Le Maroc face au Coronavirus

Page 1

LE MAROC FACE AU CORONAVIRUS



3


Rabat, un soir de décembre 2020, autour de minuit. Les rues sont vides, le temps semble suspendu dans la capitale du Royaume. Seuls les forces de l’ordre et les agents de la voirie en arpentent les artères. La sirène d’une ambulance déchire la nuit d’une ville endormie. À l’intérieur du véhicule, des urgentistes, entièrement vêtus de combinaisons étanches, oxygènent un homme en détresse respiratoire : Direction le service de réanimation de l’hôpital Ibn Sina.

4


5


« Patient en état d'urgence, patient en état d'urgence ! Saturation à 70 %, saturation à 70 % ! »

6


« Préparer réa, préparer réa ! » © www.convertir-une-image.com

Réanimatrice, SAMU de Rabat

7


« ‫ﺳﻴﺎرة اﻹﺳﻌﺎف‬ , »

ce qui signifie « ambulance » du latin « ambulare ». À l'origine, un mot qui désignait un hôpital en mouvement.

Dans sa combinaison, un ambulancier debout, fier de sa noble mission : sauver des vies. Il observe son patient sur la civière s’engouffrer dans les entrailles de l’hôpital. Chaque jour, il assure le transfert en urgence de patients en détresse respiratoire, atteints du Covid-19. 8


Chaque jour, des centaines de personnes sont reçues aux urgences de l’hôpital Ibn Sina de Rabat. C’est ici que les ambulances déposent les patients contaminés par le Covid-19. Premier diagnostic : scanner du thorax. Il faut vite s’enquérir de la gravité des lésions causées par le coronavirus au niveau des poumons. En quelques mois, le Maroc a augmenté de 30 % son réseau de scanners passant de 100 appareils fin 2019 à 130 en 2020.

9


Pavillons de réanimation « A » et « B ». C’est là où l’on veille sur les patients atteints du Covid-19. La capacité en réanimation a triplé, avec 6000 nouveaux lits installés en un temps record dans les différentes unités de soins au Maroc.

10


rien ne doit manquer en cette période d’afflux exceptionnel. Les financements de la Banque africaine de développement ont soutenu l’acquisition de dispositifs pharmaceutiques spécifiques au Covid-19.

Un personnel de l’hôpital Ibn Sina devant le moniteur de la pharmacie « automatisée ». Ce nouvel équipement introduit plus d’efficacité dans la gestion des stocks de médicaments. Seul mot d’ordre de son algorithme :

11


Médecins et infirmiers sur le front face à l’ennemi invisible, le coronavirus. Une chaîne de solidarité humaine qui incarne le serment d’Hippocrate : « Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé ». Au péril de leur vie, ils en sauveront d’autres.

12


Un jeune médecin réanimateur s’entretient avec Abdelouahab Belmadani, directeur de la planification et des ressources financières au ministère de la Santé. Le temps d’une pause, tous deux échangent sur la politique de

riposte du pays au virus, qui porte ses fruits. « Le taux de guérison au Maroc qui atteint aujourd’hui 90 %, est parmi les plus élevés au monde », affirme le directeur.

À l’aube, la salle de repos est vide. Médecins et infirmiers sont mobilisés au chevet des malades pour leur apporter soins, réconfort et une dose « thérapeutique » d’espoir. 13


« La Banque africaine de développement nous a accompagnés dès le début de la pandémie en mettant à notre disposition un important soutien financier pour nous permettre d’agir avec célérité et efficacité. »

© www.photoeffets.com

14

Abdelouahab Belmadani Directeur de la planification et des ressources financières Ministère de la Santé, Royaume du Maroc


En arpentant les couloirs de l’hôpital Ibn Sina, on croise un tableau éclatant de couleurs qui égaye les allées et venues de patients en quête d’espoir et de guérison.

15


Briefing entre médecins sur l’état des patients. L’ambiance est à la concentration. Aucun détail ne doit être négligé. Des vies en dépendent.

Salle de garde à l’hôpital Ibn Sina. Les patients sont accueillis par un sourire qui allège l’angoisse du diagnostic et l’intensité des soins. 16


Une blague racontée à la sauvette qui détend la lourde ambiance dans les pavillons de soins intensifs. Le rire est une belle protection face à un virus aux conséquences inattendues.

Silence, on dépiste. Séance de prélèvement nasopharyngé en cours. Le Maroc vise un dépistage massif. L’efficacité de sa réponse sanitaire en dépend. 17


Avertissement. Matière hautement infectieuse. A manipuler avec soin…

18


Le jaune est une couleur vivante, symbole de gaieté, d’énergie et de vie. C’est la vie que les soignants se démènent pour sauver. Pour la rendre plus agréable. Concentrateurs d’oxygène, kits de transfusion et moniteurs remplissent à leur

façon cette noble mission. Ils ont été acquis par milliers pour faire face au virus, avec le soutien de la Banque africaine de développement.

19


« À toutes les personnes qui font tout pour sauver des vies, je vous remercie du fond du cœur ». Un message de reconnaissance, parmi d’autres, placardé sur une vitre de la salle de garde. La gratitude de

20

ces rescapés se joint à celle de tous les Marocains qui, durant les premiers jours de confinement, applaudissaient le personnel de santé en chantant l’hymne national à leur balcon.


Le mur des « Héros du Covid-19 ». Une mosaïque de prénoms et de couleurs qui nomme les « brigades » de soins qui affrontent le virus. Avec gravité et responsabilité. Le tout dans la bonne humeur.

21


© www.photoeffets.com

« Nous sommes fiers d’aller au front pour combattre le virus. Merci aux médecins, aux infirmiers et à tous ceux qui ont aidé à sauver des vies. » Pr. Abdelmalek Hrora Directeur de l’hôpital Ibn Sina

22


Début 2020, le coronavirus frappe le monde entier. Un choc hors norme avec des conséquences sanitaires, économiques et sociales sans précédent. Le Maroc n’est pas épargné : confinement, frontières fermées et économie à l’arrêt. Face à cette crise, le pays adopte des mesures drastiques pour endiguer le virus et atténuer les répercussions sur ses populations.

Face à la pandémie, la Banque africaine de développement a soutenu le Royaume par un apport de plus de 380 millions d’euros à travers le Programme d’appui à la réponse au Covid-19 et le financement additionnel du Programme d’appui à l’amélioration de la protection

sociale. D’importants moyens ont ainsi été mobilisés : 54 services d’urgences hospitalières ont été réhabilités, près de 670 nouveaux lits de réanimation installés et plus de 30 nouveaux centres de dépistages rendus opérationnels. 23


« En première ligne contre le virus aux côtés du Maroc. Fiers de contribuer à sauver des vies. »

© www.photoeffets.com

24

Achraf Hassan Tarsim Représentant résident de la Banque africaine de développement pour le Royaume du Maroc


© www.photoeffets.com

25


© www.photoeffets.com

« J’ai pensé que j’allais mourir et laisser ma famille et mes enfants seuls. J’étais stressé, j’avais peur. » Jamal Eddine Bararh Patient rescapé du Covid-19

26


« Avec un poumon en moins, je n’arrivais ni à respirer, ni à me tenir debout. Ce virus a tué mon père et ma mère, Il a failli m’avoir aussi. À tous ceux qui pensent que le virus n'existe pas ou qu’il n'est pas dangereux, je dis que c'est de l'inconscience totale », se remémorera le docteur Jamal Eddine Bararh, quelques jours après sa guérison du Covid-19.

27


Amal Bararh, fille du docteur Jamal Eddine Bararh, le médecin rescapé du virus, n’a jamais perdu espoir. C’était le moteur de sa détermination à sauver son père. La force qui lui a aussi permis de dépasser une véritable tragédie familiale avec le décès de ses deux grands-parents paternels, victimes du Covid-19. « Ça s'est passé tellement vite. Je voyais mon père partir un soir

28

en réanimation, et, dans le même temps, ma grand-mère décéder la même nuit du virus », raconte la jeune femme éprouvée. « Du coup, on devait être fort pour lui et faire le maximum pour qu'il puisse s'en sortir. Aujourd'hui, il est là parmi nous et on peut continuer notre vie tranquillement », conclut-elle, soulagée.


© www.photoeffets.com

« Je voyais mon père partir un soir en réanimation, et, dans le même temps, ma grand-mère décéder la même nuit du virus. » Amal Bararh

29


Jamal Eddine Bararh avec sa fille, contemplant le crépuscule qui contraste avec son ressenti. Celui que la vie a finalement sourit.

30


© www.photoeffets.com

« Ce qui avant était anodin est aujourd'hui précieux. Et la vie est très précieuse. » Jamal Eddine Bararh

« Aujourd'hui, papa est là parmi nous et on peut continuer notre vie tranquillement. » Amal Bararh

31


Entrée du centre national de la grippe et des maladies respiratoires à l’Institut national d’hygiène (INH), où sont analysés les échantillons de sang issus de différentes structures de soins du Royaume.

Créé en 1930, l’INH du Maroc est le centre de référence en matière de biologie médicale et environnementale, placé sous la tutelle du ministère de la Santé. Les visiteurs de son musée pourront apprécier l’histoire de moult équipements et dispositifs médicaux, tels que les premiers densimètres (en photo) qui mesurent la densité relative d'un fluide.

32


« Notre seul laboratoire est passé d’une capacité annuelle de 2 000 tests par an à 5 000 tests par jour. C’est une prouesse nationale ! », se félicite le

professeur Hicham Oumzil, chef du département de virologie à l’Institut national d’hygiène (INH). La Banque africaine de développement a

contribué à l’acquisition de plus de 200 000 kits de dépistage.

Un prélèvement en cours de traitement va être analysé. Cette opération requiert une concentration maximale des techniciens de laboratoire.

33


34


© www.photoeffets.com

« Nous sommes fiers d’aider à sauver des vies. » Professeur Hicham Oumzil Chef du département de virologie à l’Institut national d’hygiène (INH)

35


Les équipes de l’INH inspectent des centaines de cartons de matériel importé qui s’amoncellent dans les locaux.

En pleine crise, des arrivages d’équipements médicaux qui proviennent du monde entier pour dauter les laboratoires en matériel adéquat et répondre rapidement à la demande. En photo, un colis arrivant de Corée du Sud. 36


37


38


Avec le virus, les problèmes économiques et sociaux ont surgi de façon inédite : entreprises sur le point de mettre la clé sous la porte, patrons désemparés, salariés déprimés, notamment les plus vulnérables. L’accompagnement du secteur privé et la préservation des emplois ont été les priorités de la Banque africaine de

développement. L’institution panafricaine a ainsi soutenu les aides publiques accordées aux employés fragilisés par le confinement et facilité l’accès au financement pour les entreprises. Plus de cinq millions de ménages ont été épaulés, 800 000 salariés aidés et 40 000 entreprises ont pu bénéficier de prêts garantis par l’État.

Youssef Mqirage, directeur général de l’entreprise « Imagia Maroc » spécialisée dans l’événementiel, est totalement stupéfait. « La crise, c’est du jamais vu ! se désole-t-il. J’ai dû me battre pour protéger mes salariés et mon entreprise. Mes employés ont reçu des aides de l’État pendant le confinement, et nous avons bénéficié de crédits pour relancer l’activité qui reprend aujourd’hui », développe-il.

39


« Des bons de commande annulés, des fournisseurs qui réclament, et puis l’incertitude totale... » © www.photoeffets.com

40

Youssef Mqirage Directeur général de « Imagia Maroc »


Le carnet de commandes reprend des couleurs. Des articles promotionnels flambants neufs sur le point d’être expédiés chez les clients dans l’ensemble du Royaume.

41


Processus de sérigraphie en cours. Il s’agit d’une technique de gravure au laser qui permet de personnaliser tout objet promotionnel. Stylos, coffrets, etc… 42


© www.photoeffets.com

« Dans chaque crise, il y a de l’espoir. Il faut savoir rester positif. » Youssef Mqirage Directeur général de « Imagia Maroc »

43


Au Maroc, comme partout ailleurs, le virus a frappé beaucoup de monde. Des entreprises ont dû fermer, d’autres résistent péniblement. Dans ce combat quotidien contre le virus, la Banque africaine de développement a, en urgence, mobilisé dix milliards de dollars pour soutenir la riposte sanitaire des pays africains et contribuer à relancer leurs économies. Car chaque vie compte, chaque destin compte.

44


© www.photoeffets.com

La Tour Hassan de Rabat tard la nuit. Elle est l’un des emblèmes de la capitale du Royaume. Sa construction a été ordonnée en 1196 par le Sultan Yacoub El Mansour. Symbole architectural de la toute-puissance de l’empire almohade, elle a été érigée au bord de l’océan telle un phare visible à plusieurs kilomètres par-delà le rivage par les navires qui longent la côte.

45


© www.convertir-une-image.com

46


47


V OIR FILM


Remerciements Idée originale et direction I Fahd Belbachir Coordination et appui opérationnel I Pr. Abdelmalek Hrora et Maria Azghour Conception et mise en pages I Hela Chaouachi Révision I François Lacombe et Romaric Hien Ollo Production audiovisuelle I Taher Oulioudi et Mahmoud Bassou

49


www.afdb.org


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.