ROOTS 31 (autumn/fall 2024)

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TONY PARKER

Mode Retour sur la Black Fashion
Beauté Dossier spécial
Racines Coulies, les hindous des Antilles
Mode Clarisse Hieiraix, la grâce de Marie-Galante Beauté Comment entretenir ses locks
Racines Les Coolies, hindous des Antilles

PRENEZ

VOTRE

Éditorial

4 bagues de champion NBA avec les San Antonio Spurs, 6 fois All-Star, MVP des finales NBA (2007) et champion d’Europe avec la France (2013)... Tony Parker, mesdames et messieurs !

L’une des plus grandes légendes du sport français et, à n’en pas douter, le plus grand basketteur francophone de l’Histoire, je vous laisse imaginer la fierté ressentie de le savoir en couverture de cette édition de rentrée 2024. Il est la définition même de l’excellence, et ce à tout point de vue. Nos routes devaient donc se croiser, nous qui érigeons la black excellence comme mantra suprême depuis la création de ROOTS magazine. Si vous connaissiez tous l’athlète de haut niveau, le grand public se familiarise un peu plus avec une autre facette de notre icône franco-américaine : le business. Aperçu sur M6, aux côtés de notre chère Kelly Massol, dans l’émission “Qui veut être mon associé ?” , Tony Parker se dévoile comme un investisseur réfléchi et au nez creux. Une trajectoire dans l’entrepreunariat amorcée avant même le clap de fin de sa carrière sportive. Nous reviendrons ensemble sur ce second chapitre de sa vie, celui d’un businessman qui ne se fixe aucune limite. Et, comme vous me connaissez, l’excellence appelle l’excellence. Cette édition collector regorgera de pépites disséminées tout au long de ces quasi 300 pages.

Corinne Amori Brunet, Ambassadrice de la République du Bénin en France, nous dévoilera sa feuille de route pour le rayonnement de la diaspora, notamment via le business, les arts et la culture.

Aïssa Maïga, actrice iconique, Assa Sylla et Manon Bresch, étoiles montantes du cinéma, nous ont fait l’honneur de poser pour nos pages mode dans des éditoriaux qui posent le ton : toujours plus haut.

STARTED FROM THE BOTTOM...

Les hommes ne seront pas en reste, avec les shootings - entre autres - de Salif Gueye, notre danseur français mondialement reconnu, Feuneu, jeune entrepreneur déterminé et d’Innoss’B, la sensation musicale congolaise, fièrement originaire de Goma.

ROOTS MAGAZINE

8-10 rue Etienne Marey

Pour ceux qui ne le savent pas, Goma est à l’Est de la République Démocratique du Congo.

75020 PARIS direction@rootsmagazine.fr

+33 7 68 40 93 11

Deux ans… Par la grâce de Dieu. Deux ans que ROOTS s’installe, pas à pas, dans le paysage médiatique hexagonal. Vous connaissez notre leitmotiv : Black Excellence. ROOTS c’est une famille, une génération, une aventure, mais surtout une envie de (dé)montrer la grandeur d’une culture mise au ban des clichés, des complexes et tout ce qui va avec. I have a dream : que ce magazine traverse les frontières, traverse les mentalités. Que les noirs de ce pays cessent de se regarder avec défiance et/ou envie et que le regard posé sur eux ne soit plus celui de la crainte et/ou du dédain. Vœu pieux ou candeur exacerbée me répliquerez-vous ? Il y a forcément un peu de cela, mais je reprendrai des mots employés deux ans auparavant pour le premier opus de la saga Roots : « basculons du black is beautiful au black is brillant ». Pour info, le swag… ça ne paye pas. Comprendra qui voudra. Puisque c’est mon édito, et qu’après tout j’en fais un peu ce que je veux, je tenais à remercier la femme de ma vie (Queen Mum) pour son amour éternel, ma sœur, mes proches, mes gens sûrs et la Roots family : Eva, en premier lieu, « mon deuxième cerveau », Diane, notre rayon de soleil quotidien, Armand, dont le sens artistique n’a d’égal que sa désorganisation chronique (sans doute est-ce l’apanage des génies), Orphée notre œil photo inspiré, Amany notre attachante styliste farfelue, Marina la petite dernière et véritable encyclopédie de l’univers hip hop, et j’en oublie… Trop de blabla tue le blabla, alors je ferai court : des remerciements infinis à nos annonceurs pour leur confiance, aux lecteurs pour leur soutien et une longue vie à ROOTS : un lifestyle d’un nouveau genre.

Une région Est de la RDC qui est en proie à une guerre sourde depuis des décennies, ravageant des villages entiers et provoquant le déplacement de dizaines de milliers de civils impuissants. Il est de notre responsabilité à tous de faire porter haut la voix de ces victimes inaudibles et invisibilisées. C’est ainsi que nous avons décidé d’y consacrer un dossier spécial dans la rubrique Racines, avec les témoignages forts du député français d’origine congolaise Carlos Martens Bilongo et du collectif Team Congo réunissant une diaspora mobilisée.

La génération ROOTS est consciente.

Enfin, et comme pour chaque numéro, vous découvrirez à mesure de votre lecture des portraits d’entrepreneurs audacieux, créatifs, talenteux et qui font la richesse de la France, des Caraïbes et du continent mère.

Objet : MANDAT DE REPRÉSENTATION DE ROOTS MAGAZINE Je, soussigné Michael Kamdem, directeur du publication de ROOTS

En ces périodes clivantes, nous garderons toujours ce même cap : Additionner les excellents, afin de modifier les paradigmes et faire bouger les lignes.

“basculons du black is beautiful au black is brillant”

et digital haut de gamme sur le lifestyle afropolitain, don ne mandat, par la présente,

Entrez dans l’univers ROOTS.

La génération ROOTS est en marche.

régie CONGO POLYVALENT ENTREPRISE (CPE), représentée par POUABOUD AISSATOU FERNANDE LENAIC et SA RAH SONI, de représentation commerciale du magazine ROOTS sur le marché sénégalais. Ce mandat donne droit à CPE de prospecter des annonceurs publicitaires et effectuer les démarches néces saires à la réalisation du contenu promotionnel de ses éditions, au nom du magazine.

- Le montant de la commission sur une prestation signée et reglée par l’annonceur s’élève à : 20% du montant HT.

- Le reglèment de la commission s’effectuera après paiement de l’annonceur et à réception de la facture CPE. Editorial

Paris, le 15 Janvier 2018
magazine, le 1er trimestriel papier
à la
Michael Kamdem Directeur de publication
congolais et sénégalais.

Ils ont contribué à ce numéro (1)

Anjali

Magalie Swelly Beauty Artist

Expertise en Image et Communication au Service de l’Élégance

Racines : RD Congo

Magalie Swelly, consultante en image et communication renommée, incarne l’élégance et le raffinement à travers son agence Magswelly, basée à Paris et à Kinshasa. Avec une passion pour la mode et une expertise pointue dans le domaine, Magalie conseille et guide ses clients pour sublimer leur image et communiquer efficacement leur style unique. Collaboratrice depuis sept ans du ROOTS Magazine , Magalie Swelly intervient dans le stylisme et la direction artistique des éditoriaux, apportant sa touche distinctive à chaque projet. En parallèle, elle rédige des articles de mode, partageant son savoir-faire et ses conseils avisés avec nos lecteurs en quête d’inspiration.

lnstagram : @magswellyagency

Audran Sarzier

Directeur Artistique, Photographe et Réalisateur

Racines : France

Après avoir fait ses armes dans la publicité en tant que Directeur Artistique (notamment chez TBWA), Audran devient photographe et réalisateur. Il sublime alors l’image de nombreux artistes musicaux (Rihanna, Offset, Niska, Tayc, Dadju, 4Keus…) et influenceurs reconnus (Just Riadh, Salif, lbra TV…).

Il capture les meilleurs moments lors d’événements prestigieux (Global Gift Gala parrainé par Eva Longoria, défilés Dior), réalise des clips créatifs (Youssoupha, Jok’Air, Ferré Gola…) et des spots publicitaires originaux (SFR, Crédit Agricole…).

Il a également ouvert son studio photo “Stellar Studio” et créé sa plateforme musicale sur YouTube “RECSOUND”. lnstagram : @audransarzier

Coiffeuse, Maquilleuse et Esthéticienne

Racines : Guinée

J’ai décidé de faire de ma passion mon métier : sublimer les femmes le temps d’une soirée, d’un évent, du plus beau jour de leur vie ou tout simplement sur un tournage. Je suis make-up artist et également spécialisée en coiffure et esthétique (CAP coiffure, esthétique option massage et soin du corps). J’ai suivi une formation à l’atelier international du maquillage à Paris 11ème, en 2014, qui m’a permis de monter en compétences sur les techniques de maquillage et coiffure chez plusieurs marques prestigieuses, avant d’ouvrir mon propre showroom (sur rendez-vous) en 2024, au :

5 rue Gaston Carré 93300 Aubervilliers. lnstagram : @anjalibeautyartist & @anjalihairstudio

Disponible en ligne : www.rootsmagazine.fr - Sur Facebook : Roots magazine - Sur Instagram : @rootsmagazine

Rédaction : redaction@rootsmagazine.fr - Publicité / recrutement : direction@rootsmgazine.fr - Casting : casting@rootsmagazine.fr

Faites la promotion de votre activité ou marque dans ROOTS : +33.7.68.40.93.11

Directeur de publication : Michael Kamdem - Rédaction : Gabriel Taboue / Cécilia Manzambi / Yememca / Marie-Marthe Kema-Kema...

Photographie: Audran Sarzier / Lexon / Wil Zaid / 74Pixel / Stephane Bossart / J’aime l’image

Direction artistique, Stylisme : Tracy Joy / Magalie Swelly / Parole Paris / Hyro Agency / Mrs Grace Maquillage : Anjali Beauty Artist / Maryse Kanarellis

Coiffure : Ezinris Coiffure / Rehma Grace Studio / Anjali Hair Studio Diffusion papier : Île-de-France // 30 000 exemplaires

Lieux : Ambassades africaines à Paris, restaurants africains à Paris, grands hôtels, instituts de beauté et salons afros, concept stores, boutiques de vêtements, défilés, évènements et concerts...

La liste détaillée sur www.rootsmagazine.fr - Périodicité : Semestrielle

Impression : Espagne - Toute ou partielle reproduction du magazine sans autorisation expresse de l’éditeur est interdite.

Alexandre Cozy

Photographe

Racines : Cap-Vert

Alexandre Cozy, alias Lexon, photographe de Sarcelles, a commencé la photographie il y a deux ans.

Son travail est caractérisé par un style minimaliste et esthétique. Il aime mettre en avant ses modèles en jouant avec les couleurs et les ombres.

Son approche sobre et élégante crée des images épurées et visuellement attrayantes. lnstagram : @lexon_jazz

Ils ont contribué à ce numéro (2)

Jimmy Libam

Réalisateur, Vidéaste

Racines : Cameroun Réalisateur plus connu sous le pseudonyme « Purple Street » qui a eu pour terrain de jeu l’univers du clip vidéo pendant près d’une dizaine d’années. Il réalise les clips de plusieurs artistes en vogue tels que : Keblack, 4Keus (Tiakola), Alrima, Koffi Olomidé, Franglish et bien d’autres.

Ses réalisations cumulent plus de 300 millions de vues sur YouTube et autant de passages TV sur des chaînes telles que W9, D17, Trace Tv ou Bblack. Le passage au cinéma est la suite logique de ce parcours atypique. lnstagram : @director_purple

Maryse

Kanarellis

Make-up artist

Racines : Centrafrique / RD Congo

Ayant toujours eu un attrait pour l’art, j’ai très rapidement développé un amour pour la peinture.

Des années plus tard, j’ai changé de support et fait du corps, d’un visage mon nouveau support de travail.

Je vous invite à découvrir mon univers qui oscille entre la beauté et la mode.

lnstagram : @tamareese

Disponible en ligne : www.rootsmagazine.fr - Sur Facebook : Roots magazine - Sur Instagram : @rootsmagazine

Rédaction : redaction@rootsmagazine.fr - Publicité / recrutement : direction@rootsmgazine.fr - Casting : casting@rootsmagazine.fr

Faites la promotion de votre activité ou marque dans ROOTS : +33.7.68.40.93.11

Directeur de publication : Michael Kamdem - Rédaction : Gabriel Taboue / Cécilia Manzambi / Yememca / Marie-Marthe Kema-Kema...

Photographie: Audran Sarzier / Lexon / Wil Zaid / 74Pixel / Stephane Bossart / J’aime l’image

Direction artistique, Stylisme : Tracy Joy / Magalie Swelly / Parole Paris / Hyro Agency / Mrs Grace Maquillage : Anjali Beauty Artist / Maryse Kanarellis

Coiffure : Ezinris Coiffure / Rehma Grace Studio / Anjali Hair Studio Diffusion papier : Île-de-France // 30 000 exemplaires

Lieux : Ambassades africaines à Paris, restaurants africains à Paris, grands hôtels, instituts de beauté et salons afros, concept stores, boutiques de vêtements, défilés, évènements et concerts...

La liste détaillée sur www.rootsmagazine.fr - Périodicité : Semestrielle

Impression : Espagne - Toute ou partielle reproduction du magazine sans autorisation expresse de l’éditeur est interdite.

Cocktail

ROOTS #30

Cocktail de lancement de l’édition automne / hiver 2023.

Date : 30/01/2023

Lieu : Galerie Dupon

Photos : Yann Megnane

IG : @rootsmagazine

MAKING OF ROOTS #30

Automne / Hiver 2024

IG : @rootsmagazine

Muriel Atipo
La Chanvré Paris
Aïssa Maïga
Manon Bresch
Dj Anaïs B
Joël Kotho
Salif Gueye
Innoss’B
Stimo
Tony Parker
Manon Bresch
Assa Sylla
Carlos Bilongo
Stéphane Tiki
Wonkpo
Dj Anaïs B
Aïssa Maïga
Tony Parker
Alexis Onestas
Maïwax
Remaid
Chebhair & Salif Gueye
Team Congo

PHOTOGRAPHE

AUDRAN SARZIER

STYLISME

MAGALIE SWELLY

MAQUILLAGE

ANJALI BEAUTY

TONY PARKER
Costume : VESTIAIRE UNIQUE Chemise : FATHER & SON
Total look : IKIJI
Montre : TISSOT
Ensemble : YENTSE Chaussures : GOYA PARIS T-shirt : IKIJI Montre : TISSOT
Ensemble : VESTIAIRE UNIQUE T-shirt : FATHER & SON
Baskets : DIOR
Vases céramiques : VM CRÉATIONS

TONY PARKER DE LÉGENDE DU SPORT... À SERIAL ENTREPRENEUR !

“ Je choisis des secteurs qui me passionnent, comme ça je n’ai pas l’impression d’aller travailler ”

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?

Tony Parker, 42 ans, ancien champion NBA et international français, aujourd’hui entrepreneur.

On ne présente plus la légende du sport que vous êtes. Vous avez entamé le 2e chapitre de votre vie professionnelle en qualité de serial entrepreneur. D’où vous vient cette flamme de l’entrepreneuriat ?

Je pense que j’ai toujours voulu être un bâtisseur. J’aime bâtir, créer, cela vient sans doute de mon poste de meneur de jeu. Un poste où il faut savoir créer, à la fois pour soi mais aussi, et surtout, pour les autres ! Ma vie de businessman est le prolongement de cette optique. Je suis animé par la transmission, je veux redonner à la nouvelle génération. J’essaye, à travers mes passions, d’avoir un impact sur la société. C’est quelque chose que j’ai toujours eu en moi. J’ai d’ailleurs commencé très jeune, en investissement à seulement 26 ans dans le capital de l’ASVEL (club français de basket-ball situé à Villeurbanne).

Pouvez-vous nous détailler l’éventail des projets sur lesquels vous vous êtes positionnés ?

Le groupe, qui s’appelle Infinity Nine Group, est basé sur mes passions. Il est composé de plusieurs branches : Sport, Éducation, Art de vivre et Technologie. À travers ces différentes activités, j’ai cette envie de redonner à la nouvelle génération et transmettre mon expérience.

Quels sont vos critères d’investissement ?

Je choisis principalement des secteurs que j’affectionne personnellement, comme ça je n’ai pas l’impression d’aller travailler. J’ai eu la chance de glaner des succès incroyables avec le basketball et de très bien gagner ma vie. Maintenant, je veux pouvoir faire les choses en grand et structurer de beaux projets grâce à ces revenus engrangés durant ma carrière.

Nous avons réalisé le shooting de cette cover à l’hippodrome de Longchamp. Racontez-nous votre aventure dans les sports équestres... Cet univers a toujours été présent dans ma vie. J’ai grandi en Normandie, j’ai été habitué à voir des haras partout. À 19 ans, j’ai été drafté par les San Antonio Spurs, un club localisé en plein Texas. Là-bas, il y a des ranchs partout ! Les chevaux ont donc toujours été présents dans ma vie. Mes enfants montent à cheval, je les ai initiés très tôt, c’est une passion que nous avons en commun. Je me suis toujours dit que j’allais investir dans ce secteur, j’attendais juste ma retraite sportive. Et du coup, il y a 4 ans, j’ai décidé d’investir dans les chevaux. J’avais tout un programme que j’ai rédigé et présenté aux différents grands acteurs du milieu. C’est comme cela qu’est né Infinity Nine Horse. Un projet qui repose sur trois piliers essentiels : les courses de galop, l’élevage et la formation. Après cela, il y a eu l’acquisition du haras, avec l’achat du domaine de Quétieville, dans la commune de Belle-Vie-en-Auge (Calvados). Enfin, j’ai pris une loge à l’hippodrome de Longchamp, car il était important pour moi d’être installé à l’endroit où se déroule les plus grandes courses au monde. C’est donc un plaisir de vous accueillir, ici, pour la cover de ROOTS magazine.

“ Si tu confies ton rêve à quelqu’un, et qu’il ne se moque pas de toi, c’est que tu ne rêves pas assez grand ! ”

Le vin, également, avec votre marque Château Saint-Laurent. Un nom ô combien prestigieux. Là encore, quelles sont vos perspectives en vous inscrivant dans le domaine viticole ?

J’ai eu la chance d’avoir un associé incroyable qui s’appelle Michel Reybier. Cela faisait longtemps que je voulais investir dans le vin. C’est un marché très dur à pénétrer car la plupart des grandes maisons rachètent tout. Il y a donc très peu de bonnes opportunités. Mr Reybier m’a donné la possibilité d’être à ses côtés et, pour l’instant, l’aventure est incroyable. En 2021, j’ai fait l’acquisition du château Noël Saint-Laurent, à l’est d’Avignon, où nous produisons du vin rouge et du rosé.

De nombreux sportifs se sont plaints de la mauvaise gestion de leur après-carrière. Vous sentez-vous d’être un role model pour ces jeunes ou futurs retraités ?

J’ai toujours été ouvert à parler aux athlètes s’ils ont besoin de conseils. C’est d’ailleurs ce que l’on fait avec NorthRock, aux Etats-Unis. Nous accompagnons les athlètes pour gérer leur fortune. Ces dernières années, beaucoup de choses se sont passées dans le monde du sport. À mon échelle, j’ai voulu apporter ma pierre à l’édifice en proposant ce volet conseil au plus grand nombre. L’argent est toujours un sujet sensible mais il est important qu’on se parle entre nous, qu’on se partage nos expériences.

Bien qu’étant une icône française, vous êtes empreint de la culture américaine. Que représente pour vous l’expression « Black Excellence », est-ce un mythe ou une réalité ?

C’est une réalité, surtout aux Etats-Unis ! Là-bas, cette expression est très présente et se matérialise concrètement, dans de nombreux secteurs. Étant métisse, j’ai toujours eu à cœur de puiser dans le meilleur des deux mondes. Deux mondes qui peuvent s’apporter et être complémentaires.

Si vous aviez un seul conseil pour un de nos lecteurs qui souhaiterait s’engager dans la voie de l’entreprenariat ?

Rêvez en grand ! Je l’ai dit, à plusieurs reprises, lors de précédentes interviews : « Si tu confies ton rêve à quelqu’un, et qu’il ne se moque pas de toi, c’est que tu ne rêves pas assez grand ! »

Si je vous dis le mot « Roots », quelle est la 1ère image qui vous vient à l’esprit ?

Je pense à mes parents, mes racines, d’où je viens. Je suis né en Belgique, j’ai grandi en France, mon père est Afro-Américain et ma mère Hollandaise. En somme, je viens d’un peu partout. Je suis la parfaite incarnation du métissage et d’un cocktail explosif. J’ai plusieurs racines et j’essaye de prendre le meilleur de chaque monde pour faire au mieux, avec les opportunités que la vie m’a offertes.

Ensemble : VESTIAIRE UNIQUE T-shirt : FATHER & SON
Baskets : DIOR Vases céramiques : VM CRÉATIONS

Corinne Amori Brunet

MADAME L’AMBASSADEUR !

“ Notre vision est claire : un Bénin innovant, économiquement dynamique et culturellement puissant. ”

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?

Je suis Corinne Amori Brunet, Ambassadrice de la République du Bénin en France depuis août 2023. Née à Abidjan en 1984, j’ai l’honneur d’être la première femme et la plus jeune à occuper ce poste. Cette fonction est une véritable mission - celle de servir mon pays dans toute sa diversité et son ambition. Etre diplomate demande de faire preuve d’abnégation, de dévouement et surtout de valoriser tout ce qui contribue au rayonnement de notre cher Bénin à l’international - économie, industries culturelles et créatives, innovations et technologie etc.

Dans un monde où l’Afrique émerge et s’affirme de plus en plus, quelle est la place que souhaite occuper le Bénin ?

Comme le dit le Président Patrice Talon :« Nous devons construire un Bénin résolument tourné vers l’avenir et fier de son patrimoine ». Le Bénin n’est pas en émergence, mais se révèle être un véritable laboratoire de la transformation du continent.

Notre vision est claire : un Bénin innovant, économiquement dynamique et culturellement puissant. Nous œuvrons pour que le pays devienne un hub d’investissements dans des secteurs stratégiques comme la transformation des productions agricoles, le textile, le numérique, la santé et la culture…

Ce rayonnement passe par l’articulation de partenariats robustes et équilibrés avec des acteurs internationaux car le Bénin veut non seulement être un contributeur, mais également un modèle de développement durable pour l’ensemble du continent.

Quelle est votre lettre de mission à destination de la diaspora ?

La diaspora béninoise est un formidable vecteur de rayonnement. Chaque Béninois vivant à l’étranger est un ambassadeur de notre culture et du potentiel de notre nation, porteur d’un pouvoir de transformation. Mon objectif est de créer une dynamique de réengagement avec nos talents à l’étranger, de renforcer les liens culturels et sociaux et de favoriser des investissements économiques. J’ai à cœur d’ouvrir les portes de notre ambassade à tous ceux qui œuvrent en ce sens.

Ma mission vis à vis de notre diaspora, c’est convenir d’un meilleur accueil en améliorant les services consulaires. C’est la valorisation de nos talents, nous les avons vu à l’œuvre lors des Jeux Olympiques de Paris, et nous le verrons à nouveau lors du sommet de la francophonie.

Le potentiel de notre diaspora est immense, et ensemble, nous avons les moyens de bâtir un Bénin plus prospère, inclusif et résolument tourné vers l’avenir.

Comment se manifeste la volonté de rayonnement du Bénin, notamment à travers les arts et la culture ?

Le Bénin, berceau de trésors culturels, reprend sa place sur la scène internationale en valorisant son patrimoine. Avec des projets phares comme le Musée des arts contemporains de Cotonou, le Musée international du Vodun à Porto-Novo ou encore le Musée international de la mémoire et de l’esclavage, nous réaffirmons notre héritage culturel et artistique. Notre pays a résolument misé sur les industries culturelles et créatives. L’inauguration de notre premier pavillon à la Biennale de Venise et l’exposition itinérante « Révélation !

Art Contemporain du Bénin » qui ouvre à la Conciergerie de Paris le 4 octobre prochain, illustrent notre volonté de conjuguer notre histoire avec une scène artistique contemporaine en plein essor.

Aujourd’hui, nous reprenons la place qui nous revient sur la scène internationale.

Ce rayonnement culturel est aussi un levier économique important, avec la promotion du “Made in Benin” et du tourisme, un tourisme qui se veut aussi mémoriel.

La culture produit non seulement des richesses et des opportunités d’emploi, mais elle joue également un rôle central dans la construction de l’identité et de la citoyenneté.

Le Bénin s’est engagé dans la voie de la restitution de son patrimoine culturel présent à l’étranger, notamment en France. Jouez-vous un rôle dans ce processus et quelles sont les avancées ?

Absolument. La restitution de notre patrimoine est au cœur de notre diplomatie culturelle. Nous ne souhaitons pas simplement récupérer des objets, mais inscrire ces trésors dans une dynamique de développement économique et éducatif. Des restitutions ont déjà eu lieu, et nous continuons à travailler pour que l’histoire du Bénin soit reconnue et partagée. Parallèlement, il faut que toute l’industrie culturelle africaine et afrodescendente se développe. Dans le cinéma par exemple, qu’il y ait des dizaines de films comme Ni Chaîne, ni Maître en salle actuellement et réalisé par le Franco-béninois Simon Moutaïrou avec Ibrahima Mbaye Tchie, Camille Cottin, ou le documentaire Dahomey de Matti Diop. Nous avons besoin d’un cinéma africain et plus largement d’une création audiovisuelle qui racontent nos histoires et mettent en image notre présent.

“ En tant que femmes africaines, nous portons en nous une puissance immense, celle de la résilience, de la créativité et du leadership. ”

Le mantra de ROOTS est “Black Excellence”. Que cela représente-t-il pour vous et en quoi cela peut-il s’appliquer à l’échelle du Bénin ?

Cela incarne l’audace de dépasser les limites, de réinventer l’avenir, et de faire preuve de résilience face aux défis. C’est un état d’esprit, celui de l’innovation et du leadership éclairé incarné par le Président Patrice Talon. Pour notre pays, cela signifie de continuer à se hisser parmi les leaders africains à travers la valorisation de nos ressources humaines et culturelles, tout en inspirant les générations futures. Nous avons tout ce qu’il faut pour briller, et la “Black Excellence” est une boussole qui nous guide dans la quête de cet objectif.

Vous êtes une incarnation de l’empowerment afro féminin. Quel est votre message à destination des femmes ?

Mon message aux femmes est simple : osez ! Osez prendre des risques, et surtout, osez croire en votre potentiel. En tant que femmes africaines, nous portons en nous une puissance immense, celle de la résilience, de la créativité et du leadership. Nous avons notre place dans chaque secteur, chaque projet, et chaque poste de responsabilité. Avec du travail, de la détermination et une vision claire, nous pouvons atteindre des sommets. J’invite toutes les femmes à se soutenir, à s’inspirer les unes des autres et à ne jamais douter de leur capacité à impacter le monde.

Si je vous dis le mot “Roots”, quelle est la 1ère image qui vous vient à l’esprit ?

Je pense à la mangrove et ses racines, qui sont capables de constamment se réadapter. Je pense au Tillandsia, une plante qu’on appelle “fille de l’air”, car elle peut pousser dans les arbres, parmi les rochers, dans les forêts vierges, les parois de rocheuses ou même sur les cactus. Toutes deux possèdent une multiplicité de racines à l’image de la richesse de nos cultures africaines - capables de se développer partout dans le monde.

Nos racines nous rappellent notre héritage, que nous devons célébrer et promouvoir, que ce soit au Bénin ou ailleurs. C’est une source de fierté qui nourrit ma vision et mon engagement quotidien pour le Bénin et le continent africain.

“ La restitution de notre patrimoine est au cœur de notre diplomatie culturelle. ”

AÏSSA MAÏGA PHOTOGRAPHE

ALEXANDRE COZY

DIRECTION ARTISTIQUE

TRACY JOY ASSISTANTES

IMANE EL ALLOUCHI

JADE EL MKELLEB MAQUILLAGE

ANJALI BEAUTY COIFFURE

REHMA GRACE STUDIO

Robe : IMANE AYISSI Bijoux : RMAgrace & ZAG BIJOUX
Manteau : KROSKEL Chaussures : CAREL Bijoux : RMAgrace & NAËL
Robe : CHARLES MARGAUX PARIS Bijoux : ZAG BIJOUX
Manteau : VIVIENNA LORIKEET Chapeau : SLIMI STUDIO
Bijoux : RMAgrace & NAËL

automne-hiver 24/25

Tendances Femme Alerte Rouge

Le rouge, encore et toujours. Cet automne/hiver encore, il reste un incontournable, observé avec force sur les podiums des plus grandes marques. En total look chez Louis Vuitton, Rhude, Ferragamo, Jil Sander, Isabel Marant, Loewe, Botter...

Impossible de passer à côté. Voici un shopping selector de quelques mignognneries au rouge incandescent.

1. Veste iconique vinyle COURRÈGES
Blouse à manches
Loewe Rhude Botter
Louis Vuitton

CONCEPT STORE

Showcasing luxury african brands to the World !

69 Rue Danton, 92300 Levallois-Perret

Tracy Joy Kitenge
Stylisme sur Merveille lors des Flammes 2024
Stylisme sur Innoss’B pour ROOTS magazine
Stylisme sur Ronisia pour Nylon

TRACY JOY DIRECTRICE ARTISTIQUE

MULTI-CASQUETTES

Contrôle d’identité s’il vous plaît ?

Kitenge Tracy Joy, Congolaise de la RDC, 33 ans.

Consultante en image et communication, directrice artistique, styliste et fondatrice de Double K Agency

La mode, une vocation de toujours ?

Totalement, je suis une vraie passionnée de mode depuis petite. Je passais mon temps à regarder Fashion TV, les émissions de concours de mannequins ou encore les aventures de Giliana Rancic. Je suis aussi une fan du « Diable s’habille en Prada » et du documentaire sur Anna Wintour « The September issue ». Je voulais d’abord être journaliste de mode et, de fil en aiguille, ma destinée m’a permis d’embrasser d’autres métiers, d’élargir mon domaine d’activité et diversifier mes compétences pour devenir un vrai profil 360 tant dans l’image, le marketing, les médias, la mode, le sport et l’entertainment.

Je crée des storytellings dans le but de propulser et de positionner des talents ou des marques et de les ancrer dans leur secteur d’activité afin qu’ils puissent être reconnus par leurs paires et qu’ils fédèrent une communauté engagée.

En fonction du besoin du client que j’ai en face de moi, j’imagine les processus de transformation dans ma tête et je m’applique à faire en sorte que cela corresponde aux attentes souhaitées. La créativité est le fondement de toutes mes compétences.

Citez-nous 3 moments ou personnalités mémorables depuis le début de votre carrière et pourquoi ?

Khaby Lame ou l’une des personnalités les plus humbles avec laquelle j’ai collaboré. Un vrai plaisir !

Ronisia, car c’est mon bébé d’1m80 (rires) et que nous avons écrit une belle histoire professionnelle mais aussi personnelle durant nos années de collaborations.

La finale Impulstar de 2023 car c’est une aventure humaine, qui va bien au-delà d’un simple tournoi de football. En 2023, nous avons encore marqué l’histoire en inaugurant l’Adidas Arena et en réalisant une expérience sportive immersive transgénérationnelle.

Si vous aviez 1 conseil mode à suivre cet hiver ?

La mode étant un éternel recommencement, cet hiver je vous conseille de ressortir vos fourrures (à condition qu’elles soient fausses ! ). Qu’elle soit courte ou longue, imprimée ou de couleur unie, la fourrure donne une allure à n’importe quel look tout en nous gardant au chaud !

Comment décririez-vous votre univers mode ?

Avez-vous une signature, une touche particulière ou vous adaptez-vous aux besoins de vos clients ?

Avoir une signature, c’est s’enfermer dans un univers qui n’évolue pas, selon moi. Je préfère m’adapter car j’ai différentes typologies de clients et j’aime rester créative sans me conformer à un style précis parce qu’à la longue ça devient ennuyant.

Quel est pour vous le “fashion faux-pas” absolu ?

Je ne supporte plus les jeans skinny, ça m’insupporte.

Quels sont vos projets à court terme ?

L’expansion de mon agence de l’autre côté de la Manche, c’est déjà en court et j’en suis plutôt fière.

Le développement de mon service de personal shopping ainsi que de mon association afin d’apporter du soutien aux mamans aidantes d’enfants autistes.

Originaire de la RDC, que cela représente-t-il ?

« RDC eloko ya makasi, ne jamais trahir le Congo ! » Je dis souvent que si je n’étais pas Congolaise ma vie serait tellement nulle (rires). Comme on dit chez nous « botama congolais o mona makambu », je pense qu’il y a ce lien intrinsèque entre mes racines et origines congolaises, ma créativité et mon amour pour la mode et l’entertainment. Nous sommes un peuple de showmen, avec des idées à la seconde peu importe le contexte. La créativité, la joie et la bonne humeur font partie de nous. Je suis fière de mon peuple et mon pays.

Si je vous dis le mot « Roots », cela vous évoque quoi ?

Un portrait de famille regroupant 3 générations.

Cette famille, c’est la mienne.

Mes racines, ma base, ma fondation et mon héritage.

Tendances Femme

automne-hiver 24/25

all Cape err’thing !!!

L’hiver peut être sombre et froid, mais cela ne signifie pas que votre garde-robe doit emboîter le pas. Et cette saison, il n’y a pas de meilleure tendance pour avoir l’air frais et chic que la cape. Des trenchs ajustés aux plaids raffinés en passant par des silhouettes plus volumineuses ou version crop, les capes sont les vêtements d’extérieur incontournables de l’automne, de Milan à Paris. Une chose est sûre, vous aurez l’embarras du choix.

Dior
Fendi
Bottega Veneta Balmain
Rabanne
Carolina Herrera Chloé

Tendances Femme

automne-hiver 24/25

Léopard

Motif iconique des saisons hivernales, le léopard se déploie hors du Zaïre pour innonder les collections automne/hiver 24/25 des géants de la mode. Arboré dans un style classique façon Dior, virevoletant façon Zimmermann ou sur de la fausse fourrure façon Rabanne ou Balenciaga, tout sera permis. Ci-dessous, un must-have de pièces aux motifs animaliers :

1. Blazer GOLDEN GOOSE 715 € - 2. Blazer croisé DOLCE & GABBANA 2950 € - 3. Body DOLCE & GABBANA
Mocassins GIANVITO ROSSI
1. Balenciaga
2. Rabanne
3. Zimmermann
4. Dior

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?

Kélida, 28 ans. Travail à temps partiel en entreprise et, en parallèle, je consacre du temps à ma marque de vêtement Kæmyless.

La mode, une vocation de toujours ?

Passionnée de mode depuis l’enfance, le stylisme, l’esthétisme et l’art m’ont toujours fascinée et me remplissent d’ondes positives.

J’ai été dans une école d’art, MJM GRAPHIC DESIGN à Rennes, après l’obtention de mon BTS. J’ai rapidement déposé ma marque de vêtement, il y a presque 10 ans de cela.

Décrivez-nous l’ADN de votre marque...

Ma marque a évolué au fil des années, comme ma personnalité et mon identité de femme noire. Après avoir ouvert mon esprit sur différents horizons, gagné en expérience, ma marque a plusieurs “étiquettes”. J’aime les couleurs douces, discrètes, comme les couleurs tape-à-l’œil. Je crée principalement des vêtements pour femmes, des robes. Peut-être parce que je suis une femme et la femme dans sa globalité m’inspire. Mais j’éprouve autant de plaisir à créer pour l’homme, des accessoires, customiser, redonner vie à un vêtement…

Ce qui compte pour moi en tant que créatrice est que la personne se sente bien et gagne en confiance lorsqu’elle porte mes créations.

Les vêtements, la mode en général, peuvent être une aide pour s’aimer.

Quelles sont vos sources d’inspiration ?

Je puise mon inspiration dans ce qui me fait vibrer chaque jour, la musique. Je laisse exprimer mon état d’âme à travers mes créations.

J’ai beaucoup d’admiration pour les marques Courrèges, Balmain, Yves-Saint-Laurent et Stella Jean.

Dans la musique, je suis une fan incontestée des chanteuses caribéennes, afro et afro-américaines, plus particulièrement Beyoncé.

La femme m’inspire. En regardant une série ou un film, je regarde les détails des vêtements, et si quelque chose me captive, je m’en inspire. Par exemple, je me suis inspirée pour un manteau de l’actrice qui joue Olivia Pope dans Scandal.

Quelle est votre gamme de prix ?

Je n’ai pas de réponse précise car cela peut varier d’une création à l’autre, je tente d’avoir un prix correct qui correspond au temps et à la qualité de mon travail.

Photo : Stéphane Bossart

FONDATRICE DE KÆMYLË•§

Quels sont vos prochains défis ?

Je crée seule, ce qui fait que je n’ai que des pièces uniques. J’aimerais à l’avenir m’associer avec un atelier de couture pour lancer des séries. J’aimerais collaborer avec différents professionnels dans le monde de l’art. La mode pour enfant commence à m’intéresser… J’aimerais pouvoir vivre de ma passion, avoir mon propre atelier, comme je dis souvent : step by step, patience et persévérance.

Comment faire pour se procurer vos créations ?

Actuellement, je suis en train de revoir ma manière de mettre en valeur mes créations. Avec l’ère du digital, internet peut prendre énormément de place dans la vie d’un être humain.

Je compte créer du contenu pour présenter ma marque de vêtement, sur YouTube, TikTok, Instagram, Facebook Je vais recréer un site internet prochainement.

Originaire de Haïti, que cela représente-t-il ?

Je suis Haïtienne. Ayant été adoptée et élevée en France, j’ai peu de connaissance sur mes origines. Depuis au moins 3 ans, je m’y plonge en profondeur et me connecte petit à petit à mon ADN. Il se peut, par la suite, que cela influence positivement mes prochaines créations et dans ma vie de femme.

Si je vous dis le mot « Roots », quelle est la 1ère image qui vous vient à l’esprit ?

Roots, je l’assimile à des paysages (forêts, désert, océan, île). Ce mot dégage de la force. De la dureté sans souffrance, du solide. Il peut correspondre à une large panel de couleurs et de sujets (vêtements, maquillage, accessoires, technologie, photographie, voyage excursion…).

VITHA MANGUE

FONDATRICE

DE VM CRÉATIONS

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?

Vitha Mangue, trentenaire, Mozambicaine née en France et actuellement reconvertie dans la création de pièces en céramique modernes aux inspirations africaines, sous la marque VM Créations

Décoration, accessoirisation… Une passion de toujours ?

Passion de toujours, absolument pas. J’ai découvert l’argile pendant le confinement, après la naissance de ma fille et, très vite, je suis devenue accroc. J’ai toujours été assez manuelle et créative, donc j’ai trouvé dans la terre une expérience complète me permettant littéralement une reconnexion avec la terre. C’est aussi extrêmement satisfaisant de donner forme à un objet du début à la fin, et c’est une activité très apaisante - idéale en période de pandémie (rires).

Dès le premier semestre de mon activité, j’ai été invitée à exposer mes pièces lors d’un petit festival en France et c’est après cette expérience gratifiante que je me suis décidée à aller plus loin dans cette aventure. Je me suis donc formée à la céramique en atelier et, aujourd’hui, je crée et propose des pièces que j’aurais aimées trouver et avoir chez moi.

Quel est l’éventail des produits que vous proposez ?

Je travaille à la fois l’argile auto-durcissante et la céramique, qui est de l’argile cuite. Avec l’argile auto-durcissante, je crée des pièces qui ne sont pas destinées à l’alimentaire mais idéales comme pièces de décoration : des décorations murales, des soliflores, les porteencens, ou des coupelles par exemple. Avec la céramique, je crée des pièces pour les moments du quotidien comme des tasses, des assiettes, des vases ou des sets à apéro. Je fais aussi des statues où je mélange du wax, par exemple. Mais je crée aussi des boucles d’oreilles et des galets anti-stress (« worry stones »).

Comment décririez-vous l’ADN de VM Créations ?

Depuis toujours, mes créations se sont inspirées de la nature (la terre), la femme (la mère) et le continent africain: «la Terre Mère». VM Créations, ce sont des pièces uniques qui servent de relais vers les racines africaines, donnant la contemporanéité aux diverses traditions. Toutes les pièces sont modelées à la main avec amour et dévouement, et offrent un précieux lien avec l’héritage et l’histoire du continent africain. Ce sont des objets qui renforcent ou éveillent un sentiment profond d‘appartenance et de bien-être.

D’où puisez-vous votre inspiration ?

L’art, la nature et les voyages m’inspirent. Pour imaginer une pièce, je vais d’abord puiser dans des formes qui me parlent et dans mes propres représentations des cultures africaines. Mais je fais aussi un travail de recherche sur la symbolique des choses et notamment

sur les sculptures et masques africains qui évoquent la féminité, la spiritualité ou la protection. Je pense notamment aux sculptures Sheitani, dans la culture makonde du Mozambique, qui sont des représentations du diable et qui permettent, à ceux qui les possèdent, d’affronter chaques jours leurs peurs pour aller de l’avant.

On note une présence récurrente de bogolan... Bogolan signifie « issu de la terre ». C’est donc naturel pour moi de l’utiliser dans mes créations en argile. C’est aussi le symbole africain par excellence dans les consciences collectives. C’est sûrement ma passion et mes années de recherches sur la mode africaine qui ont pris le dessus dans mon processus créatif. En parallèle, j’utilise les symboles adinkra qui sont beaucoup moins populaires en France, et que je veux aussi faire connaitre car c’est une forme d’écriture du peuple Akan (Afrique de l’Ouest) datant du XVIIIe siècle et notamment utilisée aussi dans les poteries anciennes.

Quelle est votre gamme de prix ?

Ma fourchette de prix est très large, car je propose plusieurs catégories de produits. Les tarifs peuvent aller d’une dizaine d’euros pour les Worry Stones par exemple, à plus d’une centaine d’euros pour les grosses pièces comme des vases ou statues. Aujourd’hui, je réponds essentiellement à des commandes personnelles. Donc le prix varie aussi en fonction du projet demandé. Toutes mes créations sont faites sans tour, ni moule et sont entièrement modelées à la main. C’est ce qui les rend inévitablement uniques, parfaitement imparfaites, mais surtout cela rend le processus de création encore plus long. Je ne suis pas une machine (rires)...

Originaire du Mozambique, que cela représente-t-il ?

Le Mozambique ce sont mes origines, ma famille, une grosse partie de mon éducation ! En tant que personne de la diaspora mozambicaine en France, je sais que je suis minoritaire (on compte environ 300 Mozambicains dans tout le pays), donc je suis encore plus animée par cette envie de partager mes origines, ma culture, et promouvoir mon pays le plus possible. Je l’ai fait dans la sphère professionnelle, je le fais dans la sphère associative et vais clairement continuer de le faire dans cette étape de ma vie à travers la céramique.

Si je vous dis le mot « Roots », cela vous évoque quoi ?

Pour moi, les racines sont l’origine de tout et de tous. Marcus Garvey disait «Un peuple qui ne connaît pas son passé, ses origines et sa culture ressemble à un arbre sans racine.»

Nouvelle collection

Couture by Feli

DOY FASHION SHOW COUTURE – Édition juin- 2024 – BOSCOLO HOTEL LYON, France

fondatrice

Felicious est une marque au positionnement haut de gamme qui offre un confort et un style recherché, cela grâce à des matériaux et des confections uniques et de qualité. Chaque pièce est minutieusement créée à la main par la créatrice Felicia KANDE, et une attention toute particulière est donnée aux détails et à la qualité des matériaux utilisés. La collection est inspirée par le monde naturel, d’un artiste nommé Rob Kesseler. On y découvre une série d’images de plantes, feuilles, graines, qu’il a pu photographier à la microscopie, toutes différentes les unes des autres et qui montre la beauté infinie du petit monde via les formes, les couleurs, richesses, textures et matières. Fascinée par l’idée de ces êtres minuscules qui sont si proches de notre peau et par le fait que nous savons si peu sur eux. C’est ce qui l’a amenée à concevoir une collection moderne et artisanale, afin de recréer ces êtres minuscules sous forme de textiles. Une collection haute en couleurs telles que l’orange, le rose faisant référence aux fleurs et pour éclairer et donner de l’harmonie à la collection, mais aussi le doré pour apporter une touche d’élégance. Ainsi, la collection se présente par des robes de soirées. Chaque pièce à été réalisée via des techniques traditionnelles et artisanales faites main comme le plissage, le smock, la broderie et le mélange de tissus (mousseline de soie, tulle, coton) afin d’apporter une touche plus remarquable. La collection se concentre sur une femme remplie de multifacettes, une femme sans frontière.

ASSA SYLLA

PHOTOGRAPHE

BRICE COMLAN

DIRECTION ARTISTIQUE

TRACY JOY

ASSISTANTES

JADE EL MKELLEB

AURÉLIE MACY

MAQUILLAGE & COIFFURE

MARYSE KANARELLIS

Jeans : & OTHER STORIES Chemise : PADT Talons : SANDRO Bijoux : NAËL // THE ACCESSORIZE CORNER (chez Maison Ezinris)
Top & Robe : LES GARÇONS PLEURENT (chez F141) Bijoux : NAËL
Costume : AUX CORPS ANONYMES (chez F141) Top : MAJE
Pantalon : MANGO
Talons : MINELLI
Bijoux : NAËL
Kimono : TYCHOU CRÉATION Coussins : CHB DÉCO
Bijoux : THE ACCESSORIZE CORNER (chez Maison Ezinris)
Robe : WAXFEEL CREATIVE (chez Maison Ezinris) Bijoux : NAËL // THE ACCESSORIZE CORNER (chez Maison Ezinris)

TYCHOU CRÉATION KIMONO & LOUNGE WEAR

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?

Je m’appelle Aïcha D., j’ai 40 ans, je suis d’origine Malienne. Je suis la créatrice de la marque LES CRÉATIONS TYCHOU

Quelle est la genèse de la marque et pourquoi ce nom ?

Tychou est une marque de prêt-à-porter féminin, née à la suite d’une mauvaise expérience chez un couturier Bamakois lors d’un séjour au Mali, en décembre 2019. En l’observant finir le travail précipitamment, avec des finitions peu soigneuses voire inexistantes, la déception était immense. C’est alors que mon mantra favori a de nouveau fait surface : « On n’est jamais mieux servi que par soi-même ». Je rentrais à Paris le soir-même et, pendant les 5H30 de vol, l’idée a fait son chemin. Tout est parti de là.

Une semaine après mon retour, j’ai donc investi dans une machine à coudre. Me voilà sur YouTube à visionner des heures de tutos pour la prise en main de la machine et la réalisation de mes premières petites cousettes. Forte de ce premier exploit, j’ai donc pris la décision de suivre des cours de couture à domicile. Au fil des semaines, mes progrès m’ont confortée dans l’idée que j’étais moi-même capable de coudre. Concernant le nom TYCHOU, c’est un surnom datant du collège à la suite d’une anecdote avec une professeure d’anglais. C’est ainsi devenu mon deuxième prénom que j’affectionne du fait de la connotation féminine et mignonne.

Quel est l’ADN de la marque, qui ciblez-vous ?

Aujourd’hui, je suis aux prémices de mon aventure entrepreneuriale, et je dirais que ma marque est en construction. Par conséquent, je ne pense pas être en mesure de parler d’ADN à ce stade-là. Cependant, Les Créations Tychou est une marque qui se veut élégante. C’est l’image que je souhaite véhiculer à travers chacune de mes créations. Mes créations s’adressent à toutes les femmes en quête de confort et d’élégance vestimentaire, car le kimono (pièce maîtresse de mes créations), est à mon sens un indispensable du dressing féminin. Les occasions de le porter ne manquent pas, que ce soit au quotidien ou en vacances, il peut également être un beau cadeau à offrir pour des évènements autour du mariage et de la maternité (fiançailles, EVJF, naissances), à chacun son usage.

Quels sont vos inspirations et processus de création ?

Les Créations Tychou conçoit des pièces de prêt-à-porter féminin, alliant confort et élégance. Dès la sélection des tissus, en passant par la coupe des vêtements jusqu’aux finitions, chaque pièce est soigneusement conçue.

Mes créations se déclinent en deux catégories :

- La première est constituée de pièces uniques réalisées à la main, par mes soins. Ce sont des kimonos originaux, qui vous habillent instantanément. Quelques accessoires et l’élégance opèrera à coup sûr. Dans le futur, j’envisage de présenter ces pièces lors d’un défilé annuel avant le début de la saison estivale.

- La seconde est une gamme loungewear, constituée de pièces amples, fluides et agréables à porter. D’autre part, elles s’accordent aisément avec d’autres pièces de votre garde-robe. Pour cette partie-là, je crée mon prototype et je délègue la production à des collaborateurs pour assurer un minimum de stock. Un site internet est en cours de réalisation afin de faciliter le parcours client depuis ma page Instagram, sur laquelle un lien vers un site web apparaitra prochainement. En attendant sa mise en service, on peut me contacter directement par messagerie privée ou par mail (les informations figurent sur mon compte Instagram). Concernant la tarification, les sets de loungewear varient de 60 à 80 euros selon la composition, et les pièces uniques sont à partir de 80 euros.

Quels sont vos objectifs de développement ?

Actuellement, je suis en formation création d’entreprise, auprès de l’incubateur et porteur de projet “Autour de Mary”. Je me forme, en parallèle, à la couture et à la mode, afin de développer mes compétences, indispensables à la concrétisation de mes visions. À court terme, j’aimerais accroître ma visibilité sur les réseaux sociaux, y faire connaitre ma marque, et créer une communauté autour des hashtags #tychoufamily et #tychouwear. J’aimerais également avoir l’opportunité de présenter des pièces uniques lors d’un défilé annuel au printemps. À long terme, j’aimerais créer une gamme de lingerie et m’expatrier à Bamako en famille, afin d’y vivre mon african dream (si Dieu le veut).

Que représente le Mali pour vous ?

C’est la Terre Mère. C’est le pays qui a vu naître et grandir mes parents avant qu’ils foulent le sol français. Les valeurs éducatives, culturelles et traditionnelles qui m’ont été transmises par mes parents, sont celles du Mali. Ce pays a une place prépondérante dans ma vie, car il a contribué à forger la femme que je suis aujourd’hui.

Si je vous dis « Roots », cela vous évoque quoi ?

Le baobab, cet imposant arbre de l’Afrique de l’Ouest, pour son symbole de force et de résilience.

CHARLOTTE BROU

CRÉATRICE D’ACCESSOIRES TEXTILES

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?

Je m’appelle Charlotte Brou, j’ai 45 ans et je vis en région parisienne. Je travaille dans le marketing et j’aime les voyages. Il y a 3 ans, j’ai fondé ma marque CHB DÉCO. C’est une marque d’accessoires textiles pour la maison et la vie quotidienne.

La décoration et le textile, une passion de toujours ?

La déco est une passion depuis petite. Je feuilletais les magazines de la Redoute, Maison du Monde et d’IKEA. Ensuite, je découpais les images que je collais dans un cahier. J’imaginais mon futur chez moi avec différentes décorations. Je suis également passionnée par la mode. Adolescente, j’aimais regarder les émissions spécialisées sur la mode notamment les fashion weeks. Bien sûr, cette passion est aussi liée au cinéma avec les tapis rouges. Puis, les vieux films français ou américains des années 50 dont j’adore le style New Look. Evidemment, pour une afro-descendante, on pourrait s’attendre à voir des accessoires seulement en wax. J’aime créer des surprises et être là où on ne m’attend pas ! Je crée des accessoires avec des tissus que j’aime en privilégiant les tissus français, oeko tex ou bio. Les couleurs, les drapées, les motifs, tout cela me plaît et m’inspire.

Détaillez-nous l’éventail de la gamme CHB Déco...

Nous proposons des accessoires de maison (des services de table, des housses de coussin, des coussins pour chaise, des rideaux…), des accessoires de beauté (des trousses de maquillage, des pochettes à bijoux, des accessoires pour cheveux, des lingettes démaquillantes…) et puis tous les accessoires de la vie quotidienne et tendance (des sacs, des tote bag, des sac banane…) mais également des accessoires pour les livres. Tout le monde peut y trouver son compte aussi bien les femmes, les hommes que les enfants.

Si vous deviez définir l’ADN de la marque en 3 mots... Chic, sophistiquée et colorée.

Comment organisez-vous votre planning pour créer ?

Je suis toute seule à développer ma marque donc je n’ai plus de week-ends ! De plus, je travaille encore à plein temps dans un emploi salarial. J’utilise donc mes week-ends à bon escient. Le samedi sera consacré à l’achat de la matière et à la mercerie. Ensuite, je prépare et découpe mes pièces selon mes patrons. Le dimanche, tout est prêt pour coudre. Après, le moindre jour off est utile pour créer.

Quel est votre processus de création ?

Je travaille par saison comme une maison de couture.

Pour chaque saison, soit je vois déjà la couleur qui m’inspire –car je fonctionne à la couleur ou à l’ambiance (la ville, la compagne, la météo, mes voyages…). Soit, je puise mes idées dans les magazines de déco ou de DIY. Travaillant dans le centre de Paris, l’art m’inspire énormément comme les galeries d’art, les magasins de mode et, bien sûr, ma plus grande inspiration ce sont les Parisiennes et les Parisiens. Paris a un style unique ! Ensuite, je me fais un moodboard avec des dessins et j’appose les couleurs à côté, puis je mets mes échantillons de tissus pour chaque accessoire. J’aime également travailler avec différentes matières de tissus comme le velours, le coton ou la soie. Je travaille aussi beaucoup à la demande, selon les inspirations de mes clientes et clients.

Quelle est votre gamme de prix ?

Ma gamme de prix va de 20 à 65€. Je souhaite que ma marque soit abordable pour tous les porte-monnaies.

Comment faire pour se procurer vos produits ?

Ils sont vendus en ligne sur mon site www.chbdeco.com et sur Instagram. Je participe aussi à des ventes pop-up, 2 fois par an, à Noël et en début d’été, à Paris et région parisienne.

Quels sont vos projets de développement ?

J’aimerais créer mes propres motifs de textiles et du merchandising comme des goodies. Et qu’à long terme, ma marque soit reconnaissable par tous et bien évidemment monter en gamme, créer des accessoires plus durables dans leur composition comme le similicuir ou le cuir. Et en allant encore plus loin, je dirais ouvrir une boutique.

Originaire de Côte d’Ivoire, cela représente quoi ? En tant qu’afro descendante, cela représente une richesse culturelle dans plusieurs points de vue : dans la prestance, dans l’histoire, dans les valeurs et bien sûr dans le culinaire. La Côte d’Ivoire, c’est aussi la famille. Ma mère est couturière de formation. Elle m’inspire et me conseille…

Si je vous dis « Roots », cela vous évoque quoi ?

La série américaine de mon enfance que nous regardions en famille. Plus tard, j’ai lu le livre d’Alex Haley. Cela m’a pas mal appris sur la résilience. Que rien n’allait être facile et qu’il faudra se battre. Et, dans un deuxième temps, un magazine de prestige qui représente une Afrique moderne et prête à conquérir le monde.

Tendances Femme

automne-hiver 24/25

Bohème

Place à la légèreté et aux silouhettes fluides avec ce retour en force des looks bohème sur les podiums dédiés à l’automnehiver 2024-2025. Que ce soit chez Rabanne, Isabel Marant, JW Anderson, Chloé, Étro et tant d’autres, la tendance est à la cool attitude, un chic revenu tout droit des seventies

1. Rabanne
2. Rabanne
3. Isabel Marant
4. JW Anderson

MANON BRESCH

PHOTOGRAPHE

ALEXANDRE COZY

DIRECTION ARTISTIQUE

TRACY JOY

ASSISTANTES

IMANE EL ALLOUCHI

JADE EL MKELLEB

MAQUILLAGE

MARYSE KANARELLIS COIFFURE

EZINRIS BEAUTY

Robe : JUNGLE SATURNE
Combinaison (sous la robe) : LILI SIDONIO
Accessoire robe : MAISON BOSQUET
Bijoux : NAËL
Robe : VIVIENNA LORIKEET Bijoux : ZAG BIJOUX & NAËL
Tricot : TROIS MOIRES Bijoux : NAËL
Ensemble : PATRICK CHURCH
Chaussures : CAREL
Bijoux : ZAG BIJOUX
Robe : PERSEA Chaussures : CAREL Bijoux : NAËL

CLIFFORD MENSAH

FONDATEUR DE HILDY PARIS

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?

Clifford Mensah, Franco-Togolais. Je suis le fondateur et dirigeant de la maison HILDY PARIS, créatrice de bijoux alliant héritage, engagement et raffinement.

Racontez-nous la genèse d’Hildy Paris... Hildy est plus qu’une histoire, c’est un héritage immatériel qui traverse le temps, se transmettant de génération en génération. C’est une mémoire collective, parfois oubliée, souvent réécrite, que l’on se raconte à nouveau quand le besoin de se souvenir se fait sentir. Mon amour pour cette mémoire vivante, pour ces histoires enfouies dans les racines de nos cultures africaines, m’a poussé à les réécrire, mais cette fois avec des lettres de noblesse. Je veux redonner à nos traditions, à nos récits, la valeur qu’ils méritent. Après des années dans les ateliers parisiens, un monde s’est ouvert à moi, où chaque pierre précieuse et métal noble portait une histoire inestimable. Que ce soit à Anvers, en Inde ou ailleurs, j’ai vu ces matériaux, vénérés, chargés de siècles d’histoire et de fierté. C’est cette même fierté, cet amour pour les récits de notre Afrique que j’ai voulu retrouver à travers l’art du bijou. Mon but est de transmettre cette histoire et cette valeur. Je souhaite que mes créations rappellent la grandeur de notre héritage et la beauté de nos traditions. L’Afrique, riche et diverse, est un trésor à partager.

Comment décririez-vous l’univers d’Hildy ?

L’univers d’Hildy est un voyage à travers le temps, une célébration des liens profonds qui nous unissent à nos racines africaines. Chaque bijou raconte une histoire, comme notre collection Caurinity, inspirée du cauri, ce coquillage ancestral qui a traversé les âges. Hildy sublime ces souvenirs en les mariant à des matériaux nobles comme l’or et le diamant, eux aussi façonnés par le temps. C’est également le cas pour la collection Konkérante, qui rend hommage à toutes les conquérantes du quotidien. Porter ces pièces, c’est porter un fragment de mémoire, un symbole éternel de nos traditions.

Quelle est votre cible ?

• La Collectionneuse de Luxe : Elle recherche des chefs-d’œuvre mêlant âme africaine et minutie joaillière.

• L’Exploratrice Culturelle : Chaque bijou Hildy reflète diversité, élégance et connexion aux cultures.

• L’Héroïne Bi-Culturelle : Elle honore ses racines africaines et son parcours international à travers Hildy.

• La Rebelle Éthique : Chaque achat est un acte engagé pour la durabilité et l’éthique.

Quelle est votre gamme de prix ?

Nous avons conçu deux univers pour satisfaire toutes les envies, sans jamais compromettre l’excellence. D’un côté, des pièces rares et exclusives, serties des pierres les plus précieuses, allant de 5K à 50K, pour les amateurs de luxe authentique. De l’autre, un univers plus accessible, avec des bijoux de joaillerie fine, dès 500 euros jusqu’à 5K, afin que chacun puisse s’offrir un morceau de l’élégance Hildy. Notre mission : ouvrir nos créations intemporelles à tous, tout en préservant le prestige de nos pièces les plus luxueuses.

Comment se procurer des bijoux Hildy Paris ?

Hildy Paris est avant tout un pure player digital, avec un site e-commerce dédié : www.hildy-paris.com. En phase avec son époque, la marque mise sur une expérience d’achat en ligne fluide et moderne, permettant à chacun d’explorer et d’acquérir nos créations depuis le confort de son domicile. Nous collaborons aussi via des pop-up stores et partenaires sélectionnés, pour découvrir nos pièces dans des cadres privilégiés.

Hormis la joaillerie, quels sont vos prochains défis ?

Ma passion pour la création est sans limite. En plus de la joaillerie, j’ai réalisé la bande dessinée “Bump : K.O.B” et le livre pour enfants “Adjélé et Adjoko : Princesses d’Agbodrafo”, des récits rythmés et captivants. Un dessin animé est également en développement. L’objectif reste le même : redonner fierté et créer des héros représentatifs de la diversité afro et afro-caribéenne. Le chapitre 2 : Bump : Ma sorcière bien aimée sortira d’ici Noël, et le chapitre 1 est déjà disponible sur Amazon et en librairies d’Île-de-France.

Si vous aviez un message à adresser à nos lecteurs ? À tous les lecteurs de ROOTS, mon message est simple : continuons à faire vivre nos racines, même hors de l’eau. Que nos fleurs restent éclatantes, que nos pétales ne se fanent pas, même lorsque le monde s’acharne à nous faire mal. Nos racines sont notre force, et c’est en les nourrissant que nous continuerons à grandir, malgré tout.

Si je vous dis le mot « Roots », vous me répondez ?

Je pense à mon père et ma mère. Deux diamants d’une valeur inestimable, qui ont forgé ce que je suis aujourd’hui.

@hildy.paris www.hildy-paris.com

automne-hiver 24/25

Lingerie de jour

La lingerie de jour a détrôné la petite robe noir en devenant l’immanquable de cette saison.

Retour à la féminité affirmée, des décolletés, des dentelles, de la transparence mais le tout avec élégance.

Gucci, Dolce&Gabbana, Shiatzy Chen

Toute la panoplie de la lingerie y passe, qu’il s’agisse de nuisettes, bustiers, porte-jarretelles ou guêpières. Elle devra être visible, associée à des tenues type « lady » pour accentuer le côté girl boss ou plus déjantées, type léopard ou bohème, pour accentuer le côté femme libérée.

Gucci
Gucci
Shiatzy Chen
Shiatzy Chen
Dolce & Gabbana
Ann Demeulemeester
Dolce & Gabbana
Photo : Brice Comlan

FATIM

FONDATRICE DE TOUT POUR PLAIRE

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?

Fatim, j’ai 29 ans, d’origine ivoirienne et je suis créatrice de lingerie.

Vomment a débuté l’aventure Tout Pour Plaire Paris ? J’ai commencé à vendre de la lingerie en 2018.

A ce moment là, j’avais une boutique située sur l’avenue Gambetta, dans le 20ème arrondissement de Paris, et dans laquelle je vendais de la lingerie et des secrets de femmes. Il y avait également une partie coiffure. Les clientes venaient se faire belles et en profitaient pour acheter quelques accessoires de séduction lingerie, parfums et aphrodisiaques pour pimenter leur vie de couple, d’où le nom TOUT POUR PLAIRE.

Lorsque j’ai décidé de fermer ma boutique, j’ai cessé mon activité pendant deux ans et, lorsque j’ai pu reprendre, c’est tout naturellement que je me suis concentrée uniquement sur la lingerie.

La séduction est tout un art en Afrique. Pourquoi avoir choisi d’entreprendre dans ce créneau ?

Personnellement, j’ai toujours aimé tout ce qui touche à la séduction et l’embellissement de la femme. J’aime aider les femmes à avoir confiance en elle et à aimer leur corps. J’ai toujours pensé que la lingerie avait un pouvoir spécial, d’où mon slogan “ Ne sous-estimez pas le pouvoir de la lingerie “. J’ai aussi beaucoup d’imagination, j’adore créer de nouvelles pièces, la confection m’apaise. En fabriquant des pièces qui s’adaptent à tout type de morphologie, j’aide et j’encourage chaque femme à devenir une séductrice en toute intimité avec son chéri.

Décrivez-nous l’éventail de votre gamme de produits...

Mon produit phare, c’est la lingerie. Je suis avant tout créatrice de bijoux de corps et je propose deux catégories : une lingerie que je fabrique moi-même en perles et chaînes, et une lingerie typiquement africaine, fabriquée localement de manière artisanale. Je propose également ce que l’on appelle communément des secrets de femmes, ce sont des aphrodisiaques qui vont apporter un plus à chaque séductrice. Ces aphrodisiaques permettent d’optimiser le plaisir et/ou de booster la libido. Enfin, n’oublions pas les parfums de corps et les plantes qui permettent de purifier le corps et d’avoir une hygiène intime saine.

Bin-Bin, Baya, pourquoi cette folie autour de ces bijoux ?

Le bin-bin ou baya est un accessoire de séduction utilisé depuis des siècles par la communauté ouest-africaine. Nos mamans en portaient, c’est un bijoux arboré de manière discrète, c’est le premier ornement de corps pour une femme mariée. Je dirais que c’est vraiment la base. Les bayas ont un premier rôle visuel, car ils embellissent le corps. C’est également un stimulateur de plaisir lors de l’acte. Plus les bayas sont gros et nombreux, plus ils sont bruyants et donnent un rythme, telle une mélodie entraînante pour marquer l’esprit de l’homme.

Si vous aviez un conseil à donner à une femme qui souhaite (re)conquérir un homme ?

La base, c’est le bon comportement ! Chez nous les Ivoiriens, on dit que : « La beauté donne gars, c’est le comportement qui donne le foyer ». Il est donc important que chaque femme étudie son homme, soigne son caractère et comportement. La confiance en soi est aussi primordiale. Les hommes aiment les femmes qui ont confiance en elles. Pour finir, la cerise sur le gâteau, il faut qu’elle soit une séductrice hors pair, une Diongué. Elle doit se distinguer et choquer son homme ! L’éblouir avec des lingeries uniques et différentes, cela casse la routine et permet à l’homme de redécouvrir sa femme sous des angles différents.

La monotonie tue le couple, il est important de pimenter et de surprendre son chéri afin qu’il ne se lasse pas d’être à vos côtés ! Donnez lui envie d’être pressé de rentrer à la maison, vous devez être comme j’aime le dire une « 4 en 1 » : La femme, la mère, la tchiza et la meilleure amie.

Quels sont vos objectifs de développement ?

J’ai pour objectif que Tout Pour Plaire Paris devienne une référence incontournable dans le domaine de la lingerie.

J’aimerais ensuite développer ma marque et produire en grande quantité afin que les pièces que je fabrique à la main soient toutes disponibles sans délai de fabrication. Le meilleure reste à venir, je vais travailler pour !

Comment faire pour se procurer vos produits ?

Pour se procurer mes petites coquetteries, rendez-vous directement sur mon site : www.toutpourplaireparis.fr

Originaire de la Côte d’Ivoire, cela représente-t-il ?

Je suis fière de mettre en valeur la séduction de chez nous.

Tout Pour Plaire est une marque qui n’a pas une clientèle exclusivement afro, des femmes de toutes origines découvrent et apprécient la manière dont nous séduisons les hommes. Notre culture est magnifique, nos traditions sont incroyables et l’engouement qu’il y a autour de toutes ces coquetteries, depuis des années maintenant, prouve que c’est un héritage qui n’as pas fini de se transmettre.

Si je vous dis le mot « Roots », cela vous évoque quoi ?

Je pense à un village plein de richesses, des hommes et femmes avec du savoir-faire ! Merci à Michael qui, grâce à son magazine, met en valeur notre culture. C’est un honneur de faire partie de ce rendez-vous de la Black Excellence.

LE CRÉATEUR LUNÉTIER À L’ADN AFRICAIN

“ Chaque paire de lunettes raconte une histoire, mêlant le savoir-faire français à la vibrante authenticité des cultures africaines. ”

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?

Maïmouna Tirera, 35 ans, Sénégalaise Soninké, opticienne de formation et fondatrice de la marque de lunettes Maïwax depuis 2015. Mon parcours professionnel a débuté avec l’obtention de mon BTS opticien lunetier, suivi de formations en optométrie, contactologie et basse vision.

Mon expérience s’est construite à travers des postes d’opticienne dans des magasins d’optique conventionnelle, mais aussi en tant qu’optométriste au sein du service basse vision à l’Institut de la Vision de Paris, un centre de recherche.

C’est de cette passion pour l’optique que germa l’idée de créer Maïwax, ma propre marque de lunettes. Alliant expertise technique et sensibilité esthétique, je m’efforce de proposer des produits qui reflètent mon savoir-faire et mon héritage africain.

Quelle est la genèse de Maïwax ? Pourquoi vous être lancée dans le domaine de la lunette ?

La genèse de Maïwax découle non seulement de ma passion pour l’optique, mais aussi une prise de conscience des lacunes dans le secteur de l’optique. En tant qu’opticienne, j’ai constaté un manque de diversité dans l’offre de lunettes sur le marché. Les présentoirs étaient souvent remplis de lunettes standardisées, avec des choix de couleurs limités.

Mais, ce qui a véritablement déclenché mon engagement dans la création de Maïwax, c’est le constat que de nombreux clients, présentant des morphologies « hors normes européennes », éprouvaient des difficultés à trouver des montures adaptées à leur visage. C’est pourquoi, au sein des boutiques Maïwax, j’ai développé un atelier de fabrication de lunettes sur-mesure afin d’offrir des solutions plus inclusives. Cette initiative vise à répondre de manière personnalisée aux besoins de chacun de nos clients, garantissant ainsi une parfaite adéquation entre la monture et la morphologie faciale. Notre engagement offre à chacun la possibilité de bénéficier d’une solution optique sur-mesure, alliant confort, esthétique et fonctionnalité.

Chez Maïwax, la monture s’adapte à votre visage, pas l’inverse !

Comment décririez-vous l’ADN de la marque ?

Maïwax incarne la parfaite symbiose entre l’artisanat français et les cultures africaines.

Au cœur de notre ADN se trouve l’alliance entre une expertise technique, une créativité audacieuse et un engagement envers l’inclusivité. Notre marque se distingue par la proposition de services sur mesure, adaptés à chaque individu, célébrant ainsi la diversité des visages.

À travers chaque collection, nous honorons l’histoire et la richesse du continent en intégrant des matériaux emblématiques tels que le tissu Bogolan du Mali, les Cauris, le bois et la corne.

Chaque paire de lunettes raconte une histoire, mêlant le savoir-faire français à la vibrante authenticité des cultures africaines.

Quelle est votre gamme de prix et qui ciblez-vous ?

Les lunettes sur mesure Maïwax commencent à partir de 389 euros, avec des variations de prix selon les choix de personnalisation et les matériaux sélectionnés. Notre public cible est constitué de passionnés de belles lunettes, à la recherche d’un équipement original, de qualité supérieure et sensible au sur mesure et à la fabrication française.

Vous venez d’ouvrir une seconde boutique dans le centre de Paris. Comment expliquez-vous le succès de Maïwax ?

L’ouverture de notre seconde boutique au cœur du Marais à Paris marque une nouvelle étape enrichissante pour le projet Maïwax. Le succès croissant de notre marque s’explique par divers facteurs essentiels. Tout d’abord, notre engagement envers la fabrication de lunettes sur mesure, parfaitement adaptées à chaque individu, répond à une demande croissante et comble un besoin essentiel.

“ Cette nouvelle ouverture au cœur du Marais, quartier très touristique, ouvre également de nouvelles perspectives en attirant une clientèle internationale et renforce notre rayonnement à l’échelle mondiale. ”

La mise en valeur de l’histoire africaine à travers nos créations suscite un vif intérêt auprès de notre clientèle. De plus, notre approche axée sur la qualité, le confort, l’esthétique et la fabrication française, trouve écho auprès d’un public à la recherche de produits uniques et durables.

Cette nouvelle ouverture au cœur du Marais, quartier très touristique, ouvre également de nouvelles perspectives en attirant une clientèle internationale et renforce notre rayonnement à l’échelle mondiale.

Si vous deviez vous décrire en 3 mots ? Passionnée, visionnaire et déterminée.

Si vous aviez un conseil pour une personne souhaitant se lancer dans l’entreprenariat ?

Si vous envisagez de vous lancer dans l’entrepreneuriat, je vous conseille de cultiver la résilience. La création et la gestion d’une entreprise peuvent être jalonnées d’obstacles imprévus. Avoir la capacité de s’adapter, tirer des enseignements des échecs et persévérer avec détermination sont des qualités essentielles pour réussir dans le monde entrepreneurial. La résilience vous aidera à surmonter les défis, à acquérir des connaissances, à évoluer et à atteindre vos objectifs.

Vos prochains défis à court et moyen termes ?

À court terme, mon objectif est de positionner la boutique Maïwax du Marais comme la référence incontournable pour toute personne à la recherche d’une monture originale, sur mesure et d’inspiration africaine. En plus de proposer des montures uniques, je souhaite que notre atelier-boutique à Saint-Paul devienne un lieu d’apprentissage, offrant des ateliers de découverte des métiers de l’artisanat. L’idée est de partager ma passion, d’encourager la créativité et d’inspirer ceux qui s’intéressent aux métiers artisanaux.

À long terme, mon ambition est d’élargir la présence de Maïwax en Afrique, en partageant notre savoir-faire et en offrant l’opportunité de découvrir notre univers unique.

Originaire du Sénégal, que cela représente-t-il pour vous ? Avez-vous des projets à destination de votre pays d’origine ?

Originaire du Sénégal, cela représente pour moi une source de fierté et d’inspiration profonde. Mon héritage sénégalais est une part intégrante de mon identité, et il a joué un rôle significatif dans la création de Maïwax. C’est une source d’inspiration, et cela se reflète dans mes créations qui intègrent des éléments d’art et de culture sénégalaise comme le tissu tie-dye et les cauris.

En ce qui concerne nos initiatives dirigées vers le Sénégal, nous collaborons avec des artisans maroquiniers sénégalais depuis 2015 pour la création de nos étuis à lunettes. De plus, la distribution de notre marque est assurée par des opticiens Sénégalais.

Si je vous dis le mot « Roots », quelle est la 1ère image qui vous vient à l’esprit ?

Lorsque j’entends le mot « Roots » (racines), la première image qui me vient à l’esprit est celle d’un arbre majestueux avec ses racines ancrées profondément dans le sol, symbolisant la stabilité, la croissance et la connexion avec ses origines.

LES BOUTIQUES MAÏWAX

59 rue des Poissonniers, 75008 Paris.

5 bis rue Saint-Paul, 75004 Paris. www.maiwax.com

Quand le luxe africain se fait maroquinerie !

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?

Je suis Prince OUANKPO – JOHNSON né au Nigéria, originaire du Bénin par mon père et Ghana par ma mère. Je suis le dernier des 3 enfants de mes parents, J’ai un grand frère et une grande sœur. Arrivé en France à l’âge de 15 ans, en Gironde et parlant uniquement l’anglais, j’ai dû apprendre la langue française pour m’affirmer. Après un BAC S obtenu en 2006 à Libourne, j’ai décidé de monter à Paris. Après des années de travail et d’acharnement, J’obtiens mon DUT Technique de commercialisation en 2008 à l’IUT de Saint-Denis puis titulaire d’un Bachelor Manager Commercial obtenu en 2010 à NEGOCIA. Depuis 15 ans, j’évolue dans l’industrie pharmaceutique, après avoir occupé différents postes de manager au sein de laboratoires comme HRA, Takeda... En 2019, je décide de changer de poste, et occupe depuis celui de Responsable grands comptes / Délégué Médical dans la nutrition infantile jusqu’à ce jour. Je suis très attaché à mes racines et conscient de mon brassage multiculturel. Je suis chanceux d’avoir cette diversité culturelle qui est une vraie force et richesse. En effet, avoir grandi entre le Nigéria, le Ghana et le Bénin, m’a permis de me forger un solide mental et mindset baignant sans cesse entre cette triple culture anglophone et francophone.

Raconte-nous la genèse de WONKPO ? Pourquoi t’être lancé dans le secteur de la maroquinerie ?

Avant tout, je suis un vrai passionné de mode et de style, j’aime cultiver la différence, et ce depuis l’adolescence. Quand je m’habille, j’aime avoir toujours un élément différenciant qui fait mon authenticité : chapeau, cravate, foulard, broche sans oublier le parfum et le sac. De la 6ème à aujourd’hui, toute personne m’ayant côtoyé aura sûrement une anecdote style, look, mode me concernant. S’agissant de WONKPO, tout a commencé en décembre 2019 lors d’un voyage au Ghana. Lassé de tourner en rond dans mon activité professionnelle, je décide de renouer avec le motherland en décembre 2019 pour me reconnecter avec mes racines mais surtout pour aller me recueillir sur la tombe de ma grande sœur décédée très jeune, en 2000, à l’âge de 18 ans. En allant au MAKOLA Market à Accra, j’ai été émerveillé par la beauté des couleurs et ce mélange de savoir-faire, féru de mode que je suis, ce lieu parlait à mon âme et tous mes sens, j’ai ressenti quelque chose de très fort, c’est à ce moment-là que j’ai le déclic d’imaginer une marque d’accessoires valorisant l’Afrique mais également pour rendre hommage à ma grande sœur.

J’ai donc décidé de commencer par la maroquinerie, j’adore relever les challenges, fan de sacs que je collectionne, que je chine les weekends, et surtout pour 2 autres raisons : tout le mode se lance aujourd’hui dans le textile, je ne voulais pas suivre ce trend. Pour finir, le monde de la maroquinerie se ressemble, tous les sacs se ressemblent, noir, marron, beige… ça manquait de couleur, et ce côté fun

L’autre point qui m’a convaincu de me lancer à fond : j’étais fatigué de nous voir toujours glorifier et valoriser les mêmes marques de luxe que nous connaissons tous. Il était donc grand temps qu’un prétendant très sérieux venant du continent s’affirme. La volonté était de se dire que nous n’avons rien à envier à qui que ce soit, la mode jusqu’à présent était italienne, française, anglaise, américaine, aujourd’hui et demain elle sera africaine, et la mode c’est Wonkpo. La particularité de WONKPO est que c’est une marque 100% made in Africa. J’ai aussi remarqué qu’il y avait une vraie demande et appartenance, la communauté africaine est dans l’attente d’une marque black owned qui nous représente et nous ressemble. Avant de rentrer sur Paris de mon voyage, je décide donc de me faire créer un sac sur place selon mes codes et goûts, sac que je nomme « Ronke » nom de ma grande sœur pour lui rendre hommage. Ronke est un prénom Yoruba signifiant « chose précieuse ». En rentrant, j’ai vu l’appétence du sac, le regard et la curiosité qu’il procurait. C’est donc en juin 2021 que je fonde la maison WONKPO Paris avec pour objectif d’être une marque de maroquinerie importante dans le monde et référente en Afrique.

Comment décrirais-tu l’ADN de la marque et pourquoi ce nom ?

La signification du nom WONKPO vient du Bénin. En langue fon, cela veut dire « l’odeur est encore là » ou « l’odeur du parfum est prenante ». Porter la marque WONKPO signifie se démarquer, être authentique ou encore laisser son empreinte. L’idée de cette création vient d’une forte envie de mettre en avant le continent et surtout d’apporter une touche différente de ce qu’on voit dans l’écosystème des sacs de luxe au quotidien.

Les sacs WONKPO sont composés de tissus 100% coton avec du cuir véritable. Nos sacs tirent leur appellation des villes d’origine des tissus utilisés. Chaque sac a son histoire et permet ainsi de faire un clin d’œil à chaque pays. Tous les sacs Wonkpo portent un nom précis : Accra, Ronke, Yopougon, Douala, Hammamet. Nous sommes une marque colorée, solaire qui propose quelque chose de nouveau, une touche de fraîcheur, par ces temps qui courent, nous avons tous besoin d’un peu de couleurs dans nos vies. Aller dans l’univers Wonkpo, c’est offrir une immersion dans notre joli continent. Il est temps de redonner ses lettres de noblesse au continent africain avec une touche différente, originale et surtout qualitative dans le monde des sacs de luxe.

Quel est le positionnement de WONKPO et qui ciblez-vous ? WONKPO défend des valeurs avec un positionnement environnemental, éco responsable. Tous les sacs sont entièrement faits main. La marque WONKPO défend des causes nobles avec un engagement humanitaire. Aujourd’hui, ce qui va faire la différence c’est la solidarité que nous pouvons avoir au sein du continent. L’identité WONKPO réside dans sa combinaison entre tradition et modernité. Les modèles uniques éveillent la singularité des consommateurs. Charisme, innovation, progrès : WONKPO propose une approche radicalement moderne de la mode. La maison a redéfini le luxe du XXIe siècle tout en renforçant sa position parmi les maisons émergentes.

Nous ciblons une clientèle aisée et soucieuse de son image, femmes et hommes entre 30 et 40 ans, effectuant des achats de luxe régulièrement, urbaine, ayant un fort pouvoir d’achat, aimant l’univers du luxe pour la qualité des produits et la valorisation sociale rattachée à la symbolique du marché du luxe.

Tu as réalisé quelques cross over avec des artistes, notamment peintres. Peux-tu nous expliquer la démarche derrière ces collaborations et le processus de sélection ?

L’ambition de WONKPO est toujours d’innover et de proposer une expérience avec la communauté. Raison pour laquelle, vous ne verrez rien comme nos créations, tout est unique.

L’idée de ces cross over est de créer un nouvel univers, un nouveau marché, qu’on pourrait qualifier de street art fashion, street fashion… un côté cool et détente tout en gardant l’ADN coloré de WONKPO

D’autre part, on peut être Africain mais ne pas forcément être fan des tissus locaux ou wax, mais aimer la couleur. L’idée est donc de proposer cette alternative à cette population et s’ouvrir aussi à d’autres sensibilités et à l’international. Le processus de sélection est très simple, d’abord la passion, des personnes ayant la même vision et même principe que nous. @Ninu_art_abstrait et @joy.artiste ont été sélectionnés dans ce sens.

Comment se procurer tes pièces ?

Nos créations sont disponibles : En ligne : www.wonkpo.com

Boutique : 223 Rue Championnet, 75018 PARIS

Instagram : wonkpoo // Facebook: Wonkpo

TikTok : wonkpo_Paris

Originaire du Bénin, Ghana et du Nigéria, que cela représente-t-il pour toi ?

Cela représente une vraie richesse. Avoir baigné dans ces pays est une bénédiction, je me sens très chanceux.

Aujourd’hui, on parle beaucoup de hard et soft power, et l’Afrique par sa diversité et richesse culturelle dans divers domaines stratégiques incarne vraiment ce continent pouvant transmettre à travers ce soft power (musique, mode, cinéma, culinaire). En termes de soft power, mes pays d’origine font partie des locomotives du continent et font partie des places fortes de l’Afrique. Quand je vois le développement qu’entreprend le Bénin, je suis très fier, nous sommes sur le bon chemin, les choses évoluent positivement, il y a tellement à apprendre du Bénin avec ses trésors. D’ailleurs, j’ai envie de manger un bon amiwô, chachanga ou encore sauce gombo. Un délice. Le Nigéria, n’en parlons pas, vous savez déjà ce qu’ils représentent, juste le bon Beans & dodo me manque ou encore le fameux Jollof rice, plat qui est source de guerre amicale avec le Ghana. En parlant du Ghana, pays coup de cœur très ancré dans ses « roots » et un développement incroyable. Tout cela m’a donné envie d’un bon Waakye - se prononce « Watché ».

Si tu avais un message à adresser à nos lecteurs ?

L’Afrique c’est déjà le présent et WONKPO incarne ce présent. Il est l’heure de bousculer les choses et de changer les règles du jeu. Le présent, c’est nous, donc embrassons ensemble la richesse de notre continent.

Let’s Do It Together ! The Show Must Go On !

Si je te dis le mot « Roots », cela t’évoque quoi ?

Je trouve cela très fort, nous sommes dans le vrai.

Se réapproprier notre histoire, nos cultures, nos narratifs diasporiques. Ancrés dans nos traditions, se reconnecter à nous-mêmes, on doit se questionner sur qui nous sommes, nos forces et cultiver le bien-être mental et physique, être dans une quête perpétuelle de développement.

D’Assinie à Kribi, de Pointe-Noire à Saly...

Sur la plage... en RAPHIA !!!

1. Casquette MARNI 255 € - 2. Sacoche JIL SANDER 990 € - 3. Mocassins GCDS 550 €
4. Sac porté épaule SAINT LAURENT 1100 € - 5. Sac MARNI 709 € - 6. Casquette MAISON MICHEL 550 €
7. Espadrillres TOM FORD à semmelle en raphia 490 € - 8. Bob GUCCI 490 € - 9. Cabas KENZO 390 €

Tendances Homme

Cuir Marron automne-hiver 24/25

Tout dressing qui se respecte doit comporter sa pièce en cuir et ce sera d’autant plus vrai pour cet automnehiver 2024. Marron voire bordeaux pour une élégance assurée, le cuir s’invite sur les runways De Fendi à Dior, de Gucci à Ami, le cuir version chocolat est un must-have. Et on a dit chic, pas gothique...

1. Fendi
2. Gucci
3. Ami
4. Dior

Tendances Homme

Duffle Coat Cowboy automne-hiver 24/25

Après avoir été aux abonnés absents lors des précédents hivers, le duffle coat revient en force. Le petit chaperon rouge n’a qu’à bien se tenir, car le duffle coat se réinvente de toutes les couleurs, de toutes les matières et sous toutes les formes.

Cet hiver, joue la comme Trivette... Vous avez la réf ? Le pote de Walker Texas Ranger... Bref. Place aux allures de cowboys, franges, santiags, chapeaux ambiance texane, parfaits pour frimer au saloon. Plébiscités chez Louis Vuitton, le consensus semble général tant les créateurs sont nombreux à avoir mis en avant cette tendance sur les podiums masculins des collections automne-hiver 2024.

James Trivette
1. Louis Vuitton
2. Egonlab
3. Louis Vuitton
4. Lemaire
1. Valentino
2. Sacai
3. Dsquared2

PHOTOGRAPHE

J’AIME L’IMAGE

DIRECTION ARTISTIQUE

TRACY JOY

ASSISTANTE

AURÉLIE MACY

MAQUILLAGE

ANJALI BEAUTY

PAUL KABESA
T-shirt : CAROLINE CHARLES
Pantalon : HYRO PARIS
Bob vinyle : COURRÈGES (chez HYRO agency)
Ensemble : DENIM TEARS
T-shirt : CAROLINE CHARLES
Chaussures : NIKE (Air Force 1)
Hoodie : KONGOLAND
Chaussure : LOUIS VUITTON (Sneaker LV Trainer)
Pull : AMOSES CLOTHING (chez F141)
Jeans : REPUTATION STUDIOS
Chaussures : LOUIS VUITTON (Sneaker LV Trainer) Sakura Flair Denim (chez HYRO agency)

Tendances Homme

automne-hiver 24/25

All in Denim

À l’assaut des runways automne/hiver 2024/25, le total denim sera l’une des tendances fortes en matière de garde-robe masculine. Aperçu chez les créateurs en vogue tels que Loewe, Rhude, Botter ou encore Louis Vuitton, le denim ne laissera personne indifférent. Voici notre séléction de quelques pièces pour des looks décontractés et/ou street, mais toujours à la pointe de la hype.

Veste
1. Loewe
2. Rhude
3. Botter
4. Louis Vuitton

T-SHIRT

100% coton Biologique

Mwassi na Mobali Kitoko !

Les collections uniques de KONGOLAND capturent l'essence de la rue avec des designs audacieux, des coupes contemporaines et des couleurs vibrantes.

Chaque design est conçue avec le Zola, Bolingo (amour) pour se démarquer, que ce soit sur le bitume de Paris jusqu'à Mavoula (Mfoa) en passant par Kinshasa, Luanda, Libreville et dans toute l'Afrique.

L'univers de la marque est inspiré de la culture KONGO et de l'art contemporain.

Visitez notre boutique en ligne : www.kongo-land.com

Suivez nous sur les réseaux sociaux : Instagram : @kongo_land

Tiktok : @kongoland

Facebook : @kongoland

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?

KONDA MAMBOU a.k.a KONNMAB, natif de Mavoula Mfoa, République du Congo. Je suis graphiste, concepteur designer web et créateur de la marque de vêtement KONGOLAND.

Quelle est la genèse de KONGOLAND ?

La genèse de KONGOLAND vient de l’amour que j’ai pour ma culture. Il y a quelques années j’avais fait un back to the roots (un retour aux racines), je me posais beaucoup de questions par rapport à mon origine, en tant que Mukongo je voulais savoir comment fonctionnaient mes ancêtres avant l’esclavage, quel était leur

paradigme, leur compréhension vis-à-vis de l’univers, leur philosophie, leur perception de Dieu qu’on appelle NZAMBI dans ma langue. Ces connaissances ont fait de moi l’homme que je suis devenu aujourd’hui, d’ailleurs je continue toujours à apprendre sur mes origines, sur l’Afrique et je découvre des choses extraordinaires. En tant que graphiste designer autodidacte - une passion que je nourris depuis 10 ansj’ai toujours voulu créer une marque de vêtements mais, à l’époque, je n’avais pas les moyens et j’étais en manque d’idées concernant le style de vêtements et l’univers artistique que je voulais partager. En 2023, quand j’ai eu la

KONGOLAND

ÉLOGE À LA CULTURE KONGOLAISE

possibilité et les moyens de le faire, je me suis lancé sans attendre, en ayant pour univers dans mes créations tout ce qui caractérise la culture KONGO que je mélange avec l’art contemporain sur des vêtements streetwear. Je viens d’un quartier populaire de Mavoula Mfoa qu’on appelle Mpissa, en république du Congo, j’ai grandi avec le hip-hop en mode streetwear lifestyle, du coup, c’était une évidence que j’opte pour ce style. Le textile est un domaine que j’aime, on y trouve de la créativité et de l’innovation afin de mêler plusieurs univers vestimentaires et artistiques. Vous savez, les Kongolais et les vêtements, c’est une histoire d’amour ! Et moi, en tant que Kongolais, je suis tombé dedans dès mon enfance, comme Obélix dans la marmite de potion magique. Les vêtements marquent une partie de ma personnalité.

Comment décririez-vous l’ADN de KONGOLAND ?

Quel message souhaitez-vous véhiculer ?

L’appellation KONGOLAND est un hommage que j’ai voulu rendre à notre grand royaume connu sous le même nom de Kongo. L’ADN de la marque se trouve tout simplement dans sa culture et les valeurs qu’elle partage, rien d’autre ! Il n’y a pas un message particulier à véhiculer à part l’amour de sa culture, c’est juste un kiff de s’habiller avec des vêtements qui représentent la culture KONGO à travers des designs imprimés ou brodés dessus. Je pense qu’on peut aussi représenter sa culture et son identité avec le style streetwear, pas uniquement en tenue traditionnelle. D’ailleurs, KONGOLAND n’est pas seulement une marque de vêtements, elle peut aussi être une communauté de personnes qui aiment la culture KONGO.

Quelle est votre gamme de prix ?

La gamme de prix est entre 24,50 € et 89,90 €. Pour le moment, il n’y a qu’une seule adresse pour se procurer les produits KONGOLAND, c’est sur www.kongo-land.com La livraison est offerte dans l’hexagone.

Qu’est-ce qui fait la particularité de KONGOLAND ?

La particularité de KONGOLAND est dans le style de design que j’imprime sur mes vêtements. Je propose des designs inspirés de l’art contemporain que je combine avec des éléments graphiques, des phrases, des expressions et des icônes de la culture KONGO, tout en gardant l’esprit hip-hop dans certains de mes designs, comme les splashs de peinture ou les tags.

Quels sont vos prochains défis à moyens termes ?

Je n’ai pas de défis, mais j’ai un objectif ! Faire connaitre KONGOLAND à l’échelle mondiale, que parmi les grands noms des marques de vêtements le nom KONGOLAND soit cité.

Originaire du Congo, que cela représente-t-il ?

Cela représente le contrat de conscience qui me lie à mes origines, ça fait plus de 10 ans que j’ai quitté la terre de mes ancêtres, ma terre, et mon coeur bat à chaque fois que j’entend le nom KONGO. Ses battements de coeur sont comme des voix qui me disent : « N’oublie pas d’où tu viens et qui tu es ».

Avez-vous des projets à destination du Congo ?

Dans les années à venir, en ce qui concerne KONGOLAND, j’aimerais ouvrir une boutique physique à Mavoula Mfoa, ma ville natale et, pourquoi pas, à Kinshasa si tout va bien. Kinshasa est une ville que j’aime et c’est la capitale de la musique africaine. Les autres projets, je ne peux pas encore les dévoiler mais il y a beaucoup à faire dans le domaine artistique.

Un message direct à adresser à nos lecteurs ?

Je dirais ZABA MUNTU ZABA VALEUR ! Ce qui veut dire : “connaître une personne, c’est connaître la valeur de cette personne”. Quelle est la valeur des personnes qui vous entourent, la valeur de la famille, la valeur de vos origines, la valeur de la communauté africaine, la valeur de la culture KONGO ? Je dirais encore UBUNTU, je suis ce que je suis grâce à ce que nous sommes tous !

Si je vous dis « Roots », vous me répondez ?

L’Afrique, là ou tout a commencé !

Selector Homme

Quand Jordan rend hommage à la culture et aux icônes noires

Quoi de plus mythique que Jordan, au rayon collaborations et collections hommage ?

Au fil des années et des éditions se succédant, on notera une récurrence dans la volonté de Jordan de valoriser des icônes noires de la culture urbaine, à l’instar de son ami de toujours Spike Lee, de la pop star Travis Scott ou des regrettés Kobe Bryant et Virgil Abloh, au travers du crossover avec Off-White. On pense également à cette paire en hommage à Martin, sitcom iconique des années 90. Et que dire du modèle Black History Month, aux couleurs du panafricanisme, sorti en 2018 ? Si ce n’est pas une déclaration d’amour...

Et pour conclure, un peu de cocorico avec ces 2 modèles mettant en lumière la success story française Quai 54 et la Maison Châteu-Rouge, marque symbole de l’un des quartiers les plus vibrants de la diaspora afro-parisienne.

4. Air Jordan CP3. XI MARTIN
5. Jordan 9 Rétro KOBE BRYANT
6. Jordan 1 BLACK HISTORY MONTH 7. Jordan 6 Retro QUAI 54 (2020) 8. Jordan 1 MAISON CHÂTEAU ROUGE
1. Jordan 1 OG SPIKE LEE Fort Greene
2. Jumpman Jack TR TRAVIS SCOTT
3. Jordan 1 High rétro OFF-WHITE

LES FLAMMES 2024

Manon Bresch
Take a Mic
Gazo
Fally Ipupa
Mokobe
Alonzo
Shay
Aya Nakamura
Ronisia
Chris (Hyconiq)
Favé
Franglish
Doria
Yamê
Clint 419
Kima CL
Meryl

Best of looks

CANNES 2024

Clémence Botino
Yeux Ebènes
Maïmouna Doucouré
Didi Stone Olomidé
Alicia Aylies
Sally
Justine Kamara
Naomi Massengo
Flora Coquerel
Fatou Guinea
Floriane Bascou

GALA 2024

Anok Yai en Swarovski
Odell Beckham Jr
Erykah Badu en Comme des Garçons
Usher en Alexander McQueen
Lewis Hamilton en Burberry
Adut Akech en LaQuan Smith et LaQuan Smith
Janelle Monáe en Vera Wang
Naomi Campbell en Burberry
Venus Williams en Tom Ford
Dwayne Wade & Gabrielle Union en Michael Kors
Aya Nakamura en Balmain
Jaden Smith en Thom Browne & Willow Smith en Dior
Damson Idris en Prada
Little Simz en Burberry
Taraji P. Henson en Simkhai
Angel Reese en 16Arlington
Nnamdi Asomugha

& Bien-être

DJ ANAÏS B PHOTOGRAPHE

74 PIXEL

DIRECTION ARTISTIQUE

IMANE EL ALLOUCHI

JADE EL MKELLEB

REHMA GRACE STUDIO

(chez Maison Ezinris)
Bijoux : RMAgrace & ZAG BIJOUX
Bijoux : THE ACCESSORIZE CORNER (chez Maison Ezinris)
Bijoux : THE ACCESSORIZE CORNER (chez Maison Ezinris)
Bijoux : RMAgrace & ZAG BIJOUX
Bijoux : THE ACCESSORIZE CORNER (chez Maison Ezinris)
Sabine Cophy Bevis, fondatrice de La Chanvré Paris // Photo : Stéphane Bossart

SABINE COPHY BEVIS FONDATRICE DE LA CHANVRÉ PARIS

“ Les plantes médicinales occupent une place prépondérante dans la culture guadeloupéenne. ”

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?

Je m’appelle Sabine COPHY BEVIS, j’ai 38 ans.

J’ai grandi en Normandie, je vis actuellement à Paris. Je suis originaire de la Guadeloupe, plus précisément de la Basse-Terre, un endroit auquel je suis profondément attachée depuis mon enfance.

Je suis maman et entrepreneure dans le secteur du bien-être.

Je fais partie des premières femmes noires en France, si ce n’est la première, à avoir créé une marque distincte proposant une gamme variée de produits à base de cannabis.

J’ai lancé ma société début 2021, lorsque la vente de CBD a été autorisée sur le marché français.

Les objectifs que je poursuis dans l’industrie du cannabis sont de sensibiliser, d’éduquer et de fournir les moyens nécessaires pour contribuer à briser les tabous associés à la consommation de cannabis et aux consommateurs.

Revenons sur votre parcours.

Pourquoi vous êtes-vous lancée dans cette aventure ?

Je suis titulaire d’un diplôme en marketing international, obtenu pendant la période du COVID.

Mon parcours professionnel est assez atypique et je suis constamment en quête de nouvelles compétences.

J’ai travaillé dans divers secteurs, allant de l’accueil au commerce, en passant par le transport et la logistique, où j’ai également validé un diplôme.

La perte de ma mère a provoqué un déclic qui m’a confrontée à cette question existentielle : “Quelle est ma mission de vie ?”

À ce stade de ma vie, je recherchais avant tout un épanouissement personnel et professionnel.

La Chanvré Paris est une marque que j’ai créée, pensée et mise en place de A à Z.

Notre gamme de produits à base de chanvre est conçue pour répondre à la demande croissante de produits naturels. Depuis une dizaine d’années, je souffre de douleurs inflammatoires et de fibromes récurrents. J’ai longtemps navigué dans un flou médical sans réponses satisfaisantes. Pour soulager mes troubles, j’ai adopté une routine plus saine et modifié mes habitudes alimentaires. L’intégration du CBD dans mon quotidien m’a aidée à surmonter des épreuves difficiles. “Ma problématique personnelle est à l’origine du projet La Chanvré CBD-Paris. Je suis ma première cliente !” Créer une marque de produits à base de plantes était une évidence pour moi, venant d’une famille passionnée par la nature. “Ma mère était ce qu’on appellerait aujourd’hui une naturopathe”, raconte-t-elle. Les plantes médicinales occupent une place prépondérante dans la culture guadeloupéenne, étant intimement liées à la tradition et au mode de vie des habitants. Ma mère, passionnée de plantes, avait une approche très holistique de la vie. Pour soigner les petits maux de notre famille, elle utilisait ce que nous appelons des “rimèd razié”, des plantes que l’on retrouve aujourd’hui dans certains produits de La Chanvré CBD-Paris.

Le CBD est un marché pleine structuration et expansion en France. Comment comptez-vous vous positionner et quels sont les atouts de La Chanvré ?

Issu du chanvre industriel, le CBD est désormais intégré dans les routines de santé et de bien-être de nombreux Français. Ses bienfaits, tels que la détente et la relaxation, le soulagement des douleurs, les effets anxiolytiques, et la réduction des inflammations, sont de mieux en mieux connus grâce à de nombreuses études. Pour profiter pleinement des bienfaits du CBD, il est crucial de consommer des produits de haute qualité.

Avec La Chanvré CBD-Paris, j’adopte une approche holistique de la santé. Cette marque de produits au CBD est conçue pour toute la famille. Ma vision du bien-être reflète ma personnalité ainsi que mes valeurs humaines et écoresponsables. Mon objectif avec La Chanvré CBD-Paris est d’offrir une alternative naturelle pour tous. Notre marque de produits à base de chanvre vise à accompagner nos clients dans une approche globale de la santé et du bien-être. La Chanvré CBD-Paris promeut une utilisation responsable du chanvre au quotidien, offrant une alternative naturelle à certaines solutions allopathiques. Tous les produits de notre gamme sont sélectionnés avec soin et conditionnés en France dans des emballages réutilisables, biodégradables ou recyclables. De plus, nous neutralisons les émissions de CO2 générées par les livraisons grâce à l’initiative Planet.

Le secteur du CBD est en plein essor, et il est essentiel pour moi de proposer des produits de qualité premium. Je m’efforce également de créer des relations de proximité, tant avec mes fournisseurs qu’avec mes clients.

Décrivez-nous l’éventail de la gamme La Chanvré…

Nous proposons une large gamme de produits à base de CBD pour toute la famille : des fleurs de CBD, des thés et infusions, des graines de chanvre caramélisées, des joints pré-roulés, du miel au CBD, une huile de massage ainsi que des huiles de CBD et de CBG. Nous avons récemment lancé des produits à fumer, qui sont des alternatives au tabac composées uniquement de plantes.

Dans le cadre de notre démarche de consommation saine, nous collaborons avec PAX, une marque californienne brevetée et spécialisée dans les vaporisateurs. Nous privilégions la vaporisation du CBD, un mode de consommation doux permettant de profiter des bienfaits des cannabinoïdes et du cannabis légal sans les inconvénients de la combustion. Cette méthode utilise une chaleur douce, bien inférieure à celle de la combustion.

La chaleur active les cannabinoïdes et les terpènes du cannabis, libérant une vapeur qui peut ensuite être inhalée. Comme vous n’inhalez pas de fumée, contrairement au tabac, la vaporisation présente des avantages pratiques pour la santé par rapport à la combustion.

La Chanvré Paris est une marque écoresponsable.

L’écoresponsabilité est une valeur centrale de La Chanvré CBD-Paris. Tous nos produits sont fabriqués avec des plantes biologiques. Par exemple, le CBD de nos huiles est cultivé dans une ferme familiale suisse, respectant des méthodes agricoles durables.

“Mes inquiétudes concernant ma santé ont été d’une importance capitale dans l’élaboration du projet La Chanvré CBD-Paris.
En tant que cliente pionnière, j’en récolte les premiers bienfaits !”

Comment déconstruire les préjugés ou fantasmes autour du CBD ? Pouvez-vous nous expliquer ces bienfaits et ces différentes utilisations ?

J’ai assisté au boom de la création des commerces de CBD, une opportunité pour de nombreux vendeurs et passionnés de distribuer légalement un produit connu mais longtemps prohibé.

Ce qui m’a d’abord frappée, c’est le manque d’éducation sur la plante de cannabis, maintenu par l’État, qui crée une confusion parmi les consommateurs.

Pour moi, la première étape pour déconstruire les préjugés et fantasmes autour du CBD est l’éducation personnelle. Il est crucial de comprendre le fonctionnement de la plante de chanvre et ses bienfaits avant d’en consommer.

Le cannabidiol (CBD) est une molécule dérivée du cannabis, à distinguer du tétrahydrocannabinol (THC), une autre molécule dérivée du cannabis, qui a des effets psychotropes et est classée comme stupéfiant.

« Le CBD agit sur le système nerveux central sans altérer l’état de conscience. Il n’est pas classé comme stupéfiant », assure le Pr Nicolas Authier.

Depuis le début des années 90, de nombreuses études ont été menées pour étudier les effets du CBD et du THC sur l’organisme. Ces recherches ont conduit à la découverte d’un réseau important de récepteurs membranaires cruciaux pour notre corps, appelés système endocannabinoïde (SEC).

Ce système est essentiel pour le corps humain : il maintient l’homéostasie et régule des fonctions vitales telles que la pression artérielle et la température corporelle, permettant à l’organisme de rester stable malgré la fatigue ou la douleur.

Le CBD peut avoir des effets positifs sur la santé, notamment pour :

• Soulager les douleurs liées au cycle menstruel et à l’endométriose

• Combattre les insomnies

• Réduire le stress et l’anxiété

• Lutter contre les douleurs chroniques et les inflammations

• Soulager les spasmes musculaires involontaires

• Favoriser la récupération sportive avant et après l’effort

• Accompagner dans l’arrêt de la consommation de THC

Le CBD a également été proposé comme alternative thérapeutique prometteuse pour le traitement de diverses affections, telles que :

• La sclérose en plaques

• L’épilepsie

• L’endométriose

• Le cancer

Les principales manières de consommer le CBD pour profiter de ses bienfaits sont :

• Utiliser le CBD en huile

• Vaporiser des fleurs de CBD

• Consommer des comestibles (« edibles »)

• Appliquer des cosmétiques à base de CBD: les cosmétiques au CBD auraient des bienfaits pour la peau et seraient redoutables face aux problèmes d’acné, de psoriasis et d’eczéma.

Quelles sont vos perspectives de développement ?

J’ai de nombreux projets à moyen terme qui nécessitent une organisation structurée et beaucoup de discipline.

Je gère actuellement deux sociétés : La Chanvré Paris et Holistics

Eyes Design qui offre des services de webdesign pour des entrepreneurs et entreprises de bien-être holistique.

Comment se procurer vos produits ?

Je possède actuellement une boutique en ligne, La Chanvré CBDParis. Récemment, j’ai lancé un partenariat avec DYS LOVE FOR YOU, une jeune entreprise basée en Martinique, où je commence à distribuer des produits végétaux, notamment des joints de pétales de roses et des mélanges de plantes.

Je suis également présente en ligne sur les sites Greenweez et Nature et Découvertes.

J’apprécie et participe régulièrement à des événements qui me permettent de rencontrer mes clients en personne. Cet été, je serai en Guadeloupe pour des événements autour du sport et du CBD, afin d’apporter mon expertise.

À la rentrée, je serai présente aux Carreaux du Temple à Paris pour le Festival SUR LA FOOD, du 21 au 23 septembre.

Originaire des Caraïbes, que cela représente-t-il ?

C’est une question qui me tient particulièrement à cœur. La Caraïbe est pour moi bien plus qu’une destination, c’est ma première maison, un lieu où je suis profondément enracinée dans mon identité caribéenne. Mes frères et moi avons eu la chance d’être élevés dans la culture guadeloupéenne par nos parents, et cela représente le plus beau cadeau qui soit, donnant un sens unique à notre vie. Je fais régulièrement des allers retours dans la région, et mon objectif à moyen/ long terme est bien évidemment de m’implanter de façon pérenne en Guadeloupe.

Si je vous dis le mot « Roots », quelle est la 1ère image qui vous vient à l’esprit ?

Lorsque j’entends le mot “Roots”, la première image qui me vient à l’esprit est celle d’une photo du sol, où l’on peut clairement distinguer les racines qui émergent. Cette image évoque pour moi le renouveau d’un cycle de vie sur une base saine.

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?

Je suis Aminata Diakite, une femme de 40 ans qui incarne la vitalité, l’équilibre et la détermination. Originaire du Sénégal, je suis une professionnelle accomplie en tant que Responsable des Ressources Humaines, apportant ainsi mon expertise et ma passion dans mon domaine. Je pratique une double activité dédiée à sculpter les corps et à promouvoir la santé physique et mentale. Ma quête d’équilibre entre le travail et la santé personnelle est un exemple inspirant pour tous ceux qui cherchent à se sentir mieux dans leur peau.

J’incarne les valeurs de dévouement, d’intégrité et de persévérance. Mon engagement envers l’excellence professionnelle et le bien-être personnel est une source d’inspiration pour ma communauté et audelà.

Quelle est la genèse de Simm Sculpt ?

Pourquoi vous être lancée dans ce domaine ? Mon activité découle d’une profonde passion pour le bienêtre physique et émotionnel. Forte de mon expérience, j’ai toujours été consciente de l’importance du bien-être dans toutes ses dimensions. Observant les défis auxquels de nombreuses personnes sont confrontées pour atteindre leurs objectifs, j’ai décidé de combiner mes compétences professionnelles avec mon désir d’aider les autres à se sentir meilleurs. Cette vision m’a conduite à me spécialiser dans le cassage des amas graisseux, la lutte contre la cellulite et le sculpt du corps. En identifiant ces besoins spécifiques, j’ai vu une opportunité d’offrir des solutions personnalisées pour aider mes clientes à retrouver confiance en elles et à améliorer leur bien-être global. Ainsi, mon activité se développe non seulement comme une entreprise, mais aussi comme une mission personnelle visant à encourager chacun à aimer son corps et à cultiver un mode de vie sain et équilibré.

AMINATA DIAKITÉ

FONDATRICE DE SIMMSCULPT

Décrivez-nous l’éventail de vos prestations...

Lipocavitation : La lipocavitation est une technique non invasive qui utilise des ultrasons pour cibler et éliminer les amas graisseux tenaces dans des zones spécifiques du corps. Cette méthode est souvent choisie par ceux qui cherchent à réduire la graisse localisée et à remodeler leur silhouette sans recourir à la chirurgie.

Maderothérapie : La maderothérapie est une méthode de massage qui utilise des outils en bois, tels que des rouleaux et des ventouses, pour stimuler la circulation sanguine, réduire la cellulite et tonifier la peau. Elle est réputée pour ses effets raffermissants et tonifiants sur la peau, tout en offrant une sensation de détente profonde.

Radiofréquence : La radiofréquence est une technique de remodelage corporel qui utilise des ondes électromagnétiques pour chauffer les couches profondes de la peau. Cela stimule la production de collagène, améliore l’élasticité de la peau, réduit l’apparence des rides et ridules, et raffermit les tissus. La radiofréquence est souvent utilisée pour resserrer la peau et améliorer la texture dans les zones du visage, du cou et du corps

Drainage lymphatique : Le drainage lymphatique est une technique de massage doux et rythmique conçue pour stimuler le système lymphatique, qui aide à éliminer les toxines, à réduire la rétention d’eau, à améliorer la circulation et à renforcer le système immunitaire. Il est souvent recommandé pour réduire l’enflure, favoriser la guérison après une intervention chirurgicale ou une blessure, et améliorer l’apparence de la peau.

Massage californien : Le massage californien est une technique de massage thérapeutique qui vise à détendre les muscles, à soulager le stress et à favoriser un sentiment de bien-être général. Il combine des mouvements lents, fluides et enveloppants avec des étirements doux pour libérer les tensions musculaires et émotionnelles, favorisant ainsi la relaxation profonde du corps et de l’esprit. Ces prestations offrent une gamme complète de solutions pour répondre aux besoins variés de mes clientes en matière de bien-être, de beauté et de remodelage corporel.

Comment avez-vous acquis ces compétences ?

J’ai pu acquérir toutes mes compétences dans un institut agréé à Paris qui m’a fourni des connaissances spécialisées et des compétences pratiques dans tous ces domaines. Pendant ma formation,

j’ai bénéficié de la supervision et du mentorat de professionnels expérimentés dans le domaine. Ces experts ont pu partager leur expérience pratique, leurs conseils et m’aider à maîtriser les compétences nécessaires. Ma formation comprenait des sessions de pratique sur modèle où j’ai eu l’occasion d’appliquer les techniques apprises sous supervision. Cette expérience m’a permis de développer la confiance nécessaire pour travailler en parfaite harmonie. Dans le domaine du bien-être et de la santé, l’apprentissage est un processus continu. Même après ma formation initiale, il est important de rester à jour avec les dernières tendances, les nouvelles techniques et les avancées dans le domaine. En résumé, ma formation dans un institut à Paris a été une étape cruciale dans le développement de mes compétences et de mon expertise dans les domaines de la santé, du bien-être et de la beauté. Cela m’a fourni les connaissances nécessaires pour offrir des prestations de qualité à mes clientes.

Quelle est votre gamme de prix ?

Et comment vous contacter ?

Les prix varient en fonction des types et des forfaits proposés. • Séances individuelles : Elles coûtent entre 40 euros et 65 euros par séance. • Forfaits de 3 séances : Ces forfaits varient entre 140 euros et 185 euros pour les 3 séances. Il est possible de me contacter via Instagram, SnapChat et TikTok avec le compte SimmSculpt.

Que retenez-vous de ce parcours depuis la création de Simm Sculpt ?

Je souhaite exprimer ma profonde gratitude envers Dieu, mon mari, ma famille et mes amis les plus proches, qui me soutiennent et me conseillent avec une bienveillance inestimable, m’apportant ainsi la force nécessaire pour concrétiser mes projets. Je tiens également à remercier chaleureusement Wandé Sissako pour son engagement exceptionnel en Back Office dans le cadre de mon activité. Dans le monde exigeant de l’entrepreneuriat, l’entourage de personnes sincères et bienveillantes est d’une importance capitale. Ces soutiens précieux sont les piliers sur lesquels je m’appuie pour avancer et réussir dans mon activité.

Quels sont vos prochains défis à court et moyen termes ?

J’envisage de participer à des événements, des galas et des salons dédiés à la santé, au bien-être et à la beauté. Ces plateformes offrent une occasion précieuse de promouvoir mes services, d’établir des partenariats stratégiques et d’interagir directement avec des clientes potentielles. Simm Sculpt vise à élargir sa clientèle en attirant de nouveaux clients et en fidélisant ceux déjà existants. Cela peut impliquer des initiatives de marketing ciblées, telles que des campagnes publicitaires sur les médias sociaux, des programmes de parrainage et des offres spéciales pour les nouveaux clients. Je mets l’accent sur le renforcement de divers canaux de communication. En concentrant mes efforts sur ces domaines clés, je me bats pour rester positionnée, atteindre mes objectifs et établir une base solide pour mes activités futures.

Originaire du Sénégal, que cela représente-t-il ? Avezvous des projets à destination de votre pays d’origine ?

Simm Sculpt au Sénégal représente une opportunité passionnante de contribuer au bien-être et à la beauté de la communauté sénégalaise. La perspective de voir Simm Sculpt s’établir au Sénégal signifie bien plus qu’une simple expansion commerciale. C’est l’aboutissement de mon engagement envers ma communauté et mon pays, en offrant des services et des solutions qui peuvent améliorer la vie des gens.

“N’oubliez jamais : la force mentale est la clé de votre succès.
Pour convaincre, il faut être convaincue soimême avant tout.”

Cela représente également une occasion de partager mon expertise, ma passion et ma vision avec une nouvelle audience, tout en contribuant au développement économique et social du Sénégal. Simm Sculpt au Sénégal incarne également un lien entre mon héritage culturel et mon cheminement professionnel. C’est une occasion de fusionner mon expérience acquise à l’étranger avec les besoins et les préférences spécifiques de la population sénégalaise, créant ainsi une entreprise qui résonne profondément avec les gens et leur mode de vie. L’établissement d’un centre à Dakar me permettra d’offrir mes services hauts de gamme dans un environnement accueillant et professionnel, tout en élargissant ma portée pour toucher une clientèle internationale.

Si vous aviez un message à adresser à nos lecteurs ? Avez-vous déjà ressenti le pouvoir de la force mentale dans la réalisation de vos objectifs de bien-être et de santé ?

Je crois fermement que la force mentale est une composante essentielle du chemin vers le succès et l’épanouissement personnel. Se lancer dans un voyage de transformation physique et émotionnelle peut être exaltant, mais aussi exigeant. C’est pourquoi j’encourage les gens à cultiver une force mentale solide pour surmonter les obstacles, rester motivés et persévérer dans votre parcours de santé et de bien-être. En adoptant une attitude positive, en fixant des objectifs réalistes et en faisant preuve de résilience, chaque personne sera mieux équipée pour atteindre leurs aspirations.

N’oubliez jamais : la force mentale est la clé de votre succès. Pour convaincre, il faut être convaincue soi-même avant tout.

Si je vous dis le mot « Roots », cela vous évoque quoi ?

« Roots » est bien plus qu’un simple mot. C’est le lien profond qui nous connecte à nos origines, à notre passé et à notre héritage. C’est la force qui nourrit notre croissance et qui nous rappelle d’où nous venons. Être enraciné, c’est embrasser avec fierté notre héritage culturel, nos traditions et nos coutumes, tout en regardant vers l’avenir avec gratitude et détermination.

Lipocavitation

Maderothérapie

Radiofréquence

Contactez-nous viaInstagram, SnapChat et TikTok avec le compte SimmSculpt.

Tendances Maquillage

automne-hiver 24/25

L’automne- hiver est la saison où l’on peut mélanger couleurs et textures, ce qui est le mot d’ordre pour la tendance 2024-2025.

Teint naturel et glowy, lèvres intenses, glazed skin, métalliques. Je vous apporte quelques conseils pour réussir votre maquillage.

Teint éclatant et naturel.

Le teint est, selon moi, la base d’un maquillage réussi, il vaut mieux un teint parfait et des paupières sans fard que l’inverse. Pour commencer, il vous faudra préparer votre peau pour obtenir un résultat optimal, un confort et une bonne tenue tout au long de la journée. Optez pour un fond de teint hydratant qui offre une couvrance modulable tout en sublimant le grain de peau comme le Nars Natural radiant longwear foundation ou le Dior forever skin glow

Des lèvres audacieuses et vibrantes. On commence toujours par une bonne hydratation avec un baume à lèvres.

Mes favoris sont le “sleeping mask” de chez Laneige et “slick salve mint lip balm” de chez Topicals.

Les lèvres sont le point focal cet automne-hiver.

Des nuances de prune chocolat ou rouge cerise, je vous donne mes deux favoris qui sont les incontournables peaux noires de chez Mac Cosmetics : le “Ruby Woo” et le “Diva”.

Pour des yeux éblouissants

Les ombres à paupières métalliques et scintillantes sont idéales pour ajouter une touche de glamour.

Les tons dorés et cuivrés s’harmonisent magnifiquement avec les peaux noires, créant un contraste captivant.

Misez sur des fards à paupières de chez Huda beauty : la “Nude Obsession” ou le “Desert Dusk” idéal pour créer des look allant du natural au dramatique.

Soulignez votre regard avec un bon khôl dans la muqueuse de l’œil et le mascara “1 coat waw” de chez Huda beauty pour un regard intense.

Pour un effet bonne mine, utilisez un blush.

J’adore ceux de chez Nars, Juvia’s Place et Mac Cosmetics

Pour le final, encore plus d’hydratation avec le spray de chez Charlotte Tilbury pour un rendu smooth et glowy

Conclusion

Cette saison, le maquillage des peaux métissées à noires se veut audacieux et lumineux. En choisissant des marques qui comprennent et célèbrent la diversité des carnations, vous pourrez créer des looks qui reflètent votre personnalité unique. N’hésitez pas à expérimenter ces produits pour trouver le style qui vous convient le mieux !

N’oubliez pas, le maquillage est un moment fun et de créativité, alors amusez-vous, touchez, testez et jouez avec les matières et texture.

Anjali Beauty Artist
Photo : Mac Cosmetics, “Ruby Woo”

CÉLIA JUST VALERIUS

FONDATRICE DE CHEBHAIR

“ Réputé pour ses propriétés extraordinaires, le Chébé aide à retenir l’hydratation, prévient la casse des cheveux et favorise la prise de longueur. ”

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?

Je m’appelle Célia Just Valerius, j’ai 28 ans, je suis Afro-Caribéenne (Guadeloupe, Martinique, Haïti) et je suis la fondatrice de ChebHair, une marque de produits capillaires naturels pour cheveux bouclés, frisés et crépus à base de Chébé.

Revenons sur votre parcours.

Comment l’aventure Chebhair a-t-elle débuté ? ChebHair a débuté en 2017 alors que j’étais en école de commerce et que je n’avais pas les moyens de financer mes études. C’est grâce à mon entreprise que j’ai pu payer toute ma scolarité. Passionnée de cosmétique et de notre histoire noire depuis toujours, j’ai découvert le Chébé en regardant un reportage sur les femmes Basara au Tchad. Leurs cheveux longs et en bonne santé m’ont émerveillée. J’ai testé cette poudre miraculeuse sur mes propres cheveux, qui étaient en très mauvais état, et les résultats ont été impressionnants dès la première utilisation. Cela m’a inspirée à lancer ChebHair pour partager cette découverte et aider d’autres personnes à prendre soin de leurs cheveux texturés.

L’univers de la beauté, une vocation de toujours ou une simple opportunité d’affaire ?

Ayant subi la discrimination capillaire dès mon plus jeune âge, j’ai toujours voulu impacter et faire évoluer les mentalités, notamment pour les personnes ayant les cheveux bouclés, frisés et crépus. J’ai donc choisi de me lancer dans l’univers de la beauté pour apporter ce changement. Nos couronnes ne sont pas toujours perçues comme un élément de beauté, et je veux changer cette perception. Le Chébé a été une belle opportunité, certes, car j’aurais pu ne jamais le découvrir. Cependant, ce qu’il faut retenir, c’est que ChebHair est bien plus qu’une opportunité d’affaire ; c’est une mission de vie.

De plus en plus, nous entendons parler du Chébé. Mais de quoi s’agit-il exactement et quels sont ses bienfaits ?

Le Chébé est une graine appelée scientifiquement Croton. Elle pousse dans plusieurs pays de la terre mère, notamment au Tchad où elle est traditionnellement utilisée en poudre par les femmes Basara.

Le Chébé est réputé pour ses propriétés extraordinaires : il aide à retenir l’hydratation, prévient la casse des cheveux et favorise la prise de longueur. Les femmes Basara utilisent cette poudre depuis des générations, se transmettant ce secret ancestral de mère en fille. Ce qui leur permet de maintenir des cheveux longs et en bonne santé.

Décrivez-nous l’éventail de votre gamme et son champ d’utilisation...

ChebHair propose des produits de qualité, naturels et efficaces ! Notre gamme comprend les 3 GoldenOil’s : Aloe Vera et pur Chébé pour nourrir, Ricin et pur Chébé pour la fortification, et Gingembre et pur Chébé pour la croissance capillaire. Notre BESTSELLER est la Chebelixir, qui contient du Chébé, de la menthe poivrée, du karité, et d’autres ingrédients essentiels pour arborer nos magnifiques couronnes. Les huiles peuvent être utilisées avant le shampoing en bain d’huile nourrissant, et après la crème capillaire sans rinçage pour sceller l’hydratation. De nouveaux produits vont bientôt arriver, alors suivez ChebHair sur tous les réseaux sociaux pour ne pas rater leur lancement ! (Il y aura bientôt des produits pour les hommes mais c’est secret..)

Quel est votre avantage comparatif par rapport à la pléthore de produits à base de Chébé disponibles actuellement ?

Je commencerais par ma connaissance approfondie du Chébé. Contrairement à ce que 90% des autres marques font croire à leurs consommateurs, le Chébé ne fait pas pousser les cheveux ! Le Chébé retient magnifiquement bien les longueurs en évitant la casse. ChebHair est une marque officielle, déposée, qui aime et respecte profondément ses consommateurs.

Ayant une connaissance approfondie du Chébé, je sais avec quels ingrédients le coupler pour créer des produits de qualité, efficaces et répondant spécifiquement aux besoins des personnes aux cheveux afros et métissés.

ChebHair est le premier distributeur de Chébé au monde, la première marque à avoir rendu le Chébé accessible en France et à l’étranger via chebhair.com. ChebHair est également une marque engagée au quotidien, avec un objectif d’éducation et d’inspiration pour que mes clients aiment et prennent soin de leurs cheveux naturels.

Vos objectifs de développement à court et moyen termes ?

À court terme, je souhaite élargir notre gamme de produits et augmenter notre présence en ligne. Je prévois de lancer de nouveaux produits qui continueront à répondre aux besoins spécifiques des cheveux bouclés, frisés et crépus, tout en conservant notre engagement envers des ingrédients naturels et de qualité.

À moyen terme, je vise à être présente dans les points de vente physiques afin de rendre nos produits plus accessibles à un plus grand nombre de personnes. Parallèlement, je souhaite renforcer notre engagement communautaire en sensibilisant davantage sur la beauté naturelle et la non-discrimination capillaire. Je veux continuer à éduquer et inspirer nos clients à aimer et à prendre soin de leurs cheveux naturels, tout en défendant l’importance de l’éveil sur notre beauté capillaire et de l’inclusion de toutes les textures de cheveux.

Récemment, vous avez pris part aux débats à l’Assemblée Nationale sur la non-discrimination capillaire au travail. Pouvez-vous nous évoquer les enjeux ?

La loi contre la discrimination capillaire est cruciale pour les personnes aux cheveux bouclés, frisés et crépus, qui sont souvent victimes de préjugés et de discriminations. Cette loi permet de sensibiliser et de mettre en lumière une injustice sociale. Elle vise à protéger les personnes contre les remarques et actions déplacées au travail, et à leur donner la confiance d’arborer fièrement leurs cheveux naturels au quotidien. Il est important de savoir que beaucoup de personnes n’ont pas conscience que cette discrimination existe et prennent le sujet à la légère. Le fait d’avoir une loi sur ce sujet permettra de reconnaître que cette discrimination existe et d’engager des dialogues sincères pour faire avancer le mouvement. Cette loi est un pas important pour que les victimes sachent qu’elles ne sont pas seules et que des mesures sont prises pour les protéger.

Un grand merci au député guadeloupéen Olivier Serva pour cette initiative. Grâce à des actions comme celle-ci, nous pouvons espérer un futur où chacun peut se sentir libre et fier de sa couronne, sans crainte de discrimination. Sachant que plus de 60% de la population a les cheveux texturés…

“ Il n’y a pas un seul AfroCaribéen qui n’a pas un ancêtre qui a été mis en esclavage et qui n’a pas subi tout ce que cela implique. [...]
Je suis le plus grand rêve de mes ancêtres, et strictement rien en ce bas monde ne peut m’arrêter.”

Originaire des Caraïbes, que cela représente-t-il pour vous ?

Être originaire des Caraïbes est une grande fierté pour moi. Au-delà de la richesse culturelle et culinaire, des magnifiques plages et rivières, être Guadeloupéenne, Martiniquaise et Haïtienne signifie être une survivante. Il n’y a pas un seul Afro-Caribéen qui n’a pas un ancêtre qui a été mis en esclavage et qui n’a pas subi tout ce que cela implique. Et pourtant, nous sommes là aujourd’hui !

Je suis le plus grand rêve de mes ancêtres, et strictement rien en ce bas monde ne peut m’arrêter. Cette histoire et cette résilience sont une source d’inspiration et de force infinie pour moi. Je porte avec moi l’héritage de mes ancêtres, et cela me motive chaque jour à aller de l’avant et à réaliser mes rêves et impacter le monde

Si je vous dis le mot « Roots », cela vous évoque quoi ? Forcément, les grosses racines d’un baobab. Le mot “Roots” évoque pour moi la connexion profonde avec mes origines (noires, banlieue, femmes), ma culture, ma spiritualité, et mon moi profond, autrement dit mon authenticité. C’est cliché, mais je citerai le dicton : “Pour savoir où l’on va, il faut savoir d’où l’on vient.” Et quand nous, peuple afro, avons cet esprit de recherche et que nous nous éveillons à notre grandeur, nous avons la possibilité d’atteindre les sommets que nous méritons.

“ Crème d’hibiscus, après-shampoing à la sapote, masque cocospiruline, sérum au murumuru... [...]

Kalia Nature vous fait bénéficier de la pharmacopée de la Caraïbe, avec la meilleure efficacité possible. ”

SANDRINE SOPHIE

FONDATRICE DE KALIA NATURE

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?

Je suis Sandrine Sophie, chef d’entreprise. J’ai 49 ans. J’ai créé la marque Kalia Nature il y a huit ans pour un besoin propre, celui d’apporter des produits sains et naturels pour ma fille, Neela qui a aujourd’hui 18 ans et qui est née très grande prématurée avec des problématiques de santé. Ma priorité était d’avoir des produits sains issus de la pharmacopée de la Caraïbe pour entretenir ses cheveux.

La pharmacopée caribéenne est la signature de Kalia Nature Pourquoi cette orientation ?

J’ai été élevée en Martinique, par ma grand-mère paternelle qui vendait sur le marché couvert de Fort-de-France des produits tels que du rhum arrangé, des épices et des produits qu’elle fabriquait elle-même, notamment son huile de carapate. Ayant une très belle connaissance des plantes et des fleurs, elle formulait déjà ses produits à base de la pharmacopée locale. J’ai été baignée dans cet univers et c’est ce qui, très petite, m’a donné envie de m’engager dans le secteur des cosmétiques. Avant de créer Kalia Nature, j’ai travaillé 17 ans chez L’Oréal et, lorsque ma fille est née grande prématurée, je savais ce que je souhaitais en termes de cosmétiques pour elle. Je ne voulais pas utiliser de produits issus de pétrochimie ou d’ingrédients synthétiques. Je me suis tout simplement tournée vers ma grand-mère qui m’a enseigné ses formules que j’ai retravaillées et transformées. Donc au départ, mon but n’était pas d’en faire une distribution. 8 ans plus tard, et après énormément de travail et sacrifices, je suis fière de vous accueillir dans notre laboratoire flambant neuf et avec un bel historique derrière nous.

Aujourd’hui, quels sont les best-sellers et produits primés ? Le best-seller absolu de Kalia Nature est le masque coco-spiruline et pour lequel nous avons d’ailleurs reçu de nombreux prix. Lors de la NHA (Natural Hair Academy) en 2023, nous avons reçu le prix du meilleur masque. Il a également reçu l’Award d’Or des Indies Day de Cosmetique Mag, toujours en 2023. Une tendance forte se dégage aussi avec notre crème d’hibiscus qui est un produit 3 en1, et que j’ai créé spécifiquement pour ma fille qui avait un problème de porosité. Je voulais un produit qui soit simple, que l’on pourrait utiliser de 3 façons différentes et qui convienne aussi bien aux cheveux peu poreux qu’aux cheveux très poreux. Ce produit a été primé en 2019, à la NHA, un an après sa sortie et, par la suite, élu produit de l’année en 2023.

Au delà de la success story entrepreneuriale, vous êtes une héroïne du quotidien qui a lutté contre le cancer. Parlez-nous de cette épreuve terrible... Le cancer est arrivé en 2022, tout de suite après la NHA. Je pratique ce que l’on appelle l’auto palpation, un geste qui peut sauver.

J’ai une tante qui a eu 3 cancers, 2 du sein et 1 des ovaires et qui a également un gène familial qui est le cancer triple négatif. Le lendemain de la NHA 2022, je ressens quelque chose, j’en fais part à mon gynécologue et, quelques mois après, le couperet tombe : J’ai également un cancer triple négatif et je suis détentrice du gène. Avec ma mère, nous sommes allées voir un généticien pour mettre les mots exacts sur ce cancer, mais ma chance est que cela a été repéré et traité très tôt, ce qui m’a permis, dès septembre 2022, d’entamer la chimiothérapie. Pendant ce temps, courant 2022, je recevais le prix de la meilleure marque artisanale de la part d’Innovation OutreMer, 1 mois après je recevais le prix du meilleur artisan de la Seine-Saint-Denis. Continuer à travailler au sein de mon entreprise, tout en ayant à subir cette chimio qui était très lourde, m’a permis de faire preuve de résilience et trouver cette force pour continuer le combat. Un chef d’entreprise, c’est un peu comme un sportif de haut niveau, il faut se battre en permanence et avoir un mental d’acier pour faire face aux difficultés. Aujourd’hui, j’essaie de diffuser des messages de prévention du cancer du sein autour de moi. Cela peut se déclencher très vite, cela n’arrive pas qu’aux autres et le plus important : l’autopalpation, un geste qui sauve !

Le secret de votre ténacité et rage de vivre ? Mon mari, tout simplement. Comme le dit le vieil adage africain : Seul on va vite, ensemble on va plus loin. Le fait d’avoir mon mari qui est chef d’entreprise et qui entreprend avec moi au sein de Kalia Nature, fut vital. J’avais une épaule sur laquelle m’appuyer dans les moments difficiles.

Dans un univers aussi concurrentiel, qu’est-ce qui fait la touche Kalia Nature ?

C’est tout simplement la force que nous avons mise pour avoir notre propre cellule recherche et développement, avec notre propre laboratoire, et ainsi pouvoir fabriquer nos produits à notre parfaite convenance et les distribuer aussi bien aux professionnels qu’aux particuliers. Tout est fait au sein de chez Kalia Nature. Il n’y a aucune sous-traitance qui est réalisée, ce qui nous permet de mieux maîtriser nos produits, d’apporter la meilleure qualité possible, avec des matières premières que l’on source nous-mêmes.

Par conséquent, nos clients que je considère comme des partenaires ou ambassadeurs, ont dans leur main un produit dont la qualité est indéniable.

Si vous aviez un conseil capillaire pour cet automne ?

Le conseil capillaire, c’est le masque coco-spiruline. C’est un must-have, impossible de ne pas avoir le masque coco-spiruline dans sa salle de bain (rires) ! Quand des clients ne connaissent pas la marque et me demandent quel produit leur conseiller pour une première approche, je sais que si je leur donne le masque coco-spiruline, ils reviendront systématiquement. C’est notre best-seller, mais c’est aussi le meilleur masque à l’heure actuelle pour les cheveux texturés !

Quelles sont vos perspectives de développement ?

Continuer à avoir de plus en plus de points de vente. Ce challenge se déroule tout au long de l’année 2024. Je ne vais pas trop en dire maintenant, mais effectivement, les points de vente, aussi bien en France hexagonale que dans les Dom, et en Europe plus largement, ne cessent de croître et j’en suis ravie ! La chance que nous avons chez Kalia Nature est que beaucoup viennent à nous grâce à la notoriété de la marque qui est apportée par nos clients. Nos premiers véritables ambassadeurs, ce sont nos clients, parce que lorsqu’ils apprécient la marque, ils en parlent autour d’eux et n’hésitent pas à demander s’il y a des produits Kalia Nature quand ils se rendent dans leurs commerces habituels ou chez le coiffeur. Et ça, c’est notre grande force.

Si vous aviez un message direct à adresser à une lectrice qui vous découvre ?

La marque Kalia Nature vous fait bénéficier de la pharmacopée de la Caraïbe avec la meilleure efficacité possible. Il faut savoir que dans la Caraïbe, nous regorgeons de plus de 700 variétés de plantes et fleurs médicinales qui sont inexploitées. Le but de Kalia Nature est de mettre en avant cette pharmacopée mais également de faire prendre conscience à toutes et tous que nos cheveux texturés font partie de notre personnalité, de notre force et de notre identité. Je prônerai toujours l’estime de soi et la revendication de qui nous sommes. C’est très important pour nous, ce sont les valeurs piliers de Kalia Nature et nos clients les portent fièrement. De même, au sein de notre équipe, tous sont habités de cette idée que la mise en avant de notre personnalité passe aussi par la valorisation de nos cheveux. En cela, Kalia Nature tend à vous apporter le meilleur.

Originaire de Martinique, cela représente quoi ?

La Martinique, c’est l’île aux fleurs. Il faut savoir que le nom « Kalia » fait référence à une catégorie d’Anthurium (Anthurium rose), une fleur emblématique de la Martinique. Vous l’avez compris, j’attache une importance particulière à la nature. D’ailleurs, si vous venez nous visiter dans nos locaux, vous verrez la présence de nombreuses plantes, fleurs, palmiers... C’est pour moi synonyme de sources de vie. Nous respirons grâce aux plantes et aux fleurs. Il m’importait de montrer que, dans la nature, il y a des choses qui sont simples, essentielles et qui permettent de nous entretenir.

Nos grands parents n’avaient pas accès aux cosmétiques et utilisaient des plantes et des fleurs pour entretenir leurs cheveux ou leur corps. En Martinique, j’ai vu des générations de grandes personnes, parfois centenaires, qui ont des cheveux magnifiques, pas du tout abîmés et qui n’ont quasiment jamais utilisé de produits à composition pétrochimique.

La nature est à la base de tout, et mon île représente la nature.

Si je vous dis le mot « Roots », cela vous évoque quoi ? J’en reviens encore à mon île, aux plantes, à la genèse.

Ces îles font aussi partie intégrante de l’histoire de l’Afrique, car n’oublions jamais que nos anciens ont été déportés de la Terre Mère.

Pour moi, le mot « Roots » évoque le naturel, l’authenticité, l’identité et la fierté d’appartenir à cette identité.

Photos : Will Zaid

AMYNATA MACALOU FONDATRICE DE REMAID.

“ Aider les femmes qui subissent comme moi la perte de cheveux afin d’en reprendre le contrôle et de retrouver confiance et sérénité. ”

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?

Coucou ! Je suis Amynata Macalou, j’ai 37 ans et je suis francomalienne. Depuis février 2022, je suis la fondatrice de Remaid, la marque de compléments alimentaires pour cheveux.

Trois mots pour vous décrire… Empathique. Chaleureuse. Consciencieuse.

Quelle est la genèse de REMAID ?

Remaid, notre nom de marque, emprunte son essence au français « remède », un terme que nous avons choisi pour symboliser la renaissance. Remaid est avant tout une histoire personnelle. En effet, j’ai perdu énormément de cheveux après la naissance de ma fille, emportant avec eux une part de ma féminité et de ma confiance en moi. Le lancement dans ce domaine était naturellement motivé par l’envie d’aider les femmes qui subissent comme moi la perte de cheveux afin d’en reprendre le contrôle et de retrouver confiance et sérénité.

Décrivez-nous les bienfaits derrière vos produits ?

Et à qui s’adressent-ils ?

Notre produit phare est le « Happy Hair Gummies ».

C’est un complément alimentaire, sous forme de bonbon à macher, enrichi de plantes, vitamines et minéraux, une bonne alternative pour les récalcitrants à la prise de gélules. Dans notre composition, nous avons choisi la prêle des champs qui favorise la pousse et la fortification des cheveux. Elle améliore l’état des cheveux et aussi des ongles. Nous avons aussi l’ortie piquante qui fortifie la fibre capillaire, elle aide aussi réduit la chute de cheveux. Notre produit s’adresse à toutes les femmes qui perdent des cheveux et qui en ont marre de voir des tonnes de cheveux dans leur salle de bain.

Notre produit est adapté pour les femmes enceintes et allaitantes.

Quels sont les prochains défis de REMAID ?

À court terme, notre objectif principal est de continuer à accroitre notre notoriété afin de propulser notre marque sur le devant de la scène. À moyen terme, c’est d’intégrer des réseaux de distributions de type pharmacies, parapharmacies, magasins spécialisés et grosses enseignes.

Quelle est votre gamme de prix et comment vous contacter ?

Nous proposons des cures de 1 mois, 3 mois et 6 mois. Nos prix commencent à partir de 24,90€.

Vous pouvez nous contacter :

- Sur notre boutique en ligne : www.remaid.co

- Sur Instagram : @remaid.co

- Par e-mail : hello@remaid.co

Comment vivez ce challenge entrepreneurial, à l’heure où le « black owned » est en plein boom ?

Je le trouve à la fois excitant et difficile.

Excitant car les opportunités de croissance sont énormes. Quand je vois des entrepreneurs (femmes ou hommes) exploser dans leur domaine ça me motive et ça me donne la rage de réussir. Mais je trouve aussi ce challenge difficile car il y a de nouveaux entrants, plus de concurrents. C’est à ce moment-là que le mot « différentiation » a son importance.

Originaire du Mali, que cela représente-t-il ?

Avez-vous des projets à destination de ce pays ?

Le Mali représente mon identité, des valeurs comme le respect et l’entraide que je souhaite transmettre chaque jour à mes enfants.

A terme, ça serait d’investir dans l’immobilier.

Si vous aviez un message à adresser à nos lecteurs ?

Toi qui lis ces mots et qui te sent impuissante face à cette chute de cheveux, saches que ce n’est pas une fatalité. Tu dois reprendre le contrôle de tes cheveux car tu es la seule maîtresse de ta vie. Personne ne le fera pour toi ! Trouve cette force intérieur qui t’aidera à devenir la femme forte et belle que tu es.

Si je vous dis le mot « Roots », cela vous évoque quoi ?

Ce qui me vient à l’esprit c’est un cheval, symbole de puissance et de mouvement.

Fragance Selector pour ELLE MUSC BLANC

PHOTOGRAPHE

WIL ZAID

MAQUILLAGE

HAWO MAKE UP ARTIST

1. Chance CHANEL (35ml) 99€ - 2. Mon Paris YVES SAINT LAURENT (50ml) 75€
3. Modern Princess LANVIN (30ml) 55€ - 4. Live Irrésistible Blossom Crush GIVENCHY (30ml) 67€
5. Nina NINA RICCI (80ml) 82€ - 6. Trésor LANCÔME (100ml) 114,75€
7. Osun MAISON SAMBIN (50ml) 180€ - 8. Light Blue DOLCE & GABBANA (100ml) 95€
“ Du concret ou rien ! Apporter une plus-value aux grandes entreprises, aux clients particuliers et aux collaborateurs qui nous font confiance. ”
Photos : Patapapara

Les soeurs Anissa & Carine

FONDATRICES DE L’ARTISAN DU SUBLIME

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?

Anissa Boni : Je suis Anissa Boni, une femme de 26 ans, née en France et originaire du Bénin. Depuis 2021, je suis responsable des opérations chez L’Artisan du Sublime, où je coordonne les processus opérationnels pour atteindre nos objectifs stratégiques.

Carine Mas : Et moi, c’est Carine Mas, j’ai 16 ans de plus que ma sœur Anissa ! Née au Bénin, c’est un handicap de naissance qui m’a emmenée en France à l’âge de 9 mois pour y suivre des soins médicaux. Je suis la fondatrice de L’Artisan du Sublime, que j’ai crée seule en 2007, et que je dirige depuis 2021 en collaboration avec Anissa. La création artisanale et la vision stratégique m’incombent, tandis qu’Anissa s’occupe des aspects marketing et financiers.

Revenons sur votre parcours, comment a débuté l’aventure l’Artisan du Sublime ?

C.M : Après un cursus en ressources humaines à la Sorbonne, j’ai travaillé 13 ans dans un grand groupe. Parallèlement, ma curiosité m’a fait découvrir les perruques « lace wig des stars » lors d’un stage à Chicago, j’avais 20 ans… C’était resté dans un coin de ma tête. J’ai commencé à en porter, puis à recevoir des demandes d’amies, puis des amies d’amies… Je n’avais pas l’idée d’en faire une entreprise mais, au fil des années et de la maturité, j’ai compris que me former et orienter mes services vers le domaine médical et artistique répondrait mieux à mon « pourquoi ». Améliorer techniquement le produit pour accompagner et soulager des hommes, des femmes ou des enfants qui font face à la perte de cheveux et aider les professionnels créatifs m’animent ! Et cela fait écho à mon parcours personnel.

A.B : Je peux en attester car je l’observe depuis que j’ai 9 ans ! Carine est une personne persévérante et généreuse qui a injecté ses qualités dans les valeurs de son entreprise autant que dans son management. Elle apporte innovation, créativité, et soins à la clientèle depuis 17 ans maintenant.

Décrivez-nous l’éventail de votre gamme de produits...

A.B : Notre institut s’est spécialisé dans la création de chevelures naturelles et réalistes pour hommes, femmes et enfants

Nous créons des perruques naturelles, prothèses capillaires médicales, volumateurs et extensions partielles de toutes les couleurs et textures de cheveux : européen, asiatique, afro, bouclé, défrisé… Afin de répondre de manière attentive aux besoins de chacun, nous offrons 3 niveaux de personnalisation : du Prêt-à-porter, de la Demimesure et du Sur-mesure

Quel est votre positionnement prix et quelle clientèle ciblez-vous ?

C.M : Notre priorité est d’apporter une plus-value esthétique concrète à notre client au quotidien ou dans un projet artistique. Nous nous adressons ainsi à 2 types de clientèle, une clientèle de particuliers, plutôt « médicale », c’est-à-dire rencontrant des problématiques de perte de cheveux due à la chimiothérapie, aux changements hormonaux, à l’alopécie, trichotillomanie, lupus ou encore à la pelade. Nous sommes pour cela agréés par la Sécurité Sociale et partenaire de plusieurs centres de dermatologie, hôpitaux et associations.

Dans un même temps, nous accompagnons une clientèle « artistique » de professionnels, personnalités publiques et de grandes entreprises pour leurs projets artistiques.

A.B : Notre gamme de prix est large et adaptée à chaque besoin. Nos tarifs varient entre 350€ pour notre clientèle bénéficiant d’une prise en charge de la sécurité sociale et jusqu’à 6000€ pour des créations personnalisées pour le cinéma.

Le cinéma qui exige une réelle maitrise des finitions et des détails, peut mobiliser 1 collaborateur perruquier 1 mois entier. Nous avons, par exemple, collaboré avec Marilou Berry pour son rôle de Maud dans la série Je te Promets sur TF1 ; nous collaborons régulièrement avec des grandes entreprises comme Gaumont, L’OREAL ou des coiffeuses talentueuses comme Nadeen Mateky en créant des prothèses capillaires pour plusieurs films.

C’est un honneur de voir nos créations apparaître à la télévision, au cinéma, au Théâtre dans une pièce de Maryse Condé portée par Nathaly Coualy ou encore sur les réseaux sociaux, notamment avec notre égérie Lalaa Misaki. Ces collaborations sont autant de chances pour nous de partager notre passion et notre créativité artistique.

Dans un univers ultra concurrentiel, quels sont vos avantages comparatifs ?

A.B : Je dirais que notre particularité tient en 3 promesses concrètes : Naturel, Maintien et Accompagnement au sein de notre institut parisien, qu’il est difficile de trouver sur les sites de pure vente en ligne.

Cela nous a permis de livrer physiquement plus de de 12 000 prothèses capillaires à ce jour !

C.M : J’ajouterais l’innovation constante et le souci de l’autre. Répondre avec précision aux besoins de nos clients est une obsession ; leur confort, leur bien-être, la praticité, la qualité, nous apportons sans cesse des améliorations à nos produits. Nos prothèses capillaires se distinguent par leur aspect naturel : elles sont réalistes, et s’adaptent à tous. Leur maintien est assuré par neuf méthodes différentes, dont certaines ont été spécialement conçues et brevetées par nos soins. De plus, après la vente, la qualité du cheveu est garantie, service inédit dans le secteur capillaire. Je tiens à préserver une expérience client unique, rendue possible par notre fabuleuse équipe de 10 collaborateurs diplômés, qualifiés et pédagogues assurant un accompagnement personnalisé à chaque étape.

Photos : Patapapara
Photo : Akani photography

Une partie de vos unités de production est située sur le continent africain. Décrivez-nous votre process et pourquoi le choix de cette destination.

C.M : Depuis mars 2022, après la pandémie de Covid-19, j’ai voulu renforcer notre identité de créateur artisanal et partager notre savoir-faire pour limiter les risques de dépendance et d’approvisionnement futurs. Nous avons alors pris la décision de former 12 perruquiers et d’établir nos propres ateliers en Afrique, une avancée dont je suis particulièrement fière. Dans ces ateliers, chaque complément capillaire est assemblé à la main, cheveu par cheveu, avec une minutie qui demande entre 80 et 100 heures de travail par prothèse. Cela nous permet de garantir une qualité exceptionnelle, en ligne avec nos valeurs et notre engagement.

A.B : Le choix de localiser nos unités de production en Afrique s’inscrit dans une démarche éthique et stratégique. Nous utilisons des matériaux naturels, comme une tulle en fine dentelle suisse et des cheveux naturels, minutieusement récoltés de manière éthique dans les temples indiens. En plus de valoriser un savoir-faire artisanal, nous soutenons le développement local tout en restant fidèles à nos valeurs

On imagine votre fierté, mais était-ce votre ambition, dès le départ, de pouvoir créer de l’emploi sur le continent africain ?

C.M : Absolument, nous en sommes très fières ! Cela n’a pas du tout été simple, nous avons investi et perdu de l’argent mais notre persévérance a permis de concrétiser un rêve que nous avions. Nos ateliers en Afrique créent aujourdhui des emplois réels qualifiés, offrant des opportunités à des hommes et des femmes, y compris ceux en situation de handicap, tout en leur assurant un salaire équitable. Cette approche nous permet de concevoir des produits qui allient qualité, éthique et responsabilité sociale.

Si vous aviez un message direct à adresser à nos lectrices ?

C.M : Parfois, parler de vos difficultés à 1 seule personne peut tout changer. Ceci est valable dans tous les domaines de la vie. Trouvez la force de demander de l’aide et verbalisez vos besoins, il existe toujours des solutions. Nombre de nos clientes font face à des problématiques de perte de cheveux et n’osent pas en parler à leur entourage par honte, de nombreuses solutions existent aujourd’hui ; consultez votre médecin traitant ou un dermatologue qui pourra vous prescrire des examens plus poussés et une ordonnance pour une prothèse capillaire (perruque)

Quels sont vos objectifs de développement à court et moyen termes ?

C.M : On le dit et on le répète, on travaille pour du concret ! Nous avons ouvert notre capital en 2022 via une levée de fonds qui a fédéré une vingtaine d’investisseurs, parmi nos proches, nos clients partenaires professionnels, Kelly Massol fondatrice des Secrets de Loly et jurée de Qui veut être mon associé sur M6 ; Grâce à cela, notre unité de production nous permettra dans un avenir proche d’être à 100% autonomes sur nos productions et ainsi de pouvoir s’adresser à un marché plus large, à l’international notamment Également, depuis 3 ans, nous avons pensé notre entreprise comme un modèle à dimension sociale mais qui soit rentable et duplicable, sous forme d’un réseau de distribution ou de franchises. C’est la prochaine étape.

Originaires du Bénin, que cela représente-t-il ?

C.M : Pour moi, qui suis née au Bénin et y ai fait une partie de ma scolarité, je me sens à la fois béninoise et française. Je suis fière de ce parcours qui fait ma richesse et le pont entre ces deux cultures et reconnaissante à mes parents immigrés qui ont permis tout cela. Au Travail, l’expérience client est d’ailleurs fortement imprégnée des valeurs de tolérance et de partage inculquées par mes parents et à la maison ça se traduit par mon goût pour recevoir et cuisiner de bons plats du pays !

A.B : Je partage cette vision et suis d’autant plus fière de mettre le Bénin sur la carte à notre échelle. Je suis diplômée de l’Université Paris Dauphine, une institution réputée de Paris Sciences et Lettres, dont je suis très fière. Pour une jeune femme d’origine modeste, cela aurait été impensable il y a quelques années. Ensemble, nous avons de quoi être fières de nos origines.

Si je vous dis le mot « Roots », quelle est la première image qui vous vient à l’esprit ?

A.B : Sans hésitation, je pense à la famille. Travailler ensemble renforce nos liens, et la famille aussi bien filiale que professionnelle est au cœur de tout ce que nous réalisons.

C.M : Je te rejoins, Anissa. Pour moi, le mot “racines” évoque le chemin. J’adore cet adage qui dit : « Lorsque tu ne sais pas où tu vas, regarde d’où tu viens. » Cela me rappelle l’importance des racines dans la réalisation de soi. Anissa et moi c’est 2 générations différentes, unies par nos « racines » communes, cela décuple la portée de nos ambitions.

Où vous trouver ?

Venez nous rencontrer à Paris (Bastille), les essayages sont gratuits, dans un cadre intimiste en étage et sans obligation d’achat. Instagram : @lartisandusublime et bientôt nos podcasts @lecafesublime !

BRICE TCHAGA ITINÉRAIRE D’UN

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?

Brice Tchaga, 28 ans, d’origine camerounaise. Je suis un artiste coiffeur et fondateur du Hair Place By Tchaga, situé au Printemps Haussmann

Qu’est-ce qui fait la « touche » Tchaga ?

C’est compliqué de dire quelle est la touche Tchaga et de se définir soi-même. Je dirais que mon style est un mélange de 3 éléments : - Mes influences africaines, dûes à mes origines camerounaises.

- Mon univers urbain, dû à mes origines de Paris 20ème

- Mon professionnalisme, dû à ma mentalité d’aller le plus loin possible.

On vous surnomme le « Barber des stars ». Si vous deviez citer vos 3 moments professionnels les plus mémorables ?

Et pourquoi ?

La 1ère fois que j’ai travaillé dans un salon de coiffure, car c’était mon rêve d’enfant qui s’accomplissait. Le deuxième, quand j’ai signé mon contrat avec Dior, c’était une concrétisation de toutes ces années de travail, c’était un énorme « step ». Et bien sûr, en tête de liste, l’inauguration de mon premier salon de coiffure, entouré de tous mes proches ! C’était l’aboutissement de toutes ces années en salon de coiffure, toutes ces années à coiffer mon petit frère dans sa chambre, cela représentait énormément pour moi.

Vous êtes donc ambassadeur de Dior Beauty, quelle est la genèse de cette incroyable collaboration ?

Cela s’est opéré de matière très naturelle. C’était le fruit d’un suivi de longue date de leur part. Puis, il y a eu les premiers échanges, jusqu’à la finalisation d’un contrat. Avec Dior, nous avons développé pas mal de projets, de shootings, de premières campagnes et cela fait maintenant 3 ans que nous travaillons ensemble. Tout se passe bien, nous avons encore plein de belles idées à mettre sur pied, donc je suis très heureux.

PRODIGE

L’ouverture du Hair Place by Tchaga au Printemps, est-ce l’accomplissement d’une vie ?

Je suis super content ! Comme je le dis souvent, c’est mon premier bébé. Est-ce l’accomplissement d’une vie ?

Je ne pense pas. C’est l’accomplissement de tout ce que j’ai fait par le passé, certes, mais j’ai encore bien d’autres challenges à relever. Je suis quelqu’un qui a faim d’ouvrir toutes les portes qui se présenteront. Je considère donc le Hair Place by Tchaga comme mon premier enfant, mais j’espère qu’il y aura encore d’autres projets tout aussi alléchants que celui-ci.

Si vous aviez un conseil à donner à un entrepreneur dans le secteur de la beauté ?

Tout d’abord, je le féliciterais car nous sommes dans un secteur en pleine évolution. Mon conseil serait de rester focus et toujours alerte aux nouvelles tendances. C’est le plus important, avoir un oeil sur tout, pour s’assurer de toujours être à la page. C’est l’une des clés de la réussite dans notre activité et c’est la discipline que je m’applique personnellement.

Quels sont vos projets à court et moyen termes ? À court terme, développer le salon car il est encore tout nouveau. Il y a donc encore pas mal de communication et de développement à faire. À long terme, développer la marque « Tchaga ». J’ai plein d’autres projets qui sont amenés à accompagner ce salon, mais la priorité reste au développement du Hair Place by Tchaga

Originaire du Cameroun, cela représente quoi ?

C’est une énorme fierté. Je suis très proche de mes racines, notamment grâce à mes parents. Cela me pousse à vouloir représenter au mieux le pays et être un ambassadeur d’excellence dans mon domaine d’activité. Que les Camerounais du monde entier puissent être fiers de mon parcours et voir que des jeunes se démènent pour défendre nos couleurs.

Si je vous dis le mot « Roots », cela vous évoque quoi ? Je pense à L’Afrique, aussi à l’urbain. Si je devais choisir un seul mot pour parler de ROOTS magazine, je dirais : « Nous ». C’est un magazine qui est fait pour nous. C’est le premier magazine que j’ai réellement suivi et lu. Dans le salon où j’ai démarré, nous étions très proches du fondateur et il nous représente à la perfection.

“ Proposer une solution où chaque client peut réserver une coupe dans un salon ”
Photos : Patapapara

IDDAN L’APPLICATION QUI RÉVOLUTIONNE

LA GESTION DES SALONS DE COIFFURE !

“ Frustrés par les problèmes de gestion de rendez-vous dans les salons de coiffure, nous avons décidé d’unir nos forces pour créer IDDAN. ”

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?

Styve : Styve Compper, 33 ans, originaire de la Guadeloupe. CEO et co-fondateur de l’application IDDAN.

Jean-Christophe : Jean-Christophe Guimya-Goune, 33 ans, originaire du Cameroun, co-fondateur de l’application IDDAN

Revenons sur votre parcours.Quelle est la genèse de Iddan ?

Nous sommes amis depuis plusieurs années, passionnés de technologie et de solutions pratiques. Frustrés par les problèmes de gestion de rendez-vous dans les salons de coiffure, nous avons décidé d’unir nos forces pour créer IDDAN

Décrivez-nous les fonctionnalités de IDDAN et en quoi vat-elle révolutionner l’expérience en salon de coiffure ?

Avec Iddan, nous voulons non seulement améliorer l’expérience des clients lors de la prise de rendez-vous dans un salon de coiffure mais aussi soutenir les salons en facilitant leur gestion. Notre objectif est de créer un outil qui répond aux besoins réels des utilisateurs, tout en faisant évoluer le secteur de la coiffure vers plus d’inclusivité et d’efficacité.

Quels sont vos objectifs de développement à court et moyen termes ?

A court terme, nous souhaitons nous installer comme un partenaire fort pour les salons de coiffure en France. À long terme, nous souhaitons nous développer à l’international notamment dans les Antilles et en Afrique.

Originaires du Cameroun et de la Guadeloupe, que cela représente-t-il pour vous ?

Nous sommes tous les deux issus de la diaspora, ayant grandi et vécu aux Antilles et au Cameroun. Pour nous, c’était une évidence de mettre à disposition notre expertise afin d’apporter une solution concrète aux salons de coiffure afro.

Si vous aviez un message à adresser à nos lecteurs ?

Nous pensons que la beauté est un luxe qui doit être accessible à tout le monde. Avec IDDAN, notre vision est de proposer une solution où chaque client peut réserver une coupe dans un salon, oÙ derrière se cache une histoire.

Si je vous dis le mot « Roots », cela vous évoque quoi ?

Jean-Christophe : l’Afrique.

Styve : le commencement et l’avenir.

Fragance Selector pour LUI VANILLE

1. Égoïste CHANEL (100ml) 152€ - 2. Tobacco Vanille TOM FORD (30ml) 162 €
3. Scarlet Poppy - Cologne Intense JO MALONE (50ml) 136€ - 4. Un Bois Vanille SERGE LUTENS (50ml) 142€
5. Stronger With You MY ARMANI (50ml) 69€ - Gentle Fluidity Edition Gold MAISON FRANCIS KURKDJIAN (70ml) 185€
7. Born in Roma Intense Uomo VALENTINO (100ml) 97€ - 8. Pour un Homme de CARON CARON (75ml) 89€

La 1ère solution pour gérer votre salon de coiffure

100% sans abonnement

I D D A N

Réduisez les no-shows - gestion des rendez-vous automatique - augmentez vos revenus

Mobilisation des joueurs de l’équipe nationale de RDC lors des hymnes pendant la CAN 2024, afin de sensibiliser sur les massacres passés sous silence, à l’est du pays.

Lac Kivu, situé à la frontière de la République démocratique du Congo et du Rwanda.

Silence, on TUE à l’est de la RD Congo

Atteinte à l’intégrité territoriale du pays, populations civiles déplacées, violées et/ou massacrées, l’Est de la RD Congo est l’épicentre d’un conflit larvé et peu médiatisé qui ensanglante la région du Nord Kivu - plus précisément autour de Goma et Saké - depuis des décennies. Les enjeux se situent autour du trafic de minerais dont regorge la région et les acteurs (qu’ils soient politiques, militaires ou dirigeants de multinationales) à porter la responsabilité sont multiples. Plongeon au coeur d’une situation qui devraient tous nous alarmer et appeler à une mobilisation mondiale.

SILENCE, ON TUE

À L’EST DE LA RD CONGO

GOMA

Dans les camps de Goma, choisir entre la prostitution, les viols ou la faim.

Reportage photo poignant réalisé par Huguet Alexis, photographe et correspondant de l’AFP, basé en République démocratique du Congo.

SILENCE, ON

TUE

À L’EST DE LA RD CONGO

TERRITOIRE DE RUTSHURU, NORD-KIVU

“Il est midi ce 26 octobre 2023, le soleil est au zénith et les rebelles du M23 viennent d’attaquer cette localité du territoire Rutshuru. Une équipe de l’AFP, venue documenter le quotidien des habitants près des lignes de front entre l’armée congolais et le M23, s’est retrouvée prise dans les combats et a quitté la ville avec ses habitants.”

À LA RESCOUSSE DES CIVILS

GOMA

Distribution de denrées alimentaires dans les camps de réfugiés à Goma. Des enfants minés par des conditions de vie indescriptibles se ruent sur les livraisons de produits de première nécessité acheminés par une association. Images fournies par Team Congo

CARLOS BILONGO

UN INSOUMIS FACE AU DRAME CONGOLAIS

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?

Je suis Carlos Martin Bilongo, né à Villiers-le-Bel le 31 décembre 1990. Je suis le dernier d’une fratrie de six frères et sœurs.

Mes parents sont originaires de la RDC. J’ai été élu député du Vald’Oise (8e circonscription) en juin 2022, puis réélu en juillet 2024. Mon engagement est profondément social et humaniste. Et au Parlement français, je suis Président du groupe d’amitié entre la France et la RDC.

Chaque année au Parlement, lors de chaque mandature, des pays ont un groupe d’amitié et sont présidés par un député. Cela me tenait à cœur d’être le Président du groupe d’amitié du pays de mes origines pour permettre un pont et une relation particulière avec d’autres parlementaires, ainsi que la mise en place d’actions avec la société civile.

En tant que député français d’origine congolaise, comment percevez-vous la situation actuelle dans l’Est de la RDC, une région fortement touchée par la guerre et les conflits ?

C’est une région qui est très sinistrée et que j’ai pu visiter ces dernières semaines. J’étais encore à Goma au mois de mars dernier (2024). C’est un conflit qui a plus de 30 ans, je n’étais même pas né qu’il était déjà en place. Les problématiques sont énormes avec plus de 10 millions de morts, 7 millions de déplacés et une incapacité à trouver des solutions pour cette population, parce que des gens continuent à vivre sur place. Et ces personnes-là demandent juste à vivre, à pouvoir exister. Malheureusement, elles sont dans une impasse et confrontées à un silence de la communauté internationale qui est assourdissant. Il y a aussi une communauté congolaise qui va au-delà du Congo, une diaspora établie en France, aux États-Unis et dans différentes régions du monde et qui doit aussi aider, à sa manière, ces personnes du NordKivu qui sont en très grande détresse. Il faut que la justice passe parce qu’on ne peut pas laisser des gens mourir ainsi et ne pas mettre des mots, ne pas mettre des actes forts et ne pas mettre de condamnation.

S’agissait-il d’un voyage dans le cadre de votre mission parlementaire ou bien d’une initiative personnelle ?

C’était une initiative personnelle. J’ai eu le temps de faire des voyages par rapport à l’action parlementaire. Cette fois-ci, je m’y suis rendu avec le programme alimentaire mondial et l’Unicef, parce qu’avant d’être député, j’étais activiste humanitaire au Sénégal et dans d’autres pays. Et du coup, j’ai profité d’une pause parlementaire entre mars et avril pour mener des actions avec l’Unicef. Nous sommes allés à Goma et à Kinshasa. J’ai notamment lancé un projet avec des jeunes sur place pour récupérer les déchets plastiques qui salissent le lac Kivu.

L’idée est de me battre pour l’inclusion de ces jeunes qui sont déplacés dans les camps. Il y a tellement de choses intéressantes à mettre en place, avec une jeunesse qui est très créative que ce soit au niveau artistique ou musical. Goma est un véritable hub culturel à la frontière de différents pays, et cette jeunesse qui a le mérite d’être résiliente ne demande qu’à pouvoir exister.

On a souvent décrit le conflit à l’Est du Congo comme une guerre invisible dans le sens où elle n’était pas présente dans les médias dits « mainstream ». Et on a même l’impression que si on faisait un sondage à la volée, au hasard dans les rues de Paris, auprès de personnes non noires, à peine 20 % des gens sondés sauraient ce qui se passe aujourd’hui au Congo. Vous qui êtes au cœur du pouvoir, comment expliquez-vous qu’en 2024, ce conflit soit à ce point peu médiatisé et que les politiques français ne se soient pas emparés du sujet ? Je pense que le monde est devenu individualiste. Vous avez raison, si vous posez la question à un Parisien dans la rue pour savoir ce qui se passe à Goma ou à l’Est du Congo, les réponses vont vous faire froid dans le dos. Mais le résultat ne serait-il pas le même si on faisait ce sondage dans n’importe quelle capitale africaine ? Il y a des pays frontaliers à la RDC qui doivent se montrer solidaires et qui ne le sont pas forcément. Même à Kinshasa, capitale de la RDC, bien des gens ne se sentent pas concernés. Pour eux, Goma c’est très loin, c’est un autre fuseau horaire, une autre langue (le swahili), une autre façon de manger, une autre façon de vivre... Les personnes qui vivent à Goma sont plus proches des pays frontaliers comme l’Ouganda, la Tanzanie, l’Ethiopie, le Kenya ou le Rwanda que de la capitale Kinshasa.

Et tout le monde se renvoie la patate chaude, les uns feintant le sujet, les autres affirmant que c’est aux puissances occidentales d’agir.

Les enjeux sont multiples, il s’agit d’une guerre économique pour des matériaux et pierres précieuses dont le sous-sol du Congo regorge. Des matériaux qui sont utilisés pour fabriquer nos portables. Et on connaît les entreprises qui fabriquent nos portables, ce sont des multinationales qui sont en France, aux États-Unis... La prise de conscience doit être multi latérale, pas seulement africaine.

“ Souvent, lorsque deux pays africains sont en conflit, l’Occident ferme les yeux et se dit : « C’est entre eux, c’est un conflit ethnique. »
Mais dans le cas de la RDC, ce n’est pas un conflit ethnique, c’est un conflit économique.”

Etes-vous optimiste pour trouver une issue favorable à un conflit qui dure depuis plus de 3 décennies ? C’est obligatoire, la guerre va s’arrêter à un moment ou un autre. Par quel moyen ? Je pense que cela passera notamment par la jeunesse française d’origine africaine, la jeunesse mondiale d’origine africaine, la jeunesse de tout horizon, parce que l’on voit les gens se mobiliser dans les rues et accentuer la pression. Je pense qu’il faut une convergence massive des luttes.

Quand je suis sur place, les jeunes de Goma veulent autre chose. Quand je visite les camps de déplacés, je vois des personnes qui sont totalement innocentes, coincées au milieu d’un conflit, et avec pour seules perspectives la mort, le viol ou les massacres. On parle de personnes qui vivaient tranquillement, en toute autonomie, dans des villages qui se voulaient paisibles et qu’on a déplacés de force parce que l’on considère que leur sous-sol est plein de matières premières. C’est la quintessence de la perversité du système capitaliste occidental. Et je suis convaincu qu’en Afrique, l’effondrement du monde capitaliste va arriver parce qu’on ne peut pas avoir au Congo 110 millions d’habitants, avec une écrasante majorité de personnes qui sont en difficulté et une infime minorité qui vit aisément. Cela vaut pour le Congo, mais cela aussi vaut pour différents pays en Afrique. Donc, dans cette échelle de valeur, des personnes qui profitent de ce business ne pourront pas agir éternellement, parce qu’il faut bien se rendre compte de la situation. C’est une zone où on soumet les gens à l’esclavage et aux travaux forcés d’enfants. C’est inacceptable. Et aujourd’hui, les rapports des Nations Unies sont totalement clairs. La France aussi. Le Quai d’Orsay a demandé aux milices du M23 de se retirer. Ces mêmes milices qui sont soutenues par le Rwanda. Le Rwanda qui ne produit pas ses minerais stratégiques que lui-même commercialise... À un moment donné, il y a une exploitation de ces minerais de sang qui est inadmissible !

Lorsque vous sonnez l’alarme au sein de votre parti (la France Insoumise), mais plus globalement au niveau de l’assemblée nationale ou peut-être même de l’exécutif, sentez-vous que votre message est entendu ?

Il est entendu, mais vous savez... Souvent, l’histoire veut que, lorsque deux pays africains sont en conflit, l’Occident ferme les yeux et se dit : « C’est entre eux, c’est un conflit ethnique. » Mais dans le cas de la RDC, ce n’est pas un conflit ethnique, c’est un conflit économique. Un conflit qui implique – entre autres - un pays comme le Rwanda qui agit au-delà de ses frontières, avec une violation claire du droit international. Donc les Congolais de France et de partout demandent un tribunal international qui pourra statuer sur tout ce qui s’est passé. Il y a eu le rapport mapping (mission d’enquête du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme sur les violences et crimes opérés en RDC) et nous attendons juste que le droit soit respecté. Tout comme la Russie a violé le droit international en Ukraine et créé une levée de boucliers de la communauté internationale, il doit en être de même pour le Rwanda.

Les États-Unis ont condamné la situation et le porte-parole de la Maison Blanche, Antony Blinken, a demandé aux troupes du M23 de se retirer. Mais il n’y a pas d’action concrète faite par ces pays occidentaux, ni de mesure de rétorsion. Après, il faut savoir que le Rwanda n’est pas un pays signataire de la CPI (cour pénale internationale). Du coup, ils n’ont pas de compte à leur rendre.

Quel message adresseriez-vous à la diaspora ?

A-t-elle un rôle clé ou la solution émanera-t-elle du politique ?

À la base, le politique est censé émaner de la société civile avant d’être élu. Je suis quelqu’un qui se bat pour des causes. Un politique, tout comme un citoyen, doit avant tout être humaniste, et lorsqu’il voit une injustice la dénoncer, parce que se taire c’est quasiment être complice.

Donc, lorsqu’il y a des mobilisations, je demande à la communauté congolaise, qui est ici en France, les jeunes issus de foyers africains, de se sentir pleinement concernés par ce qui se passe au-delà des frontières françaises. Les Congolais vivant sur place ne peuvent pas demander aux Congolais de France de les sauver. Ils ne vont jamais avoir cette démarche là. Ils vont essayer de régler leurs problèmes comme ils le peuvent, soit politiquement avec leurs élus, soit avec le soutien des organismes internationaux. Mais la société civile doit comprendre qu’elle a son rôle à jouer, avec les mobilisations certes, mais aussi via le boycott. Si une entreprise commercialise des minerais qui sont issus de spoliations, des minerais de sang qui ont causé la mort de milliers de Congolais, si une entreprise est identifiée, il faut savoir sanctionner économiquement et boycotter. Je le répète encore une fois, c’est une guerre économique.

Aujourd’hui, en France, la plupart des célébrités dans l’industrie de la musique sont originaires du Congo et bénéficient d’une visibilité énorme, notamment sur les réseaux sociaux. Selon vous, ont-elles également un rôle à jouer ? Les encouragez-vous à se mobiliser ? Je ne pense pas qu’un artiste mette sa carrière en péril en prenant position, je pense au contraire qu’il en sort grandi. Mais l’artiste a-t-il atteint la maturité nécessaire pour prendre position ? C’est le vrai sujet. Certains estiment qu’ils ont fait carrière en étant uniquement dans le divertissement et ne veulent pas sortir de ce couloir.

Et si on doit se dire la vérité, beaucoup ne sont pas concernés par ce qui se passe. Vous aurez donc des artistes qui fuient les « risques » et d’autres qui seront plus courageux mais je ne peux donner d’injonction à personne. Chacun doit faire sa part, mais il ne faut pas pointer du doigt tel ou tel artiste qui ne se serait pas encore exprimé. Bien entendu, les artistes qui peuvent aider sont les bienvenus. Les Congolais sont des fanatiques de musique et ils seront forcément très sensibles à un artiste qui soutiendra publiquement leur cause.

Originaire du Congo, que cela représente-t-il ?

Le Congo, c’est un très grand pays, doté d’une faune et d’une flore exceptionnelles. L’Afrique, dans son entièreté, est le berceau de l’Humanité. Au final, quand on est originaire d’Afrique - et donc du Congo - on a le cuir épais et une conscience qui va très loin parce que nous serons toujours rappelés à notre couleur de peau, celle de nos ancêtres. Cet héritage que l’on porte tous les jours nous impose de bien faire les choses, quand on peut le faire, même si ce n’est pas facile pour tout monde.

Si je vous dis le mot « Roots », quelle est la 1ère image qui vous vient à l’esprit ?

Je pense Union, je pense Teranga.

DU 29 JUIN 2024

Lieu : Paris - Images : Team Congo.

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?

Désiré : Désiré Ilunga, 38 ans. Je suis cofondateur de Team Congo et membre actif dans la société civile congolaise. Ingénieur de formation. Né à Kinshasa et basé en France depuis une vingtaine d’années.

Bazeli : Bazéli Mbo, 41 ans, d’origine congolaise et née à Kinshasa. Je suis la Présidente de Team Congo et la cofondatrice de l’association. Je suis une experte en communication.

Revenons aux racines. Team Congo, c’est quoi ?

Désiré : Team Congo est né de cette volonté d’action. Lorsque vous naviguez dans des milieux afro-centrés ou congolais, il y a toujours cette interpellation : On n’agit pas suffisamment ou pas du tout. Quelle est l’efficacité ou l’impact de ce que nous faisons ?

Donc, après des échanges et des discussions sur ces questionnements, nous sommes arrivés à la certitude qu’il nous manque quelque chose : une communication professionnelle.

Et la communication, comme le dit ma très chère Bazeli, ce n’est pas une option ! Plusieurs initiatives existent. Il faut que l’on communique suffisamment, que l’on communique mieux.

Nous sommes nombreux à faire plein de choses, mais chacun dans son coin. Team Congo est aussi né de cette volonté de mutualiser les forces. Si on fait des actions ou traite des sujets à deux, à trois ou encore plus, on gagne en force de frappe. L’idée est donc de faire se rejoindre les énergies des différents mouvements pour gagner en efficacité et mieux communiquer autour de tous nos événements.

Team Congo s’est construit autour d’une vision, celle de travailler pour l’avènement de la sécurité, la justice et la paix durable en RD Congo.

Bazeli : Officiellement, l’association est née le 4 juin 2024, mais les actions ont débuté en février 2024.

TEAM CONGO

SENSIBILISER & MOBILISER

SUR LA SITUATION EN R.D CONGO

S’agit-il en quelque sorte de fédérer l’ensemble des associations déjà existantes ?

Désiré : « Fédérer » est le vocable qu’on veut éviter au sein de la communauté. Parce que quand en parle de fédérer, les gens se heurtent à cette notion de subordination. Notre intention est d’avoir une feuille de route et d’y greffer les associations existantes. On n’a pas d’obligation, ni de responsabilité, hiérarchiquement parlant sur ces associations, mais nous nous engageons tous à atteindre les objectifs fixés.

Quel état des lieux faites-vous aujourd’hui de la situation à l’Est de la RD Congo ?

Désiré : C’est un conflit larvé qui dure depuis plusieurs dizaines d’années et dont on a l’impression qu’il ne commence à éclore, à l’oreille du grand public, que maintenant. Je dirais que, fin 2023, début 2024, un grand bond a été fait dans l’opinion publique. Ce bon est dû à plein de facteurs, à une prise de conscience communautaire et à un matraquage médiatique - en tout cas sur les réseaux sociaux - de la situation. Les gens se rendent de plus en plus compte que l’on parle du plus grand génocide reconnu aujourd’hui, avec plus de 12 millions de morts en 30 ans. Une situation qui était restée dans une omerta totale. Omerta protégée, voulue et entretenue par ceux qui veulent que le Congo soit saigné à blanc. Et nous, qui souffrons de cette situation, n’avons pas encore trouvé les clés pour lever cette chape de plomb. Donc la situation évolue, mais cela pourrait être encore mieux. Cela doit être mieux.

Ressentez-vous que le combat s’est élargi au-delà de la diaspora congolaise, et que c’est désormais la diaspora africaine dans son ensemble qui semble s’être réveillée par rapport à ce sujet ?

Désiré : Effectivement, je pense que ce conflit est un peu sorti du « ghetto ». On est sorti d’une situation « congolo-congolaise » pour commencer à faire tache d’huile et intéresser, voire impliquer, de plus en plus d’afro-descendants ou amis du Congo, de manière générale. Plus on sera nombreux, plus les lignes pourront bouger. Un célèbre dicton affirme que l’Afrique a la forme d’un revolver dont la gâchette se trouve en RD Congo. Et c’est ce qu’on martèle souvent à nos frères et soeurs afro-descendants : l’un des plus gros noeuds de l’Afrique est la situation en RD Congo. Tout le monde doit s’y intéresser car si on délie ce qui se passe là-bas, l’Afrique prendra véritablement son envol. La prise de conscience doit donc être africaine.

Concrètement, quelles sont les actions que vous avez menées et que vous comptez mener pour provoquer la plus grosse mobilisation possible ?

Bazeli : Vous venez d’employer un terme qui est essentiel, c’est l’action. Comme Désiré l’a précédemment dit, on s’est donné comme horizon que la justice et la paix durable soient restaurées dans notre pays. Et pour cela, la Team Congo s’est fixée une feuille de route articulées autour de 7 missions.

Désiré :

1) Mobiliser massivement via le lobbying. Nous voulons aller chercher les lieux de pouvoir, nous y incruster s’il le faut (rires), afin de convaincre et demander d’agir à ces Congolais ou amis du Congo qui exercent des postes stratégiques, qu’ils soient politiques, juridiques ou médiatiques. On doit tisser du lien avec ces personnes, cet écosystème, de manière à ce que les décisions qui seront prises au nom de la RD Congo, soient prises en tenant compte de notre narratif. Autre versant de ce lobbying, l’action sur la force économique. Nous devons devenir des consommateurs conscients et responsables. Aujourd’hui, la misère humaine prévaut dans une grande partie du pays. Cette crise est liée, entre autre, à l’opulence de l’Occident et nous en sommes tous bénéficiaires, d’une façon ou d’une autre. Il n’y a qu’à observer la composition de nos téléphones portables ou la provenance de nos bijoux. Par conséquent, comment passer de consommateurs naïfs et passifs à des consommateurs conscients pour insuffler dans les chaînes d’approvisionnement de ces multinationales une dynamique éthique ? Quand on parle de minerais de sang, il s’agit de tout sauf d’un euphémisme...

De façon visible, nous sommes passés par plusieurs séquences de marches et manifestations dans Paris, avec des ampleurs inédites ! Je pense notamment à celle organisée le 23 novembre 2023 à Paris, de Château Rouge à la Place de République. On pouvait voir flotter les drapeaux camerounais, algériens, maliens...

Nous sentons une volonté de convergence des luttes ; surtout quand on voit l’ampleur de ce qui se passe à Gaza, au lieu de nous opposer et faire une concurrence des misérables, parce que les maux qui nous rongent sont les mêmes. Quand on tire les ficelles, on s’aperçoit que c’est une même démarche, une même vision du monde qui nous opprime tous, chacun dans son coin et avec des raisons différentes.

“ On est sorti d’une situation « congolo-congolaise » pour commencer à faire tache d’huile et intéresser, voire impliquer, de plus en plus d’afro-descendants
ou amis du Congo, de manière générale. ”

2) Programme de développement.

On doit penser le Congo de manière décentralisée. Quand on parle du Congo, beaucoup d’entre nous ne voient que Kinshasa. La RD Congo, c’est 2 345 410 km2 de territoires, le 2e plus grand pays d’Afrique après l’Algérie, c’est 450 ethnies, c’est plus de 250 langues. Il faut que nous, qui sommes dans la diaspora, réfléchissions au Congo de manière décentralisée. C’est-à-dire que moi, je suis ambassadeur du territoire de mes parents, de mes grands parents. Je m’enracine, je prends l’information à la source, je me critique, je me densifie et j’emmène mon expertise occidentale pour développer cet espace. Et si chacun d’entre nous fait la même chose, c’est ainsi qu’on va pousser le développement de l’ensemble du territoire.

3) Entraide et la solidarité.

Nous avons le projet, qui va être lancé incessamment sous peu, d’un pont de fret maritime et aérien.

Les vêtements et objets du quotidien que nous n’utilisons plus ici doivent aller aider nos frères et sœurs déplacés de guerre à Goma. Il est absurde que l’Algérie, et merci aux Algériens, envoient 300 tonnes de vêtements pour nous aider et nous-mêmes, en tant que communauté congolaise, nous ne faisons rien. Nous voulons impulser une démarche de solidarité continue et permanente, entre nous.

4) Agenda commun. Faire en sorte que toutes les structures associatives, qu’elles soient en Belgique ou ici en France, par exemple, puissent se coordonner sur des dates commémoratives ou des mobilisations collectives. En mettant en place cet agenda commun, il sera plus facile de faire la promotion de toutes les initiatives et se donner une force réelle.

5) Renforcement de l’identité congolaise et, par extension, de l’identité africaine.

Nous devons apprendre notre histoire. Aujourd’hui, parce que nous sommes déracinés, nous sommes comme des zombies, des béni-oui-oui et tout le monde peut nous imposer sa messe. Nous devons nous recentrer.

Au sein de Team Congo, nous voulons mettre en commun tous les travaux des sociologues, des anthropologues, des historiens qui existent déjà. On ne va pas inventer la roue, mais nous devons créer un lieu, une plateforme, pour discuter, nous cultiver et nous ressourcer. Nous sommes Kongo avec un « K », descendants de l’un des royaumes les plus puissants que l’Humanité ait connu et nous devons nous réapproprier notre histoire et cette grandeur.

6) Appui des médias. Certes, nous faisons des choses, mais il faut tendre la main aux professionnels pour qu’ils fassent savoir nos actions et pas de n’importe quelle manière. Il y a tout un narratif à construire et à faire porter par ceux qui influencent la société. Nous avons des frères et soeurs au sein de différents organes de presse, des célébrités dont la voix porte, nous devons aller les chercher pour nous accompagner dans notre démarche.

7) Recrutement. Nous avons une dizaine de partenaires et associations qui nous ont rejoints et partagent notre vision. Nous voulons réunir associations, professionnels ou indépendants du Congo et former un conglomérat de toutes les énergies. Donc, en avançant, les gens vont nous rejoindre et ces personnes devront être embarquées et partager notre histoire, les mêmes valeurs, être au même niveau d’information.

Aujourd’hui, notamment dans les domaines artistique et musical, beaucoup de personnes d’origine congolaise excellent et ont une visibilité nationale, continentale, voire mondiale. Souhaitez-vous les imbriquer à votre mouvement et, selon vous, ont-ils un rôle à jouer dans ce combat ?

Bazeli : Cela fait partie de notre feuille de route, à savoir agréger les leaders d’opinion. Nous avons commencé à prendre contact avec des chanteurs, sportifs mais aussi les gros influenceurs des réseaux sociaux d’origine congolaise.

Le retour que j’ai pu observer est que ces personnalités sont en attente d’avoir entre les mains un projet qui soit structuré, un projet sérieux sur lequel ils pourraient également s’investir et adosser leur image. Team Congo arrive avec une mission claire, une structure sérieuse, pour pouvoir gagner leur confiance et leur assurer que ce que nous entreprenons s’inscrit dans une démarche pérenne et une feuille de route sur plusieurs années.

Désiré : Ces artistes sont nécessaires pour être des caisses de résonance et faire connaitre ce combat, au-delà de nos microcosmes. J’aime bien utiliser la phrase de mon cher frère Carlos Martens Bilongo : « Chacun doit faire sa part ». J’irais même plus loin. Chacun doit bien faire sa part.

Qu’est ce que la RD Congo représente pour vous ?

Pour les personnes que vous êtes devenues ou aspirez à devenir ?

Bazeli : Aujourd’hui, je considère le Congo comme ma mission de vie. Toutes les actions que je peux mener, tout ce que je suis aujourd’hui, que ce soit en terme de victoires ou même les épreuves qui ont jalonné mon parcours, tout me ramène au Congo. Je suis Kongo et, quand on me parle de politique, je réponds toujours que mon parti politique c’est ma patrie.

Désiré : Pareil. Le Congo est en moi, je suis en lui. C’est mon foyer originel, c’est ma matrice. Tout ce que je suis, c’est parce que je suis Congolais.

Si je vous dis le mot « Roots », vous me répondez ?

Bazeli : Ma mère.

Désiré : Un baobab, bien enraciné.

Kevin Mukuna, fondateur de Kin La Belle // Photo : Stéphane Bossart

KIN LA BELLE

ITINÉRAIRE D’UNE MARQUE ENGAGÉE

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?

Kevin Mukuna, 34, fondateur de la marque KIN LA BELLE.

KIN LA BELLE, en quoi peut-on vous considérer comme une marque engagée ?

La mission de KIN LA BELLE est de célébrer la culture congolaise et africaine. De ce fait, les événements dramatiques qui se déroulent au pays nous touchent énormément. Donc, via notre marque, nous n’hésitons plus à parler du conflit sur nos réseaux sociaux et même à nous rendre à des manifestations organisées à Paris.

De plus en plus de Congolais et même afro-descendants, plus globalement, prennent à corps la crise en RD Congo. Comment souhaitez-vous apporter votre pierre à l’édifice avec du textile ?

C’est vrai, on constate également que de plus en plus de médias en parlent, mais pas seulement. Aujourd’hui, on peut sortir des canaux de communication traditionnels avec l’explosion des réseaux sociaux. Ce qui est une très bonne chose.

De notre côté, on souhaite alerter et sensibiliser les gens sur ce qui se passe à l’Est.

L’objectif derrière est que cela suscite de la curiosité et, par la suite, des échanges qui permettront à un maximum de personnes d’être au courant de la situation en RD Congo.

Parlez-nous de votre nouveau visuel, puissant et évocateur : FREE CONGO...

Pour la petite histoire, c’est un geste qui est réalisé depuis de nombreuses années par le footballeur Cédric Bakambu. Parce que la crise était plus que sous-médiatisée, il a eu l’idée de faire cette célébration à chacun de ses buts.

Le pistolet sur la tempe, pour symboliser les tueries et la main sur la bouche pour symboliser le silence de la communauté internationale.

On a fait le choix, pour donner encore plus de force à notre visuel, de représenter une femme à cause des atrocités qu’elles subissent. On l’a représentée forte, fière et déterminée. Pour nous, elle symbolise la résilience de la femme africaine.

Avez-vous vocation à effectuer des missions humanitaires ou reverser une partie des bénéfices de la marque à destination des nécessiteux ?

Très bonne question.

Nous avons décidé, à partir de la rentrée septembre 2024, de reverser une partie de nos bénéfices à une association qui œuvre concrètement sur le terrain.

Reste à déterminer quelle sera l’action exacte que nous allons soutenir.

Si vous aviez un message direct auprès de la diaspora pour les conscientiser davantage ?

Je pense que la diaspora aujourd’hui est hyper connectée et informée.

Donc, je les encouragerais à continuer sur cette voie, s’informer, que ce soit par la lecture ou les documentaires, et à se rendre aux manifestations pour se faire entendre.

Si vous aviez un message à adresser aux autorités qui vont lire cette interview ?

Premièrement, il faudrait obtenir des Nations Unies un cessez-le-feu immédiat sur toutes les provinces de l’Est du pays.

Deuxièmement, l’État congolais se doit de tout faire pour protéger les populations civiles et se doter d’une armée bien plus performante.

Troisièmement, les auteurs des exactions commises doivent être jugées pour leurs crimes.

Comment se fournir les pièces FREE CONGO ?

Sur notre site Internet : www.kin-la-belle.com

Si je vous dis le mot “Roots”, cela vous évoque quoi ?

Avec les Jeux Olympiques qui viennent juste de se terminer, cela m’évoque tous les athlètes originaires du continent qui ont brillé pendant les épreuves.

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1ER FORUM DE LA JEUNESSE DES DEUX CONGO À PARIS

Venez, découvrons, partageons et construisons ensemble l'avenir, quels que soient nos différents parcours.

Un rendez-vous pour tous, animé par la diversité et l'innovation. Vous êtes Congolais ou simplement curieux de découvrir le Congo, vous êtes les bienvenus.

PHOTOGRAPHE : PATAPAPARA LIEU :

LA CASA PELLETIER

JOËL KOTHO FONDATEUR DE XV PATRIMOINE

J’ai eu l’honneur de représenter mon pays en tant que sportif, puis je me suis orienté vers la finance et l’immobilier. [...] Le même esprit de compétition qui m’animait sur le terrain s’est converti en passion pour les défis entrepreneuriaux.

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?

Bonjour, je m’appelle Joel Kotho, originaire du Congo-Kinshasa. La jeune trentaine, et j’ai le privilège d’être le Président d’un cabinet de conseil en gestion de patrimoine & Family office, ainsi que d’une holding d’investissement qui lève des fonds pour des projets entrepreneuriaux et immobiliers.

Revenons rapidement sur votre parcours atypique...

Je suis ce qu’on appelle un autodidacte, mais un autodidacte bien entouré. Chaque étape de mon parcours a été nourrie par des rencontres avec des personnes inspirantes qui ont cru en mes rêves et m’ont guidé sur mon chemin. J’ai exploré de nombreux domaines, touchant à presque tout ce dont j’avais rêvé. J’ai eu l’honneur de représenter mon pays en tant que sportif, puis je me suis orienté vers la finance et l’immobilier. Aujourd’hui encore, je continue de poursuivre de nouveaux rêves, comme l’obtention de mon brevet de pilote, pour le plaisir. Cela me permet de dire que, vraiment, la seule limite est le ciel.

À l’instar de Tony Parker qui est en couverture, vous êtes un ancien sportif international reconverti au business. Comment s’est opérée la bascule ?

La transition s’est faite naturellement. Le sport de haut niveau m’a appris la discipline, la résilience et la gestion de la pression, des compétences précieuses dans le monde des affaires. Après avoir raccroché les crampons, j’ai cherché un nouveau terrain de jeu, et le business s’est imposé comme une évidence. Le même esprit de compétition qui m’animait sur le terrain s’est converti en passion pour les défis entrepreneuriaux.

Quelles sont les vertus du sport qui vous accompagnent au quotidien ?

Le sport m’a enseigné la persévérance, la gestion des échecs et la force de la collaboration. En tant qu’athlète, vous comprenez vite que chaque défi est une opportunité d’apprendre et de s’améliorer. Ce mindset, je l’ai transposé dans ma carrière entrepreneuriale : chaque obstacle devient une opportunité de grandir et d’innover. Le leadership, le travail en équipe, et l’importance de garder son calme sous pression sont autant de leçons que je transporte avec moi au quotidien.

Nous vous shootons aujourd’hui dans un cigare lounge, l’une de vos autres passions après le rugby. Parlez-nous de cet univers et en quoi il vous sert dans vos activités d’affaires ?

Le cigare lounge est plus qu’un simple lieu de détente pour moi. C’est un espace où les conversations prennent une dimension différente, où les relations se construisent autour d’une ambiance feutrée et d’un certain art de vivre. Dans un cigare lounge, les affaires se discutent calmement, dans la profondeur et la réflexion. Cela correspond à ma vision du business : prendre le temps de bien faire les choses, de comprendre l’autre, et de bâtir des partenariats solides.

“ Que vous souhaitiez sécuriser votre avenir financier, développer un projet immobilier ou lever des fonds pour une startup, mon équipe et moi-même sommes là pour vous guider avec des solutions sur-mesure. ”

Quel est aujourd’hui le champ de vos compétences et ce que vous pouvez proposer à nos lecteurs CSP+ de la diaspora, qu’ils soient entrepreneurs, cadres dirigeants, artistes, sportifs, etc ?

Mon expertise s’étend sur plusieurs domaines : la gestion de patrimoine, le conseil financier, l’investissement immobilier et le développement de stratégies entrepreneuriales. Mon objectif est d’accompagner les entrepreneurs, dirigeants et talents de la diaspora dans l’optimisation de leur capital, qu’il soit financier, immobilier ou même humain. Que vous souhaitiez sécuriser votre avenir financier, développer un projet immobilier ou lever des fonds pour une startup, mon équipe et moi-même sommes là pour vous guider avec des solutions sur-mesure.

Quelles sont vos perspectives de développement à court et moyen termes ?

À court terme, je souhaite consolider notre présence en Afrique et en Europe, en particulier en développant des partenariats stratégiques dans les secteurs de l’immobilier et de l’investissement. À moyen terme, l’objectif est de diversifier davantage nos activités en intégrant des projets liés aux nouvelles technologies, notamment dans les fintechs et la transition énergétique. Je suis également très attentif aux opportunités d’investissement en Afrique, où je vois un potentiel de croissance immense.

Si vous aviez un conseil financier - gratuit - à adresser à nos lecteurs qui vous découvrent ?

Le plus important est de ne jamais mettre tous ses œufs dans le même panier. La diversification est la clé pour protéger et faire croître votre patrimoine. Investissez dans ce que vous comprenez, prenez le temps de bien vous entourer, et surtout, pensez à long terme. Le succès financier se construit dans la patience et la rigueur.

Originaire de la RD Congo, que cela représente-til pour vous ? Et quelles opportunités de business entrevoyez-vous ?

Être originaire de la RDC est une fierté immense. Mon pays regorge de ressources et d’opportunités, et je suis convaincu que l’avenir du continent africain se joue dans des domaines comme l’agriculture, les infrastructures, l’énergie renouvelable et bien sûr les nouvelles technologies. Pour moi, il est essentiel que les membres de la diaspora investissent et s’impliquent dans le développement de l’Afrique. Ensemble, nous pouvons bâtir un avenir prospère pour les générations futures.

Si je vous dis le mot « Roots », quelle est la première image qui vous vient à l’esprit ?

Le mot “Roots” évoque immédiatement mes origines, mes racines profondes en Afrique. Cela me ramène aux valeurs que mes parents m’ont inculquées : l’humilité, le respect, et l’amour du travail bien fait. Ces racines sont mon socle, ce qui me permet de garder les pieds sur terre tout en visant toujours plus haut. Elles me rappellent que, peu importe où je vais dans le monde, mes racines africaines me guideront toujours.

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?

Aminata Konaté-Boune, 45 ans, franco-malienne, cadre de l’éducation nationale, entrepreneure de l’économie sociale et solidaire et engagée dans de nombreuses associations d’utilité publique.

Nous vous avons découverte aux débuts de Roots, il y a plus de 10 ans, avec l’ouverture d’un salon solidaire, à Montreuil. Racontez-nous la genèse de ce concept et l’évolution qui s’en est suivie... Il y a 13 ans, je créais le premier salon de coiffure solidaire, première structure d’accompagnement et de développement solidaire dans le département de la Seine-SaintDenis et plus particulièrement à Montreuil. Je me suis très vite rendue compte que cette structure correspondait à un besoin qui n’était pas comblé. C’est ainsi que nous avons commencé à accueillir du public venant parfois de très loin comme Étampes ou Évry dans l’Essonne.

Les opportunités d’expansion se sont très vite offertes à moi, avec aujourd’hui 7 structures essentiellement basées en Seine-Saint-Denis, un projet d’ouverture dans l’Essonne, les Hautes-Seine et plus largement dans les outre-mer, parce que les questions d’équité territoriale sont importantes pour moi. Nos banlieues, à l’identique de nombreux territoires d’outre-mer, sont souvent négligées et considérées comme des territoires oubliés, voire dédaignés. Mon objectif, derrière mes actions concrètes, est d’apporter une réponse à une problématique donnée, à travers la preuve par l’action. Ce qui a fonctionné ici peut être dupliqué dans les territoires ultra-marins, tout en tenant compte des réalités endogènes, afin de compenser les carences de plus en plus insupportables. Le manque d’infrastructures publiques, la misère numérique, l’employabilité des jeunes et l’émancipation des femmes par l’économie sont des thématiques dans lesquelles je suis pleinement engagée.

Aminata Konaté-Boune

ENTREPRENEURE SOCIALE AUX 1001 VIES !

“ Les opportunités d’expansion se sont offertes à moi, avec aujourd’hui 7 structures essentiellement basées en Seine-Saint-Denis, un projet d’ouverture dans l’Essonne, les Hautes-Seine et plus largement dans les outre-mer. ”

Récemment, vous avez installé le premier salon de coiffure afro, en plein coeur de l’INSEP, établissement regroupant le fleuron des athlètes français. Là encore, comment avez-vous relevé ce pari fou ?

En effet, il y a deux ans, en partenariat avec L’Oréal, mon équipe est devenue les « Coiffeurs de champions » au sein de la prestigieuse structure INSEP. Le salon multi ethnique a été spécialement conçu pour répondre aux besoins de sportifs, que ça soit pour l’aménagement, les horaires d’ouverture ou en contenu de prestation.

Dès lors, le design du salon entièrement décoré par une architecte expérimentée de L’Oréal, fait un clin d’œil aux épreuves sportives (voir photo). Au-delà de la satisfaction de contribuer au bien-être de sportifs de haut niveau, ma motivation principale résidait dans le fait de pouvoir contribuer également à l’image positive des athlètes noir(e)s qui peinaient souvent à avoir une image flatteuse avec des cheveux bien coiffés à l’issue de compétitions.

Il s’agissait, pour moi, de réparer une injustice criante d’équité en termes d’offre de prestation. Alors, vous vous imaginez bien que lorsque Jean-Claude Legrand m’a fait part du projet d’ouverture d’un salon à l’INSEP, j’ai de suite accepté de relever le challenge avec ma talentueuse équipe de professionnels. Car je le rappelle, je n’ai pas de formation en coiffure, l’expertise revient totalement à mes équipes.

“ En 2018, j’ai été décorée par mon pays d’origine le Mali. [...] Cette distinction signifie que j’ai le Mali dans mon cœur, dans mes actes et dans mes aspirations. ”

Vous faites également partie de ceux qui ont porté le projet reconnaissance de la langue soninké comme patrimoine mondial, à l’instar du swahili. Selon vous, pourquoi cette démarche revêt-elle une telle importance ? En effet, la Journée internationale de la langue soninké, parlée par des millions de personnes en Afrique de l’Ouest, sera désormais célébrée dans le monde entier le 25 septembre. L’occasion pour nous de promouvoir et de valoriser notre langue et notre culture. J’ai porté ce projet avec l’APS (Association pour la promotion de la langue et de la culture soninké), dont je suis devenue depuis peu l’une des vice-présidentes, avec les délégations permanentes de la Gambie, du Mali et de nombreux pays co-auteurs. Cette journée a été officiellement décrétée lors de la 217e session du conseil exécutif de l’UNESCO en octobre 2023. Je considère que la langue est constitutive de notre identité. « Je parle donc je suis.... Je parle soninké donc je suis Soninké » Nos langues maternelles sont des richesses inestimables qu’on a voulu à tort nous retirer sous des prétextes fallacieux d’assimilation rigide.... Mon parti pris est de dire à la jeunesse que nos langues constituent « un plus », et en posant de tels actes, nous contribuons à la préservation de notre patrimoine culturel et identitaire. Au cours de cette démarche, nous avons appris que le soninké devenait de facto la 2ème langue africaine après le Swahili à obtenir une journée internationale décrétée par l’UNESCO... Se sont ensuivies émotion et colère !!! Seulement 2 langues pour le continent mère, 2 langues pour l’Afrique... La prochaine étape sera donc d’accompagner d’autres langues africaines à obtenir leur journée auprès de l’UNESCO. L’objectif est certainement d’empêcher nos langues de mourir ; et, pour ce faire, il est nécessaire d’utiliser tous les outils à notre disposition. La thématique de la première célébration du 25 septembre prochain est d’ailleurs « Le soninké à l’ère du numérique » : parce que nous avons pleinement conscience qu’il nous faut intégrer les NTIC dans notre quête de préservation de la langue. Pour finir, je dirais que nos langues sont tellement riches d’expressions et d’enseignements qu’ils seraient dommage de ne pas les entretenir. Il s’agit, à mon sens, d’un défi générationnel : il ne convient plus seulement de parler la langue, l’objectif est de trouver les mécanismes pour la perpétuer.

Vous êtes une entrepreneure qui s’engage sur de nombreux fronts, quel est votre secret de longévité ? Je dirai sans détour : l’amour de mon prochain. A bien y réfléchir, toutes mes actions, mes engagements, replacent sans cesse l’humain au centre de mes préoccupations. Des structures d’accompagnement qui visent le bien-être avec mes salons de coiffure, la préservation de la langue comme lien intergénérationnel et multiculturel, le développement personnel, le coaching pour que chaque être humain prenne réellement conscience de soi préalable à la confiance en soi pour tendre vers l’exploitation de son plein potentiel. Lorsque j’accompagne mes élèves dans la prise de parole en public et qu’ils deviennent des orateurs expérimentés et reconnus, ma fierté est d’autant plus grande parce que j’ai réellement impacté positivement leur vie. Le secret de ma longévité réside sans doute dans le fait que transmettre est, pour moi, une vocation, une envie et une mission. On m’a dit très jeune que pour rester éternelle il fallait transmettre... Je l’applique à la lettre !!!

Quels sont vos prochains challenges, à moyen ou long terme ? Comptez-vous étendre vos activités au continent africain ? Je suis déjà présente depuis plus de 10 ans sur le continent africain et plus particulièrement en Afrique de l’Ouest, sur des questions d’éducation et d’émancipation des femmes par l’économie. J’interviens également sur la thématique du développement durable notamment dans l’agroécologie. C’est ainsi que je suis l’auteure de nombreux articles sur les sujets évoqués. Je suis également conférencière sur les thématiques citées. Mes nombreuses actions sur le continent m’ont dernièrement valu d’être récompensée en juillet dernier à Dakar en obtenant le Cauris d’or de la Diaspora. J’ai accueilli cette récompense avec une immense fierté, s’agissant d’une distinction reçue sur le continent qui a vu naître mes parents.

Black Excellence est notre mantra. Selon vous, estce un mythe ou une réalité ? Comment vous situezvous par rapport à cette expression ?

Pour moi ce n’est ni un mythe, ni une réalité mais un objectif à atteindre. Nous avons dans nos communautés de nombreuses personnes excellentes, aux expertises reconnues, et qui méritent d’être davantage connues et dûment reconnues. Mais nous avons aussi une marge de progression importante du fait de notre histoire, voire d’un certain laxisme dont certains, trop nombreux à mon goût, semblent se complaire.

Par rapport à cette expression de Black Excellence, je me situe personnellement en adéquation. Sans fausse humilité, je pense qu’elle me caractérise assez bien dans ma philosophie de vie et dans mes aspirations.

“ La journée internationale de la langue soninké sera désormais célébrée dans le monde entier le 25 septembre. J’ai

porté ce projet avec l’APS (Association pour la promotion de la langue et de la culture soninké), dont je suis devenue l’une des vice-présidentes, avec les délégations permanentes de la Gambie, du Mali et de nombreux pays co-auteurs.”

En 2018, vous avez été décorée par votre pays d’origine, le Mali, en qualité de Chevalier de l’ordre du mérite national. Que représente cette distinction et quelle place occupe le Mali dans la femme que vous êtes devenue ?

En effet, en 2018, j’ai été décorée par mon pays d’origine le Mali. J’ai reçu cette distinction en France à la chancellerie malienne. La Mali, mon pays d’origine, ma culture, mes cultures, ma langue, mes langues sont mon point de départ et mon point d’arrivée. Il n’y a pas d’Aminata sans le Mali. Cette distinction, je l’ai dédiée à mon père parti trop tôt, qui a dû esquisser un sourire lors de ma décoration. Cette distinction signifie que j’ai le Mali dans mon cœur, dans mes actes et dans mes aspirations ; et pour moi, c’est important. Mon éducation est avant tout malienne, puisqu’il s’agit de celle inculquée par mes parents, mes valeurs le sont également. J’ai beau être franco-malienne, les deux sont indissociables ; et la transmission de mes parents reste indépassable.

Si vous aviez un message à adresser à nos lecteurs et/ou futurs partenaires ?

Mon message s’adresse prioritairement aux lectrices : « Une femme sage connaît ses limites, une femme intelligente n’en a pas » Devinez laquelle je suis...

Concernant mes partenaires actuelles, je les remercie de la confiance et de permettre à mes ambitions de prendre corps. Aux futurs partenaires, je les invite à prendre le train de l’engagement utile avec moi à travers des actions concrètes et pérennes toujours plus nombreuses.

« Le partage est une nourriture qui fait renaître l’espérance » et en éternelle optimiste, je l’utilise à profusion.

Si je vous dis le mot « Roots », quelle est la 1ère image qui vous vient à l’esprit ?

Les racines et la force combinée d’un baobab.

“ Je crois en une chose, la francophonie économique. Cette fierté de partager la langue française, mais aussi cette capacité à faire du business ensemble. ”

STÉPHANE TIKI

PRÉSIDENT DU GROUPEMENT DU PATRONAT FRANCOPHONE

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?

Je m’appelle Stéphane Tiki, j’ai 37 ans. Je suis né le 18 septembre 1987 au Cameroun, à Yaoundé. Je suis aujourd’hui le directeur de développement et porte-parole du premier réseau d’affaires francophone dans le monde qui s’appelle le Groupement du Patronat Francophone. Plusieurs entreprises, particulièrement des PME, qu’on installe sur les territoires d’Afrique francophone. À côté de cela, je suis aussi PDG de Chaba Consulting Group qui permet d’accompagner les porteurs de projets qui veulent s’investir sur le continent africain.

Vous avez commencé votre jeune carrière par la politique, avant de vous orienter vers le business et le secteur privé. Quel a été le cheminement ?

J’ai fait toute ma scolarité à l’école française, au Cameroun. Je suis arrivé en France, en 2005, après avoir été à la Sorbonne, où j’ai débuté mon cycle universitaire 1 an plus tard. Dès le départ, j’ai été un des premiers artisans qui défendait la liberté d’étudier des étudiants étrangers. Par la suite, j’ai intégré un parti politique qui s’appelait l’UMP. J’ai réussi à devenir le premier Noir et le premier Africain intronisé Président des jeunes d’un parti d’envergure, dans toute l’histoire de la politique française. C’était un parcours passionnant parce que j’étais admiratif de celui qui était un peu comme mon mentor, Nicolas Sarkozy, et celle qui était aussi comme ma marraine, Rachida Dati, maire du 7ème arrondissement de Paris et actuelle ministre de la culture. J’avais envie de changer les choses, de bouger les lignes et de me battre pour l’égalité des chances et la méritocratie.

Fort de ces expériences, j’ai décidé de m’orienter vers une voie un peu plus privée. J’avais l’ambition d’œuvrer, d’abord, à développer économiquement le continent africain.

Cette envie est née d’une petite amertume et tristesse. Il y a 20 ans, on déclarait partout l’Afrique comme le continent du futur. Il y a 20 ans, où étaient les émirats du Moyen-Orient ? Et nous avons tous constaté leur développement fulgurant.

En France, j’ai développé un savoir-faire et j’ai souhaité apporter cette valeur ajoutée pour œuvrer à développer économiquement le continent. Je pense qu’il en va de notre responsabilité. Nous qui sommes des enfants du continent, chacun avec son niveau, son rang, son énergie, de faire quelque chose pour développer ce continent qu’on aime temps. C’est ainsi que je suis entré au sein du Groupement du Patronat Francophone car je crois en une chose, la francophonie économique.

Cette fierté de partager la langue française, mais aussi cette capacité à faire du business ensemble.

En parlant de cette Afrique francophone, quel diagnostic faites-vous, quelles sont les zones d’impact et de rayonnement vers lesquelles vous orientez en majorité les entreprises ?

Je pense évidemment à des pays moteurs de l’Afrique de l’Ouest, notamment le Bénin, la Côte d’ivoire et le Sénégal. Je trouve vraiment que cette zone est un peu la fierté du continent. Nous avons tous vu la CAN 2024 organisée à Abidjan. Même ceux qui se plaignent de tout et qui ont toujours quelque chose à dire, n’ont rien eu à déplorer. Cette CAN était magnifique en termes d’infrastructures, qu’il s’agisse de la construction des stades, des routes, la qualité d’accueil des hôtels et des gens sur place, sans parler de la qualité du spectacle. Elle a donné du rayonnement au continent et montré qu’on avait la capacité de viser cette excellence africaine. Mais je n’oublie pas l’Afrique Centrale, notamment le Gabon, dont j’ai eu l’honneur de rencontrer le Président lors de son dernier séjour à France. Il m’a exprimé cette volonté de faire changer les choses. Également, nous tentons de tisser des liens forts avec des pays comme le Congo Brazzaville ou le Cameroun. L’Afrique est le continent de demain, et j’encourage tous les chefs d’entreprise à venir y investir parce que c’est là-bas que vous pourrez obtenir les plus belles rentabilités et possibilités de croissance.

Aujourd’hui, nous sommes dans une ère où le panafricanisme a pris un essor énorme, avec une volonté d’autodétermination économique vis-àvis de l’ancienne puissance coloniale, notamment réclamée par la jeunesse de ces différents pays. Comment situez-vous votre démarche dans cet environnement mouvant ?

En vérité, je pense que nous sommes dans la continuité. Pas dans le sens où tout doit continuer avec les anciens schémas, mais dans le sens de la continuité de l’évolution économique. On a commencé avec un système où la France, mais aussi la Grande-Bretagne via le commonwealth, avaient le quasi monopole du continent africain, à la fin des indépendances. Et qu’apprend-on en économie ? Une fois sorti d’un marché de monopole, on passe à un marché de duopole qui, à la fin, va lui-même devenir un marché d’oligopole. C’est la transformation que l’Afrique vit actuellement.

“ On a l’intelligence, on a le savoir-faire, on a l’excellence et cela doit être accepté partout, ici et dans le reste du monde. ”

L’Afrique est le continent de demain, et tout le monde s’en est rendu compte. Et de ce fait, aujourd’hui, vous avez des Américains, des Chinois, des Turcs, des Russes, des Libanais, des Français, des Coréens… qui tentent de gagner des parts de marché. Ils ne viennent pas parce que nous sommes beaux ou sympathiques, mais parce que le gâteau est énorme. Si tous ces gens viennent chez nous pour gagner, nous devons aussi gagner. C’est cela, le vrai gagnant-gagnant.

Partant de ce postulat, je suis très clair sur notre discours vis-à-vis des entreprises françaises qui souhaitent collaborer avec nous. Je veux qu’il n’y ait aucune ambiguïté dans mon propos. Nous leur disons : « Quand vous venez dans un pays africain, ce n’est pas pour changer le pays. Tout d’abord parce que vous ne le connaissez pas. Vous venez pour être un atout, une valeur ajoutée, pour améliorer le développement du pays dans lequel vous souhaitez investir. Et cela commence par une condition sine qua non, celle d’embaucher en local et assurer de la formation. Les investissements doivent permettre d’améliorer les conditions de vie de ceux qu’ils embauchent et créer un cercle économique vertueux. Le pays doit profiter, concrètement, de vos investissements. »

Quant à votre question sur la volonté d’une certaine jeunesse de s’éloigner de la France, je vais vous dire une chose. Parce que j’aime la France et j’aime l’Afrique, parce que je crois au savoir-faire français, notamment en matière de construction, de transport avec le tramway, les métros… Je reste persuadé qu’une entente peut se maintenir autour de ce principe du gagnant-gagnant. Et de toute façon, nous sommes en 2024, les Français n’ont plus le choix. Ils vont devoir se battre sur le terrain, comme les autres, en proposant les meilleures opportunités d’affaire. Et les meilleurs projets seront retenus. Toutefois, je reste optimiste parce que je crois en l’excellence des entreprises françaises.

Sentez-vous que ce message que vous portez est, aujourd’hui, parfaitement intégré par ces entreprises ? Oui et je le ressens sur le terrain. Je pense que c’est parce qu’on dit les choses dès le départ. Le message est clair. On trace la route, il n’y a pas de surprise et, si vous êtes d’accord, on travaille ensemble.

“Black excellence” est notre mantra. Que vous évoque cette expression ? Selon vous, est-ce un mythe ou une réalité ?

C’est une réalité que j’essaye d’incarner, si vous me permettez un léger manque d’humilité, dans mon propre domaine. Beaucoup de gens ont malheureusement des préjugés, des images négatives de l’entrepreneur noir, peut-être dues aussi à d’autres qui ont incarné ces images-là auparavant. Je pense que notre génération doit incarner cette ambition de l’excellence et de la méritocratie. Et oui, je l’assume, je suis un amoureux de la victoire et j’ai la haine de l’échec, bien qu’elle soit un élément qui mène au succès. J’ai beaucoup perdu. J’ai beaucoup pleuré. Je me suis toujours relevé.

Deuxième chose, j’ai envie qu’on nous reconnaisse, de façon collective, comme des gens qui ont du talent et de la compétence. On a l’intelligence, on a le savoir-faire, on a l’excellence et cela doit être accepté partout, ici et dans le reste du monde. Donc oui, je crois en cette black excellence, je veux l’incarner comme tous les portraits des gens inspirants que je vois sur les murs de votre bureau : Élisabeth Moreno, qui est ma grande sœur, Flora Coquerel qui est une amie… Autant de personnes qui incarnent une excellence dans des domaines totalement différents.

Originaire du Cameroun, cela représente quoi ?

Récemment, j’ai fait une autre interview où on m’a demandé ce qu’est le Hemle ? Nous, les Camerounais, avons la faim aux yeux ! Pardon, l’accent est revenu (rires). C’est de cela qu’il s’agit. On a la passion et l’ambition pour une chose simple, on veut rendre fiers nos parents parce qu’ils ont investi en nous. Le fait qu’on arrive ici, pour ma part en 2005, est dû au fait que nos parents ont poussé et se sont sacrifiés pour qu’on puisse bénéficier des meilleures écoles. Comme on dit chez nous, il faut rendre le lait aux parents, qu’on a pris nous-même étant petits. Pour moi, le Cameroun représente 3 choses : C’est le Continent quand même (rires), c’est la passion et c’est la détermination.

Si je vous dis le mot « Roots », quelle est la première image que vous vient l’esprit ?

L’excellence. Il y a deux sportifs qui m’inspirent cette excellence : Michael Jordan dont je suis un fan absolu, 7 bagues, le plus grand compétiteur au monde ; et Kobe Bryant avec cette « mamba mentality » et cette volonté de toujours dépasser ses propres limites.

Et puis, je pense évidemment à votre magazine et cette capacité que vous avez à mettre en avant ceux qui réussissent pour donner de l’espoir et de l’inspiration à tous les autres. Vous permettez à vos lecteurs de se dire : « Si c’était possible pour lui, c’est possible pour chacun d’entre nous. »

LAETITIA NIAKATÉ

FONDATRICE

DE TYS EXCELLENCE

“ Nous agissons en tant que facilitateurs d’accès à des réseaux exclusifs, permettant à nos clients de bénéficier de privilèges inégalés. ”

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?

Laetitia NIAKATÉ, 39 ans, mariée et mère de 3 enfants, je suis Française, d’origine Congolaise. Je suis la fondatrice et CEO de TYS EXCELLENCE, agence de Lifestyle Management de Luxe, Événementiel, RP et consulting depuis 10 ans maintenant.

Comment vous décririez-vous en 3 mots ?

Déterminée / Passionnée / Hyperactive.

Quel est le champs d’action de votre agence à Dubaï ?

Depuis dix ans, notre agence se spécialise dans les services de lifestyle management destinés à une clientèle de *businessman/woman, de philanthropes, d’athlètes professionnels de différentes disciplines et de leur famille. Nous offrons une gamme complète de services, comprenant l’organisation d’événements exclusifs, tels que des ouvertures de restaurants prestigieux, l’organisation de moments de détente privilégiés clé en mains, ainsi que la location de yachts, de jets ou autres véhicules motorisés. Nous gérons également l’image de nos clients VIP grâce à notre expertise en relations publiques, tout en apportant des services de consulting. En outre, nous agissons en tant que facilitateurs d’accès à des réseaux exclusifs, permettant à nos clients de bénéficier de privilèges inégalés. Basés à Dubaï mais travaillant à l’échelle mondiale (Europe, Asie, Moyen-Orient, Afrique), nous bénéficions d’un vaste réseau de prestataires et de partenariats établis depuis plusieurs années. À Dubaï, nous accompagnons également les businessmen dans la création de sociétés et l’expatriation.

Avez-vous des critères particuliers dans la sélection des clients ou partenaires avec lesquels vous travaillez ?

Pour nos prestataires, nous privilégions les collaborations basées sur le respect, la confiance et une vision partagée de l’excellence et du luxe. Pour nos clients, nous n’avons pas de critères particuliers stricts, mais nous nous assurons que leurs demandes correspondent à notre éthique et à nos valeurs. Nous sommes réellement une agence qui conseille, oriente et accompagne au mieux nos clients et leurs demandes. Nous ne répondons pas à tout et n’importe quoi, et si une demande ne nous convient pas, nous nous réservons le droit de la refuser.

À quoi ressemble une semaine type dans une agence de lifestyle management ?

En général, une semaine type dans une agence de lifestyle management implique l’organisation d’un programme validé par le client. Cela inclut la coordination avec les différents prestataires pour préparer le programme dans le pays choisi avant l’arrivée du client. Il est également nécessaire de tenir des réunions avec les équipes de l’agence, d’assurer un accueil VIP à l’aéroport et d’installer les clients. La réservation des services, ainsi que la gestion des problèmes ou des changements que le client pourrait rencontrer durant son séjour, sont également des tâches clés. Notre capacité d’adaptation et notre réactivité constituent des qualités indispensables à notre métier. Grâce à notre réseau et notre expérience, nous sommes toujours disponibles pour répondre aux demandes de dernière minute et nous veillons à ce que chaque détail soit parfaitement exécuté afin de garantir une expérience exceptionnelle.

Pouvez-vous nous citer quelques-unes des réalisations dont vous êtes le plus fière ?

J’ai toujours été fière de tout ce que j’ai pu réaliser. Mes collaborations avec les grands acteurs du monde du luxe, mes partenariats avec des marques renommées, et la confiance de clients prestigieux depuis plusieurs années sont autant de motifs de fierté. Parmi toutes ces réalisations, celle qui me rend le plus fière est l’organisation de l’ouverture d’un restaurant pour un joueur de l’équipe de France. Cet événement a impliqué des artistes et prestataires prestigieux et s’est tenu alors que j’étais enceinte de huit mois et demi, à seulement trois semaines de mon accouchement. Malgré ces circonstances, j’ai réussi à gérer le projet à distance, en coordonnant les équipes, les prestataires, et les clients avec succès.

“ L’ouverture de bureaux en Afrique est envisagée pour répondre à la demande croissante [...] Créer des expériences uniques et sur mesure pour une clientèle exigeante, en s’adaptant parfaitement aux spécificités locales et culturelles. ”

Quels sont vos objectifs de développement à court et moyen termes ? Comptez-vous étendre vos prestations au continent africain ?

À court terme, nous visons à renforcer notre présence à Dubaï en proposant des services encore plus innovants et personnalisés. Nous souhaitons également solidifier nos relations avec nos partenaires actuels tout en attirant de nouveaux clients prestigieux. À moyen terme, nous envisageons d’étoffer nos prestations sur le continent africain. Ce marché dynamique représente, d’ores et déjà, de nombreuses opportunités pour nos services de luxe, et nous sommes impatients d’y implanter de nouveaux bureaux. Nous collaborons déjà étroitement avec nos clients africains, et l’ouverture de bureaux en Afrique est envisagée pour répondre à la demande croissante en matière de services en présentiel. Notre objectif est de créer des expériences uniques et sur mesure pour une clientèle exigeante, en nous adaptant parfaitement aux spécificités locales et culturelles.

“Black Excellence” est notre mantra. Selon vous, est-ce un mythe ou une réalité ? Comment vous situez-vous par rapport à cette expression ? C’est une célébration de l’excellence, de la réussite et de la prospérité des personnes noires dans divers domaines. J’aspire à incarner cette excellence par le biais de mon travail et de mes accomplissements.

Pour moi, Black Excellence est une réalité aujourd’hui. Je la constate autour de moi. Beaucoup de mes proches et de jeunes ont maintenant accès à des opportunités qui étaient rares auparavant, que ce soit dans le sport, l’art, l’éducation, le droit ou l’entrepreneuriat. Nous voyons des avocats, des entrepreneurs de grandes marques, des directeurs. D’ailleurs, je fais en sorte d’inculquer ces valeurs à mes enfants pour qu’ils aspirent à faire partie de cette élite. Certes, il reste encore du travail à faire, car nous ne sommes pas totalement représentés, mais j’espère que nous y arriverons et que je serais toujours là pour le voir.

Originaire du Congo, que cela représente-t-il pour vous ?

Le Congo occupe une place importante dans ma vie. J’y suis retournée en juillet après 20 ans, et revoir mes racines a été une expérience très émouvante. Les gens m’ont accueillie chaleureusement et ont fait en sorte que mon séjour soit mémorable. La diaspora congolaise en France est aussi une partie de la Black Excellence, car beaucoup d’entre eux brillent dans divers domaines.

Être originaire du Congo est une immense fierté. Cela représente la richesse de notre culture, notre résilience et notre capacité à réussir malgré les obstacles. Le Congo symbolise pour moi une terre d’histoire et de traditions vibrantes. Chaque visite renforce mon attachement à cette magnifique région, et m’inspire à transmettre ses valeurs et sa culture à mes enfants.

Si je vous dis le mot « Roots », quelle est la 1ère image qui vous vient à l’esprit ?

Le mot « Roots » évoque pour moi mes origines, mes ancêtres et les valeurs que j’ai reçues. C’est un rappel constant de ma culture, de mon histoire et des fondations sur lesquelles j’ai construit ma vie et ma carrière.

Le mot « Roots » me fait également penser à un grand arbre en Afrique, avec des racines profondes ancrées dans la terre, symbolisant la force et la stabilité. Par ailleurs, cela me rappelle le célèbre film d’Alex Haley « Roots » qui retrace les épreuves et la résilience des générations passées. Pour moi, « Roots » est un pilier essentiel qui me guide et me donne la force d’avancer, tout en honorant les sacrifices de ceux qui m’ont précédé.

TYS EXCELLENCE

Tél : + 971 (0)55 319 50 57

Mail : contact@tys-excellence.com

“ L’idée est partie de là, du manque de considération des maisons d’édition francofrançaises pour la littérature afro-américaine. ”

ALEXIS ONESTAS FONDATEUR DE O’MAX BOOKS

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?

Alexis Onesta, 41 ans, entrepreneur à la tête de O’Maximum holding et originaire de Marie-Galante, en Guadeloupe.

Ce n’est pas votre première apparition dans ROOTS. La première, 10 ans en arrière, concernait votre vie d’acteur dans l’événementiel et la communication. Entre temps, d’autres activités ont été développées, notamment une maison d’édition et c’est le volet que nous allons aborder... Aujourd’hui, O’Maximum qui était une agence de communication est devenue une holding qui rassemble diverses entreprises dans le marketing digital, la communication, le management et la production de shows de danse, ais également un label et un centre de formation. Ces différentes entités sont réunies sous la partie holding et mon activité principale et personnelle se concentre sur la gestion d’une maison d’édition qui s’appelle O’Max Books et a pour vocation de traduire des livres afro-américains en français.

Question bête, cela n’existait pas auparavant ?

Pour te répondre, je vais t’expliquer comment j’ai monté la maison d’édition. J’avais lu les biographies d’Elon Musk, Bill Gates, Steve Jobs, etc. Mais quand l’agence a atteint son pic et que j’ai commencé à développer différentes structures, j’avais besoin de modèles qui me ressemblent pour savoir où aller et quoi faire par la suite. J’ai donc entamé la lecture de biographies et livres afro-américains. Plus je lisais et plus je me rendais compte que de nombreux francophones, comme moi, auraient besoin de ce type de contenus. Et, durant un voyage à New York, j’ai été échangé avec des maisons d’édition locales, et je leur ai justement posé la question du pourquoi cette absence de nombreux livres afro-américains traduits en français alors qu’on a Insecure d’Issa Rae qui passe sur OCS, Empire avec Taraji Benson sur M6, Rick Ross ou 50 Cent qui sont très écoutés ici, etc. Elles m’ont expliqué que, lorsqu’elles sortent un ouvrage en anglais, elles ont besoin d’une maison d’édition partenaire pour l’Italie, pour la France, pour l’Espagne, pour les pays asiatiques... Et que les maisons d’édition françaises ne s’intéressaient tout simplement pas à genre de bouquins. Et j’ai saisi l’opportunité. Si nous sommes capables de produire du contenu digital ou des films, la traduction d’un livre ne devait pas être si compliquée. En résumé, l’idée est partie de là, du manque de considération des maisons d’édition franco-françaises pour la littérature afro-américaine.

Du coup, partant de votre background dans l’univers de l’urbain et du hip-hop, vous avez automatiquement choisi de vous orienter vers les personnalités afro-américaines de l’entertainment ?

Pas forcément. Je me suis juste dit que j’allais traduire et amener sur le marché français des livres inspirants que moi, à petit personnel, j’avais lu. Et il s’avère que ce qui m’a intéressé à la base, ce sont des personnes de l’entertainment et du business.

J’ai donc commencé par Issa Rae parce que c’est quelqu’un qui, justement, mêle ces deux aspects. C’est une personnalité qui a un gros aspect business, créatrice de nombreuses structures et à la tête d’un mini empire. Et, en même temps, c’est quelqu’un de l’entertainment qui est ultra suivie par une communauté bien identifiée, à savoir les femmes afro-françaises.

Décrivez-nous le process...

Au sein de O’max Books, tout est fait en indépendance et nous gérons directement les droits des livres. Nous traduisons, nous mettons en page et nous imprimons en Pologne. Ensuite, nous distribuons les livres via tous nos partenaires : Carrefour, Relay, librairies indépendantes, Amazon, etc. Nous avons lancé la pré commande de notre premier livre d’Issa Rae, le jour de sa date d’anniversaire, le 12 janvier 2021.

Nous sommes désormais en 2024, pouvez-vous nous citer les différentes personnalités afro-américaines que vous avez été amené à traduire ?

Nous avons donc commencé par Issa Rae, puis avons enchaîné avec Common qui a écrit un super livre sur l’amour qu’il a pour ses 3 passions - le rap, le cinéma et sa fille - et comment il réussit à gérer tout cela en même temps. Nous avons également publié la biographie de Taraji Benson ainsi que l’ouvrage « Quel jour parfait pour devenir un Boss » de Rick Ross, qui est à ce jour notre best-seller avec plus de 10 000 exemplaires vendus. Et enfin, notre dernier bébé avec le livre de 50 Cent : « Comment réussir, échouer et tout reconstruire ».

Jusqu’à présent, quel est votre moment le plus mémorable ? Contrairement à ce que j’ai pu voir dans la musique, durant ces 20 années de boulot, les livres ont la particularité de ne jamais mourir. Le choix est donc particulièrement difficile. Je ne suis pas à l’abri qu’il m’arrive des choses extraordinaires avec Common ou Taraji que je n’ai pas encore rencontrés personnellement. J’ai eu la chance de rencontrer une fois 50 Cent et à plusieurs reprises Rick Ross. Dans la musique, j’avais l’habitude de recevoir ou remettre des disques d’or, de platine ou de diamant. J’ai décidé d’utiliser le même procédé pour les livres. Et, à 10 000 livres écoulés, ce qui est énorme pour une maison d’édition indépendante, j’ai fait fabriquer un Livre d’Or pour « Quel jour parfait pour devenir un Boss » de Rick Ross. Et il s’avère qu’il est venu faire un festival en Guadeloupe, chez moi, fin mars 2024. J’ai donc profité de l’occasion pour lui remettre ce prix. Je ne te cache pas que remettre un prix à Rick Ross, en Guadeloupe, pour un livre que j’ai édité... C’était quand même quelque chose de particulier !

Serait-ce une suite logique de devenir la référence française pour toute personnalité noire voulant éditer son autobiographie ?

Pour le moment, et même si on ne sait jamais de quoi l’avenir est fait, on ne bossera pas avec les auteurs français.

Pourquoi ? Parce que d’autres maisons d’édition le font déjà très bien. Ce qui est intéressant dans notre démarche actuelle, comme dans les labels, c’est que chacun apporte sa touche et la nôtre, celle que l’on a imposée, est d’être la référence en matière de traduction de livres afro-américains.

Je rentre du salon international de la littérature, en Côte d’ivoire, où j’ai été invité d’honneur. Une sorte de récompense par rapport à tout le travail que j’ai pu faire ces derniers temps. Et ça, c’est le futur. Quand j’achète les droits d’un livre, avant même d’avoir vendu un seul exemplaire, je m’assure d’avoir les droits de la version française dans le monde entier et l’Afrique francophone représente un levier de distribution énorme. Voici mon prochain challenge. C’est un travail qui prend du temps parce qu’on le fait en indépendant. À Abidjan, nous avons pu signer des partenariats incroyables avec la Fnac, avec la Librairie de France ou encore avec le Bushman, afin de pouvoir justement distribuer les livres dans un maximum de points.

“ Remettre un prix à Rick Ross, en Guadeloupe, pour un livre que j’ai édité... C’était quand même quelque chose de particulier ! ”

Vous connaissez notre ADN, la Black Excellence. Si vous aviez un conseil d’entrepreneur à donner à nos lecteurs ?

J’ai lancé O’Max Books en plein vide, au moment où tout le monde expliquait que plus personne ne lisait, dans un pays lettré où la traduction est vue un peu comme la dernière roue du carrosse en terme de littérature, parce que tu ne fais « que » traduire. Et aujourd’hui, je travaille avec 50 Cent, un des rappeurs qu’on peut classer dans le top 10 de toute l’histoire du hip-hop américain.

Le secret, c’est de croire en son idée, peu importe tous les contre-arguments que ton entourage va t’opposer.

Originaire de Guadeloupe, cela représente quoi pour vous ?

La Guadeloupe représente mon tout, ma base. J’y suis très régulièrement. J’ai monté des business là-bas et j’ai envie de dire que, si ce n’est pas mon présent, c’est mon passé et mon futur.

Si je vous dis le mot « Roots », cela vous évoque quoi ?

Différentes choses me viennent à l’esprit, mais puisque nous parlons de O’max Books, je pense au livre « Roots » d’Alex Haley qui est à classer parmi les classiques. Incroyable.

Photo : Wil Zaid

STIMO

“Je

suis un activiste de la culture hip-hop”

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?

Elinga Onana, plus connu sous le nom de Stimo. Je suis né au Cameroun en 1991, à Yaoundé. J’ai baigné, dès tout petit, dans le monde de la culture. En Afrique, j’ai commencé par la danse afro en imitant les chorégraphies de Koffi Olomide, avant d’arriver en France, à l’âge de 9 ans, et d’embrasser toutes les disciplines de l’univers hip-hop: la musique, le deejaying, la danse, le graffiti… Aujourd’hui, beaucoup me considèrent comme un producteur, celui qui a révélé l’artiste Ya Lévis, mais je trouve cela trop réducteur. Je me décrirais plutôt comme un activiste de la culture hip-hop.

La plupart des passionnés qui abordent tous les univers du hip-hop se cantonnent, généralement, au statut d’artiste. Qu’est-ce qui vous a fait basculer dans un profil plus “business”, en devenant producteur ?

Je pense que j’ai toujours eu cette fibre du business. Déjà en Afrique, alors que j’étais un tout jeune garçon, je faisais du commerce en vendant des noix de cola, des œufs, j’arpentais les rues de Yaoundé en ramassant des bouteilles que je revendais pour m’acheter des paires de basket. Je ne viens pas d’une famille aisée mais j’étais scolarisé dans une école où il fallait être propre sur soi (rires). Ma mère ne pouvait pas me payer des paires à 100 ou 200 euros. J’ai donc choisi de me prendre en main et d’aider ma mère. Je vous parle d’une période où j’avais 7 ou 8 ans… Tout part de là. À mon arrivée en France, plus je grandis et plus je me rends compte que je suis bon dans la gestion de l’argent. Je comptais, je gardais, je planifiais. J’avais un rapport avec l’argent qui était particulier, je voulais comprendre comme les business fonctionnaient, comment épargner, comment investir... Je me rappelle que, plus jeune, j’étais toujours celui qui restait avec les « vieux ». J’aimais aller au village, parler avec mon grand-père, l’accompagner aux champs… Et quand tu restes avec les vieux, tu entends des choses que d’autres enfants n’entendront jamais. En résumé, ma transition vers le business a été naturelle car j’avais cela en moi.

À quel moment avez-vous endossé le costume de producteur ?

Charité bien ordonnée commence par soi-même. Pour ma première fois, en 2012, j’ai autoproduit mon album, qui est d’ailleurs disponible sur les plateformes. À ce moment-là, je travaillais à l’aéroport Charles de Gaulle et, en parallèle, je dansais, je donnais des cours de danse, je me débrouillais pour faire un peu d’argent… À force de réseauter, je me retrouve programmateur de La Foire Africaine organisée par mr Yao. On m’envoie les titres de nombreux jeunes artistes et je tombe

sur Ya Lévis et son groupe. Ils avaient quelque chose de spécial et je décide de les booker. Le Jour J, quelques couacs ont eu lieu et, alors que le reste de son groupe est envahi par le stress, Ya Lévis est le seul à rester calme. Je l’observe et je vois l’aura qu’il impose auprès des siens, sans parler de son talent naturel. J’ai compris que ce petit était un diamant rare. C’est un don qui m’est propre, j’arrive à déceler si un artiste va faire une carrière ou non. Au départ, je décide de l’approcher pour un featuring, étant donné que je m’autoproduisais. On fait le morceau, puis on descend dans le sud pour cliper. En studio, je m’aperçois qu’il est impressionné car il devait être habitué à des conditions beaucoup plus précaires. Même lors du clip, je me rends compte qu’il n’est jamais réellement sorti de son quartier. Il était encore mineur et tout allait très vite pour lui. À notre retour sur Paris, Lévis me fait écouter un morceau de rumba congolaise qu’il est en train de peaufiner. Ce morceau me reste en tête pour une raison inexplicable. Un mois plus tard, lors d’un voyage aux Antilles pour rencontrer ma bellefamille, je me retrouve plongé dans leur mood : Admiral-T, Capleton, zouk, dancehall, etc. Je découvre une culture qui m’était inconnue. Un jour, j’entends un morceau lusophone qui me fascine : il s’agissait de la kizomba. Et là, j’ai un flash ! Je rentre à Paris, je convoque mon beatmaker et je demande à Ya Lévis de m’envoyer la version a cappella (juste la voix) du morceau de rumba qu’il m’avait fait écouter. Ya m’envoie son a cappella, c’était juste un couplet et refrain, enregistré à “l’arrache”, avec des voix non mixées (rires). Je demande à mon beatmaker de me faire la même rythmique que celle de la kizomba, mais en y ajoutant un pied urbain et une basse qui fait trembler les enceintes. Je voulais que ça cogne ! On y ajoute la voix a cappella de Ya Lévis et la rythmique initiale de la guitare sur la version rumba, mais en version synthétiseur. Et ce mélange improvisé a donné un banger ! Ya Lévis n’était pas convaincu et préférait la version faite avec ses frères. C’est à ce moment-là que s’est révélée mon autorité naturelle et ma vocation de futur producteur et manager. Je m’en souviens comme si c’était hier. J’ai rassemblé toute sa famille et je leur ai demandé de me faire confiance, que je prendrais tout en charge. Je leur ai posé un ultimatum en leur disant que si on ne sortait pas ce morceau avec ma vision, je ne travaillerais plus jamais avec eux. Ils ont pris le temps de réfléchir et ont accepté. Dans la foulée, je fais écouter le son à plusieurs personnes du métier qui pètent les plombs !

À l’époque, j’avais 5 groupes Facebook plein, avec 5000 amis chacun. Chaque matin, j’envoyais un message à tout mon répertoire avec le morceau qui était disponible sur SoundCloud. C’était un travail de malade. Personne n’a jamais su ma stratégie. Et, à force d’insister, le morceau a commencé à prendre, être partagé et tourné dans différents groupes. Le morceau tombe alors dans les oreilles de Noah Lunsi (très gros influenceur), qui fait une vidéo dans la foulée pour expliquer qu’il vient de tomber sur une « dinguerie » ! Il poste le morceau et là... On se réveille un matin et SoundCloud a explosé avec plus d’1 million d’écoutes sur le morceau ! Là, je comprends qu’il est temps de faire le clip. Et la suite vous la connaissez, Ya Lévis s’est imposé comme l’un des plus gros talents franco-congolais. Et j’ai choisi de devenir l’homme de l’ombre, celui qui façonne et propulse les talents. À ce moment, je ne m’en rends pas compte, mais je viens de créer une tendance. Sans aucune arrogance, je peux affirmer que je suis celui qui a créé l’afro love. Je n’ai juste pas mis un nom ou une empreinte sur ce que je venais de créer mais les faits sont là. On l’a fait avant Aya, avant Dadju, avant TayC.

Même si vous avez le flair du business, vous étiez un autodidacte dans le métier. Comment fait-on pour éviter les pièges, savoir négocier des contrats avec des maisons de disques, des festivals, etc ?

Je ne vais pas vous mentir, j’ai tout fait au culot et je me suis formé sur le tas. Je n’ai jamais de honte à dire quand je ne sais pas, donc j’observe, j’interroge les spécialistes et j’apprends très très vite. C’est cette humilité et cette curiosité permanente qui m’ont permis de comprendre rapidement tous les rouages du business de la musique. Mais à mes débuts, comme tout le monde, je me suis fait « douillé ». J’ai sous-évalué les prestations de mes artistes lors des premiers shows, j’ai eu à signer des contrats peu avantageux lorsque nous étions chez Capitol

Je ne citerais pas de noms, mais les concernés se reconnaîtront. Disons que cela fait partie du « game » et de l’apprentissage. Jusqu’au moment où tu maitrises toutes les clés. Ok, tu veux mon artiste pour tel festival ou tel concert ? Pas de problème mais, avant de t’annoncer un prix, je vais d’aborder chercher à comprendre combien va te rapporter ton event. Quelle est la capacité de la salle, combien de places payantes et à quel prix, qui récupère l’argent des entrées ou des boissons, es-tu accompagné par des sponsors, etc ? Tous ces calculs s’enchainent dans ma tête sans que mon interlocuteur ne s’en rende compte. L’essentiel est que chacun reparte avec de l’argent dans ses poches et sans avoir le sentiment de s’être fait flouer.

Si vous deviez vous décrire en 3 mots ?

Passionné, bosseur et visionnaire.

“ Désormais, mon objectif est l’Afrique.
Je veux m’investir dans l’entertainment au sein de nos pays, où les besoins et attentes sont énormes ! ”

Aviez-vous des exemples de réussite auxquels vous référer ?

Mon modèle dans le métier, celui qui me faisait devenir fou, c’était P.Diddy ! Je parle, bien sûr, en matière de business (rires). Je citerais également 50 Cent. Sa transition de rappeur à businessman a été incroyable. La seule chose qui me dérangeait avec 50 Cent, c’était ses trop nombreux clashs. Puis, en me renseignant sur l’envers du décor du hip-hop américain, j’ai découvert une figure inconnue du grand public et dont le nom m’échappe. Toujours est-il qu’il est l’homme de l’ombre « au dessus » de tous. C’est celui qui négocie quasi tous les gros deals des artistes Noirs-Américains, qu’il s’agisse de Jay-Z ou Diddy, pour les aider à valoriser au mieux leurs labels, collaborations ou contrats de distribution avec Sony, Universal et autres.

Si vous aviez un conseil à donner à quelqu’un qui veut se lancer dans le business de la musique ? Il faut tout simplement se poser les bonnes questions et ne pas se mentir à soi-même. Premièrement, as-tu la passion de la musique ? Ensuite, as-tu un véritable savoir-faire ou une expertise que tu as éprouvée ? As-tu analysé autour de toi tous les risques parce qu’il y a des risques ? Sais-tu comment récupérer des subventions, comment gérer avec la Sacem, etc ? Quand tu investis dans la musique, il faut être prêt à tout perdre car c’est ce qui arrive à 95% de ceux qui se lancent. Mon conseil est donc d’être parfaitement lucide sur tes compétences, sur ta surface financière et sur ta capacité de rebond.

Quels sont vos objectifs futurs ?

Aujourd’hui, Dieu merci, je suis déjà bien structuré en Europe. Désormais, mon objectif est l’Afrique. Je veux m’investir dans l’entertainment au sein de nos pays, où les besoins et attentes sont énormes ! Je veux m’investir pour les miens et ce ne sont pas des paroles en l’air. J’aurais pu aller en Côte d’Ivoire ou au Nigéria, mais j’ai décidé de commencer par chez moi, là où j’ai grandi, à savoir le Cameroun.

Contrairement aux artistes congolais, on a souvent l’impression que les artistes camerounais manquent de rayonnement, en dehors de leurs frontières. S’agira-t-il de votre combat prioritaire ?

Attention à ne pas tomber dans le piège. Qui sont les artistes congolais qui s’exportent mondialement ? Ce sont ceux qui viennent d’Europe. De Damso à Gims, de Tiakola à Niska. Alors, évidemment, il y a Fally Ipupa. C’est le numéro un, sans contestation possible. Mais hormis Fally Ipupa, quels sont les artistes congolais, vivant au Congo, qui s’exportent réellement ? Et pourquoi Fally est-il le boss ? Parce qu’il est le « fils » de Koffi, le boss de la génération précédente. Fally a mangé la danse, il a mangé la scène, il a mangé des cailloux. Il a évolué auprès des anciens, des plus grands et a été un bosseur acharné. Il a eu un cheminement qui fait qu’aujourd’hui il est là où il devait être. C’est quelqu’un qui a souffert pour sa passion. Même chose pour Innoss’B qui charbonne dans l’univers de la musique depuis l’âge de 12 ans. C’est gens-là ont construit des fondations solides, mais ils ne sont pas nombreux. Pour en revenir au Cameroun, le talent est présent mais il n’y a pas de réelles structures d’accompagnement. Il manque des managers, des producteurs, des experts en marketing, des vrais connaisseurs, pas ceux qui s’improvisent une vie de producteur du jour au lendemain.

Vous rendez-vous compte que, au Cameroun, il n’y a aucun studio d’enregistrement aux standards internationaux ? Tu es obligé d’aller chez quelqu’un pour enregistrer ton titre. Et qu’en est-il des salles de concert ? C’est pour toutes ces raisons que j’ai décidé de miser sur mon pays car il y a tant de choses à faire !

Vous êtes un enfant du Cameroun, que l’on surnomme le “Continent”. Cela représente quoi ? Le Cameroun, c’est la base, c’est ma force. Je me suis retrouvé dans des endroits avec des multimillionnaires, voire milliardaires, alors faire des allers-retours fréquents au pays me permet de garder les pieds sur terre. Quand je suis au Cameroun, je suis avec mes gars au quartier, je mange mes beignets-haricots au bord de la route. Et, en me voyant, tu ne pourras jamais imaginer ce que je fais dans la vie et l’ampleur de mon business.

Si je vous dis le mot « Roots », cela évoque quoi ? Je pense à un arbre, aux fondations. Il est primordial de chérir ses racines, de garder sa famille proche de soi, c’est ce qui m’importe le plus.

Photo :
Wil
Zaid

FEUNEU

PHOTOGRAPHE

AUDRAN SARZIER

STYLISME

GRÂCE.M

MAQUILLAGE

SYLVANAA MAKE UP ANJALI BEAUTY

Manteau : GUNTHER PARIS Pantalon : KAMAD PARIS

FEUNEU LE MENTAL & LA VISION

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?

Je m’appelle Blazi, j’ai 28 ans. Originaire de Côte d’Ivoire, je suis un entrepreneur passionné, déterminé à laisser une empreinte durable dans le monde des affaires.

Comment vous décrire en 3 mots ?

Motivateur, créateur, débrouillard.

Le grand public vous a découvert en tant que producteur à succès de l’artiste Wejdene. Comment vit-on une ascension aussi fulgurante ?

Lorsque l’on sait que la réussite est à portée de main, on se prépare à l’accueillir. Cependant, on n’est jamais vraiment prêt à affronter les ombres qui accompagnent la lumière du succès. C’est une dualité constante, où chaque victoire est accompagnée de nouveaux défis.

Pourquoi avoir choisi de vous couper de l’industrie de la musique et d’aller investir en Afrique ?

J’avais besoin de nouveaux défis, de redécouvrir mon esprit créatif et de le pousser à son paroxysme. L’Afrique, bien qu’elle accuse un retard par rapport à l’Europe, représente un terrain fertile pour ceux qui osent rêver grand. C’est un lieu où les défis sont grands, mais les opportunités le sont encore plus. En France, le climat politique m’étouffait ; en Afrique, je me suis retrouvé.

Racontez-nous votre nouvelle vie d’entrepreneur à Abidjan. Dans quel(s) secteur(s) investissez-vous ?

À Abidjan, je me suis investi dans le secteur de la location de voitures: achat, location, et revente de véhicules. Ici, je trouve une paix intérieure, une atmosphère apaisante et une positivité omniprésente. Le climat, tant sur le plan météorologique que social, m’apaise et me permet de travailler avec un esprit serein. La négativité que j’ai connue en France m’a poussé à chercher un ailleurs, et cet ailleurs est Abidjan.

Selon vous, quelles sont les clés du mindset d’un entrepreneur à succès ?

Il faut voir grand et ne jamais craindre la prise de risque. L’argent doit être au cœur de vos pensées, non pas comme une fin en soi, mais comme un moyen d’atteindre des objectifs plus vastes. Jay-Z, que je considère comme une source d’inspiration, l’a compris très tôt, et c’est un état d’esprit que je partage.

“ L’argent doit être au cœur de vos pensées, non pas comme une fin en soi, mais comme un moyen d’atteindre des objectifs plus vastes. ”

Si vous deviez donner un conseil concret pour un lecteur qui souhaiterait se lancer dans l’entreprenariat ?

Ne réfléchis pas trop, lance-toi. Trop de conseils peuvent paralyser l’action. La réflexion excessive tue le temps, et le temps, c’est de l’argent.

Quels sont vos prochains défis, à courts et moyens termes ?

À court terme, je souhaite créer des vidéos de motivation pour inspirer les autres. À moyen terme, je vise à consolider mon statut d’entrepreneur à succès.

À long terme, mon ambition est de devenir une figure de référence, une source d’inspiration pour la jeunesse, quelqu’un qui incarne la réussite.

Originaire de Côte d’Ivoire, que cela représente-t-il pour vous ?

C’est dans mes racines que je puise ma force. Mes parents, mes origines, tout ce que j’ai reçu d’eux m’a façonné et fait de moi l’homme que je suis aujourd’hui. Je porte la Côte d’Ivoire en moi, et elle guide chacune de mes décisions.

Si je vous dis le mot « Roots », quelle est la 1ère image qui vous vient à l’esprit ?

Le mot “Roots” évoque en moi l’artiste Despo Rutti. Un artiste Pro-black, dont la prestance et la folie créative m’ont profondément marqué. Il incarne une vérité crue, souvent incomprise, mais qui résonne en moi. C’est à travers lui que je retrouve une part de moi-même.

Bazin : MON BAZAR
Photo : Wil Zaid

MURIEL ATIPO STRATÉGISTE EN PERSONAL BRANDING

“ Les femmes que je coache me surnomment
« Accélératrice de destinée ». ”

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?

Muriel Atipo alias Miss Purple Coach, 44 ans, d’origine guadeloupéenne et martiniquaise. Je suis une « woman on a mission », une femme extraordinaire. Je crois que nous avons tous une raison d’être sur cette terre, une mission que Dieu nous a confié, et la mienne est d’inspirer et d’impacter des milliers de femmes à révéler leur « extraordinaire ». Voilà pourquoi j’ai créé « Purple Edge Solutions », une agence de coaching et de formation qui aide les femmes qui ont l’impression de passer à côté de leur mission de vie et ne se sentent plus à leur place professionnellement à entreprendre, lancer leur marque et à écrire leur tout premier livre. Les femmes que je coache me surnomment « Accélératrice de destinée ».

Revenons sur votre parcours. D’où vient cette vocation pour aider les femmes à se révéler ?

A 17 ans, j’avais le rêve de voyager, de voir du monde, de devenir une business woman. C’est à 24 ans que j’ai trouvé ma mission de vie et que j’ai commencé à entreprendre. D’abord par le biais du marketing de réseau. À l’époque, je vivais à Londres et j’ai été très inspirée par le mindset entrepreneur des Anglais, leur optimisme, cela m’a vraiment boostée. Je suis entrée dans l’entreprenariat par ce biais et cela a été un tremplin. J’ai pu me découvrir, j’ai rencontré du monde et j’ai commencé à construire mon réseau. J’ai rencontré des gens qui m’ont inspiré et encouragé à coacher car ils voyaient en moi une femme qui pouvait inspirer et booster les autres. C’est comme cela que j’ai commencé à coacher de manière autodidacte. En 2017, j’ai franchi une étape importante avec l’écriture de mon premier livre : La Femme Extraordinaire. À travers ce livre, j’ai pu coacher de nombreuses Londoniennes qui m’ont contactée car mes écrits les avaient inspirées. Quand j’ai débuté cette aventure entrepreneuriale, j’ai eu l’opportunité de rencontrer de nombreuses femmes ambitieuses qui, comme moi, se lançaient à leur propre compte. Elles avaient énormément de bagages intellectuels et de potentiel, mais elles faisaient souvent face au même blocage : le manque de confiance en soi, ne pas avoir assez d’audace pour savoir se vendre. À cette période, je côtoyais une femme brillante, une serial entrepreneure qui est devenue une mentor pour moi, Mavis Amankwah. Cette self-made woman qui possède, entre autres, une agence de relation publique a pu me faire bénéficier de ses formations et de son réseau.

Cela m’a permis de me situer et réellement prendre conscience que j’avais une valeur ajoutée à apporter aux femmes. Petit à petit, en développant mon business à Londres, j’ai réalisé que je n’étais pas la seule coach et qu’il fallait me démarquer. J’ai commencé à aimer la couleur violette, à la porter et je me suis rendue compte que c’était ma couleur d’inspiration, la couleur qui m’a permis de prendre pleinement conscience de ma valeur. D’où le surnom Miss Purple Coach. Par la suite, je me suis formée. J’avais commencé en autodidacte mais je voulais avoir toutes les armes à ma disposition. J’ai obtenu ma certification de coach et de stratégiste en personal branding pour avoir de vraies méthodes et un vrai cadre. Enfin, je suis certifiée en coaching de leadership, auprès de John Maxwell, pour être en mesure d’amener les femmes à un haut niveau. Par la suite, j’ai développé ma propre méthode qui s’appelle le « Wow Factor ». En tant que coach en personal branding, je pense que nous avons tous un Wow Factor, quelque chose qui épate, quelque chose qui émerveille, quelque chose qui fait que les gens se disent « Wow, je veux travailler avec elle ! ». À travers cette méthode, je coache des femmes qui se lancent dans l’entreprenariat en tant que coach, formatrice ou consultante et veulent se démarquer en connectant avec leur authenticité.

Quelles sont les femmes qui vous inspirent ?

La première est ma mère. Au-delà des difficultés qu’elle a dû traverser, c’est une femme déterminée qui ne lâche rien. Quand elle veut quelque chose, elle s’en donne les moyens et n’abandonne jamais. C’est une femme de fer qui m’a appris à toujours avoir confiance en moi. Cela m’a beaucoup porté. La seconde femme est Mavis Amankwah, qui est devenue mon mentor quand je me suis lancée dans l’entrepreneuriat. C’est une femme qui a connu de sérieux défis durant l’enfance et qui est aujourd’hui serial entrepreneure à succès. Elle a su me tenir par la main à mes débuts. Enfin, il y a un homme : Martin Luther King. Le fameux « I have a dream » est un héritage précieux et son parcours m’inspire énormément.

Sans oublier Les Brown, dont j’ai beaucoup écouté les motivations. Ce conférencier américain a une expression que j’apprécie particulièrement : « It’s not over until I win ».

Rien n’est fini jusqu’à ce que je gagne.

En quoi un consiste votre coaching personnalisé ?

Comme je le disais plus haut, mes clientes m’appellent « Accélératrice de Destinée ». Ce sont des femmes qui ont l’impression d’être nulle part et, avec Purple Edge Solutions, je les aide en 4 mois à écrire leur livre, en accéléré, et en faire un outil d’impact et de transformation. Des femmes qui n’arrivaient pas à entreprendre, je les aide à se positionner et à entrer rapidement dans leur mission de vie. Ce sont des femmes qui étaient dans l’ombre et qui, comme Claire, Natacha, Patricia, Henda et ces femmes que j’ai coaché à écrire leur livre, donnent aujourd’hui des conférences, cheminent vers un projet entrepreneurial concret et commencent à avoir de l’impact. C’est ce qui se passe quand j’accompagne des femmes.

Parmi toutes les femmes que vous avez accompagnées, avez-vous un exemple marquant de transformation ?

L’exemple de Claire. Je l’ai rencontré durant le confinement. J’animais un challenge, en ligne, de 6 jours. Elle me contacte et s’empare de mon livre “La Femme Extraordinaire” parce qu’elle a vu une de ses amies, qui était une femme très réservée, désormais devant la caméra à partager son témoignage, pleine d’assurance. Elle se demande comment, en quelques jours, son amie a-t-elle réussi à vaincre la timidité ? Elle lit donc mon livre, suit le challenge et, durant ce moment, je l’interroge sur le fait qu’elle doit certainement avoir – comme tout un chacun - un rêve, quelque chose qu’elle garde enfoui en elle. Elle me dit qu’effectivement, il y a 10 ans, elle a voulu écrire un livre autobiographique mais ne s’en était pas sentie capable. Je lui ai répondu que si j’avais été capable moi-même de le faire alors elle le pouvait aussi. En 3 mois, je l’ai aidé à écrire son ouvrage et, depuis 3 ans maintenant, elle me suit lors de différentes conférences que j’organise et je la mets en lumière sur scène. C’est d’ailleurs elle qui, pour la première fois, m’a surnommée « Accélératrice de destinée », après l’avoir aidée à faire de son rêve une réalité.

Qu’évoque le violet ?

Elle évoque le monde de l’inspiration. C’est une couleur spirituelle, parce que je garde ma croyance en Dieu et c’est de Lui que j’ai reçu ma mission. Quand j’arbore cette couleur, je prends conscience de ma réelle valeur et me sens… « YES !!! » (Rires).

Quels sont vos prochains défis ?

Je sors de l’organisation de ma conférence La Femme Extraordinaire 4ème édition, et de la Wow Factor Conférence 2ème édition. Il s’agissait d’une conférence sur deux jours, en ligne et en présentiel à Paris. C’est un rdv pour des femmes qui veulent se lancer dans l’entreprenariat, souhaitent devenir coach et qui ont besoin de connaitre les éléments du Wow Factor, ce modèle que j’ai mis en place et qui leur permettra de se positionner de manière différenciante. Des rdv où je fais intervenir d’autres coachs complémentaires à mon expertise, notamment en marketing, vente et mindset. L’un de mes prochains défis est aussi d’aller en Afrique. J’ai reçu des invitations, notamment au Congo Kinshasa, afin d’organiser ma conférence La Femme Extraordinaire, sur place. Je compte également me rendre aux Antilles durant l’année pour des actions auprès des femmes entrepreneures. Enfin, 2025, je vois plus grand pour ma conférence annuelle, 5ème édition du mois de mars, en France et dans les Caraïbes. The sky is the limit, avec Dieu tout est possible !

Originaire des Antilles, que cela représente-t-il ?

Cela m’évoque l’incroyable résilience de mes ancêtres qui ont dû survivre, depuis leur traversée de l’Afrique, dans des conditions inimaginables. Je suis leur héritage.

Si je vous dis le mot « Roots », cela vous évoque quoi ?

Kunta Kinte. De l’esclave à l’homme libre. La liberté, la puissance et l’authenticité.

ANTOINETTE NYOUNG

Exécutive coach, consultante en stratégie d’entreprise et hypnothérapeute

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?

Je m’appelle Antoinette Nyoung, j’ai 43 ans, originaire du Cameroun. Je suis exécutive coach, consultante en stratégie d’entreprise et hypnothérapeute.

Revenons sur votre parcours professionnel.

Quelle trajectoire vous a mené à devenir coach ?

Mon parcours académique comprend un Master 2 en droit des assurances, une discipline dans laquelle j’ai exercé pendant plus de 15 ans en tant que manager au sein de grands groupes bancaires et d’assurances en France. À travers ces années, j’ai observé l’importance des relations humaines dans les environnements professionnels, ce qui m’a conduit à explorer de nouvelles approches pour aider les individus et les entreprises à se développer harmonieusement.

Ma passion pour l’humain et ses capacités de transformation m’a amenée à me former et à me certifier en hypnose et en PNL (Programmation Neuro-Linguistique). J’utilise activement ces méthodes dans mes coachings pour aider mes clients à surmonter les blocages, à exploiter leur plein potentiel et à créer des vies plus épanouissantes. Pour compléter mon approche, je me suis également formée en stratégie d’entreprise à HEC et en executive coaching Au fil du temps, j’ai orienté mon accompagnement vers les entreprises, car j’ai constaté que les besoins humains d’écoute, de reconnaissance et de valorisation sont souvent négligés dans ces milieux. Cela génère des dépressions, des burnouts, et un mal-être général. Pour moi, le coaching en entreprise est un moyen de prévenir ces maux et d’offrir aux employés des solutions durables pour retrouver équilibre et motivation.

Décrivez-nous l’éventail de vos compétences... Je suis experte en leadership d’influence et le coaching exécutif. Je travaille avec des dirigeants d’entreprises, des entrepreneurs, des équipes et des jeunes leaders pour les aider à développer leur potentiel et à prendre des décisions éclairées. J’utilise aussi des techniques d’hypnose pour permettre aux personnes de débloquer des freins inconscients et amorcer de réels changements. Mes compétences incluent également la stratégie d’entreprise, l’accompagnement au changement et le développement personnel.

“ Ma passion pour l’humain et ses capacités de transformation m’a amenée à me former et à me certifier en hypnose. ”

En quoi consiste un coaching avec vous ? Y a-t-il processus uniformisé, en terme de méthode et de temps ?

Chaque coaching est unique car adapté aux besoins spécifiques du client, mais il suit un cadre méthodologique précis. D’abord, j’évalue les objectifs et défis de la personne ou de l’équipe. Ensuite, j’élabore avec mon client un plan d’action basé sur des séances régulières. Le temps dépend des objectifs néanmoins je recommande un accompagnement d’une durée minimum de 4 mois à une année maximum. Car le but du coaching est de rendre le client autonome, nous ne sommes pas en thérapie donc il doit y avoir une fin à l’accompagnement.

Si vous deviez nous citer quelques-unes de vos références ?

Pour des raisons de confidentialité, dans la mesure où je travaille essentiellement avec des personnes physiques, je ne peux citer de noms, néanmoins, je travaille avec des directeurs universitaires, des managers dans le secteur bancaire et des entrepreneurs. J’ai également deux références que je peux partager avec vous. En France, je collabore avec American Steak House, une chaîne de restaurants que j’accompagne dans le développement de son réseau de franchises. Au Cameroun, j’accompagne l’association de The Okwelians pour le programme OFYCL où je coache de jeunes leaders dans leur développement professionnel.

“ Nous sommes désunis à cause de notre héritage psychologique transgénérationnel que nous portons jusque dans nos entreprises sans en avoir conscience. ”

Quelles sont vos perspectives d’expansion sur le continent africain ?

L’une de mes grandes ambitions est d’étendre mes services au sein des entreprises et organisations à travers le continent, en particulier avec ma méthode RAMAE (Reconnexion Aux Mémoires Africaines Enfouies) afin que chacun puisse lever les blocages inconscients qui sont un frein au développement économique et social du continent. Beaucoup de gens disent que les Africains ne sont pas unis, ne peuvent pas travailler ensemble. Votre magazine est un excellent contre-exemple mais pour ma part, nous sommes désunis à cause de notre héritage psychologique transgénérationnel que nous portons jusque dans nos entreprises sans en avoir conscience. La méthode RAMAE qui est une méthode de coaching basée sur la connaissance, la reconnaissance, la valorisation de ces liens.

Avec cet accompagnement qui peut être effectué de manière collective ou individuelle, il est possible de lever ces blocages inconscients, de valoriser nos racines et de permettre aux individus et aux organisations de se réapproprier leur histoire pour avancer avec plus d’unité et de cohésion. C’est en guérissant ces blessures et en reconnaissant ces liens que nous pourrons véritablement nous reconnecter les uns aux autres et créer des entreprises africaines prospères, unies et performantes.

Un mot sur votre association BLOOM’L, engagée pour l’autonomisation des femmes ?

Bloom’L est une association que j’ai fondée avec pour mission principale de contribuer à l’autonomisation émotionnelle, sociale et financière des femmes afro-descendantes en France et au Cameroun. Nous avons pour objectif de leur donner les outils nécessaires pour s’épanouir tant dans leur vie personnelle que professionnelle. Un projet majeur que nous développons actuellement à Yaoundé est Imbokodo House, un tiers-lieu qui deviendra la maison des femmes. Ce lieu offrira des formations, des ateliers, du coaching, et surtout un espace de garde d’enfants pour que la maternité ne soit plus un frein à l’évolution professionnelle. Nous y proposerons également un accompagnement psychologique, un élément clé pour permettre aux femmes de se recentrer sur elles-mêmes tout en avançant sereinement vers leurs objectifs. Ce sera un espace où elles pourront se développer tout en étant soutenues dans chaque étape de leur parcours.

Originaire du Cameroun, que cela représente-t-il pour vous ?

Le Cameroun est le pays de mes ancêtres. Même si je suis née et ai grandi en France, j’ai aimé ce pays le premier jour où j’y ai mis les pieds, j’avais 17 ans. Je sens encore l’odeur de la terre et des gens, en sortant de l’aéroport de Nsimalen, une odeur qui m’avait traversé de la tête au pied et fait me sentir chez moi. Depuis ce jour, je n’ai pas cessé de m’y rendre très régulièrement pour rester connectée à mon identité africaine et de tenter à ma manière de contribuer à son éclosion. Pour moi, être Camerounaise, c’est porter en soi la résilience, la fierté et l’énergie créative du continent riche en cultures et en histoire.

Si vous aviez un message à adresser à nos lecteurs, notamment entrepreneurs ?

Je leur dirais de ne jamais sous-estimer le pouvoir de l’humain dans leur parcours entrepreneurial. Le succès d’une entreprise ne repose pas uniquement sur des stratégies économiques, ni sur un très bon produit ou service, mais aussi sur la manière dont on considère et donc agit avec ses collaborateurs, partenaires, prospect. En tant qu’entrepreneur on ne sait jamais d’où viendra la main qui nous ouvrira la bonne porte. L’entrepreneur doit également prendre soin de lui-même, se demander continuellement pourquoi et pour quoi il fait les choses, ce qui va lui permettre de rester motivé et déterminé les jours difficiles.

Il est important pour moi d’investir dans votre développement personnel, professionnels et dans la création de liens solides.

Si je vous dis le mot « Roots », quelle est la 1ère image qui vous vient à l’esprit ?

L’image qui m’est venue à l’esprit, ou plutôt le visage, est celui de ma grand-mère maternelle qui a quitté ce monde il y peu de temps. Elle est celle qui m’a ancrée au Cameroun et m’a permis de me reconnecter à mes racines. Elle m’a appris que les racines ne sont pas seulement physiques, elles sont aussi émotionnelles, spirituelles.

Immersion dans le vignoble sud-africain

Au début des années 1990, après la fin de l’apartheid, des vignerons établis ont refait leur apparition sur la scène internationale et de nouveaux vins, vignobles, vignerons hautement qualifiés et même de nouvelles régions sont apparus régulièrement depuis. Cela rend l’Afrique du Sud plus excitante que jamais, mais aussi plus compliquée.

Une variété de performances

La plupart des vins d’Afrique du Sud sont étiquetés par cépageun facteur clé dans toute décision d’achat. Les styles varient bien sûr, mais il y en a pour tous les goûts avec le sauvignon blanc (maintenant parmi les meilleurs au monde), le chardonnay, le riesling, la syrah, le pinot noir ou le cabernet. Les raisins les plus célèbres d’Afrique du Sud - le chenin blanc blanc et le pinotage rouge - vous seront peut-être moins familiers, sauf si vous êtes déjà un amateur. Les chenins sud-africains sont assez différents de ceux de la Loire - presque toujours secs, mais mûrs et pleins de saveur (souvent avec la complexité qui vient du fruit de vieille vigne de plus en plus recherché). Le pinotage, une création sudafricaine, est pour beaucoup un cépage d’amour ou de haine. Les « parents » de Pinotage sont le pinot noir, qui donne ses arômes de fraise et sa belle texture aux jeunes vins (ses caractéristiques se complexifient dans les bouteilles plus matures), et le cinsault, le raisin du sud de la France, qui ajoute du piquant et du corps. Il a été développé en Afrique du Sud en 1926.

Trois cépages clés en Afrique du Sud

S’il y a un trio qui représente les cépages emblématiques d’Afrique du Sud, c’est le chenin blanc, le pinotage et le cabernet sauvignon. L’histoire remarquable du chenin en Afrique du Sud, sa polyvalence stylistique et sa résurgence en tant que vin vraiment fin dans la « nouvelle vague » récente garantissent une multitude de choix à essayer. Le pinotage continue d’évoluer vers une pléthore de styles différents, ce qui signifie qu’il n’y a jamais eu de meilleur moment pour explorer ou revisiter ses charmes. Et si Bordeaux et la Californie peuvent produire des exemples plus connus de cabernet sauvignon, son importance historique en Afrique du Sud – et les nombreux vins exceptionnels avec un caractère spécifique au Cap – signifie qu’il y a de riches cueillettes.

LE VIGNOBLE SUD-AFRICAIN

Toute une question d’assemblage

En Afrique du Sud, les assemblages sont bien plus importants que dans les récoltes d’une grande partie du Nouveau Monde viticole (notamment la Nouvelle Zélande et le Chili), ce qui complique la sélection, car le style du vin est moins facile à anticiper. Comme en Australie et en Californie, cependant, beaucoup des meilleurs vins sud-africains sont des assemblages - un signe de maturité dans l’industrie.

Les Régions

Les assemblages de style bordelais sont l’une des grandes forces de la région de Stellenbosch. Des vins tels que le Paul Sauer de Kanonkop, le Rubicon de Meerlust et la Trilogie de Warwick sont des icônes sud-africaines, produits depuis de nombreuses années et avec une capacité de vieillissement prouvée. La remarquable montagne de Simonsberg nomme le quartier (ou la région) le plus recherché pour ces rouges, mais Stellenbosch produit un large éventail de styles de vin, allant d’excellents chenin blancs et sauvignons à de robustes pinotages.

Paarl est son voisin moins connu, et surtout apprécié pour ses rouges robustes mais lisses. Franschhoek est naturellement l’une des villes les plus visitées du Cap (imprégné d’une forte histoire huguenote française et certains des meilleurs restaurants de la région). On y retrouve un certain nombre de producteurs célèbres, notamment Boekenhoutskloof, mais la plupart ne produisent pas exclusivement à partir de fruits de Franschhoek.

La région de Swartland, généralement plus chaude, a été à l’avant-garde du développement des cépages du Rhône en Afrique du Sud, dirigée par des stars telles qu’Eben Sadie, ainsi que certaines des meilleures vieilles vignes de chenin blanc. Plus au nord, et beaucoup plus frais est Citrusdal, où des styles plus frais sont produits, avec un chenin blanc pouvant atteindre une vraie finesse.

La péninsule du Cap (au sud) abrite Constantia, connue pour son climat plus frais grâce à l’influence des deux océans qui l’entourent presque. Ici, le sauvignon blanc et le bordeaux prédominent, mais il y a aussi de beaux exemples de variétés aromatiques, notamment l’élégant Riesling de Klein Constantia et son merveilleux muscat doux Vin de Constance.

Elgin - direction la route d’Hermanus - est une autre région très sympa, très prometteuse pour le sauvignon blanc, tout comme Elim, encore plus au sud. Un petit nombre de producteurs familiaux y font également d’excellents sauvignons, mais c’est aussi une bonne source de chardonnay, de plus en plus de pinot noir, de pinotage et de cépages du Rhône élégamment stylisés, sans oublier les excellents muskadels fortifiés qui sont uniques au Cap.

Le facteur le plus important pour décider d’acheter ou non est souvent le nom du producteur. On y parvient facilement lorsque certains des plus grands noms, comme Meerlust, Hamilton Russell, Kanonkop et Klein Constantia, se classent toujours parmi les meilleurs producteurs du pays. Là où les choses se compliquent, c’est lorsque la cave est nouvelle, qu’elle n’a pas d’antécédents ou que le vigneron n’est pas un nom connu.

Deux des stars du Cap sont Eben Sadie et Chris Williams. Sadie a commencé sa carrière avec l’un des vignerons les plus dynamiques de la génération précédente, Charles Back (Fairview et Spice Route). Et Williams a fait un saut instantané avec ses vins The Foundry (avec de bonnes critiques de Jancis Robinson MW), et a rapidement été ciblé pour devenir vigneron au domaine historique Meerlust.

Donc, si ce dont vous vous souveniez de l’Afrique du Sud étaient des vins blancs trop sucrés et des vieux rouges fatigués, vous pouvez désormais poser un autre regard.

HAÏTIAN MAMA UNE AFFAIRE DE FAMILLE

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?

Christelle :

Je m’appelle Christelle Eliacin, née le 18 octobre 1994 à Paris, de parents haïtiens. Je suis la co-fondatrice des restaurants HAÏTIAN MAMA et du café-concept store KOJOBA. J’ai grandi dans le 14ème arrondissement de Paris.

J’ai une formation en commerce international, avec un Master en négociations internationales, ce qui m’a permis de beaucoup voyager. J’ai fait une grande partie de mes études à l’étranger, notamment en Chine, au Mexique et en Australie. Ces expériences ont enrichi mon imagination et mes ambitions, façonnant ma vision et mes projets. Durant mes cinq années de voyages à travers l’Asie, j’ai puisé une inspiration précieuse qui influence aujourd’hui mes entreprises.

Je suis également une grande fan de la culture haïtienne, transmise par mes parents. Depuis toujours, j’ai rêvé de mettre en avant cette richesse culturelle à travers mes projets. Aujourd’hui, je mets à profit mes compétences et ma créativité pour offrir une expérience culinaire et culturelle unique à Paris.

Fabienne :

Je m’appelle Fabienne ELIACIN, née le 18 juillet 1985 de parents haïtiens. J’ai grandi entre le 19ème et le 14ème arrondissement de Paris.

Je suis artiste peintre, exposant et vendant mon art au sein de mon concept store KOJOBA, situé dans le 18ème arrondissement. Parallèlement, je suis également décoratrice d’intérieur et passionnée de cuisine. Mon parcours professionnel a débuté avec une formation au sein de l’école

ESMOD en stylisme et modélisme, et avant d’ouvrir mon restaurant, j’ai été responsable pendant plusieurs années pour une grande marque de prêt-à-porter. Aujourd’hui, je mets à profit mes compétences et ma créativité pour offrir une expérience unique, alliant art, design et gastronomie, tout en mettant en avant la richesse de la culture haïtienne transmise par mes parents.

Revenons sur la genèse d’Haïtian Mama...

Durant son adolescence, Fabienne nourrissait déjà l’ambition d’ouvrir un restaurant haïtien. Elle passait des heures en cuisine avec notre mère, cultivant ainsi sa passion. Cependant, par manque de soutien, elle a finalement abandonné cette idée pour s’orienter vers une carrière dans le stylisme. Vers la fin de l’année 2018 et le début de 2019, nous avons eu l’idée de créer ELI SISTER EVENT, une petite entreprise d’événementiel regroupant nos passions pour la décoration, l’organisation d’événements et la cuisine. Nous avons assuré des prestations de traiteur pour des mariages, baptêmes, baby showers, et bien d’autres événements. C’est grâce à ces multiples occasions que nous avons réalisé à quel point la cuisine haïtienne pouvait plaire à un large public.

Durant la période du COVID, nous avons décidé de nous concentrer sur un projet qui nous trottait dans la tête depuis très longtemps. Nous avons tout mis en place : création du dossier, augmentation de nos apports financiers, et test de notre concept en vente à emporter. Après presque deux ans de travail acharné pour développer notre concept, nous avons enfin trouvé le local idéal et obtenu les financements nécessaires pour ouvrir notre premier restaurant. Celui-ci a vu le jour le 29 mars 2022, dans le 18ème arrondissement de Paris. Par la suite, nous avons ouvert en 2023 un café concept store artistique nommé KOJOBA dans le 18ème arrondissement. Ensuite, nous avons inauguré le second restaurant HAITIAN MAMA, situé au 24 rue Bosquet, dans le 7ème arrondissement. Aujourd’hui, notre restaurant est un véritable succès, attirant une clientèle diversifiée et fidèle, séduite par les saveurs authentiques de la cuisine haïtienne que nous proposons.

Que peut-on retrouver à votre carte ?

Notre carte, simple et épurée, se compose initialement de cinq plats principaux, car nous travaillons exclusivement avec des ingrédients frais et de très bonne qualité, sourcés dans les meilleurs marchés de Paris. Vous y retrouverez les bases de la cuisine haïtienne, comme notre fameux riz djondjon, préparé à partir d’un champignon noir que nous faisons infuser. Nous cuisinons ensuite notre riz avec le jus de ce champignon, ce qui lui confère un goût unique et parfumé. Nous proposons également du pikliz, une salade de chou et de carottes épicée qui accompagne généralement les bananes pesées. Ces dernières sont des bananes plantains vertes que nous assaisonnons, écrasons, puis faisons frire. Vous pourrez aussi déguster notre sos pwa nwa, un riz blanc accompagné d’une délicieuse sauce à base de haricots noirs et de lait de coco. Nos pâtés kodés, des chaussons faits maison farcis de viande bien marinée, sont également très appréciés. Pour satisfaire tous les palais, nous offrons des options véganes et toutes nos viandes sont halal, afin de faire découvrir notre gastronomie au plus grand nombre. Les clients apprécient particulièrement la façon dont nous assaisonnons nos viandes, notamment notre poulet bien tendre. Nous proposons régulièrement des plats du jour, comme le gombo aux crevettes, le tasso de cabri ou encore différents poissons. Notre objectif est de partager la richesse et l’authenticité de la cuisine haïtienne avec une clientèle diversifiée et curieuse.

Ce qui frappe en venant chez vous, c’est la bonne vibe et le soin mis dans les détails, notamment en matière de déco. Était-ce un impératif ? Quelles ont été vos inspirations ou la ligne directrice voulue ?

La décoration et l’ambiance sont pour nous bien plus qu’importantes, elles représentent une véritable passion. Nous sommes toutes deux passionnées par l’art, la mode et tout ce qui touche à l’apparence, l’esthétisme et le beau. Nous avons pris énormément de plaisir à conceptualiser notre restaurant, c’était non seulement un rêve d’enfance, mais aussi un véritable jeu d’enfant. Nous avons laissé parler notre imagination et fait preuve de beaucoup de créativité, que ce soit pour la création du logo, l’identité visuelle ou la présentation de nos plats, sur lesquels nous avons passé énormément de temps. Le restaurant, situé dans le 18ème arrondissement, est divisé en plusieurs espaces intimes qui représentent des endroits ou des éléments typiques d’Haïti. Notre objectif était d’offrir à nos clients un véritable voyage en Haïti le temps d’un repas. Nous puisons nos inspirations non seulement de nos voyages, mais surtout de ce que nous connaissons et avons pu observer sur notre île, Haïti. Nous étions également déterminées à casser les codes souvent associés aux restaurants afro-caribéens, notamment en ce qui concerne le cadre parfois jugé peu chaleureux et accueillant. Nous voulions créer un lieu attrayant, avec une décoration épatante qui met nos clients en confiance dès leur arrivée. De plus, à l’ère des réseaux sociaux, il était essentiel pour nous de créer un espace “instagrammable”. Nous avons donc conçu chaque détail avec soin, pour que chaque visite soit une expérience visuelle autant que gustative.

La gastronomie, une vocation ou une opportunité ?

La gastronomie est avant tout une passion, et notre amour pour la cuisine a été nourri par les plats réconfortants de notre maman. Réaliser ce rêve a toujours été une ambition pour nous. Nous voulions présenter notre culture sous un nouvel angle, en mettant en lumière la beauté d’Haïti à travers sa cuisine riche et diversifiée, ses paysages magnifiques, son art vibrant, et sa musique envoûtante.

Trop souvent, Haïti est mentionnée dans des contextes négatifs. Nous souhaitons changer cette perception en célébrant la richesse et la diversité de notre patrimoine culturel. Pour nous, HAITIAN MAMA n’est pas seulement une entreprise; c’est un projet de cœur, un “bébé” auquel nous sommes profondément attachées. Nous avons consenti de nombreux sacrifices et pris des risques considérables pour nous lancer dans cette belle aventure, qui est le projet d’une vie.

À travers HAITIAN MAMA, nous espérons partager avec le monde l’authenticité et la chaleur de notre héritage, tout en offrant une nouvelle perspective sur ce que signifie être haïtien. C’est bien plus qu’une question de business; c’est un hommage à nos racines et une célébration de notre identité.

Vous êtes dans un quartier populaire (75018) et dans un quartier très huppé (75007), était-ce une volonté de casser les codes ?

Oui, nous voulons être là où personne ne nous attend et nous imposer comme leaders dans le secteur de la restauration haïtienne. La majorité des restaurants haïtiens se trouvent en banlieue, avec très peu de présences dans des endroits centraux comme Paris. L’ouverture de notre deuxième restaurant dans le 7ème arrondissement avait pour but non seulement d’élargir notre clientèle, mais aussi de faire découvrir notre gastronomie à un public totalement différent.

Notre objectif principal est de démocratiser la cuisine haïtienne, de la rendre accessible à tous et de faire en sorte qu’elle soit aussi couramment consommée que les plats asiatiques que nous apprécions quotidiennement. Nous souhaitons que les saveurs uniques de notre cuisine deviennent une partie intégrante de la scène culinaire parisienne et internationale. Nos établissements sont situés au 24 rue Bosquet, à quelques pas de la Tour Eiffel, et dans le 18ème arrondissement au 20 rue Labat, un quartier plus populaire mais tout aussi vibrant, multiculturel et dynamique, à proximité de Montmartre. Nous adorons ces deux emplacements, chacun possédant son propre charme et une atmosphère distincte. Le premier offre une expérience gastronomique élégante et raffinée, tandis que le second est imprégné d’une énergie vivante et authentique. Ces lieux nous permettent de partager notre passion pour la cuisine haïtienne avec des publics variés, tout en célébrant la diversité et la richesse de notre culture. Pour nous, il est essentiel que chaque visite soit une véritable immersion dans l’âme et le cœur d’Haïti, où chaque plat raconte une histoire et évoque des souvenirs.

Paris

Vos projets de développement à court et moyen termes ?

Nos objectifs à court et moyen terme sont de continuer à élargir notre clientèle et de faire découvrir notre cuisine à un maximum de personnes. Nous envisageons d’ouvrir d’autres restaurants HAITIAN MAMA dans des lieux dynamiques et à fort passage pour maximiser notre visibilité. Nous avons également l’ambition de nous étendre à d’autres grandes villes de France, comme Lyon, Nice, Bordeaux et Marseille. À plus long terme, nous aspirons à faire rayonner notre cuisine à travers toute l’Europe. Bien entendu, nous nous engageons à améliorer continuellement nos concepts, à proposer de nouvelles recettes innovantes, et à maintenir une qualité de service irréprochable. Nous veillons à ce que chaque visite dans nos restaurants offre une expérience culinaire authentique, accompagnée d’une atmosphère agréable et accueillante. Notre mission est de partager la richesse de la culture haïtienne à travers sa gastronomie, tout en créant des espaces où les clients se sentent comme chez eux, entourés de saveurs et d’ambiances qui rappellent les couleurs et la chaleur d’Haïti.

Si je vous dis le mot « Roots », vous me répondez ?

Lorsque nous entendons “Roots” notre esprit se tourne immédiatement vers l’Afrique, la terre mère, d’où nous tirons nos origines.

Ce lien profond avec l’Afrique est au cœur de notre identité et de notre culture. Nous ressentons une envie profonde de nous reconnecter à nos racines africaines, et cette connexion nourrit notre vision et nos aspirations. Parmi nos ambitions, nous envisageons également d’ouvrir un restaurant HAITIAN MAMA dans un pays d’Afrique. Cela représente pour nous une opportunité de célébrer et de partager les liens culturels et culinaires qui unissent Haïti à l’Afrique, tout en honorant l’héritage africain qui est au fondement de la culture haïtienne. Ce projet n’est pas seulement une extension de notre entreprise; il s’agit également d’un hommage à nos ancêtres et à l’histoire commune que nous partageons avec le continent africain. Nous croyons que cette initiative contribuera à renforcer les ponts culturels et à encourager un échange enrichissant entre nos deux cultures. Pour nous, c’est une manière de revenir aux sources, de s’inspirer des traditions et des valeurs qui nous ont façonnées, et de les transmettre à travers notre cuisine.

En explorant nos racines africaines et en les intégrant à notre travail, nous espérons inspirer un mouvement plus large de reconnaissance et de célébration de l’héritage africain dans toute la Caraïbe.

20 Rue Labat, 75018 Paris
24 Rue Bosquet, 75007

NONO MAYINDOMBÉ FONDATEUR DE POULET MAYO

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?

Je m’appelle Nono Mayindombé, j’ai 37 ans et je suis Français d’origine congolaise. Avec mon frère Ludovic Mabhouma, nous avons fondé Poulet Mayo Paris, un restaurant en ligne spécialisé dans la vente de poulet mayo. Nous avons lancé cette aventure en juillet 2019 et depuis, notre mission est de faire découvrir ce plat unique de street food congolaise à un large public, notamment via la livraison à domicile.

Pour les novices, expliquez-nous l’histoire du poulet mayo et en quoi il est le plat culte du Congo… Le poulet mayo, contrairement à ce que l’on pourrait penser, n’est pas un plat traditionnel avec des décennies d’histoire. Il est apparu il y a moins de 10 ans à Kinshasa, mais il est rapidement devenu une star de la street food congolaise. C’est un poulet mariné, cuit au barbecue, avec un fort goût de feu de bois, servi dans une papillote avec des légumes et accompagné d’une sauce à base de mayonnaise, d’épices sélectionnées et d’autres ingrédients. Ce plat est très populaire pour son côté gourmand et convivial. Il est devenu culte car il représente à la fois la modernité et l’authenticité de la cuisine congolaise, tout en étant accessible, réconfortant et explosif en saveurs.

Qu’est-ce qui vous a poussé à devenir le premier restaurateur à commercialiser ce met, de façon professionnelle, en France ?

Je dirais que c’était un mélange de passion et d’opportunité. Avec mon frère Ludovic, on a grandi avec cette cuisine et on a toujours été passionnés par la street food, que ce soit au Congo ou ailleurs. En voyant la popularité grandissante du poulet mayo à Kinshasa, on s’est dit qu’il manquait quelque chose en France pour représenter ce plat. Il y avait un véritable engouement autour de cette recette, et on a voulu être les premiers à la commercialiser de manière professionnelle ici, tout en offrant une expérience immersive qui va au-delà du plat, avec des boissons et desserts typiquement congolais.

Plat traditionnellement mangé dans les rues de Kin’, comment a été accueillie votre démarche auprès de la diaspora ?

La diaspora a tout de suite répondu très positivement à notre initiative. Beaucoup de Congolais en France cherchaient ce goût authentique du pays, ce sentiment de nostalgie à travers un plat qui leur rappelle Kinshasa. Pour eux, commander chez Poulet Mayo Paris, c’est retrouver un morceau de chez eux. Nous avons également eu beaucoup de retours de personnes curieuses, non originaires du Congo, qui voulaient découvrir cette nouvelle tendance culinaire. C’est cette diversité qui fait notre force.

Quels sont vos objectifs de développement à court et moyen termes ?

À court terme, nous souhaitons renforcer notre présence sur les plateformes de livraison comme Uber Eats, Deliveroo et Just Eat, afin de rendre le poulet mayo encore plus accessible. À moyen terme, notre ambition est de développer un réseau de franchises à travers la France et l’Union Européenne, pour permettre à encore plus de gens de découvrir ce plat. Le rêve ultime serait d’ouvrir un ou plusieurs restaurants à Kinshasa. Ce serait une consécration de revenir là où tout a commencé, mais cette fois en apportant une dimension entrepreneuriale à l’international.

Comment commander du Poulet Mayo et quelles sont vos zones de livraison ?

Jusqu’à récemment, nos clients pouvaient commander exclusivement via notre site internet www.pouletmayo.com

Aujourd’hui, nous sommes aussi disponibles sur les plateformes de livraison comme Uber Eats, Deliveroo et Just Eat. Nous livrons principalement sur Paris et sa petite couronne, mais avec la demande grandissante, nous avons l’ambition d’étendre nos zones de livraison à plus de villes en Île-deFrance.

Originaire de la RD Congo, cela représente quoi ? Être originaire de la RD Congo, c’est porter en moi une histoire, une culture et des traditions riches.

C’est aussi une responsabilité, celle de représenter et de faire connaître mon pays à travers ma cuisine. Avec Poulet Mayo Paris, c’est une façon pour moi de partager cette identité avec le monde, tout en étant fier de mes racines. Je souhaite vraiment contribuer à faire rayonner la culture congolaise sous un angle positif, moderne et dynamique.

Si je vous dis le mot « Roots », quelle est la première image qui vous vient à l’esprit ?

Le mot Roots évoque pour moi l’ancrage, le retour à l’essentiel, à ce qui nous définit et nous lie à nos origines. Je pense à mes racines congolaises, à l’importance de la transmission culturelle et au fait de rester connecté à son histoire, même lorsqu’on évolue loin de chez soi. C’est aussi un rappel que, peu importe où l’on va, on ne doit jamais oublier d’où l’on vient.

Le cocktail qui guérit DAWA

POUR LA PETITE HISTOIRE

Cosmopolite, Nairobi, surnommée la “capitale mondiale des safaris”, est le point de départ naturel pour des aventures east africaines. Et, tout comme aller à la découverte de sa fabuleuse faune, aucun voyage à Nairobi n’est complet sans siroter le cocktail Dawa (généralement apprécié avec des délices culinaires tels que l’autruche poêlée, l’éland et les steaks de crocodile servis sur des brochettes).

Étant donné que « dawa » signifie en swahili « médecine », ce célèbre cocktail est connu pour guérir tout ce qui est susceptible de vous faire mal. Mythe ou réalité, toujours est-il que ce cocktail demeure le plus populaire au Kenya, de quoi peut-être soutenir cette affirmation...

INGRÉDIENTS

Pour réaliser 1 cocktail :

- 7 cl de vodka.

- De la glace pilée.

- 2 cuillères à soupe de sucre brun.

- 1 citron vert, coupé en dés.

- Bâtonnet enrobé de miel (garniture).

PRÉPARATION

Durée : 5 minutes.

- Placer les dés de citrons verts et le sucre brun dans un verre Old Fashioned

- Écraser les citrons verts, ajouter la glace pilée et verser la vodka.

- Tordre un “Dawa” ou un bâtonnet enrobé de miel et l’ajouter à la boisson.

- Mélanger les citrons verts avec le Dawa ou bâtonnet de miel.

Yememca

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?

Je m’appelle Davidson, j’ai 34 ans, je suis d’origine haïtienne et je suis propriétaire du restaurant SUSHIBAR Bagnolet

Je me suis lancé dans la cuisine japonaise en raison de mon amour pour les sushis et de ma passion pour la gastronomie japonaise.

Décrivez-nous les 3 sushis signature qui font l’identité de votre restaurant :

- Tokyo : Savoureux et croustillant

Ce rouleau peut être décrit comme une combinaison de saveurs audacieuses et réconfortantes. Le poulet apporte une texture tendre et savoureuse, le cheddar ajoute une note de fromage riche et crémeuse, la chapelure panée apporte croustillant et texture, et la sauce aigre-douce vient équilibrer le tout avec une touche sucrée et acidulée. L’association de ces éléments crée un mélange de goûts harmonieux et réconfortants qui sauront satisfaire les papilles.

- Tiger : Exquis et équilibré.

Ce rouleau peut être décrit comme une combinaison de saveurs exquises et de textures variées. Les crevettes tempura apportent croustillant, le fromage et l’avocat apportent crémeux et l’onctuosité, le saumon tataki apporte une touche de fraîcheur et l’avocat ajoute une texture onctueuse. L’ensemble crée un équilibre harmonieux de goûts et de sensations en bouche, offrant une expérience culinaire raffinée et équilibrée.

- Samba : Frais et savoureux

Ce plat peut être décrit comme une combinaison de saveurs fraîches et exotiques. Le tartare de saumon apporte une texture délicate et un goût raffiné, l’avocat complète avec sa douceur crémeuse, les graines de sésame ajoutent une touche de croquant, et les sauces teriyaki et spicy mayo offrent un mélange subtil de sucré, salé et épicé. Le tout est présenté sur un lit de riz croustillant, ajoutant une dimension supplémentaire de texture et de saveur. Cette association de saveurs et de textures crée une expérience culinaire équilibrée et savoureuse pour les amateurs de cuisine japonaise.

SUSHIBAR BAGNOLET : 60 Av. Gambetta, 93170 Bagnolet

SUSHIBAR Bagnolet

LA DIASPORA À L’HEURE DE L’ASIE

Quel est l’ADN du SUSHIBAR Bagnolet et pourquoi doiton absolument s’y rendre ?

L’ADN du SUSHIBAR Bagnolet réside dans sa convivialité, son accessibilité et la qualité de ses produits. Il est essentiel de s’y rendre pour vivre une expérience culinaire unique et savoureuse.

Quels sont vos projets de développement à court et moyen termes ?

Nos projets de développement à court et moyen termes incluent la franchise afin de faire découvrir notre cuisine à un plus large public et d’élargir notre présence sur le marché.

Si vous aviez un message à adresser à nos lecteurs... Venez découvrir l’authenticité et la qualité de notre cuisine japonaise au SUSHIBAR Bagnolet !

Originaire d’Haïti, que cela représente-t-il ?

Pour moi, mes origines haïtiennes représentent des valeurs telles que le courage, la persévérance, l’indépendance et la possibilité de réaliser ses rêves.

Si je vous dis le mot « Roots », quelle est la 1ère image qui vous vient à l’esprit ?

La première image qui me vient à l’esprit lorsque j’entends le mot Roots est celle de nos ancêtres qui se sont battus pour sortir de l’esclavage et qui ont posé les fondations de notre histoire et de notre identité.

TRÉSOR DU CAMEROUN Poivre de Penja

Nous sommes à Njombe-Penja, 2 heures de route de Douala, la capitale économique du Cameroun. Autrefois, c’était le café, le cacao ou encore la banane qui faisaient les beaux jours des paysans de cette région. De toutes les spéculations agricoles, le poivre blanc représente désormais, de loin, la meilleure opportunité. Aujourd’hui, le poivre blanc de Njombe-Penja semble détenir, seul à travers le monde, le secret de cette épice la plus recherchée pour son arôme unique et sa saveur piquante. Selon un producteur interrogé : « Le poivre de Penja doit sa qualité extrême à son écologie « propre » de la zone où il est cultivé. Sol volcanique, sol très riche, 6 mois de pluie par an, 6 mois de soleil, voici le secret du poivre de Penja. ».

Après avoir planté les premières moutures, c’est au bout de 5 ans que la première récolte peut s’effectuer. Une longue période d’attente et un travail quotidien pour façonner ce joyau de l’agriculture camerounaise.

Les produits de la récolte se discutent sur le marché local. La parfumerie pour le parfum de l’épice, la pharmacopée, petits et grands restaurants, ou tout simplement les ménagères, ne se

passent plus de ces petites graines qui apportent un goût si particulier aux plats.

Une habitante de la région nous confie : « Ce poivre blanc, unique, augmente la saveur de ton plat d’une façon… et il n’y a aucun équivalent ! Le seul problème est que, sur les marchés, le produit est devenu très cher. Pour des prix corrects, il faut se rapprocher au maximum de la zone de production. » Et que dire des prix pratiqués en Europe, où le poivre de Penja fait figure de Rolls Royce des épiceries fines les plus raffinées. De Lafayette Gourmet au Bon Marché, en passant par les différents chefs étoilés, le poivre de Penja a su mettre tout le monde d’accord, au-delà de ses frontières.

En résumé, la combinaison du sol volcanique du SudOuest du Cameroun, de son microclimat, de ses précipitations régulières et suffisantes, de son altitude, ainsi que des méthodes de culture et de production pointues, ont conféré au poivre de Penja son goût piquant et épicé, tant recherché. Selon les connaisseurs, il figure parmi les meilleurs poivres du monde grâce à sa qualité organoleptique exceptionnelle. Et s’il fallait une preuve supplémentaire, le poivre de Penja a été le premier produit d’Afrique subsaharienne à obtenir une indication géographique protégée (IGP). Avis aux amateurs…

Yememca

ANDY ABRIN

FONDATEUR DE YUP THAÏ

“ Les Caraïbes, avec leur mélange unique de saveurs épicées, sucrées et salées, m’ont encouragé à explorer et à fusionner différentes traditions culinaires, ce qui a conduit à la création de notre concept de fusion thaïlandaise et malaisienne. ”

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?

Andy Aïssa ABRIN, 33 ans, originaire des Caraïbes. Restaurateur et fondateur de YUP Thaï.

Revenons sur votre parcours. Pourquoi cette envie de vous lancer dans la restauration, thaï/malaysienne plus particulièrement ?

Mon parcours a toujours été guidé par une passion pour la découverte culturelle et le partage. J’ai eu l’opportunité de voyager et vivre dans d’autres pays, ce qui m’a permis d’explorer de nombreuses cuisines. La cuisine thaïlandaise et malaisienne m’ont particulièrement séduit en raison de leur richesse aromatique et de leur diversité. Ces cuisines offrent une palette incroyable de goût, d’épices et de textures qui créent des expériences culinaires uniques. La combinaison de saveurs épicées, sucrées, salées et aigre est fascinante et procure un vrai voyage sensoriel à chaque bouchée. D’autant que les spécialités me rappellent fortement la culture afro par leur usages généreux des épices, des saveurs et des ingrédients frais, ainsi que par l’importance accordée aux repas en tant que moments de partage et de convivialité. En me lançant dans la restauration, j’avais envie de partager cette passion avec un public large, en proposant cette fusion. Mon objectif est de créer une expérience culinaire authentique qui transporte mes clients directement en Asie du Sud-Est, tout en y ajoutant une touche personnelle et innovante. Pour moi, c’est une manière de célébrer et d’honorer les similitudes entre les cultures culinaires afro et asiatiques.

Décrivez-nous votre carte et quels sont les points forts ou particularités de votre cuisine ?

En entrées, de la Som Tam, une salade de Papaye Verte aux Crevettes relevée d’une sauce tamarin, au Poulet Satay, Brochettes de poulet marinées et grillées, servies avec une sauce maison.

En plats principaux, du Pad Thai, au Curry Vert à base de lait de coco et curry, en passant par le Nasi Goreng, un sauté de riz épicé ou encore le Saté Ayam à base de sauce cacahuète et poulet frit.

En desserts, des Tapiocas à la Mangue, perles de tapioca cuit dans une crème de coco servies avec de la mangue fraîche. Tout cela proposé à des prix abordables et adapté à aux enfants, parents et grands-parents. Tel était le défi.

Points forts et particularités de notre cuisine :

Fusion Unique : Notre cuisine se distingue par la fusion harmonieuse de spécialités thaïlandaises et malaisiennes, offrant à nos clients une expérience culinaire inédite.

Authenticité et Innovation : Nous respectons les recettes traditionnelles tout en ajoutant une touche contemporaine, ce qui permet de conserver l’authenticité des plats tout en surprenant nos clients avec des saveurs nouvelles.

Utilisation d’Ingrédients Frais : Nous sélectionnons soigneusement nos ingrédients pour garantir fraîcheur et qualité. Les herbes aromatiques, les épices et les produits frais sont au cœur de nos préparations.

Diversité des Saveurs : Notre menu propose une grande diversité de saveurs – épicées, sucrées, salées et aigres – offrant ainsi une expérience sensorielle complète et satisfaisante.

Respect des Régimes Alimentaires : Nous proposons des options pour différents régimes alimentaires, y compris des plats végétariens, sans gluten et adaptés aux allergies alimentaires, pour que chacun puisse profiter de notre cuisine. Tous nos produits sont Halal garanties par des certifications Halal reconnues.

Ambiance et Service : Au-delà de la cuisine, nous nous efforçons de créer une atmosphère chaleureuse et accueillante, où nos clients peuvent se sentir comme chez eux et apprécier chaque moment passé dans notre restaurant.

Si vous aviez un message direct à adresser à nos lecteurs pour les inciter à vous rendre visite ?

Je vous invite chaleureusement à venir découvrir notre restaurant situé au cœur du dynamique 11e arrondissement de Paris. Ici, nous avons créé un lieu où la passion pour la cuisine et le désir de partager des moments conviviaux se rencontrent. Notre menu unique fusionne les saveurs envoûtantes de la Thaïlande et de la Malaisie, vous promettant un véritable voyage culinaire sans quitter Paris. Venez savourer des plats authentiques et raffinés, préparés avec des ingrédients frais et de qualité. Que vous soyez amateur de plats épicés, de douceurs sucrées ou de combinaisons audacieuses de saveurs, notre carte saura ravir vos papilles. Notre équipe, passionnée et accueillante, se tient prête à vous offrir une expérience gastronomique inoubliable dans une ambiance chaleureuse et conviviale. Que ce soit pour un dîner entre amis, une sortie en famille ou un déjeuner d’affaires, nous sommes là pour faire de chaque visite un moment spécial. N’attendez plus et laissez-vous tenter par une expérience culinaire exceptionnelle. Nous avons hâte de vous accueillir et de partager avec vous notre amour pour la cuisine thaïlandaise et malaisienne. À très bientôt !

Quels sont vos projets de développement ? Avez-vous une volonté d’étendre le concept en franchises ? Oui, j’ai une forte volonté de développer notre concept et de partager notre passion pour la cuisine thaïlandaise et malaisienne avec un public encore plus large. Pour le moment, il est trop prématuré de parler de franchise, mais l’idée reste une possibilité pour l’avenir. Notre priorité actuelle est de consolider notre présence en ouvrant plusieurs restaurants en Île-de-France et dans d’autres régions de France. Nous souhaitons apporter notre fusion unique de saveurs à différentes villes et communautés, en maintenant les mêmes standards de qualité et d’authenticité qui font notre réputation. À plus long terme, nous avons également l’ambition de nous développer à l’international, notamment sur le continent africain. Pour moi, l’Afrique représente le futur, avec son dynamisme et son potentiel de croissance énorme. Nous croyons fermement que notre concept peut séduire des clients à travers le monde, et nous sommes impatients de faire découvrir notre cuisine à une audience globale. Notre objectif est de créer des lieux où les gens peuvent se retrouver, partager un repas mémorable et découvrir de nouvelles saveurs. Chaque ouverture de restaurant sera pensée pour refléter notre engagement envers l’excellence culinaire et l’expérience client. Nous sommes enthousiastes à l’idée de cette expansion et nous nous engageons à rester fidèles à notre vision, tout en explorant de nouvelles opportunités de croissance.

Originaire des Caraïbes, que cela représente-t-il ? Être originaire des Caraïbes représente une immense fierté pour moi. C’est une région riche en culture, en histoire et en traditions. Les Caraïbes sont synonymes de diversité, de résilience et de créativité, des valeurs qui m’ont toujours inspiré dans ma vie personnelle et professionnelle. La cuisine caribéenne, avec ses saveurs et ses arômes uniques, a profondément influencé mon approche culinaire. Cette cuisine est un véritable melting-pot de différentes cultures et influences, et elle m’a appris l’importance de la diversité et de l’innovation en cuisine. Les Caraïbes, avec leur mélange unique de saveurs épicées, sucrées et salées, m’ont encouragé à explorer et à fusionner différentes traditions culinaires, ce qui a directement conduit à la création de notre concept de fusion thaïlandaise et malaisienne.

Cet héritage culinaire est également renforcé par l’influence de mes parents, qui ont toujours eu une passion pour la cuisine. Ma mère et mon père aiment beaucoup cuisiner et ont joué un rôle crucial dans la transmission de cet amour pour la gastronomie. Leurs recettes et leurs techniques ont marqué mon enfance et m’ont inspiré dans mon propre parcours culinaire. De plus, les Caraïbes sont un symbole de chaleur humaine et de convivialité. Ces valeurs sont au cœur de mon restaurant, où nous nous efforçons de créer une atmosphère accueillante et chaleureuse pour tous nos clients, en reflétant l’esprit d’hospitalité caribéenne.

Être originaire des Caraïbes signifie également porter en moi un héritage de résilience et de détermination. Les histoires de persévérance et de triomphe face aux défis m’inspirent chaque jour à atteindre mes objectifs et à surmonter les obstacles sur mon chemin entrepreneurial. En somme, mes racines caribéennes, enrichies par l’amour et la passion de mes parents pour la cuisine, sont une source de force, d’inspiration et de créativité qui m’accompagnent dans chaque aspect de ma vie et de mon travail.

Si je vous dis le mot Roots, cela vous évoque quoi ? Lorsque j’entends le mot « Roots », la première image qui me vient à l’esprit est celle des racines profondes et solides qui nourrissent un arbre majestueux. Pour moi, « Roots » symbolise l’origine, la connexion à notre histoire et à notre héritage. C’est l’idée que notre identité est façonnée par nos expériences passées et par les valeurs transmises par nos ancêtres. Dans le contexte de ma propre vie et de mon travail, cela évoque également la manière dont mes racines caribéennes ont influencé ma passion pour la cuisine et mon approche entrepreneuriale. C’est un rappel constant de l’importance de rester fidèle à ses origines tout en évoluant et en s’adaptant.

« Roots » représente donc un mélange de respect pour le passé, d’amour pour la culture et de détermination à construire quelque chose de nouveau tout en honorant ce qui nous a précédés.

DISPONIBLE

INGRÉDIENTS

Les crevettes

PÂTES “RASTA” aux CREVETTES

• 1 livre de coquilles et queues de crevettes XL crues

• 2 cuillères à soupe d’huile d’olive extra vierge

• 1/2 c. à soupe d’assaisonnement Walkerwood Mild

Jamaican Jerk (la référence de jerk en Jamaïque)

• 1/4 c. à thé de poudre d’ail

• 1/4 c. à thé de poudre d’oignon

Les pâtes Rasta

• 1 cuillère à soupe d’huile d’olive extra vierge

• 1 poivron rouge moyen tranché

• 1 poivron vert moyen tranché

• 3 brins d’oignon vert hachés

• 3 gousses d’ail hachées

• 2 tasses de crème épaisse

• 1/2 tasse de lait de coco

• 1/2 tasse de bouillon de poulet faible ou sans sodium

• 6 onces de parmesan râpé

• 16 onces de nouilles aux pennes

• 1/2 c. à thé d’assaisonnement tout usage

• 1/8 c. à thé de poivre noir moulu

• 1/2 c. à soupe d’assaisonnement Walkerswood Mild

Jamaican Jerk

• 1/2 c. à thé de thym séché et 1/4 c. à thé paprika

- Garniture facultative au persil

PRÉPARATION

Les crevettes

1. Dans un bol, ajouter les crevettes, l’assaisonnement à la saccade, la poudre d’ail et la poudre d’oignon – bien mélanger jusqu’à ce que les crevettes soient uniformément enrobées d’assaisonnement.

2. Dans une grande poêle, chauffer l’huile d’olive

3. Saisir les crevettes de chaque côté pendant 2 à 3 minutes ou jusqu’à ce qu’elles soient entièrement cuites.

Les pâtes Rasta

1. Cuire les pâtes al dente, puis égoutter et réserver

2. Dans une grande casserole, ajouter 1 cuillère à soupe d’huile et d’ail, puis cuire 1 à 2 minutes à feu moyen-élevé.

3. Ajouter le poivron rouge, le poivron vert et l’oignon vert, puis faire sauter pendant 3 à 5 minutes ou jusqu’à tendreté.

4. Incorporer la crème épaisse, le lait de coco et le bouillon de poulet et laisser mijoter de 8 à 10 minutes en remuant toutes les quelques minutes.

5. Assaisonner le mélange de sauce assaisonnée, poivre, assaisonnement à la saccade, paprika et thym - bien mélanger

6. Incorporer lentement le parmesan et laisser cuire la sauce pendant 5 à 7 minutes (au goût pour vous assurer qu’elle est assaisonnée à votre goût, ajuster au besoin).

7. Ajouter les pâtes au mélange de sauce et cuire encore 6 à 8 minutes en remuant toutes les quelques minutes.

8. Ajouter les crevettes – bien remuer

9. Retirer du feu, garnir de persil frais (facultatif) et servir !

RECETTE D’UN PLAT MYTHIQUE MAFÉ

POUR LA PETITE HISTOIRE

Pour les non initiés, le mafé est un ragoût d’arachide populaire en Afrique de l’Ouest, fait dans une sauce épicée et crémeuse d’arachide et de tomate. Ce plat spécial est si alléchant et appétissant que vous ne pourriez pas en avoir assez ! C’est la cuisine africaine à son meilleur. De nombreuses variantes de ce ragoût de beurre d’arachide sont consommées dans différents pays de la côte ouest de l’Afrique, sous différentes appellations. En Gambie, le mafé est fait avec de la courge ou des patates douces et est connu comme Domoda. Au Nigeria, on l’appelle soupe d’arachide et on la consomme généralement avec du fufu ou du riz. Une chose est certaine, le mafé est une des recettes de base de la cuisine africaine. Ces saveurs complexes et audacieuses vous donneront envie de plus. Pour une option faible en glucides, je sers mon mafé avec du riz au chou-fleur. À noter que le mafé est sans gluten, cétogène et sans produits laitiers.

INGRÉDIENTS

• Bœuf : Vous pouvez utiliser du bœuf, de l’agneau, du poulet ou toute autre viande de votre choix. Vous pouvez même le laisser de côté pour un ragoût végétalien ou végétarien.

• Beurre d’arachide : Un mafé ne sera pas complet sans cela. Le beurre d’arachide acheté en magasin est une possibilité ou vous pouvez utiliser des arachides moulues grillées comme le font les Ouest-Africains pour une version plus authentique.

• Légumes : Les légumes les plus courants pour le ragoût sont les oignons, le poivron rouge et la pâte de tomate. J’utilise de la pâte de tomate plutôt que des tomates car elle a un goût plus vif et donne plus de richesse au mafé. Vous pouvez ajouter autant de légumes que vous voulez, mais j’aime rester simple.

• Épices : Bouillon, poivre de Cayenne, poivre noir et sel.

• Eau et bouillon : Vous pouvez utiliser du bouillon de poulet, du bouillon de légumes ou tout autre bouillon. Si vous n’en avez pas sous la main, utilisez de l’eau mais ajoutez plus d’épices.

• Huile d’olive pour faire sauter viande et légumes.

PRÉPARATION

1. Laver le bœuf et le couper en petits morceaux à l’aide d’un couteau bien aiguisé.

2. Chauffer un peu d’huile d’olive dans une grande casserole à feu moyen.

3. Ajouter le bœuf, le poivre noir et une pincée de sel et faire sauter jusqu’à ce que la viande devienne dorée. Cela peut prendre de 8 à 10 minutes. Selon la quantité souhaitée, vous devrez peutêtre le faire par lots.

4. L’étape suivante consiste à hacher les oignons et le poivron et à les ajouter à la viande. Remuer et faire sauter les oignons et les poivrons pendant quelques minutes.

5. Ajouter la pâte de tomates et remuer un peu jusqu’à ce qu’elle soit dissoute et mélangée. Baisser légèrement le feu et cuire environ 5 minutes.

6. Ajouter de l’eau, du bouillon, le poivre et du sel, selon votre goût. Si vous utilisez du bouillon, n’oubliez pas d’ajouter le sel en dernier pour ne pas en ajouter trop.

7. Porter le tout à ébullition et cuire encore cinq minutes à feu vif. Ajouter le beurre d’arachide et remuer jusqu’à ce qu’il soit dissous.

8. Laisser cuire jusqu’à ce qu’il épaississe, environ 2 à 5 minutes. Si vous avez utilisé du poulet, de l’agneau ou un autre choix de viande, vous devrez peut-être le laisser cuire plus longtemps jusqu’à ce que la viande soit cuite.

Tayo - Low Carb Africa

Vous êtes-vous déjà demandé quel goût avait la cuisine des pharaons de l’Égypte Antique ? Quels étaient les aliments de base de leur alimentation ? Comment les préparaient-ils ? Dans cet article, nous allons voyager dans le temps et redécouvrir les secrets de la cuisine pharaonique. Accrochez-vous, c’est parti pour une aventure culinaire au pays des pyramides.

La richesse de l’alimentation égyptienne antique

Le régime alimentaire des Égyptiens était principalement composé de blé et d’orge, qui servaient à la fabrication du pain quotidien et de la bière, la principale boisson de l’époque. Le Nil leur offrait une profusion de poissons et de volailles, tandis que leurs jardins regorgeaient de fruits et légumes variés.

Les céréales, base de l’alimentation le pain était considéré comme le pilier de la cuisine égyptienne antique. Sa préparation exigeait un savoir-faire particulier, et chaque variété de pain avait une signification et une utilisation spécifiques.

La bière, boisson des dieux et des hommes

La bière, souvent appelée « le don du Nil », était consommée à toutes les occasions. Elle était si importante qu’elle était même utilisée comme moyen de paiement pour les ouvriers.

Les spécialités culinaires de l’époque

Les Égyptiens avaient une large gamme de plats, dont beaucoup se sont perdus avec le temps. Cependant, certaines de ces recettes ont survécu et ont été adaptées à la cuisine moderne égyptienne.

Le ta’amia, un héritage des pharaons

Connue aujourd’hui sous le nom de falafel, le Ta’amia était

l’un des plats les plus populaires à l’époque des pharaons. Cette délicieuse galette à base de fèves écrasées offre un aperçu des saveurs authentiques de l’Égypte Antique.

LA GASTRONOMIE DANS L’ÉGYPTE ANTIQUE BANQUET DE PHARAON

Le foul medames, un plat millénaire

Le Foul Medames, un ragoût à base de fèves, est un véritable héritage de l’Égypte Antique. Son goût unique et sa texture crémeuse continuent à ravir les palais des Égyptiens modernes.

La symbolique des aliments en Égypte antique

L’importance de la nourriture ne se limitait pas à la subsistance.

Chaque élément avait une symbolique particulière et était utilisé lors de cérémonies religieuses ou comme offrandes aux dieux.

L’oignon, symbole de l’éternité

Symbole de l’éternité en raison de ses cercles concentriques, l’oignon était souvent placé sur les autels des dieux pour leur rendre hommage. Il était aussi placé dans les tombes en guise de nourriture pour l’au-delà.

Le miel, élixir des dieux

Le miel avait une place spéciale dans la cuisine et la médecine égyptienne. Considéré comme un aliment divin, il était offert aux dieux et utilisé en cuisine pour préparer de délicieuses pâtisseries.

Le repas royal, un festin pharaonique

Incomplet serait le voyage sans une référence à un véritable repas royal. Nos ancêtres égyptiens savaient se régaler lors de célébrations païennes, offrant un spectacle culinaire grandiose.

Les viandes et poissons

Un véritable festin pharaonique comportait une grande variété de viandes et de poissons, grillés ou cuits, relevés par différentes sauces et épices. Parmi les viandes : Canards, cailles, pigeons, gazelles grillées, rôties, cuits en ragoût ou en sauce. Les viandes préférées des riches sont le bœuf et l’oie. Il arrive aussi que l’on serve des œufs d’autruche. Des légumes accompagnent ces plats : Lentilles, haricots, choux, poireaux. Des pains fourrés de miel, de dattes ou de raisins secs sont servis.

Les fruits et les desserts

Le dessert était une partie essentielle du repas. Des figues, des dattes, des raisins et des pâtisseries au miel apportaient une belle note sucrée pour clôturer le repas.

Un écho culinaire dans le temps

La cuisine des pharaons est un véritable miroir de la culture, des croyances et du mode de vie des Égyptiens anciens. Chaque plat, chaque ingrédient porte en lui l’écho d’une civilisation fascinante.

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?

Marame Diao, 38 ans, Sénégalaise, co-fondatrice des Cinq assiettes traiteur.

Diarra Dramé, 42 ans, franco-mauritanienne, je suis éducatrice spécialisée dans la protection de l’enfance et co-fondatrice des Cinq assiettes. Il s’agit d’un service de traiteur, à impact social. Le chiffre 5 fait référence aux 5 continents. Cette diversité se traduit dans nos plats, mais aussi chez les jeunes que nous essayons d’insérer et qui proviennent des 4 coins du monde, certains avec un parcours de vie et d’exil parfois douloureux.

D’où provient cet attrait pour l’art culinaire ?

D.D : On a toujours eu cette passion en nous. On savait déjà très bien cuisiner, c’est un don qui nous a été transmis par nos mères.

Vous venez toutes les deux d’un parcours dans le social, décrivez-nous la genèse des Cinq assiettes traiteur. Comment êtes-vous passées du social au culinaire ?

M.D : Pour en revenir à la base, juste avant les Cinq assiettes traiteurs, on dirigeait un premier service culinaire d’inspiration africaine. Cela fonctionnait plutôt bien et nous étions 5 à nous repartir la tache en cuisine. On a commencé tout doucement, du bas de l’échelle, pour maitriser toute la chaine, la gestion du service, de la logistique, etc. Le temps faisant son œuvre, on a appris, on s’est formées et, au fur et à mesure, on est montées en gamme. Puis le Covid est arrivé et, d’un coup, plus aucune activité. À partir de là, plusieurs membres de l’équipe - il faut savoir qu’on avait toutes des doubles activités – ont préféré mettre un terme à l’aventure. En parallèle, Diarra et moi évoluions effectivement toutes les deux dans le social, en tant qu’éducatrices spécialisées. Pendant le Covid, nous avons effectué une reconversion. Pour ma part, en tant que designer d’intérieur.

De gauche à droite : Diarra Dramé & Marame Diao.

LES CINQ ASSIETTES

TRAITEUR À IMPACT SOCIAL

D.D : Et pour ma part, ma reconversion est restée dans le domaine social, en tant qu’éducatrice chargée d’insertion professionnelle auprès des jeunes qui sont pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance. Et comme il n’y a pas de hasard, j’ai commencé à m’occuper de jeunes qui souhaitaient se former et évoluer dans les métiers de la restauration. À force de voir leur détermination à acquérir de véritables compétences et apprendre la langue, à force d’entendre leurs parcours de vie souvent chaotiques, je me suis dit qu’il y avait quelque chose à creuser, d’autant plus que tous les établissements chez qui nous les envoyions nous faisaient d’excellents retours. J’en ai parlé à Marame et je lui ai dit que c’était peut-être un signe qu’il ne fallait pas abandonner notre précédent projet, notre bébé qu’était ce service traiteur. Et que ce serait aussi la possibilité d’œuvrer à insérer davantage ces jeunes. Nous avions la même ambition et partagions la même vision, c’est ainsi qu’est né Les Cinq Assiettes traiteur.

Quel est le process de recrutement de ces jeunes ?

D.D : Comme je vous le disais, je travaille toujours dans un centre éducatif et de formation professionnelle. Nous formons des jeunes que nous accompagnons vers l’insertion. Du coup, je suis en contact permanent avec des jeunes en difficulté, je les observe, je sais de quoi ils sont capables et quelle est leur motivation. Si cela entre en cohérence avec leur projet professionnel, je les sollicite pour participer à nos évènements et travailler à nos côtés. Par exemple, il y a ce jeune Sénégalais que j’ai accompagné lors de son arrivée en France. Il parlait à peine français et, aujourd’hui, il est devenu cuisinier. C’est un garçon très efficace et, lors de nos évènements, nous faisons régulièrement appel à lui. D’une personne que j’assistais, il est devenu mon collègue. Le but serait désormais de pouvoir nouer ce genre de ponts avec de nombreux restaurateurs qui parfois peinent à recruter des jeunes talentueux et, surtout, motivés.

M.D: Récemment, on a été contactées par une grande entreprise pour un repas. Pour relever le challenge, nous avons fait confiance à une petite chef de 19 ans, tout droit sortie de son BTS. Elle leur a proposé une recette de cuisine fusion - l’ADN de Cinq assiettes traiteur – en servant une dorade accompagnée d’asperges et mixée avec une sauce chien (créole). Le résultat fut incroyable, elle s’est sentie valorisée et a pu être fière du travail accompli. Voici notre feuille de route : Aider à l’insertion de jeunes dans la restauration, tout en proposant la meilleure cuisine fusion réunissant les saveurs des 5 continents. De par la diversité de jeunes chefs que nous avons formés, nous pouvons répondre à toutes les demandes, qu’il s’agisse de gastronomie française, vietnamienne, mexicaine, africaine, etc. Dans un pays comme la France où les mariages mixtes explosent, il en va de même pour les demandes de buffet aux saveurs métissées et il est important de pouvoir être flexible.

Songez-vous à élargir votre cible en vous positionnant sur des plateformes de livraison ?

M.D : Nous souhaitons nous inscrire au-delà de cette approche mercantile. Les restaurants - qui se lancent sur les plateformes de livraison - sont généralement des entreprises qui embauchent un peu « à tour de bras », car il faut pouvoir faire du débit et répondre à la demande journalière. Évidemment, nous souhaitons vivre le plus confortablement possible de notre activité, mais nous accordons une place centrale à l’humain et aux parcours de vie de nos collaborateurs. Nous ne voulons pas devenir une sorte de mini usine.

Vous êtes originaires du Sénégal et de Mauritanie, avez-vous pensé à y implanter votre concept ?

M.D : Nos parents ont fait l’aller, on peut faire le retour (rires).

D.D : On aimerait vraiment bien. Le jour où nous aurons l’opportunité de réaliser une prestation à l’étranger, surtout dans nos pays d’origine, ce sera un bel accomplissement.

Si vous aviez un conseil à donner à une personne qui aimerait faire une reconversion ?

M.D : Chaque expérience passée vous servira forcément de bagage pour pouvoir vous accomplir. Il n’y a aucun chemin tracé, tout droit et sans vague. Mon passé d’éducatrice et mon métier de designer se complètent et m’accompagnent dans mon activité de traiteur, à impact social. Le métier du design dans les scénographies que je vais proposer au service traiteur et le métier d’éducatrice dans l’insertion des jeunes aux métiers de la restauration. Tout se complète, ne vous mettez donc aucune barrière.

D.D : Je dirais qu’il faut toujours suivre son instinct. Quand on a une idée et qu’elle s’allie, par bonheur, à une passion, il faut foncer ! Et comme l’a dit Marame, il est possible de combiner plusieurs aptitudes. Une chose est sûre, la reconversion ne doit pas être perçue comme un saut dans le vide, mais comme le début d’une belle aventure.

Si je vous dis le mot « Roots », cela vous évoque quoi ?

D.D : Je vois le désert, la route, je pense aux récits douloureux de certains jeunes qui ont traversé le désert pour arriver jusqu’à nous. On essaie de leur rendre du mieux qu’on peut.

M.D : Je pense à un arbre, avec ses racines enfouies dans l’obscurité. Et plus on fouille, plus on remonte à la surface, plus on voit apparaître la lumière. C’est l’image qui me vient à l’esprit.

SALIF GUEYE PHOTOGRAPHE

AUDRAN SARZIER

STYLISME

HYRO AGENCY

MAQUILLAGE

ANJALI BEAUTY

SALIF GUEYE UN RÊVE ÉVEILLÉ

“ Me retrouver sur scène avec Quincy Jones ; Mes rencontres avec Michael Jordan, Lebron ou Pharrell ; Danser en trio avec les Twins ; Participer aux J.O... ”

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?

Salif Gueye, originaire du Sénégal. Je suis un artiste. Pour l’instant, je suis centré essentiellement sur la danse, l’une de mes passions mais ce n’est pas la seule.

Vous êtes connu pour vos interprétations grandioses des mouvements de Michael Jackson. Comment est né cet amour pour l’artiste et vos aptitudes de danseur ?

Dans l’histoire de la musique, je n’ai jamais connu un artiste aussi atypique, dans tout ce qu’il a pu apporter. Qu’il s’agisse de son style vestimentaire, son physique, sa voix, la danse... Michael Jackson, c’était tout un « mood ». Quand je l’ai découvert, j’étais tout petit et je me souviens que j’étais aussi scotché qu’un enfant devant un dessin animé. Chaque jour, il me fallait ma dose de Michael Jackson et je remercie ma mère car c’est elle qui me l’a fait découvrir alors que je n’avais que 3 ans. C’est cet amour pour l’artiste qui m’a boosté. C’est quelqu’un qui vient de la banlieue de Chicago, il a grandi dans un endroit pire que le Bronx et a réussi à devenir la plus grande star de la planète. Il a toujours cru en lui, malgré tout ce qui s’est passé dans sa vie. Et, en cela, il est ma plus grande figure d’inspiration !

En peu de temps, vous êtes devenu l’un des « street dancers » les plus cotés de France. Racontez-nous les coulisses de votre ascension fulgurante. Quand mon buzz a explosé et que tout a commencé, ce fut un moment magique. Je me suis dit « Enfin, les vrais challenges commencent ! ». Plusieurs sentiments s’entremêlaient : du bonheur, du soulagement. Enfin je pouvais souffler, mais je me rendais compte que le plus dur allait arriver, à savoir rester au top. Aujourd’hui, je suis heureux car je suis encore là et je continue à vivre de ma passion, donc ce n’est que de la bénédiction ! Je remercie Anderson, JK, Sidy, Alex, Axel et toute la team avec qui j’ai commencé et qui me soutient depuis le début.

Quelles ont été les clés pour gérer cette notoriété ? Il faut rester soi-même et être prêt mentalement à cette exposition. Quand on choisit cette vie, on devient une personnalité publique, finie la normalité d’une vie dans l’anonymat. Pour que tout se passe bien, il faut juste être bien dans sa tête et heureux. Je n’ai pas changé, ma personnalité est restée la même. Je pense que c’est ce qui a fait ma force, le fait d’être en paix avec moi-même.

Si vous deviez citer vos 3 moments professionnels les plus mémorables ? Et pourquoi ?

Faire un classement de 3 moments phares serait impossible car il y en a trop. Mais pour citer quelques instants magiques que j’ai pu vivre : Me retrouver sur scène avec Quincy Jones ; mes rencontres avec Michael Jordan, Lebron James ou Pharrell Williams ; danser en trio avec les Twins ; et, plus récemment, ma participation aux Jeux Olympiques qui a été une expérience incroyable.

Quels sont vos prochains défis, à court et moyen termes ?

Pas mal de projets avec des artistes internationaux, notamment à Los Angeles, mais je n’en dirais pas plus, tant que ce n’est pas signé... Je laisse les surprises se faire, alors restez connectés sur les réseaux sociaux !

Originaire du Sénégal, que cela représente-t-il ?

Le Sénégal, ce sont mes racines. Mes parents y ont vécu très longtemps, donc cette culture est en moi. D’ailleurs, je remercie tous les compatriotes Sénégalais qui me soutiennent sur les réseaux et me donnent une force incroyable. C’est l’un des plus beaux pays au monde, de même que la France. J’ai vraiment cette chance d’être soutenu sur plusieurs continents, aussi bien en Afrique, en Europe, mais aussi aux États-Unis.

Si je vous dis « Roots », cela vous évoque quoi ?

Je vois l’Afrique, mais je pense aussi à l’art dans sa globalité, la culture, la musique, le graffiti ou encore la danse.

Veste : LOUIS VUITTON
Ensemble : CÉLINE
Baskets : LOUIS VUITTON
Veste : LOUIS VUITTON
T-Shirt : KIN LA BELLE Pantalon : DON’T WASTE THE CULTURE
Baskets : LOUIS VUITTON
Veste : MNML Pantalon : DON’T WASTE
Photo : Hinsley Massoullié-Laïda // Lieu : Wence Tower

ENZO PHERON PIANISTE DE GÉNIE

“ Ma pratique se concentre principalement sur le rap et le classique. [...] À moyen terme, je prévois de sortir un album de rap au piano. ”

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?

Je m’appelle Enzo, j’ai 21 ans. Je suis d’origine guadeloupéenne par mon père et italienne par ma mère. Mon activité principale est pianiste, mais j’ai aussi une casquette de créateur de contenu et de mannequin.

Revenons sur votre parcours. Comment êtes-vous arrivé au piano ?

Ma mère est danseuse et mon père est ingénieur du son dans un studio depuis 2006. Dans ce studio, il y avait un piano. Par ennui, j’ai commencé à m’y intéresser dès l’âge de 8 ans. Je m’amusais à reprendre les airs des refrains des artistes qui venaient s’enregistrer.

Comment décririez-vous votre univers musical ?

Mon univers est assez diversifié. Je suis éclectique dans mon écoute, mais ma pratique se concentre principalement sur le rap et le classique. Ce sont des genres qui me passionnent depuis très jeune : le rap, en partie grâce à l’influence musicale de mon père et au milieu social dont je suis issu, et le classique, qui m’a captivé lorsque j’ai cherché à perfectionner ma pratique du piano. C’est une passion dans la passion.

Quels sont vos atouts ou qualités qui font de vous un futur pianiste d’élite ?

Je pense que mes principaux atouts sont mon adaptabilité et ma rapidité d’exécution. Je suis capable de composer pour diverses occasions, que ce soit pour des prestations, des scènes ou même pour d’autres artistes. Mon expérience m’a permis d’être utile dans chaque situation à laquelle j’ai été confronté. Mon oreille musicale m’a aussi beaucoup aidé. C’est ce que j’ai le plus travaillé, avec la technique. La capacité à reprendre ce que j’entends est primordiale dans chaque aspect de ma pratique.

De Stevie Wonder à Alicia Keys, avez-vous des modèles d’inspiration ?

Évidemment ! Pour la petite anecdote, le premier morceau que j’ai joué sur scène, c’était du Alicia Keys, j’avais à peine 10 ans ! Mes inspirations changent constamment, c’est plus par période que je suis inspiré. En ce moment, j’écoute beaucoup Ryūichi Sakamoto, paix à son âme. Son art m’a profondément marqué, tout comme ses prises de position en dehors du monde artistique. C’était quelqu’un de très engagé.

Quels sont vos projets musicaux à court et moyen terme ?

À court terme, je suis en préparation de tournages avec d’autres artistes, qu’il s’agisse de rappeurs, chanteurs, danseurs ou même peintres, sous forme d’insta clips. C’est un format que je commence tout juste à découvrir et que j’apprécie déjà beaucoup. À moyen terme, je prévois de sortir un album de rap au piano. Je réfléchis déjà à quelques idées.

Originaire de la Guadeloupe, que cela représentet-il pour vous ?

La Guadeloupe, c’est mon île. Je n’y ai pas vécu, mais elle reste et restera une grande partie de mon identité et de mes racines. C’est une de mes sources d’inspiration. Cela représente une immense fierté de faire partie d’une culture si riche et unique.

Si je vous dis le mot « Roots », quelle est la première image qui vous vient à l’esprit ?

“Roots” me fait penser à un arbre aux racines profondes, bien ancré dans le sol. Ça symbolise mon attachement à mes origines, à mes valeurs, et la manière dont ça nourrit ma musique. Pour moi, c’est l’idée de rester connecté à ce qui m’a formé tout en grandissant et en évoluant.

PHOTOGRAPHE

STÉPHANE BOSSART

DIRECTION ARTISTIQUE

TRACY JOY

ASSISTANTES

IMANE EL ALLOUCHI

JADE EL MKELLEB MAQUILLAGE

LENA STEINMETZ

Veste : LOUTEH

Chemise : LOUTEH

Pantalon : LOUTEH

Chaussures : FATHER & SONS

Accessoires : BAGOUZE BIJOUX

INNOSS’B LE PRINCE DE GOMA

“ Fusionner la pure musique congolaise (rumba et seben) et la musique urbaine de tous les coins du monde, qui donne une nouvelle identité que j’ai nommé AFROCONGO ”

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?

Innoss’B, 27 ans, Congolais, artiste musicien et humanitaire.

Revenons sur votre parcours. La musique, est-ce une vocation de toujours ?

Oui la musique est une vocation, je n’ai jamais eu l’opportunité de choisir de devenir musicien, tout a commencé très tôt et sans rien planifier.

Les artistes congolais sont devenus les boss incontestés de la musique francophone. Selon vous, qu’est-ce qui fait « LA » touche Innoss’B ?

La touche de Innoss’B dans la musique congolaise est cette capacité de fusionner la pure musique congolaise (rumba et seben) et la musique urbaine de tous les coins du monde, qui donne une nouvelle identité que j’ai nommé AFROCONGO…

Si vous deviez citer les 3 moments les plus mémorables dans votre carrière ? Et pourquoi ?

Étant jusque là un artiste entièrement indépendant, le 1er moment mémorable fut la première fois que mes frères m’ont initié à la musique. Au début, je les accompagnais à la percussion, je devais avoir 7 ou 8 ans. Le 2ème moment était en 2010 quand je me suis fait connaître partout dans mon pays la RDC, à travers un concours de musique que j’avais remporté. Le 3ème, en 2019, quand je me suis fait connaître au niveau international avec mon titre YO PE, jusqu’à être nominé aux BET AWARDS et BILLBOARD…

Quelles sont vos actualités à court et moyens termes ?

Je suis en pleine promo de mon EP CALCUL sorti dernièrement. Je suis en studio pour mon prochain album, après une tournée entre l’Europe et l’Amérique effectuée durant l’été 2024.

Originaire de la RD Congo, que cela représentet-il pour vous ? Si vous aviez un message direct à adresser à la diaspora congolaise qui va vous lire ? Être originaire de la RD Congo me rappelle que j’ai une mission à accomplir au-delà de la musique… À la diaspora congolaise, continuez à envoyer des énergies positives au pays en soutenant notre culture, surtout la nouvelle génération dans tous leurs domaines. Sans oublier de passer notre message le plus important qui est le retour de la paix et la stabilité dans notre pays…

Si je vous dis le mot « Roots », quelle est la 1ère image qui vous vient à l’esprit ?

Le mot « Roots » me rappelle ma ville natale Goma, située à l’Est de la RD Congo…

Accessoires : BAGOUZE BIJOUX

Veste : LOUTEH
Lunettes : MAÏWAX
Pantalon : LOUTEH
Veste : LOUTEH
Chaussures : FATHER & SONS
Gilet : LOUTEH
Accessoires : BAGOUZE BIJOUX
Veste : MAISON BOUSQUET Chaussures : SANTIAG
T-Shirt : KIN LA BELLE
Accessoires : BAGOUZE BIJOUX
Pantalon : FANTAISIE MILITAIRE
Veste : LOUTEH Sacs : WONKPOO
Robe : VICTORIA/TOMAS
Chaussures : J.M WESTON
Pantalon : NATHAN
Accessoires : BAGOUZE BIJOUX

L’ART DE RÉINVENTER LES CLASSIQUES HARMONIA ROSALES

Aujourd’hui basée à Los Angeles, la peintre afro-cubaine Harmonia Rosales a des racines à Chicago, la ville où elle a commencé sa pratique artistique à plein temps. Chacun de ses projets témoigne de l’engagement de l’artiste dans une réflexion à long terme. Son processus est relativement lent et nécessite autant de recherches que d’heures au chevalet, ce qui signifie qu’elle produit généralement moins de dix œuvres par an. À l’époque, Rosales raconte : « J’essayais de me cacher derrière mes peintures. Je pensais que si je me contentais de peindre, les gens comprendraient ça, mais je savais que je devais vraiment parler moi-même des peintures. Cette période m’a permis de me sentir à l’aise et de mieux organiser mon message de manière à ce que tout le monde puisse le comprendre. » Rosales s’intéresse depuis longtemps à la communication et à la compréhension, d’autant plus qu’elle intègre des divinités moins connues dans le courant dominant et élève ces figures religieuses au statut de celles du mythe gréco-romain antique et de l’iconographie chrétienne qui ont dominé une grande partie de l’histoire de l’art.

De nombreuses œuvres condensent des périodes et mélangent des références, comme « Le Fruit Défendu », qui se concentre sur une femme entourée d’un halo doré mangeant une tranche de melon rose. « Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi la pastèque est devenue un stéréotype cruel ? » demande Rosales. « C’était le seul fruit qui symbolisait l’autosuffisance des Noirs après l’émancipation. » De même, l’une de ses œuvres majeures, « Jardin d’Ève », est centrée sur Yemaya, la mère de tous les Orishas de la foi yoruba.

Protégeant son visage du chaos des enfants et des fleurs, l’esprit est témoin de « la perturbation de son jardin parfait, qui est intentionnellement parallèle à la perturbation du continent africain ».

En fin de compte, Rosales souhaite remettre en question les récits eurocentriques dominants et révéler que les Orishas et les religions auxquelles elle fait référence sont aussi anciens, durables et pertinents que les autres. « Qu’est-ce qui est arrivé en premier ? Pourquoi ces dieux ont-ils été cachés ? Pourquoi n’ont-ils pas été intégrés ? » postule-t-elle. « Cacher ces divinités, donc notre identité, c’est nous tenir sous contrôle. »

D’ici là, retrouvez-en plus sur son Instagram : @honeiee.

TIERY DESIGNER JANET

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?

Tiery Janet, 49 ans, né à Paris et d’origine guyanaise. Je suis designer et architecte d’intérieur.

Revenons sur votre parcours car vous êtes un jeune autodidacte dans l’univers du design ?

Je me suis retrouvé dans l’univers du design suite à une déception dans la musique. J’ai chanté pendant plus de 25 piges. J’avais un contrat signé chez MCA, un label d’Universal. Le projet n’est jamais sorti et je me suis accordé un mois de relâchement total où j’ai rénové mon appartement. À leur retour de vacances, mes enfants se sont mis à pleurer devant le travail effectué et j’ai trouvé magnifique de procurer des émotions grâce au design, autrement que dans la musique. J’ai commencé à proposer mes services sur des plateformes qui recherchaient des designers non confirmés, mais passionnés. On m’a donné ma chance, une fois, deux fois, trois fois jusqu’à un ce qu’un professionnel fasse appel à moi et c’est ainsi que tout a décollé.

Vous ne vous êtes pas dit : « Bon, ce sont mes enfants, peut-être sont-ils juste excessifs » ?

Pour être sûr de mon don, il a fallu que je me teste avec d’autres personnes. J’ai eu la confirmation dès ma première cliente qui s’appelait Marie-Odile Bachelet. Il s’agissait d’un appartement à Franconville et elle a eu la même réaction que mes enfants à la livraison du projet, elle a pleuré ! Chacun de mes projets sort purement et simplement de mon imagination et je m’applique à ne pas regarder ce que font les autres pour ne pas reproduire.

Mais alors, d’où puisez-vous votre inspiration ?

J’ai des flashes, mais vraiment (rires) !

Alors évidemment, je m’adapte d’abord à celui qui m’emploie. Je fais connaissance avec la personne et avec ses émotions, je me balade dans les lieux en question. Et, en quelques minutes, tout se dessine comme une photo devant moi. Et je dis aux clients : « Je vais vous montrer ce que j’ai vu ». Je n’ai pas d’autre argument que celui-là. Je leur montre, à travers mes images 3D, ce que j’ai vu au moment présent, avec les émotions du moment.

Quelle réalisation vous a rendu le plus fier ?

C’est comme avoir 5 enfants et tu les aimes tous parce qu’ils sont différents. La réalisation dont je suis le plus fier est celle où le client va être le plus content. Et je pense que, jusqu’à présent, la Peausserie Clément figure en tête de liste. Entre les plans proposés sur maquette et la réalité, nous sommes à quasiment 100% de réalisme. La réaction du patron fut l’une des plus belles que j’ai vécue,

d’autant plus qu’il s’agit de quelqu’un qui fréquente vraiment le très haut de gamme. La Peausserie Clément est une institution qui vend du cuir pour les plus grands, Dior, SaintLaurent, Balmain… Et quand on lui a livré son showroom qui était auparavant un entrepôt, il avait les larmes aux yeux. Il a fait une super soirée d’inauguration et m’a chaleureusement remercié. Par la suite, il m’a recommandé auprès de son carnet d’adresse, c’était juste fou !

Comment décrire votre ADN, la touche Tiery Janet ? Je travaille beaucoup les plafonds. Je considère les plafonds d’un espace comme un élément moteur et vous le remarquerez sur toutes mes réalisations. Enfin, je dirais que mon travail est unique, tu ne pourras pas le voir ailleurs puisque tout sort de ma tête. Je pense, par exemple, aux plafonds que j’ai réalisés lors de 2 prestations : l’un avec des stylos à plume qui tombent d’un livre de 17 mètres supsendu au plafond, l’autre maintenu par des poutres IPN avec des fermetures en cuir. Je n’ai pas réfléchi, je l’ai visualisé et je l’ai fait.

Sur votre chemin, avez-vous croisé un mentor ? En quelque sorte oui et notre rencontre fut assez incroyable. J’ai croisé sur ma route Dominique Roitel, PDG de la Maison Henryot & Cie 1867, qui a eu un coup de cœur artistique sur moi. On s’est interpellé à un feu rouge, à la sortie d’un événement professionnel, on s’est parlé, il m’a demandé ce que je faisais, je lui ai expliqué que j’étais designer et on a bu un café. Je lui ai montré mon travail et il m’a expliqué en retour son activité. Il était ébéniste, mais j’étais loin de m’imaginer que j’avais en face de moi le plus important ébéniste de Paris ! Les fauteuils de Matignon, l’Opéra de Paris, le Ritz, la fondation Louis Vuitton, le Hayat, c’est lui. Conquis par mon travail, il m’invite à Monaco. Je vois le yacht d’un de ses amis et, même chose, j’ai un flash ! Je lui explique la vision que je viens d’avoir et je lui dessine ce que j’ai en tête. Il est littéralement tombé amoureux de ma proposition et m’a alors proposé que l’on présente uniquement mon œuvre, sous sa bannière, lors du Yacht Show de Monaco, fin septembre 2024. En à peine 2 ans d’activité, je me retrouve à Monaco, à côtoyer les plus grands… C’est juste incroyable.

Originaire de Guyane, cela représente quoi ?

C’est la terre de mes parents. Tous mes souvenirs de vacances me reviennent. Je suis Guyanais dans l’âme, j’ai été élevé avec cette culture à la maison. J’aime mon pays comme tu aimes ta mère, c’est une question que tu ne te poses pas. En ce qui concerne les projets architecturaux, ce serait évidemment un honneur que quelqu’un me dise : « Écoute, j’ai un projet en Guyane et tu es le seul à qui on peut le confier ».

Si je vous dis « Roots », cela vous évoque quoi ?

Je pense à « That’s the way love goes » de Janet Jackson.

Née en Guadeloupe, Maryse Condé a écrit plusieurs œuvres littéraires. Parmi eux, des romans sur le colonialisme, l’esclavage et la multiplicité des identités noires comme Ségou, les murailles de terre, Ségou la terre en miettes, ou encore Moi, Tituba, sorcière noire de Salem. Elle a obtenu un doctorat en littérature comparée à l’université Paris III (Sorbonne Nouvelle), puis est devenue professeur des universités. Parallèlement à sa carrière de romancière, elle enseigne la littérature francophone dans différents collèges. En 1985, Condé a reçu une bourse Fulbright pour enseigner aux États-Unis pendant un an à Los Angeles à l’Occidental College. Elle s’implante ensuite durablement aux États-Unis puisqu’elle publie régulièrement des ouvrages littéraires dans les différentes presses des universités où elle enseigne comme l’Université de Berkeley, l’Université de Virginie ou encore l’Université du Maryland. Elle a longtemps enseigné à l’Université de Columbia où elle a présidé le Centre d’études françaises et francophones depuis sa création en 1997 jusqu’en 2002. Maryse Condé a ainsi contribué à la reconnaissance de la littérature francophone aux États-Unis. Elle a marqué durablement le paysage culturel français et francophone à travers un prix littéraire portant son nom, le Fetkann ! Prix Maryse Condé, Mémoires des pays du Sud, Mémoire de l’Humanité. Maryse Condé a également été décorée des récompenses de l’Ordre National de la Légion d’Honneur et a été nommée Commandeur des Arts et des Lettres. Elle a également été décorée de la GrandCroix de l’Ordre National du Mérite français en 2019.

MARYSE CONDÉ HOMMAGE À UNE ÉTOILE DE LA GUADELOUPE

Sa disparition le 2 avril 2024 suscitera une émotion considérable, en Guadeloupe, en France, au Royaume-Uni, aux ÉtatsUnis, en Afrique et au-delà. De nombreuses tribunes soulignent la grandeur de Condé, que ce soit en tant que « grande dame » de l’écriture caribéenne francophone, en tant que « grande figure » des lettres mondiales ou, selon les mots du président Macron, lors de « l’hommage national » qui a eu lieu le 15 avril 2024 à la Bibliothèque Nationale (Richelieu) à Paris, en tant que « géante des lettres ». Cette cérémonie extraordinaire, à laquelle assistaient son veuf et fidèle traducteur Richard Philcox, sa famille et des personnalités majeures du monde des arts, de la politique, des médias, du sport et du monde universitaire, a vu la somptueuse salle de lecture de la bibliothèque drapée d’un immense portrait de l’auteur, et comprenait un discours de 15 minutes du président Macron, ainsi que des lectures de son œuvre par Mariann Mathéus, Sonia Emmanuel et Frank Babène. Même si Condé elle-même, indépendantiste de longue date, aurait pu trouver certains éléments de la cérémonie inconfortables, l’événement a témoigné de sa place monumentale dans l’imaginaire national et international. Quelques semaines après sa mort, il fut décidé que l’aéroport international de Guadeloupe serait renommé en sa mémoire ; une plaque avait été érigée en son honneur sur le mur de sa maison d’enfance à Pointe-à-Pitre quelques jours seulement avant son décès.

Maryse Condé, à Paris, en 2009. Photo Sipa/Baltel
L’autrice Maryse Condé en 1986 en Guadeloupe. Getty images)

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?

Omar, alias DJ Omar. Je suis Comorien d’origine et Disc Jockey de profession.

Comment décririez-vous votre univers musical ?

Je suis plutôt généraliste, mais ma spécialité c’est l’Afro.

Qu’est-ce qui fait la « touche » DJ Omar ?

La musique représente tout mon univers, ainsi j’aime tout ce qui est perfectionniste. J’ai le souci du moindre détail et j’essaye de toujours faire les choses d’une manière « carré ».

Quelles sont vos principales références ?

Je suis le DJ officiel du Battle Afro. J’ai également mixé pour ROOTS magazine et la plupart des évents Black Fahrenheit. Parmi d’autres moments mémorables aux platines, je suis fier d’avoir pu mixer en télévision, pendant 4 ans, sur le plateau de Télésud. Il s’agissait d’une émission pilotée par 2 grands professionnels que je remercie, Gary et Vincent.

ZOOM SUR

DJ OMAR

Quels sont vos projets à courts et moyens termes ?

J’ai des projets en cours mais, comme le dit un célèbre proverbe, il est parfois préférable de ne rien dire et de laisser le silence s’occuper des choses.

Originaire des Comores, que cela représente-t-il pour vous ?

Les Comores, c’est mon pays d’origine, celui où sont nés mes parents, mon noyau dur. C’est un pays où je retrouve mes valeurs, ma culture. D’ailleurs, dès mes débuts, j’ai fait mes dents dans les soirées comoriennes. J’ai été propulsé par deux DJ de la diaspora : Dj Scotto et Dj Saïdou qui m’ont inspiré et ouvert les portes de la communauté comorienne. C’est une fierté de pouvoir représenter mes couleurs.

Si je vous dis le mot « Roots », cela vous évoque quoi ?

Je vois la carte de l’Afrique.

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