, d’amitiés et d’une vision partagée du design. Mettre en valeur le talent, le savoir-faire et la matière d’ici devient la pierre angulaire de chaque canapé.
L’atelier collabore étroitement avec Marc-Antoine Chrétien, architecte associé chez Matière Première Architecture à Magog, pour concevoir les collections, et fait appel à l’Atelier Vaste, à Montréal, pour l’ébénisterie. Le résultat ? Des pièces pensées pour l’espace domestique comme pour l’architecture, livrées avec soin à travers tout le Québec et le Canada.
«Marc-Antoine Chrétien, c’est l’ami du meilleur ami de mon frère, Dominic Chaussé, président de Nu Drom construction. Des amis, des amis d’amis qui deviennent eux mêmes des amis, une histoire d’amitié quoi ! On ne s’est pas recrutés, on s’est trouvés — autour d’un même désir de concevoir du sur-mesure, bien pensé et fabriqué ici, en Estrie.»
Imaginées de concert avec Matière Première Architecture, les collections Nübes et Masiv traduisent une volonté commune : concilier lignes contemporaines et exigence artisanale. Chaque modèle naît d’un dialogue entre design d’espace et mobilier, pensée formelle et savoir-faire local.
Les collections se distinguent notamment par la présence du chêne blanc. Travaillé avec rigueur et sensibilité, il devient signature visuelle autant que structurelle — une essence noble qui traverse chaque pièce comme une colonne vertébrale.
À SUIVRE…
À l’horizon de l’automne, Ghauz prépare une troisième collection signé Matière Première Architecture. Plus épurée, plus sobre, elle mettra en valeur l’élégance naturelle du bois dans des lignes volontairement minimalistes. Une série pensée pour traverser les styles et s’intégrer avec justesse dans des environnements variés — toujours avec la même exigence de qualité et de cohérence.
S’ANCRER POUR RAYONNER
Aux yeux des co-fondateurs, la croissance ici n’est pas une course, mais un prolongement naturel de ce qui est bien fait. Si la demande dépasse aujourd’hui les frontières de l’Estrie, l’ambition reste mesurée.
« Notre père est très fier de voir l’ampleur qu’a pris la petite shoppe qu’il avait fondé. Aujourd’hui, on se concentre d’abord sur une présence soutenue et reconnue au Québec et au Canada avant de croître trop rapidement et de perdre les fondements de notre production à échelle humaine. »
LE SOCLE DE DURABILITÉ
C’est dire que la durabilité n’est pas un argument marketing, mais la fondation sur laquelle repose la création chez Ghauz. Du bois franc au contreplaqué nord-américain, des textiles robustes à la fabrication locale, chaque décision est portée par une volonté de produire mieux et de produire ici, avec les ressources et les talents du Québec.
Formation de la main-d’œuvre, traçabilité des matériaux, longévité des pièces : tout participe d’une vision enracinée dans l’héritage familial et tournée vers l’avenir.
01, 02 COLLECTION NÜBES
PIERRE-LUC
RACINE Directeur général
LÀ OÙ LA RUE PORTE LEUR NOM
jaymar.co
Siège social et maison mère / Terrebonne
Année de fondation / 1956
Nombre d’employés / 150
Production locale / 100 % fabriquée au Québec
Matériaux et composantes d’origine québécoise / 35 %
Territoires desservis / Québec, reste du Canada, États-Unis
Ventes par région / Québec 77 %, reste du Canada 13 %, États-Unis 10 %
À Terrebonne, il y a une rue Jaymar. Une artère discrète du quartier industriel, baptisée ainsi parce que l’usine y était bien avant le reste. C’est dire à quel point cette entreprise fait partie du paysage au propre comme au figuré.
Depuis 1956, Jaymar fabrique des meubles résidentiels haut de gamme en misant sur un savoir-faire local, une production intégrée et une capacité d’adaptation remarquable. Sofas, modulaires, causeuses ou lits rembourrés : chaque pièce reflète un équilibre entre confort, durabilité et design sur mesure. Et derrière ce mobilier raffiné, plus de 150 collaborateurs veillent à chaque détail du rembourrage jusqu’aux coutures avec une maîtrise qui se transmet de génération en génération. FAUTEUIL PIVOTANT DISCOVERY
UNE CULTURE TISSÉE MAIN
Chez Jaymar, il n’y a pas de cloison entre ceux qui conçoivent et ceux qui fabriquent. Tous partagent le même toit — et souvent la même table à l’heure du dîner. « On est dans un véritable esprit de collaboration, explique Pierre-Luc Racine, directeur général. Les idées circulent librement — un “nous” collectif qui avance dans la même direction. »
UN SAVOIR-FAIRE VIVANT
Cette cohésion s’appuie sur l’ancienneté remarquable de plusieurs employés — certains sont là depuis 30, 40, voire 50 ans. Une mémoire vivante de l’entreprise, transmise par les regards, les mains, les échanges. Un savoir-faire artisanal en perpétuelle évolution, nourri autant par la tradition que par l’innovation.
UNE LEÇON D’HISTOIRE
George Reinitz fonde Jaymar dans un Québec encore peu industrialisé. Visionnaire, il installe son usine à Terrebonne bien avant que le quartier ne prenne forme — à tel point que la rue qui l’accueille aujourd’hui porte le nom de l’entreprise.
En 2013, le fleuron québécois est acquis par Daniel Walker, qui lui donne un nouveau souffle tout en restant fidèle à sa mission et son engagement envers la qualité de fabrication.
UN NOUVEAU LEADERSHIP
À la tête de Jaymar depuis 2023, Pierre-Luc Racine met à profit son expertise de CPA et son parcours en finance, notamment chez Bombardier. « Rapidement, j’ai vu le potentiel humain et manufacturier unique de cette entreprise. » Proche de son équipe comme du marché, il veille à ce que chaque meuble incarne l’essence Jaymar : un confort durable, pensé ici, pour ici.
LE SUR-MESURE COMME SIGNATURE
Ici, le mot « personnalisation » ne se limite pas au choix d’un tissu ou d’un coloris. Avec plus de 200 tissus, 50 cuirs et de multiples options de configurations — mécanismes motorisés, appuis-tête ajustables, confort sur mesure, accessoires intégrés — l’entreprise donne à chaque client la possibilité de façonner un meuble à son image.
UN ESPACE POUR FAÇONNER SON CONFORT
Dans la salle de montre de 10 000 pieds carrés, clients, détaillants et designers peuvent explorer les modèles, tester les assises,
discuter d’ajustements ou même proposer un recouvrement hors catalogue. La chaîne de production flexible permet une adaptation rapide, qu’il s’agisse d’un projet résidentiel classique ou d’une commande très spécifique, comme un canapé aux dimensions hors normes.
OUTILLER LES PROFESSIONNELS
En 2025, Jaymar lance un programme Trade dédié aux designers d’intérieur. Pensé comme un outil de collaboration, il offre des réductions exclusives, une trousse professionnelle (échantillons, catalogues), des visites en usine, ainsi que des rencontres avec les équipes. L’objectif : tisser des liens solides entre fabrication locale et design québécois.
UN RÉSEAU SOLIDEMENT IMPLANTÉ
Présent dans plus de 300 points de vente, Jaymar entretient un réseau solide de détaillants à travers le Québec, le Canada et les États-Unis. Ses collections sont offertes chez des partenaires majeurs comme JC Perreault, Germain Larivière, Tanguay et Setlakwe,
COLLECTION SUMMITX Le Mont Blanc en cuir haut de gamme
ainsi que dans de nombreuses boutiques spécialisées en Amérique du Nord. Des collections exclusives, comme la gamme Summit X offerte exclusivement chez JC Perreault au Québec, illustrent l’ancrage haut de gamme et local de la marque.
UN APPROVISIONNEMENT PLUS QUE LOCAL
Si l’usine Jaymar concentre 100 % de la conception et de la fabrication sous un même toit, c’est aussi parce que l’entreprise privilégie un écosystème local et maîtrisé. La grande majorité des fournisseurs et partenaires se situent dans un rayon de 20 kilomètres autour de Terrebonne. Bois massif, mousses, tissus ou composantes métalliques : chaque élément est sélectionné avec soin, dans un souci de qualité, de traçabilité et de collaboration durable. Détenant la certification Conçu et fabriqué au Québec de la LPDQ, Jaymar se dote ainsi d’une agilité remarquable face aux fluctuations du marché, une réduction significative des délais et une meilleure résilience dans un contexte économique en constante évolution.
L’EXCELLENCE ET LA RIGUEUR
Même les matériaux provenant de l’étranger (35% des matières premières) — comme certains cuirs italiens ou mécanismes américains — sont choisis pour leur excellence, puis intégrés avec rigueur dans le processus de fabrication.
PENSER DEMAIN
Face à un marché en mutation — acheteurs plus jeunes, attentes redéfinies, popularité croissante de l’achat en ligne — Jaymar mise sur l’agilité. Son usine permet de répondre rapidement à la demande tout en développant de nouvelles gammes : mobilier compact et multifonction, assises généreuses à l’esthétique minimaliste, et pièces hyper luxueuses conçues pour des clients d’exception.
DÈS LES PREMIERS BERCEMENTS
Pensée pour accompagner les premiers instants de la vie, la collection Jaymar BB allie originalité, qualité et durabilité. Elle propose désormais des fauteuils berçants inclinables, conçus pour offrir une expérience de confort inégalée. Que ce soit pour l’allaitement, l’heure du conte ou un moment de douceur partagé, ces fauteuils assurent un soutien optimal et une sécurité rassurante, permettant aux parents de savourer chaque instant avec leur enfant dans un cocon de bien-être.
HABITER AUTREMENT
Plus qu’un fabricant québécois de meubles, Jaymar se positionne comme un partenaire d’habitat, capable d’évoluer avec les modes de vie. Car demain, comme hier, le vrai luxe restera de se sentir bien chez soi.
FRANÇOIS-XAVIER
BONNEVILLE
Copropriétaire et Directeur général
MARC-ANTOINE
BONNEVILLE
Copropriétaire et Directeur commercial
L'ATELIER INDUSTRIEL
lepagemillwork.com
Siège social et maison mère / Rivière-du-Loup
Année de fondation / 1947
Nombre d’employés / 490
Production locale / 100 % fabriquée au Québec
Matériaux et composantes d’origine québécoise / variable Territoires desservis / Québec, Ontario, États-Unis
Lepage Millwork
Made in Québec
Ventes par région / Québec 20 %, Ontario 30 %, États-Unis 50 %
C’est dans le Bas-du-Fleuve que Lepage Millwork fabrique des portes et fenêtres en bois et bois-aluminium qui traversent les frontières et les générations. Héritière d’un savoir-faire enraciné dans la matière depuis 1947, l’entreprise familiale s’impose aujourd’hui comme un chef de file nord-américain du marché haut de gamme, tout en cultivant une culture profondément humaine.
Depuis la reprise par Guy Bonneville en 2002, et la transition vers ses fils François-Xavier et MarcAntoine, Lepage continue d’innover dans le bois ce matériau noble qui la distingue dans un secteur largement dominé par le PVC.
LES RACINES DE L’ADN
« En 2025, on a laissé le PVC derrière pour se concentrer sur ce qui nous fait vraiment vibrer : le bois. On était alors à la croisée des chemins, raconte MarcAntoine Bonneville. Pour rester à jour dans le marché compétitif du PVC, nous devions investir massivement. Nous avons préféré miser sur notre ADN : la durabilité, la chaleur, la matière. »
UN RETOUR DANS LE TEMPS
Fondée en 1947, l’entreprise prend un tournant en 2001 lorsque Guy Bonneville, entrepreneur manufacturier, en fait l’acquisition. Il y insuffle une croissance soutenue, passant de 50 à près de 400 employés.
En 2016, un voyage entre ses deux fils aligne les visions. L’année suivante, ils amorcent leur entrée : FrançoisXavier, ingénieur mécanique avec maîtrise en administration, et Marc-Antoine, détenteur d’un baccalauréat en comptabilité.
MAIN DANS LA MAIN
La transition se fait progressivement, avec méthode… et franchise : « On s’est donné le droit de rêver ensemble. Puis, les moyens de structurer la reprise — avec un consultant externe, un calendrier clair, et une volonté de se parler pour vrai. On a nommé les défis, accueilli les divergences d’opinions. »
Récompensée par un Prix de la relève entrepreneuriale en 2023, cette passation mène aujourd’hui FrançoisXavier à la direction générale, Marc-Antoine à la direction commerciale. Guy, maintenant retraité, reste tout près du bois… à travers une érablière familiale, clin d’œil aux racines.
LES RACINES AU FLEUVE
Basée à Rivière-du-Loup, avec une antenne à Palmer, au Massachusetts, Lepage dessert un marché nord-américain — du Québec à la Californie. Ici, esthétique architecturale et performance technique se rencontrent : formes architecturales, chaleur du bois, effet inside-out, essences nobles comme l’acajou et l’eucalyptus, couleurs de teintures et peintures développées sur mesure.
LE REGARD AU LARGE
Les ouvertures opérantes et coulissantes grand format, tout comme les fenêtres de style classique, illustrent cette volonté d'unir design en tout genre et performance.
Lepage Millwork élargit notamment son offre avec une nouvelle porte coulissante à panneaux multiples, conçue pour effacer les frontières entre intérieur et extérieur. Offrant une fluidité d’ouverture impressionnante et un rendu architectural hautement soigné, ce modèle modulable permet de créer des ouvertures spectaculaires sans compromettre l’esthétique ou la performance. Un lancement stratégique qui confirme l’expertise de la maison en matière de design sur mesure.
L’ATELIER INDUSTRIEL
Ici, l’expertise s’exprime à chaque étape de la fabrication, grâce à une intégration verticale complète — du bois brut jusqu’au produit fini. Une équipe de coloristes développe des teintes sur mesure, tandis que les unités de verre (thermos, trempé, laminé) sont principalement produites en interne. L’entreprise réaménage présentement son ancienne usine de PVC pour répondre notamment à la demande croissante de thermos de grand format. Cet équilibre entre personnalisation poussée, souci du détail et capacité manufacturière permet ainsi à Lepage Millwork de livrer des projets d’envergure, sans jamais compromettre son approche de proximité avec ses clients.
Car derrière chacun des produits, l’organisation évolue. L’entreprise investit dans l’automatisation et le réaménagement des postes de travail à valeur ajoutée, avec un objectif clair : valoriser le geste humain.
CULTIVER L’AVENIR, FORMER LE PRÉSENT
Ici, la fidélité des employés est un pilier fort. Certains ont cumulé plus de 50 ans d’ancienneté. Cette mémoire vivante est aujourd’hui transmise via l’Académie Lepage, qui forme les recrues aux bases du métier — de l’ébénisterie à la lecture des plans.
Un enjeu clé alors qu’une vaste vague de départs se profile : « On a 200 personnes qui forment le cœur de l’organisation et qui partiront à la retraite d’ici 5 à 10 ans. On a donc investi dans l’automatisation, oui, mais aussi dans la formation. Pour nous, technologie et savoir-faire vont main dans la main. »
LES GAULOIS VS LES ROMAINS
Leur approche se démarque dans un marché dominé par les Américains : « On a le volume des grands, mais on garde la personnalisation des petits. C'est notre équilibre, paradoxal... mais assumé. »
Si Rivière-du-Loup est parfois perçue comme en marge des grands centres, Marc-Antoine Bonneville y voit au contraire un véritable levier. Un terreau fertile où le savoir-faire s’enracine depuis des générations.
LA SAUCE LEPAGE
« Nous comptons sur des talents incroyables, autant dans nos usines qu’au sein de l’administration. Une histoire manufacturière riche, qui cultive la rigueur et la polyvalence. Un réseau de distribution solide. Et
surtout, des relations durables s’appuyant sur une confiance mutuelle inébranlable. »
Cette culture locale, conjuguée à une vision ouverte sur le monde, donne naissance à une équation rare : celle d’une entreprise capable de marier performance industrielle et personnalisation authentique.
« C’est vrai que 70 % de notre clientèle est anglophone, mais notre manière de faire parle d’elle-même. Elle séduit, elle fidélise. Et elle vient d’ici. »
UNE FIERTÉ SANS FRONTIÈRES
Rayonner bien au-delà des rives du SaintLaurent — sans jamais perdre son accent local : telle est la fierté signée Lepage Millwork.
« On est fiers de ce qu’on construit ensemble. Chacun porte une part de l’histoire. Chaque jour, c’est toute une famille qui avance, unie. »
Matériaux et composantes d’origine québécoise / 80 %
Territoires desservis / Québec, reste du Canada, États-Unis
Ventes par région / Québec 95 %, États-Unis 5 %
Depuis plus de 30 ans, Loeven Morcel incarne la rigueur et l’audace du mobilier sur mesure à Montréal. Sous la gouverne complice d’Éric Daigle, président et actionnaire majoritaire depuis 2023, et de Dirk Lindert, co-propriétaire et contremaître de l’atelier depuis 2010, l’entreprise continue de hisser l’ébénisterie architecturale au rang d’art appliqué — entre passion du bois, design d’exception et fabrication 100 % locale.
Loeven Morcel
Made in Québec
C’est dans un atelier de 17 000 pi², au cœur du quartier Rosemont, que prend forme l’excellence signée Loeven Morcel. Fondée en 1991 par Alain Morcel et Frédéric Loeven, l’entreprise s’est forgée une réputation sans faille dans l’univers du mobilier haut de gamme sur mesure. Une réputation qui, selon Éric Daigle, repose sur une promesse simple ? pousser le sur-mesure au-delà des limites de la compétition.
PROJET NORTHCREST
LA MAÎTRISE DE SON ART
« Tout est fait à l’interne », souligne-t-il. « Conception, production, finition, installation. Aucun maillon ne sort de l’atelier. Et ça change tout. » Ici, pas de sous-traitance ? chaque pièce est dessinée, taillée, assemblée et peaufinée dans les règles de l’art, avec un souci constant de cohérence. Un modèle rare, qui permet un contrôle de qualité absolu — et qui attire les projets les plus ambitieux, comme le spectaculaire Nordelec, signé MXMA, où l’ébénisterie occupe une place centrale.
UN PROJET MANIFESTE
Parmi les projets phares de Loeven Morcel, le condominium Le Nordelec se distingue par sa transformation en un véritable chalet urbain. Réalisé avec MXMA Architecture & Design, ce projet a permis de métamorphoser deux unités résidentielles en un espace chaleureux et sophistiqué.
L’ébénisterie sur mesure, notamment l’utilisation d’eucalyptus fumé, confère une ambiance feutrée et élégante, illustrant la capacité de l’atelier à allier design contemporain et matériaux nobles.
« On a vraiment pu pousser nos limites sur ce projet-là, raconte Éric Daigle. L’ébénisterie n’était pas un ajout — c’était la base du concept. Chaque ton de bois avait un rôle à jouer dans l’atmosphère. »
STRUCTURER LA NARRATIVE
Ici, l’ébénisterie devient structure narrative : elle guide la lumière, module les perspectives, impose un rythme à l’espace. Des bibliothèques intégrées aux panneaux muraux jusqu’aux meubles de cuisine, tout a été pensé comme un tout cohérent. Le choix de l’eucalyptus fumé, avec ses reflets profonds et son grain subtil, ajoute une touche de noblesse et de chaleur discrète — signature de Loeven Morcel.
FABRIQUÉ À MONTRÉAL
Du noyer au cerisier, en passant par l’eucalyptus fumé, les bois nobles sont à l’honneur dans l’atelier — mais c’est le chêne blanc qui vole aujourd’hui la vedette. Très prisé des architectes, designers et clients, il séduit par sa neutralité chaleureuse et sa polyvalence. Ces essences raffinées s’harmonisent à des laques colorées et des finitions soignées. Et tout est pensé et fabriqué à Montréal, livré avec une conscience artisanale et une rigueur industrielle.
FORMER LA RELÈVE LOCALE
Transmettre le savoir-faire est une mission à part entière. Ici, la relève se forme au contact du bois, guidée par l’expérience. « On a la chance d’être voisins de l’École du meuble de Montréal, souligne Éric Daigle. Chaque année, on accueille des groupes en visite — et souvent, ça se poursuit avec des stages, puis avec des embauches. Rien ne vaut l’expérience sur le terrain. »
01, 02 PROJET DE LA ROTONDE Mandat : réaliser le mobilier sur mesure (chêne blanc et eucalyptus fumé) pour un condominium de l’Île-des-Sœurs. Conception de Vincent Boyer (2021).
03, 04 PROJET NORDELEC Mandat : concrétiser la vision des architectes en fabriquant du mobilier sur mesure, pour transformer deux unités résidentielles en chalet urbain. Conception par MXMA Architecture & Design (2024).
L’HÉRITAGE DU MÉTIER
Chez Loeven Morcel, le bois se transmet. Éric Daigle en est la preuve vivante ? urbaniste de formation, il découvre l’ébénisterie « par passion, par les mains », d’abord dans le garage familial. Il loue ensuite un coin d’atelier chez Alain Morcel avant de devenir associé en 1999, puis actionnaire majoritaire. Aujourd’hui, avec son vice-président Dirk Lindert, il dirige une équipe d’une vingtaine d’artisans, tous polyvalents, sensibles aux méthodes maison et animés par une quête d’excellence.
OH! SURPRISE!
En 2020, l’entreprise lance OH Mobilier — une collection de meubles aux lignes épurées, entièrement conçue et fabriquée à Montréal. Tables de chevet, bureaux de travail, commodes ? chaque pièce de la collection est personnalisable à souhait et pensée pour conjuguer accessibilité, rigueur et qualité artisanale.
Prêt à éclore en mars 2020, le projet se heurte à la pandémie et à une vague de rénovations qui mobilise l’atelier pendant deux ans. Aujourd’hui, OH Mobilier reprend son envol. Prototypes prêts, images en circulation, site transactionnel en ligne ? l’équipe maintient le cap sur ses valeurs ? approvisionnement local, production maison, savoir-faire d’ici.
DE NOS FORÊTS À NOS MAISONS
Chez Loeven Morcel, chaque planche a une histoire, chaque projet, une signature. Loin des tendances éphémères, l’atelier trace depuis plus de trente ans une trajectoire en filigrane, façonnée de gestes sûrs, de convictions profondes et d’un attachement indéfectible à Montréal. Dans ce paysage de textures et de matières, le bois ne ment pas — et la réputation non plus.
DÉPLOYER SES BRANCHES
01, 02 PROJET NORTHCREST
Mandat : concevoir et fabriquer une cuisine, un lambris ainsi que du mobilier intégré pour une résidence à Montréal (chêne blanc et laque blanche). Design par Cathlin Stothers (2023).
03 ATELIER 04, 05 COLLECTION OH 02
« Notre réputation nous précède depuis déjà 30 ans, souligne Éric Daigle. Nous sommes fiers de collaborer étroitement avec la communauté de designers et d’architectes d’ici, et souhaitons nous y enraciner encore davantage — en participant plus activement à la vie de cette industrie locale, si vivante et en pleine effervescence. »
Et tant que le bois parlera aux mains — ce bois issu de nos forêts, mémoire vivante du territoire — Loeven Morcel continuera d’en faire écho.
FRANÇOIS ST-PIERRE
Co-propriétaire & Vice-président ventes
À MÊME LES RÊVES, LA MAIN DE L’ARTISAN
Literie Laurier
literielaurier.com
Siège social et maison mère / Montréal
Année de fondation / 1938
Nombre d’employés / 45
Production locale / 100 % fabriquée au Québec
Matériaux et composantes d’origine québécoise / 65 %
Territoires desservis / Québec, reste du Canada, États-Unis
Ventes par région / Québec 60 %, reste du Canada 15 %, États-Unis 25 %
Depuis 1938, Literie Laurier conçoit des matelas et sommiers sur mesure avec une rigueur artisanale enracinée au Québec. Dirigée par François
St-Pierre, petit-fils du fondateur et son partenaire
Denis Benoit, l’entreprise incarne une continuité rare, à la fois enracinée et tournée vers l’avenir.
Made in Québec
Des modèles classiques au tout premier matelas ajustable sans base mécanique, chaque produit est fabriqué à la main dans l’usine d’Anjou, au service de projets commerciaux en collaboration avec les architectes et designers, d'hôtels-boutiques et de grandes marques maison ainsi que par sa collection unique nommée Harlequin™.
COLLECTION HARLEQUIN™ Virtuose
UNE HISTOIRE COUSUE MAIN
L’histoire de Literie Laurier prend racine en 1938, dans la maison de Roméo Gauthier et de son épouse, à Rosemont, où les premiers matelas sont patiemment confectionnés à la main. En 1945, l’entreprise artisanale prend de l’ampleur : la production est relocalisée dans un bâtiment commercial, marquant un premier tournant. Au début des années 1950, Lucien St-Pierre se joint à l’aventure et en fait l’acquisition. En 1956, son fils Claude le rejoint à son tour pour poursuivre le développement des activités.
UN HÉRITAGE PARTAGÉ
Dans les années 1990, François St-Pierre rejoint l’entreprise familiale, animé par une formation en administration et l’envie de la faire évoluer. À la même époque, Denis Benoit œuvre chez Matelas Martin, l’entreprise de son oncle. Le courant passe : vision partagée, forces complémentaires. En 1995, ils s’associent, font l'acquisition des deux entreprises, fusionnent les opérations et c'est à ce moment que la synergie s'enclenche avec l’ambition de marier flexibilité artisanale, croissance et excellence.
LE VENT DANS LES VOILES
En avril 2023, l’entreprise double sa capacité de production avec une nouvelle usine — projet structurant, soutenu par des investissements majeurs en machinerie et automatisation. « Même après toutes ces années, on a encore l’énergie de se dépasser, lance François St-Pierre. Ce n’est pas une question d’âge. C’est une question de passion. »
LE LUXE DU SUR-MESURE
Matelas ronds, formats spéciaux, modèles de marques privées pour le réseau des détaillant de meubles, les résidences universitaires ou les chaînes hôtelières : Literie Laurier est synonyme de flexibilité. Chaque matelas est fabriqué à la main, sans sous-traitance. « Il faut dix-huit paires de mains pour produire un seul matelas », souligne Marie-Josée Tessier. Couturières, emballeuses, coupeurs, assembleurs : ce sont une quarantaine d’employés qui veillent à chaque étape.
Du côté des matériaux, l’entreprise mise sur la durabilité et le confort : laine, coton, latex naturel, crin de cheval, soie, coton bio. Plusieurs modèles sont certifiés écoresponsables, et des initiatives concrètes visent à recycler retailles et emballages.
UNE RELATION INTIME
Qu’ils s’adressent à un hôtelier, un marchand de meubles, un designer, un architecte pour un projet commercial, François, Denis et l'équipe cultivent le même réflexe : l’écoute. « On fabrique pour des gens. Il faut comprendre leur réalité, leurs besoins, leur usage. »
DERRIÈRE LES PLUS BELLES ADRESSES
Si Literie Laurier œuvre souvent dans l’ombre, son empreinte est bien visible dans les plus beaux projets d’ici et d’ailleurs. Depuis plus de dix ans, l’entreprise est le fournisseur officiel du Groupe Germain, fabricant sur mesure les matelas de tous ses hôtels, brodés du logo de la marque.
COLLECTION HARLEQUIN™ Pierrot
« On est dans plus de 40 projets d’hôtels boutiques — Birks, Mount Stephen, le Capitole de Québec, l’Hôtel St-Paul… Et toujours dans une logique de confort durable », précise Marie-Josée.
Meubles Re-No, Mobilier Avant-Scène, Home Société (Must, Maison Corbeil, Jardin de Ville), la Galerie du Meuble, Maison Lipari… toutes ces bannières québécoises s’appuient aussi sur le savoir-faire de Literie Laurier, souvent en marque blanche. Une discrétion assumée — et gagnante.
LE CONFORT EN MOUVEMENT
Portée par cette même exigence de qualité, la collection de matelas ajustables Harlequin™ voit le jour en 2007 grâce à un partenariat exclusif avec un inventeur européen. Elle devient la seule marque nord-américaine à proposer un matelas ajustable avec technologie intégrée — sans base mécanique ni composantes visibles. Brevetée mondialement, cette innovation permet à n’importe quel lit, même très design, de devenir un espace de repos ajustable.
UNE RENCONTRE, UN DÉCLIC
C’est lors d’un échange avec Tony Masecchia, fondateur d’AD Waters (voir article page 14), en 2015 que François saisit le potentiel d’un déploiement aux États-Unis. Pendant deux heures, lunettes retirées, il reste suspendu aux paroles de l’homme d’affaires. « Je l’ai écouté me parler d’un plan d’expansion aux États-Unis et, en quittant, j’ai appliqué à la lettre la recette partagée », nous confie-t-il.
AU-DELÀ DES FRONTIÈRES
Lancée la même année, Harlequin™ devient alors le vecteur de croissance de l’entreprise sur le marché américain. Aujourd’hui distribuée dans 23 États et soutenue par une équipe de vente de neuf agents manufacturiers, la marque couvre la côte Est, le Midwest et la côte Ouest — du Maine vers la Floride, du Michigan vers le Nouveau-Mexique, de San Diego à Washington.
Contrairement aux circuits classiques, Harlequin ne se vend pas chez les détaillants de matelas, mais dans les boutiques de mobilier contemporain milieu à haut de gamme : Copenhagen Living (Arizona, Texas), Clive Daniel (Naples, Sarasota), Sklar Furnishings (Boca Raton), DDC Design (New York), Lawrance Furniture (San Diego), Chuck Wells (Denver)... autant d’enseignes qui misent sur cette technologie québécoise pensée pour un sommeil mieux adapté à la vie moderne.
UNE CULTURE D’ADAPTATION
Aujourd’hui, Literie Laurier conjugue artisanat, agilité et ambition. Avec Harlequin™, elle rayonne aux quatre coins de l’Amérique du Nord. Avec ses collections en marque blanche, elle signe le confort de grandes maisons et d’hôtels de renom. Et avec ses racines bien ancrées, elle reste fidèle à l’essentiel : offrir du sur-mesure, du durable, du vrai.
« Notre ADN, c’est la passion de bien faire, confie François St-Pierre. Et honnêtement… on dort tous mieux là-dessus. »
mreno.com
Siège social et maison mère / Montréal
Année de fondation / 1961
Nombre d’employés / 25
Production locale / 80 % fabriquée au Québec
Matériaux et composantes d’origine québécoise / 75%
Territoires desservis / Québec, reste du Canada, États-Unis
Meubles RE-NO
Made in Québec
Ventes par région / Québec 80 %, reste du Canada 10 %, États-Unis 10 %
Derrière une façade discrète du quartier Hochelaga se cache un monde insoupçonné — un monde de courbes maîtrisées, de textures nobles et de créations façonnées avec l’œil et la main.
Depuis 1961, Meubles RE-NO donne corps aux intérieurs québécois avec une constance remarquable : celle du beau bien fait, enraciné, durable.
Chaque pièce y est construite comme autrefois — sur des bases d’érable massif, gage de stabilité et de savoir-faire transmis. Mais loin de se cantonner à la tradition, l’entreprise tisse aussi, depuis plus de 40 ans, un dialogue complice avec les plus grandes maisons européennes du design telles que Fiam Italia, Flou, Kartell, puis avec les marques locales les plus réputées, de Trica à Huppé en passant par Mobican. Une conversation entre matière locale et lignes d’ailleurs, qui fait de Meubles RE-NO une adresse singulière, entre héritage et innovation.
CHRISTIAN MASSICOTTE Co-propriétaire
STÉPHANE MASSICOTTE Co-propriétaire
LE DERNIER DES MOHICANS
UNE HISTOIRE DE FRATRIE
L’histoire débute à Sainte-Mélanie, dans le comté de Joliette, où Noël, artisan-ébéniste, transmet sa passion du bois à son fils aîné
René. Ensemble, ils unissent leurs prénoms et leur savoir-faire pour fonder RE-NO. À leurs débuts, ils fabriquent des bancs d’église et des pupitres scolaires, marquant les premiers jalons d’une entreprise familiale enracinée dans la tradition.
Trois générations plus tard, Stéphane et Christian Massicotte, petits-fils de Noël, dirigent l’entreprise, aujourd’hui reconnue pour son approche design. Leur force ? Une complicité fraternelle et une vision commune : honorer les racines tout en embrassant l’avenir.
UNE FAMILLE, UNE MISSION
Stéphane a littéralement grandi dans l’atelier. « Je balayais, j’observais, j’apprenais. À 18 ans, mon père m’a proposé de passer de l’arrière-scène à la salle de montre, et j’y ai vraiment trouvé mon compte. » C’est sans surprise, quand on sait à quel point Stéphane carbure au contact humain.
Christian, lui, a suivi un parcours en administration, complété par un MBA, avant de revenir au bercail, fort d’expériences variées dans d’autres secteurs.
« Christian gère davantage la salle de montre, et moi l’atelier. Mais notre partage est fluide. On forme une grande famille avec nos employés, et c’est ma plus grande fierté. »
UN ATELIER QUI DURE
Dans l’atelier de l’avenue Charlemagne à Montréal, le temps a façonné une équipe tissée serrée. Plusieurs y travaillent depuis 30, 40, parfois même 45 ans. « On connaît les familles, les enfants, les histoires. Ce sont des visages qui incarnent nos valeurs, celles de contribuer concrètement au bien-être de nos gens », confie Stéphane. Ici, la transmission se poursuit entre couturières, rembourreurs et menuisiers. Le savoir-faire se transmet dans les gestes, les regards, les silences. Près de la moitié du mobilier présenté y est fabriqué sur place, dans un esprit artisanal soigneusement préservé.
DU BOIS, DU VRAI
« En 64 ans, notre manière de fabriquer n’a pas changé. On affine les détails, on ajuste les finis… mais la qualité reste la même », souligne Angéline Lapointe, designer-maison et instigatrice de la collection signature cosignée par Meubles RE-NO et Angéline Studio.
Leur matériau fétiche ? L’érable massif. C’est la base discrète mais essentielle de presque toutes leurs structures, pensées pour durer. La mousse, les coutures, les tissus : chaque détail est conçu pour traverser les années avec grâce.
UN ACCUEIL PERSONNALISÉ
La salle de montre s’étale sur trois étages, avec plus de 25 000 tissus, cuirs et matériaux de finition. « Ce qui fait la différence chez nous, c’est l’écoute, affirme Stéphane. C’est notre capacité à comprendre des besoins parfois très précis, très personnels, et à y répondre avec doigté. Ça nous anime depuis toujours. »
SALLE DE MONTRE
UN CONFORT ADAPTÉ
Ici, rien n’est figé. Une dame plus petite requiert un bureau de travail ? On lui conçoit une version à sa taille, moins profonde et plus discrète. Cinq frères et sœurs retraités aux enjeux de santé variés ? On leur fabrique cinq fauteuils identiques d’allure, mais ajustés sur mesure, chacun selon son confort. Et avant même de poser le tissu, on vous appelle pour un test confort et les derniers ajustements, comme un dernier mot soufflé au creux du fauteuil.
AU CARNET DES CONNAISSEURS
Chez Meubles RE-NO, on partage avec les designers québécois un même credo : du beau, du durable, du juste. « Et c’est plus de 95 % de nos clients qui reviennent nous voir. C’est la meilleure preuve du lien de confiance tissé par notre équipe dévouée », souligne Angéline Lapointe.
UNE COLLECTION-MAISON
C’est Angéline qui signe la nouvelle collection maison, une ligne exclusive aux formes arrondies, contemporaines, 100 % conçue et fabriquée à Montréal, avenue Charlemagne, dans Hochelaga.
Parmi les modèles phares : le canapé Avène, le lit Nébul, les poufs Morille. Chaque pièce en rondeur est personnalisable, jusque dans les moindres détails. S’y greffent deux carpettes, dessinées par la designer.
OUVRIR LA MAISON À L’INTERNATIONAL
Si Meubles RE-NO est profondément ancré à Montréal, sa curiosité l’a mené loin. Dès les années 80, les frères Massicotte visitent le Salone del Mobile à Milan. C’est là que naissent les liens — devenus de vraies amitiés — avec les dirigeants de Fiam, Saba, Bontempi, Nicoline, Kartell et Flou.
Aujourd’hui encore, ces relations humaines perdurent, nourries par des visites régulières de l’autre côté de l’océan, tous les deux ou trois ans, comme une source d’inspiration continue et d’importations soigneusement renouvelées.
PARTAGER SON HISTOIRE
À l’heure où la production bon marché s’impose un peu partout, Meubles RE-NO fait un pari clair : continuer à fabriquer ici, maintenir ses standards de qualité, valoriser le métier et les gens qui le portent.
« On est peut-être les derniers Mohicans, plaisante Stéphane. Mais on y croit. Parce que derrière chaque meuble, il y a une histoire d’ici. Une famille d’ici. Une fierté d’ici. Et ça, ça donne réellement du sens à nos vies. »
Matériaux et composantes d’origine québécoise / Rinox 98%, Rialux 60%
Territoires desservis / Québec, reste du Canada, États-Unis
Ventes par région / Québec 50 %, reste du Canada 45 %, États-Unis 5 %
À travers ses deux marques phares, Rinox et Rialux, le Groupe Rinox s’impose comme une force tranquille de l’industrie manufacturière québécoise. Béton haut de gamme pour l’aménagement paysager et la maçonnerie chez Rinox, revêtements d’aluminium innovants chez Rialux — l’ensemble forme un écosystème pensé pour les réalités d’ici.
Deux marques, un même ADN : production locale, esthétique inspirée du territoire, et volonté d’offrir des matériaux durables, beaux et bien conçus pour les projets d’aujourd’hui et de demain.
RIALUX_TIAGO SIENNA LOTIS GRANDE COQUILLE
UN PEU D’HISTOIRE
Fondé en 1997 par Horacio Correia et Rosa Ciccarello, Rinox repose sur une passion pour les produits en béton de haute qualité, offrant des dalles, des briques, des pierres et des murs de soutènement, avec une volonté inébranlable d’innover. Aujourd’hui, leurs enfants — Bobby, Maria, Jessye et Sabrina — assurent la relève. « Très jeune, on baignait déjà là-dedans, raconte Bobby Correia. On vivait les lancements autour de la table à manger, on accompagnait nos parents à l’usine. »
LA SECONDE GÉNÉRATION
Aujourd’hui, Bobby dirige l’entreprise aux côtés de Maria, Jessye et Sabrina avec l’assurance tranquille de ceux qui connaissent la maison sur le bout des doigts. Ensemble, ils prolongent la mission de leurs parents : innover, sans jamais perdre le lien au territoire.
À DEUX, C’EST MIEUX
En 2019, la création de Rialux — spécialisée dans les revêtements d’aluminium performants — vient compléter l’offre du Groupe dans le bâtiment voisin à Terrebonne.
Les deux marques partagent des palettes coordonnées, simplifiant le travail des designers, architectes et autoconstructeurs.
RINOX_AVA Charbon cendré, beige oka & caviar
FAMILLE CORREIA : Maria Correia, Sabrina Correia, Horacio Correia, Rosa Ciccarello, Jessye Correia, Bobby Correia
LE BÉTON REPENSÉ
Depuis plus de 25 ans, Rinox fait figure de pionnier dans l’univers du béton design. Gammes de maçonnerie intégrant 30 % de matériaux recyclés, exceptionnels pavés perméables de haute qualité comme la collection Ava… l’entreprise innove sans jamais se déconnecter de ses racines locales.
À LA CROISÉE DES CONTINENTS
La brique Clayden incarne bien l’ADN de la maison : un look européen raffiné, pensé et fabriqué ici avec les performances exigées par les projets actuels. Une façon élégante de revisiter la tradition par l’innovation.
Les textures patrimoniales de l’héritage bâti du Vieux-Montréal, par exemple, sont émulées avec des matériaux fabriqués, conservant ainsi son caractère unique tout en corrigeant les défis de la pose traditionnelle: formats plus précis, angles maîtrisés, meilleure uniformité. Une façon d’allier respect de l’histoire et efficacité d’aujourd’hui.
LE CHOIX DU LOCAL
Chez Rinox, l’approvisionnement local n’est pas qu’une priorité — c’est un principe fondateur. À preuve, l’entreprise fait partie des seuls fabricants à utiliser la poudre de ciment GS à faible empreinte carbone, produite par Ciment Québec à Saint-Basile, près de Québec.
Une telle traçabilité reste rare dans l’industrie. Ici, l’ancrage québécois se vit à chaque étape. « Si 98 % de la matière première provient du Canada, ce sont 100 % des opérations de transformation qui sont réalisées à Terrebonne. » Une manière concrète de construire mieux, en misant sur la proximité, la transparence et la durabilité.
L’ALUMINIUM AUX ACCENTS QUÉBÉCOIS
Du côté de Rialux, le design s’inspire des textures, teintes et atmosphères du paysage québécois. Les collections Timberland, Tiago et Bolton, propose dix teintes inpirées d’essences de bois nobles, telle que le cèdre naturel de nos forêts des Laurentides.
Le modèle Bolton, plus contemporain, répond à la tendance farmhouse moderne — un style prisé autant ici qu’aux États-Unis, notamment dans les projets résidentiels haut de gamme.
PROXIMITÉ, CONTRÔLE ET EXCELLENCE
Si l’aluminium brut est importé, 40 % des matières premières proviennent du pays. Tout le reste — de la finition à la texturation — est réalisé à Terrebonne, dans l’usine voisine. Une proximité qui nourrit l’agilité, la qualité, et le service.
RINOX_STRIATO Brume / NOLITA Husky
RIALUX_BOLTON Gris chêne / RINOX_LOTIS GRANDE Coquille
Toujours à l’écoute des architectes, le groupe développe ses collections à partir d’idées ou d’esquisses venues du terrain. « Notre force, c’est d’être très réactifs. Une discussion avec un concepteur peut littéralement donner naissance à une collection », explique Bobby.
C’est ainsi qu’ont vu le jour des gammes les nouveautés Rinox, Striato et Nolita, des murets de soutènement aux textures singulières, nées d’idées, d’esquisses ou même de photos partagées par des architectes.
INNOVER INSIDE/OUT
Une équipe interne R&D, en lien avec des ingénieurs maison, transforme ces idées en produits concrets. Du premier croquis aux tests rigoureux (gel/dégel, abrasion, résistance), chaque produit est mis à l’épreuve avant de passer en production.
OUTILLER LA CRÉATION
Afin de simplifier le travail des concepteurs et stimuler l’inspiration, Rinox et Rialux ont développé, en collaboration avec la firme Lightbeans, un outil de design virtuel aussi puissant qu’intuitif. Grâce à cette plateforme interactive , architectes et designers peuvent visualiser en temps réel l’effet de la lumière naturelle ou artificielle sur les textures, les matériaux et les agencements.
Ce rendu ultra-réaliste, ajustable selon l’heure du jour ou les conditions d’éclairage, permet de tester différentes combinaisons de produits, de teintes et de finis — sans quitter l’écran. Résultat : un gain de temps considérable en amont des projets, une meilleure communication avec les clients… et surtout, une création plus fluide, plus libre, mieux ancrée dans la réalité des usages.
PENSER GLOBAL, BÂTIR LOCAL
Aujourd’hui, les produits Rinox et Rialux rayonnent au Québec, en Ontario, dans l’Ouest du Canada et dans sept États américains. « Qu’il s’agisse de projets institutionnels, commerciaux ou résidentiels, notre objectif est clair : offrir une solution complète, du choix des matériaux jusqu’à la pose. Un véritable one-stop shop pour les professionnels. »
Comme le béton qu’ils façonnent et l’aluminium qu’ils transforment, les liens que Rinox et Rialux tissent avec leur milieu sont faits pour durer — solides, souples et résolument tournés vers l’avenir.
Ventes par région / Québec 90 %, Ontario 8 %, Maritimes 2 %
De la Mauricie à la Montérégie, la fenestration québécoise rayonne avec un éclat renouvelé. À Shawinigan, Shalwin, fabricant et installateur de solutions clé en main, déploie 70 ans d’expertise. À Richelieu et Saint-Hyacinthe, Prévost Architectural — manufacturier et spécialiste du développement de produits et de la distribution depuis plus de 65 ans — incarne un fleuron bien de chez nous. Deux forces distinctes, réunies aujourd’hui sous la bannière du Groupe Champagne portée avec clarté et ambition par sa co-présidente Alexandra Champagne.
UNE RELÈVE BIEN ANCRÉE
Avocate de formation, Alexandra Champagne ne se destinait pas d’emblée à reprendre l’entreprise familiale, propriétaire de sociétés québécoises et employeur de plus de 500 Québécois. Mais le fil de la transmission s’est naturellement tissé. Aujourd’hui, elle incarne une nouvelle génération de leadership — avec la fougue de la jeunesse, un sens inné de l’entrepreneurship et la force d’un héritage qui ne s’essouffle pas.
« Au Groupe Champagne, nous croyons à la force d’un modèle québécois intégré. Nous sommes présents dans l’industrie de la fenestration depuis 38 ans, notre ambition est d’y jouer un rôle clé pour les 50 prochaines années. »
SEPT DÉCENNIES D’EXPERTISE
Fondée à Shawinigan il y a 70 ans, Shalwin est une pionnière de la fenestration haut de gamme. Acquise par Gilles Champagne il y a 38 ans et dirigée par Gary Roy pendant 35 ans, l’entreprise s’est imposée dans les projets résidentiels et multirésidentiels d’envergure à travers le Québec. Elle fabrique, assemble, installe — et innove. Ses produits sur mesure s’intègrent aussi bien dans l’architecture contemporaine que dans les résidences de prestige, avec un souci constant de performance énergétique, de finition et de design.
Sous la direction du successeur de Gary Roy, Patrick Guay, depuis deux ans, Shalwin mise sur la personnalisation, la rigueur opérationnelle et la proximité client, tout en étant fidèle à ses valeurs : Plaisir. Performance. Bienveillance.
PRÉSERVER UN FORT HÉRITAGE
Quand le Groupe Champagne a acquis Prévost Architectural en octobre 2024, il ne s’agissait pas seulement d’une expansion stratégique. Pour la famille Champagne, il était essentiel que cette entreprise emblématique demeure entre des mains québécoises. Pour incarner cette relance, elle a nommé à la direction générale Pierre Saint-Laurent, un collaborateur de longue date.
« Notre rôle est aussi de redonner à Prévost ses lettres de noblesse, souligne Alexandra Champagne. C’est une entreprise qui a marqué le paysage de la fenestration au Québec par la création de produits innovants et d’avant-garde, mis en marché avec la qualité de ses services — et elle a encore beaucoup à offrir. »
UNE CULTURE COMMUNE
Au-delà des expertises, Shalwin et Prévost partagent une même culture du travail bien fait, de l’innovation responsable et de l’engagement envers les communautés. Cette approche humaine se reflète dans la fidélité des équipes : plusieurs employés cumulent 20, 30, voire 50 années de service.
Ici, l’engagement communautaire est aussi central, comme en témoigne l’implication de Shalwin en éducation et dans le sport local — une salle de sport d’une école primaire porte même son nom.
UN APPROVISIONNEMENT ENRACINÉ
L’ancrage local passe aussi par le choix de fournisseurs et collaborateurs. Le Groupe privilégie l’approvisionnement québécois et canadien, tout en favorisant les collaborations à long terme avec des partenaires de proximité. Un modèle intégré, centré sur les gens, pensé pour durer.
Chez Shalwin, l’aluminium, le verre et la quincaillerie sont tous approvisionnés au Québec. Ce sont des pratiques écoresponsables comme celles-ci qui ont permis à l’entreprise d’obtenir la prestigieuse certification LEED pour l’ensemble de ses produits destinés aux projets institutionnels, commerciaux et multirésidentiels.
HONORER SES VALEURS
Du côté de Prévost, l’aluminium est également d’origine locale, tandis que la quincaillerie, hautement spécialisée, provient des États-Unis et de l’Europe. L’entreprise fait aussi appel à une multitude de fournisseurs québécois, partenaires clés dans la conception et la fabrication de produits uniques, exigeant un savoir-faire spécialisé pour répondre à des besoins hors norme. Tous les produits sont certifiés, offrent des performances énergétiques inégalées et se distinguent par leur grande facilité d’installation, reconnue par les professionnels du métier.
« Le Québec, et particulièrement la Mauricie, possède une industrie de l’aluminium puissante. S’approvisionner localement — c’est une manière concrète d’honorer nos valeurs et de bâtir un avenir solide, à partir de ce que nous avons de meilleur. »
LA LUMIÈRE EN SAVOIR-FAIRE
Au sein du Groupe Champagne, l’innovation est considérée comme un levier stratégique de performance et de différenciation. Chez Prévost, une équipe interne de recherche et développement — composée de cinq spécialistes à temps plein — se consacre en continu à l’optimisation des systèmes vitrés, avec un accent marqué sur l’efficacité énergétique, l’efficience manufacturière et la simplicité d’installation.
Cette approche de design for manufacturing and installation se traduit par des produits pensés pour être fabriqués et installés avec rigueur, rapidité et précision — une valeur ajoutée concrète pour les entreprises de vitrerie qui choisissent la fiabilité signée Prévost. Cette expertise a notamment mené à la création d’un système breveté de mur-fenêtre, le Window Wall, élégamment mis en scène dans des projets tels que Maestria à Montréal ou Centrepointe à Ottawa.
01 YOO MONTRÉAL
02 MERCEDES BENZ TROIS-RIVIÈRES
03 PROJET DESFORGES
04 CENTREXPO DRUMMONDVILLE
05 PROJET STANLEY
L’INNOVATION SUR MESURE
Du côté de Shalwin, l’innovation s’incarne au quotidien à travers l’intégration de solutions techniques sur mesure, tant pour les projets résidentiels que multirésidentiels haut de gamme. Pensons notamment au Yoo Montréal , ce village vertical au cœur de Griffintown, où design et patrimoine industriel se rencontrent — un projet au design signé YOO Inspired by Starck et porté par la firme d’architecture NEUF architect(e)s de Montréal.
Chez Shalwin, une équipe spécialisée en ingénierie et en génie industriel collabore étroitement avec les architectes et les clients afin d’adapter chaque système aux particularités du bâtiment.
Vitrages photochromiques, cadres intelligents, intégration domotique, teintes thermo-réactives… chaque solution est pensée pour allier performance, esthétique et durabilité. « Notre rôle est de rendre le possible visible, en transformant les exigences des projets en produits réellement performants, élégants et durables », résume Alexandra Champagne.
DEUX TRAJECTOIRES, UN HORIZON
De l’innovation émerge une vision d’ensemble. Avec Prévost et Shalwin dans son giron, le Groupe Champagne s’impose comme un joueur structurant de la fenestration — bâtissant un modèle à la fois humain et durable.
Tandis que Shalwin renforce sa présence dans les projets clés en main des marchés résidentiel et multirésidentiel haut de gamme au Québec, Prévost étend la sienne dans la conception, la fabrication et la distribution de produits d’aluminium dans des marchés commercial, institutionnel et multirésidentiel à l’échelle canadienne. Leurs forces tracent une ambition partagée : allier excellence manufacturière, enracinement local et croissance contrôlée et humaine pour façonner, ensemble, l’avenir de la fenestration québécoise et canadienne.
FRÉDÉRIC MARIER Président & Directeur général
CLASSE MONDIALE, SIGNÉE LÉVIS
teknion.com
Siège social / Lévis
Teknion Roy & Breton
Made in Québec
Maison mère / Teknion Corporation, Toronto, Canada
Année de fondation / 1956
Nombre d’employés / 1 100
Production locale / 99 % fabriquée au Québec
Matériaux et composantes d’origine québécoise / 55 %
Territoires desservis / partout dans le monde
Vente par région / Canada 30 %, États-Unis 60 %, reste du monde 10 %
En sol manufacturier québécois, Teknion Roy & Breton s’impose comme une référence bien implantée et résolument tournée vers l’avenir.
Fondée en 1956 à Saint-Vallier-de-Bellechasse, l’entreprise gagne sa réputation par la rigueur et la fiabilité de son mobilier de bureau. Depuis son acquisition par Teknion en 1999, elle allie autonomie créative, ancrage régional et rayonnement international.
Car ici, sur 815 000 pi², on y conçoit des environnements de travail qui voyagent loin, mais qui prennent vie au bord du Saint-Laurent, dans un écosystème agile, humain, et fier de signer un design de classe mondiale.
LE GÉNIE DU « PRENDRE SOIN »
Originaire de Montmagny, Frédéric Marier rejoint Roy & Breton en 1998, un an avant l’acquisition par Teknion. Il gravit les échelons jusqu’à devenir président-directeur général en 2022. Sa fierté ? Une culture du soin : envers les clients, les produits… mais d’abord envers les employés.
UN CENTRE NÉVRALGIQUE
L'usine Roy & Breton, à St-Vallier, dans la région de Bellechasse, est là où tout à commencé en 1956. Sur sept sites — Lévis, Montmagny, Laurier-Station, Saint-Vallier — 1100 personnes conçoivent et fabriquent certains des produits les plus emblématiques de la marque. À Lévis, 35 % du chiffre d’affaires provient de la production sur mesure. « Nos équipes de design collaborent en amont avec architectes et designers. Ce dialogue constant fait toute notre pertinence. »
LA BELLE VIE DE QUARTIER
Parmi les produits phares, la gamme Expansion Cityline propose un “quartier de travail” modulaire, robuste et flexible. D’une station de travail complète à une simple structure linéaire de type “beam & fence”, elle s’adapte à toutes les typologies d’aménagement — du ludique au sophistiqué, du bureau actif à l’élégant lounge.
UN BEST-SELLER D’ICI
Lancée en 2002, la collection Expansion Casegoods n’a cessé d’être perfectionnée — jusqu’à devenir, année après année, le produit le plus vendu de tout le groupe Teknion à l’échelle mondiale. « Entièrement conçu et fabriqué ici, ce produit est un pilier depuis plus de vingt ans — une vraie preuve de notre engagement envers un design bien fait et durable », souligne Frédéric Marier.
PRODUCTION LOCALE, IMPACT GLOBAL
Cette vision du design — local, rigoureux, responsable — se traduit aussi dans l’organisation même de la production. Teknion Roy & Breton a investi plus de 30 millions de dollars au Québec au cours des cinq dernières années pour moderniser ses installations, optimiser ses procédés et accélérer l’innovation. En gardant la maîtrise complète de la chaîne, elle réduit ses délais, améliore la qualité et diminue son empreinte carbone.
UN ÉCOSYSTÈME RESPONSABLE
L’approche circulaire y est bien ancrée. À Montmagny, les rebuts de verre laminé sont revalorisés en sable de filtration et en paillis ; les pellicules de papier utilisées pour les étiquettes (ou glassines) sont transformées en matériaux isolants ; les courroies de polyester sont broyées, puis réutilisées.
Premier fabricant de mobilier canadien à obtenir sa certification ISO 14001, l’entreprise vise réduire de moitié ses émissions de gaz à effets de serre d’ici 2030. « Nos cinq usines et deux entrepôts sont situés dans un rayon de 60 km, précise Frédéric Marier. Ça, c’est du concret pour réduire les transports, miser sur l’énergie propre, et inscrire nos produits dans une logique durable, de bout en bout. »
01 USINE Teknion Roy & Breton / 02 ÉQUIPE DE DESIGN TEKNION ROY & BRETON À L’ŒUVRE – le travail d’équipe, valeur-clé : l’équipe de design produit en pleine création. / 03 TRANSFORMATION DE DÉCHETS POST-INDUSTRIELS EN ISOLANT DOMESTIQUE – la glassine (papier de support à étiquettes) est revalorisée en isolant par notre partenaire Soprema. / 04 MÉTHODE INNOVANTE (LA PREMIÈRE EN AMÉRIQUE DU NORD) DE DÉLAMINATION DU VERRE POUR CRÉER DU SABLE DE FILTRATION – les rebuts de verre feuilleté sont transformés en sable de filtration, notamment pour les piscines.
ZONES FONCTIONNELLES
Parmi ses produits phares, la collection Expansion Cityline — inspirée des configurations des quartiers urbains – repose sur le concept d’un espace de travail aussi diversifié et dynamique qu’une ville moderne. À l’image des lieux publics et privés où l’on habite, travaille et se divertit, Expansion Cityline offre un environnement très actif, permettant aux utilisateurs de se déplacer, de se rassembler ou de se retirer quand le besoin de confidentialité et de concentration se fait sentir.
DES AIRS DE GLOIRE
Lancement marquant au salon NeoCon 2017 à Chicago, Expansion Cityline récolte dix-sept prix internationaux — dont un Gold IDEA Award , décerné par l’Industrial Designers Society of America (IDSA), devant des géants comme Samsung. « C’est réellement une grande fierté collective, souligne Frédéric Marier. Une équipe de design à Lévis — des gens d’ici — qui signe un produit autant primé ici comme ailleurs. Ça, c’est notre moment Coupe Stanley. »
UNE ENTREPRISE CITOYENNE
Ici, le sens de la communauté n’est pas un slogan : c’est une réalité quotidienne. Teknion Roy & Breton collabore avec CÉTAL et Formaca, des organismes qui intègrent des personnes vivant avec des limitations fonctionnelles au travail, et avec Travail Jeunesse, qui forme des jeunes à risque tout en leur offrant des emplois durables — souvent dans l’entreprise même.
DESIGN PAR LE DIALOGUE
Pour les marques du groupe Teknion, le design est un échange dynamique. À Lévis, l’équipe créative collabore harmonieusement avec des collègues partout au Canada et dans le monde, afin de rester à la pointe des tendances émergentes. Cet échange à l’échelle mondiale nourrit l’inspiration : on y puise tant dans les esthétiques résidentielles que dans les matériaux naturels et les palettes douces, pour concevoir des espaces de travail accueillants et novateurs.
LE CHARME DE LA CAPITALE-NATIONALE
Et quand clients ou collaborateurs se déplacent pour visiter l’équipe de Lévis, c’est toute une expérience qu’on leur fait vivre. On commence par la traversée du fleuve vers le Vieux-Québec, puis on part à la découverte de ses bonnes tables. Mais c’est surtout l’hiver que la magie opère : le Carnaval, le Bonhomme, et l’incontournable apéro à l’Hôtel de Glace... autant d’instants mémorables qui scellent les liens.
FIER D’ICI, TOURNÉ VERS DEMAIN
Dans un monde où l’externalisation est souvent la norme, Teknion Roy & Breton trace une voie différente : celle d’un design pensé et fabriqué au Québec, pour le monde entier.
« On est là depuis 65 ans, et plus que jamais, on est là pour durer. Ce qui nous définit ? Une entreprise de classe mondiale… enracinée dans sa communauté. »
01, 02 FOCUS Le système de cloisons démontables Focus offre différents degrés d’insonorisation et un style européen épuré.
CHARLES-ANTOINE GAUVREAU General Manager
«
LE NOUS, NOTRE FIERTÉ, NOTRE IDENTITÉ »
vanico-maronyx.com
Siège social et maison mère / Terrebonne
Année de fondation / 1980
Nombre d’employés / 90
Production locale / 97 % fabriquée au Québec Matériaux et composantes d’origine québécoise / 27 %
Territoires desservis / Québec, reste du Canada, États-Unis
Vanico-Maronyx
Made in Québec
Ventes par région / Québec 65 %, reste du Canada 23 %, États-Unis 12 %
Née de la fusion de deux savoir-faire québécois, Vanico-Maronyx réunit design fonctionnel, personnalisation poussée et fabrication locale dans une usine unique en Amérique du Nord. Ici, le capital est partagé, les idées aussi et chaque salle de bain est pensée pour durer.
L’histoire débute en 1980 avec Vanico à SainteAnne-des-Plaines et Maronyx à Boucherville. Deux hommes d’affaires — Robert Gauvreau pour Vanico et Jacques Parisé pour Maronyx —, deux noms, deux expertises complémentaires : le mobilier pour l’un, les composites et lavabos pour l’autre.
COLLECTION PENTHOUSE PLAZA
DES ORIGINES BIEN ANCRÉES
Dès les années 1990, conscients de leur synergie, les deux entreprises commencent à concevoir leurs produits ensemble, distribués selon les gammes par l’une ou l’autre. En 1998, elles s’installent sous un même toit à Terrebonne, et la fusion devient officielle en 2000.
UN AIR DE FAMILLE
Charles-Antoine Gauvreau, directeur général actuel et fils du fondateur de Vanico, a littéralement grandi dans l’entreprise. « J’ai toujours su que je voulais faire ça de ma vie », nous confie-t-il. « J’ai étudié en administration à l’université et je suis entré chez Vanico-Maronyx pour y rester. »
Balai à la main à 10 ans, puis de stage en été à direction partagée, il incarne aujourd’hui la relève, aux côtés de son partenaire Alain Belzile.
PARTAGER LA RICHESSE
En 2005, Gauvreau et Belzile amorcent un virage déterminant : la création d’une coopérative de travailleursactionnaires. Une manière concrète d’ancrer l’entreprise dans une vision du capitalisme éthique, où la richesse se partage et la fierté se construit collectivement. Comme aime le rappeler le DG : « Le nous est important chez nous. »
Cette coopérative détient aujourd’hui 20 % des parts de l’entreprise, en faisant le troisième plus grand actionnaire. Ici, le sentiment d’appartenance dépasse la fiche de paie : il s’incarne chaque jour dans les décisions partagées, les responsabilités assumées, et la volonté commune de faire rayonner un savoir-faire local — ensemble.
DUO COIFFEUSE
UNE MAISON COMMUNE
Selon Charles-Antoine, il aura fallu quelques années pour réellement unifier les cultures des deux entités d’origine. Cette transformation atteint sa pleine maturité en 2017, avec un déménagement stratégique dans une nouvelle usine ultramoderne à Terrebonne — leur maison commune.
UN MODÈLE DE COLLABORATION
Dans cette usine de 78 000 pi², mobilier, pierre et composite cohabitent sous un même toit. Ce lieu unique en Amérique du Nord ne fait pas que fabriquer : il conçoit, adapte et raffine, dans une logique de collaboration entre équipes, d’intégration technologique et de respect du savoir-faire local.
PENSÉE ET PERSONNALISÉE
Ici, l’esthétique ne va jamais sans la fonctionnalité — un principe fondateur de la maison. Quel que soit le produit développé, design et usage forment un tout indissociable.
Et parce qu’une salle de bain est avant tout un espace de vie, Vanico-Maronyx repousse sans cesse les limites de la personnalisation : dimensions, configurations, matériaux, finitions… Tout est pensé pour s’adapter à ceux qui l’utiliseront.
TECHNOLOGIE ET DESIGN
De la CAO 3D à l’ERP en passant par les imprimantes 3D, la technologie soutient la personnalisation — sans jamais remplacer le geste humain, celui qui ajuste, vérifie, polit. Ici, l’innovation se met au service du sur-mesure — et non l’inverse.
COLLECTION PENTHOUSE SKYLINE
UNE VISION : FABRIQUER ICI, PENSER PLUS LOIN
Dans un marché toujours plus concurrentiel, l’entreprise mise d’abord sur la proximité, la maîtrise interne et la transmission des compétences. « Le savoir-faire reste au Québec, les talents aussi — un choix stratégique autant qu’une conviction. »
UNE DISTINCTION RECONNUE
Dans les marchés nord-américains souvent saturés par l’uniformité, la marque québécoise se distingue par une approche humaine, haut de gamme et souple, qui séduit autant les designers que les consommateurs avertis.
LE RAFFINEMENT À LA PIÈCE
Symbole d’un savoir-faire maîtrisé, la collection Penthouse conjugue lignes épurées, matériaux nobles et fonctionnalités soigneusement pensées. Déclinée en sous-collections telles que Plaza ou Skyline, elle incarne une vision du design à la fois contemporaine, modulable et profondément élégante. Chaque pièce est façonnée pour durer — et pour séduire.
L’ÉLÉGANCE EN LIBERTÉ
Conçue pour répondre aux attentes des architectes et designers, la série élargit le champ des possibles avec 13 façades modulables et plus de 500 combinaisons de matériaux, couleurs et finis.
COLLECTION FUZION
Textures boisées, laques satinées, effets mats ou brillants, nuances minérales ou profondes : chaque détail contribue à créer des environnements sur mesure, cohérents et distinctifs. Poignées intégrées exclusives, éclairage dissimulé, éléments suspendus… tout concourt à une signature sobre, affirmée et résolument actuelle.
SÉDUIRE ICI ET AILLEURS
Bien ancrée au Québec, Vanico-Maronyx étend son empreinte avec doigté : en Ontario d’abord, puis aux États-Unis, où son approche personnalisée et responsable séduit un public en quête de mieux.
« Si des tarifs s’imposent, on absorbe la différence. Il ne faut pas que le client américain s’inquiète. »
FABRIQUÉ ICI, PENSÉ POUR LONGTEMPS
Dans un monde où tout va trop vite, Vanico-Maronyx prend le temps de bien faire : bien concevoir, bien produire, bien livrer. Avec 97 % de sa production fabriquée au Québec, une équipe unie par un esprit coopératif, et une approche du design qui valorise autant l’usage que l’esthétique, l’entreprise offre plus qu’un produit : elle propose une vision durable de l’habitat.
Tourisme Design Québec
LE QUÉBEC COMME DESTINATION
Dans la Belle Province, certains lieux ne se contentent pas d’accueillir — ils marquent, émerveillent, inspirent. Spas, hôtels, restaurants, quartiers culturels ou districts de luxe : ici, l’expérience est conçue avec intention, à la croisée de l’hospitalité, de l’identité et du territoire.
De Charlevoix aux Laurentides, de Sherbrooke à Montréal, découvrons des destinations à caractère unique, où l’architecture, le design et le récit des lieux transforment le tourisme en une rencontre durable entre le beau, le bien fait et le mémorable.
AU SERVICE DU SOUVENIR
Dans un monde où le voyage dépasse la simple destination pour devenir une quête de sens, le design et l’architecture s’imposent comme les
véritables artisans de l’émotion et de la mémoire.
Les lieux touristiques d’aujourd’hui ne se contentent plus d’héberger : ils racontent une histoire, éveillent les sens et tissent un lien durable avec ceux qui les visitent.
DES LIEUX D’EXCEPTION
Hôtels, spas, restaurants, institutions culturelles : chaque projet présenté ici incarne une vision du tourisme enrichie par le design, une façon d’habiter le monde avec beauté et intelligence.
UN MOTEUR D’EXPÉRIENCES
Amateurs de design et d’architecture, partons à la rencontre du Québec comme destination. Et prolongeons l’exploration sur int.design, où le moteur de recherche Inspirez-vous rassemble une sélection unique d’adresses d’exception, ici comme ailleurs.
FAROUCHE
Un design en symbiose avec la nature, une expérience profondément enracinée
À Farouche, sur le versant nord de Tremblant, le design apaise et laisse place à l’essentiel : la beauté brute des Laurentides. Lignes épurées, matériaux naturels, volumes maîtrisés l’architecture signée Atelier L’Abri s’efface au profit du paysage, suivant le rythme de la forêt, du vent et des montagnes.
Les refuges incarnent cette philosophie : minimalistes mais luxueux, ouverts sur la nature, ils invitent à ralentir. Dans cette alcôve de calme, on y dort avec la lune pour veilleuse, on s’éveille au chant des oiseaux.
À la buvette, le design devient lieu de rencontre. Sa structure ouverte, entre vues grandioses sur les montagnes et convivialité de village, diffuse une ambiance douce, vivante et élégante en toute simplicité. On y savoure des assiettes de saison, des vins vivants, des cueillettes fraîches dans un esprit à la fois décontracté et raffiné.
La ferme est le cœur de Farouche. Potager en permaculture, fleurs comestibles, ruches et petits fruits y nourrissent le lieu autant qu’ils l’inspirent. C’est là que naissent les festins de la table, les cueillettes guidées et les ateliers sensoriels.
L’expérience se prolonge en plein air : sentiers forestiers, plages sauvages, haltes méditatives ou sportives, bain nordique tout invite à une reconnexion au vivant. Ici, le design est porteur d’émotion, de lenteur et de sens.
farouche.ca
CITQ # 629356
LAURENTIDES
STONEHAVEN LE MANOIR
Trésor patrimonial des Laurentides
Surplombant le lac des Sables à Sainte-Agathe-des-Monts, StoneHaven Le Manoir renaît d’un glorieux passé patrimonial. Érigée en 1908 pour Douglas Lorne McGibbon, cette élégante résidence d’inspiration écossaise est rapidement devenue le tout premier sanatorium des Laurentides. Acquise par les Pères Oblats après son décès, elle fonctionne ensuite comme centre de retraite, préservant son esprit unique.
En 2015, Georges Coulombe, spécialiste réputé de la restauration patrimoniale, réinjecte plus de 10 M $ dans sa rénovation. Transformée en Relais & Châteaux de 34 chambres, l’architecture d’origine est sublimée par des meubles anciens et œuvres d’art soigneusement intégrés. Le nouveau Pavillon, ancienne résidence des religieuses, ajoute 17 chambres tout aussi raffinées, avec literie haut de gamme et ameublement d’exception.
Le jardin italien, cœur du site, dialogue avec la nature environnante et offre un refuge visuel unique. Depuis 2019, les visiteurs profitent également d’un spa, d’un hammam, d’une piscine extérieure, d’un restaurant gastronomique et d’espaces événementiels élégants.
Le tout porte l’empreinte de la vision sensible et passionnée de Georges Coulombe, accompagné de Sonia Gagné de Provencher_Roy Architectes pour parfaire cette renaissance d’exception.
stonehavenlemanoir.com
CITQ # 209646
MONTÉRÉGIE
FÖRENA CITÉ THERMALE
À la frontière des eaux
Affrontez les températures téméraires de ces complexes thermaux inspirés des terres d’Islande, d’Allemagne et de Russie, dans le respect des traditions qui ont forgé leurs rituels de thermothérapie iconiques. Laissez la douce brise du Piterak vous emporter vers l’Islande, le Foehn vous transporter vers les rituels de thermothérapie en Allemagne, et le Buran vous surprendre par son intensité.
Le design, conçu en collaboration avec Projet Paysage ainsi que Blouin Tardif Architecte se distingue par ses lignes épurées, ses jeux de volumes et une fenestration généreuse qui ouvre les espaces sur le paysage. L’ensemble crée une atmosphère contemporaine, minimaliste et enveloppante, favorisant la déconnexion et la détente profonde. Förena allie tradition et innovation dans un concept cohérent, à la fois ancré et dépaysant. Une véritable cité thermale où le temps ralentit, et où le corps et l’esprit trouvent un nouvel équilibre.
Et lorsque votre corps apaisé réclame une autre forme de voyage, laissez vos sens poursuivre l’exploration à travers une expérience gastronomique unique. Dirigé par nos chefs, le restaurant Förena est constamment à la recherche d’innovations culinaires inédites. Véritables créateurs culinaires et explorateurs des saveurs du monde, l’équipe est formée d’épicuriens chevronnés qui crée chaque jour des plats rafraîchissants et savoureux, où chaque bouchée vous transporte vers des rivages lointains. forena.ca
MONTÉRÉGIE
QUARTIER
DIX30
Une destination design où le style prend l’air
À seulement 15 minutes de Montréal, le Quartier DIX30 réinvente l’expérience urbaine à ciel ouvert. Inspiré par les grandes artères piétonnes nord-américaines, ce lieu hybride réunit mode, déco, gastronomie, bienêtre et culture dans une ambiance contemporaine et accessible.
On y retrouve plus de 270 boutiques, 70 restaurants, 45 terrasses, 38 espaces bien-être et plus d’une dizaine d’attractions culturelles et de divertissement. Chaque zone a été pensée pour conjuguer convivialité, design et art de vivre.
Cette année, cap sur la toute nouvelle Avenue des Lumières, où plus de 120 000 pi² de voies automobiles ont été transformés en un parc extérieur verdoyant. L’architecture moderne y dialogue avec des terrasses animées, des installations artistiques et des événements immersifs.
Tout l’été, une programmation culturelle gratuite fait vibrer le quartier de jour comme de soir. DIX30 s’impose comme une destination incontournable pour les amateurs de design urbain et les voyageurs en quête de nouveauté.
quartierdix30.com
MONTRÉAL
LE CLUB ST-DENIS
Un refuge privé au cœur de Montréal
Le Club St-Denis 257SE est une oasis privée datant de 1974, réservée exclusivement aux membres et à leurs invités. Que ce soit pour une réunion d’affaires, un refuge pour votre vin ou un 5 à 7 entre amis. Ce club privé est un pied-à-terre au cœur de Montréal où vous pouvez vous sentir véritablement comme chez vous.
L’espace grandiose a été réimaginé par Huma Design, une référence en matière de design unique et singulier. Chaque détail a été soigneusement pensé pour offrir une expérience exceptionnelle aux membres. Devenir membre du Club St-Denis, c’est saisir l’opportunité unique de rejoindre une histoire prestigieuse et une communauté d’individus influents et visionnaires.
clubstdenis.com
MONTRÉAL
GAULT
Patrimoine réinventé, luxe révélé
Installé dans un édifice historique du 19e siècle du Vieux-Montréal, l’Hôtel Gault propose 30 suites élégantes mêlant murs en briques apparentes et mobilier minimaliste, créant une atmosphère raffinée.
Son lobby a récemment été repensé par la firme YH2, qui a magnifié cet espace par un design lumineux, épuré et respectueux du patrimoine original.
hotelgault.com
MONVILLE
Une vision audacieuse du luxe urbain
CITQ # 177096
Situé au cœur du centre-ville de Montréal, l’Hôtel Monville, conçu par ACDF Architecture, se distingue par sa façade en trompe-l’œil noir et blanc et son design épuré. Son lobby à triple hauteur, orné de colonnes monumentales et de boiseries en chêne, crée une ambiance à la fois chaleureuse et contemporaine.
Les 269 chambres, dotées de fenêtres pleine hauteur, offrent une vue imprenable sur la ville et intègrent des technologies innovantes, dont un service d'étage robotisé pour une expérience urbaine résolument moderne.
hotelmonville.com
CITQ # 295871
MONTRÉAL
ROYALMOUNT
Une destination incontournable pour les voyageurs amateurs de design
ROYALMOUNT est la nouvelle destination montréalaise pour le magasinage de luxe, la gastronomie et la découverte culturelle pensée pour les voyageurs en quête d’expériences exclusives. Situé à quelques minutes du centre-ville et facilement accessible en métro ou à vélo, l’endroit conjugue architecture audacieuse, grandes marques internationales et art immersif.
En son cœur : un parc urbain de 77 000 pi², un espace à ciel ouvert où cohabitent art public, performances culturelles et événements saisonniers. Autour de ce parc se déploie la plus grande concentration de boutiques phares de luxe au Québec, dont Louis Vuitton, Gucci et Versace. Plus de 100 boutiques et restaurants sont déjà ouverts et plus de 50 % des marques y font leur entrée dans la province.
Entre patinage hivernal sous les étoiles, terrasses baignées de soleil et boutiques éphémères, chaque détail est soigneusement pensé pour inspirer. On y découvre une gastronomie raffinée, des œuvres uniques et des services sur mesure qui enrichissent chaque visite.
Que vous soyez de passage à Montréal ou en escapade prolongée, ROYALMOUNT vous propose une expérience élégante, surprenante et tout simplement introuvable ailleurs.
Royalmount.com
MONTRÉAL
SONOLUX
Nouvel hôtel d’art contemporain et immersif
SonoLux est un hôtel-boutique où l’art façonne l’hospitalité. Derrière sa façade néoclassique du Vieux-Montréal, les invités découvrent un lieu issu d’une collaboration créative conçu pour être à la fois immersif et intime, dans une atmosphère aussi accueillante qu’inattendue.
L’exposition inaugurale, Semences de R/Évolution, organisée par la commissaire Cheryl Sim de PHI, invite à réfléchir à notre avenir commun à travers des œuvres d’artistes locaux et internationaux. LUMI, le restaurant porté par le chef Graham Hood, propose un menu saisonnier et paradoxal. Caché dans les profondeurs de SonoLux, Subterra est un lounge audio avec des sets vinyles, des DJ et des concerts intimistes programmés par Fred Everything.
Les 36 chambres de SonoLux sont de véritables retraites, alliant lignes épurées, éclairage ludique et confort enveloppant.
Imaginez un repas alors que les murs prennent vie, la rencontre d’une œuvre évocatrice en chemin vers votre chambre, un échange d’inspirations avec l’équipe ou d’autres voyageurs, ou encore le plaisir de redécouvrir une pièce qui vous intrigue. Chez SonoLux, l’art stimule les sens et s’intègre naturellement à votre séjour montréalais.
sonolux.ca
ESTRIE
SPA NORDIC STATION
Voyage au fil des éléments
Niché au cœur de la forêt d’Estrie, le Spa Nordic Station s’impose comme un refuge enchâssé, où le design se fait discret pour mieux laisser place à la nature. Construit autour de bâtiments de pierre et de bois, le site évoque l’authenticité des premiers spas nordiques, avec une architecture qui épouse le relief et dialogue avec la rivière Castle.
L’expérience thermale y suit un parcours immersif : bains californiens, saunas finlandais, banya russe, crypte vapeur, cascades vivifiantes et aires de repos en surplomb de l’eau. Chaque station invite à une rencontre sensorielle avec les éléments, dans une atmosphère feutrée et apaisante.
Le design, sobre et organique, privilégie les matériaux naturels, les volumes maîtrisés et les circulations fluides. Les installations s’intègrent avec harmonie dans l’environnement, favorisant une reconnexion profonde au vivant. Entre vapeur et lumière, chaleur et fraîcheur, chaque instant devient un rituel.
Lieu de lenteur, de contemplation et de présence, le Spa Nordic Station est une ode au retour à soi, où le bien-être s’ancre dans la matière même du paysage.
spanordicstation.com
QUÉBEC
HILTON
QUÉBEC
L’expérience Hilton Québec – Design, vue, confort
À deux pas du Vieux-Québec, séjourner au Hilton Québec, c’est s’immerger au cœur de la ville. Derrière sa façade épurée, l’hôtel dévoile des espaces lumineux et un décor ravivé en 2020 par la firme LemayMichaud, alliant élégance, modernité et chaleur inspirée du fleuve Saint-Laurent. Les chambres, offrant une vue spectaculaire du matin au soir, sont sublimées par une tapisserie créée sur mesure à partir de photos du VieuxQuébec, apportant une touche locale unique. Les suites spacieuses, au style résidentiel, offrent une expérience distincte, conçue pour séduire les amateurs de design tout en assurant un confort inégalé.
Perché au 23e étage, le Club Exécutif panoramique offre l’une des plus belles vues sur Québec. Ce lieu exclusif comprend plusieurs avantages et inclusions qui viennent rehausser l’expérience des voyageurs. L’hôtel se distingue également par son restaurant CABU Boire et Manger, dirigé par la réputée chef Marie-Chantal Lepage, ainsi que par sa piscine chauffée sur le toit, bordée d’un bar et de lits baldaquins en été.
Réservez votre prochain séjour avec le code promo QUEBEC et profitez d’un rabais allant jusqu’à 25 % sur le tarif du jour.
HiltonQuebec.com
CITQ # 054806
HÔTEL
MANOIR
VICTORIA
Un joyau contemporain dans son écrin historique
L’histoire de l’Hôtel Manoir Victoria remonte aux années 1830, alors qu’il était situé à l’est de la Côte du Palais, en face de son emplacement actuel. À la fin du 19e siècle, le propriétaire de l’époque innove en faisant construire une piscine et des bains turcs sur le terrain aujourd’hui occupé par l’hôtel moderne de 156 chambres et suites.
Deux siècles plus tard, l’hôtel attire des voyageurs en quête de culture et de gourmandises locales. C’est ici que les chefs Jean-Luc Boulay et Arnaud Marchand ont ouvert, en 2012, le restaurant Chez Boulay – bistro boréal. Dans un décor signé LemayMichaud, le restaurant sert une cuisine saisonnière élaborée à partir d’ingrédients québécois, tout récemment recommandée par le Guide Michelin dans sa première édition régionale.
En 2022, l’équipe d’Arnaud Marchand récidive avec Le Bedeau, un restaurant qui rend le vin moins intimidant et plus accessible. LemayMichaud aussi concepteurs des espaces publics et des chambres de l’hôtel imagine un environnement envoûtant, inspiré d’un lot de vieux meubles d’église acquis par le chef. Cet été, grâce à un nouvel investissement, les gastronomes pourront accéder au Bedeau depuis le lobby, rendant l’Hôtel Manoir Victoria encore plus gourmand !
manoir-victoria.com
20 24
Meilleur spa de jour au Canada
CITQ # 025535
QUÉBEC
STRØM SPA NORDIQUE
Le Strøm du Vieux-Québec élu Canada’s Best Day Spa aux World Spa Awards 2024
Le renommé Strøm spa nordique du Vieux-Québec continue de briller sur la scène internationale. Pensés autour du bien-être de l’usager, les espaces, ambiances et lieux ont été soigneusement conçus. La sobriété de l’architecture minimaliste et intemporelle fait écho aux expériences vécues par les sens, pour un pur moment de détente. Elle met en lumière un véritable havre de paix, propice au ressourcement et à la pleine présence.
L’endroit se distingue par trois atouts remarquables :
• L’emplacement, où l’immensité, la puissance et la tranquillité du fleuve Saint-Laurent créent une atmosphère de déconnexion totale.
• L’architecture, signée LemayMichaud, dont les perspectives soignées et la généreuse fenestration s’harmonisent à la richesse du site et reflètent le ciel.
• Les installations, parmi lesquelles une piscine infinie, un bain vapeur en marbre, le bain flottant Laga et une ambiance feutrée, culminant dans le bain intérieur-extérieur un véritable voyage entre ombre et lumière.
Découvrir le Strøm du Vieux-Québec, c’est vivre une expérience de détente inégalée.
stromspa.com
CHEZ TRUCHON BOUTIQUE CHARLEVOIX
L’ÎLE MYSTÉRIEUSE
Trois adresses liées par le cœur !
Le chef Truchon vous invite à une immersion sensorielle au cœur de Charlevoix, à La Malbaie. Commencez votre expérience à L’Île Mystérieuse, où ses cocktails signatures et trésors locaux se savourent en tapas ou repas légers, en terrasse ou dans un décor inspiré de Jules Verne.
Poursuivez au Bistro Chez Truchon, une table gastronomique chaleureuse, inspirée par les producteurs de la région, vous attend en salle ou sur la terrasse.
Prolongez le plaisir avec un digestif sur notre île… puis une douce nuit à notre auberge dans l’une de nos chambres douillettes.
Enfin, passez à la boutique, qui met à l’honneur la créativité locale : bijoux, coussins, catalogues, chaussettes, poteries… sans oublier notre espace galerie d’art. De véritables trésors à rapporter chez soi.
Un projet conçu en collaboration avec FOR. design planning et SIMARD architecture.
aubergecheztruchon.com
ilemysterieuse.com
CITQ # 023203
FAIRMONT LE MANOIR RICHELIEU
Face au fleuve et au fil du temps
En 1899, ouvre à Pointe-au-Pic, un grand hôtel tout en bois de 250 chambres desservant les voyageurs arrivant sur de somptueux bateaux à vapeur. Déjà prisé, le secteur est l’un des lieux de villégiature les plus renommés en Amérique du Nord. Les propriétaires baptisent l’établissement Le Manoir Richelieu, en hommage au Cardinal Richelieu. Le projet, dominant un paysage grandiose, est confié à l’architecte Edward Maxwell.
Après l’incendie de 1928 qui détruit entièrement l’hôtel, le Manoir est reconstruit en neuf mois selon les plans de John S. Archibald et rouvre le 15 juin 1929. Cette fois, fini le bois : le béton des collines avoisinantes devient le matériau de choix. Inspirée des châteaux de Normandie, la nouvelle construction comprend une piscine d’eau salée et un casino pour spectacles et soirées dansantes.
En 1999, le Manoir Richelieu entre dans une nouvelle ère sous la bannière Fairmont, avec plus de 140 M $ investis en rénovations et l’agrandissement du casino. Depuis, plusieurs projets ont vu le jour, dont un nouveau club de golf, des restaurants revampés et des terrasses extérieures offrant toujours des vues imprenables sur le Saint-Laurent.
fairmont-manoir-richelieu.com
CITQ # 062436
CHARLEVOIX
CHARLEVOIX
CHARLEVOIX
TERACEA CHARLEVOIX
Le luxe d’un chalet avec tout le confort d’un grand hôtel TERACEA, un domaine perché dans les hauteurs de Cap-à-l’Aigle, offre une expérience de ressourcement unique en pleine nature. Pour vos prochaines vacances ou séjours corporatifs dans Charlevoix, découvrez une collection exclusive de 21 chalets d’architectes et de cinq pavillons, chacun bénéficiant d’une vue imprenable, d’attentions personnalisées et d’un confort exceptionnel, signature de l’accueil TERACEA.
À quelques pas du calme de votre chalet, plongez dans l’ambiance chaleureuse du Hameau, conçu par l’architecte autodidacte Florent Moser et Alain Carle Architectes. Piscine suspendue entre fleuve et ciel, salons en alcôve pour plus d’intimité, court de tennis, tour d’observation et pavillon de rassemblement… tout est pensé pour enrichir votre séjour.
teracea.com
CITQ # 311231
TERRITOIRE CHARLEVOIX
À flanc de montagne, plein cadre sur la nature
Territoire Charlevoix est un lieu reculé, situé entre La Malbaie et BaieSaint-Paul, niché dans les hauteurs boisées de la région. Sur ce vaste site en montagne, une série de refuges s’intègre discrètement au paysage, offrant des vues spectaculaires sur les vallées, les forêts et les horizons infinis de Charlevoix.
L’architecture, signée Atelier L’Abri, mise sur la simplicité des formes, la richesse des matériaux bruts et une relation directe avec la nature. Chaque refuge propose une vue panoramique sur les environs, une fenestration généreuse et un aménagement intérieur épuré mais confortable. Ici, tout est conçu pour faire place au calme, à la lumière et à une expérience plus consciente du territoire.
On y séjourne en autonomie complète, dans un vaste territoire propice aux longues marches, aux haltes gourmandes à la Buvette Oui Oui, et aux fins de journée passées face à l’horizon.
Territoire Charlevoix fait désormais partie de l’offre d’hébergement en nature de BESIDE.
Lors de la 17e édition, plusieurs projets québécois se sont démarqués dans le secteur touristique, témoignant du talent et de l’innovation de nos créateurs locaux. De lieux d’hébergement à des restaurants, en passant par des activités culturelles et de loisirs, ces réalisations redéfinissent les standards de l’hospitalité et du design touristique, tout en faisant rayonner le Québec sur la scène internationale.
CHARLEVOIX
Bertha - Hôtel particulier par Perron
Petite-Rivière-Saint-François Travel exchange
CHARLEVOIX
Territoire Charlevoix par Atelier L'Abri La Malbaie beside.earth/territoire-charlevoix
LAURENTIDES
Centre sportif de la MRC des Pays-d’en-Haut par RÉGIS Sainte-Adèle centresportifpaysdenhaut.com
LAVAL
Espace Montmorency par Groupe Montoni Laval espacemontmorency.com
MONTRÉAL
Allez Up De Gaspé par Smith Vigeant Architectes Montréal allezup.com
MONTRÉAL
Château d'ivoire par ArchiMontréal chateaudivoire.com
CHARLEVOIX
L’Île Mystérieuse par FOR. design planning La Malbaie ilemysterieuse.com
ESTRIE Pittstop Vélo-Café par MUUK Architecture Bromont pittstop.com
LAURENTIDES
La Maison Lavande par Syscomax Saint-Eustache maisonlavande.ca
MONTÉRÉGIE
Nord Laboratoire culinaire par Strøm spa nordique Chambly restaurantnord.com
MONTRÉAL
Blackswan Studio par Entre quatre murs Montréal
MONTRÉAL
Club Saint Denis par Humà Design + Architecture Montréal clubstdenis.com
MONTRÉAL
Club Sportif MAA par LemayMichaud Montréal clubsportifmaa.com
MONTRÉAL
Le rendez-vous gourmand du complexe Desjardins par Régis Montréal
MONTRÉAL
Parc Rosemont par Projet Paysage Montréal
MONTRÉAL
WELMÄ Studio, Montreal par Susan Homa Welmä Lifestyle Montréal welmalifestyle.ca
QUÉBEC
Cosmos Lebourgneuf – Terrasse par Perron Québec lecosmos.com
Grand Quai du Port de Montréal par Nippaysage & Provencher_Roy Montréal
port-montreal.com/fr/grand-quai
MONTRÉAL
Moishes par Patty Xenos Design Montréal moishes.ca
MONTRÉAL
Tour du Port de Montréal par Provencher_Roy Montréal
port-montreal.com/fr/grand-quai/tour
OUTAOUAIS
Résidence Chalet de la baie par M ton intérieur - Résidence Chalet de la baie Lac Simon chaletsauquebec.com
QUÉBEC
Julio par Lanterne architectes Québec juliotaqueria.ca
QUÉBEC
Quai de Sainte-Anne-de-Beaupré par Groupe A / Annexe U Québec
QUÉBEC
Distillerie Arsenal & Co. par Patriarche Québec arsenaldistillerie.com
MOUSSES PRÉSERVÉES
DESIGN CORPORATIF AMÉNAGEMENT INTÉRIEUR
DÉCORS DES FÊTES
GROSSISTE DE PLANTES TROPICALES - MURS DE MOUSSES PRÉSERVÉES - AMÉNAGEMENT PAYSAGER INTÉRIEUR - MURS VÉGÉTAUX -
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