






L’amour, l’amour, l’amour. Sujet universel, d’autant plus quand se profile l’été, saison des mariages par excellence. Une fois n’est pas coutume, nous consacrerons cette édition de ROOTS à la thématique de l’amour, qui sera en fil rouge de ces quelques 276 pages. Les portraits de brillants designers de la diaspora, spécialisés dans la confection de tenues de mariage ou de gala... Des traiteurs afro-fusion positionnés sur des réceptions haut de gamme... Filtres d’amour, maquillage parfait pour séduire, tour d’Afrique des huiles aphrodisiaques... Tous les sujets seront abordés. Et quoi de mieux, pour illustrer l’amour, que de mettre en images des couples forts ?
Quatre duos iconiques se sont prêtés au jeu et ont posé sous l’objectif d’Audran Sarzier. Pour la première fois depuis la création de ROOTS, nous avons pris la décision de faire 4 covers papier différentes pour 1 seul et même magazine. Chacun des 4 couples aura donc sa propre Une, accompagnée d’un entretien exclusif. L’occasion d’évoquer les secrets de leur union et de prodiguer quelques conseils à destination de futurs mariés.
Editorial
- Black M, l’un des plus gros artistes français et sa compagne Léa DjaDja, autrice et créatrice de contenus.
- Charlotte Dipanda, la diva du Cameroun et Fernand Lopez, longtemps considéré comme l’homme le plus puissant du MMA en France.
- Mamadou Sakho, légende du PSG et ex-capitaine de l’Équipe de France, aux côtés de Majda, créatrice de contenus, son épouse et partenaire de vie depuis 13 ans.
- Didi B & Saraï Dhologne, “les chouchous du 225”, “les Carter de la C.I.V”, comme les surnomment leurs nombreux fans sur les réseaux. Lui, artiste rappeur n°1 en Côte d’Ivoire. Elle, artiste peintre et créatrice de contenus. Ils forment ensemble l’un des couples les plus médiatiques du continent.
Au-delà de ces focus couples, vous découvrirez les éditoriaux beauté de Clémence Botino, Miss France 2020 et d’Aïssa Moments, Coach Love à l’opinion bien tranchée.
Black Excellence, notre mantra, encore et toujours.
ROOTS MAGAZINE
8-10 rue Etienne Marey 75020 PARIS direction@rootsmagazine.fr +33 7 68 40 93 11
Deux ans… Par la grâce de Dieu. Deux ans que ROOTS s’installe, pas à pas, dans le paysage médiatique hexagonal. Vous connaissez notre leitmotiv : Black Excellence. ROOTS c’est une famille, une génération, une aventure, mais surtout une envie de (dé)montrer la grandeur d’une culture mise au ban des clichés, des complexes et tout ce qui va avec. I have a dream : que ce magazine traverse les frontières, traverse les mentalités. Que les noirs de ce pays cessent de se regarder avec défiance et/ou envie et que le regard posé sur eux ne soit plus celui de la crainte et/ou du dédain. Vœu pieux ou candeur exacerbée me répliquerez-vous ? Il y a forcément un peu de cela, mais je reprendrai des mots employés deux ans auparavant pour le premier opus de la saga Roots : « basculons du black is beautiful au black is brillant ». Pour info, le swag… ça ne paye pas. Comprendra qui voudra. Puisque c’est mon édito, et qu’après tout j’en fais un peu ce que je veux, je tenais à remercier la femme de ma vie (Queen Mum) pour son amour éternel, ma sœur, mes proches, mes gens sûrs et la Roots family : Eva, en premier lieu, « mon deuxième cerveau », Diane, notre rayon de soleil quotidien, Armand, dont le sens artistique n’a d’égal que sa désorganisation chronique (sans doute est-ce l’apanage des génies), Orphée notre œil photo inspiré, Amany notre attachante styliste farfelue, Marina la petite dernière et véritable encyclopédie de l’univers hip hop, et j’en oublie… Trop de blabla tue le blabla, alors je ferai court : des remerciements infinis à nos annonceurs pour leur confiance, aux lecteurs pour leur soutien et une longue vie à ROOTS : un lifestyle d’un nouveau genre.
Une expression parfois galvaudée, mais qui sied parfaitement à Nadège Abomangoli, première femme noire à devenir vice-présidente de l’Assemblée naionale en France ! Femme de convictions, elle nous a ouvert les portes du Parlement et a évoqué, sans détour, les combats qui sont les siens. Un message et une trajectoire qui devraient en inspirer plus d’un...
Objet : MANDAT DE REPRÉSENTATION DE ROOTS MAGAZINE
Enfin, et parce que notre ADN rime avec héritage culturel, nous vous dévoilerons une discussion à coeur ouvert avec une légende d’Afrique : Alpha Blondy. Le tout agrémenté d’un shooting photo 100% « black owned » designers.
“basculons du black is beautiful au black is brillant”
Je, soussigné Michael Kamdem, directeur du publication de ROOTS magazine, le 1er trimestriel papier et digital haut de gamme sur le lifestyle afropolitain, don ne mandat, par la présente, à la régie CONGO POLYVALENT ENTREPRISE (CPE), représentée par POUABOUD AISSATOU FERNANDE LENAIC et SA RAH SONI, de représentation commerciale du magazine ROOTS sur le marché sénégalais. Ce mandat donne droit à CPE de prospecter des annonceurs publicitaires et effectuer les démarches néces saires à la réalisation du contenu promotionnel de ses éditions, au nom du magazine.
Plongez dans l’univers ROOTS et allez à la rencontre d’une pléiade d’entrepreneurs tous plus déterminés, talentueux et créatifs. Kelly Massol et la sortie de son livre Boss Energy ; Ibrahima Sissoko, génie de la finance et de la tech ; Gwenola Monteiro, reine de la formation en France ; Steves Hounkponou, le storyteller francophone numéro 1 ; les soeurs Tacite de Boucles d’Èbènes Studio, pionnières du cheveu afro naturel...
Mode, Beauté, Racines, Business, Gastronomie, Culture & Art...
Vous connaissez déjà la recette !
Excellente lecture à tous,
La génération ROOTS est en marche.
- Le montant de la commission sur une prestation signée et reglée par l’annonceur s’élève à : 20% du montant HT.
- Le reglèment de la commission s’effectuera après paiement de l’annonceur et à réception de la facture CPE.
GROUPE RÉFÉRENT DE LA FORMATION ET DE L’INSERTION EN FRANCE NOS BRANCHES :
• WENO INSTITUT D’ETUDES SUPERIEURES (DU CAP AU MASTER) : L’école de l’excellence, de la discipline et du mérite qui favorise l’alternance pour la génération providentielle
• WENO INTERIM : Faciliter l’insertion ou la réinsertion professionnelle dans le secteur du commerce
• WENO AUDIT : Former les professionnels à créer leur propre centre de formation / CFA
Maquilleuse diplômée de la SLA Academy en 2015
Racines : Guadeloupe Depuis 10 ans, le maquillage est bien plus qu’un métier pour moi: c’est une véritable passion, un art, un moyen d’expression infinie. À travers mes pinceaux, j’aime sublimer les femmes, révéler leur beauté et leur permettre de se reconnecter à elles-mêmes.
Le maquillage n’est pas seulement une question d’esthétique, c’est aussi un langage. Il traduit des émotions, raconte une histoire, permet d’extérioriser ce qui est enfoui au plus profond de nous.
Aujourd’hui, en plus d’embellir, je partage mon savoir-faire avec passion. Transmettre, échanger et inspirer sont des valeurs essentielles à mon métier.
lnstagram : @kristendc_makeup
Directeur Artistique, Photographe et Réalisateur
Racines : France
Après avoir fait ses armes dans la publicité en tant que Directeur Artistique (notamment chez TBWA), Audran devient photographe et réalisateur. Il sublime alors l’image de nombreux artistes musicaux (Rihanna, Offset, Niska, Tayc, Dadju, 4Keus…) et influenceurs reconnus (Just Riadh, Salif, lbra TV…).
Il capture les meilleurs moments lors d’événements prestigieux (Global Gift Gala parrainé par Eva Longoria, défilés Dior), réalise des clips créatifs (Youssoupha, Jok’Air, Ferré Gola…) et des spots publicitaires originaux (SFR, Crédit Agricole…).
Il a également ouvert son studio photo Stellar Studio et créé sa plateforme musicale sur YouTube “RECSOUND”. lnstagram : @audransarzier
Styliste
Racines : Sénégal
Styliste avant-gardiste, il s’est imposé dans l’industrie de la mode grâce à un parcours riche mêlant expertise et vision artistique. Après des débuts dans la presse féminine, il perfectionne son savoir-faire au sein de grandes maisons (Roberto Cavalli, Valentino, Marni) avant de se lancer en indépendant. Son talent se manifeste à travers l’habillage de personnalités influentes comme Angela Bassett, Black M ou Samuel Arnold, créant des looks sophistiqués et modernes. Collaborant avec des magazines prestigieux, il est une figure incontournable des événements mondiaux, notamment le Festival de Cannes.
lnstagram : @antoineschmidtvb
Disponible en ligne : www.rootsmagazine.fr - Sur Facebook : Roots magazine - Sur Instagram : @rootsmagazine
Rédaction : redaction@rootsmagazine.fr - Publicité / recrutement : direction@rootsmgazine.fr - Casting : casting@rootsmagazine.fr
Faites la promotion de votre activité ou marque dans ROOTS : +33.7.68.40.93.11
Directeur de publication : Michael Kamdem - Rédaction : Anjali Beauty / Carole Lawson / Yememca / Mariam Kaba...
Photographie: Audran Sarzier / Pata Papara / J’aime l’image...
Direction artistique, Stylisme : Antoine Schmidt / Magalie Swelly / Thbault André / Dariska / Parole Paris...
Maquillage : Kristen DC Make up / Olivia Rounord...
Coiffure : Boucles d’Ebène / Ezinris Coiffure / Ely Signature... Diffusion papier : Île-de-France // 30 000 exemplaires
Lieux : Ambassades africaines à Paris, restaurants africains à Paris, grands hôtels, instituts de beauté et salons afros, concept stores, boutiques de vêtements, défilés, évènements et concerts...
La liste détaillée sur www.rootsmagazine.fr - Périodicité : Semestrielle
Impression : Espagne - Toute ou partielle reproduction du magazine sans autorisation expresse de l’éditeur est interdite.
Cocktail de lancement de l’édition automne / hiver 2024.
Lieu : 75017 PARIS
Photos : MTBE IG : @rootsmagazine
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Nadège Abomangoli, je suis née à Brazzaville il y a maintenant 49 ans. Depuis 2022, je suis députée de la Seine-Saint-Denis, sur la 10ème circonscription regroupant les Cantons de Aulnay-sous-Bois Nord, Aulnay-sous-Bois Sud, Bondy Sud-Est, Les Pavillons-sous-Bois. Depuis le 19 juillet 2024, je suis vice-présidente de l’Assemblée nationale.
La politique, est-ce une vocation de toujours ? Êtes-vous issue d’une famille à la culture politique très ancrée ou bien est-ce un heureux hasard ?
C’est un peu des deux. Dans ma famille, il y a effectivement pas mal de personnes politisées. Mon père était un militant politique d’opposition au Congo. Encore aujourd’hui, l’essentiel de ma famille réside au Congo et certains sont ou ont été des personnalités politiques.
Du coup, bien qu’ayant grandi en France, j’ai eu un intérêt tôt pour la politique parce que, à la maison, beaucoup de discussions politiques nourrissaient nos débats. Des débats qui sortaient un peu des sentiers battus, qu’on n’abordait jamais à la télévision. Je revois encore mon père analysant les velléités indépendantistes des Antilles, c’est mon premier souvenir d’un mouvement politique social. Je me rappelle également d’une fois où, suite à des manifestations à l’université de Villetaneuse, mon père m’amena à une assemblée générale pour écouter un peu ce qui s’y disait et comprendre ce qui s’y passait.
Je suis également d’une génération où, dans les années 80-90, il y avait beaucoup d’émissions politiques à la télévision, beaucoup plus qu’aujourd’hui et avec un niveau qualitatif bien supérieur. Je me suis donc toujours intéressée à la chose politique, mais je n’imaginais pas en faire partie. En 2006, alors âgée d’environ 30 ans, j’ai adhéré au Parti Socialiste. C’était l’époque du CPE (Contrat Première Embauche). Je me disais qu’il pouvait y avoir des débouchés politiques, mais j’avais toujours un petit peu de défiance à l’égard des organisations politiques. Je ne les trouvais pas forcément adaptées à mes aspirations, à mes attentes, mais je me suis fixée le challenge d’essayer de voir ce qu’on pourrait changer. C’est ainsi que je suis restée au Parti Socialiste de 2006 à 2018.
“ Aujourd’hui, la France est créolisée, c’est un fait. Vouloir empêcher les « minorités » de s’émanciper et avoir voix au chapitre est peine perdue. ”
Avant de faire la bascule vers La France Insoumise ? Exactement. Quand on arrive en politique, on est aussi fait d’une histoire. Moi, je suis issue de l’immigration. Je viens d’un milieu très populaire, avec une mère qui était femme de ménage. Mon père, via toutes ses activités militantes, m’a très vite appris à désacraliser les mouvements politiques. On s’est habitués à se dire : On va dans un parti, on sait que tout n’y sera pas satisfaisant à 100% mais on prend ce qu’il y a à prendre et on essaie d’y faire vivre nos idées. En réalité, j’estime avoir rejoint un parti politique relativement tard, en comparaison avec tous ceux qui intègrent des mouvements de jeunesse. Je me suis toujours dit : d’abord j’ai un travail et après je m’occuperai de la politique.
Comment vous décririez-vous en trois mots ?
Vous m’excuserez l’anglicissime, mais je dirais que je suis un peu « speed ». Je parle vite et j’aime que les choses aillent vite. Disons que je suis un petit peu impatiente.
Je suis franche, ce qui peut parfois poser quelques problèmes en politique, car nous évoluons dans un milieu souvent hypocrite. C’est d’ailleurs ce que je dis souvent à mes collègues, notamment à gauche : il faut parler clair et arrêter les faux-semblants.
Enfin, je finirai en disant que je suis une personne attentionnée. Je repère assez facilement quand les gens vont mal et je fais ce qui est en mon pouvoir pour y remédier. Je suis très proche de ma famille, de ma bande d’amis et c’est moi qui organise les fêtes (rires).
Quelles sont les causes et batailles qui vous animent ?
Depuis toujours, j’ai été animée par les questions de dignité. Dignité des peuples, dignité dans le travail. Cela englobe également la lutte contre les discriminations à l’emploi. Personnellement, j’ai été diplômée de Sciences Po en 2002 et je n’ai eu un mon premier emploi qu’en 2006. Contrairement à d’autres de ma promotion, que j’ai vu avancer sans difficulté. Pourtant, j’avais fait de très bonnes études avec une maîtrise d’histoire à la Sorbonne, suivi d’un diplôme à Sciences Po. Quand on est éduqué à la méritocratie, on s’imagine que tout devrait bien se passer. Puis, on finit par réaliser que ce n’est pas si simple. Les questions de dignité et de discrimination dans l’emploi sont donc centrales dans ma démarche politique.
Quand je suis arrivée à l’Assemblée nationale, en 2022, je me suis intéressée à la question des accompagnements d’élèves en situation de handicap. Cela soulève la problématique de l’école inclusive pour accompagner les enfants qui n’ont pas les mêmes capacités ou chances au départ, mais aussi aider les parents parce que avoir des enfants en situation de handicap requiert une logistique très difficile. Voici un autre de mes combats. Enfin, je m’intéresse évidemment beaucoup aux affaires étrangères. Je fais d’ailleurs partie de la commission des affaires étrangères. Je pense que la manière dont on gère la France n’est pas étrangère à la manière dont on gère le monde, notamment notre rapport aux relations d’égalité avec les peuples. Personnellement, je crois à une internationale des peuples afin de lutter solidairement contre les inégalités entre les pays. Cela fait miroir à la lutte contre les inégalités en France et la lutte contre les inégalités entre les pays. Ici, certains parlent de submersion migratoire, mais il ne s’agit que de parler de la circulation de personnes, souvent opprimées. C’est un sujet qui pourrait être traité de manière très apaisée.
Vous parlez du fait de vouloir changer les paradigmes, notamment ce fameux « paternalisme » régulièrement pointé du doigt. Vous qui êtes au cœur du pouvoir en France, sentez-vous que ces doléances sont prises en compte et que le message est entendu ?
La réalité est que j’ai été réélue en 2024 dans un contexte politique de puissance de l’extrême droite, aussi bien du point de vue de ses résultats électoraux, mais aussi de la manière dont ses idées irriguent le débat public et les médias.
Cette situation ne pousse pas à l’optimisme, mais c’est aussi le reflet des soubresauts qui animent une société qui voit qu’elle change. Un changement quasi inéluctable. Je tiens à rappeler que certains historiens et géographes parlent de creuset français parce que la France, c’est aussi une histoire, une histoire de peuplements successifs, d’abord à travers le continent européen et ensuite à travers le continent africain et asiatique. L’histoire de la France est coloniale, après avoir été esclavagiste. Penser pouvoir arrêter ces mouvements et prôner la division, c’est vouloir nier le passé et refuser les réalités actuelles.
Aujourd’hui, la France est créolisée, c’est un fait, et vouloir empêcher les « minorités » de s’émanciper et avoir voix au chapitre est peine perdue. En réalité, ce qui dérange un certain nombre de personnes en France est que les enfants issus de l’immigration ne sont plus là à raser les murs. Ils occupent des positions qui ne sont plus seulement des positions subalternes et il va donc falloir composer avec nous. Alors pour répondre à votre question, je pense que c’est cet état de fait qui crée une rigidité chez de nombreux responsables politiques, mais le message est entendu dans la mesure où la réalité est là, face à eux.
Vous êtes la première femme noire vice-présidente de l’Assemblée nationale en France. Quel sentiment cela procure-t-il ?
La réalité est que je ne le savais pas, jusqu’à ce que mon collègue Sébastien Delogu me le fasse remarquer et me félicite. Compte tenu de l’histoire multiséculaire des Noirs en France, je pensais naïvement qu’il y avait déjà eu un président noir à l’Assemblée nationale. C’est donc évidemment une fierté, non pas seulement pour moi, ni même seulement pour les femmes noires, mais pour tout un pan de la société qui se sentirait sous-représenté. De nombreuses personnes se sont senties fières. Je suis issue d’un mouvement politique qui incarne la gauche de rupture et qui, ces derniers mois, a été très ostracisé et pointé du doigt. C’était donc une des rares satisfactions en cette période trouble. À y réfléchir de plus près, c’est une anomalie que cela soit arrivé aussi tard dans l’histoire de France car, je le répète, la présence des Noirs en hexagone est multiséculaire.
Bien avant cette nomination prestigieuse, j’ai pu ressentir une vague d’enthousiasme lorsque j’ai été élue députée de ma conscription, en 2022. Beaucoup de femmes étaient heureuses pour moi et me félicitaient spontanément. Par exemple, des femmes de la communauté turque sont venues m’offrir des cadeaux. De nombreuses jeunes filles noires m’interpellaient et me sollicitaient, notamment pour des demandes de stage. Et je suis pleinement consciente des difficultés auxquelles elles font face.
Enfin, c’était une fierté pour mes parents qui ont beaucoup galéré dans ce pays et sans qui je ne serais pas là.
Photos : EssorLab
Avez-vous ressenti que, de facto, vous étiez devenue un role model pour de nombreuses françaises ?
Je l’ai ressenti parce que j’ai reçu des messages de félicitations de la part d’énormément de personnes. Des femmes blanches, des femmes noires, des femmes qui ne sont même pas de mon bord politique. Cela a vraiment été quelque chose d’impressionnant et, franchement, je ne réalisais pas. Je pense que la représentation est très importante, mais cela ne suffit pas, il faut aussi qu’il y ait du fond. Je porte des idées et des convictions dont je suis fière - des idées qui ne sont pas forcément dominantes dans les débats publics - mais j’ai tout de même réussi à accéder à une position importante dans les institutions. Quoi qu’on en dise, quoi qu’on en pense, si on veut changer les choses, il faut aussi avoir un pied dans les institutions.
Si vous aviez un message à adresser à la diaspora ?
On ne rase plus les murs ! C’est terminé. On est présent et on pèse. Nous devons apprendre à développer une forme de solidarité entre nous. Dans les moments qui viennent, le fait que nous soyons visibles et audibles sera sujet à de nombreuses attaques. Nous devons faire preuve de solidarité, mais aussi de discernement. Tout d’abord, nous devons balayer les discours qui disent que nous sommes dans la victimisation. Nous analysons simplement des réalités que nous vivons. Lorsque l’on va à l’hôpital, cherche un emploi ou logement, nous ne sommes pas traités de la même manière et c’est un fait. Mais nous avons en nous la force, la résilience et des personnes qui peuvent nous tirer vers le haut. Je le répète, il n’y a qu’un mot qui vaille : La solidarité.
Originaire du Congo, que cela représente-t-il ?
Cela fait entièrement partie de moi. Le Congo, qui est à cheval sur l’équateur, occupe une place centrale et son empreinte culturelle est visible dans de nombreux endroits dans le monde. J’étais récemment au Panama et j’y ai vu une exposition sur les Kongos. J’ai été à Mayotte et j’ai observé qu’il y avait certains mots en commun avec les langues du Congo. Nous sommes un peuple qui a une culture et une histoire qui se sont répandus à travers le monde. Notamment à cause d’événements douloureux comme la traite transatlantique, mais aussi les déplacements de population. Pour moi, le Congo est le cœur battant de l’humanité.
Si je vous dis le mot « Roots », vous me répondez ? Je suis de la génération Alex Hailey et sa série Roots (Racines). J’étais enfant et je peux vous dire que toute une génération a été marquée par les aventures de Kunta Kinté. Nous qui étions très imprégnés de culture américaine, cette série nous rappelait le lien historique étroit, et poignant, avec l’Afrique.
DJADJA x BLACK M
PHOTOGRAPHE
AUDRAN SARZIER STYLISME
ANTOINE SCHMIDT MAQUILLAGE
KRISTEN DC MAKE UP COIFFURE
Shoukii pour SALON BOUCLES D’ÉBÈNE
“ La parole et l’écoute sont la clé. ”
Contrôle d’identité s’il vous plaît ?
Léa : Léa Djadja, 35 ans, originaire de l’Egypte et du Bénin.
Alpha : Alpha Diallo, 40 ans, originaire de la Guinée Conakry.
Nous sommes mariés depuis 16 ans.
Nous avons 2 enfants de 13 et 4 ans, et un chien.
Quelles sont les 3 qualités premières de votre partenaire ?
Léa : douce, gentille, attentionnée.
Alpha : protecteur, force calme, généreux.
Quelles sont les valeurs qui vous lient ?
L’éducation des enfants, le respect, la communication.
Une musique qui pourrait représenter ou définir votre union ?
« Léa » de Black M sur l’album : Il était une fois
Selon vous, quelles sont les clés pour concilier vie de famille et exposition médiatique ?
La discrétion, l’humilité et la solidarité en famille.
Si vous aviez un conseil à donner à de futurs mariés ?
La parole et l’écoute sont la clé.
Que représentent le Bénin et la Guinée pour chacun d’entre vous ?
Léa : le Bénin est le pays de mon grand-père, cela représente mes racines.
Alpha : la Guinée a impacté toute ma vie, mes choix.
Des projets à court ou moyen termes à destination de vos pays d’origine ?
Beaucoup ! On retourne aux sources ! Black M prépare un festival dans son pays d’origine, en Guinée !
Si je vous dis le mot « Roots », quelle est la première image qui vous vient à l’esprit ?
Léa : un arbre de vie.
Alpha : les ancêtres.
“ [...] Tire son inspiration du vestiaire intemporel à la française et des esthétiques diverses du continent africain. ”
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Bonjour, je m’appelle Sinaï Umba Di-Yaba, j’ai la trentaine, je suis d’origine congolaise, née à Kinshasa. Je suis multi-entrepreneure, ingénieure et juriste de formation, et surtout fondatrice et directrice artistique de la marque SINAÏ YABA qui propose du prêt-àporter et des accessoires pour femmes.
Revenons sur votre parcours et la genèse de Sinaï Yaba.
Bien que je sois fascinée par le monde de la création et de la mode depuis le plus jeune âge, la fondation de la marque Sinaï Yaba n’a eu lieu qu’en 2017. C’était après un long séjour à New York qui a mis en évidence une vision monolithique de la Parisienne quand, autour de moi, je voyais des femmes de toutes les origines incarner à leur manière cette figure du chic à la française. De là est née la 1ère collection, La Nouvelle Parisienne qui a mis en avant des pièces iconiques de la Parisienne (marinière, trench, petite robe noire) arborant des influences africaines via le tissu wax. La marque a beaucoup évolué depuis car je considère la création comme un parcours plutôt qu’une destination, mais conserve cette idée originelle d’une élégance plurielle.
Comment décririez-vous votre ADN et votre cible ?
La marque tire son inspiration du vestiaire intemporel à la française et des esthétiques diverses du continent africain. Elle s’adresse à des femmes modernes et ouvertes sur le monde qui apprécient une mode éthique, pointue bien qu’intemporelle. Elle veut également prôner un univers où la femme Sinaï Yaba est le personnage principal de sa vie et maîtresse de son destin. « Le vestiaire dont vous êtes l’héroïne » pourrait résumer les vestes structurées, les trenchs aux épaules démesurées ou encore les jupes droites taille très haute. Mon goût pour l’architecture se traduit aussi par des volumes très présents dans la dernière collection « Anagenesis » (Printemps/Été 2024). En parallèle, les robes vaporeuses, unies ou imprimées, redonnent de la délicatesse au quotidien de la femme Sinaï Yaba, et cela, même durant un rendez-vous important. Car selon moi, la féminité ne fait pas peur et ne coince pas : elle libère et s’assume.
Si vous aviez une baguette magique, qui serait l’égérie parfaite pour incarner votre marque ?
Il me vient beaucoup de noms de femmes à l’élégance folle et très charismatiques. Mais s’il fallait en choisir une uniquement pour l’élégance naturelle et littéralement royale, ce serait Jasmine Tookes. J’apprécie beaucoup son aura bienveillante, sa classe remarquable et intemporelle.
Nous vous avions découverte en tant que créatrice de mode, vous avez désormais une casquette de créatrice de bijoux...
Ma vision de la marque consiste à la création d’un univers esthétique qui s’illustrerait à la fois via des vêtements, des accessoires et de beaux objets.
Après plusieurs années à développer le prêt-à-porter, il me semblait naturel de commencer à étoffer le vestiaire de la femme Sinaï Yaba avec en premier lieu des bijoux.
Des bijoux avant tout car ils caractérisent une tenue aboutie sans trop d’effort mais tout en marquant la personnalité de la femme qui les porte. Ornement, talisman ou encore souvenir, la « parure » cultive une forme de singularité.
Je me suis inspirée des motifs géométriques issus de l’esthétique royale des peuples du feu royaume Kongo et le less is more architectural, pour des pièces légères bien que graphiques en laiton doré à l’or fin.
Quels sont vos objectifs de développement ?
De faire découvrir la maison Sinaï Yaba à toujours plus de monde et d’étendre la gamme de accessoires et beaux objets pour un univers plus complet.
Si vous aviez un message à adresser à nos lectrices ?
Premièrement, de croire en leurs rêves et de ne pas écouter les peurs des autres. Ensuite, d’ajouter une pièce Sinaï Yaba à leur vestiaire pour rendre fabuleux le parcours vers la réalisation de leurs souhaits les plus ambitieux.
Originaire de la RD Congo, cela représente quoi ?
Enormément de choses ! C’est le pays où je suis née, la culture dans laquelle j’ai grandi bien que vivant en France. C’est aussi la terre de mes ancêtres et pour quelqu’un de spirituel comme moi, cela veut dire beaucoup.
C’est aussi une source d’inspiration continue tant la RDC influence le monde de la création musicale mais aussi de la mode. J’ai d’ailleurs puisé dans l’esthétique picturale du royaume Kongo pour la première collection de bijoux de la ligne Parure, royaume dont la RDC est issue.
Si je vous dis le mot « Roots », vous me répondez ?
You got me du groupe The Roots en featuring avec Erykah Badu. C’est une chanson qui a irrigué mon adolescence et que j’aime écouter de temps en temps, surtout quand je dessine.
L’asymétrie est bien présente dans les tendances mode du printemps-été 2025. Les créateurs jouent avec les volumes, les drapés et les coupes déstructurées pour donner un effet moderne et audacieux aux silhouettes.
On retrouve ainsi des pantalons, robes et tops asymétriques avec une seule jambe ou manche, des ourlets irréguliers et des superpositions qui cassent la symétrie classique. Cette tendance s’inscrit dans une saison marquée par l’expérimentation et l’audace. Deux maître-mots : dynamisme et déséquilibre.
“ Ancestral, une capsule composée de 5 pièces honorant des tribus allant du Niger au Kenya, en passant par l’Ethiopie. ”
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Eugénie est mon nom, Cynthia est mon prénom. Fondatrice et créatrice de la marque de vêtements EUGENIE CYNTHIA.
Revenons sur votre parcours. Quelle est la genèse de votre marque éponyme ?
Eugénie Cynthia est née de questionnements sur mon identité martiniquaise et de ma volonté de renouer avec une partie méconnue de mon histoire liée à mes ancêtres africains. Cette quête identitaire est à la source de ma marque éponyme et de ma première collection nommée Ancestral.
En tant que designer textile, j’ai naturellement effectué des recherches sur les créations et les arts authentiquement africains. Elles m’ont conduite à découvrir et développer un profond intérêt pour les scarifications et peintures corporelles pratiquées par des tribus.
Cette esthétique africaine peu commune (contrairement au tissu wax, inventé par les Indonésiens, puis, importé par les Hollandais en Afrique) et en voie de disparition m’ont amenée à vouloir la mettre en lumière, la préserver et la pérenniser. Dans cette optique, j’ai retranscrit cet art corporel en art textile, ce qui a donné vie aux vêtements de ma collection Ancestral. Une capsule composée de 5 pièces honorant des tribus allant du Niger au Kenya en passant par l’Ethiopie.
Comment décririez-vous l’ADN de la marque et quelle est votre cible ?
La collection Ancestral signe le début de ma marque avec une réflexion sur mon identité afro-caribéenne ainsi que les arts et créations qui gravitent autour d’elle. La dynamique actuelle de ma marque va donc dans ce sens.
Au-delà de cet aspect, le design textile est au cœur de ma marque, couplé au savoir-faire de la broderie, de la maille et du tissage usés de manière contemporaine, personnelle et artistique. Chaque pièce sera pensée comme un « vêtement-bijoux », à la frontière de l’accessoire.
Eugénie Cynthia s’adresse aux femmes affirmées et élégantes, en quête de sens et d’exception dans ce qu’elles portent.
Si vous aviez une baguette magique, quelle égérie représenterait parfaitement l’essence de la marque ?
Je pense spontanément à Aïssa Maïga pour représenter l’essence d’Eugénie Cynthia. Moderne, puissante et fière de ses racines, son aura naturelle inspire respect et admiration. Puis, je ne peux m’empêcher d’ajouter Angélique AngarniFilopon, notre Miss France 2025, qui incarne la résilience et l’audace en proclamant fièrement : « Je suis là pour représenter toutes les femmes à qui on a dit un jour que c’était trop tard ! ». Ensemble, elles symbolisent l’élégance, la force et l’authenticité que la marque souhaite célébrer.
Comment se procurer vos pièces et quelle est la gamme de prix ?
Les pièces de la collection Ancestral se procurent à la demande via mon compte professionnel Instagram : @eugenie.cynthia. La valeur des pièces varie selon leur complexité et leur temps de réalisation à la main. Je vous invite à prendre contact avec moi via ce canal, jusqu’au lancement de mon site internet.
Quels sont vos objectifs de développement à court et moyen termes ?
Mon objectif à court/moyen terme est d’élargir ma clientèle, ainsi que de m’investir davantage sur la communication et la promotion de ma marque Eugénie Cynthia
Originaire de la Martinique, cela représente quoi ? Une fierté. Au vu de notre histoire liée à la traite négrière, nous, antillais, n’avons pas un accès direct à notre ancestralité et à nos origines initiales. Cependant, nous sommes un peuple métissé qui a réussi à façonner sa propre identité et propre culture. Il y a alors une forme de résilience, une force à toutes épreuves et surtout de la beauté dans nos origines.
Si je vous dis le mot « Roots », vous me répondez ?
Je pense immédiatement aux racines d’un arbre, cet enchevêtrement parfois difficile à déchiffrer, mais dont chaque racine est essentielle à son existence. Cela me rappelle mon identité antillaise : ce mélange d’histoires, bien qu’intriqué, formant une splendide unité qui définit le « Je suis ».
Pour le printemps-été 2025, la mode s’inspire largement du monde de l’art et de la peinture. Plusieurs créateurs ont intégré des éléments évoquant des tableaux et des effets picturaux dans leurs collections. On observe une forte présence d’imprimés artistiques, notamment des motifs abstraits rappelant des coups de pinceau et des éclaboussures de peinture. Dernier élément qui saute aux yeux : les matières fluides qui rappellent l’aquarelle et la légèreté des toiles, avec des jeux de superposition pour un effet quasi pictural. À vos pinceaux !
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Mamy Sanou : À l’état civil, je suis Fatoumata Sanou aka “MAMY”, j’ai 30 ans. Je suis originaire du Mali et du Sénégal. Pour la petite anecdote, Mamy est le prénom de caresse que l’on attribue à l’homonyme de grand-mère dans certains pays d’Afrique de l’Ouest. Dans mon entourage, ainsi qu’au travail, tout le monde m’appelle ainsi. Je suis née et j’ai grandi à Paris, où j’ai suivi des études de mode mais les réalités du secteur qui nécessitent énormément de pistons ont fait que je me suis tournée vers une toute autre profession. Je travaille dans le secteur médical, plus exactement dans la gestion médicoadministrative et le traitement de l’information médicale. Je suis aussi la mère de deux magnifiques garçons. Et aujourd’hui, je reviens en force avec MKREA, une revanche sur la vie. Marlène Gaoué : Je suis cofondatrice de MKREA, j’ai 30 ans, je suis originaire de la Côte d’Ivoire. Je suis née, j’ai grandi à Paris et j’ai été façonnée à Londres, ville que j’affectionne particulièrement car j’y ai vécu durant 5 ans lors de mon cursus universitaire en business management et finance. De cette expérience j’ai forgé mon mindset et cultivé une solide ouverture d’esprit qui est une de mes principales forces de caractère. Actuellement, je suis auditrice financière en cabinet d’expertise comptable et conseil. Tout comme Mamy, je suis la maman d’un adorable petit garçon.
Revenons sur votre parcours. Quelle est la genèse de MKREA ? D’où est venue cette envie de lancer votre marque ?
MKREA signifie tout simplement Mamy & Marlène création, on voulait un nom simple, concis, facile à prononcer et à retenir. MKREA, c’est l’histoire de deux amies qui partagent une même vision commune qui est la passion pour la mode, l’envie de réussir et un amour indéfectible pour l’Afrique.
MKREA a été créé en mai 2021, à cette époque on remarquait que dans la communauté afro-descendante, les gens n’embrassaient pas pleinement leur double culture. Lors des cérémonies, ce sont souvent les mêmes tenues en wax ou en bazin riche qui ressortent, comme un supplice pour la plupart d’entre nous de s’habiller de manière traditionnelle ou d’opter pour une touche afro dans nos tenues quotidiennes, par peur d’être cataloguées ou d’entendre ce fameux commentaire « aujourd’hui, tu fais très exotique ».
“ Devenir un symbole de l’empowerment créatif des femmes. Des collections qui allient confort, style et héritage culturel. ”
MG : Nous voulions vraiment nous démarquer de la concurrence, ramener un vent de fraîcheur, sortir du lot tout simplement. En tout, cela nous a pris un an et demi. Le temps de faire notre étude de marché, rassembler et trouver les fonds nécessaires pour aboutir à notre projet. À l’origine, étant de nature altruiste, j’étais un soutien pour Mamy. Fraîchement revenue de Londres après mon Bachelor fin 2019, je l’aidais dans la création de son business plan et ses démarches financières car j’aime motiver mes amies et les encourager à se lancer dans leur projet. C’est carrément notre conseiller bancaire qui nous à suggérer de nous associer du fait dans mon implication, tout en nous mettant en garde sur les risques encourus car nous sommes amies. J’ai accepté et, aujourd’hui, c’est l’une de mes plus belles réussites.
MS : Oui, c’est exactement ça. Au début, j’avais des craintes car dans le passé cela m’a déjà coûté une amitié. Mais dès le début, on a toujours été claires sur le fait de dissocier les deux : amitié et business. Parfois, on n’en oublie même de prendre de nos nouvelles respectives (rires). Aujourd’hui, je suis convaincue que c’est Dieu qui nous a mis ensemble, malgré les réalités du commerce et les tentatives sans succès pour nous séparer de personnes mal intentionnées. Nous sommes tellement complémentaires par ma vision créative, mes connaissances en couture ainsi que le sens de la stratégie et leadership de Marlène, une combinaison puissante qui fait notre force aujourd’hui.
Comment décririez-vous l’ADN de la marque et quelle est votre cible ?
Mission : MKREA crée des vêtements féminins raffinés et intemporels, pour toutes les femmes souhaitant s’exprimer avec style. Nous célébrons la fusion des cultures africaines et européennes à travers des créations modernes et élégantes, tout en mettant en valeur la diversité et la puissance des femmes.
Vision : Devenir un symbole de l’empowerment créatif des femmes en offrant des collections qui allient confort, style et héritage culturel.
Valeur : Célébration de la diversité et de la force féminine, transparence et intégrité, telles sont nos valeurs.
Nous nous engageons à célébrer la diversité culturelle et à mettre en lumière la force féminine. Nous croyons que chaque culture a une richesse unique à offrir et que la diversité est une source de créativité et d’innovation.
Nous plaçons l’intégrité et la transparence au cœur de nos pratiques, en assurant une communication honnête et ouverte avec nos clients, partenaires et collaborateurs. Chaque action que nous entreprenons repose sur des principes éthiques, visant à créer des relations de confiance durable. Dans notre démarche, la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) joue un rôle central. Nous aspirons à avoir un impact positif tant sur la société que sur l’environnement, en menant des actions concrètes pour une production durable telles que réutiliser nos chutes de tissus en accessoires ou garnitures pour éviter le gaspillage.
Quant à notre public cible, ce sont les les femmes modernes, cosmopolites, sensibles à leur héritage culturel tout en étant connectées aux tendances mondiales de la mode.
D’où puisez-vous votre inspiration ? Quel est votre processus de création ?
Chez MKREA, notre inspiration naît de la fusion entre deux univers riches et diversifiés : L’Afrique et L’Europe. Nos racines ivoiriennes et sénégalaises ainsi que notre vécu en France nourrissent chaque aspect de nos créations. Les plages de Dakar, les réserves naturelles de la Côte d’Ivoire, la créativité de Lagos, la diversité de Pretoria nous inspirent une mode africaine pleine de vie et de mouvement. L’Europe, par les podiums de Paris, nous apporte un sens de l’élégance intemporelle, du minimalisme et de la sophistication. Notre processus de création est un mélange organique de tradition et modernité. Nous commençons par explorer les tendances, les éléments culturels inspirés de l’art africain, ou encore des éléments du quotidien qui reflètent notre expérience. Le tout réajusté à notre sauce crée MKREA. Nous accordons une grande importance aux choix des matériaux, des motifs et couleurs. Toutes nos idées sont retranscrites dans le cahier de dessin de Mamy qui fait tous les croquis avant de pouvoir les dispatcher auprès de nos différents collaborateurs pour la création des patronages. Nous travaillons avec des artisans africains, on essaye d’être sur place lors de la création notamment à Dakar, notre fief, où se trouve la majorité de nos artisans couturiers. Nous collaborons aussi avec des maisons de confection françaises.
Originaires du Sénégal & de la Côte d’Ivoire, que cela représente-t-il pour vous ?
MG : Originaire de Côte d’Ivoire, pour moi, c’est tout d’abord une fierté, je le caractérise comme mon ADN. Partie intégrante de ma personnalité, je tire de cet héritage ma générosité et ma résilience car comme l’adage le dit : « Découragement n’est pas ivoirien ». J’aspire notamment à faire partie des acteurs économiques de mon pays et cela commencera par MKREA
MS : Le Sénégal représente énormément pour moi, c’est à la fois une fierté et une source d’inspiration quotidienne. Le Sénégal, avec sa richesse culturelle, sa mode, la grâce et l’élégance de ses femmes, a beaucoup influencé ma vision et ma créativité. Je suis fière de pouvoir contribuer à mettre en lumière la beauté et le savoir-faire africains à travers nos créations. J’ai pour ambition de m’installer au Sénégal et de pouvoir y développer notre marque tout en participant au rayonnement de la culture sénégalaise à travers l’Afrique et au-delà.
“ Nous célébrons la fusion des cultures africaines et européennes à travers des créations modernes et élégantes, tout en mettant en valeur la diversité et la puissance des femmes. ”
Quels sont vos objectifs de développement à court et moyen termes ?
À court terme, nous souhaitons devenir une référence de la mode Afro-Européenne en France et nous développer davantage en Afrique. À long terme, nous avons pour ambitions de disposer d’un point de vente physique.
Comment se procurer vos pièces et quelle est la gamme de prix ?
Nous avons des articles pour tous les budgets. Nos prix commencent à partir de 50€.
Vous pouvez vous procurer nos pièces via notre :
- Site internet : www.mkreaworld.com
- Instagram : _mkrea
- Snapchat : m.krea
- E-mail : mkreaa1@gmail.com
Si je vous dis le mot « Roots », vous me répondez ?
MG : Le mot Roots me fait directement penser à un grand baobab, au pied de ses racines les différents membres de ma famille. C’est l’arbre de vie qui me ramène au commencement donc en Afrique, genèse de mon existence. Embrassons avec fierté ce double héritage, faisons-en notre force et créons un monde meilleur pour les générations à venir.
MS : Idem, la première image qui me vient à l’esprit, c’est un baobab majestueux, cet arbre emblématique d’Afrique. Cela me ramène en vacances à Dakar, en 2016 lors d’un circuit en quad avec des amies. Nous sommes tombées nez à nez avec un baobab, les guides nous racontaient les histoires transmises de génération en génération, et tout ce qui constitue notre identité profonde. Ce fut un rappel de l’importance de savoir d’où l’on vient pour mieux savoir où l’on va.
Dans notre travail, nous nous efforçons de créer un lien entre ces racines culturelles africaines et la modernité européenne, pour raconter une histoire unique et authentique.
Nous tenons à remercier Michael pour nous avoir permis d’être mise en lumière dans son magazine et nous lui souhaitons réussite dans tous ses projets.
Le bleu azur arrive en force ! De nombreux créateurs ont misé sur des ensembles monochromes, jouant avec toutes les nuances de bleu et apportant une touche de fraîcheur à leurs collections. On retrouve cette couleur chez des maisons comme Chanel, Miu Miu ou Loewe, qui l’ont intégrée à des silhouettes épurées et modernes. Si vous souhaitez adopter cette tendance, optez pour des looks monochromes ou associez le bleu azur à des tons neutres pour un effet chic et minimaliste.
“ On ne vend pas qu’un vêtement : on façonne une expérience, on tisse ensemble l’histoire d’une tenue. ”
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Je suis Christelle Bahezi, Congolaise, née à Brazzaville et grandi en France. Je suis une Parisienne dans l’âme et Brazzavilloise dans le sang. Passionnée de couture, d’élégance et de poésie, je me définis avant tout comme une artiste, créatrice de la marque
KIMPAA Paris. Mon parcours est atypique, mais il reflète pleinement mon identité plurielle et mon engagement créatif.
Nous vous avons découvert dans le ROOTS spécial Kongo. Vous avez modifié la direction artistique de Kimpaa en vous orientant maintenant vers la création de tenues de mariage homme / femme. Pourquoi un tel revirement dans votre ADN de marque ?
J’ai fait le choix de changer de direction artistique car j’ai réalisé que ce qui m’animait profondément, c’était le sur-mesure. À mes débuts, je proposais du prêt-à-porter, mais très vite, j’ai ressenti une forme de lassitude. Ce modèle imposait une production en quantité, une création de collections à répétition, sans véritable lien avec le client. Tout se faisait dans une forme de distance impersonnelle : le client entrait dans la boutique, achetait un vêtement et repartait. Il n’y avait pas vraiment d’échange, ni d’histoire, ni de véritable connexion humaine. Avec le sur-mesure, tout est différent. Il s’agit d’une véritable expérience que le client vit à l’atelier. Chaque projet devient un dialogue, une co-création. Le client arrive avec ses idées, ses envies, ses rêves… et moi, en tant que créatrice, je donne vie à ce que le client imagine. Je matérialise une intention, une émotion, à travers une pièce unique, pensée pour elle. Dans cet univers, on ne vend pas qu’un vêtement : on façonne une expérience, on tisse ensemble l’histoire d’une tenue. Tout cela est magique et indescriptible.
Quelles sont vos inspirations ? Avez-vous un type de matières ou formes que vous privilégiez ou laissezvous 100% libre-court à l’imagination des mariés ? Je puise mon inspiration dans l’univers des grandes maisons de couture, celles qui me font rêver depuis toujours. D’ailleurs, faire de Kimpaa une maison de couture de référence est bien plus qu’un objectif : c’est un rêve auquel je me consacre chaque jour avec passion et détermination.
J’aime travailler les matières fluides, les coupes épurées, audacieuses, à la fois modernes et résolument élégantes. C’est cet ADN stylistique qui traverse les collections Kimpaa.
Mais au-delà de ma signature artistique, je reste profondément à l’écoute de mes mariées. Mon rôle est de créer la tenue qui leur ressemble pleinement, jusque dans les moindres détails. À chaque création, j’apporte ma sensibilité, mon regard, ma touche... tout en respectant fidèlement les attentes et les choix de celles qui me font confiance. Et ma plus belle récompense, c’est d’entendre ces mots, toujours avec émotion : « Christelle, j’ai eu exactement ce que je voulais. »
Quel est l’avis le plus touchant que vous ayez reçu d’une mariée ?
Toutes mes mariées m’ont émue, chacune à sa manière, avec sa propre sensibilité. Certaines sont venues à moi remplies de doutes, manquant de confiance en elles, redoutant de ne pas se sentir belles dans leur robe. Et pourtant, le jour où elles ont enfilé leur tenue, je les ai vues s’illuminer, émerveillées de se découvrir magnifiques. Les instants les plus touchants restent ceux où les mamans de mes mariées, émues, me témoignent leur gratitude pour avoir contribué au bonheur de leur fille. Je n’ai reçu que des retours émouvants, je rends grâce à Dieu pour ce don précieux qu’Il m’a accordé.
Quelle est votre gamme de prix et cliente ciblée ? J’ai fait le choix délibéré de positionner Kimpaa Paris sur le segment du haut de gamme, et je m’adresse donc à une clientèle en quête d’exclusivité, de raffinement et de singularité. Le prix d’une tenue sur mesure varie en fonction de plusieurs paramètres : le modèle choisi, le tissu, la longueur, le volume… Je sélectionne avec soin des matières nobles et recyclées, que je choisis minutieusement dans les prestigieux entrepôts parisiens. Par conséquent, le tarif de départ est fixé à 2 500 €, et il évolue selon la complexité et les éléments techniques de la création. Les pièces les plus onéreuses sont généralement celles intégrant des broderies perlées, qui exigent un savoir-faire artisanal minutieux et un temps de réalisation conséquent. Mes services s’adressent à toutes les mariées désireuses de porter une robe unique, pensée et conçue pour elles et avec elles. Actuellement, je développe une nouvelle collection dédiée au mariage civil, avec des pièces élégantes et accessibles à partir de 500€.
“ Les instants les plus touchants restent ceux où les mamans de mes mariées, émues, me témoignent leur gratitude pour avoir contribué au bonheur de leur fille. ”
Comment vous contacter ?
Vous pouvez me contacter depuis mon site internet www.kimpaa.com où chaque client(e) peut prendre rendez-vous avec moi.
Le premier échange se fait par téléphone ou en visio. Je tiens à prendre le temps pour un véritable échange, afin de faire connaissance, d’écouter attentivement mes clients et de mieux cerner leurs besoins, leurs envies, leur univers. Ce premier contact est fondamental, car il permet de poser les bases d’une relation de confiance et de déterminer, en toute transparence, si une collaboration harmonieuse est possible.
Aujourd’hui, Kimpaa ne se limite plus à la femme : j’élargis mon offre en habillant également les hommes, en leur proposant des tenues sur mesure, conçues pour sublimer leur personnalité et répondre à leurs envies.
C’est un véritable atout pour les futurs mariés : le couple peut désormais concevoir l’intégralité de ses tenues dans le même atelier, dans une démarche harmonieuse, cohérente et entièrement personnalisée.
Quel est le processus de fabrication d’une tenue de mariage Kimpaa ?
La confection d’une tenue de mariage requiert un délai minimum de six mois, répartis en quatre grandes étapes clés : 1. La prise de mesures,
2. L’essayage de la toile à patron, 3. L’essayage du prototype, 4. Puis enfin, l’essayage de la robe finale. Ce processus est volontairement long, car il est conçu pour que chaque détail soit maîtrisé avec précision. Rien n’est laissé au hasard : chaque étape permet d’affiner la création, d’ajuster les volumes, et d’atteindre l’excellence attendue pour le jour J.
Ce n’est qu’après cet échange que je propose un rendez-vous physique au sein de mon atelier, pour entrer dans le vif du projet.
Vous avez mentionné vos origines congolaises, ontelles une influence sur votre créativité ?
Mes origines sont une véritable source d’inspiration, notamment avec la Sape qui est l’un des symboles forts de la culture congolaise. A travers mes créations, je rends hommage à cet héritage tout en le revisitant avec une touche contemporaine. Mon identité congolaise m’incite à valoriser l’esthétique et le sens du détail, tout en portant un regard sophistiqué sur chaque tenue que je conçois.
Si je vous dis « Roots », quelle est la 1ère image qui vous vient à l’esprit ?
Mes racines. Le Congo est la terre de mes ancêtres et celle qui m’a vue naître. Même si la vie m’a conduite loin de mon pays d’origine, et que je me sens épanouie en France, je n’oublie pas d’où je viens car, tôt ou tard, je répondrai à l’appel profond de mes racines. Cet appel silencieux mais puissant, qui me relie intimement à mon histoire, à ma culture, à mon identité.
L’imprimé pois fait son grand retour avec une forte inspiration des années 80. Les géants du luxe l’ont intégré dans leurs collections, sous toutes ses formes.
Si vous aimez les imprimés classiques et intemporels, cette tendance sera parfaite pour ajouter une touche rétro-chic à votre garde-robe printanière !
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Bonjour, moi c’est Lionel Mongumu, j’ai 26 ans et je suis le PDG de Les 3 Violettes, une marque de robes de mariée que j’ai cofondée avec ma soeur Mimiche Mongumu. Je suis le dernier d’une famille congolaise de huit enfants. Mes parents sont originaires de Kinshasa, en République Démocratique du Congo, et c’est là que l’aventure Les 3 Violettes a vu le jour. En réalité, notre histoire puise ses racines dans celle de notre mère qui avait déjà, à l’époque, une vision forte : entreprendre en famille, dans la mode. Aujourd’hui, cette ambition, on la porte fièrement à notre manière. Et chaque jour, on écrit la suite de son rêve à travers cette belle marque qui sublime les mariées.
D’où est venue cette envie de vous lancer dans la confection de robes de mariées ?
Ce projet, à l’origine, c’est celui de notre mère, Maman Viviane, la première des Violettes. Dans les années 2000, en plein cœur de Kinshasa, elle a ouvert une boutique de mode qu’elle a dédiée à ses trois filles, qu’elle surnommait affectueusement Les 3 Violettes. Ce nom, c’était sa façon de célébrer leur passion pour la mode, et c’est ainsi que l’histoire a commencé. Après plus d’une décennie d’activité, la boutique a fermé ses portes à Kinshasa, mais cette aventure familiale ne s’est pas arrêtée là. En 2022, à l’occasion du mariage de l’une des Violettes, l’idée de relancer ce rêve familial est née, cette fois-ci dans l’univers du mariage. Depuis, nous avons repris le flambeau en restant fidèles aux valeurs portées par notre mère : l’acceptation de soi, la confiance en soi, et l’importance des liens familiaux.
“ Montrer que toutes les femmes méritent d’être célébrées, honorées et sublimées le jour de leur mariage. ”
Ainsi, Les 3 Violettes ne se résume pas seulement à vendre des robes pour nous. C’est une expérience que nous voulons offrir, une expérience qui sublime chaque femme, peu importe sa taille, sa morphologie ou sa couleur de peau. C’est aussi une manière de prendre position dans une industrie où les corps et les visages africains, comme les nôtres, sont encore trop souvent sous-représentés. Nous voulons montrer que toutes les femmes méritent d’être célébrées, honorées et sublimées le jour de leur mariage.
Comment décririez-vous l’ADN des 3 Violettes et quelle est votre cible ?
L’ADN des 3 Violettes, c’est d’abord nos valeurs et notre mission. Ce qu’on veut vraiment, c’est révéler la reine qui sommeille en chaque femme. On croit profondément qu’il y a une beauté unique chez chacune d’elles : dans leurs corps, dans leurs histoires, dans leurs personnalités. Et au lieu d’imposer un seul canon de beauté, comme c’est encore trop souvent le cas dans la mode, on préfère mettre en lumière cette étincelle qui fait leur singularité.
Notre approche, c’est simple : des robes sur-mesure pour des femmes uniques. Quand une cliente pousse la porte de notre boutique, la question qu’on se pose, c’est : « Comment sublimer cette femme ? Comment raconter son histoire à travers une robe qui lui ressemble vraiment ? » On s’intéresse à sa morphologie, mais aussi à sa personnalité, à ce qu’elle veut transmettre. Pour nous, tous les corps sont beaux, et toutes les femmes méritent d’être sublimées.
Avec Les 3 Violettes, on veut bousculer les standards de beauté dans l’univers du mariage et de la mode. On veut célébrer la diversité des corps et des histoires, mettre en avant des valeurs qui nous tiennent à cœur, comme celles de la famille, tout en proposant des robes qui marquent les esprits. C’est ça, notre mission : faire en sorte que chaque femme, le jour de son mariage, se sente non seulement belle, mais aussi honorée et unique.
Si vous aviez une baguette magique, qui serait l’égérie parfaite pour incarner votre marque ?
Si je devais choisir une égérie idéale pour Les 3 Violettes, je pense tout de suite à Didi Stone Olomide. Didi Stone, c’est bien plus qu’un mannequin. Elle incarne tout ce que représente notre marque. Déjà, elle est Congolaise, et ça a du sens qu’une marque qui tire ses racines de Kinshasa, fondée par une maman congolaise, soit représentée par une femme qui porte fièrement ces mêmes origines. Mais ce n’est pas tout : Didi Stone, c’est la jeunesse noire ambitieuse et décomplexée. Elle influence tout le monde, sans se limiter à une communauté spécifique, et c’est ce que j’admire chez elle.
Elle a ce parfait équilibre entre la fierté de ses racines et cette ouverture sur le monde. Elle montre qu’une femme noire peut être une référence globale, une femme à qui on aspire à ressembler, qu’on admire, qu’on imite. Pour moi, c’est tellement puissant, surtout quand on pense au chemin parcouru. Pendant des décennies, les femmes noires ont été ignorées, voire rabaissées, dans les standards de beauté. Alors aujourd’hui, voir une Congolaise incarner la beauté, l’audace et l’élégance, ce serait un symbole fort.
“ À Cannes, on a eu l’honneur d’habiller Nomcebo Zikode, l’artiste sud-africaine derrière le tube Jerusalema, et Alicia Fall, journaliste et entrepreneure. ”
Et puis, il y a une autre personne qui me vient à l’esprit : Kelly Massol. C’est une femme avec du caractère, une entrepreneure qui sort des cases. Elle a une énergie incroyable, et elle casse l’image un peu trop lisse et sage qu’on associe parfois à la mariée traditionnelle. Elle est belle, charismatique, et elle raconte une histoire à travers tout ce qu’elle fait. Pour moi, elle pourrait incarner une mariée moderne, libre, qui s’assume pleinement. Je pense sincèrement qu’une collaboration avec ces deux femmes serait exceptionnelle. Elles représentent des facettes différentes, mais complémentaires, de notre vision : célébrer la diversité des beautés, des personnalités et des parcours. Mon petit doigt me dit qu’un jour, on arrivera à concrétiser cette idée.
Un mot sur votre présence lors du Festival de Cannes 2024. Les 3 Violettes ont habillée plusieurs personnalités ayant foulé le tapis rouge, une expérience incroyable ?
Franchement, je me sens extrêmement reconnaissant d’avoir eu cette opportunité, surtout si tôt dans l’aventure des 3 Violettes Habiller des personnalités pour un événement aussi prestigieux, c’est quelque chose qui va rester gravé. On a eu l’honneur d’habiller Nomcebo Zikode, l’artiste sud-africaine derrière le tube mondial Jerusalema, et Alicia Fall, journaliste et entrepreneure. On a confectionné trois tenues spécialement pour elles, stylisées par moi-même. C’était un vrai challenge, mais aussi une belle occasion de montrer mes compétences en tant que styliste sur des événements d’une telle envergure. En fait, tout est parti d’un concours de Jeune Miss où nos créations avaient vraiment marqué les esprits. De fil en aiguille, cette visibilité nous a ouvert les portes du Festival de Cannes. Et une fois là-bas, c’était beaucoup plus qu’un simple défilé : c’était l’occasion de rencontrer des personnalités, de créer du réseau, et surtout de représenter nos valeurs sur une scène internationale. Nos robes ont été portées lors du Global Gift Gala, organisé par Eva Longoria et l’association Global Gift, et aussi sur le tapis rouge. Ce sont des moments qu’on ne vit qu’une fois, mais qui, je l’espère, poseront les bases pour beaucoup d’autres collaborations.
D’ailleurs, cette expérience nous a inspirés pour développer une nouvelle branche de notre activité : une collection de robes de soirée. On veut continuer à proposer des créations qui subliment les femmes, non seulement pour le mariage, mais aussi pour d’autres grands moments de leur vie. Et on ne compte pas s’arrêter là : 2025 est déjà en préparation. On prévoit de retourner à Cannes avec d’autres célébrités pour continuer à mettre en lumière notre savoir-faire et, bien sûr, nos valeurs.
Lionel Mongumu
Alicia Fall
Eva Longoria
Quel est le processus de création avec les futures mariées et quelle votre gamme de prix ?
Nous avons développé plusieurs processus pour répondre aux attentes de toutes nos clientes, qu’elles soient à la recherche de simplicité ou d’une robe entièrement unique :
1. Les robes de cocktail et les modèles “simples” :
Ces robes font partie de notre collection actuelle et sont disponibles en stock. Les futures mariées viennent au showroom, essayent les modèles qui les inspirent, et repartent avec une robe qui correspond à leur style. Les prix pour cette gamme varient entre 500 et 1400 euros.
2. Les robes semi-mesure :
C’est l’option la plus populaire auprès de nos clientes. Ici, elles choisissent une robe de notre showroom qu’elles utilisent comme base pour créer leur robe idéale. Nous travaillons ensemble, directement avec notre atelier sur place, pour ajuster et personnaliser la robe en fonction de leurs envies : ajouter des dentelles, modifier la coupe, intégrer des éléments spécifiques… C’est une expérience collaborative et unique. Pour ce type de création, les prix vont de 1500 à 3800 euros.
3. Les créations sur mesure :
Pour celles qui rêvent d’une robe entièrement unique, nous créons une robe de A à Z. Cela commence par une inspiration, une photo ou une idée que la cliente apporte. Ensuite, nous réalisons un croquis ensemble et choisissons les tissus pour donner vie à cette vision. Ce processus se fait dans une ambiance entièrement privatisée, avec une boisson chaude ou une coupe de champagne selon les envies.
Les prix pour une robe sur mesure commencent à 3500 euros, mais peuvent varier en fonction des détails et des demandes spécifiques. Par exemple, nous avons déjà réalisé une robe avec une traîne ornée de 8 mètres de cristaux, ce qui fait naturellement grimper le budget. Notre priorité est de rendre chaque étape spéciale, pour que nos futures mariées se sentent écoutées, accompagnées et sublimées. Peu importe leur choix, nous mettons tout en œuvre pour que leur robe reflète leur personnalité et magnifie ce jour unique.
Une édition spéciale de ROOTS en ôde à l’amour. Si vous aviez un message à adresser à nos lectrices ? Cela résonne profondément en moi, car le mariage, c’est avant tout une célébration de l’amour. En travaillant avec des mariées et en écoutant leurs incroyables histoires, j’ai appris à apprécier encore plus l’importance de l’amour dans nos vies. À 26 ans, voici le message que je veux partager : ne perdez pas de temps. Prenez le risque d’aimer. Prenez d’abord le risque de vous aimer vous-même. Apprenez à vous accepter, à célébrer votre histoire, votre personnalité, votre corps, et tout ce qui fait votre différence. Dans un monde où l’on croit parfois qu’il faut se conformer pour être aimé, l’authenticité est devenue un acte de courage. Et pour beaucoup d’entre nous, notamment ceux issus de familles afro modestes, il y a ce travail subtil mais essentiel de déconstruire des années de désamour de soi, souvent appris inconsciemment.
Mon second message est celui-ci : une fois que vous aurez appris à vous aimer, prenez le risque d’aimer sincèrement quelqu’un d’autre. L’amour est beau mais effrayant, complexe mais gratifiant. Oui, il y aura des douleurs et des échecs, mais cela fait partie du chemin. Ne vous contentez pas de rêver ou d’attendre, sortez et vivez. Prenez ce risque, car même les blessures laissées par l’amour ont leur beauté.
C’est ce que m’ont appris mes conversations avec les mariées que j’accompagne, et c’est un message que je m’efforce aussi d’appliquer à ma propre vie.
Originaire de la RD Congo, que cela représente-t-il pour vous ?
J’ai pris la décision de quitter mon école de commerce en 2021 lorsque j’ai mis les pieds pour la première fois au Congo (Brazzaville). Pourquoi ? Parce que c’est là-bas que j’ai pris conscience de la chance que j’avais de faire ce que je fais aujourd’hui. J’y ai vu à la fois toute la beauté et toute la misère du monde, et cela m’a chamboulé. C’est grâce à ce voyage que j’ai décidé d’entreprendre et d’incarner l’exemple que j’ai tant peiné à trouver étant plus jeune. Pour moi, le Congo, même si je suis de nationalité française et fier de mon histoire, représente ma source d’inspiration la plus profonde. C’est pourquoi je m’efforce à travers mon aventure d’inspirer les jeunes congolais, ainsi que la communauté noire plus largement, en leur montrant qu’il est possible de réaliser de grandes choses malgré les difficultés. Je veux démontrer au monde entier qu’un jeune français d’origine congolaise est capable de réussir dans le monde des affaires, même dans un secteur où l’on ne l’attend pas forcément, et surtout en restant ancré à ses valeurs. Le Congo, c’est ma base, et j’espère pouvoir faire plus dans un avenir proche pour les jeunes congolais et les afros en général. Cela fait partie de ma mission personnelle.
Si je vous dis le mot « Roots », cela vous évoque quoi ? La première image qui me vient à l’esprit, c’est la profondeur. Encore une fois, cela me ramène à penser que le but de la vie est de se (re)connecter au plus profond de soi-même, d’aller à la découverte de soi, d’apprendre à s’aimer pour pouvoir le partager efficacement avec les autres. Cela nous ramène à notre africanité, à notre humanité et bien plus encore. En bref, dans cette quête de soi que tout un chacun mène, on essaye avec Les 3 Violettes de jouer notre partition. Que ce soit en aidant nos mariés à se chercher et à trouver leur style, ou en représentant la beauté de la femme noire à travers le monde. Mais pour finir sur une touche moins philosophique, j’ai toujours secrètement rêvé de paraître dans le magazine ROOTS, donc voilà ce que ça m’évoque (rires). La fierté d’avoir ce privilège. J’adresse donc un grand merci à toute votre équipe pour ce magnifique travail qui dure depuis des années. En espérant que cela perdure encore longtemps.
LES 3 VIOLETTES
105 boulevard Davout, 75020 Paris www.les3violettes.fr
Le printemps est là, et comme à son habitude ses dernières années, les fleurs sont de sortie. Vues sur de nombreux podiums des collections printems-été 2025, les créateurs se sont montrés d’humeur champêtre. Une invitaion à ouvrir vos chakras à l’évasion et au romantisme. Un imprimé à marier avec des pièces minimalistes afin de ne pas basculer dans une vibe Petite Maison dans La Prairie...
MAJDA & MAMADOU SAKHO PHOTOGRAPHE AUDRAN
Une musique qui pourrait définir votre union ?
I Will always love you de Whitney Houston. Ça peut faire très cliché, mais c’est une chanson importante pour nous et c’est bien évidemment sur celle-ci qu’on a fait notre entrée et notre danse à notre mariage, il y a maintenant 13 ans.
Si vous aviez un conseil pour de futurs mariés ? Le mariage n’est pas l’aboutissement mais le commencement ! Avant, c’était un stage. Là, c’est un CDI (inchallah avec l’aide de Dieu). Et c’est encore moins un acquis. C’est là que tout se joue. Je pense que la clé pour un mariage qui dure est évidemment la communication. Ne surtout pas avoir peur de parler à son époux/épouse de ses ressentis, ses craintes, ses appréhensions, etc. Il est important également de s’investir émotionnellement et d’accorder du temps de qualité à son couple. Cela peut passer par des petites attentions au quotidien : ça fait toujours plaisir de voir que la personne a pensé à toi.
Ensembles denim : IMI & KIMI
Contrôle d’identité s’il vous plaît ?
Majda et Mamadou Sakho, respectivement d’origine marocaine et sénégalaise, mariés depuis 13 ans et parents de 4 magnifiques enfants !
Citez les 3 qualités premières de votre partenaire...
Majda : Sa bonté. C’est quelqu’un de foncièrement bon, qui veut toujours voir les gens autour de lui épanouis et heureux et qui fait tout pour cela.
Sa rigueur : même si certains peuvent voir cela comme un défaut (moi la première au début de notre relation lol). En fait, c’est une vraie qualité qui m’a aidée à m’améliorer et devenir meilleure sur énormément d’aspect. Ne serait-ce que sur ma ponctualité. Comme il aime me le répéter : après l’heure c’est plus l’heure lol. Aujourd’hui, je suis beaucoup plus organisée et carrée dans tout ce que je fais.
Et, bien évidemment, son leadership naturel. il a ce truc inné qui fait que c’est un « patron » sur les terrains comme en dehors. Il est devenu chef de famille très tôt suite au décès de son père, plus jeune capitaine du PSG et du championnat de France à l’âge de 17 ans, toujours surclassé dans les catégories supérieures en centre de formation… et c’est quelque chose qui l’a accompagné durant toutes ces années. Aujourd’hui encore, quand je vois sa vision entrepreneuriale avec entre autres Sakho Properties, alors qu’il est toujours en activité, cela force le respect et l’admiration. C’est très rassurant d’avoir un partenaire de vie sur qui tu peux te reposer sur bien des aspects et sur qui tu peux réellement compter. Demain, si Dieu me met une épreuve difficile, je sais qu’il ne me laissera jamais m’écrouler et qu’il m’aidera à passer au dessus. Et ça, ça n’a pas de prix.
Mamad : En ce qui concerne Majda, je dirais d’abord qu’elle a un grand sens de la famille. Elle veille toujours à ce que chacun d’entre nous aille bien, qu’à la maison il ne manque rien, que tout soit toujours nickel. Elle a un grand sens de l’optimisme et essaye de toujours voir le verre à moitié plein, peu importe les circonstances. Et enfin, un sacré sens de l’humour qui est super plaisant dans la vie de tous les jours !
Quelles sont les valeurs qui vous lient ?
Mamad : Les valeurs de la famille et de partage sont essentielles pour nous. Comme on l’inculque à nos enfants, la tolérance et le respect d’autrui sont primordiaux : ni la couleur de peau, ni la religion, ni l’apparence physique n’ont de l’importance. Il faut rester soi-même tout en respectant la différence des autres.
Majda : Les valeurs de travail, d’abnégation et de résilience sont également importantes pour nous et qui de mieux comme exemple que leur propre père ? Quand on voit le chemin qu’il a parcouru pour en être là aujourd’hui, les enfants et moi ne pouvons être qu’admiratifs. Et ça, au quotidien, c’est un vrai leitmotiv.
Que représentent le Sénégal et le Maroc pour vous ?
Majda : Le Sénégal est comme mon pays d’adoption, je m’y suis également mariée. On a fait deux fêtes là-bas : un mariage traditionnel avec les griots et un mariage de rêve, il y a déjà 13 ans. Nos deux familles étaient présentes. Pour la mienne, c’était la première fois qu’ils découvraient les terres de la Teranga. C’est le pays d’origine de ma belle famille qui est incroyable et celui aussi de mon mari et mes enfants qui sont à moitié Sénégalais, donc j’ai un lien particulier.
Mamad : Le Maroc est un pays que j’aime énormément : les gens et l’hospitalité sont sans égal. Je suis à chaque fois très content d’y retourner pour voir ma belle famille et passer de bons moments avec les enfants.
Des projets à court ou moyen termes à destination de vos pays d’origine ?
On continue nos actions humanitaires au Sénégal et d’autres pays voisins. Dans un futur proche, on aimerait construire des puits au Maroc dans les villages reculés. Ça serait une grande fierté.
Si je vous dis « Roots », cela vous évoque quoi ?
Majda : Tous mes étés passés à Casablanca chez mes grandsparents, avec toute ma famille et mes millions de cousins, cousines, tantes et oncles. Les meilleures vacances du monde.
Tous les étés, c’était la même chose, mais j’attendais cela avec tellement d’impatience. J’en garde d’excellents souvenirs et je suis ravie aujourd’hui d’emmener régulièrement ma famille dans ce magnifique pays. Dima Maghrib !
Mamad : Roots m’évoque Tambacounda, là où tout a commencé pour la famille Sakho et Paris 18ème où je suis né. Je suis fier d’avoir cette double culture, c’est très enrichissant et c’est ce qui m’a permis d’être qui je suis aujourd’hui.
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Kenya Viviane MBOG, j’ai 24 ans et je suis originaire du Cameroun.
Je suis designer et CEO de SANGHÔ PARIS.
Quelle est la genèse de Sanghô et pourquoi ce nom ?
La marque Sanghô Paris s’inspire de la grandeur historique de la mythologie afro caribéenne, notamment à travers la légende du dieu Shangô. Shangô est une divinité qu’on retrouve aux Antilles et en Afrique de l’Ouest. La notion de grandeur et de prestance qui découle de l’orisha du dieu Shangô est perceptible aujourd’hui dans plusieurs langues afro caribéennes. En Centrafrique, par exemple, la langue locale est le songo, dont l’étymologie rappelle la grandeur du dieu Shangô. De plus, au Cameroun, le nom « sanghô » ou « A sango » désigne dans plusieurs langues locales « Dieu », ou encore un titre honorifique. En résumé, Sanghô Paris peut se définir comme la représentation de la grandeur d’histoires et de cultures authentiques à travers la mode contemporaine.
Comment décririez-vous l’ADN de la marque ?
L’ADN de Sanghô Paris s’appuie sur 3 principales valeurs qui constituent l’essence de la marque, à savoir :
Authenticité : en ceci que chaque vêtement conçu s’inspire d’une histoire, d’une mythologie authentique afin de représenter un art unique.
Exclusivité : Sanghô Paris se positionne comme une marque de niche, qui souhaite offrir un sentiment de particularité, de rareté et d’exception à ses clients. Pour se faire, nous nous limitons à produire 3 exemplaires par vêtement conçu.
Qualité : pour chaque production, nous avons priorisé des partenariats de proximité au sein de l’Union européenne, afin de nous assurer des conditions responsables de fabrication de nos vêtements, et de garantir une qualité de produit et de service à notre clientèle.
D’où puisez-vous votre inspiration ?
Quel est votre processus de création ?
Notre inspiration provient, encore une fois, des histoires qui ont marqué les cultures, mais également des références contemporaines de notre époque. En d’autres termes, même si notre marque s’inspire de l’histoire pour la conception et le design de nos vêtements, nous souhaitons néanmoins rester proche des tendances de notre époque en proposant des pièces urbaines et contemporaines à nos clients.
“ La nom s’inspire de la grandeur historique de la mythologie afrocaribéenne, à travers la légende du dieu Shangô. ”
Si vous aviez une baguette magique, quelle égérie représenterait parfaitement l’essence de la marque ?
Si nous avions une baguette magique, nous choisirions l’artiste TayC comme égerie, pour les raisons suivantes :
- Son style vestimentaire unique, souvent à la croisée de l’art contemporain et la couture de niche.
- Son identité culturelle forte, TayC incarne une connexion profonde avec son histoire, tout en évoluant dans des contextes internationaux. Il met en avant des récits sincères et universels à travers sa musique, ce qui le rend proche d’un public varié. Ainsi, une marque de vêtements de luxe comme Sanghô Paris, aspirant à transmettre des histoires uniques à travers ses créations pourrait bénéficier de cette dimension émotionnelle et artistique qu’il incarne.
Comment se procurer vos pièces ?
Nos pièces sont produites à un nombre extrêmement limité de 3 exemplaires par vêtement conçu. Ces exemplaires sont accessibles à la commande sur notre boutique en ligne : www.sanghô.com
Quels sont vos objectifs de développement ?
Notre cible et notre objectif, c’est le secteur du luxe. Nous souhaitons nous positionner dans l’industrie de la mode comme une marque black-owned de luxe, en proposant pour chaque collection des pièces uniques.
Nous souhaitons nous frayer un chemin au sein du luxe en intégrant premièrement « la black excellence », puis s’imposer progressivement dans le secteur de la mode à travers des collaborations artistiques très variées.
Si je vous dis le mot « Roots », vous me répondez ?
La première résonnance que nous évoque le mot « Roots », c’est l’histoire. L’histoire d ‘où l’on vient, l’histoire culturelle, éducationnelle de chacun de nous, notre parcours qui fait et incarne l’authenticité de chaque personne. En somme, Roots représente l’histoire unique de chaque personne.
Pour le printemps-été 2025, les rayures sont une tendance forte dans la mode masculine. Chez Dolce & Gabbana, les rayures apparaissent sur des chemises, pantalons, cardigans et shorts, évoquant un style décontracté et élégant inspiré des dandys italiens des années 70 et 80.
Les autres créateurs s’en emparent à toutes les sauces, en marinière, épaisses, fines ou ondulées, pour rappeler le mouvement des vagues.
Cette tendance rayée s’intègre également dans une esthétique bord de mer plus large, avec des looks preppy à base de complets blancs, de pulls marins jetés sur les épaules et de chaussures bateau.
Si vous cette tendance fait de l’oeil, optez pour des marinières classiques modernisées ou des pièces rayées déclinées sur différents vêtements pour un look à la fois chic et décontracté.
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Noubarabaye Todjinan, 37 ans. D’origine tchadienne, né en Algérie et installé en France depuis mon plus jeune âge. Basé à Strasbourg, je suis acheteur industriel de métier, apprenti entrepreneur et fondateur de la marque YANNODJI Watches
Revenons sur votre parcours. Quelle est la genèse de Yannodji ? Et pourquoi ce nom ?
Pour cela, il faut remonter en 2017. J’étais à la recherche d’une montre qui ne soit pas qu’un simple accessoire, mais qui porte du sens pour moi. L’idée d’une marque qui reflète mes racines africaines et qui raconte une histoire résonnait en moi.
Mais je me suis rapidement heurté à un univers saturé de milliers de marques, où très peu incarnaient l’Afrique. Je pouvais les compter sur les doigts d’une main. Ce manque criant de représentation était assez frappant et frustrant.
À cette époque, je débutais dans l’e-commerce, explorant des modèles comme la vente sur Amazon et la création de marques, je me suis dit qu’il y avait quelque chose à faire.
Ce projet, bien qu’important à mes yeux, a continué de grandir dans ma tête. C’était une idée ambitieuse, alors j’ai choisi de prendre le temps de la mûrir, tout en la développant en parallèle de mon travail. Ce n’était pas simple, entre la complexité d’un tel projet et les aléas de la vie, il a fallu de la patience, des échecs et de la détermination pour garder cette vision vivante.
L’un des moments les plus marquants a été lorsque j’ai donné à ma marque le prénom de ma fille aînée, Yannodji. Par sa signification, ce choix était pour moi une évidence.
Lorsque je lui ai montré la montre en lui disant : “Papa a créé une marque qui porte ton prénom”, son câlin rempli d’amour a été un instant d’émotion pure. Cela a confirmé que ce projet avait une âme et une signification bien au-delà d’un simple produit pour moi.
C’est seulement en 2024 que je me suis senti prêt à réellement lancer ce projet. Bien que je sois le fondateur de Yannodji Watches, je ne suis pas seul dans cette aventure. J’ai la chance d’être porté par une équipe avec un soutien indéfectible, constituée de ma famille de sang, de cœur et de ma conjointe.
Comment décririez-vous l’ADN de la marque et quelle est votre cible ?
Yannodji peut se traduire par un évènement ou un symbole qui unit ou réunit la famille. Dans mon cas personnel, Yannodji représente l’union entre un homme noir Africain et une femme blanche Européenne, une rencontre de cultures riches et différentes.
Yannodji Watches se veut être une célébration de la richesse culturelle africaine et de l’élégance de son continent. Mais c’est également une invitation à partager de précieux moments avec ceux qui nous sont chers, qu’ils soient de notre famille par le sang ou choisis par le cœur.
Notre premier modèle, baptisé Héritage, incarne cette vision. Avec son design captivant, il a été conçu comme un symbole fort, mêlant élégance, authenticité et fierté.
Nous nous adressons à tous les amoureux de l’Afrique. À ceux qui recherchent bien plus qu’une montre, un accessoire qui ne se contente pas de donner l’heure, mais qui raconte une histoire. Une montre qui célèbre l’héritage africain tout en portant en elle les récits uniques de celles et ceux qui la portent. C’est cette vision que nous espérons concrétiser.
Si vous aviez une baguette magique, quelle égérie représenterait parfaitement l’essence de la marque ?
Si j’avais une baguette magique, je choisirais deux égéries : Sally et Sandy (Abenafrica). Sandy incarne l’attachement aux racines, la transmission et la célébration de l’héritage africain. À travers ses voyages, elle valorise les cultures africaines et rapproche les afrodescendants de leur histoire. Sally reflète l’élégance moderne et la diversité. Elle célèbre les identités africaines avec authenticité, tout en les connectant à une audience large et engagée. Ensemble, elles représentent parfaitement l’essence de Yannodji Watches : l’équilibre entre tradition et modernité, entre fierté culturelle et élégance intemporelle. Ensemble, elles symboliseraient à la fois l’élégance, l’attachement à nos racines et la richesse culturelle africaine, des valeurs au cœur de notre marque.
Comment se procurer vos pièces et quelle est la gamme de prix ?
Nos montres sont disponibles exclusivement sur notre site internet : www.yannodji.com. Elles sont proposées au tarif de 129 € et nous assurons une livraison partout dans le monde.
“N’oubliez jamais : la force mentale est la clé de votre succès. être convaincue soimême avant tout.”
Quels sont vos objectifs de développement ?
Il reste encore beaucoup de travail à accomplir, car nous sommes aux prémices de la marque.
À court terme, notre priorité est de développer notre identité en tant que marque porteuse de sens, profondément liée à l’Afrique et à ses valeurs. Nous visons également à accroître notre visibilité grâce à des collaborations.
Parallèlement, nous mettons un point d’honneur à améliorer l’expérience client, en proposant un packaging soigné et un site internet optimisé.
À moyen terme, nous espérons lancer de nouvelles collections, développer un réseau de distribution physique avec des concept stores et élargir notre visibilité à l’internationale.
Mais au-delà d’être une simple marque de montres et d’accessoires, nous avons à cœur de contribuer au développement de l’Afrique. Que cela soit par des collaborations avec des acteurs locaux, des actions sur le terrain, ou en allouant une partie du chiffre d’affaires à des projets durables et impactant.
Originaire du Tchad, que cela représente-t-il ?
Le Tchad, c’est la terre qui a vu naître et grandir mes parents, une source d’éducation et de culture qui m’a été transmise. Ayant grandi et vivant en France, garder et développer ce lien n’est pas évident. Il est donc primordial pour moi de rester connecté à ma terre mère, à mes origines et de transmettre cet héritage précieux à mes enfants.
Si je vous dis le mot « Roots », cela vous évoque quoi ?
Je revois les séances de visionnage du film Racines avec mes parents, à l’époque des cassettes VHS. On peut y voir l’importance de rester connecté à ses racines et de transmettre son héritage.
La tendance “football” dans la mode masculine printemps-été 2025 s’inspire largement du style sportif et rétro des années 90. On retrouve des éléments comme les maillots oversize, les shorts amples façon survêtements, ainsi que des vestes légères rappelant les tenues de foot vintage. Les matières techniques comme le nylon et le mesh sont également mises en avant, notamment pour des pièces inspirées des maillots de sport classiques, mais revisitées avec des coupes modernes et des détails minimalistes. Moschino y va plus “franco”, avec des ballons géants envahissant certaines des pièces présentées. Cette saison, on rechausse les crampons !
Cet été, les motifs floraux s’imposent sur les chemises légères et les vestes, apportant une touche de fraîcheur et d’originalité aux tenues. Des fleurs discrètes et élégantes aux motifs plus audacieux et colorés, l’objectif est d’introduire une dynamique et une sensibilité nouvelle dans le dressing masculin. Les chemises à imprimés floraux, portées avec des pantalons chinos ou des costumes légers, vous permettront d’adopter un style sophistiqué tout en restant décontracté.
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ? Nagadef. Je m’appelle Foussene Sylla, j’ai 33 ans, je suis créateur de vêtements, d’origine sénégalaise.
En 2018, j’ai planté les premières graines de PM Paris, une marque née de mes racines, de mes rêves, et d’un amour profond pour le style qui parle vrai.
Racontez-nous les débuts de la marque...
Mon histoire commence avec 100 tee-shirts et une table montée à la hâte sur le bitume de Place des Fêtes, dans le 19e arrondissement de Paris. Ce n’était pas un podium, mais c’était ma scène, mon point de départ. L’accueil ? Chaleureux. Les regards ? Des encouragements silencieux.Très vite, j’ai senti que PM Paris touchait quelque chose d’authentique. L’énergie du quartier m’a porté, tout comme les premiers clients — curieux, bienveillants, exigeants aussi. Ce jour-là, sur cette place, j’ai compris que j’étais à la bonne place.
Comment décririez-vous l’ADN de PM Paris ?
PM Paris, c’est une déclaration d’amour à la mode, à la planète et au savoir-faire français.
Une ligne chic, sportwear et intemporelle, pensée pour des esprits libres, des actifs engagés, qui aiment la mode tout en respectant ses enjeux.
Tous nos vêtements sont fabriqués à Paris, dans nos propres ateliers, à partir de textiles bio et écoresponsables.
Je pars souvent à la recherche de matières rares, de tissus qui racontent une histoire, pour créer un équilibre subtil entre élégance urbaine et conscience écologique.
PM Paris, c’est porter du style avec des valeurs.
Si vous aviez une baguette magique, quelle serait l’égérie parfaite ?
Omar Sy, sans hésitation. Pour son authenticité désarmante, sa présence élégante, sa capacité à sublimer un vêtement sans jamais le surjouer. Son parcours est une inspiration : il prouve qu’on peut rester vrai, généreux, accessible et aller loin.
Quels sont vos projets de développement ?
Prochainement, PM Paris défilera pendant le Festival de Cannes. Un moment fort, où la nouvelle collection mêlera soleil, couture et engagement. D’autres projets s’annoncent : Marbella, Dubaï, de nouveaux points de vente à l’international… Toujours avec la volonté de garder le cap entre esthétique et éthique. L’aventure ne fait que commencer.
Comment se procurer vos produits ?
Nos pièces sont disponibles à la boutique PM Paris, au 58 avenue Jean Jaurès, Paris 19e, et sur notre site www.pmparis.com. Nous avons aussi des points de vente à Marbella et à Dakar, au Sénégal — un retour aux sources, et une grande fierté.
Originaire du Sénégal, que cela représente-t-il ?
J’y retourne chaque année comme on retourne auprès d’un feu qui réchauffe. C’est une terre de lumière, de couleurs, de transmission. Elle m’inspire au quotidien dans les matières, les formes, les symboles et elle me rappelle toujours d’où je viens pour mieux aller où je veux.
Si je vous dis « Roots », cela vous évoque quoi ?
Je vois un arbre aux racines profondes. Solide, enraciné, nourri par l’histoire, les traditions, la terre, mais toujours tourné vers le ciel. Chaque feuille, chaque branche, chaque fruit porte le nom d’un rêve devenu possible. Un arbre qu’on appelle Africa. Jerejef.
PHOTOGRAPHE
AUDRAN SARZIER
STYLISME
MAGALIE SWELLY
ASSISTANTE STYLISME
CORINNE ATIPOT
MAQUILLAGE
OLIVIA ROUNORD
COIFFURE
ELY SIGNATURE
Contrôle d’identité s’il vous plaît ?
Charlotte : Je suis Charlotte Dipanda, artiste d’origine camerounaise et j’ai 39 ans. Je suis mariée à ce gentil monsieur, Fernand Lopez, depuis le 15 avril 2023. Ensemble, nous avons 3 merveilleux enfants.
Fernand : Généralement, je me présente comme un père de famille. Et puis, progressivement dans les discussions, il y a des éléments qui se rajoutent. Je me décrirais comme un éducateur sportif, qui a su évoluer dans l’évènementiel. J’ai été fondateur et président de la plus grande ligue de MMA en France, que j’ai vendue, j’ai également été manager et agent, via ma société Management Factory, que j’ai également vendue. Je suis un personnage multiple qui aime se découvrir au fil des conversations.
Citez les 3 qualités premières de votre partenaire...
Fernand : La première, au top de la liste, c’est le fait qu’elle soit amoureuse de l’amour. Elle aime profondément l’amour. La deuxième qualité qu’elle possède est sa bienveillance. Et pour citer une troisième qualité, j’aime son côté naturel. C’est une très belle femme qui est naturelle et spontanée.
Charlotte : La première, je dirais qu’il est profondément humain. Ce n’est pas forcément l’image qu’on a de lui, mais c’est fou. L’humain est vraiment au cœur de sa vie et il est animé par le fait d’aider les gens. En deuxième qualité, je dirais que je le trouve tempéré. C’est paradoxal. Bien qu’il soit physiquement fort, c’est quelqu’un de beaucoup plus tempéré que moi. La troisième, je pense que c’est un bon père de famille, très aimant.
Quelles sont les valeurs qui vous lient ?
La loyauté. Que ce soit dans le business ou dans le cadre familial, la loyauté est ce qui nous est le plus cher.
Si vous aviez un conseil à donner à de futurs mariés ?
Fernand : Je vais déjà prendre quelques précautions oratoires car nous sommes un jeune couple, même si j’ai l’impression qu’on se connaît depuis toujours, et il faut beaucoup d’humilité pour pouvoir en conseiller d’autres. J’ai entendu des amis me dire que l’homme intelligent est celui qui ne se marie pas, afin d’éviter les problèmes. Et puis, tu te rends compte que, quand tu as trouvé la personne qui te motive, tout paraît facile. Tout est naturel, je n’ai pas besoin d’être un autre, car elle a la patience d’accepter mes qualités et mes défauts. Mon message est donc de trouver quelqu’un qui te donne l’envie.
Charlotte : Il faut avoir conscience que vous n’allez pas trouver un être parfait. Mais je vais travailler sur moi-même pour être la personne parfaite que je veux rencontrer dans mon couple. En essayant d’être la meilleure version de vous-même, vous poussez votre partenaire à essayer de le devenir également.
Quelle est la clé pour allier vie privée médiatique ?
S’en foutre (rires). Sérieusement, c’est le meilleur comportement que le gens qui allient vie personnelle et vie publique ont trouvé pour garder un équilibre et ne pas devenir fous.
Originaires du Cameroun, cela représente quoi ?
Charlotte : C’est la maison. C’est quelque chose de génétique qui fait de moi la personne que je suis. J’ai l’impression que, bien que je ne sois pas toujours physiquement au Cameroun, je ne l’ai en réalité jamais quitté. Peu importe où je me situe dans le monde, le Cameroun est en moi.
Fernand : Idem pour moi, c’est le point de départ. C’est une espèce de boussole qui m’a permis de m’orienter. Mais c’est avant tout une fierté.
Quels sont les projets pour cette année 2025 ?
Charlotte : J’espère un album cette année. En tout cas, on est bien avancé là-dessus, avec un premier single sorti en avril. Et puis, on va essayer de mailler le terrain au maximum et être présents sur de nombreuses dates.
Fernand : J’ai beaucoup de projets, mais la plupart se veulent secrets, notamment une conciergerie de luxe qui requiert de la confidentialité. Sinon, il y a des projets éducatifs, et d’autres avec la fondation.
Des projets autour des sports de combat ?
Fernand : En France, non. Au Cameroun, je le fais déjà bénévolement via la fédération de tutelle. J’ai été récemment contacté pour une énième formation, et c’est toujours un plaisir de me rendre disponible pour aider les petits frères.
Si je vous dis le mot « Roots », cela vous évoque quoi ?
Charlotte : La famille. C’est ce qui me motive à retourner régulièrement au Cameroun. Nous avons énormément de personnes sur place, et c’est un lien indéfectible.
Fernand : Une série sur l’esclavage que j’ai regardée quand j’étais enfant et qui m’a beaucoup marquée. Je pense que c’est l’un des premiers mots anglais que j’ai appris.
PHOTOGRAPHE : MARC
DIRECTION ARTISTIQUE : AMANY GOGO
MAQUILLAGE : DYNO AKINDES
COIFFURE : ANJALI BEAUTY
MANNEQUIN : LYLAH
L’un
Le monde de la beauté pleure l’un de ses plus talentueux représentants. Dyno, de son nom de naissance Dine Akindes, maquilleur d’exception originaire du Bénin et du Togo, nous a quitté le 24 février 2025 en région parisienne. Membre incontournable de la diaspora africaine de Paris, il laisse derrière lui un héritage immense et une empreinte indélébile dans l’univers de la mode et de la beauté.
Pendant plus d’une décennie, Dyno s’est imposé comme une référence incontestable du maquillage en France et à l’international. Considéré comme l’un des meilleurs “pinceaux“ de Paris, il a mis son art au service de tous : des célébrités africaines de premier plan aux femmes du quotidien cherchant à se sublimer. Que ce soit dans les coulisses de défilés, lors de séances photo pour la presse ou encore à l’occasion d’événements privés, son pinceau savait capter la personnalité de chacun et révéler l’éclat intérieur de ses modèles.
Mais au-delà du talent technique, c’est sa vision de la beauté qui distingue Dyno. Chacun de ses gestes était guidé par la conviction que la beauté est présente en chacun, n’attendant qu’à être révélée. Il aimait voir les femmes gagner en confiance sous ses pinceaux, se tenir plus droites et sourire avec fierté en découvrant leur reflet. Pour lui, chaque visage était une toile unique dont il sublimait les atouts tout en respectant l’identité de la personne. Cette approche profondément humaniste du maquillage lui a valu l’affection et le respect de toutes celles et ceux qu’il a magnifiés, des divas de la musique aux mères de famille.
Au sein de ROOTS magazine, Dyno aura marqué les esprits tout autant que les pages. Sa collaboration avec notre publication s’est traduite par des éditoriaux beautés inoubliables, où son talent a fait rayonner la beauté de la diaspora africaine. Lors des séances photo, son professionnalisme et sa créativité ont fait de chaque projet une réussite, contribuant à porter haut les couleurs de nos cultures et à célébrer notre esthétique.
La rédaction de ROOTS se souviendra longtemps de son sourire, de sa générosité de cœur et de l’excellence qu’il apportait dans chaque projet.
Parallèlement à ses prestations de maquilleur, Dyno était aussi un pédagogue hors paire. Toujours prêt à partager son savoir, il a formé de nombreux artistes en devenir, faisant naître des vocations et perfectionnant les talents de la nouvelle génération. À travers des masterclass, des ateliers et même sa propre académie de maquillage, il transmettait avec passion ses techniques, son éthique et son amour du métier. Son rôle de mentor a permis à son art de perdurer au-delà de lui-même, chaque élève qu’il a formé portant désormais en lui une part de son héritage.
Créateur infatigable, Dyno ne s’est pas limité au maquillage. Récemment, il s’était lancé un nouveau défi en fondant sa propre ligne de vêtements pour hommes, Maison Akindes Paris . Fidèle à son sens inné de l’élégance, les costumes qu’il concevait arboraient des coupés impeccables et un style contemporain reflétant les tendances du moment. Ce passage vers la mode masculine illustrait sa volonté d’embrasser tous les aspects de la beauté et du style.
Avec Maison Akindes, Dyno prouvait que son goût du raffinement et son exigence de qualité n’avaient pas de limites – qu’il s’agisse de sublimer un visage ou d’habiller un homme.
Incontestablement, Dyno a marqué de son empreinte la sphère de la mode et de la beauté au sein de la diaspora, et son influence perdurera bien au-delà de sa disparition. Il a incarné la réussite d’un talent africain au rayonnement international, sans jamais oublier ses racines. Son parcours inspirant a montré à toute une génération qu’on peut porter haut ses origines tout en s’imposant sur les scènes les plus prestigieuses. La communauté afro-parisienne perd l’un de ses ambassadeurs les plus dévoués – un artiste qui a toujours œuvré pour la valorisation de la beauté noire et métissée. Son héritage, lui, reste vivant à travers les tendances qu’il a lancées, les carrières qu’il a contribuées à forger et l’estime de soi qu’il a redonnée à tant de personnes.
Magalie Swelly
PHOTOGRAPHE
AUDRAN SARZIER
STYLISME
ANTOINE SCHMIDT
MAQUILLAGE
KRISTEN DC MAKE UP COIFFURE
Laurent pour BOUCLES D’ÉBÈNE LE LAB
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Aline Tacite, Marina Tacite & Sandra Bozon.
Vous êtes considérées comme pionnières de la valorisation du cheveu afro naturel en France. Revenons sur la genèse de cette affirmation. Parlez-nous de l’aventure Salon Boucles d’Ebène et de votre vision à l’époque... L’Histoire de Boucles d’Ebène est intimement liée à l’histoire d’Aline. À l’âge de six ans, elle fait face au rejet scolaire en raison de sa différence. Dans sa jeunesse, elle rêvait de ressembler aux modèles de beauté de l’époque, souvent représentés comme blancs, aux cheveux lisses et aux yeux clairs. Heureusement, cette quête d’identité a évolué et s’est transformé en un engagement profond pour l’acceptation de soi et la valorisation de la beauté naturelle des femmes.
Aline : Oui, on a été les premières avec Marina. Dès 2005, c’est-à-dire il y a déjà 20 ans, on a créé un gros événement pour mettre en avant notamment des marques de produits capillaires dédiés aux cheveux crépus et frisés. On a permis à toutes ces marques d’avoir un espace géant de rencontres et d’échanges avec des consommateurs et consommatrices. Et, même si la thématique majeure restait le cheveu, les rencontres et conférences proposées par Boucles d’Ebène abordaient des problématiques sociales auxquelles sont confrontées les communautés noires et métissées en France.
C’était également les premiers défilés de coiffure, avec les créations capillaires de Nadeen Mateky notamment, qui ont illuminé le podium de Boucles d’Ebène. Entre 2005 et 2017, il y a eu 6 éditions rassemblant plus de 45 000 personnes. C’était vraiment un espace d’échanges, de dialogues et une vitrine des thématiques liées au « cheveu afro » et par extension à la beauté et de la culture des afro-descendants en France.
Depuis, vous avez ouvert des salons de coiffure. Décrivez-nous l’ensemble des prestations proposées dans vos 2 adresses parisiennes (75013)...
Nous sommes des experts des cheveux naturels crépus frisés bouclés, et des locks. Dans nos 2 adresses, nos coiffeurs sont des coiffeurs-visagistes et barbers diplômés d’état, de vrais passionnés de coiffure, formés aux spécificités du cheveu crépu, frisé, bouclé et locksé, au naturel, par Aline. Nos clients viennent chez nous aussi bien pour nos diagnostics, que pour redécouvrir leurs cheveux et apprendre à les
aimer, pour définir leur boucles, pour des coupes et coiffages tendances, pour la beauté de leurs locks, etc. Le mot d’ordre chez nous, c’est de révéler la beauté tout en préservant la santé des cheveux. Par exemple, nos techniques de « tresses-caresse » sont douces et ont été créées pour prévenir l’alopécie (chute du cheveu) liée à la traction. Nous proposons également des ateliers, dont un atelier spécial Papas depuis l’année dernière qui connait un gros engouement.
Le petit plus du Lab par rapport au Studio, c’est qu’il est également prévu pour être centre de formation pour les professionnels pendant les jours de fermeture au public,. Il abrite également nos ateliers et notre cabine privée.
Vous avez également développé une offre VIP, avec des prestations sur-mesure pour des personnalités telles que Ava Duvernay. Quel est votre plan de développement ?
D’organisatrices d’événements engagés, nous sommes devenues des coiffeuses passionnées, et comme tout artisan amoureux de son métier, nous avons cette envie d’aller toujours plus loin et de renforcer le côté artistique de notre métier. Nous avons notamment organisé dès 2013 le premier concours de coiffure pour cheveux texturés (qui en est à sa 4ème édition) afin de pousser la communauté de coiffeurs à exprimer son art et à montrer la beauté et la versatilité du cheveu texturé naturel. Nous avons également eu une expérience de la fashion week avec notre équipe, en collaboration avec Rehma Grace. Et depuis 2 ans maintenant, Aline a le bonheur et l’immense honneur de coiffer la réalisatrice oscarisée Ava Duvernay pour Louis Vuitton, Prada et Miu Miu. Au salon, nous accueillons aussi Bintou Dembele, Manu Vince, Meech, Maboula Soumahoro…
Et nous aimerions continuer les collaborations avec des magazines, comme pour ce numéro de ROOTS. C’est vraiment un honneur pour les coiffeuses passionnées que nous sommes de coiffer des personnalités aux cheveux texturés et de participer à les rendre éblouissantes. C’est important l’Image. C’est ce qui inspire. C’est ce qui manquait il y a 20 ans.
Notre prochaine envie ? Sublimer la nouvelle génération ! Ebony, si tu nous lis, nous serions heureuses de te rencontrer !
Votre nouveau défi est la formation dédiée aux professionnels de la coiffure. Décrivez-nous le process et le contenu proposé...
Coiffer le cheveu texturé au naturel n’est pas enseigné dans les écoles de coiffure ! C’est pour ça que nous avons décidé de nous emparer du sujet de la formation. Nous voulons contribuer à former une nouvelle génération de coiffeurs compétents ET bienveillants capables de gérer les cheveux texturés aussi bien que les cheveux plus lisses.
La particularité de notre centre de formation est qu’il est destiné à 2 cibles. La première : les coiffeurs dits traditionnels qui ont envie de plus d’inclusivité et d’augmenter aussi leur CA.
La deuxième cible, ce sont tous les autodidactes qui coiffent depuis des années et qui sont issus de l’informel, que nous voulons encourager et accompagner dans leur professionnalisation. Il est important pour nous qu’eux aussi profitent des opportunités professionnelles que va offrir ce marché qui est en train de se structurer.
La France a adopté depuis peu un projet de loi contre la discrimination capillaire, projet de loi pour laquelle Aline a été consultée et est intervenue en tant qu’experte. Nous espérons que c’est un pas de plus vers un monde où les femmes et hommes aux cheveux texturés n’auront plus à se conformer à des standards de beauté trop éloignés de ce qu’ils sont, ni à considérer la recherche d’un professionnel compétent comme la quête du Saint Graal.
Boucles d’Ébène est une aventure de femmes, puisque vous êtes 3 femmes co-dirigeantes. Quelle est votre répartition des rôles et en quoi vous complétez-vous ? Aline vit et respire Boucles d’Ebène. C’est en toute logique qu’elle en est la voix et l’Image. Elle est véritablement une pionnière qui trace le chemin quand il n’y en a pas. Elle a ouvert la voie pour de nombreuses initiatives, événements, défilés, et autres qui existent aujourd’hui en France et en Afrique parce qu’un jour ils ont croisé le chemin de Boucles d’Ebène
Pour la partie coiffure, elle est notre coiffeuse en chef, responsable de la formation interne et externe. Elle se forme régulièrement en France, aux USA et en Angleterre pour toujours être à la pointe.
Marina, c’est l’artiste du groupe. Ça se voit juste à son look non ? Elle a été la directrice artistique de tous les événements et manager des bénévoles. Aujourd’hui en elle gère le quotidien du salon et supervise les coiffeuses du Boucles d’Ébène Studio. Elle est intraitable sur la qualité des produits que nous utilisons et sur le respect des normes RSE. C’est une lockticienne hors pair, qui est responsable de nos formations locks. Tout en gérant en même temps sa carrière de chanteuse professionnelle
Sandra, qui est arrivée en 2013, c’est la femme de lumière qui reste dans l’ombre. Elle est de nature très discrète. C’est à la fois un chef d’orchestre et un couteau suisse. Elle s’assure que la vision de Boucles d’Ebène se réalise sur le terrain. Elle est responsable du business development, de la culture d’entreprise et des partenariats entre autres : un équilibre unique entre rentabilité économique et valeurs humaines, axées sur le bien commun. Son objectif c’est également d’aider chaque membre de l’équipe à atteindre son plein potentiel, créant ainsi le socle d’une réussite collective de Boucles d’Ebène.
Originaires de la Guadeloupe et d’Afrique, que cela représente-t-il pour vous ?
Nos racines !! Notre ancrage !!
Nous 3 travaillant ensemble, c’est l’Afrique et les Antilles main dans la main.
Une édition spéciale dédiée à l’amour. Si vous aviez un message à adresser à nos lecteurs ?
L’amour fait partie des valeurs fondamentales de Boucles d’Ebène. Nous sommes vraiment persuadées que l’Amour avec un grand A peut sauver le monde.
Amour de l’autre, Amour de soi, c’est notre moteur, un moteur puissant. Nous le voyons tous les jours au salon..
Si je vous dis le mot « Roots », vous me répondez ?
Black Excellence !
Experts des cheveux naturels crépus • frisés • bouclés • locksés
le studio 31 rue Esquirol, 75013 Paris le lab 1 rue Esquirol, 75013 Paris
Salons de coiffure
Centre de formation
Beauté et santé capillaire
Avoir des cheveux en bonne santé est le souhait de nombreuses personnes, mais souvent, l’importance d’un cuir chevelu sain est négligée. Le cuir chevelu est la base de la croissance des cheveux, et il joue un rôle crucial dans leur santé globale. Voici pourquoi il est essentiel de prendre soin de votre cuir chevelu pour favoriser des cheveux forts et en pleine forme.
1. Le Cuir Chevelu : Un Écosystème Vital
Le cuir chevelu est une partie délicate de notre corps, riche en follicules pileux, glandes sébacées et vaisseaux sanguins. Il abrite également une flore microbienne qui peut influencer la santé des cheveux. Un cuir chevelu sain permet un environnement optimal pour la croissance des cheveux, tandis qu’un cuir chevelu irrité ou déséquilibré peut entraîner des problèmes tels que la chute des cheveux ou des pellicules.
2. Favoriser la Circulation Sanguine
Une bonne circulation sanguine dans le cuir chevelu est essentielle pour nourrir les follicules pileux. Le sang transporte les nutriments et l’oxygène nécessaires à la croissance des cheveux.
Des massages réguliers du cuir chevelu peuvent stimuler cette circulation, favorisant ainsi une croissance plus rapide et plus saine des cheveux.
3. Équilibre du pH et Hydratation
Un cuir chevelu sain doit avoir un pH équilibré. Des déséquilibres peuvent provoquer des problèmes comme des démangeaisons, des irritations ou une sécheresse excessive. L’hydratation est également cruciale. Utiliser des produits adaptés et éviter les ingrédients agressifs peut aider à maintenir un cuir chevelu hydraté et sain.
4. Prévention des Problèmes Cutanés
Un cuir chevelu mal entretenu peut être sujet à divers problèmes cutanés, tels que l’eczéma ou le psoriasis. Ces affections peuvent non seulement causer de l’inconfort, mais également affecter la santé des cheveux. En prenant soin de votre cuir chevelu, vous pouvez prévenir ces problèmes et assurer un environnement propice à la croissance des cheveux.
5. Impact des Habitudes de Vie
Le stress, une mauvaise alimentation et le manque de sommeil peuvent également affecter la santé du cuir chevelu. Une alimentation équilibrée, riche en vitamines et minéraux, et des techniques de gestion du stress peuvent contribuer à un cuir chevelu sain. Des nutriments comme les acides gras oméga-3, les vitamines B et la biotine sont particulièrement bénéfiques pour la santé des cheveux.
Recommandations :
1. Shampooing color security de chez Color wow
2. Gommage Innersense True enlightenment scalp scrub
3. Huile essentielle menthe poivrée bio Terraïa
4. Huile de soin hydratante cuir chevelu Design Essentials
5. Compléments alimentaires Remaid
Recommandations :
1. Utiliser un shampooing doux sans sulfate qui nettoie en douceur sans irriter le cuir chevelu. (Shampooing color security de chez Color wow)
2. Utiliser un gommage pour le cuir chevelu pour éliminer les cellules mortes et favoriser une meilleure circulation sanguine. Un brosse avec des petit picots démêlant aidera au démêlage sans casse et pour une meilleure répartition des produits comme les masque démêlant. (Gommage Innersense True enlightenment scalp scrub, Detox hair mask Innersense, La brosse Wet Detangler de chez Tangle Teezer)
3. Les huiles essentielles comme la menthe poivrée ou romarin aident à stimuler la circulation sanguine et favoriser la pousse des cheveux.
4. Les sérums enrichis en vitamines et nutriments pour nourrir le cuir chevelu et renforcer les follicules pileux. (Les 5 huiles de la gamme Scalp care collection de chez Design Essentials)
5. Compléments alimentaires: Des vitamines comme la biotine, le zinc et les acides gras oméga-3 peuvent soutenir la santé des cheveux de l’intérieur. (Remaid. ou alors Effluvium des laboratoires NHco )
Conclusion :
Investir du temps et des efforts pour maintenir un cuir chevelu sain est essentiel pour obtenir des cheveux en bonne santé et favoriser leur croissance. En intégrant des soins appropriés, une alimentation équilibrée et des habitudes de vie saines, vous pouvez créer un environnement optimal pour vos cheveux. N’oubliez pas que la beauté des cheveux commence par un cuir chevelu bien entretenu !
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Yollande Maague, 43 ans, je suis la fondatrice des salons de coiffure Wags Luxury Hair. Des salons spécialisés pour les cheveux texturés.
Comment est née l’aventure Wags Luxury Hair ?
La beauté, est-ce une vocation de toujours ?
La beauté est une passion naturelle. J’aime prendre soin de moi, et me sentir belle. J’allais souvent me faire coiffer à Paris et, à l’époque, je trouvais que le cadre ne reflétait pas la beauté de leur travail. Un jour, je tombe sur une émission qui s’appelait « Les Wags de footballeurs » aux États-Unis, et le nom de mon enseigne est trouvé. Je décide de créer mon entreprise qui s’appelle Wags (qui veut dire Women African Glamour’s).
Décrivez-nous l’ensemble des prestations offertes par vos salons…
Nous avons plusieurs prestations, car je veux répondre à un besoin global de la cliente. Chez nous, se conjuguent à la fois la coiffure, la manucure et les soins de visage. Mais les prestations phares, celles qui sont mises en avant sont les tresses africaines modernes ou revisitées, les soins capillaires avec des produits naturels et les extensions capillaires.
Vous préparez un event beauté pour le 7 juin 2025. Quel est le programme et à qui s’adresse-t-il ?
Cela va être un évènement inédit dans le domaine de la beauté. Une approche 360° comme cela n’a jamais été encore fait dans un événement similaire, où l’accent est mis uniquement sur la vente à l’instant T. L’évènement qui porte le nom « Successful Business », dont le thème est de comprendre et maîtriser le business de la beauté afro va unir les mondes de la beauté, cosmétique et bien-être par la présence des exposants. Des exposants sélectionnés et en nombre extrêmement réduit, 15, où ils seront mis en lumière avant et après l’évènement avec du marketing digital et les médias. Mais surtout, à travers l’évènement, faire découvrir nos prestations en salons de coiffure, en créant une communauté plus forte et engagée, aux futurs franchisés. L’évènement s’adresse également à des professionnels de la beauté, à des porteurs de projets dans la beauté. Au programme, il y aura des conférences, des masterclass et ateliers. J’ai pensé à un programme qui permettrait de découvrir mon entreprise, et de permettre à des femmes de se lancer également dans le business de la beauté afro.
Si vous aviez un message à adresser à de futurs exposants et/ou visiteurs ?
Je leur dirais que c’est le moment de passer à l’action. C’est la 1ère édition, mais tous les partenaires et médias seront là pour les faire rêver et voir grand.
Quels sont vos projets de développement à court ou moyen termes ?
Le développement de mon entreprise par la franchise et des salons de coiffure en nom propre.
Originaire du Cameroun, que cela représente-t-il pour vous ?
Je suis fière de mes origines et rien ne peut me dépasser. On a été élevés en nous disant que tout est possible.
Si je vous dis le mot « Roots », vous me répondez ?
Origine. À l’origine, il y avait l’excellence et la beauté.
Les tendances coiffures afro pour cet été 2025 mettent en avant des styles à la fois naturels, audacieux et protecteurs. Voici quelques-unes des tendances phares :
1. L’afro naturel :
Toujours en vogue, il célèbre la texture naturelle des cheveux et met en avant le volume et la définition des boucles grâce à une bonne hydratation et des soins adaptés.
2. Les locks et sisterlocks : De plus en plus populaires, les sisterlocks et les microlocks permettent une grande diversité de styles, allant des looks classiques aux versions colorées et modernes.
3. Les tresses bohèmes (Boho braids) : Une évolution des tresses classiques avec des mèches plus légères et aériennes pour un effet décontracté et tendance.
4. Le carré tressé (Bob braids) : Une version courte et sophistiquée des box braids, idéale pour celles qui veulent une coiffure protectrice élégante et facile à entretenir.
5. Les boucles volumineuses : Qu’il s’agisse de washand-go, de twist-outs ou de flexi rods, les boucles bien définies et volumineuses restent une tendance forte pour 2025.
6. Les colorations naturelles et audacieuses : Le marron-châtain, le caramel et les teintes cuivrées sont particulièrement en vogue pour sublimer les cheveux naturels ou tressés.
Que vous préfériez un style minimaliste ou ultra-travaillé, ces tendances offrent une grande diversité de choix pour exprimer votre personnalité en 2025 !
Pour un maquillage séduisant sur une peau noire, il faut jouer avec les contrastes, les textures et les couleurs qui subliment ton teint. Voici quelques idées en fonction du look que tu veux adopter :
Look Glamour & Sophistiqué
- Teint : Un fond de teint bien travaillé pour un effet flawless (privilégie les finis lumineux ou semi-mats).
- Yeux : Un smoky eyes intense avec des nuances bronze, dorées ou prune pour illuminer le regard.
- Lèvres : Un rouge à lèvres rouge profond (bordeaux, cerise, prune) pour un effet femme fatale.
Look Naturel & Élégant (“No-Makeup Makeup”)
- Teint : Un fond de teint léger ou une BB crème pour un effet peau nue sublimée.
- Yeux : Un trait d’eye-liner fin et un mascara allongeant pour agrandir le regard.
- Lèvres : Un gloss nude ou légèrement rosé pour un effet pulpeux et naturel.
Look Sensuel & Audacieux
- Teint : Un contouring subtil avec un highlighter doré ou cuivré pour un glow irrésistible.
- Yeux : Un fard cuivré ou doré avec un trait d’eyeliner cat-eye bien défini.
- Lèvres : Un gloss foncé (marron chocolat, prune, rouge sang) pour une bouche magnétique.
Look Félin & Mystérieux
- Teint : Un teint parfait avec une poudre légèrement satinée pour un effet velours.
- Yeux : Un smoky cat-eye avec des tons noirs et dorés, et des faux cils pour intensifier le regard.
- Lèvres : Un nude glossy ou un rouge foncé mat pour équilibrer le maquillage.
Mariam Kaba
Le secret du maquillage séduisant, c’est aussi l’attitude ! Mets en valeur ce qui te rend unique et choisis un look qui te fait sentir confiante et irrésistible.
Transformer la routine maquillage des femmes noires, albinos et métisses en expérience de luxe
AÏSSA
PHOTOGRAPHE
AUDRAN SARZIER STYLISME
DARISKA STYLES
MAQUILLAGE
KRISTEN DC MAKE UP COIFFURE
EZINRIS BEAUTY
“ Gérez les conflits avec respect, restez partenaires dans les épreuves, prenez vos décisions à deux. ”
Contrôle d’identité svp ?
Aïssa Moments, Sénégalaise. Coach, actrice et auteure.
Qu’est-ce qu’un coach love ? Et qu’est-ce qui vous a poussé à le devenir ?
Une love coach est une coach spécialisée dans les relations amoureuses. Elle aide les personnes à mieux se connaître, à attirer un partenaire compatible, à construire des relations saines ou à surmonter des difficultés amoureuses (rupture, schémas toxiques, manque de confiance). Son approche est axée sur l’action, la transformation personnelle et l’épanouissement affectif.
Je suis devenue coach en amour et en développement personnel après un parcours riche en expériences personnelles et professionnelles. Dès l’âge de 19 ans, je me suis passionnée pour le développement personnel, accumulant lectures, formations et expériences pratiques. À 25 ans, je commence à partager mes réflexions sur les relations humaines via des vidéos, abordant des sujets tels que l’indépendance féminine et les dynamiques de couple. Mon approche authentique et directe a rapidement trouvé un écho auprès d’un large public, ce qui m’a encouragée à poursuivre dans cette voie.
Selon vous, quelle est la « touche » Aissa Moments ?
Ce qui a permis de vous démarquer parmi la multitude de créateurs de contenus sur le web ?
Mon authenticité et mon côté direct.
Quelle a été votre plus belle fierté ou émotion en tant que coach love ?
Avoir été contactée par les plus grands médias français et avoir réussi à sauver des couples, des personnes célibataires d’une dépression sévère et des personnes à trouver l’amour.
Quelle est la clé, selon vous, pour réussir à concilier vie médiatique et vie amoureuse épanouie ?
La clé pour concilier vie médiatique et vie amoureuse épanouie est la discrétion. Vivons heureux, vivons cachés.
Si vous aviez un conseil à donner à de futurs mariés ?
Gérez les conflits avec respect, restez partenaires dans les épreuves, prenez vos décisions à deux.
Originaire du Sénégal, que cela représente-t-il ?
Le Sénégal représente mes racines, une partie de ma personnalité et une très grande fierté. Je n’échangerais mes origines pour rien au monde !
Si je vous dis le mot « Roots », vous me répondez ?
Le mot Roots représente typiquement mes racines, d’où je viens, mon essence, ma source, mon refuge, ma maison, ma terre et mes ancêtres.
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Je m’appelle Isabelle, mais on m’appelle aussi la « trifouilleuse d’âme ». J’ai 31 ans. Je suis originaire de Guinée-Bissau, du peuple Manjak, un peuple de traditions orales, de rites de passage et de profonde reliance au sacré. Je n’aime pas trop me définir, mais je suis doula vibratoire, passeuse facilitatrice, éducatrice à la sexualité consciente et fondatrice de l’espace Wakan Ben’O, qui signifie « rapproche-toi de toi » ou « aie confiance en toi », selon la phrase dans laquelle on utilise ce terme.
“ Prenez le temps de vous rencontrer vraiment, au-delà des attentes sociales ou familiales. Le mariage, s’il est conscient, peut devenir un espace de guérison mutuelle, de co-création, de co-évolution. ”
Décrivez-nous le métier de doula et comment l’êtes-vous devenue ?
Être doula, dans ma vision, ce n’est pas un métier mais une posture d’âme. C’est un rôle d’écoute, de soin, de présence. J’accompagne principalement les personnes dans les grandes transitions de leur vie, dans l’équilibre relationnel, la fertilité et la préconception. Je suis devenue doula en répondant à un appel intérieur : celui d’honorer la vie sous toutes ses formes, des prémices de la conception jusqu’au deuil. Je suis devenue doula en traversant mes propres initiations de femme, de mère, de gardienne des mémoires.
Des expériences pas isolées, souvent tues mais initiatiques, des blessures et des renaissances qui ont réactivé des mémoires en moi. J’ai choisi de réactiver cette voie en l’unissant à des outils contemporains de soin et d’accompagnement. J’ai d’abord commencé en tant que coach en développement personnel, puis j’ai senti que mes accompagnements n’étaient pas complets, qu’il me manquait quelque chose. Mais à l’époque, je ne me sentais pas totalement légitime de transmettre l’aspect subtil de ma mission. Donc pour pouvoir exercer en France, et pallier au fait que je ne me sentais pas encore prête à « assumer » ce rôle, je me suis formée à la naturopathie holistique, la psychothérapie ainsi qu’à la sexothérapie. Aujourd’hui, je marche aux côtés des âmes qui cherchent à naître, à se reconnecter à leur puissance créatrice, qui ont besoin d’un renouveau ou d’une guérison, mais qui cherchent encore la voie pour l’accueillir pleinement, dans leur corps et dans leur lignée.
“ Harmonie intérieure & relationnelle [...] En solo, couple ou groupe. Blessures d’âme, libération émotionnelle, fertilité et conception... ”
Quels accompagnements proposez-vous ?
Mon travail repose sur trois grands piliers :
• L’accompagnement individuel : pour explorer les blessures d’âme, se reconnecter à soi et initier une guérison transgénérationnelle.
• La médiation relationnelle : pour transformer les épreuves du lien en catalyseurs d’évolution.
• La fertilité vibratoire : pour concevoir en conscience, libérer les mémoires de l’utérus et accueillir les âmes prêtes à s’incarner.
J’utilise des lectures vibratoires, des soins de l’utérus, des rituels de passage, des cercles de parole, des transmissions autour de la sexualité sacrée, ou encore des ateliers de danse de libération et de reconnexion au corps.
Mais plus que des « services », ce sont des espaces vivants. Chaque accompagnement est tissé sur mesure, en présentiel ou à distance, en individuel ou en collectif, toujours guidé par l’appel de l’âme. C’est pourquoi je reste à l’écoute du vivant, de l’instant, et de ce que l’âme vient réellement initier.
Comment bénéficier de vos prestations ?
Je fonctionne sur rendez-vous, via mon site internet que vous pouvez retrouver dans ma bio Instagram (@wakanbeno).
Chaque rencontre commence par une lecture vibratoire, un échange d’âme à âme gratuit de 30 min pour ressentir ce qui appelle vraiment. Ensuite, on construit ensemble l’accompagnement adapté : en présentiel ou à distance, en individuel ou en couple, parfois en groupe.
Édition ROOTS spéciale Love De quelle manière intervenez-vous auprès des couples ?
L’amour, c’est un terrain où on crée. J’interviens auprès des couples quand il y a un désir d’enfant, mais aussi lorsqu’il y a besoin de se retrouver dans l’intimité, dans l’alignement de projets d’âme à deux. L’arrivée d’un enfant est toujours un révélateur et mon rôle est de sécuriser l’espace, de faciliter la communication d’âme à âme, et de remettre du sacré là où le quotidien a parfois mis de la distance. Et si ça peut se faire avant bébé, c’est encore mieux.
Si vous aviez un conseil pour de futurs mariés ?
Prenez le temps de vous rencontrer vraiment, au-delà des attentes sociales ou familiales. Le mariage, s’il est conscient, peut devenir un espace de guérison mutuelle, de co-création, de co-évolution. Ne vous perdez pas dans le paraître : Cherchez la vérité du lien et honorez qui vous êtes, dans toutes vos dimensions. Toute union est aussi une alliance entre deux mémoires. Le mariage, c’est aussi des épreuves : on est parfois perdu, parfois puissant... mais choisissez toujours d’être vrais. Il y a des choses qu’on ne comprend qu’en les vivant. Et parfois, il faut du silence, du temps, du soin pour que ça fonctionne enfin. Le mariage n’est pas une finalité : c’est une graine. Elle demande de l’engagement, de la patience, du vrai. Ancrez-vous dans vos racines, car elles sont le socle de votre amour. Et souvenez-vous : aimer, c’est choisir l’autre même dans l’inconfort, parce que vous reconnaissez en lui l’espace sacré qui vous permet de grandir.
Si je vous dis “Roots”, vous me répondez ?
Je dirais que mes racines sont mes alliées, même si elles ont parfois été douloureuses. Ce sont elles qui me rappellent pourquoi je suis là, pourquoi je tends la main aux femmes, aux couples, pourquoi j’ose parler de fertilité, de corps, d’âmes. Ce sont mes racines qui me donnent la légitimité d’agir. Elles me nourrissent, me rappellent qui je suis, et me guident dans ma mission : réconcilier hommes et femmes avec leur lignée, leur corps et leur capacité à créer, aimer et donner la vie.
POUR LA PETITE HISTOIRE
Les huiles aphrodisiaques en Afrique sont utilisées depuis des siècles pour stimuler le désir, renforcer l’attraction et améliorer la vitalité. Elles sont fabriquées à partir de plantes, d’épices et d’essences naturelles aux propriétés stimulantes. Certaines sont appliquées sur le corps en massage, d’autres sont utilisées en parfums ou même ajoutées discrètement aux repas. Voici un tour du continent des principales huiles aphrodisiaques africaines :
L’huile de Djeka (Côte d’Ivoire, Mali, Burkina Faso)
Extraite des feuilles de l’arbre Alchornea cordifolia, cette huile est surtout utilisée par les femmes pour tonifier la zone intime après l’accouchement et renforcer le plaisir féminin. Elle est aussi employée dans des massages pour stimuler la libido et favoriser une meilleure circulation sanguine dans les zones érogènes.
L’huile de Khamaré (Sénégal, Mali, Guinée)
Obtenue à partir des racines de vétiver, cette huile est très prisée par les femmes. Elle est réputée pour ses vertus purifiantes et son parfum envoûtant qui attire et retient le partenaire. Elle est souvent appliquée sur le corps ou mélangée à l’eau du bain pour laisser une odeur irrésistible.
L’huile de Ylang-Ylang (Comores, Madagascar)
Extraite des fleurs de l’ylang-ylang, elle est connue pour ses propriétés relaxantes et excitantes à la fois. Son parfum sucré agit sur le système nerveux en réduisant le stress et en favorisant une ambiance sensuelle. Elle est souvent utilisée en massage ou ajoutée à des parfums de séduction.
L’huile de Gingembre (Afrique de l’Ouest et Centrale)
Le gingembre est un stimulant puissant, et son huile essentielle est utilisée pour réchauffer le corps et activer la circulation sanguine. Appliquée en massage sur le bas du dos ou les jambes, elle procure une sensation de chaleur et d’énergie sexuelle. Certains mélangent quelques gouttes à du miel ou du thé pour un effet aphrodisiaque interne.
L’huile de Baobab (Sénégal, Niger, Burkina Faso)
Riche en antioxydants et en acides gras essentiels, elle nourrit la peau tout en laissant une sensation douce et soyeuse. Mélangée à des essences comme la vanille ou la cannelle, elle devient une huile de massage sensuelle idéale pour les couples.
L’huile de Musc Africain (Afrique de l’Ouest)
Fabriquée à partir de musc végétal et d’épices, elle est souvent utilisée comme parfum de séduction. Elle est appliquée sur les points de pulsation (poignets, cou, derrière les oreilles) pour laisser un sillage attirant et envoûtant.
Comment utiliser ces huiles ?
• En massage : Appliquer quelques gouttes sur la peau et masser doucement, en insistant sur les zones sensibles comme le bas du dos, la nuque ou l’intérieur des cuisses.
• En parfum : Mettre une goutte derrière les oreilles, sur les poignets ou sur les draps pour créer une atmosphère sensuelle.
• Dans le bain : Ajouter quelques gouttes dans l’eau pour imprégner la peau d’un parfum séduisant.
• En cuisine : Certaines huiles comme le gingembre ou le vétiver peuvent être ajoutées à des boissons ou des plats pour un effet interne.
Voici une recette simple et efficace pour fabriquer une huile aphrodisiaque maison, inspirée des traditions africaines. Idéale pour les massages, le parfum corporel ou même l’ambiance sensuelle dans une pièce.
Ingrédients :
• 100 ml d’huile de base (huile de baobab, huile d’amande douce ou huile de coco)
• 10 gouttes d’huile essentielle de gingembre (stimule la circulation et éveille les sens)
• 10 gouttes d’huile essentielle d’ylang-ylang (puissant aphrodisiaque naturel, favorise la relaxation et l’attraction)
• 5 gouttes d’huile essentielle de cannelle (réchauffe et stimule la passion)
• 1 cuillère à café de poudre de musc ou quelques gouttes d’huile de musc africain (pour une odeur sensuelle et envoûtante)
• 1 bâton de vanille ou quelques gouttes d’extrait de vanille (adoucie l’odeur et apporte une touche exotique)
Préparation :
1. Dans un flacon en verre propre, verse l’huile de base.
2. Ajouter les huiles essentielles une à une en mélangeant doucement.
3. Ajouter le musc et la vanille, et refermer le flacon.
4. Secouer légèrement et laisser reposer dans un endroit sombre pendant 48 heures pour que les arômes se mélangent bien.
5. Votre huile est prête à être utilisée !
Comment l’utiliser ?
• En massage : Appliquer quelques gouttes sur la peau et masse doucement en insistant sur le dos, la nuque et l’intérieur des cuisses.
• En parfum : Mettre une goutte sur les poignets, derrière les oreilles ou sur le cou.
• Dans le bain : Ajouter quelques gouttes à l’eau chaude pour un effet relaxant et sensuel.
Cette huile est 100 % naturelle et peut être conservée jusqu’à 6 mois dans un endroit frais et à l’abri de la lumière.
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Je suis Muriel Berradia, co-fondatrice de la marque
NUHANCIAM. J’ai creé la marque il y a 15 ans.
NUHANCIAM est née pour répondre aux besoins des peaux mates à foncées, souvent oubliées par la cosmétique conventionnelle. Formulés et testés en France, ses soins visent l’équilibre, la tolérance et la performance. Très vite, un constat inattendu s’est imposé : les produits, conçus pour des épidermes complexes et denses, révèlent une efficacité encore plus grande sur les peaux caucasiennes
C’est cette force qui fait aujourd’hui de NUHANCIAM une référence universelle : une marque experte, vendue en pharmacie depuis 15 ans, qui combine précision dermatologique, ingrédients d’origine naturelle (jusqu’à 99 %) et sensorialité.
Nous avons assisté à une refonte complète des packagings de NUHANCIAM. Racontez-nous cette nouvelle direction artistique ou pourquoi cette envie de changer d’identité visuelle ?
Ce changement est avant tout une affirmation. Après plus de quinze années d’existence, nous avons ressenti le besoin d’aligner notre image avec la force de notre engagement. La nouvelle identité visuelle de NUHANCIAM est plus affirmée, contemporaine et incarnée. Elle reflète une beauté plurielle, audacieuse, assumée, enracinée. Elle parle autant à notre communauté historique qu’aux nouvelles générations en quête de transparence, de performance et de sens.
Quels sont les produits phares à adopter pour cette période estivale et vos conseils skincare pour aborder cette saison ?
L’été est une période clé pour la peau, souvent plus sujettes aux désordres pigmentaires. Trois essentiels :
Le Sérum Anti-Taches – pour prévenir et corriger les taches pigmentaires qui peuvent s’accentuer avec le soleil.
Le Fluide Matifiant Unifiant – pour une peau unifiée, hydratée, mais sans excès de brillance.
La Crème Teintée SPF 50+ - En 2024, NUHANCIAM lançait sa Crème Invisible SPF 50+, une protection solaire non teintée au succès immédiat. Appréciée pour sa texture légère, non collante, sans traces blanches, au fini mat et sec, elle a rapidement conquis les peaux métissées, mates et foncées en quête d’une haute protection invisible et agréable à porter.
NUHANCIAM propose cette année une nouvelle déclinaison teintée : trois crèmes teintées SPF 50+, disponibles en teintes claire, médium et foncée, conçues pour le visage, le cou et le décolleté.
Si vous aviez un message à adresser à nos lecteurs qui découvriraient la marque ?
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Comment se déroule votre déploiement sur le continent africain qui était l’un de vos grands défis ?
C’est un chantier passionnant, exigeant et stratégique. Le continent africain ne se résume pas à un seul marché mais à une mosaïque de cultures, de besoins et de réalités économiques. Notre approche est locale, partenariale, et surtout, respectueuse. Les retours sont très positifs et confirment que notre expertise a sa place. Nous posons des bases solides pour une présence pérenne.
Une fois la refonte visuelle effectuée, quels sont les projets de développement à moyens termes ?
Nous entrons dans une nouvelle phase d’expansion : nouveaux produits, nouvelles formules toujours plus pointues, ancrage renforcé et développement en communication ambitieux. NUHANCIAM affirme une nouvelle ambition : devenir la marque premium de référence en dermocosmétique inclusive pour traiter efficacement tous les sujets liés à la pigmentation de la peau. Nous allons aussi accentuer notre rôle de marque militante, en prenant la parole à travers une campagne nationale puissante en TV, affichage et digital, NUHANCIAM célèbre la beauté dans toutes ses nuances et envoie un message fort : Fières de nos différences, Fières de nos nuances. Plus qu’une marque, un mouvement cosmétique.
Si je vous dis le mot « Roots », vous me répondez ?
Je vous réponds : fondation. Ce sont nos racines qui donnent de la force à notre identité. NUHANCIAM est née d’une histoire, de vécus, d’un besoin, d’une volonté de réparer et de valoriser. Nos racines ne nous enferment pas, elles nous propulsent. Elles nous rappellent d’où nous venons pour mieux savoir où nous allons.
Le mouvement “Black is Beautiful” est né dans les années 1960 aux États-Unis, en pleine lutte pour les droits civiques.
Son objectif était simple mais révolutionnaire : encourager les personnes noires à embrasser leur beauté naturelle, à rejeter les standards eurocentriques et à revendiquer leur identité avec fierté. Aujourd’hui, plus de 60 ans plus tard, ce message résonne encore, influençant la mode, la beauté, et même les mentalités à travers le monde.
Les origines du mouvement
Dans un contexte où la ségrégation raciale et la suprématie blanche dominaient les États-Unis, les Noirs étaient souvent marginalisés et leurs traits physiques dévalorisés. Le mouvement “Black is Beautiful”, popularisé par le photographe et acti-viste John H. Johnson ainsi que par des figures comme Stokely Carmichael et Nina Simone, visait à combattre cette vision dépréciative.
Les coiffures naturelles comme l’afro sont devenues des symboles de résistance, tandis que des artistes et intellectuels mettaient en avant la richesse culturelle africaine et la diversité des beautés noires.
L’évolution du mouvement et son influence dans l’industrie de la beauté
Avec le temps, le message de “Black is Beautiful” a dépassé le militantisme pour influencer l’industrie cosmétique et de la mode.
• Des marques plus inclusives : Aujourd’hui, des marques de maquillage comme Fenty Beauty de Rihanna, Pat McGrath Labs et Mented Cosmetics proposent des gammes adaptées aux peaux foncées, défiant les marques traditionnelles qui, pendant des décennies, ignoraient ces consommateurs.
• La montée du naturel : Le retour aux cheveux naturels a explosé avec des tendances comme le mouvement “nappy”, où les femmes noires délaissent les défrisants pour célébrer leurs textures naturelles.
• Visibilité accrue dans la mode : Des mannequins comme Naomi Campbell, Adut Akech ou encore Precious Lee ont brisé les barrières de la représentation, prouvant que la beauté noire est universelle.
L’impact culturel et sociétal aujourd’hui
Bien que le mouvement ait progressé, des défis persistent :
• Le colorisme : Les peaux plus claires restent souvent plus favorisées dans l’industrie du divertissement et de la mode.
• Les normes professionnelles : Dans certains milieux, les coiffures naturelles comme les locks ou les afros sont encore perçues comme “non professionnelles”.
• La lutte pour plus de diversité : Si des avancées ont été faites, les personnes noires continuent de militer pour une représentation plus authentique dans les médias et les entreprises.
Aujourd’hui, le mouvement ne se limite plus à la beauté extérieure. Il s’inscrit dans un combat plus large pour l’affirmation de soi, l’égalité et l’émancipation. Il pousse à célébrer non seulement l’apparence, mais aussi l’intelligence, la créativité et le talent des personnes noires à travers le monde.
Le message est clair : être Noir est synonyme de beauté, de fierté et de puissance.
Yememca
Immersion au coeur d’un mouvement historique qui boulversera les codes de la société afro-américaine.
La Renaissance de Harlem correspond au développement du quartier de Harlem, à New York, en tant que Mecque de la culture noire au début du XXe siècle et l’explosion sociale et artistique qui en a résulté. S’étendant approximativement des années 1910 au milieu des années 1930, cette période est considérée comme un âge d’or dans la culture afro-américaine, se manifestant dans la littérature, la musique, les performances scéniques et l’art.
Le quartier de Harlem, au nord de Manhattan, était censé être un quartier blanc de classe supérieure dans les années 1880, mais un surdéveloppement rapide a conduit à des bâtiments vides et à des propriétaires désespérés cherchant à les remplir.
Au début des années 1900, quelques familles noires de la classe moyenne d’un autre quartier connu sous le nom de Black Bohemia ont déménagé à Harlem, et d’autres familles noires ont suivi. Certains résidents blancs se sont d’abord battus pour empêcher les Afro-Américains d’entrer dans la région, mais sans y parvenir, de nombreux Blancs ont fini par fuir.
Comment la Renaissance de Harlem a-t-elle commencé ?
Des facteurs extérieurs ont conduit à un boom démographique : de 1910 à 1920, les populations afro-américaines ont migré en grand nombre du Sud vers le Nord, avec des personnalités éminentes comme W.E.B. Du Bois qui enclencha un mouvement connu sous le nom de Grande Migration. En 1915 et 1916, des catastrophes naturelles dans le Sud ont mis au chômage les ouvriers et métayers noirs. De plus, pendant et après la Première Guerre mondiale, l’immigration vers les États-Unis a diminué et les recruteurs du Nord se sont dirigés vers le Sud pour attirer les travailleurs noirs dans leurs entreprises. En 1920, environ 300 000 Afro-Américains du Sud s’étaient installés vers le Nord et Harlem devint l’une des destinations les plus populaires pour ces familles.
Langston Hughes
Ce changement considérable de population a abouti à un mouvement de fierté noire avec des dirigeants comme Du Bois s’efforçant de garantir que les Noirs américains obtiennent le crédit qu’ils méritent dans les domaines culturels de la vie. Deux des premières percées ont eu lieu dans la poésie, avec le recueil Harlem Shadows de Claude McKay en 1922 et Cane de Jean Toomer en 1923. The Autobiography of An Ex-Colored Man du militant des droits civiques James Weldon Johnson en 1912, suivi de God’s Trombones en 1927, ont laissé leur marque sur le monde de la fiction.
Le roman de 1924 de la romancière et protégée de Du Bois, Jessie Redmon Fauset, There Is Confusion, explorait l’idée des Noirs américains trouvant une identité culturelle dans un Manhattan dominé par les Blancs. Fauset était la rédactrice littéraire du magazine NAACP The Crisis et a développé un magazine pour les enfants noirs avec Du Bois. Le sociologue Charles Spurgeon Johnson, qui a joué un rôle essentiel dans l’élaboration de la scène littéraire de Harlem, a profité de la première soirée de There Is Confusion pour organiser les ressources nécessaires à la création d’Opportunity, le magazine de la National Urban League qu’il a fondé et édité, un succès qui a soutenu des écrivains comme Langston Hughes. Hughes était présent à cette fête avec d’autres écrivains et éditeurs noirs prometteurs, ainsi que de puissantes personnalités blanches de l’édition new-yorkaise. Bientôt, de nombreux écrivains ont vu leur travail apparaître dans des magazines grand public comme Harper’s.
Zora Neale Hurston
L’anthropologue et folkloriste Zora Neale Hurston a suscité la controverse à cause de son implication dans une publication intitulée FIRE !!
Dirigée par l’auteur blanc et mécène des écrivains de Harlem, Carl Van Vechten, et remplie d’œuvres d’écrivains noirs prolifiques, dont Langston Hughes, Zora Neale Hurston et Aaron Douglas, le magazine a exotisé la vie des habitants de Harlem. L’une des fictions de Van Vechten va d’ailleurs susciter l’intérêt des Blancs pour visiter Harlem et profiter de la culture et de la vie nocturne qui y règnent. Bien que le narratif de Van Vechten ait été condamné par des sommités plus anciennes comme DuBois, il a été adopté par Hurston, Hughes et d’autres.
La poésie a également prospéré pendant la Renaissance de Harlem. Countee Cullen avait 15 ans lorsqu’il a emménagé à Harlem dans la maison du révérend Frederick A. Cullen, le pasteur de la plus grande congrégation de Harlem, en 1918.
Le quartier et sa culture ont influencé sa poésie et, en tant qu’étudiant à l’Université de New York, il a obtenu des prix dans de nombreux concours de poésie avant de poursuivre ses études de maîtrise à Harvard et de publier son premier volume de poésie : Color. Il a enchaîné avec Copper Sun et The Ballad of the Brown Girl et a continué à écrire des pièces de théâtre ainsi que des livres pour enfants. Cullen a reçu une bourse Guggenheim pour sa poésie et a épousé Nina Yolande, la fille de W.E.B. DuBois. Leur mariage était un événement social majeur à Harlem. Les critiques de Cullen pour le magazine Opportunity, publiées sous la rubrique « Dark Tower », se concentraient sur les œuvres des lettrés afro-américains et couvraient certains des plus grands noms de l’époque.
La musique qui s’est infiltrée puis s’est répandue à Harlem dans les années 1920 était le jazz, souvent joué dans les bars clandestins proposant de l’alcool illégal. Le jazz est devenu un grand attrait non seulement pour les résidents de Harlem, mais également pour le public blanc extérieur. Certains des noms les plus célèbres de la musique américaine se produisaient régulièrement à Harlem : Louis Armstrong, Duke Ellington, Bessie Smith, Fats Waller et Cab Calloway, souvent accompagnés de spectacles élaborés. Les danseurs de claquettes comme John Bubbles et Bill « Bojangles » Robinson étaient également populaires.
Avec cette nouvelle musique révolutionnaire est venue une vie nocturne animée. Le Savoy a ouvert ses portes en 1927, une salle de bal intégrée avec deux kiosques à musique qui présentait du jazz et de la danse en continu bien après minuit, parfois sous la forme de groupes de combat dirigés par Fletcher Henderson, Jimmie Lunceford et King Oliver. Alors qu’il était de bon ton de fréquenter la vie nocturne de Harlem, les entrepreneurs se sont rendu compte que certains Blancs souhaitaient découvrir la culture noire sans avoir à socialiser avec les Afro-Américains et ont créé des clubs pour les accueillir. Le plus réussi d’entre eux fut le Cotton Club, qui présentait de fréquentes performances d’Ellington et Calloway. Certains membres de la communauté se moquaient de l’existence de tels clubs, tandis que d’autres pensaient qu’ils étaient le signe que la culture noire évoluait vers une plus grande acceptation.
Paul Robeson
L’essor culturel de Harlem a donné aux acteurs noirs des opportunités de travail sur scène qui leur étaient auparavant refusées. Traditionnellement, si les acteurs noirs apparaissaient sur scène, c’était dans des spectacles musicaux de ménestrels et rarement dans des drames sérieux avec des rôles non stéréotypés. Au centre de cette révolution scénique se trouvait le polyvalent Paul Robeson, acteur, chanteur, écrivain, activiste et bien plus encore. Robeson s’est installé pour la première fois à Harlem en 1919 alors qu’il étudiait le droit à l’université de Columbia et a continuellement maintenu une présence sociale dans le quartier, où il était considéré comme une figure inspirante mais accessible. Robeson pensait que les arts et la culture étaient les meilleurs moyens pour les Noirs américains de surmonter le racisme et de progresser dans une culture dominée par les Blancs.
Josephine Baker
Les comédies musicales noires étaient très présentes à Harlem et, au milieu des années 1920, elles s’étaient déplacées vers le sud, à Broadway, pour s’étendre au monde blanc. L’une des premières d’entre elles fut Shuffle Along d’Eubie Blake et Noble Sissle, qui lança la carrière de Josephine Baker. Le mécène blanc
Van Vechten a contribué à infléchir le manque de travail sur scène à Broadway, bien qu’il s’agisse en grande partie d’œuvres d’auteurs blancs. Ce n’est qu’en 1929 qu’une pièce écrite par un Noir sur la vie des Noirs, Harlem de Wallace Thurman et William Rapp, a été jouée à Broadway. Le dramaturge Willis Richardson a offert des opportunités plus sérieuses aux acteurs noirs avec plusieurs pièces en un acte écrites dans les années 1920, appuyé par des articles dans le magazine Opportunity décrivant ses objectifs. Des compagnies de théâtre comme les Krigwa Players et le Harlem Experimental Theater ont également donné des rôles importants aux acteurs noirs.
Marcus Garvey
Marcus Garvey, nationaliste noir et leader du mouvement panafricain, est né en Jamaïque mais s’est installé à Harlem en 1916 et a commencé à publier le journal influent Negro World en 1918. Sa compagnie de transport maritime, la Black Star Line, a permis le commerce entre les Africains d’Amérique, des Caraïbes, d’Amérique du Sud et d’Amérique centrale, du Canada et d’Afrique. Garvey doit également sa renommée au fait d’avoir fondé l’Universal Negro Improvement Association (UNIA(, qui prônait un statut « séparé mais égal » pour les personnes d’ascendance africaine dans le but d’établir des États noirs dans le monde entier. Sa rivalité avec W.E.B Dubois marquera l’époque, ce dernier qualifiant Marcus Garvey « d’ennemi le plus dangereux de la race noire en Amérique ». Ses opinions franches ont également fait de lui une cible de J. Edgar Hoover et du FBI.
La fin de l’essor créatif de Harlem a commencé avec le krach boursier de 1929 et la Grande Dépression. Il a vacillé jusqu’à la fin de la Prohibition en 1933, ce qui a signifié que les clients blancs ne recherchaient plus d’alcool illégal dans les clubs du centre-ville. En 1935, de nombreux résidents clés de Harlem étaient partis chercher du travail. Ils ont été remplacés par un flux continu de réfugiés venus du Sud, dont beaucoup avaient besoin de l’aide publique. Cette même année, des émeutes raciales ont éclaté à Harlem après l’arrestation d’un jeune voleur à l’étalage, faisant trois morts, des centaines de blessés et des millions de dollars de dégâts matériels. Des émeutes qui sonneront le glas de la Harlem Renaissance.
La Renaissance de Harlem a été un âge d’or pour les artistes, écrivains et musiciens afro-américains. Elle a donné à ces artistes la fierté et le contrôle de la manière dont l’expérience noire était représentée dans la culture américaine et a ouvert la voie au mouvement des droits civiques.
1920, Archibald J. Motley, Jr., Autoportrait -- Metropolitan Museum of Art (New York) (exposition temporaire)
Motley était convaincu que les arts visuels pouvaient améliorer la compréhension interraciale en contribuant à dissiper les stéréotypes. Artiste débutant, il a peint cet autoportrait peu après les émeutes raciales de 1919 à Chicago. D’une silhouette élégante et assurée – cheveux plaqués, moustache taillée et veste de costume sombre ornée d’une épingle en fer à cheval – Motley maîtrise parfaitement les outils de son métier. Les couleurs vives de sa palette reflètent les tonalités souvent vives de ses œuvres les plus célèbres.
Plongée au coeur de l’exposition “The Harlem Renaissance and Transatlantic Modernism”. Par R.M.Lenox, avril 2024, New-York.
1926 (ca.), Archibald J. Motley, Jr., Cocktails -- Metropolitan Museum of Art (New York) (exposition temporaire) Le portrait de Motley représentant des femmes élégamment vêtues, sirotant des cocktails dans un intérieur élégant, avec un majordome à leur service, illustre l’opulence de la classe supérieure noire, qui s’est développée à Chicago et dans d’autres villes pendant l’entre-deux-guerres. La production et la vente de boissons alcoolisées étaient illégales pendant la Prohibition, mais ces personnes échappent à la loi en buvant chez elles. La scène suggère une réflexion sur l’inconvenance morale, juxtaposant une femme possiblement ivre sur un canapé et un tableau représentant des moines au mur.
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Le célèbre poète et romancier Langston Hughes était un proche collaborateur d’artistes de la Harlem Renaissance tels qu’Aaron Douglas et Jacob Lawrence, qui ont illustré nombre de ses livres. Hughes a adopté le jazz et le blues comme expressions créatives incontournables de la modernité noire, exprimant les expériences d’oppression raciale et les aspirations urbaines qui ont inspiré la Grande Migration, ainsi que les réalités quotidiennes de la vie à Harlem et au-delà. Ici, Hughes apparaît dans une pose onirique.
1916, Edvard Munch, Abdul Karim au foulard vert -- Metropolitan Museum of Art (New York) (exposition temporaire) Le sultan Abdul Karim rencontra Munch lors d’une représentation du cirque HagenbeckWallace, spécialisé dans les expositions ethnographiques, lors de sa tournée à Oslo en 1916. Munch proposa à Karim un travail de « serviteur, chauffeur et modèle d’atelier » et le présenta dans sept tableaux. Si au moins un tableau représentait Karim dans un rôle racialement stéréotypé, celui d’« esclave de Cléopâtre », plusieurs portraits, dont celui-ci, utilisent de larges aplats de couleur pour le représenter de trois quarts, vêtu d’une tenue de tous les jours, agrémentée d’un foulard vert rayé audacieux. Munch intitula le tableau en référence à cet accessoire saisissant, omettant le nom du modèle. Ces dernières années, le titre a été révisé pour reconnaître l’œuvre comme un portrait personnalisé.
1940 (ca.), Laura Wheeler Waring, Fille à la grenade -- Metropolitan Museum of Art (New York) (exposition temporaire)
Ce portrait rarement exposé de Waring, peintre et graphiste ayant illustré plusieurs des premières couvertures du magazine Crisis de la NAACP, témoigne de ses intérêts artistiques et militants variés. Si le visage du modèle, dont le nom n’est pas mentionné, est saisi avec la précision d’un portrait, sa robe est esquissée plus librement. Le fond recouvre tout le tableau, à l’exception d’un fragment d’aquarelle, probablement inspiré par les voyages de l’artiste dans le sud de la France. L’attention particulière portée par Waring à la grenade souligne la symbolique polyvalente de ce fruit, emblème de prospérité, de fertilité et de sensualité dans la mythologie grecque, la Bible et les textes égyptiens anciens. À ce titre, elle apparaît également dans plusieurs peintures d’autres artistes de la Harlem Renaissance et dans les écrits de Zora Neale Hurston.
1934, Charles Henry Alston, Jeune fille en robe rouge -- Metropolitan Museum of Art (New York)
L’historien de l’art Richard Powell a décrit Jeune fille en robe rouge comme une représentation exemplaire de la femme « New Negro », « résolument noire, belle et féminine, mais aussi troublée, mystérieuse et résolument moderne ». Alston, figure fondatrice de la Renaissance de Harlem, dépeint le sujet d’une manière qui synthétise l’esthétique de l’art africain (en l’occurrence les bustes de reliquaires Fang) et la planéité picturale moderniste. Son cou gracieux et allongé et son visage sculptural, associés à sa tenue moderne stylisée et à son regard contemplatif sur le côté, transmettent un effet énigmatique où elle semble inconsciente du spectateur.
1940 (ca.), William H. Johnson, Street Life, Harlem -- Metropolitan Museum of Art (New York) (exposition temporaire)
Sous un croissant de lune, un couple élégant se tient dans une rue de Harlem, habillé pour une soirée, peut-être dans une salle de bal locale comme le Savoy Ballroom, où ils pourraient apprécier le swing, le jazz et le jitterbug, alors en vogue dans le monde entier.
Leur style flamboyant et coloré, capturé par Johnson à travers l’esthétique audacieuse et plate de l’avant-garde moderniste, a été adopté par de nombreux habitués de la vie nocturne de Harlem. « Alors que les Blancs s’efforcent de faire preuve de retenue », écrivait Zora Neale Hurston, « nous nous efforçons d’empiler beauté sur beauté, et magnificence sur gloire, le commun des mortels aime tant la beauté, la couleur et la poésie qu’il n’en a jamais assez. »
1942 (ca.), William H. Johnson, Jitterbugs V -Metropolitan Museum of Art (New York) (exposition temporaire)
Johnson a créé sa série animée de peintures et de sérigraphies Jitterbugs entre 1940 et 1942 environ, alors qu’il enseignait au Harlem Community Art Center de la Works Progress Administration. Après de longs séjours à l’étranger, l’artiste est revenu aux États-Unis en 1938 pour immortaliser la vie quotidienne des Afro-Américains à la manière de l’art populaire. Ici, un couple vêtu de couleurs vives danse dans l’une des boîtes de nuit populaires de Harlem. L’artiste Romare Bearden, qui connaissait Johnson, se souvient de ses propres expériences de l’époque : « Trois soirs par semaine, nous allions au Savoy Ballroom. Charlie Buchanan, le gérant, aimait que les artistes viennent au Savoy. On y trouvait les meilleures danses du monde, et la meilleure musique. En quittant le Savoy, on allait dans les boîtes de nuit… On nous appelait la Dawn Patrol
1941 (vers), William H. Johnson, Jitterbugs II [sérigraphie] -- Metropolitan Museum of Art (New York)
Nina Simone et Billie Holiday incarnent, chacune à leur manière, la voix de la conscience noire aux États-Unis.
À travers leur musique, elles ont dénoncé le racisme, l’injustice et la douleur de l’expérience afro-américaine, tout en portant une profonde charge émotionnelle et politique.
Billie Holiday : la douleur du racisme chantée avec élégance
Billie Holiday (1915-1959) a marqué l’histoire avec sa voix poignante et son interprétation magistrale du morceau Strange Fruit (1939), une dénonciation bouleversante des lynchages de Noirs dans le sud des États-Unis. Cette chanson, adaptée d’un poème d’Abel
Meeropol, fit d’elle une figure emblématique de la lutte contre le racisme, malgré les risques encourus. Sa voix, marquée par la souffrance et l’intensité émotionnelle, traduisait avec force la condition noire américaine à son époque.
Si Holiday incarnait une douleur intériorisée, Simone représentait la révolte explicite.
Nina Simone : une militante en colère et visionnaire
Nina Simone (1933-2003), pianiste et chanteuse à la voix grave et puissante, a fait de la musique un outil de résistance. Son engagement dans le mouvement des droits civiques est illustré par des chansons comme Mississippi Goddam (1964), une réponse cinglante à l’assassinat de Medgar Evers et à l’attentat de l’église de Birmingham qui tua quatre jeunes filles noires. Contrairement à Billie Holiday, qui traduisait la douleur de façon plus introspective, Simone adoptait une posture militante, revendiquant l’égalité et la justice avec force et détermination.
Un impact musical et artistique durable
Une influence vocale et stylistique :
Billie Holiday a révolutionné l’interprétation vocale en faisant de chaque chanson une narration émotionnelle unique, influençant des artistes comme Etta James, Amy Winehouse et Cassandra Wilson. Nina Simone, avec sa fusion du jazz, du gospel, du blues et de la musique classique, a inspiré des figures comme Lauryn Hill, Alicia Keys et John Legend.
Une approche artistique audacieuse :
Leur manière de raconter des histoires par la musique a ouvert la porte à une approche plus personnelle et engagée du chant, où l’émotion prime sur la simple performance technique.
Un legs militant et politique
Des chansons devenues des hymnes :
Strange Fruit de Billie Holiday reste l’un des morceaux les plus puissants contre le racisme, tandis que Mississippi Goddam de Nina Simone symbolise la rage et l’urgence du combat pour les droits civiques. Leur courage a encouragé d’autres artistes noirs à aborder des sujets politiques et sociaux, de Marvin Gaye (What’s Going On) à Kendrick Lamar (Alright).
Un symbole de la résistance noire :
Nina Simone en particulier a été une figure centrale du mouvement des droits civiques, inspirant encore aujourd’hui des activistes et artistes qui utilisent leur plateforme pour dénoncer les injustices.
Un héritage toujours vivant
Leur influence dépasse la musique. Elles sont régulièrement citées dans la culture populaire et leurs chansons continuent d’être reprises et utilisées dans des films, des documentaires et des mouvements sociaux. Nina Simone a été intronisée au Rock & Roll Hall of Fame en 2018, et Billie Holiday figure parmi les plus grandes chanteuses de jazz de l’histoire. Leur combat et leur art résonnent toujours dans les luttes actuelles pour la justice et l’égalité.
Les Yorubas ne se conjuguent pas qu’au pluriel. Avant d’être un peuple, « le yoruba est d’abord une langue, très belle et poétique», nous a tranquillement confié Keziah Jones. S’il est un célèbre chanteur, Olufemi
Sanyolu de son vrai nom, né à Lagos est l’un des 25,5 millions de Yorubas que compte le Nigéria. Mais lorsqu’il s’agit de parler du berceau de son peuple, ce n’est plus la tumultueuse capitale qui est évoquée. Pour les Yorubas, Ife est une ville sainte, située au sud-ouest du Nigéria. Plus qu’un centre urbain, l’ethnie y situe le lieu de naissance du monde. Dans ce jardin d’Éden africain, sous la tutelle d’Olodumare, dieu parmi les dieux, deux créatures auraient créé les humains. Obatala, secondé par son frère Oduduwa serait à l’origine du monde. Le roi d’Ife, le Ooni, descendrait directement de la divinité suprême pour exercer son pouvoir. Les frères sont à l’origine d’une dynastie, qui donne naissance au peuple yoruba et aux rois et reines de villes nigérianes. Ainsi, le royaume d’Oyo a été fondé par Shango. Des provinces administrées par un oba-percepteur des impôts, un art florissant, et c’est ainsi qu’un vaste empire émerge. Oyo s’impose comme un centre culturel, économique essentiel en Afrique jusqu’au XVIIIème siècle. Une situation idyllique à laquelle les colons européens vont mettre un terme. Ils sèment la zizanie entre les Oba, appliquant le principe du diviser pour mieux régner jusqu’au chef suprême, l’Alafin. Chacune des provinces prendra son indépendance précipitant le déclin de l’empire, au bénéfice du Dahomey voisin (actuel Bénin).
Les Yorubas d’Amérique du Sud
Le commerce triangulaire a contribué à l’éparpillement des Yorubas dans le monde. Leur culture a inséminé d’autres territoires, du fait des mouvements de population. On retrouve les caractéristiques yoruba dans le monde américain,
notamment dans l’hémisphère sud du continent. Rites candomblé, santeria cubaine... Comme dans la théogonie nigériane, on retrouve le Dieu Oxala dans le panthéon des dieux brésiliens. De la Caraïbe au Venezuela, la religion yoruba est à la base de nombreux rites religieux. La musique yoruba apala constitue également l’un des fondements des genres mondialement connus que sont la samba brésilienne ou la rumba cubaine. Aujourd’hui 160 millions de personnes peuplent le Nigéria. « À l’origine de nombreuses révolutions culturelles, Fela et Nollywood en tête, mon pays risque de peser de plus en plus dans le monde », prophétise Keziah Jones. Un optimisme que l’industrie artistique mondiale partage. La révolution est bel et bien en marche.
Dolorès Bakela
La Santería est une religion afro-cubaine née du syncrétisme entre les croyances traditionnelles des Yoruba d’Afrique de l’Ouest et le catholicisme imposé par les colons espagnols à Cuba. Également appelée Regla de Ocha, elle s’est développée parmi les esclaves africains déportés à Cuba et s’est adaptée aux contraintes de la colonisation en associant les divinités africaines (orishas) aux saints chrétiens.
Les Orishas et leur culte
Les orishas sont des divinités issues de la religion yoruba, chacune ayant des attributs, des couleurs, des offrandes et des chants spécifiques. Voici quelques-uns des plus vénérés :
- Eleguá : maître des chemins et du destin, il ouvre ou ferme les opportunités. Il est souvent associé à Saint Antoine ou l’Enfant Jésus de Prague.
- Changó : dieu du tonnerre, de la guerre et de la virilité, représenté en rouge et blanc, il est associé à Sainte Barbara.
- Yemayá : déesse de la mer et mère de tous, elle est liée à la Vierge de Regla.
- Ochún : déesse de l’amour, de la féminité et des rivières, associée à la Vierge de la Caridad del Cobre, sainte patronne de Cuba.
- Babalú Ayé : divinité des maladies et de la guérison, correspondant à Saint Lazare.
Chaque orisha est honoré par des rituels, des chants (orikis), des danses et des offrandes spécifiques (fruits, animaux, objets symboliques). Les fidèles peuvent être “initiés” et recevoir leur orisha tutélaire, une divinité qui les protège et les guide.
La Santería repose sur plusieurs pratiques fondamentales :
- Consultations divinatoires : elles se font par le biais du dilogún (lecture de coquillages) ou du Ifá (système divinatoire plus complexe réservé aux babalawos).
- Rites initiatiques : l’initiation (asiento) est un long processus qui fait de l’adepte un santero ou une santera
- Offrandes et sacrifices : pour honorer les orishas, des offrandes de nourriture, de fleurs et parfois de sacrifices d’animaux sont faits dans un cadre rituel.
- Possession spirituelle : lors des cérémonies, les orishas peuvent “descendre” et posséder les fidèles, leur permettant de transmettre des messages ou d’apporter des bénédictions.
La Santería aujourd’hui
Bien qu’ayant été réprimée pendant longtemps, la Santería est aujourd’hui largement pratiquée à Cuba et dans d’autres pays (États-Unis, Venezuela, Mexique, Espagne).
Ainsi, de nombreuses cérémonies et fêtes en l’honneur des orishas rythment le calendrier des habitants. Certaines ont une date fixe et sont influencées par le calendrier catholique, tandis que d’autres sont organisées selon des besoins spécifiques (initiations, anniversaires spirituels, rituels de purification, etc.).
Fêtes importantes de la Santería
Voici quelques-unes des principales célébrations annuelles :
Día de la Virgen de la Caridad del Cobre (Ochún) –
8 septembre
Cette fête honore la Vierge de la Caridad del Cobre, sainte patronne de Cuba, qui est syncrétisée avec Ochún, déesse de l’amour et des rivières. À Santiago de Cuba, des milliers de fidèles se rendent en pèlerinage au sanctuaire de la Caridad del Cobre. C’est une journée d’offrandes de miel, fleurs jaunes et danses en l’honneur d’Ochún.
Día de San Lázaro (Babalú Ayé) – 17 décembre
Babalú Ayé, divinité des maladies et de la guérison, est associé à Saint Lazare. Des processions ont lieu, notamment à El Rincón (près de La Havane), où des fidèles marchent parfois pieds nus ou à genoux en guise de pénitence.
Offrandes de grains, bougies et prières pour la santé.
Fête de Changó – 4 décembre
Changó, dieu du tonnerre et de la guerre, est célébré le même jour que Sainte Barbara. Des rituels sont organisés avec des tambours batá, des danses et des offrandes de fruits rouges et de rhum.
Fête d’Obatalá – 24 septembre
Obatalá, divinité de la sagesse et de la paix, est fêté en même temps que la Vierge de la Mercédès. C’est une journée de méditation et de prières, avec des vêtements blancs et des offrandes de lait et de noix de coco.
Autres cérémonies importantes
- Tambors Batá et Bembés : Ce sont des cérémonies musicales dédiées aux orishas, avec des danses et des chants traditionnels.
- Initiations (Asiento) : Lorsqu’un fidèle devient santero, une grande cérémonie est organisée, incluant sacrifices, rituels et une période de retraite spirituelle.
- Misas Espirituales : Séances de spiritisme pour communiquer avec les ancêtres et les guides spirituels.
Ces festivités et rites sont essentiels pour maintenir l’équilibre spirituel entre les pratiquants et les orishas. Ainsi, bien qu’elle coexiste avec d’autres religions afro-cubaines comme le Palo Monte et l’Abakuá, l’influence de la Santería aura réussi à infuser de façon significative dans la musique, la danse et la culture cubaine en général.
Les filtres d’amour en Afrique font partie des traditions mystiques et spirituelles de plusieurs cultures du continent. Ils sont utilisés dans diverses sociétés pour attirer ou renforcer l’amour, raviver la passion ou s’assurer de la fidélité d’un partenaire. Ces pratiques s’appuient sur des connaissances ancestrales en herboristerie, spiritualité et rituels symboliques.
Origines et croyances
Dans de nombreuses traditions africaines, l’amour est perçu comme une force qui peut être influencée par des énergies invisibles. Les filtres d’amour sont souvent élaborés par des guérisseurs, marabouts ou féticheurs, qui utilisent des plantes, des racines, des poudres ou des ingrédients spécifiques combinés à des prières et des incantations.
Types de filtres d’amour
Les potions et décoctions
Préparées avec des plantes réputées pour leurs propriétés aphrodisiaques (kinkeliba, gingembre, hibiscus, etc.), ces boissons ou infusions sont données à la personne visée ou consommées par celui qui veut attirer l’amour.
Les amulettes et talismans
Portés sous forme de gri-gri ou de sachets contenant des herbes et des écritures mystiques, ces talismans sont chargés énergétiquement pour influencer l’attirance et la fidélité.
Les bains rituels
Utilisés pour purifier l’aura et attirer un partenaire spécifique, les bains rituels sont composés d’eau de source, de feuilles sacrées et d’huiles parfumées.
4. Les encens et fumigations
Encens brûlés pour créer une atmosphère propice à l’amour ou utilisation de certains parfums censés éveiller le désir et la passion.
Aspects éthiques et croyances modernes
L’usage des filtres d’amour est controversé. Certains y voient une pratique spirituelle inoffensive, tandis que d’autres estiment qu’il s’agit d’une forme de manipulation qui porte atteinte au libre arbitre. Avec la modernisation et l’influence des religions, ces pratiques restent présentes mais sont parfois critiquées ou adaptées à des formes plus psychologiques (comme les rituels de séduction naturels).
Voici quelques exemples de filtres d’amour traditionnels utilisés dans différentes régions d’Afrique :
Le “Timbuktu Love Charm”
(Mali, Niger, Mauritanie)
Originaire des cultures touarègues et mandingues, ce charme consiste en une amulette contenant des versets coraniques ou des inscriptions mystiques. Elle est portée sur soi ou placée sous l’oreiller de la personne aimée pour renforcer l’amour et la fidélité. Certains marabouts mélangent aussi l’encre utilisée pour écrire les versets avec de l’eau, que la personne devra boire pour que l’effet prenne place.
Le “Gri-gri d’amour” (Sénégal, Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire)
Ce gri-gri est un petit sachet en cuir contenant des plantes, des poudres spéciales (souvent à base de racines ou de coquilles réduites en poudre) et parfois des cheveux ou ongles de la personne ciblée. Il est conçu pour être caché sous l’oreiller du partenaire ou cousu dans ses vêtements pour assurer sa fidélité et son attachement.
La potion à base de “Yohimbe” (Cameroun, Gabon, RDC)
L’écorce du Yohimbe (Pausinystalia yohimbe) est connue pour ses effets aphrodisiaques puissants. Elle est bouillie dans de l’eau ou mélangée avec du miel et consommée par celui ou celle qui souhaite séduire un partenaire. Elle est également utilisée par certains guérisseurs pour renforcer la virilité et la passion dans un couple.
Le “Bain d’amour” aux feuilles de Kinkeliba et d’hibiscus (Sénégal, Mali, Guinée)
Le kinkeliba et l’hibiscus sont des plantes souvent utilisées dans des rituels de purification et d’attirance amoureuse.
La personne désirant attirer l’amour doit prendre un bain préparé avec ces plantes et parfois du lait ou du miel.
Dans certaines traditions, il faut prendre ce bain à la tombée de la nuit et éviter de se sécher avec une serviette pour maximiser l’effet du rituel.
L’encens “Attraction Totale”
(Bénin, Togo, Nigeria)
Fabriqué à base de résines, de bois sacrés et d’épices, cet encens est brûlé dans la maison ou sur les vêtements pour attirer un partenaire ou raviver la passion.
Certains mélangent aussi cet encens avec du beurre de karité pour se parfumer et amplifier son pouvoir de séduction.
Le “Ndolè ensorcelé” (Cameroun)
Le Ndolè est un plat traditionnel camerounais. Dans certaines croyances, une femme qui veut garder son mari peut ajouter certaines herbes ou une infusion secrète dans la préparation pour le rendre plus amoureux et fidèle.
Cette pratique est parfois vue comme une forme de magie culinaire destinée à renforcer l’affection et l’engagement.
Cocktail réunissant la black excellence afro-parisenne pour la sortie de BOSS ENERGY, le livre évènement de Kelly Massol, fondatrice des Secrets de Loly. Le 11/02/2025
“ L’avenir appartient à ceux qui osent réinventer les règles. ”
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Je m’appelle Ibrahima Sissoko, j’ai 45 ans, je suis franco-malien, né et grandi en France, avec des racines profondes au Mali. Je suis entrepreneur, expert en finance de marché et en innovation technologique. Mon activité consiste à créer des entreprises à fort potentiel, développer des stratégies de croissance et accompagner des projets à impact, que ce soit dans le domaine du numérique, de l’énergie ou de la finance. Ce qui me définit, c’est une capacité à relier plusieurs mondes : l’Afrique, les Etats-Unis et l’Europe, l’innovation et la finance, l’humain et la technologie.
Vous êtes un serial entrepreneur à la tête de nombreuses structures. Pouvez-vous nous faire un descriptif furtif de ces différentes entités ?
Depuis plusieurs années, je développe des structures avec des expertises complémentaires. J’ai lancé une activité de conseil technologique qui accompagne les entreprises dans leur transformation numérique, où on travaille sur des sujets comme l’intelligence artificielle, la blockchain, ou l’optimisation des systèmes d’information. J’ai aussi monté une activité de conseil stratégique qui aide des startups et des entreprises plus matures à lever des fonds, structurer leur croissance et mieux gérer leurs ressources.
Côté énergie, je participe au développement de projets autour de l’hydrogène, un secteur d’avenir passionnant, notamment avec des solutions pour rendre les maisons autonomes en énergie et des véhicules à hydrogène qui pourraient changer la donne en matière de mobilité propre. Ce qui m’intéresse, ce n’est pas d’empiler les structures, mais de construire des écosystèmes où chaque brique nourrit l’autre.
“ Chaque projet est une stratégie, chaque succès est une construction collective. ”
Vous œuvrez actuellement à l’introduction en bourse (Nasdaq) de l’une de vos entreprises. Parlez-nous de cette aventure colossale… C’est sans doute l’un des plus grands défis de ma carrière. Préparer une IPO, c’est un travail de titan : il faut convaincre des investisseurs internationaux, aligner ses équipes, assurer une gouvernance exemplaire, maîtriser tous les indicateurs financiers, mais surtout, garder une vision stratégique sur le long terme. Je me souviens d’un moment précis : un soir, après une longue journée de réunions, j’ai regardé mon équipe et j’ai senti cette énergie collective, cette envie de franchir un cap ensemble. L’introduction en bourse, ce n’est pas juste une opération financière : c’est un signal envoyé au marché, c’est la preuve qu’on est prêt à entrer dans une autre dimension.
Comment décririez-vous votre mindset en 3 mots ?
- Résilience : j’ai appris à encaisser les chocs, à rebondir, à transformer chaque obstacle en apprentissage.
- Audace : je n’ai jamais eu peur de tenter là où d’autres hésitent, même si ça veut dire prendre des risques calculés.
- Vision : je pense toujours à long terme, j’essaie d’anticiper les tendances, de voir au-delà des chiffres immédiats.
“ Là où d’autres voient des frontières, j’apprends à bâtir des ponts. »
Vous vous présentez fièrement comme un Autodidacte du business et de la finance. D’où puisezvous ces capacités ? Qu’est-ce qui vous anime ?
Je crois que ma plus grande force, c’est ma curiosité. Depuis toujours, je lis énormément, j’écoute, je m’entoure de personnes brillantes, je pose des questions. Je n’ai pas peur de dire : “je ne sais pas, explique-moi.” Ce qui m’anime, c’est cette soif de comprendre comment les choses fonctionnent – que ce soit un marché financier, une technologie, ou même une dynamique humaine dans une équipe. Je suis aussi animé par un désir de construire, de laisser une trace, de me dire : ce projet-là, il n’existait pas avant, et aujourd’hui il existe parce qu’on l’a porté à bout de bras.
Si vous aviez un seul conseil de businessman à donner à un de nos lecteurs ?
Ne visez pas la perfection. Trop de jeunes entrepreneurs passent des mois, voire des années, à peaufiner un projet qui ne verra jamais le jour, par peur de l’imperfection. Le marché est votre meilleur juge. Lancez, testez, ajustez. Et surtout, soyez à l’écoute : vos clients, vos partenaires, vos équipes vous donnent des signaux précieux.
Si vous aviez un message à destination de potentiels investisseurs de la diaspora ?
Je leur dirais : vous avez un rôle historique à jouer. Vous êtes à la croisée des mondes, vous comprenez les codes internationaux, mais vous connaissez aussi les réalités du terrain en Afrique. Investissez non pas par charité, mais par vision stratégique : il y a un potentiel énorme à développer, et la diaspora peut devenir un moteur d’innovation et de transformation. Mais faites-le sérieusement : entourez-vous bien, analysez les projets, apportez plus que du capital, apportez votre expertise, vos réseaux.
Originaire du Mali, que cela représente-t-il pour vous ?
C’est une ancre. Même si je suis né en France, j’ai grandi avec la culture malienne à la maison : les histoires, les valeurs, les saveurs, les musiques… Cela m’a donné une identité multiple, une richesse intérieure. Et c’est aussi une responsabilité : je veux montrer qu’on peut venir d’un pays comme le Mali, qui traverse des défis énormes, et porter des projets globaux, ambitieux, porteurs d’espoir.
Si je vous dis le mot “Roots”, quelle est la première image qui vous vient à l’esprit ?
Je vois un baobab, l’arbre emblématique de l’Afrique : massif, solide, enraciné depuis des siècles, et en même temps, capable de résister à la sécheresse, de s’adapter à son environnement. Mes racines, ce sont ma famille, mes origines, mes valeurs. Elles me rappellent que plus je vais haut, plus il est essentiel de rester humble, aligné et connecté à ce qui m’a construit.
Comment décririez-vous l’ADN de WENO et quelle est votre cible ?
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Gwenola Monteiro, 40 ans, originaire de Rennes en Bretagne. Ma mère est Martiniquaise, et mon père, né en Côte d’Ivoire, est d’origine capverdienne par sa mère et brésilienne-sénégalaise par son père. Je suis la fondatrice et dirigeante du groupe WENO
HOLDING, un acteur de référence dans le domaine de la formation et de l’insertion en France. Notre mission est de favoriser l’insertion des jeunes et des adultes issus de la diversité.
WENO IES : École proposant des formations du CAP au MASTER.
WENO AUDIT : Accompagnement à la création de centres de formation et organismes de formation.
WENO INTERIM : Agence d’intérim spécialisée dans le secteur du commerce.
Revenons sur votre parcours. Quelle est la genèse de WENO Holding ? D’où est venue cette envie de lancer une telle structure ?
Après 10 ans d’expérience dans le commerce, où j’ai occupé des postes de manager, responsable et directrice de magasin, j’ai découvert l’importance de la formation en encadrant et en formant des équipes. En 2012, j’ai décidé de me tourner pleinement vers ce domaine, en me formant à diverses approches pédagogiques et en me lançant en tant qu’auto-entrepreneur. J’ai débuté en intervenant dans des contextes variés tels que la prison de Villepinte, les quartiers Nord de Marseille, et la Chambre des Métiers de Bobigny. J’ai ensuite évolué en tant que responsable pédagogique et de formation.
Ces expériences m’ont permis de mesurer les obstacles rencontrés par les jeunes issus de milieux populaires. Elles m’ont poussée à créer WENO Audit, pour accompagner les professionnels dans la création de centres de formation, avant d’envisager une structure plus large : WENO IES, une école fondée sur des valeurs d’excellence, de discipline et de mérite, dédiée à l’insertion et à la réussite professionnelle des jeunes.
L’évolution vers WENO Interim s’est imposée naturellement : après avoir formé des professionnels, l’idée de permettre à ces jeunes diplômés et étudiants de trouver un emploi durable était une suite logique. Aujourd’hui, mon expertise en management et en formation me permet d’aider les entrepreneurs à structurer leurs projets et à générer du chiffre d’affaires, tout en transmettant des valeurs fortes de rigueur et de performance.
- Excellence : nous aspirons à des standards de qualité élevés dans tous nos services. L’excellence est une exigence que nous cultivons pour nos équipes et nos bénéficiaires.
- Discipline : pilier essentiel de la réussite, elle se traduit par une rigueur quotidienne, une éthique de travail forte et un respect des engagements.
- Mérite : nous valorisons l’effort et la persévérance en offrant à chacun la possibilité de réussir, indépendamment de son parcours ou de ses origines.
- Inclusion : nous nous engageons à accueillir et accompagner des publics issus de la diversité, souvent éloignés des opportunités traditionnelles. Cet engagement enrichit les entreprises de talents variés et compétents.
Notre cible :
- Pour les jeunes et les adultes : Nous accompagnons ceux qui cherchent à construire ou reconstruire leur avenir professionnel, qu’ils soient en reconversion, en formation initiale ou à la recherche d’un emploi stable.
- Pour les entreprises et les entrepreneurs : Nous répondons aux besoins en talents qualifiés et offrons un accompagnement stratégique pour garantir leur croissance durable. Cette approche globale nous permet d’intervenir à chaque étape clé de la vie professionnelle et de transformer des aspirations en réussites concrètes.
Quels sont les résultats concrets du groupe WENO ? Pouvez-vous nous partager quelques chiffres clés qui illustrent son impact et sa croissance ?
Depuis sa création, le groupe WENO s’est imposé comme un acteur incontournable dans le domaine de la formation et de l’insertion.
Voici quelques chiffres clés qui témoignent de notre impact :
- Plus de 500 étudiants en alternance chaque année à travers nos différents programmes.
- Un taux de réussite de 98 % au sein de WENO IES.
- Plus de 250 centres de formation (OF et CFA) ouverts en France, grâce à l’accompagnement stratégique de WENO Audit.
- Un chiffre d’affaires de plus de 3 millions d’euros cette année.
- Une collaboration active avec plus de 50 entreprises partenaires pour l’alternance, l’intérim et l’insertion professionnelle.
Ces résultats ne sont que le reflet de notre engagement à offrir des solutions concrètes et durables, adaptées aux besoins des jeunes, des professionnels et des entreprises.
Depuis sa création, comment le groupe WENO s’est-il développé et quel est son impact aujourd’hui, tant en France qu’à l’international ?
Le groupe WENO a connu une évolution remarquable depuis sa fondation. Tout a commencé avec WENO Audit, qui accompagne des professionnels dans la création de centres de formation. Cette première étape a permis l’ouverture de plus de +250 OF et CFA, contribuant à renforcer l’écosystème de la formation en France.
En 2021, WENO IES a vu le jour pour répondre au besoin croissant d’accompagner les jeunes dans leur insertion professionnelle. Aujourd’hui, l’école propose des cursus allant du CAP au Master, avec un taux d’insertion professionnelle de 98 %.
En 2025, le lancement de WENO Interim représente une nouvelle étape dans notre développement, en apportant des solutions concrètes aux entreprises et en favorisant l’emploi des jeunes diplômés et étudiants.
Sur le plan international, nous avons déjà une présence à Dubaï, et des projets d’expansion sont en cours, notamment en Afrique. Notre ambition est de continuer à nous positionner comme un acteur majeur de l’insertion et de la réinsertion, en répondant aux besoins sur tous les aspects du parcours professionnel des individus, tout en générant des opportunités pour les entrepreneurs et les entreprises.
Quels sont vos objectifs de développement ?
Lancer WENO Intérim, une branche dédiée à l’intérim pour les étudiants et personnes diplômées, afin de faciliter leur insertion professionnelle immédiate.
Étendre notre présence géographique : actuellement implantés à Paris, Marseille, Lyon et Dubaï, nous prévoyons d’ouvrir de nouveaux sites en 2025 à Rennes, Bordeaux, Lille, Rouen.
Renforcer notre présence internationale, notamment en Afrique, en commençant par le Sénégal, pour élargir nos opportunités de formation et de développement.
Développer des programmes innovants dans des secteurs en pleine expansion, tels que la mode, la restauration et l’immobilier, afin de répondre aux besoins émergents du marché.
Le groupe génère actuellement plus de 3 000 000 € de chiffres d’affaires et nous espérons continuer sur notre lancée.
“ Plus de 250 centres de formation (OF et CFA) ouverts en France, grâce à l’accompagnement stratégique de WENO Audit. ”
Si vous aviez un message à adresser à nos lecteurs ?
Je tiens à rappeler que la formation n’est pas un jeu, car nous avons entre nos mains de véritables projets de vie. Si nous voulons bâtir une société équitable et prospère, il est essentiel d’investir dans l’éducation et l’accompagnement de ces jeunes motivés et talentueux issus de la diversité. À ceux qui hésitent à entreprendre ou à se former, ne sous-estimez jamais votre potentiel. Avec un bon accompagnement, tout devient possible.
Originaire du Sénégal, Brésil, Cap-vert, Martinique et Côte d’Ivoire, que cela représente-t-il pour vous ?
Mes origines sont le socle de mes racines, ma force et mon identité. Elles constituent un héritage culturel et humain que je m’efforce de transmettre à travers mon travail, guidé par l’excellence et la discipline. Je suis fière de représenter ces multiples identités : celle d’une femme noire, entrepreneure en France, qui réussit, tout en restant ancrée dans ses racines profondes et portée par des ambitions sans frontières.
Si je vous dis le mot « Roots », quelle est la 1ère image qui vous vient à l’esprit ?
Le mot « Roots » m’évoque immédiatement la famille, la transmission et la culture. Ce sont les valeurs qui nous ancrent et nous donnent la force d’aller plus loin. Pour moi, mes racines représentent à la fois mon point de départ et le moteur qui me pousse à avancer. Ce terme « roots » est profondément significatif et porteur d’impact pour cette génération providentielle.
“ Rendre les gens visibles, sans les dénaturer.”
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Deux longues années en fauteuil roulant, pendant lesquelles
on m’a affirmé que je ne marcherais plus jamais, ont façonné la résilience et la confiance en moi que je transmets aujourd’hui.
Je suis Steves Hounkponou, storyteller, fondateur de l’Académie
Visible et de “VISIBLE(S)”, la première école qui accompagne les les entrepreneur(e)s et les porteurs(ses) de projets ayant une singularité à se lancer et vivre de leur business, grâce à la puissance du storytelling.
Vous êtes un spécialiste du personal branding et du storytelling. Racontez-nous votre parcours…
Un parcours atypique, c’est le moins que l’on puisse dire.
Après de longues études (Bachelor en Management à Cambridge, Master 2 en marketing du luxe et MBA en finance), j’ai débuté dans l’univers du luxe. Très vite, j’ai gravi les échelons pour devenir, à 28 ans, le plus jeune directeur commercial d’une grande maison.
J’ai travaillé chez Cartier, Yves Saint Laurent, L’Oréal, Coach… Puis, je me suis lancé dans l’entrepreneuriat en créant ma marque de vêtements, BHP
C’est là que j’ai compris une chose essentielle : sans histoire, une marque est invisible. Si vous ne vous racontez pas, si vous ne communiquez pas, d’autres personnes et/ou entreprises vous prendront des parts de marché.
Les maisons de luxe l’ont toujours connu. J’ai simplement appliqué ce que j’avais appris : le storytelling, l’étape nécessaire avant le branding.
Ce levier m’a permis de faire grandir ma marque, de conquérir des parts de marché, et plus tard, d’accompagner des entreprises comme Evian, Chanel Beauté ou encore BMW dans leur visibilité.
Aujourd’hui, je mets cette expertise au service des entrepreneurs ayant une singularité : celles et ceux qui veulent transformer leur histoire en puissance entrepreneuriale.
J’ai longtemps été invisible. Dernier choisi, dernier appelé quand j’étais enfant par mes camarades de classe, j’ai longtemps été invisible. Ensuite, malgré une belle carrière dans le salariat, j’ai dû aller chercher ma place pour être visible en tant que salarié, puis en tant qu’entrepreneur.
Aujourd’hui, je rends les invisibles, VISIBLE(S).
Parce que tout succès entrepreneurial commence par une histoire singulière.
Si vous deviez vous décrire en 3 mots ?
Audacieux — Stratège — Visible.
À quels types d’entrepreneurs ou structures vous adressez-vous ?
Nous avons les entrepreneurs déjà lancés qui veulent passer à la vitesse supérieure, et les salariés en reconversion ou porteurs de projets qui veulent se donner les moyens d’accélérer.
- Celles et ceux qui n’ont jamais osé être pleinement elles ou eux-mêmes par peur de décevoir.
- Celles ou ceux qu’on qualifie d’hypersensibles.
- Celles ou ceux qui sont enfermé(e)s dans une vie qui ne leur ressemble plus.
- Celles ou ceux qui portent une différence (culturelle, physique, sociale, raciale…).
- Celles ou ceux qui pensent qu’il est trop tard pour prendre sa place.
- Celles ou ceux qui ont un potentiel, mais ne l’exploitent pas. Je travaille avec toutes ces personnes qui veulent entreprendre sans se trahir, vivre d’un projet aligné à leur essence, et impacter le monde par qui elles sont réellement, sans jugement.
Un élément visuel vous distingue particulièrement : Le chapeau. Mais professionnellement parlant, qu’est-ce qui fait la touche « Steves Hounkponou » ? Ce qui fait ma signature, ce n’est pas le chapeau, c’est ma capacité à rendre les gens visibles sans les dénaturer. Je suis un mentor invisible : je tire les ficelles dans l’ombre pour que mes clients brillent pleinement à la lumière. Mon approche repose sur une stratégie de visibilité ancrée dans l’authenticité : pas de faux-semblants, pas de duplicata marketing. Avec la méthode VISIBLE(S), j’aide les entrepreneur(e)s à prendre conscience que leur singularité n’est pas une faiblesse, mais leur plus grande force. C’est pour cela que j’ai créé l’Académie Visible : pour accompagner celles et ceux qui n’entrent pas dans les cases à devenir incontournables, et VISIBLE(S) pour accompagner les entrepreneur(e)s ambitieux(ses) à avoir plus de clients grâce à l’art du storytelling
Si vous aviez un conseil gratuit à donner à un entrepreneur ou futur entrepreneur qui va vous lire ?
La différence entre un(e) entrepreneur(e) qui réussit et un(e) entrepreneur(e) qui abandonne, c’est le jugement. Arrêtez de vous demander ce que les gens penseront.
Vous aurez toujours droit aux critiques, aux doutes, aux regards en biais.
Ne cherchez pas à lisser votre histoire. Votre vécu (vos blessures, vos succès silencieux, vos défis...) est votre trésor.
Ce n’est pas un manque de compétences qui vous freine. C’est un manque de confiance dans votre propre histoire.
Apprenez à la raconter, à l’incarner.
C’est votre vulnérabilité cadrée qui créera votre magnétisme.
Dans l’Académie Visible, nous aidons celles et ceux qui pensent ne pas avoir d’histoire (intéressante), à hacker leur mindset, trouver leur vraie mission, construire une marque alignée et lancer une offre puissante, grâce au storytelling.
Ici, on ne vous apprend pas à plaire.
On vous apprend à exister pleinement, à entreprendre avec votre voix unique, et à devenir enfin VISIBLE(S).
Vous préparez VISIBLE(S), le 1er événement consacré au storytelling en France, pour cet automne 2025. Pouvez-vous nous en toucher quelques mots ? VISIBLE(S), ce n’est pas juste un événement.
C’est un réveil.
Pour la première fois en France, nous allons démontrer que le storytelling n’est pas un gadget, mais une arme de transformation massive.
Une journée immersive à Paris : des keynotes inspirantes, des masterclass ultra-pratiques, des études de cas réelles, et des rencontres exceptionnelles. Il y aura des speakers impactants, le public sera mis à l’honneur pour la première fois.
Et une grande annonce exclusive sera dévoilée sur place… Les places seront limitées : pour recevoir toutes les infos en avant-première, il faut s’inscrire sur la liste d’attente : https://les-visibles.com/
Originaire du Bénin, que cela représente-t-il pour vous ? Avez-vous des projets à destination du Bénin ?
Le Bénin, c’est mon socle.
C’est ma terre de mémoire et de résilience. Je suis né là-bas, j’y ai grandi jusqu’à mes 14 ans.
Trop souvent, les talents de façon générale et africains en particulier restent invisibles sur la scène internationale.
Avec VISIBLE(S), je veux changer cela.
Nous avons un projet en cours aussi, pour aider les talents béninois(es) et africain(e)s à prendre leur place, à croire en leur valeur, et à raconter au monde qui ils sont.
Parce que personne ne devrait se sentir obligé de s’excuser d’être différent(e) pour réussir. Ma mère a été l’une des plus grandes actrices dans le monde du wax et méritait une plus grande visibilité; si elle était née en Occident, elle aurait eu cette visibilité, même si attention, elle a impacté des milliers de personnes au Bénin et l’a eu dans son pays. Je veux dire par là, que j’ai pour ambition de donner plus de visibilité à tous les talents singuliers et cela se fera avec le Bénin aussi.
Si je vous dis « Roots », cela vous évqoue quoi ?
Je ne vais pas être original sur ce coup. Je pense à une racine épaisse, ancienne, profondément ancrée dans la terre.
On ne la voit pas. On l’oublie parfois.
Mais c’est elle qui soutient tout l’arbre, qui lui permet de tenir face aux tempêtes. Nos racines, ce sont nos échecs, nos triomphes silencieux, nos origines parfois niées. Elles ne cherchent pas à séduire : elles soutiennent. Et le jour où nous osons puiser dans nos racines, sans honte, sans filtre, ce jour-là, nous devenons immenses. Pas pour briller artificiellement, mais pour inspirer profondément.
Les racines ne cherchent pas la lumière. Elles la créent. Ce que tu caches sous terre est ce qui te fera toucher le ciel, rends-le VISIBLE(S).
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Mario : Je suis Mario, j’ai 37 ans et je suis originaire d’Haïti. Titulaire d’un diplôme en titre professionnel qualité automobile, j’ai débuté ma carrière chez PSA Peugeot avant de poursuivre dans d’autres entreprises du secteur du transport, où j’ai acquis plus de 10 ans d’expérience. Mon point fort, c’est le contact avec les autres : j’ai toujours su créer des relations solides et constructives, que ce soit avec mes collègues ou avec les clients. Aujourd’hui, en tant que co-fondateur de KLIN GROUPE, je mets l’humain au cœur de notre stratégie, en veillant à offrir une expérience irréprochable et un accompagnement personnalisé à chaque étape.
Neuphtalie : Je suis Neuphtalie, j’ai 34 ans et je suis originaire d’Haïti. Titulaire d’un BAC+5 en Direction des Ressources Humaines, j’ai eu la chance de débuter ma carrière dans des entreprises prestigieuses telles que L’Oréal et BNP, où l’excellence était au cœur de chaque projet. Ces expériences m’ont permis de développer une expertise pointue en gestion des talents et en stratégie organisationnelle, notamment dans des secteurs exigeants comme la communication. Aujourd’hui, en tant que co-fondatrice de KLIN GROUPE, je mets ma passion et mon ambition au service d’initiatives qui ont du sens, tout en gardant l’humain au centre de mes préoccupations. Mon parcours est guidé par une quête constante d’innovation, de rigueur et d’impact positif.
Revenons sur la genèse de Klin Groupe, comment vous êtes-vous orientés dans le secteur du nettoyage ?
La genèse de Klin Groupe repose sur une volonté sincère de faire une différence. Nous ne sommes pas issus du secteur du nettoyage, mais en juin 2022, nous avons décidé de créer cette entreprise parmi la liste des projets qui nous tiennent à cœur. Pour réussir dans ce domaine, nous avons suivi une formation à la création d’entreprise, puis une formation métier, afin de maîtriser les bases essentielles. Ce qui nous anime, c’est notre ambition de redorer l’image de ces secteurs d’activité.
Chez Klin Groupe, nous avons choisi de mettre l’humain au centre de tout. Cela commence par la valorisation de nos salariés : nos Kliners sont notre priorité. Là où beaucoup disent “le client d’abord”, nous affirmons “nos Kliners d’abord”, car nous sommes convaincus que leur bien-être et leur épanouissement se reflèteront directement dans la satisfaction de nos clients.
C’est cette vision qui nous guide chaque jour pour aller au-delà des attentes et redéfinir les standards du secteur.
Décrivez-nous l’éventail de vos prestations et champs d’actions ?
Nous répondons à une variété de besoins en proposant un service premium et adapté à chaque situation. Cela inclut le nettoyage classique des bureaux et des parties communes des immeubles, des espaces qui nécessitent une attention régulière et soignée. Nous allons également au-delà en offrant des prestations sur mesure pour des événements spécifiques, comme des compétitions sportives, des séminaires, ou encore pour des hôtels qui recherchent un niveau d’excellence. En parallèle, notre pôle rénovation permet d’embellir et de remettre en état vos intérieurs, répondant ainsi à des besoins ponctuels mais essentiels. Quelle que soit la demande, nous analysons chaque besoin pour offrir une solution personnalisée, pratique et efficace.
Vous vous positionnez sur un segment premium Comment cela se manifeste-t-il concrètement dans l’exécution de vos prestations ?
Nous nous positionnons sur un segment premium en offrant des prestations qui allient qualité, personnalisation et soin du détail. Concrètement, cela se traduit par une gamme de services diversifiée et adaptée aux besoins spécifiques de chaque client. Nous assurons le nettoyage classique des bureaux et des parties communes des immeubles, mais nous allons plus loin en proposant des solutions sur mesure pour des événements spécifiques, comme des compétitions sportives, des séminaires ou des prestations dédiées pour des hôtels.
Notre pôle rénovation vient compléter cette offre en répondant aux besoins ponctuels d’embellissement ou de remise en état des espaces intérieurs. L’attention que nous portons à nos équipes, les Kliners, est également une des clés de notre démarche premium : nous valorisons leur travail en mettant leur bien-être au centre de notre stratégie. Nous croyons fermement qu’un salarié épanoui et valorisé garantit une prestation irréprochable. En conséquence, nous offrons à nos clients une expérience de qualité supérieure et une satisfaction qui dépasse leurs attentes.
“ Consolider notre position de leader dans le domaine du nettoyage lié aux événements sportifs et d’entreprise en Île-de-France. ”
Vous êtes récemment intervenus en tant que prestataires pour les JO de Paris. Comment la sélection s’est-elle effectuée ? Quelle expérience en avez-vous tiré ? L’histoire de notre participation à l’appel d’offres pour les JO de Paris 2024 a débuté de manière inattendue. Tout a commencé lorsqu’une amie nous a envoyé une brochure pour une porte ouverte, organisée pour permettre aux entreprises de découvrir les opportunités de marché liées aux JO. Curieux, nous avons décidé de nous y rendre. Sur place, nous nous sommes retrouvés parmi de grandes entreprises, bien établies et avec une expérience de plus de dix ans dans le domaine, ce qui nous a intimidés. Cependant, nous n’étions pas venus les mains vides. Conscients de notre jeune âge et de notre expérience limitée, nous avons misé sur notre originalité en créant un livret présentant nos services, intégrant même le logo des JO pour le personnaliser et donner une idée précise de notre proposition. Nous étions particulièrement intéressés par les marchés liés au nettoyage et à la gestion des déchets. Quelques semaines après, nous avons été invités à passer devant un jury pour valider notre capacité à répondre aux exigences de l’appel d’offre. Bien que la concurrence fût féroce, notre approche a retenu l’attention. Nous avons ensuite reçu une proposition officielle pour répondre à l’appel d’offres, mais avec un délai de seulement 10 jours pour soumettre notre réponse. Le stress était à son comble, d’autant plus que notre entreprise fêtait à peine son premier anniversaire. Nous avons d’abord essuyé une réponse négative, puis trois autres refus consécutifs. Chaque échec nous a appris davantage, mais ne nous a pas découragés. La cinquième réponse a été la bonne, et finalement, nous avons obtenu l’opportunité de travailler avec les JO de Paris. Avant, pendant et après l’évènement. Cette expérience a été un véritable test de notre persévérance, de notre capacité à innover sous pression et à nous faire une place parmi des acteurs bien plus expérimentés.
Édition spéciale LOVE. Vous dirigez une entreprise prospère entre conjoints. Quel est le secret de la réussite et comment concilier vie professionnelle et vie personnelle ?
Nous pensons que le secret réside principalement dans une communication claire et une séparation respectueuse des rôles. Nous avons su définir dès le départ des responsabilités précises en fonction des compétences et des intérêts de chacun, ce qui nous permet d’avancer ensemble sans empiéter sur le territoire de l’autre. Mais au-delà de cela, il y a une véritable confiance mutuelle. Chaque défi est abordé ensemble, mais sans oublier de faire une pause à la vie professionnelle pour profiter des moments en couple.
Nous instaurons des rituels qui permettent de se déconnecter (comme des repas en famille…) et en respectant ces moments d’intimité, nous parvenons à maintenir un équilibre.
Quels sont vos projets de développement à court et moyen termes ?
À court terme, l’objectif principal est de consolider notre position de leader dans le domaine du nettoyage lié aux événements sportifs et d’entreprise en Île-de-France. Nous souhaitons développer une plus grande notoriété, en nous appuyant sur la qualité de nos services, la fiabilité de notre équipe et notre expertise dans ce secteur spécifique. Nous allons intensifier nos efforts de communication et de marketing pour nous faire connaître auprès des organisateurs d’événements, des entreprises et des institutions locales, afin de renforcer notre présence sur le marché francilien.
À moyen terme, une fois notre position consolidée en Île-deFrance, nous avons pour ambition de nous étendre au-delà des frontières régionales. Nous visons une expansion progressive vers d’autres grandes métropoles françaises, puis à terme, à l’international. Notre objectif est de devenir le n°1 du nettoyage et gestion des déchets pour événements sportifs et d’entreprise, en offrant un service de qualité et personnalisé qui répond aux besoins spécifiques de chaque client, tout en garantissant des standards élevés de durabilité et de respect de l’environnement. Cette expansion s’appuiera sur l’innovation, la réactivité et un réseau de partenaires solides pour nous aider à faire grandir notre activité tout en préservant l’excellence des prestations que nous offrons.
Photo : Patapapara
“ Travailler en couple ? [...] Le secret réside dans une communication claire et une séparation respectueuse des rôles. ”
Originaires d’Haïti, que cela représente-t-il pour vous ?
Cela représente pour nous un héritage riche et puissant, une culture marquée par la résilience, la créativité et un profond sens de la communauté. Haïti, c’est un pays avec une histoire complexe, mais aussi un symbole de lutte, d’indépendance et de fierté. Pour nous, être Haïtien, c’est porter en soi cette force intérieure et cette capacité à surmonter les défis, tout en préservant des valeurs humaines fondamentales comme le respect, la solidarité et l’intégrité. Cet héritage est aussi une source constante d’inspiration. Il nous incite à ne jamais oublier d’où je viens, à valoriser le travail acharné et l’importance de l’unité. En tant qu’entrepreneurs, cela nous encourage à viser l’excellence, à être audacieux, mais aussi à rester fidèle à mes racines, à partager cette richesse culturelle dans chaque projet que nous menons. Haïti, c’est aussi une source de fierté, un ancrage qui nous pousse à avancer avec détermination, tout en gardant en tête l’importance de la famille, de la culture et des liens communautaires.
Si je vous dis le mot « Roots », vous me répondez ?
Le mot « Roots » évoque pour nous une profonde connexion avec nos origines, notre histoire et ce qui nous ancre. C’est un retour aux sources, une manière de se rappeler d’où l’on vient pour mieux comprendre où l’on va.
Dans le contexte de notre entreprise, « Roots » représente aussi la base solide sur laquelle nous avons construit notre projet : des valeurs de travail, de passion et d’engagement commun qui sont les fondations de notre succès. Cela symbolise également notre attachement à des pratiques responsables et durables, qui respectent à la fois l’humain et l’environnement. Les racines, c’est ce qui nous permet de grandir tout en restant fidèles à ce qui nous définit.
“ C’est une fierté d’avoir prouvé que l’excellence peut aussi venir des quartiers populaires et que notre savoir-faire répond aux
exigences des grands groupes
. ”
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Bonjour, je suis Sarah Ouattara, j’ai 39 ans et je suis la fondatrice de l’agence Samara Facilities basée en région parisienne.
Quel est le champs d’action de Samara facilities ?
Samara Facilities est une agence qui mobilise des ressources locales pour répondre aux besoins des grandes entreprises comme SNCF, Société Générale, Meridiam, Atalian ou encore Icade. Son champ d’action inclut principalement :
1. L’organisation d’événements d’entreprise : Samara Facilities propose des solutions sur mesure pour les événements internes ou externes des entreprises (séminaires, team buildings, fêtes de fin d’année, événements RSE, etc.).
2. La mise en avant de talents et de savoir-faire locaux : L’agence collabore avec des entrepreneurs, artisans et prestataires issus des quartiers populaires ou des territoires moins visibles pour les intégrer aux circuits économiques des grandes entreprises.
3. Une approche RSE et inclusive : Samara Facilities favorise des initiatives responsables et engagées, en valorisant l’impact social et local des événements qu’elle organise.
4. L’accompagnement logistique et opérationnel : L’agence assure toute la gestion nécessaire à la mise en place des prestations demandées, en facilitant le lien entre les entreprises et les acteurs locaux.
Votre slogan : la petite agence du 9.3 qui donne du rythme et de l’impact à votre entreprise. Racontez-nous votre ancrage dans le 93 et en quoi cela se décline-t-il dans les valeurs de votre société ?
Je suis née et j’ai grandi en Seine-Saint-Denis, un territoire souvent stigmatisé mais incroyablement riche en talents, en énergie et en résilience. La Seine-Saint-Denis, c’est un bouillon de cultures, un terreau d’entrepreneurs qui innovent avec une détermination sans faille.
On dit que la “banlieue influence Paname”, alors le laboratoire qu’a été le 9.3 pour notre agence nous permet aujourd’hui d’intervenir partout en France avec le même état d’esprit.
Notre principal enjeu est de changer la perception des grandes entreprises et leurs salariés sur les territoires périphériques, de sortir des fantasmes et de créer une relation gagnant-gagnant loin d’un système de mendicité qui ne dit pas son nom.
Si vous deviez citer les 3 accomplissements professionnels dont vous êtes la plus fière et pourquoi ?
1. Quand j’ai lancé Samara Facilities, certains pensaient qu’une agence ancrée en banlieue ne pourrait pas travailler avec des grands groupes. C’est une fierté d’avoir prouvé que l’excellence peut aussi venir des quartiers populaires et que notre savoir-faire répond aux exigences des grands acteurs économiques. Au-delà de la satisfaction morale, se dire qu’une petite agence comme la notre a permis de redistribuer +1M d’euros de chiffre d’affaires à des talents locaux c’est une fierté parce que le nerf de la guerre restera toujours l’argent.
2. La détermination est un puissant moteur. Quand j’ai décidé que Paris 2024 ne se ferait pas sans Samara facilities j’avais bien en tête que notre petite agence ne ferait pas le poids devant les mastodontes du secteur. Néanmoins, nous nous sommes démenés pour être l’atout charme sur la plus grande fan zone de France décrite par Le Monde comme la “star surprise des Jeux de Paris”. Quelle fierté d’avoir eu en charge le recrutement des équipes loisirs, le catering, l’animation du site ou encore la prise en charge des célébrités telles que Magic System, Big Flo & Oli, Soolking ou encore Wally Seck.
3. Être une porte-parole des “banlieues” dans les sphères économiques et médiatiques.
J’ai compris que mon rôle ne se limitait pas à mon entreprise. Prendre la parole, raconter notre réalité, défendre nos talents, c’est aussi un combat. J’ai eu l’opportunité de donner des interviews, d’intervenir dans des conférences et d’échanger avec des décideurs. Chaque prise de parole est une manière de casser les clichés et de montrer que la réussite ne se définit pas par un code postal.
Ces trois accomplissements ne sont pas des victoires individuelles, mais des preuves qu’un autre modèle est possible : un modèle où les banlieues ne sont plus considérées comme des périphéries, mais comme des moteurs d’innovation et de création.
Un message à adresser à nos lecteurs, notamment les entrepreneurs ? Pourquoi faire appel à vos services ? Nous ne sommes pas une agence événementielle comme les autres. Nous valorisons les talents locaux, créons des opportunités économiques pour les entrepreneurs des quartiers et apportons une approche RSE concrète à vos projets. Chaque prestation que nous organisons est une façon de repenser l’événementiel : plus authentique, plus responsable et plus ancré dans la réalité des territoires. Faire appel à nous, c’est bien plus qu’un simple choix logistique, c’est un engagement en faveur d’un écosystème plus inclusif et dynamique. Alors, si vous voulez allier excellence, impact et innovation, Samara Facilities est l’agence qu’il vous faut !”
Originaire de Côte d’Ivoire, cela représente quoi ? Pendant une grande partie de ma vie, la Côte d’Ivoire était un lieu de refuge, le pays où vit encore une grande partie de ma famille. Depuis quelques années, je découvre ce pays sous l’angle de ses opportunités économiques et de sa qualité de vie. Si j’ose un parallèle avec le “rêve américain” je dirais qu’à tous les coins de rue ce pays transpire l’énergie, le dynamisme et la chaleur humaine. Il ne s’agit pas de nier les difficultés intrinsèques à tous les pays plus encore quand ils connaissent une croissance impressionnante mais la Côte d’Ivoire aujourd’hui a beaucoup à apprendre au monde et laisse une place à qui veut pour réaliser son “rêve ivoirien”.
Quels sont vos projets de développement ?
Nous avons lancé au mois de mars 2025 la première offre de traiteur événementiel mobile 100% ivoirienne à Paris: La Tantie. C’est ma manière d’être en phase avec mon héritage culturel et de mettre enfin en lumière la personne la plus importante dans ma vie: ma maman.
Aujourd’hui, des plats tels que le foutou banane, l’attieke, les beignets jaune-jaune ou encore le gnomi connaissent une adhésion du grand public qui attestent de la popularité de la gastronomie du peuple le plus hospitalier d’Afrique de l’Ouest, c’est cette expérience que nous souhaitons transmettre. Pensée et conçue à l’image des kiosques éphémères qui jonchent les rues d’Abidjan, les gourmands pourront retrouver notre offre lors du prochain Salon NHA (plus grand événement en Europe consacré aux femmes noires et métissées) organisé au prestigieux Paris Expo Portes de Versailles du 21 au 22 juin prochain. Notre marché: les salons professionnels, concerts, foires, mariages et autres cocktails.
Si je vous dis le mot « Roots », vous me répondez ? Un jour, j’ai pris conscience que j’étais une Noire de France. Ma couleur de peau n’est pas seulement une apparence, c’est aussi une donnée qui influence nos trajectoires. Mais grâce à des figures inspirantes comme Malcolm X, Rokhaya Diallo, Kery James ou Frantz Fanon, je n’ai jamais vu cela comme une limite ou un prétexte à l’échec. Au contraire, être Noire est l’une des racines profondes du baobab qui me définit. Plus je l’accepte pleinement, plus elle me donne force, élévation et pouvoir de transmission.
“ Mon quotidien est un savant mélange de stratégie, coordination produit, développement international, data, monétisation et partenariats stratégiques. ”
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Prescillia Avenel-Delpha, originaire de la Martinique, née à Paris et aujourd’hui basée à Johannesburg. Je suis Managing Director de Trace+, la super app du groupe Trace qui mêle divertissement, le meilleur des cultures afro-urbaines et éducation, disponible dans le monde entier.
Revenons sur votre parcours, de Paris à Johannesburg. Comment êtes-vous devenue l’une des cadres dirigeantes du groupe Trace Tv ?
J’ai d’abord évolué dans l’univers du marketing, du digital et de la data, notamment chez Volkswagen, Altarès, puis chez Trace, où j’ai accompagné la transformation numérique du groupe. J’ai ensuite lancé Trace Academia, une plateforme gratuite de e-learning en Afrique, avant de prendre la direction de Trace+, notre application de streaming. Mon moteur, c’est l’impact. Et chez Trace, on me donne la liberté d’innover, de rêver grand, et surtout, de faire avancer nos cultures.
Décrivez-nous votre feuille de route et quel est votre quotidien ?
Ma feuille de route est claire : faire de Trace+ la plateforme de référence pour les cultures afro-urbaines. Objectif ? 20 millions d’utilisateurs freemium et 2 millions payants d’ici 2027. Mon quotidien, c’est un savant mélange de stratégie, coordination produit, développement international, data, monétisation et partenariats stratégiques. Je pilote également les synergies médias pour valoriser nos services et offrir une expérience cohérente, fluide et impactante à nos utilisateurs.
Vous développez l’application mobile de Trace avec de nombreuses fonctionnalités. Pouvez-vous nous décrire ce challenge titanesque et l’ensemble de l’offre ?
Trace+, c’est une super app qui regroupe :
• 25 chaînes TV en direct
• Des radios musicales 100 % afro-urbaines
• Des milliers de séries, films, documentaires et émissions
• Des cours gratuits en ligne via Trace Academia
• Une vitrine pour les artistes avec Trace for Artists
Le défi ? Tout intégrer dans une seule appli sans perdre en fluidité, tout en gardant l’utilisateur au cœur de l’expérience. Et surtout, incarner pleinement notre promesse : divertir et faire réussir nos publics.
Originaire des Caraïbes, grandi à Paris et vivant en Afrique. Que cela représente-t-il pour vous ?
C’est une richesse immense. Cela m’a appris à naviguer entre plusieurs mondes, à bâtir des ponts, et à célébrer nos identités multiples. Mon parcours reflète celui de nombreuses personnes issues de la diaspora afro : enracinées, mais globales. Et aujourd’hui, l’Afrique représente bien plus qu’un continent pour moi : c’est un centre de création, d’avenir, et de puissance collective.
Si je vous dis le mot « Roots », vous me répondez ?
Je vous réponds : force, héritage et transmission
Les racines ne sont pas là pour nous retenir, mais pour nous rappeler qui nous sommes, peu importe jusqu’où on va. Chez Trace, comme dans ma vie personnelle, nos racines sont un moteur créatif. Elles nous ancrent pour mieux rayonner dans le monde et contribuer à faire vivre notre héritage à travers des rôles modèles inspirants.
Fin 2024, Cotonou brillait de milles feux pour l’inauguration de son nouveau joyau : Le Sofitel Cotonou. Officiels béninois, grands industriels, barons locaux, artistes, médias et influenceurs venus du monde entier… tous avaient répondu présent pour l’un des événements sensation dans la sous-région.
Une soirée rythmée par une scénographie artistique mettant à l’honneur la culture du Bénin. Sous l’impulsion de son
Président Patrice Talon, le Bénin a tout misé sur le rayonnement de son immense patrimoine culturel et l’inauguration de ce 5 étoiles ne déroge pas à la règle. Exposition d’art, masques, chants et danses traditionnels, le tout ponctué par un show privé de la légende nigériane Keziah Jones.
Mais pourquoi pareille effervescence autour de ce nouvel établissement ? Parce que le Sofitel Cotonou est tout simplement à couper le souffle.
Un hôtel exceptionnel pour plusieurs raisons qui combinent architecture, services, position stratégique et symbolique.
Un symbole de modernité et de prestige au Bénin
C’est l’un des premiers hôtels 5 étoiles internationaux de cette envergure à Cotonou. De ce fait, il incarne la nette montée en gamme du pays en matière d’hospitalité et d’image internationale.
Une architecture et un design haut de gamme
Conception contemporaine mêlant esthétisme moderne et touches culturelles africaines, on se croirait dans un rêve. Le « wow effect » est immanquable pour quiconque s’approche de l’édifice.
A l’intérieur, les espaces sont vastes et lumineux - en témoigne l’immense accueil et son bar majestueux - avec des finitions élégantes et un mobilier de standing.
Un emplacement exceptionnel
Situé sur le front de mer de Cotonou, face à l’océan Atlantique, certaines des suites du Sofitel offrent une vue absolument majestueuse.
La proximité immédiate (quelques minutes) avec l’aéroport et les centres d’affaires et culturels de la ville en font également un point de chute parfait pour la clientèle internationale.
Service à la française, hospitalité africaine
Exploité par le groupe Accor, sous la marque Sofitel, l’hôtel garantit un niveau de service international. Le personnel (nombreux) est formé aux standards internationaux tout en valorisant l’accueil chaleureux béninois. Sourires et bienveillance ont été au rendez-vous tout au long de mon séjour ! Et ce n’est pas un détail…
Des prestations ultra haut de gamme
Le Sofitel Cotonou a été conçu pour offrir une expérience de luxe complète, avec des installations qui vont au-delà de l’hôtellerie classique. Voici un petit tour d’horizon des prestations premium disponibles dans l’établissement :
Le Spa by Sofitel
Le Spa est l’un des joyaux de l’hôtel. Il s’inscrit dans la philosophie de bien-être à la française, combinée à des inspirations africaines. Nous avons eu le plaisir de découvrir l’histoire de la marque Kos Paris, avec la présence de sa fondatrice Sophie Allouche. Une ligne de cosmétiques naturels haut de gamme qui combine le pouvoir d’actifs issus du monde végétal, de textures riches et le respect de l’environnement.
D’un raffinement rare, le Spa se compose de cabines de soins privées (massages, soins du visage, rituels de beauté) et d’un espace hammam et sauna pour une détente complète. L’ensemble du personnel, toujours aussi avenant, est qualifié et formé aux soins holistiques et à la relaxation profonde. Pour ma part, j’ai opté pour la formule massage. Mon expérience client, à la fois apaisante et régénératrice, fut un sans-faute !
Le cinéma privé
C’est une prestation quasi inédite pour un hôtel africain : une salle de projection privée de standing, au confort premium. Destinée aux clients souhaitant organiser des projections privées, événements culturels ou soirées cinéma exclusives, la salle de cinéma du Sofitel est une merveille. Pour l’occasion, nous avions le choix entre deux projections ô combien symboliques : Gladiator II et son casting XXL incluant Denzel Washington ou Ni Chaînes ni maîtres, le chef d’œuvre de Simon Moutairou, jeune réalisateur franco-béninois.
Des restaurants et bars de standing
Outre le bar lounge avec vue sur mer, l’incroyable brunch avec buffet continental et spécialités locales, le nec plus ultra se retrouve peut-être à l’étage : le restaurant gastronomique L’Ami, tenu par la cheffe Georgiana Viou, 1ère femme noire (franco-béninoise) étoilée au Guide Michelin. Se jouant avec maestria des éléments de la cuisine française, béninoise et africaine en général, cette esthète de la gastronomie nous a fait l’honneur d’inaugurer sa première carte. Un moment de sophistication suspendu dans le temps.
Vous pourrez d’ailleurs découvrir le portrait de Georgiana dans la rubrique gastronomie.
Un espace bien-être & fitness
Une salle de sport entièrement équipée avec un matériel dernier cri, des cours personnalisés (coaching, yoga...), une piscine extérieure à débordement avec vue sur l’océan… autant de prestations qui rendent le séjour complet et d’autant plus appréciable.
Le Dôme
Ce centre de conférence avec ses salles de réunion modernes et ultra équipées vient clore la visite. Un énième complexe pour confirmer le positionnement business d’un Sofitel Cotonou qui sera, à n’en pas douter, le point névralgique des futurs colloques et sommets internationaux organisés dans le pays.
Vous l’aurez donc compris, l’ouverture du Sofitel Cotonou marque une nouvelle ère pour l’hôtellerie de luxe au Bénin, symbolisant avec élégance l’alliance entre modernité, hospitalité africaine et rayonnement international.
BOOSTEZ VOTRE CHIFFRE D’AFFAIRE ET AMÉLIOREZ L’EXPÉRIENCE CLIENTS
FORMATIONS CERTIFIÉES QUALIOPI SPÉCIALEMENT CONÇUES POUR LES DIRIGEANTS ET LES ÉQUIPES DE LA RESTAURATION.
Création des menus avec l’intégration d’ingrédients africains authentiques.
Mise en avant des produits et des techniques culinaires africains.
RESTAURANT GASTRONOMIQUE, BRASSERIE OU BISTROT : NOS FORMATIONS RÉPONDENT À VOS BESOINS !
Afrique du Nord :
Des influences méditerranéennes et arabes
- Cumin : Très utilisé au Maghreb, notamment dans les tajines et le couscous.
- Coriandre : Feuilles et graines sont prisées dans les marinades et les sauces.
- Safran : Cultivé principalement au Maroc, il parfume les plats comme la pastilla.
- Ras el-hanout : Mélange d’épices (jusqu’à 30 ingrédients) utilisé dans les plats mijotés.
- Harissa : Pâte pimentée tunisienne à base de piment séché, d’ail et de carvi.
Afrique de l’Ouest :
Des saveurs intenses et épicées
- Graines de Selim (Poivre de Guinée) : Épice au goût boisé et musqué, utilisée pour relever les soupes et infusions.
- Soumbala (ou nététou) : Fermentation de graines de néré, ingrédient clé des sauces.
- Djansang (Akpi) : Graines aux arômes de noix et de muscade, souvent utilisées dans les ragoûts.
- Gingembre : Très présent dans la cuisine et les boissons comme le bissap.
- Piments (petit piment, piment antillais) : Donnent du piquant aux sauces comme l’attiéké en Côte d’Ivoire.
Mama Africa, le continent aux saveurs riches et variées, où les épices jouent un rôle essentiel dans la cuisine et la médecine traditionnelle. Voici un tour d’horizon des principales épices africaines et de leurs usages. De quoi agrémenter vos recettes estivales avec de nouvelles saveurs…
Afrique Centrale :
Des arômes boisés et puissants
- Mbongo (Poivre noir de Penja, Cameroun) : Poivre aux notes fumées, très prisé et considéré par certains chefs comme le meilleur du monde.
- Ndjansang (Ricinodendron heudelotii) : Donne du corps aux sauces et soupes.
- Maniguette (Grains de paradis) : Poivre au goût citronné et épicé, apprécié dans les grillades.
- Piment d’Espelette africain : Utilisé pour relever les plats et marinades.
Afrique de l’Est :
Un carrefour des saveurs indo-arabes
- Cardamome : Appréciée dans les infusions et le café éthiopien.
- Cannelle : Fréquemment utilisée dans la cuisine swahilie et les desserts.
- Clou de girofle : Cultivé à Zanzibar, il est employé dans les plats de riz et les thés.
- Noix de muscade : Apporte de la rondeur aux currys et aux sauces.
- Berbéré : Mélange épicé typique d’Éthiopie, composé de piments, ail, gingembre et épices variées.
Afrique Australe : Des épices aux influences variées
- Rooibos : Plante utilisée en infusion, typique d’Afrique du Sud.
- Baie rose : Apporte une saveur douce et poivrée aux plats.
- Piments africains : Essentiels dans la cuisine sud-africaine, notamment le peri-peri (piri-piri).
- Curry sud-africain : Influencé par la cuisine indienne, il est utilisé dans les plats comme le bobotie.
L’Afrique offre donc une palette d’épices variée, mêlant influences locales et échanges commerciaux anciens. Ces épices sont au cœur des cuisines traditionnelles, mais aussi de la médecine et des rituels. Le meilleur moyen de s’en procurer en région parisienne reste évidemment le mythique quartier Château Rouge où s’entremêlent épiceries africaines et importateurs en gros.
Et vous pourrez même vous faire livrer partout en France, auprès de Keha Saveurs, pour tout ce qui relève des épices d’Afrique Centrale et d’frique de l’Ouest.
Yememca
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Bonjour, je suis Caline Ngo Biyong, une entrepreneuse camerounaise passionnée par les saveurs et les bienfaits des plantes ancestrales d’Afrique. À 41 ans, j’ai fondé Les Saveurs de Keha, une entreprise qui valorise les infusions et les épices, tout en soutenant le commerce équitable et en prônant l’authenticité et l’intégrité dans chaque produit que nous proposons.
En tant que formatrice en restauration, cake design et gestion client, je suis certifiée Qualiopi, je partage mon expertise avec enthousiasme, garantissant des formations de qualité qui répondent aux exigences les plus élevées. Mon parcours est une invitation à explorer des saveurs uniques et à découvrir les bienfaits des plantes et farines africaines, tout en soutenant des pratiques durables et respectueuses de l’environnement.
Rejoignez-moi dans cette aventure gustative et éducative, où chaque tasse d’infusion et chaque pincée d’épice deviennent une expérience enrichissante. Ensemble, éveillons nos sens et cultivons le bien-être, un geste à la fois.
Traiteur, cheffe pâtissière, formatrice, fondatrice d’une gamme d’infusions... Comment réussissezvous à jongler entre ces multiples casquettes ? Jongler entre mes multiples casquettes est un défi quotidien, mais aussi une source d’épanouissement. La clé de mon organisation réside dans une planification rigoureuse et une passion inébranlable pour ce que je fais. En tant que fondatrice des Saveurs de Keha, une grande partie de mon emploi du temps est consacrée à la gestion de l’entreprise : de la sélection des meilleures plantes et épices à la supervision des processus de production, en passant par le développement de nouvelles recettes et produits. Je m’assure que chaque étape respecte nos engagements en matière de qualité et de commerce équitable. Mon rôle de formatrice certifiée Qualiopi occupe également une place importante. Je consacre du temps à préparer et animer des formations, partageant mon savoir-faire et mon expérience avec ceux qui souhaitent s’initier ou se perfectionner dans le domaine de la restauration et des épices. Ces moments d’échange sont essentiels pour moi, car ils me permettent de transmettre ma passion tout en apprenant des autres.
“ Passionnée par les saveurs et les bienfaits des plantes ancestrales d’Afrique... Chaque tasse d’infusion et chaque pincée d’épice deviennent une expérience enrichissante. ”
Enfin, je m’efforce de maintenir un équilibre entre ces responsabilités professionnelles et ma vie personnelle. Cela passe par des moments de détente, souvent en famille, et par la pratique d’activités qui me ressourcent. Ainsi, même si la gestion de l’entreprise occupe la majorité de mon emploi du temps, chaque facette de mon travail est interconnectée et contribue à ma mission globale : promouvoir le bien-être à travers des produits authentiques et des pratiques durables.
Cuisine alliée au bien-être, une vocation de toujours ? Oui, la cuisine alliée au bien-être est bien plus qu’une vocation pour moi ; c’est une passion qui m’anime depuis toujours. Dès mon plus jeune âge, j’ai été fascinée par les saveurs et les bienfaits des plantes et des épices, notamment celles de mon pays natal, le Cameroun. J’ai grandi en observant ma mère utiliser ces ingrédients naturels pour soigner et nourrir notre famille, et cela a profondément influencé ma vision de la cuisine. Avec Les Saveurs de Keha, j’ai voulu transmettre cette passion et ces connaissances ancestrales à un public plus large. Chaque produit que nous proposons est pensé pour apporter non seulement du plaisir gustatif, mais aussi des bienfaits pour la santé. Je crois fermement que ce que nous mangeons a un impact direct sur notre bien-être, et c’est pourquoi je m’efforce de promouvoir une alimentation saine et équilibrée. En tant que formatrice, j’ai également à cœur de partager ces valeurs avec ceux qui souhaitent s’initier ou se perfectionner dans le domaine de la restauration. Mon objectif est de créer une communauté de passionnés qui, comme moi, voient dans la cuisine un moyen de prendre soin de soi et des autres.
Quelles sont vos inspirations culinaires ?
Mes inspirations culinaires sont riches et variées, puisées dans les traditions ancestrales du Cameroun et les saveurs du monde entier. Voici quelques-unes de mes principales sources d’inspiration :
Héritage familial : ma mère a été ma première source d’inspiration. Elle m’a transmis son savoir-faire et sa passion pour les plantes et les épices, utilisant des ingrédients naturels pour soigner et nourrir notre famille. C’est grâce à elle que j’ai découvert les vertus des plantes et l’importance d’une alimentation saine.
Cuisine camerounaise : les saveurs et les arômes uniques de la cuisine camerounaise occupent une place spéciale dans mon cœur. Des plats traditionnels comme le poisson braisé, le ndolé ou le mbongo tchobi m’inspirent constamment à explorer de nouvelles combinaisons d’épices et d’ingrédients. Voyages et découvertes : chaque voyage est pour moi une occasion de découvrir de nouvelles saveurs et techniques culinaires. Que ce soit en Afrique, en Europe ou ailleurs, j’aime m’imprégner des cultures locales et intégrer ces influences dans mes créations.
Saisons et produits locaux : je m’inspire également des saisons et des produits locaux. Utiliser des ingrédients frais et de saison permet de créer des plats plus savoureux et respectueux de l’environnement.
Bien-être et santé : mon engagement pour le bien-être guide mes choix culinaires. Je cherche constamment à créer des recettes qui non seulement ravissent les papilles, mais qui apportent également des bienfaits pour la santé. Ces inspirations se retrouvent dans chaque produit des Saveurs de Keha et dans les formations que je dispense. Elles me permettent de proposer une cuisine authentique, savoureuse et bénéfique pour le corps et l’esprit ainsi que le retour à des souvenirs d’enfances.
“ Innover avec des produits sains, durables et sensibiliser les consommateurs aux bienfaits des épices et des infusions tout en renforçant la transparence et l’éthique de la chaîne. ”
Décrivez-nous l’ensemble de votre gamme d’épices et d’infusions et leurs bienfaits...
Chez Les Saveurs de Keha, l’objectif est d’offrir une gamme d’épices et d’infusions alliant saveurs exquises et bienfaits pour la santé, sous le slogan “Le bien-être dans l’assiette et la tasse”. Les épices – “Le bien-être dans l’assiette”
- Poivre de Penja : Poivre camerounais aux saveurs boisées et piquantes, idéal pour relever les plats et faciliter la digestion.
- Djansan : Graine aux arômes puissants, utilisée dans les sauces camerounaises comme épaississant et exhausteur de goût.
- Épices Mbongo : Mélange traditionnel aux arômes fumés, essentiel pour le plat Mbongo Tchobi.
- Graines de la Paix (jujube) : Graines parfumées à la mandarine et à la réglisse, utilisées en pâtisserie et offertes en signe d’amitié.
- Marinade viande & poisson : Mélange d’épices et herbes pour attendrir et enrichir les saveurs des viandes et poissons.
- Rondelle (arbre à ail) : Épice à la saveur d’ail, aux propriétés antiinflammatoires, utilisée dans des plats salés et sucrés.
- Graine de moringa : Riche en nutriments, idéale pour les soupes, salades et desserts.
- Baie de Selim (poivre de Guinée) : Baies antioxydantes aux notes poivrées, utilisées dans les plats salés et certains desserts. Les infusions – “Le bien-être dans la tasse”
- Infusion de moringa : Boisson revitalisante et antioxydante.
- Infusion hibiscus, gingembre et girofle bio : Mélange favorisant la digestion et le renforcement immunitaire.
- Infusion d’hibiscus bio : Riche en vitamine C, idéale pour la circulation sanguine.
- Infusion de citronnelle bio : Apaisante et digestive.
- Infusion citronnelle, moringa et hibiscus : Cocktail de super-aliments aux propriétés anti-inflammatoires et fortifiantes.
- Poudre de moringa : Super-aliment à intégrer dans les plats, smoothies et pâtisseries.
- Infusion gingembre, citron, miel en granulés : Renforce le système immunitaire et peut être incorporée dans des desserts et yaourts. Chaque produit est sélectionné avec soin pour offrir une expérience gustative unique tout en respectant des pratiques durables et équitables avec des producteurs africains.
Comment se procurer vos produits ou recourir à vos services ?
Vous pouvez trouver tous mes produits et services de formations sur mon site www.lessaveursdekeha.com ou Amazon, avec livraisons possibles dans le monde entier. Mes produits sont aussi disponibles dans des magasins d’alimentation bio ou de produits naturels et dans de nombreux magasins d’alimentation afro comme Paris Store Toulouse, l’Epicerie exotique de Toulouse à Borderouge et de Muret, Saveurs d’ici à Seysses ou des boutiques spécialisées dans les produits afro en ile-de-France comme Africa Market distribution.
Enfin, vous pouvez retrouver nos produits sur certains marchés dans la région Toulousaine comme le marché de Carbonne tous les jeudi ou celui de Saint Aubin à Toulouse les dimanche et certains salons et conférence en France, toute l’année.
Vente en gros ou marchés locaux :
Si vous souhaitez acheter nos produits en grande quantité, vous pouvez nous écrire directement sur notre site internet pour avoir les tarifs distributeurs.
Quels sont vos prochains challenges ou plans de développement à moyen termes ?
Les challenges à moyen terme pour la formation en restauration Qualiopi incluent l’adaptation aux nouvelles technologies, l’intégration de la durabilité et des pratiques écoresponsables, ainsi que l’optimisation de la gestion des établissements.
Pour les infusions et épices, il s’agit d’innover avec des produits sains, durables, et de sensibiliser les consommateurs aux bienfaits des épices et des infusions tout en renforçant la transparence et l’éthique de la chaîne de production en s’associant avec des producteurs locaux.
Pour les canaux de distributions, en plus de la vente en ligne via mon site internet et Amazon, nous sommes en train de démarcher et d’être référencé dans plusieurs enseignes dont certaines d’envergure nationale.
Les plans de développement visent à offrir des formations de qualité, certifiées, diversifier l’offre de produits d’épices et d’infusions, et répondre aux besoins de bien-être et de responsabilité environnementale des consommateurs.
Originaire du Cameroun, que cela représente-t-il ?
Si je n’étais pas née Camerounaise, je le serais très vite devenue !
Le Cameroun est un pays incroyablement riche en diversité culturelle, géographique et en ressources naturelles. La cuisine camerounaise est extrêmement variée et goûteuse, et les épices jouent un rôle central dans ses recettes. Par exemple, des épices comme le poivre de Guinée (baie de Selim), le gingembre, ou le moringa sont souvent utilisés dans les plats traditionnels, apportant non seulement de la saveur mais aussi des bienfaits pour la santé. Cela témoigne du lien profond entre la culture camerounaise et l’utilisation des plantes pour le bien-être. Pour ceux qui sont originaires du Cameroun, cela représente aussi une fierté et un ancrage dans une identité unique. En résumé, être originaire du Cameroun peut évoquer une richesse d’héritages culturels, une connexion à des pratiques ancestrales liées aux plantes et à la cuisine, ainsi qu’un sentiment de fierté nationale et une ouverture vers le monde.
Si je vous dis le mot « Roots », quelle est la 1ère image qui vous vient à l’esprit ?
Lorsque j’entends le mot « Roots » (racines), la première image qui me vient à l’esprit est celle d’un arbre majestueux, profondément enraciné dans le sol. Ses racines s’étendent largement, ancrant l’arbre et lui fournissant la stabilité et la nutrition nécessaires pour grandir. Ces racines symbolisent à la fois une connexion forte avec le passé et un ancrage profond dans la terre, tout en soutenant la croissance et l’expansion de l’arbre vers le ciel.
Sur un plan plus figuratif, “roots” évoque également la notion d’héritage culturel et familial : cela me fait penser aux racines d’une personne, à son histoire, à ses traditions et à ses origines, celles qui façonnent son identité et sa vision du monde. Dans ce sens, cela peut également renvoyer à une recherche de la vérité ou à un retour aux sources, comme un moyen de se reconnecter avec ce qui est fondamental et essentiel. Et bien sûr, cela peut aussi évoquer la musique, en particulier la scène reggae (comme le groupe “Roots” de la culture jamaïcaine), qui a pour thème la lutte, la liberté et la connexion à l’identité profonde.
Un brunch africain peut être un délicieux mélange de saveurs épicées, sucrées et salées. Voici quelques idées de plats à inclure : Des boissons telles que le bissap, le thé à la menthe marocain ou le café Touba (café épicé du Sénégal) ; Des plats salés tels que l’akara (beignets de niébé du Nigeria), le shakshuka (œufs pochés dans une sauce tomate épicée, Afrique du Nord) ou alors le chapati & omelette (Afrique de l’Est); enfin, quelques mets sucrés comme les beignets africains (mikate/puff-puff) ou le dégué (yaourt au mil sucré). Découvrez ici les recettes du chapati / omelette et de l’akara.
RECETTE Chapati & omelette
Voici une recette simple pour préparer le chapati / omelette, un plat populaire en Afrique de l’Est, notamment au Kenya et en Tanzanie.
Ingrédients (pour 4 chapatis et 2 omelettes)
Pour le chapati Pour l’omelette
- 250 g de farine - 4 œufs
- 125 ml d’eau tiède - 1 oignon émincé - 1 c. à soupe d’huile - 1 tomate coupée en dés - 1 pincée de sel - 1 piment (optionnel) - Sel, poivre
Préparation
Chapati
1. Mélanger la farine, le sel et l’huile, puis ajouter l’eau progressivement pour former une pâte souple.
2. Pétrir 10 minutes, laisser reposer 30 minutes.
3. Diviser en boules, les étaler en disques et cuire sur une poêle chaude avec un peu d’huile jusqu’à ce qu’ils soient dorés.
Omelette
1. Battre les œufs avec les légumes et assaisonner.
2. Cuire dans une poêle chaude avec un peu d’huile jusqu’à ce que l’omelette soit dorée. Servez l’omelette roulée dans le chapati, accompagné d’un thé épicé !
RECETTE AKARA (BEIGNETS DE NIEBE)
Voici une version simplifiée de la recette des akara (beignets de niébé), une spécialité d’Afrique de l’Ouest, notamment du Nigeria :
Ingrédients
- 250 g de niébé (haricots à œil noir)
- 1 petit oignon
- 1 piment rouge (optionnel)
- Sel
- Huile pour la friture
Préparation
1. Tremper les haricots dans l’eau pendant 1 heure, puis enlever la peau.
2. Mixer avec l’oignon, le piment et un peu d’eau jusqu’à obtenir une pâte lisse.
3. Assaisonner avec du sel et bien fouetter.
4. Faire chauffer l’huile et frire des petites portions jusqu’à ce qu’elles soient dorées.
À servir chauds avec une sauce tomate épicée ou du pain !
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Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Tout simplement, je suis Mamadou Thiam, chef de cuisine depuis presque deux décennies et fondateur de Maine
Traiteur Événementiel
Revenons sur votre parcours. Comment êtes-vous devenu l’un des chefs les plus prisés d’Angers ?
En 2001, nous sommes arrivés en France en regroupement familial avec mon père. Il ne pouvait plus vivre au Sénégal à cause de ses dialyses, alors il nous a emmenés ici pour que nous vivions avec lui et pour le soutenir. À notre arrivée, nous avons emménagé dans un immeuble du 11e arrondissement, rue Jean-Pierre Timbaud, dans un appartement insalubre de 20 m². Nous y vivions à 7 et avons vécu ainsi pendant un long moment. Nous ne connaissions personne en arrivant, et la transition entre la France et le Sénégal a été d’une violence inouïe. C’était vraiment difficile. Ma mère était femme au foyer, mon père était handicapé, et c’était une situation très compliquée à la maison.
À 14 ans, pour gagner un peu d’argent, je travaillais dans les marchés de Belleville, Stalingrad, et d’autres marchés parisiens pendant plusieurs mois. Un chef de cuisine m’a rencontré sur un stand. Il plaisantait souvent avec moi et, au fur et à mesure, nous nous sommes rapprochés. Il m’a alors pris comme plongeur dans son restaurant. En le voyant travailler, je me suis pris de passion pour ce métier.
À 16 ans, je commençais à aider en cuisine, à la fois en froid et en chaud. Lorsque les cuisiniers sont partis, il m’a mis en cuisine froide. Il m’a donné l’opportunité d’évoluer, de ne pas me limiter à la plonge.
En 2007, j’ai intégré le lycée Belliard à Paris, dans une école de gastronomie française. Cependant, je n’ai pas terminé mes études car la réalité de la vie m’a rattrapé. C’est alors que j’ai travaillé dans divers établissements et maisons, où j’ai acquis de l’expérience, d’abord comme commis, puis comme chef de partie.
En 2015, je suis devenu chef de cuisine. Et après de nombreuses années passées dans des restaurants gastronomiques renommés, j’ai eu l’ambition d’évoluer et de créer mon propre projet. Après de nombreux défis et d’échecs, je n’ai rien lâché pour créer ma propre entreprise. Du jour au lendemain, j’ai appris le décès de mon père. Après avoir fait mon deuil, il m’est devenu évident que je devais me lancer.
Et c’est comme ça qu’en 2023, Maine Traiteur Événementiel est né. Aujourd’hui, je ne regrette pas d’avoir pris ce risque et d’avoir quitté le confort de mon poste de chef de cuisine. Après tout ce travail, Maine Traiteur Événementiel est devenu un traiteur incontournable de la région.
Comment décririez-vous votre univers culinaire ? Je qualifierais ma cuisine de colorée, riche en saveurs, multiculturelle et adaptable aux envies de tout un chacun. Nous créons des menus sur mesure et notre identité culinaire nous est unique, c’est pourquoi tant de personnes nous apprécient. Il y a une touche distinctive dans ma cuisine et chez Maine Traiteur Événementiel
Vous avez organisé un dîner signature avec 55 invités le 1er Avril 2025, à Paris.
Racontez-nous cette soirée magique…
C’était une soirée vraiment magique. Ce dîner était l’occasion pour moi de présenter une petite partie de la cuisine que je propose. Nous avons choisi un thème africain, ce qui a orienté le menu et les produits utilisés, mais tout en conservant l’aspect gastronomique, visuel de la cuisine française. Je me suis inspiré de l’ingénierie de la gastronomie française pour l’adapter à une cuisine raffinée d’inspiration africaine.
Ce repas était également un moment particulier pour moi, car c’était l’occasion de montrer à ma famille, en conditions réelles, ce que je fais. Ils me suivent depuis des années, mais il est vrai qu’ils n’avaient pas pleinement mesuré l’ampleur de ce travail. Ils ont réalisé que ce n’était pas simplement être cuisinier : il y a des luttes, une recherche constante, des techniques complexes derrière chaque plat. C’était une véritable fierté pour eux de découvrir mon univers, notamment pour ma mère, qui était l’invitée d’honneur de cette soirée. Je tiens aussi à remercier le chef Christian Abegan, qui joue le rôle de mentor et de père depuis de nombreuses années. Ses conseils me sont précieux et m’aident dans mon travail de recherche pour développer la gastronomie africaine. Enfin, j’ai été honoré de mettre en valeur la Black Excellence et de représenter la gastronomie de mes origines lors de cette soirée.
“ À travers nos assiettes, nous transmettons de l’amour, et cet amour doit se ressentir dans le dressage, les saveurs, et le visuel des plats. ”
Quels sont vos prochains défis ?
Je veux conquérir le monde avec ma cuisine et partager mon amour pour la gastronomie. Un chef m’a toujours dit que pour être un bon cuisinier, il faut savoir aimer les gens. À travers nos assiettes, nous transmettons de l’amour, et cet amour doit se ressentir dans le dressage, les saveurs, et le visuel des plats. Peu importe les difficultés que je rencontrerai dans cette aventure, je n’abandonnerai jamais. Je vais me battre pour faire de ce rêve une réalité.
Originaire du Sénégal, que cela représente-t-il ?
Le Sénégal fait partie de mon identité. Je suis Sénégalais, profondément attaché à ce pays, ma terre de naissance. Tout a commencé là-bas et tout finira là-bas.
Mon désir le plus ardent est de retourner au Sénégal et de commencer un projet là-bas. Comme je l’ai mentionné précédemment, mon objectif est de transmettre à travers ma cuisine. L’idée est de créer une fondation ou une association qui garantira un repas et un goûter à chaque écolier au Sénégal. Je parle du Sénégal car il faut bien commencer quelque part, et c’est mon pays d’origine. Mais l’ambition va au-delà de cela : je souhaite créer une caravane qui parcourt toute l’Afrique pour répandre ce concept et garantir à tous les enfants du continent un repas et un goûter chaque jour. D’un point de vue plus personnel, j’ai l’envie de construire un complexe hôtelier, un mini-village autosuffisant. Par “village”, j’entends un complexe où les touristes peuvent venir, mais où tout est produit sur place. L’idée serait de créer une coopérative, un peu comme une école d’application, pour former les futurs serveurs dans l’art de la table, les futurs cuisiniers dans la gastronomie, les agriculteurs pour tout ce qui touche à l’agriculture, les pêcheurs… Bref, un véritable village-test pour former et préparer ces différents corps de métiers. C’est ça, mon idée.
Contact : maineevenementiel@gmail.com
Instagram : @chefmamadouthiam
Édition spéciale Love. Si vous deviez concocter un dîner en amoureux, aux saveurs africaines ?
Pour un menu en amoureux, je partirai sur :
Entrée : Tartare de tilapia, accompagné de Fisha (Diabaré), mariné aux épices d’Afrique, gelé de fruit de Saba.
Plat : Paleron de boeuf confit, accompagné de mousseline de Manioc, petits légumes rôtis, sauce jus de boeuf au miel, noix de cajou grillées aux épices.
Dessert : Tamarin en trompe l’oeil (mousse de noix coco, coulis de tamarin, biscuit chocolat)
Si je vous dis « Roots », vous me répondez ?
Black Excellence.
Retour en images sur le dîner organisé par le Chef Mamadou Thiam, réunissant 55 convives triés sur le volet, pour une soirée sous le sceau de l’excellence gastronome, mêlant fusion de saveurs africaines et européennes. 01/04/2025.
Dans cet entretien, Georgiana Viou nous parle de sa cuisine et de son nouveau projet au Bénin, L’AMI - Brasserie Chic Signature, dont elle signe la carte.
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Georgiana Viou, de mère béninoise et de père nigérian. Nationalité béninoise, 47 ans, mère de trois magnifiques enfants et cheffe cuisinière.
Revenons sur votre parcours. D’où vous est venue cette passion pour la cuisine ?
Depuis toujours, j’ai un attrait naturel pour la cuisine. Manger et faire à manger, c’est dans mes gènes ! Mais l’idée d’en faire un métier ne m’avait pas traversé l’esprit, jusqu’à ce que cela s’impose à moi comme une évidence.
Avez-vous eu un(e) chef(fe) pour modèle ?
Si la question est de savoir si un chef m’a inspirée à embrasser cette carrière, la réponse est non. Lorsque j’ai entrepris ma reconversion, je me suis intéressée à divers profils de chef(fe)s, mais je ne me suis identifiée à aucun en particulier.
Vous collaborez aujourd’hui avec l’un des plus beaux hôtels d’Afrique : le Sofitel Cotonou. Racontez-nous comment est né ce projet ?
Ce projet est né d’une rencontre au Vietnam en 2019. J’étais invitée avec une dizaine de collègues pour une semaine de cuisine entre cheffes venues des cinq continents. À cette occasion, j’ai sympathisé avec - entre autres - Anne-Cécile Degenne, qui travaillait déjà chez Accor en Asie. Lorsqu’elle a été chargée des ouvertures à l’international, et que le projet béninois a nécessité un chef extérieur pour signer la carte de cette brasserie spéciale, elle s’est souvenue que j’étais Béninoise et a trouvé que cela faisait sens. Elle m’a proposé le projet, j’ai dit oui.
Le Sofitel Cotonou vous a-t-il donné « carte blanche » pour la composition des menus de l’AMI ou alors suivezvous un cahier des charges ?
Les deux. J’ai carte blanche, mais avec un cadre à respecter : une cuisine d’inspiration française, des produits locaux et quelques mariages de saveurs entre les deux cultures. Pour le moment, nous sommes sur un modèle brasserie, mais j’espère qu’à terme, nous pourrons évoluer vers un restaurant gastronomique. Qui sait ?
Comment décririez-vous votre univers culinaire ?
C’est un mélange subtil entre quelques classiques de la brasserie française et des créations mûrement réfléchies où les saveurs béninoises et françaises se rencontrent. Des canapés aux mignardises, chaque plat raconte une histoire.
Par exemple : Un plat traditionnel comme l’agnan est à déguster en tartelette au cacao en guise de canapé. Le riz au lait prend des allures d’entremets et se marie à la cardamome noire et à la noix de cajou béninoise pour donner l’Amazone. Le mi-cuit est, paraît-il, l’un des meilleurs au monde ! Ce n’est pas moi qui le dit ! Le monyo est associé à un “piron souple”, des brochettes de langue de bœuf grillée (jusque là madeleine de Proust) et un jus de carcasses de bœuf (French touch). La joue de bœuf est servie de manière classique, avec une belle purée de pommes de terre et beaucoup d’amour. Le poireau vinaigrette se décline en deux services : un poireau croustillant et une sauce gribiche, la version classique en side avec de minis poireaux. Entrée plébiscitée même par ceux qui n’aiment pas le poireau. Nous ambitionnons de changer la carte tous les trois à quatre mois, en dehors des événements spéciaux.
Quels sont les aliments ou produits que l’on retrouve souvent dans vos plats ?
Il n’y a pas de règle stricte, mais certains ingrédients reviennent souvent. Les saisons influencent bien sûr le choix des fruits, légumes et poissons, mais quelques éléments sont quasi incontournables dans ma cuisine : les herbes aromatiques, le sel de Djegbadji, l’huile d’olive et l’huile de palme, l’ail, le gingembre, le poivre, les agrumes. En début de repas, nous servons un beurre doux agrémenté de zestes de citron vert et de fleur de sel, à déguster avec notre bon pain.
Que représente le Bénin pour vous ? Et en quoi cela se traduit-il dans votre cuisine ?
Petite, j’ai grandi entre culture française et béninoise. Aujourd’hui, je suis une Béninoise qui vit en France depuis plus de 25 ans. Le Bénin, c’est mon origine, là où je suis née, où j’ai grandi. Cela représente mes racines, mes “roots”. Et en quoi cela se traduit-il dans ma cuisine ? Avec le temps, cela m’a rattrapé. Depuis quelques années, j’ai à cœur de faire découvrir le patrimoine culinaire béninois car il vaut le détour. A mon échelle, petit à petit, j’introduis des plats, des saveurs et des techniques pour (re)mettre en lumière cette cuisine riche et méconnue. En mai 2021, j’ai aussi publié Le Goût de Cotonou pour contribuer à cette dynamique.
Si je vous dis le mot “Roots”, cela vous évoque quoi ?
Les racines des arbres... Les légumes racines...
“ Le plat signature était un risotto de patates douces, accompagné d’un poisson de la mer guyanaise et nappé d’une sauce au baobab. ”
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Je m’appelle Nerry Lianza, je suis chef itinérant et globe-trotter.
J’ai créé un concept, il y a plusieurs années, qui est la fusion entre plusieurs cultures culinaires, une rencontre entre l’Afrique et le reste du monde.
Si vous deviez décrire votre univers culinaire en quelques mots ?
Une cuisine qui a de l’audace, de la prestance, remplie de passion et qui vous laisse un souvenir à la fois exceptionnel et inoubliable (rires) !
Y a-t-il des épices ou ingrédients qui font votre signature ou que l’on retrouve souvent dans vos menus ?
L’épice que j’utilise assez souvent est le paprika fumé. Cela donne ce côté BBQ à mes créations. Quant à l’ingrédient incontournable, je dirais le gingembre frais. Je précise frais car l’arôme qui s’en dégage est juste incroyable…
Un mot sur le repas privé organisé pour l’international Français et légende du PSG Mamadou Sakho lors du shooting ROOTS. Quelle était la composition de votre recette et pourquoi ce choix ?
Un repas privé qui fut une expérience grandiose ! Voilà pourquoi je m’accroche, pour vivre ce genre de moments, encore et encore, merci ROOTS Magazine.
Pour en revenir à la composition du repas, le plat signature était un risotto de patates douces, accompagné d’un poisson de la mer guyanaise et nappé d’une sauce au baobab.
Pourquoi ce choix audacieux ?
J’ai voulu marquer le moment et je savais que les produits mis en avant allaient intrigués mes convives. Pari réussi !
Vous êtes aujourd’hui l’un des traiteurs afro-fusion les plus en vogue. Bruxelles, Luxembourg, Paris… Racontez-nous, comment s’organisent vos semaines ?
Ahahah, je ne sais pas si je suis en vogue, mais il est vrai que j’ai toujours la tête dans le guidon !
Grâce à Kareine Riguelle, ma coordinatrice évènementiel, tout est beaucoup plus fluide pour le suivi des events. Désormais, on ne prend plus de prestations une semaine à l’avance, on impose 3 à 4 mois pour un booking afin de pouvoir gérer toutes les demandes au mieux.
Malgré la meilleure des organisations, nos semaines sont toujours aussi sportives, entre la logistique de chaque pays et la composition d’équipes locales. Mais je ne me plains pas, nous avons l’habitude de gérer tous les cas de figure, nous avons pris le rythme et surtout le goût de relever n’importe quel challenge.
Comment faire pour vous contacter ?
Vous pouvez nous contacter via : Instagram : Chef Nerry Lianza, sur Linkedin : Nerry Lianza et par e-mail : lesmerveillesdumonde15@gmail.com
L’idéal est de s’y prendre entre 3 et 5 mois à l avance, car on change beaucoup de pays.
Quels sont vos projets de développement ?
À court terme, finaliser notre site et augmenter notre navire (camionnettes, personnel...).
A long terme, je préfère laisser Dieu nous guider.
Originaire du Cap-Vert et de la RD Congo, que cela représente-t-il ? Avez-vous des projets à destination de ces 2 pays ?
C’est cette double identité qui me définit. Je puise ma force dans ces deux origines, afin de concocter des plats colorés et qui font voyager mes convives. Concernant la RDC, j’ai pour projet de mettre en place une structure de food. Pour le Cap-Vert, je prends le temps d’étudier en profondeur l’idée d’un établissement hôtelier…
Si je vous dis « Roots », cela vous évoque quoi ?
Ma grand-mère, celle qui m’a élevé et aidé à devenir l’homme que je suis aujourd’hui.
L’été rime avec brunch. Fermez les yeux et plongez direction Atlanta ou la Nouvelle-Orléans. Fin du sunday service, effluves de poulet et mac & cheese, quoi de mieux q’un brunch soul food pour raviver nos papilles. Mélange gourmand de plats réconfortants aux influences afroaméricaines, voici les quelques indispensables :
Plats salés
Fried Chicken & Waffles (poulet frit croustillant servi avec des gaufres et du sirop d’érable) // Shrimp & Grits (crevettes épicées sur une purée de maïs crémeuse) //
Biscuits & Gravy (petits pains moelleux avec sauce à la saucisse) // Mac & Cheese (gratin de macaronis au fromage) // Collard Greens (chou vert mijoté avec du jambon fumé)
Plats sucrés
Sweet Potato Pancakes (pancakes à la patate douce) // Peach Cobbler (dessert aux pêches caramélisées et crumble).
RECETTE SHRIMP & GRITS
Voici une recette classique de Shrimp & Grits, un plat incontournable du Sud des États-Unis.
Ingrédients
Pour les grits (semoule de maïs)
- 150 g de grits (semoule de maïs)
- 500 ml de bouillon de volaille
- 100 ml de lait
- 50 g de beurre
- 100 g de fromage cheddar râpé (optionnel)
- Sel, poivre
Pour les crevettes
- 300 g de crevettes décortiquées
- 1 c. à soupe de beurre
- 1 gousse d’ail hachée
- 1/2 c. à café de paprika fumé
- 1 pincée de piment de Cayenne (optionnel)
- 50 g de lardons ou bacon en dés
- 1 oignon vert émincé
- Jus d’½ citron
Préparation
1. Préparer les grits : Porter le bouillon et le lait à ébullition, ajouter les grits en remuant. Cuire à feu doux 15-20 min jusqu’à épaississement. Ajouter beurre, fromage, sel et poivre.
2. Cuire les crevettes : Dans une poêle, faire revenir les lardons jusqu’à ce qu’ils soient croustillants. Ajouter l’ail, le beurre, le paprika et le piment. Faire sauter les crevettes 2-3 min jusqu’à ce qu’elles deviennent roses. Ajouter le jus de citron.
3. Assembler : Servir les crevettes sur les grits bien chauds, garnir avec les oignons verts.
Voici une recette de Collard Greens, un accompagnement emblématique de la soul food.
Ingrédients
- 1 botte de collard greens (chou cavalier)
- 1 oignon émincé
- 2 gousses d’ail hachées
- 200 g de jambon fumé ou de dinde fumée
- 1 litre de bouillon de volaille
- 1 c. à soupe de vinaigre de cidre
- 1 c. à café de sucre
- Sel, poivre, piment (optionnel)
Préparation
1. Faire revenir l’oignon, l’ail et le jambon dans une marmite.
2. Ajouter les collard greens émincés et cuire 2-3 min.
3. Verser le bouillon, le vinaigre et le sucre.
4. Laisser mijoter à feu doux 45-60 min.
Servez chaud avec du cornbread !
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Fatimata Dia, j’ai 42 ans et je suis franco-sénegalaise-mauritanienne. Je suis la fondatrice d’Afrikan Burger, le fast casual de la gastronomie africaine. Passionnée de cuisine depuis mon plus jeune âge, j’ai eu la chance de pouvoir apprendre à cuisiner dans la meilleure école : celle de ma maman. C’est elle qui m’a transmis toutes ces connaissances en cuisine africaine, plus précisément du Sénégal.
Revenons sur la genèse d’Afrikan Burger. C’est à New-York, en 2008, que j’ai réalisé ma première expérience dans le domaine de la restauration en travaillant pendant 1 an dans le restaurant Les Ambassades. Ce restaurant avait pour volonté de faire découvrir la cuisine française aux Américains et aux touristes. J’ai donc beaucoup appris sur le métier et mon envie d’entreprendre dans ce secteur s’est confirmée. Mais ce n’est qu’en 2023 que j’ai l’idée de créer Afrikan Burger en association avec mon Abdou Dia. Après avoir gagné le concours de Pitcheuse 92 c’était une évidence et grande motivation. Je souhaite me demarquer un peu de ce qui ce fait autour de la cuisine africaine.
Décrivez-nous votre carte et quels sont les points forts ou particularités Afrikan Burger ?
La particularité d’Afrikan Burger est de revisiter des plats traditionnels de mes origines africaines (sénégalaisemauritanniene). Afrikan Burger est un concept de restaurant africain moderne qui se caractérise par le fait de transformer les plats typiques tels que le poulet yassa, le mafé, le dibi, ou les pastels de thon, sous forme de burgers. Une expérience qui détourne les codes de l’Afrique pour les adapter à un univers urbain, avec des produits frais. Une carte adaptée aux tendances du moderne et de l’actuel, et mes enfants en raffolent !!!
Comment commander chez Afrikan Burger et quelles sont les zones de livraison ?
Vous pouvez commander sur les plateformes de livraison
Uber Eat, Deliveroo, Delicity et aussi sur Too Good To Go.
Vous pouvez aussi nous envoyer un message sur instagram pour une prestation traiteur sur mesure.
Notre futur laboratoire sur trouve à Montreuil.
“ Transformer les plats typiques tels que le poulet yassa, le mafé, le dibi, ou les pastels de thon, sous forme de burgers. ”
Quels sont vos projets de développement, avez-vous le projet de vous étendre en franchises ?
Bien sûr, il faut voir loin ! Franchise, je ne pense pas, mais nous voudrions ouvrir plusieurs Afrikan Burger dans d’autres villes de France. Et pourquoi pas à l’étranger, soyons fous.
Si vous aviez un message à adresser à nos lecteurs ?
À l’heure où la cuisine africaine se démocratise de plus en plus, mon message pour vos lecteurs serait de s’ouvrir spontanément à la rencontre de mets provenant du continent et de nos multiples cultures. Regardez juste le concept Nabou Pastel, une formule qui marche. La cuisine africaine fait sensation en France, il y a de plus en plus de restaurants qui s’ouvrent. Nous avons de la chance d’avoir un beau continent alors démarquons-nous !
Originaire du Sénégal et de Mauritanie, que cela représente-t-il pour vous ?
Je suis tellement fière de mes origines. J’aime aller au Sénégal et en Mauritanie pour me ressourcer au village. C’est tellement dépaysant et calme à la fois, on en revient requinqué. Quand je vais au pays, je suis moins sur les réseaux et je regarde très peu la télévision. Le mode vie est plus simple et, surtout, je ne cours jamais. Mon rêve serait d’aller ouvrir un Afrikan Burger au Sénégal et d’y vivre paisiblement, sans stress.
Si je vous dis « Roots », cela vous évoque quoi ?
Ma terre mère nourricière, mes origines, ma culture, le continent africain. Pour moi, Roots, c’est aussi le retour aux sources. Il ne faut jamais oublier d’où on vient, c’est ce qui fait notre force et la puissance de notre beau continent qu’est l’Afrique, avec ses richesses et ressources. Merci Roots de m’avoir approchée pour parler de mon concept et à toutes les personnes qui croient en moi. Je voudrais remercier mon amie Nabou Pastel et Miss Nanga Chef de m’avoir aidée. Il est rare de nos jours de voir des personnes qui ont la même passion et qui s’entraident, alors encore merci !
Voici quelques idées de cocktails africains rafraîchissants pour l’été : 1. Dawa (Kenya)
- Vodka, miel, citron vert, glace pilée
- Un cocktail inspiré du Caipirinha, servi avec un bâtonnet pour mélanger
2. Bissap Spritz (Afrique de l’Ouest)
- Infusion d’hibiscus, eau gazeuse, gin ou rhum, sucre, menthe
- Une version pétillante du jus de bissap
3. Amarula Colada (Afrique du Sud)
- Amarula, rhum, lait de coco, ananas mixé. Pour rappel, l’Amarula est une liqueur à base de sucre, de crème et de fruits du marula, un arbre répandu en Afrique du Sud et dans le Sahel.
- Un twist africain de la Piña Colada
RECETTE MAISON DE L’AMARULA
L’Amarula est une liqueur sud-africaine à base de fruits de marula et de crème. Sa recette exacte est un secret bien gardé, mais il est possible de réaliser une version maison qui s’en rapproche. Voici une recette simple pour reproduire la saveur de l’Amarula :
Ingrédients
250 ml de crème liquide entière // 200 ml de lait concentré sucré // 200 ml de whisky (de préférence un whisky doux comme le bourbon) // 2 cuillères à soupe de sirop de caramel (ou de caramel maison) // 1 cuillère à café d’extrait de vanille // 1 cuillère à café de café instantané dissous dans une cuillère d’eau chaude (optionnel, pour plus de profondeur) // 1 cuillère à soupe de cacao en poudre (optionnel, pour une touche chocolatée)
Préparation
1. Dans un mixeur, versez la crème, le lait concentré, le whisky, le caramel, la vanille et le café (si utilisé). 2. Mixez pendant 20 à 30 secondes jusqu’à obtenir un mélange homogène et onctueux. 3. Versez dans une bouteille en verre propre et conservez au réfrigérateur. 4. Laissez reposer au moins 24 heures avant de déguster pour que les saveurs se mélangent bien.
Conseils
Se conserve environ 2 semaines au réfrigérateur. À déguster bien frais, seul avec des glaçons, dans un café ou en cocktail. Secouez légèrement la bouteille avant chaque utilisation. Bonne dégustation !
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Allak, 30 ans, Mauritanien. Je suis créateur de contenus Food sur les réseaux sociaux.
Instagram (125k) & Facebook : Foodloverspvris
YouTube (25k) & TikTok (170k) : Foodlovers Paris
Comment est née l’aventure FoodLovers et votre envie de valoriser les restaurants parisiens ?
L’aventure est née il y a 6 ans. À Londres, J’étais passionné par la découverte de nouvelles saveurs de nourriture et de produits. Bref, tout ce qui était lié à la food.
Et je me suis dit : pourquoi ne pas me lancer sur les réseaux sociaux, en partageant des photos de ce que je mange et en mentionnant les adresses ? J’ai embarqué des amis avec moi et l’aventure a démarré.
Selon vous, qu’est-ce qui fait la « touche » FoodLovers et vous a permis de sortir du lot parmi la multitude de créateurs de contenu Food ?
Je pense que c’est notre sincérité et notre proximité avec la communauté.
On n’hésite pas à les faire participer, on va même manger avec la communauté, on les invite à venir avec nous.
On essaye aussi de créer du contenu qui nous ressemble, sans prise de tête, fun et dynamique.
Votre souvenir le plus mémorable en allant à la découverte de nouvelles adresses ?
Des anecdotes, j’en ai tellement ! La récente belle histoire, c’est Bakary Boudou, il cuisinait dans sa chambre au foyer, à Belleville.
On est parti chez lui, on a passé un super moment, on a bien mangé, il ne savait pas qui on était et on s’est permis de filmer avec son autorisation. La vidéo a explosé sur les réseaux sociaux. Aujourd’hui, il cuisine dans son propre restaurant ! L’impact des réseaux sociaux et le fait de lui avoir donné une exposition ont changé sa vie.
J’ai une autre anecdote, assez différente. Grâce à FoodLovers, j’ai pu me rapprocher de ma famille. Vous savez, nous les familles ouest-africaines, on est très pudique, très réservé. Et le fait d’avoir créé cette page, dont mes proches sont fiers, nous a permis de nous rapprocher à travers l’organisation de dîners aux restaurants ou voyages avec mes parents, ce que je n’avais jamais fait, à part pour aller en Mauritanie.
Vous considérez-vous comme un gastronome avec un palet particulier ? Avez-vous une cuisine favorite ? Non, on se considère juste comme des personnes qui sont à la recherche de bonnes adresses. Nos avis sont subjectifs parce qu’ils nous concernent nous et notre communauté. On ne veut pas que ça devienne un truc trop formel, trop procédurier, et nous ne sommes pas des critiques gastronomiques. Nous sommes là pour mettre en avant les personnes et leur passion.
Votre adresse coup de cœur en matière de cuisine africaine et/ou caribéenne ?
Du coup, je vais bien sûr dire Bakary Boudou, il y a la valeur sentimentale qui joue.
Originaire de Mauritanie, que cela représente-t-il ?
C’est une fierté car nous sommes des personnes sages, respectueuses et avec énormément de valeurs de respect et d’entraide. Ces valeurs m’ont ouvert beaucoup de portes dans la vie.
Si je vous dis « Roots », quelle est la 1ère image qui vous vient à l’esprit ?
Quand j’entends Roots, je pense à un arbre enraciné avec des fondations solides et j’en fais un parallèle avec ma vie. Je pense tout de suite à ma famille, mais aussi aux personnes qui m’accompagnent au quotidien. Des personnes que je considère également comme ma famille.
PHOTOGRAPHE
AUDRAN SARZIER
STYLISME
THIBAULT ANDRÉ MAQUILLAGE
KRISTEN DC MAKE UP COIFFURE
Sloyde pour SALON BOUCLES D’ÉBÈNE
“ Apprenez à écouter pour comprendre, plutôt qu’à écouter pour argumenter.
La compréhension et faire taire son égo sont 2 choses très importantes en amour. ”
Contrôle d’identité s’il vous plaît ?
Saraï : Je suis Saraï D’hologne epse Bassa, j’ai 31 ans.
Didi B : Bassa Diyilem, 32 ans.
Nous sommes mariés depuis 2 ans et parents d’une magnifique petite fille depuis quelques mois.
Quelles sont les 3 qualités premières de votre partenaire ?
Saraï : Didi c’est quelqu’un qui a un humour hors de commun, il est respectueux et attentionné.
Didi B : Elle est très patiente, attentionnée, courageuse et vraie. Je sais que ça fait 4, désolé (rires) !
Quelles sont les valeurs qui vous lient ?
L’esprit de famille, le respect et l’amour.
Une musique qui pourrait représenter ou définir votre union ?
Meu amor de Lokua Kanza.
Selon vous, quelles sont clés pour concilier vie de famille et exposition médiatique ?
Savoir faire la part des choses. Se poser des limites sur ce qu’on veut partager et ce qu’on préfère garder pour nous.
L’expérience nous a appris que tout le monde n’est pas forcément content lorsqu’on l’est donc il faut toujours faire attention. Après, il y a des choses qu’on ne contrôle pas vraiment comme des fausses accusations, etc. On essaie de garder notre sang froid et décider de si ça vaut la peine d’éclaircir les choses ou d’ignorer.
Le silence est très souvent la meilleure des options.
Si vous aviez un conseil pour de futurs mariés ?
Apprenez à écouter pour comprendre, plutôt qu’à écouter pour argumenter. La compréhension et faire taire son égo sont 2 choses très importantes en amour. C’est vrai qu’on se connaît depuis plus de 10 ans, ça fait plus de 2 ans qu’on vit ensemble et le chemin est encore long. On continue d’apprendre mais pour l’instant, de notre petite expérience, ce sont les mots qui nous viennent à l’esprit. La communication et avoir le courage de reconnaître son tort et s’excuser.
Que représente la Côte d’Ivoire pour chacun d’entre vous ?
La Côte d’Ivoire représente notre maison, notre chez nous. Abidjan est le plus doux au monde. Peu importe les nombreux voyages, on a toujours hâte de rentrer chez nous, surtout Didi pour manger les vrais plats : un bon foutou sauce graine ou un bon garba, c’est ce qui apaise nos cœurs (rires) !
P.S : même quand on voyage, Didi ne veut pas découvrir les plats d’ailleurs, il cherche les restaurants africains. Je pense vraiment que ça joue sur son moral s’il ne mange pas la nourriture de chez nous (rires).
Un message pour la diaspora qui va vous lire ?
Merci à la communauté africaine qui nous suit et qui nous apprécie. Ce sont eux qui nous font. Merci pour la force, pour l’amour, que Dieu vous le rende fois mille !
Si je vous dis le mot « Roots », quelle est la première image qui vous vient à l’esprit ?
Origine, culture, terre ! Ne jamais oublier d’où on vient. C’est l’essence de tout un chacun sur Terre. Et c’est ce qui nous définit. Renier ses racines, c’est perdre son identité.
Best of du concert
22/04/2025 à l’Accor Arena (Paris)
Bazin : ABENGTA
Béret : STEEVEN
Lunettes : MAÏWAX
“ Cet album est placé sous le signe de l’élévation, c’est la lumière du soleil. ”
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Je suis Alpha Blondy, Kone Seydou à l’état civil. Je suis chanteur et, avant tout, je suis un amoureux de la vie et de l’Afrique. L’Afrique est la matrice du monde et, Dieu merci, j’ai eu la chance de naître en Afrique. Dieu merci.
Vous êtes actuellement à Paris pour la promotion de votre tout nouveau projet RISE. Pourquoi cette envie de revenir ? Quel est le nouveau message que vous aviez envie d’envoyer ?
Pas la peine d’aller chez le coiffeur, parce que mon projet décoiffe (rires) ! Comme d’habitude, j’y ai mis tout mon cœur. Cet album est placé sous le signe de l’élévation, c’est la lumière du soleil. Élévation du continent africain, élévation de l’Homme africain, élévation de l’espèce humaine. En général, je souhaiterais que l’on sache que l’esclavage et la colonisation ne résument pas toute l’histoire de l’Afrique. L’Afrique a eu une histoire riche bien avant tout cela. Je voudrais que l’Afrique sorte de ce Grammy Award de la souffrance, parce que nous sommes la matrice du monde. Nous sommes l’espoir du monde parce que Dieu nous a doté de cette mélanine. Le monde entier est issu de nous. Nous avons cette responsabilité et tout ce que nous avons enduré était prévu. Je ne veux plus être la risée de ce monde. Je veux des mathématiciens, des ingénieurs, des informaticiens... Je veux une Afrique qui va développer ses propres technologies, fabriquer ses propres voitures. Une Afrique où on n’est pas obligé d’aller appeler quelqu’un pour changer une ampoule.
À quoi doit-on s’attendre en termes d’inspirations ou sonorités ?
Il y a beaucoup de positivité. J’ai d’ailleurs un featuring avec mon frère Koffi Olomidé, j’ai décidé d’enterrer toutes les haches de guerre et de ne plus me fâcher. En termes de sonorités, je dirais que c’est une greffe entre le reggae et la rumba, ça mérite le détour.
Aujourd’hui, en 2025, êtes-vous toujours le même panafricaniste d’antan ? On a parfois pu lire, ici et là, des panafricanistes vous attaquer sur les réseaux sociaux, remettant en cause certaines de vos positions. Qu’est-ce que vous leur répondez ? Ils se trompent et ont raison à la fois. Je n’ai pas la science infuse. Je peux maîtriser des sujets et parfois, je me plante. Aujourd’hui, je ne me classe pas dans la rangée du panafricanisme. Non, moi, ce que je faisais, c’était une révolte qui m’était propre. Il y a 40 ans, on a parlé du futur, mais ce futur est là aujourd’hui. Nous rêvions d’assister à un éveil. Je sais que la mouvance panafricaniste m’a souvent cité, mais en vérité, ce sont eux les acteurs du changement. Ils ont l’arme la plus puissante, le savoir. Savoir que je n’ai pas. Donc quelque part, j’accepte les critiques, vraiment, parce que j’apprends tous les jours. J’apprends à me découvrir, mais j’apprends aussi à faire attention à mes propos car la parole est puissante. Tu crois dire quelque chose mais le contraire est compris. Puis, tu essaies de te rattraper et c’est trop tard. Ce n’est pas évident, mais j’assume cela complètement. Par exemple, j’écoute souvent ma petite sœur Nathalie Yamb. Une panafricaniste qui a l’art de décortiquer une situation mieux que moi ou beaucoup d’autres ne saurions le faire. Quand je la vois, je suis fier. Et même si je ne suis pas obligé d’être d’accord avec tout ce qu’elle ou d’autres disent, ils soulèvent de nombreuses vérités qu’on ne peut pas nier. Il est vrai que parfois nos chefs sont écorchés, mais ce n’est pas grave. Nos chefs ont aussi besoin d’être bousculés pour comprendre davantage ce qu’on attend d’eux. Toute cette émulation fait partie de cette prise de conscience, de cet éveil tant attendu.
Si vous aviez un message à adresser à la diaspora ? Je voudrais que les frères de la diaspora ne se découragent pas. Ils sont les enfants de l’Afrique, ils sont en mission et chacun doit comprendre, à son niveau, qu’il a un rôle à jouer dans la valorisation de notre continent. Je suis très fier de ce que j’entends et de ce que je vois. Ensuite, et comme je ne suis ni sourd, ni aveugle, j’ai bien vu que certaines de mes déclarations avaient pu soulever des questions. De ce fait, je leur demande de me pardonner mes travers ou mes frasques. Je ne suis qu’un homme. Ma seule conviction est que je ne veux pas d’une Afrique qui pleurniche. Nous ne sommes en compétition avec personne.
Ensemble : STEEVEN KODJIA
Chapeau : STEEVEN KODJIA
Lunettes : MAÏWAX
Après une carrière aussi riche et longue que la vôtre, on a envie de vous poser la question : Qu’estce qui vous challenge encore ou peut vous faire rêver ?
Je te dirais que mon programme appartient à Dieu. Je serais prétentieux de te parler du futur. Je n’en ai aucune idée. Dieu a fait en sorte que je me retrouve face à toi, aujourd’hui en interview, chez ROOTS magazine. C’était peut-être prévu longtemps avant ma naissance, longtemps avant ta naissance. J’appartiens à mon créateur et chaque jour est un nouveau chantier.
Je vous fais visualiser une situation : Vous êtes à Assinie, posé sur un transat, en train de boire un cocktail et vous vous remémorez votre carrière. Quels sont pour vous les trois moments les plus marquants et pourquoi ?
Je vais te dire, mon frère, au début, je racontais les galères qu’on a vécues, mais en vérité, ce sont les épreuves que Dieu met sur ta route pour te former. J’appelle ça le service militaire de Dieu.
Je n’ai pas de moments en particulier. Il y a des moments. Déjà, le jour de ma naissance. Ensuite, Dieu m’a donné une grand-mère qui m’a gâté et appris l’essentiel de la vie. Ma mère m’a eu à l’âge de 15 ans. Un bébé qui fait un autre bébé… Du coup, ma grand-mère s’est chargée de mon éducation. Elle m’a inculqué la foi en Dieu et la foi en l’espèce humaine. J’ai suivi l’école coranique, avant que ma grandmère ne décide de m’envoyer à l’école catholique. Être confronté à tous ces univers a été une chance. Et puis, il y a eu la rencontre avec Fanta Diallo, un amour du lycée, et qui inspirera plus tard l’un de mes plus grands tubes. Toutes ces étapes-là sont importantes pour moi.
Puis, je suis à New York, imagine un gaou qui est là, qui passe son temps dans la fumette – je précise que cela fait 28 ans que je ne fume plus – et qui traîne à Central Park. Un jour, il y a le reggaeman Burning Spear qui joue à côté et j’ai une révélation en le voyant. J’étais à la croisée des chemins: que vais-je faire de ma vie ? Les études, ce n’était pas trop ça, donc pour un Africain ambitieux, il était inenvisageable de partir aux Etats-Unis et revenir musicien.
C’était synonyme d’échec et de honte pour la famille.
Et pourtant, c’est d’Afrique que ma carrière va démarrer. C’est de là que Dieu a mis sur ma route mon frère Roger Fulgence Kassi qui m’ouvre les portes de la télévision ivoirienne, avec son émission Première chance. Décollage de ma carrière avec Mr. George Benson, qui était dans le même bureau que Roger Fulgence Kassi, tu vois un peu le concours de circonstances ? Une carrière qui ne s’est jamais arrêtée et que je mène jusqu’à nos jours.
Et puis, mon divorce, qui m’a fait douter de toutes me convictions. Qu’ai-je fait ? Qu’aurais-je dû faire ?
Enfin, il y a eu mon mariage avec ma compagne actuelle. Ce fut un jour très lumineux. Dieu m’a redonné le goût et envoyé un guide, une partenaire de vie pour continuer à aller de l’avant. Voilà, en gros, le résumé de certains moments clés de ma vie.
Originaire de Côte d’Ivoire, que cela représentet-il ?
Je serai toujours redevable envers la Côte d’Ivoire. C’est le pays où Dieu m’a fait naître, la terre où mon cordon ombilical est enterré. C’est la Côte d’Ivoire qui me donne de l’épaisseur, de la force, mais c’est à double tranchant car on m’a confié un rôle très délicat, celui de leader d’opinion ou ambassadeur. Mais comment être un leader d’opinion consensuel dans la mesure où chacun attend que tu exprimes quelque chose qui aille en sa faveur ?
Comment faites-vous pour gérer cette pression populaire ?
C’est tout le problème. Il y a des jours, il y a un camp qui te glorifie. Et d’autres jours, ces mêmes personnes te voient comme un traître. Je le répète, je ne suis qu’un humain. Je ne suis pas un politicien. Je veux donc demander pardon, aux uns et aux autres, à ceux que j’ai offensés. Sincèrement. Mon but n’a jamais été de chercher à offenser qui que ce soit. J’appartiens à toutes les familles ivoiriennes, parce que ma carrière d’Alpha Blondy est née devant tout le monde, à une époque où il n’y avait qu’une seule chaîne de télé. Voilà pourquoi tout le monde m’a adopté.
Avec les élections qui approchent en Côte d’Ivoire, je sens les réseaux sociaux bouillonner et ça donne déjà très, très chaud. Je voudrais qu’on soit tolérant les uns envers les autres. Je voudrais que la famille politique ivoirienne comprenne que c’est à elle de trouver des solutions politiques à des problèmes politiques. Ce n’est pas à Alpha Blondy, je suis désolé.
Si je vous dis « Roots », vous me répondez ?
Dimbokro, mon village, avec le fleuve N’Zi. J’ai même commencé à écrire une chanson dessus : « Nous sommes les enfants de la rivière. Nous sommes les enfants de l’eau. Nous sommes les enfants de la rivière. Nous sommes les enfants de Dimbokro. »
“ J’appartiens à toutes les familles ivoiriennes. ”
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Jimmy Frank Libam, 37 ans, d’origine camerounaise, réalisateur.
Racontez-nous le synopsis de votre série Mindset. Yann est un jeune célibataire salarié dans une boîte de communication et entrepreneur dans le domaine de la location de voitures de luxe.
On suit donc ce fameux Yann dans :
- Sa relation tumultueuse avec une jeune escort girl
- Son conflit avec son frère fraîchement sorti de prison qu’il tente de réinsérer.
- Et sa mission de sauver l’entreprise pour laquelle il travaille d’une terrible machination.
On vous a connu dans la réalisation de clips musicaux, notamment. Aujourd’hui, vous endossez la casquette de producteur et réalisateur de votre première série.
Avez-vous découvert un tout nouveau métier ?
J’ai effectivement travaillé depuis quasiment 15 ans dans l’univers des clips vidéo. Passer à la réalisation de fictions est la suite logique à mon parcours, ce n’est pas le même métier mais les 2 appartiennent à la grande famille de l’audiovisuel.
Les séries afro-américaines du style Tyler Perry ou encore les différentes sagas produites par 50 Cent vous ont-elles inspirées ?
Tyler Perry et 50 Cent sont effectivement des modèles, parce que, tout comme moi, ils ont la volonté de raconter des histoires dans un prisme noir ou afro-centré.
Si vous deviez décrire votre mindset en 3 mots ?
Vision / Travail / Persévérance
Quel est le canal de diffusion de Mindset ?
Mindset est diffusée sur la chaîne BET FRANCE. Nous avons également des replays de diffusion sur MYCANAL et toutes les box.
Quels sont les projets de développement de la série ? Une saison 2 en Afrique ?
J’ambitionne effectivement de faire la saison 2 pour 2026 et, pourquoi pas, tourner quelques épisodes de la série en Afrique ou dans les Dom.
Originaire du Cameroun, que cela représente-t-il ?
Être Camerounais, c’est déjà être un résilient, un battant, être quelqu’un qui se bat jusqu’au bout pour matérialiser ses idées ou son art. C’est le sens même du mot camerounais : Hemlé
Si je vous dis « Roots », cela vous évoque quoi ? Racines / Fondation. Excellence si on parle du magazine.
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Simon Moutaïrou, 44 ans, Franco-Béninois, réalisateur.
Ni chaînes, ni maîtres. Rares sont les films francophones à aborder le sujet de l’esclavage de façon grave et non sur le ton de l’humour. Pourquoi cette volonté d’aborder un tel sujet ?
Plus encore que l’esclavage, j’avais vraiment envie de montrer le marronnage. Les marrons m’ont toujours inspiré. Ils sont celles et ceux qui ont osé dire non. Qui ont brisé leurs chaînes. Qui ont affronté l’ordre établi. Ce sont des héros et des héroïnes oubliés de l’Histoire. Quoi de plus beau de leur rendre hommage. De mettre la lumière sur eux. De leur redonner vie pour inspirer un pays, une jeunesse. La fierté qu’on a de nous-mêmes, nous la trouvons dans notre Histoire, Frantz Fanon nous l’a appris. On a besoin de se retourner vers notre histoire, et d’y voir de la grandeur et du courage. C’est comme ça qu’on se tient droit, qu’on redresse la tête, qu’on se sent fier. Le rôle du cinéma est de montrer tout cela. Donc ça a été une mission pour moi de donner ces personnages au public. Je suis extrêmement fier de l’accueil que le film a eu en France, en Afrique de l’Ouest, aux Etats-Unis, dans les îles. J’ai le sentiment d’avoir été au bout de ma mission.
Avez-vous été inspiré par des œuvres telles que Twelve Years a Slave ou d’autres provenant de la longue filmographie américaine dédiée à l’esclavage ?
Il y a évidemment eu des chefs-d’œuvre américains sur l’esclavage, Twelve Years a Slave, Mandingo, Amistad, Django, mais ce sont plutôt des sources francophones qui m’ont inspiré. La littérature carribbéenne d’abord : Patrick Chamoiseau, Édouard Glissant, Aimé Césaire, Frantz Fanon, Marise Condé, Louis-Timagène Houat. Le cinéma caribéen aussi : Euzhan Palcy, Guy Deslauriers, Christian Lara. Je voulais que mon film ait sa singularité, sa voix propre, plutôt que d’essayer de copier les Américains. Parce que nous avons un rapport au continent qui est familial et direct, contrairement aux Américains. C’est notamment comme ça que le spirituel est arrivé dans le film. Je ne voulais pas que mes références soient américaines, je voulais que le film ait un imaginaire panafricain. Du pays wolof aux terres yorubas, où est née la famille Moutaïrou.
“ Je ne voulais pas que mes références soient américaines, je voulais que le film ait un imaginaire panafricain. Du pays wolof aux terres yorubas, où est née la famille Moutaïrou. ”
Sentez-vous que votre message a été compris ?
Comment jugez-vous l’accueil réservé à votre film ? Pour être totalement sincère, même dans mes rêves les plus fous, je ne m’attendais pas à ça. Une telle émotion. Une telle ferveur. Je ne m’attendais pas à ce qu’autant de gens, partout dans le monde, s’approprient le film et viennent me dire : « ce n’est plus ton film Simon, c’est notre film, c’est notre histoire, notre fierté ». Alors je ressens de la gratitude, de la reconnaissance. La tournée de ce film, à Paris, à Dakar, à Cotonou, à New York, ça a été une longue route de fraternité. Et c’est la chose la plus belle à laquelle on peut aspirer quand on est un artiste.
Originaire du Bénin, que cela représente-t-il ? J’étais adolescent, au Bénin, quand j’ai découvert la Porte du Non-Retour, sur la plage de Ouidah. Ce lieu commémore la déportation de ces hommes, de ces femmes dans l’horreur absolue qu’est la cale du bateau négrier. J’ai ressenti un choc, une colère. Par mon film, j’ai eu la chance de pouvoir sublimer ce choc, de le transcender, de guérir une plaie d’adolescence. C’est de l’ordre de la foi. Le Bénin est un pays très spirituel. Il y a les catholiques, les musulmans, mais tout le monde va au temple du Serpent pour vénérer le vaudou. C’est tout sauf de la sorcellerie ou de la magie noire. C’est une magnifique religion qui prône l’harmonie entre l’homme et les forces de la nature qui ont le visage des dieux et des déesses. Pour toutes ces raisons-là, c’était très fort, en tant que franco-béninois, fils du peuple yoruba, de faire un film pleinement spirituel. C’était mon offrande aux esprits. Ma libération à moi.
Le Bénin est reconnu pour la promotion massive de sa culture et de son histoire (Amazone du Dahomey, Behanzin, etc). Projetez-vous un film qui rendrait hommage à ce riche héritage ?
Oui, ce soft power opéré par le Bénin, cette politique de fierté culturelle, est cruciale à l’heure de la guerre des narratifs. C’est une expression que j’aime beaucoup : le « roman national ». Elle signifie que l’Histoire d’un pays, ce ne sont pas des faits, c’est une fiction. Le Bénin est très actif dans cette écriture, que ce soit avec les restitutions des artefacts de Béhanzin, la création de cette statue gigantesque de l’Amazone mais aussi l’ouverture de la nationalité béninoise à tous les afro-descendants. Notre continent africain a une immense histoire, à nous de la sublimer. Je pense que c’est la mission extrêmement excitante qui attend les artistes de ma génération. Sublimer cette Histoire par des films, par des séries, par des romans, par des albums, par des œuvres d’art contemporain. Je pense que tous les moyens sont bons pour raconter notre beauté, notre fierté. « When we were kings » : tout est dit. Et oui, vous avez bien deviné : mon prochain projet veut porter très haut la culture du Dahomey.
Si je vous dis « Roots », cela vous évoque quoi ? La source. Oui, la source sacrée.
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Je m’appelle Britanie, j’ai 30 ans, je suis créatrice de contenu et journaliste. Concernant mes origines, il faut s’asseoir (rires) !
Du côté de mon père je suis congolaise (RDC) plus précisément Luba (de Mbuji Mayi) et Tetela. Du côté de ma mère ça se corse. Mon grand père maternelle étaient Kongo du Congo Brazzaville et ma grand-mère bien que née dans ce même pays est issue d’un peuple originaire de la Nubie (Soudan actuel) qui a fuit les violences de la traite orientale et migré vers la Centrafrique, puis la RDC et enfin le Congo Brazzaville il y a peu (ma grand-mère et donc ma mère). Dans chaque pays, ils ont pris un peu de la culture, par exemple ma grand-mère est polyglotte, elle parle le sango (Centrafrique) et bien d’autres langues tout comme ma mère.
Racontez-nous la genèse de Culture Dorée. Pourquoi cette volonté de créer un tel média ?
Culture Dorée est né d’une dispute de couple. J’ai toujours été passionnée par l’histoire des afro-descendants depuis le collège, et tout le monde autour de moi le savait. Je me bourrais de lecture sur les découvertes, l’esclavage, et j’en passe.
Pendant le Covid, avec des amis on avait pour habitude d’organiser des sessions de jeux en visioconférence, c’est alors qu’un couple d’ami s’est “disputé”. La femme était Haïtienne et le mari Congolais. Ce dernier se moquait de sa femme en lui disant qu’à Haiti les gens mangeaient du sable ou une bêtise du genre. Je ne me souviens plus trop. Puis la femme me demanda en renfort si je n’avais pas du stock pour fermer la bouche de son mari sur l’histoire d’Haiti. Sans vraiment réfléchir, je leur ai donc parlé du rôle des Haïtiens durant la seconde partie du 20ème siècle dans les anciennes colonies françaises et belges en Afrique et particulièrement au Congo Belge/ Zaïre. Du fait que les Haïtiens étaient donc les professeurs des Congolais, par conséquent son mari devrait être reconnaissant du rôle qu’ont tenu les Haïtiens dans son pays à cette époque !
Et là, silence. Tout le monde était bluffé. En mode : ”Mais Britanie, avec toutes tes connaissances, tu devrais écrire un livre!”. De mon côté, j’en avais surtout marre de répéter ces histoires à tout le monde constamment (rires) ! Mais j’avais pris note et je me suis dit : pourquoi ne pas créer une page où je partagerais toutes ces connaissances une fois pour toute ? Et voilà !
Selon vous, qu’est-ce qui fait la « touche » Culture Dorée et vous a permis de vous démarquer ?
Je pense que c’est mon côté authentique et sincère. Quand je fais une gaffe, je m’excuse. Quand je craque, je n’ai pas honte de montrer ma vulnérabilité. Et surtout, j’essaye au maximum de fédérer en valorisant nos cultures sans les barrières coloniales. Je me sens concernée par tous. J’essaye par ailleurs d’être un pont entre l’Afrique et sa diaspora noire à travers le monde, en essayant de n’exclure personne ! Et je prends plaisir à écouter, expliquer et surtout envoyer du love. Dernier point, je n’ai pas besoin de discréditer les autres communautés pour faire exister la nôtre. Je trouve cela ridicule, je sais ce que nous valons et ça me suffit. Bien sûr que toutes les communautés sont belles, mais pour rien au monde je n’échangerais la mienne (rires) !
Quel est votre processus de création de contenu ?
L’actualité ou bien naviguez-vous au gré de vos coups de cœur ou coups de gueule ?
Hummm, beaucoup, beaucoup, beeeaaauucoup de recherches. Parfois, je pars de comportements répétitifs que je constate dans la communauté et j’essaye de comprendre d’où cela peut venir dans nos histoires communes et, parfois, cela ouvre des sujets sur des traumas historiques que nous ignorions comme le syndrome méditerranéen et l’exploitation des corps noirs durant l’esclavage et la colonisation. Parfois, c’est juste une histoire que j’ai envie de traiter et que je connais grâce aux échanges que j’ai avec mes abonnés, mon entourage, mes voyages, des témoignages, etc. Après, la partie recherche qui parfois peut me prendre des années (sans rire!) est la plus difficile. Ensuite, il y a la partie rédactionnelle. Là, j’ai mes codes pour éviter d’excéder 3 minutes afin que la vidéo soit digeste et contienne tous les éléments importants. Ça aussi c’est difficile car il y a souvent tellement à dire... Après moi ce que je veux, surtout, c’est que derrière les gens aillent faire leurs propres recherches et les approfondissent ! Mon travail est juste de les mettre sur la piste rapidement. Dans mon cas, cela peut m’avoir pris des années, mais pour mes abonnés tout est bien plus rapide grâce à mes vidéos, car je leur balance des thèmes auxquels ils n’auraient jamais pensé mais qui les intéressent vivement, et ça c’est cool. Puis vient le tournage, et enfin le montage qui en général me prend des heures. Et même là, rien n’est assuré !
Il m’est arrivé de suivre tout ce processus et finalement changer d’avis car je ne me sens soit pas en phase, soit un détail de la vidéo m’échappe, soit énergétiquement, je ne le sens pas... Parfois ce n’est pas le moment aussi. Enfin vient l’étape de la diffusion, puis de la communication. En règle générale, je ne communique qu’1 fois et cela dure 24 heures. Il faut noter que je fais tout cela toute seule. Alors j’en profite s’il y a des volontaires qui souhaiteraient rejoindre l’aventure, et pourquoi pas des investisseurs ! Je suis là ! En terme de sujets, ce sont principalement mes coups de coeur, mais si l’actualité me fait bouillonner et que j’ai des choses que j’estime pertinentes à dire, je peux produire du contenu. Cependant je médite à 2 fois, si j’estime que ma réponse à l’actu n’apporte rien, pas de connaissance / savoir en plus à mon audience, je lâche l’affaire.
Les cancans, ce n’est pas pour moi !
Si vous aviez un message à adresser à nos lecteurs ?
Oh là là, j’en ai plein. Déjà, soyez fiers de toutes les facettes de nos identités multiples. Être afro-descendant, Noir(e), d’ici et d’ailleurs, c’est une bénédiction même si on essaye de nous faire croire le contraire ! Aimez-vous, si vous souhaitez aimez les autres.
Apprenez à accepter que l’identité afro noire est multiple, prenez le temps de l’explorer sur le continent et en dehors.
Je vous assure que c’est une pure merveille !
J’en profite pour ajouter que le métissage n’est pas une soustraction mais une addition. Soyez fier de qui vous êtes et embrassez chaque détail !
Originaire des 2 Congo, que cela représente-t-il pour vous ?
Une fierté d’appartenir à ces terres, mais surtout une fierté de ce que ces terres représentent dans l’Histoire du monde. Et puis, je suis des 2 Congo, du coup quand il y a compétition je sais d’avance que, quoi qu’il arrive, je gagne !
Pardon mais je ne surveille pas le fleuve (rires) !
Si je vous dis « Roots », cela vous évoque quoi ?
L’essence même de notre identité !
Bon j’avoue, j’avais aussi Kunta Kinté en tête mais ai-je le droit de le dire (rires) ?
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Je suis Frédérique Kragbé Leininger, j’ai 40 ans, franco-ivoirienne et storyteller. J’ai 3 casquettes, je suis :
- CEO et Directrice de publication du magazine ELLE Côte d’Ivoire, unique version des éditions ELLE en Afrique.
- Poétesse intuitive (écrivaine, performeuse et artiste) avec mon projet « Les Murmures GANiques » (livre & spectacle).
- Présidente de l’ONG Think Tank Nanan qui œuvre pour l’autonomisation des femmes africaines en alliant impact social, recyclage plastique et intelligence artificielle, tout en promouvant le bien-être et la reconnexion à soi.
ELLE, un titre qui résonne pour de nombreux Français. Vous avez relevé le défi d’une déclinaison sur le territoire ivoirien. Quelle est la genèse de cette aventure ?
ELLE Côte d’Ivoire est né d’une conviction : l’Afrique, et particulièrement la Côte d’Ivoire, méritait une voix puissante et inspirante pour célébrer ses femmes. J’ai voulu créer un magazine qui allie le prestige d’ELLE avec une perspective africaine, vibrante et ancrée dans son époque. Il ne s’agissait pas de simplement reproduire un modèle, mais d’écrire une nouvelle page où la femme africaine est au centre, dans toute sa complexité, son ambition et sa modernité.
Quelle est votre vision pour ELLE Côte d’Ivoire ?
Célébrer la femme ivoirienne, la femme africaine, la femme noire, toutes les femmes ?
Ma vision est holistique : célébrer toutes les femmes, mais en mettant en lumière la femme ivoirienne, la femme africaine, la femme noire et métissée qui ont trop longtemps été absentes des récits globaux. Nous sommes multiples : entrepreneures, artistes, leaders, rêveuses, militantes... Il était urgent de créer un média qui nous représente avec justesse et ambition.
Avez-vous eu des femmes pour modèles ou figures d’inspiration ?
Oui, beaucoup. D’abord, ma mère, une femme forte et indépendante, qui m’a transmis la résilience. Ensuite, des icônes comme Maya Angelou, Wangari Maathai, Simone Veil ou encore Michelle Obama, des femmes qui ont osé changer les narratifs.
Aujourd’hui, je puise aussi mon inspiration chez des entrepreneures africaines contemporaines, des créatrices qui redéfinissent les codes de la réussite.
“ La sororité, c’est tendre la main, ouvrir des portes. [...]
Comprendre que l’ascension de l’une élève toutes les autres. ”
Quels sont vos projets de développement ?
- Renforcer ELLE Côte d’Ivoire comme une référence incontournable en Afrique francophone.
- Déployer “Les Murmures”, mon projet poétique et storytelling, sous forme de livre, spectacle et expériences immersives.
- Développer le Think Tank Nanan, avec des initiatives pour l’autonomisation des femmes et l’écologie.
La « sororité » est un terme qui vous est cher. Si vous aviez un message direct à adresser à nos lectrices ?
« Tu n’es pas seule. Nous sommes ensemble. » La sororité, ce n’est pas juste un mot, c’est un acte. C’est tendre la main, ouvrir des portes, célébrer les réussites des autres femmes sans rivalité. C’est comprendre que l’ascension de l’une élève toutes les autres.
Si vous deviez citer votre femme coup de cœur de 2024 ? Et une femme à suivre de près pour 2025 ?
Une question crève coeur. Je ne peux y répondre car je suis en admiration de toutes les femmes que j’ai la chance de côtoyer.
Originaire de la Côte d’Ivoire, que cela représentet-il pour vous ?
C’est mon ancrage. Ma force. Mon identité. La Côte d’Ivoire est un pays de contrastes, de créativité, d’intensité. C’est un terreau fertile pour rêver grand et bâtir l’impossible.
Si je vous dis le mot « Roots », vous me répondez ?
Les racines d’un fromager, cet arbre majestueux d’Afrique. Il est solide, imposant, mais ses racines restent visibles, connectées à la terre, au réel. Pour moi, c’est une belle métaphore : nous devons grandir, nous élever, mais sans jamais oublier d’où nous venons. Bravo pour toutes les portes que vous ouvrez pour les autres depuis toutes ces années. Cheers aux futures années ! Avec tout mon soutien et ma gratitude.
“ C’est la première fois qu’une chaîne du continent, créée par des Africains, diffuse en quasi-exclusivité la Ligue des Champions. [...] Je suis fière d’être la première femme à incarner cette dynamique, en phase avec mes valeurs panafricaines. ”
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Bonjour, je suis Solange Droual, journaliste franco-togolaise et entrepreneure passionnée. Mon parcours allie une vraie passion pour le sport, les médias et l’Afrique, que je vis pleinement à travers mes expériences télé, et un engagement fort dans l’immobilier, en tant que fondatrice du cabinet DS IMMO CONSULTING. J’aime relever les défis, créer, innover et porter des projets qui ont du sens, entre engagement professionnel et convictions personnelles.
Vous officiez aujourd’hui en qualité de présentatrice pour la chaîne New World Sport et on a pu vous voir durant la saison de Ligue des Champions. Racontez-nous cette aventure et votre lien avec l’univers du sport ?
Le sport, c’est une passion de toujours chez moi. Fille d’un cycliste semi-pro, j’ai moi-même été athlète de haut niveau en athlétisme, plusieurs fois championne dans les disciplines du sprint, des haies et du saut en longueur. Devenir journaliste sportive a été une évidence. Après des études de droit et un diplôme de journalisme à l’EJT, j’ai commencé chez Eurosport, puis j’ai enchaîné plusieurs belles expériences, notamment chez TF1 et Téléfoot, avant de faire une pause pour entreprendre. Aujourd’hui, je suis de retour sur les plateaux avec une aventure incroyable : je co-présente Champions World sur New World Sport, une chaîne panafricaine en pleine ascension. C’est la première fois qu’une chaîne du continent, créée par des Africains, diffuse en quasi-exclusivité la Ligue des Champions. C’est historique, c’est fort, et je suis fière d’être la première femme à incarner cette dynamique, en phase avec mes valeurs panafricaines.
Vous partagez l’antenne avec des sommités du football telles que Emmanuel Adebayor, Basile Boli, Patrick Mboma, Sébastien Bassong... Quelle expérience tirez-vous de travailler à leur côté ?
C’est une grande fierté de travailler aux côtés de légendes comme Basile Boli, Patrick Mboma, Emmanuel Adebayor ou Sébastien Bassong. J’étais un peu impressionnée au début, mais ils m’ont tout de suite mise à l’aise et m’ont donnée confiance en moi. C’est très enrichissant : ils ont toujours des anecdotes incroyables à raconter, et leur passion du football est communicative.
Quel est votre souvenir le plus mémorable à l’antenne ?
J’ai plein de souvenirs marquants, entre les fous rires à l’antenne, les moments de spontanéité qui rendent les échanges plus humains, et l’adrénaline des résultats en direct quand tout peut basculer en une minute. Mais mon souvenir le plus précieux reste l’invitation de la légende camerounaise Manu Dibango sur Téléfoot, lors de la CAN 2015. Il venait présenter l’hymne qu’il avait composé pour l’occasion. Ce jour-là, le présentateur, Christian Jeanpierre - que je ne savais pas être un immense fan de Manu - était ravi ! C’était un moment rare, rempli de musique, de sport et d’émotion.
Selon vous, qu’est-ce qui fait la « touche » Solange ?
C’est toujours un peu délicat de répondre à ça, car on est perçu différemment selon les gens... Mais je dirais que ma touche, c’est sans doute ma spontanéité et ma sympathie. La spontanéité m’a parfois joué des tours, je ne vais pas mentir, mais aujourd’hui je l’assume pleinement - c’est ce qui me rend authentique. J’essaie surtout de mettre tout le monde à l’aise. Pour moi, la télé, c’est un moment de partage, de détente, pas de prise de tête. Je parle aux téléspectateurs comme je parlerais à des amis.
Originaire du Togo, que cela représente-t-il ?
Le Togo représente une part de mon métissage et je suis extrêmement fière de porter ces deux héritages culturels. Le Togo, c’est ma mère... mais aussi une part de douleur, de séparation, car je n’ai pas grandi avec elle. Adulte, j’ai ressenti le besoin profond de me reconnecter à ma terre natale. Depuis, j’y retourne chaque année, et chaque fois que je suis au pays, je me sens en paix. Le Togo est devenu mon refuge.
Si je vous dis « Roots », vous me répondez ?
Cela me ramène directement à mes racines africaines. Je pense à la terre rouge, aux odeurs, aux sons… à cette chaleur unique. C’est mon Afrique, celle qui m’habite, qui me façonne et qui ne me quitte jamais.
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Salah-Eddine, j’ai 36 ans. Je suis franco-sénégalais, d’ethnie soninké, j’ai grandi à Suresnes. Journaliste depuis 13 ans.
Parlez-nous de votre parcours. Comment êtesvous devenu l’une des figures montantes du journalisme au sein de la diaspora ?
Après une année de fac de Droit, j’ai décidé de passer l’examen d’entrée en école de journalisme, à l’IEJ Paris
J’ai obtenu ma licence et fait mon chemin dans plusieurs médias, Télésud qui m’a ouvert ses portes avant même que j’obtienne mon diplôme. Africa Radio (ex-Africa n°1), avant TV5 Monde et New World Sport actuellement.
Vous officiez en qualité de présentateur du JT sur TV5 Monde et dans un domaine différent, le sport sur New World Sport. Avez-vous un domaine de prédilection ou vous considérez-vous comme un journaliste pouvant s’accommoder à tous les univers ?
Ce qui me passionne, c’est la richesse et la diversité du métier de journaliste. Je déteste qu’on me mette dans une case. Pouvoir naviguer entre différents univers, qu’il s’agisse d’interviewer un ministre, une artiste ou de présenter une émission de sport, est particulièrement stimulant. J’ai mes préférences, bien sûr, mais c’est cette capacité à toucher à des domaines variés qui nourrit mon engagement au quotidien.
“ Le journalisme a toujours eu pour mission d’éclairer, d’interroger, de contextualiser. Tant que nous restons fidèles à cela, il ne sera jamais désacralisé. ”
Si vous deviez citer 3 moments marquants qui ont jalonné votre carrière de journaliste ?
Je pense qu’un premier passage télé est toujours marquant, c’était en janvier 2013 si ma mémoire est bonne, c’était à Télésud avec Nidhya Palikara. Mon premier journal à TV5 Monde en septembre 2019 et, récemment, lors de l’Euro en Allemagne, au stade à l’occasion de France-Espagne pour une émission sur New World Sport avec en plateau des personnalités comme Basile Boli, Patrick Mboma, Emmanuel Adebayor et Wilfried Mbappé.
Le journalisme de télévision nourrit tous les fantasmes et semble être le Graal dans votre profession.
Si vous aviez un conseil à donner à une personne qui souhaiterait émerger en télé ?
Comme je l’ai dit récemment lors d’un podcast, si vous voulez faire de la télé à tout prix, faites une émission de télé-réalité plutôt qu’une école de journalisme. Être journaliste, ce n’est pas que « passer à la TV ».
Que pensez-vous de la vague de critiques mettant en opposition les créateurs de contenus aux « vrais » journalistes ? Selon vous, assiste-t-on à une désacralisation du métier de journaliste ?
Le métier de journaliste évolue, c’est indéniable. Mais nous ne faisons pas le même job que des créateurs de contenus. Qui peuvent être, par ailleurs, bons en interviews. Le journalisme ce n’est pas que faire des interviews.
On ne devrait pas voir les créateurs de contenus comme une menace. Le journalisme a toujours eu pour mission d’éclairer, d’interroger, de contextualiser. Tant que nous restons fidèles à cela, il ne sera jamais désacralisé.
Quels sont vos projets à court ou moyen termes ?
Que peut-on vous souhaiter pour les 5 prochaines années ?
J’ai des idées de productions documentaires et de podcasts que j’espère pouvoir concrétiser, mais je n’ai pas vraiment de plan de carrière, je suis croyant, les choses peuvent aller vite dans un sens comme dans l’autre. J’espère avoir la santé, c’est le plus important.
Originaire du Sénégal, que cela représente-t-il pour vous ?
C’est une immense fierté et une source d’inspiration, j’ai grandi en France, mais je suis très attaché à mon autre pays.
Le Sénégal, c’est un pays de richesses culturelles et historiques. Chaque voyage là-bas me rappelle l’importance de mes racines et surtout me fait énormément de bien.
Si je vous le mot « Roots », quelle est la 1ère image qui vous vient à l’esprit ?
Le village de mes parents, Ballou dans le département de Bakel, à plus de 700 kilomètres de Dakar.
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