Adventist World June 2024 French

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06/2024

Des petites choses faites avec amour

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La joie des campmeetings  Page 22

Le nouveau tabagisme : la position assise

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Au-delà de la retraite

17 Des petites choses faites avec amour

18 Un héritage d’une grande valeur

19 Le jardin des livres

20 Esprit de prophétie

La paternité : une responsabilité bénie

Ellen G. White

22 Perspective mondiale

La joie des camp-meetings

Ted N. C. Wilson

24 Rétrospective

Un spectacle nouveau

David Trim

26 La Bible répond

Les morts sont morts !

27 Santé & bien-être

Le nouveau tabagisme : la position assise

28 « Je vais vous raconter… »

L’ange dans la salle de classe

30 Foi en herbe

S’épanouir pour Jésus

Terminer en toute fidélité

Le peuple de Dieu, le peuple des derniers jours, est appelé à vivre fidèlement. Alors qu’il tient le flambeau de la vérité et garde allumée la flamme que les générations précédentes ont entretenue, le mouvement adventiste est appelé à être loyal jusqu’au bout – jusqu’à la fin de l’histoire de la terre, ou jusqu’à la fin de la vie, même si ça signifie courir plus de 54 ans. Dieu ne nous appelle pas à nous affairer, à être les premiers, ni à gagner, mais seulement à être fidèles. Que nous venions de commencer la course ou que nous en voyions la ligne d’arrivée juste devant nous, nous sommes appelés à être fidèles en termes de sacrifice, d’obéissance, d’espérance, de loyauté, tout ça en veillant particulièrement à la flamme – peu importe le temps que ça prendra. 10

Dans Fan the Flame, Stowell J. Moody décrit une course au flambeau qui se déroulait lors des Jeux olympiques de la Grèce antique. Dans les courses ordinaires, il suffisait de franchir la ligne d’arrivée le premier pour gagner ; mais dans la course au flambeau, le coureur devait franchir la ligne d’arrivée avec son flambeau encore allumé pour être proclamé vainqueur. Il s’agissait d’une course d’adresse : une seule erreur pouvait éteindre le flambeau. C’était l’attention portée à la flamme qui permettait de remporter la victoire. Passons maintenant à une autre histoire olympique. Né en 1891, Shizo Kanakuri a été le premier athlète japonais à se qualifier pour les Jeux olympiques. Avec Mishima Yahiko, ils ont représenté le Japon aux Jeux de 1912 à Stockholm. Il est intéressant de noter que Kanakuri n’est pas connu pour avoir battu le record du marathon pour le chrono le plus court… mais pour le plus long ! Après un voyage de 18 jours entre le Japon et la Suède par bateau et par train, Kanakuri était épuisé. Il ne dormait pas bien à cause des nuits claires de l’été à Stockholm, où le soleil ne se couche pas complètement. Il n’arrivait pas à digérer la nourriture suédoise. Son entraîneur avait attrapé la tuberculose, de sorte qu’il ne pouvait plus l’assister dans son entraînement. Enfin, Stockholm passait par une vague de chaleur, laquelle avait entraîné la mort d’un concurrent – la première lors d’une compétition olympique. Kanakuri participa tout de même à la compétition. À un moment donné, il souffrit d’hyperthermie et s’évanouit. Une fois revenu à lui, submergé de honte et vidé d’électrolytes, il quitta silencieusement la course et rentra au Japon sans en avertir les autorités suédoises. La Suède le considéra comme disparu pendant 50 ans avant qu’un journaliste ne découvre qu’il travaillait comme professeur de géographie au Japon.

En 1967, les Suédois offrirent à Kanakuri de terminer son marathon à Stockholm. Il courut et termina le marathon en 54 ans, 8 mois, 6 jours, 5 heures, 32 minutes et 20,3 secondes ! Et il conclut : « Ça a été un long voyage. En chemin, je me suis marié, j’ai eu six enfants et 10 petits-enfants ! » Il y a des courses qu’on doit terminer en premier. Il y a des courses qu’on doit terminer en dernier. Et il y a des courses qu’on doit tout simplement terminer. Nos marches spirituelles sont ainsi : des marches qui nous appellent à veiller à ce que la flamme reste bien allumée jusqu’à la ligne d’arrivée. Mais voilà, notre vie foisonne de distractions, sans but, sans intention, et on se demande ensuite comment il se fait qu’on n’avance pas plus que ça.

Au-delà de la retraite
Couverture :
Plus / Getty Images Plus/Getty Images 16
Harrison
Beth Thomas triocean / iStock / Getty Images
L’inébranlable et résolu
Stephen Mbola Thelma Pallasa Paul Petersen
2 Juin 2024 AdventistWorld.org
Gabriel Begle

Almir Marroni, directeur du Ministère des publications de la Conférence générale, s’adresse ici à plus de 50 dirigeants des publications lors du récent atelier européen sur les publications (pour trois divisions), lequel s’est tenu à l’Université adventiste de France. Cet atelier visait à « renforcer la collaboration entre les institutions de publications et les coordinateurs du Ministère de la représentation évangélique à travers l’Europe, y compris la région eurasienne ».

Sur le vif
3 AdventistWorld.org Juin 2024
Photo : Vanesa PIzzuto / Adventist Media Exchange (CC BY 4.0)

« C’est la première décision soit de la Cour constitutionnelle, ou de la Cour suprême, qui reconnaît explicitement la demande d’un adventiste du septième jour de modifier le calendrier des examens. Elle clarifie l’obligation des autorités administratives d’empêcher les adventistes et d’autres minorités de subir une discrimination injustifiée en raison de leurs croyances religieuses. »

— Un porte-parole de la Cour suprême de Corée du Sud rendant une décision historique en faveur des étudiants qui ont demandé une modification du calendrier des entrevues de l’université en raison de leurs croyances religieuses. C’est la première fois que la Cour suprême accepte la demande de changer le calendrier des examens en faveur des adventistes.

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Engagement au sein de l’église locale

On a demandé aux membres de l’Église dans quelle mesure ils s’impliquaient dans leur église locale avant la pandémie, et s’ils s’y impliquent actuellement.

Implication avant la pandémie

Source : 2022-23 Sondage de l’Église mondiale auprès des membres

Dirigeant actif

Participant actif

Participant occasionnel

Participation rare

Uniquement à distance

Aucune participation

Plus de 4 000

Le nombre de personnes qui ont été baptisées en Haïti depuis le début de l’année. Malgré la recrudescence de la violence des gangs au cours des derniers mois, laquelle a affecté considérablement le fonctionnement normal des églises, les récents efforts d’ évangélisation ont abouti à des milliers de baptêmes. En raison des troubles, au moins 55 églises sont fermées ; de nombreuses écoles et institutions ne peuvent pas fonctionner pleinement. Certains endroits de l’ île sont plus favorables que d ’autres. Les 172 églises et 186 groupes dans le nord de l’ île peuvent se réunir régulièrement. Au milieu de la violence et des défis, Dieu continue de veiller sur son peuple.

Implication actuelle

Données provenant du Bureau des archives, des statistiques, et de la recherche de la Conférence générale

« La mission est le cœur même de notre division. Tout doit être axé sur la mission. Notre objectif ? Que chaque membre soit un disciple actif, un disciple qui fait quelque chose pour Dieu. Nous sommes bénis d’avoir été ici. »

— Gideon Reyneke, secrétaire de la Division Afrique australe/Océan Indien (SID), à propos d’un voyage de deux jours dans l’Union des missions des Caraïbes atlantiques. Les dirigeants de la Division interaméricaine et de la SID se sont rencontrés à Nassau, aux Bahamas, pour découvrir des initiatives d’évangélisation et des stratégies missionnaires. Ils ont aussi découvert l’histoire du territoire de l’Union et les initiatives de croissance de l’Église.

En bref
30 % 32 % 6 % 13 % 13 % 6 % 33 % 37 % 8 % 13 % 6 % 3 %
N=147,647 N=147,603
4 Juin 2024 AdventistWorld.org

« C’est facile de servir à l’Université adventiste Southern ! VITA est un moyen d’aider les étudiants, lesquels sont les mains et les pieds de Jésus, à imaginer comment ils peuvent étendre l’aide à leurs semblables au-delà du campus et après l’obtention d’un diplôme. »

— Colin Gleen, étudiant en administration des affaires à l’Université adventiste Southern, au sujet du programme Volunteer Income Tax Assistance (VITA) de l’université. Ce mois d’avril marque la 11e année où les étudiants de cette université ont l’occasion de se porter volontaires pour remplir les déclarations d’impôts des personnes âgées et à faible revenu de Collegedale, dans le Tennessee, aux États-Unis, et d’ailleurs.

Plus de 2 500

Le nombre de personnes qui ont assisté à la cérémonie d’ouverture de la méga Clinique de santé de Mount Hagen, en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Wai Rapa, gouverneur de la province des Western Highlands, figurait parmi les participants. La clinique de santé, laquelle s’est tenue du 16 au 19 avril, s’est déroulée conjointement dans le cadre de la campagne 10 000 orteils de l’Église adventiste et de la Radio adventiste mondiale. Au nombre des services offerts, mentionnons le dépistage du diabète, ainsi que d’autres contrôles médicaux et dentaires. La clinique a été gérée par plus de 420 bénévoles, dont des médecins, du personnel infirmier, et des travailleurs de la santé locaux.

Plus de 70

Le nombre d’administrateurs de missions et de fédérations, de secrétaires itinérants et de directeurs d’associations pastorales de toute l’Union de l’Indonésie orientale qui ont participé au tout premier événement Living Hope Evaluation and Life Coach Reclaimer’s Training. L’événement s’est tenu du 3 au 6 avril à Tahuna, sur Sangihe, dans la province Sulawesi du Nord, en Indonésie. L’objectif de cette formation était de doter les pasteurs et les dirigeants pastoraux des outils et des stratégies nécessaires pour établir des liens plus profonds au sein de leurs communautés, et pour y faire progresser la mission de l’Église adventiste.

« Depuis l’installation de ces toilettes, nos vies ont été

transformées ! Nous n’avons plus à endurer les conditions insalubres des anciennes

toilettes, ni à nous rendre à la plage pour nos besoins sanitaires. L’intervention d’ADRA a vraiment transformé la vie rurale. »

— Patrina Lonipitu, enseignante à l’école primaire de l’Église unie dans le sud-est de Vela, aux Îles Salomon, à propos du projet SaTo pan. Ce projet de l’Agence de développement et de secours adventiste (ADRA) permet de fermer les latrines à fosse à l’air libre, de réduire la transmission de maladies par les insectes volants, et d’atténuer les conditions insalubres associées aux installations à l’air libre.

En bref (->)
compte Facebook de 10 000 orteils 5 AdventistWorld.org Juin 2024
Photo :

La solidité des finances de l’Église permettra de dégager des fonds pour la mission

La solidité financière actuelle de la Conférence générale résulte des bénédictions de Dieu, ainsi que des efforts des dirigeants pour limiter les dépenses tout en augmentant les fonds destinés aux initiatives missionnaires à l’échelle mondiale, a déclaré Paul H. Douglas, trésorier de la GC, dans son rapport présenté le 9 avril dernier lors de la réunion administrative du printemps. La GC a terminé l’année financière avec environ 310 millions de dollars d’actifs nets. « « Ce n’est pas nous qui l’avons fait, c’est Dieu, et Dieu seul », a lancé Paul Douglas. En 2023, la GC a reçu environ 91 millions de dollars en dîmes, soit 13 millions de dollars de plus que les 78 millions de dollars prévus au budget, et 97 millions de dollars en offrandes, contre les 74 millions de dollars prévus au budget. Seulement 48 pour cent du financement de la GC est provenu de la dîme, inversant ainsi la tendance des années précédentes.

Les dépenses du programme de la GC en 2023 s’élevaient à 172 millions de dollars, dont 43 pour cent en soutien à la mission, 15 pour cent pour le développement du leadership, et 13 pour cent pour les médias et les publications. Un autre 9 pour cent a été dépensé dans les institutions éducatives, et 20 pour cent pour d’autres postes. Malgré les pressions dues à l’inflation, a précisé Paul Douglas, la GC « a pu maintenir ses dépenses au même niveau d’une

année par rapport à l’autre, ce qui témoigne de l’attention minutieuse que nous portons à nos dépenses. »

Les chiffres du fonds de roulement et des liquidités sont également positifs, a-t-il indiqué. Le règlement de l’Église recommande un minimum de six mois de fonds de roulement et de trois mois de liquidités. À la fin de l’année 2023, la GC disposait de 13,9 mois de fonds de roulement et de 11,1 mois de liquidités.

DEUX FONDS AYANT UN IMPACT

SUR

LA MISSION

En 2021, la GC a mis en place le tout premier Fonds d’impact missionnaire, lequel engage des ressources pour soutenir des projets missionnaires générés par les églises locales. L’objectif est d’investir dans la mission de première ligne des églises locales et d’avoir un impact sur le monde pour le Christ, une communauté à la fois, a expliqué le trésorier. Il a indiqué qu’en 2025, on aura une disponibilité de 5 millions de dollars pour ce fonds.

Un second Fonds d’impact missionnaire, récemment mis en place, allouera des ressources financières aux divisions mondiales et aux champs rattachés de l’Église adventiste qui lanceront une initiative d’évangélisation à l’échelle du territoire en 2024, 2025, 2026 ou 2027. On se focalisera sur les régions qui « soumettent un plan global impliquant leurs unions, leurs fédérations et leurs églises lo-

Le rapport du trésorier insiste sur l’augmentation de l’impact de la mission

cales », a poursuivi Paul Douglas. L’investissement par entité ecclésiale souligne l’intention de la Conférence générale d’inciter les dirigeants et les membres des églises à lancer une initiative d’évangélisation à l’échelle du territoire, à investir des ressources financières et technologiques, et à « avoir un impact sur le royaume de Dieu avec une grande moisson d’âmes, celles-ci devenant à leur tour des disciples actifs de Jésus-Christ », a-t-il ajouté. La Conférence générale s’engage à soutenir chaque division et chaque entité rattachée et [à couvrir] jusqu’à 20 pour cent du coût total du programme, jusqu’à concurrence de 500 000 dollars par entité.

Certaines divisions ont déjà commencé à élaborer des plans d’évangélisation globale. La Division Afrique centre-est a mis en place la campagne Evangelism Impact 2025, laquelle soutiendra les efforts d’évangélisation sur 33 000 sites de son territoire. Dans la Division nord-américaine, le plan Pentecôte 2025 vise à mettre en œuvre « 3 000 initiatives de proclamation » pour 2025, a indiqué Paul Douglas.

Ces dernières mesures s’inscrivent dans le cadre d’un changement de paradigme, lequel vise à soutenir les efforts concertés du recentrage de l’approche des missions, a-t-il précisé. « En matière de stratégie, nous devons être plus intentionnels. »

Robert Osei-Bonsu, président de la Division Afrique centre-ouest, lors des commentaires sur le rapport du trésorier : « Nous sommes heureux de l’impact du deuxième [Fonds d’impact de la mission], lequel concerne les efforts d’évangélisation sur l’ensemble du territoire. Nous pensons que c’est louable et que cela nous a motivés à nous lancer dans l’évangélisation. »

Actualités
Photo : Enno Müller, Adventist World Marcos Paseggi, Adventist World
6 Juin 2024 AdventistWorld.org
L’Église

en Roumanie sort le documentaire « Les adventistes : qui sont-ils ? »

L’Église adventiste en Roumanie a récemment sorti le film Cine Sunt Adventiștii (Les adventistes : qui sont-ils ?) –un documentaire sur l’adventisme en Roumanie. Ce film d’une durée de 93 minutes situe l’Église adventiste dans l’histoire du christianisme et explore les principales contributions des adventistes à la Roumanie, notamment les réseaux de santé et d’éducation, ainsi que l’assistance sociale.

Au niveau mondial, les adventistes représentent moins de 1 pour cent de la population chrétienne et font partie de la famille protestante (36 pour cent), aux côtés des chrétiens orthodoxes (12 pour cent) et des catholiques (50 pour cent). L’Église adventiste mondiale, dont l’effectif s’élève à environ 22 millions de membres, se distingue dans les domaines de la santé, de l’éducation, et des communications.

« Depuis qu’ils sont apparus en Roumanie, les adventistes ont suscité la controverse », ont expliqué les producteurs. « Les Roumains qui ont entendu parler d’eux considèrent qu’ils sont dangereux, ou qu’ils se pensent meilleurs que les autres chrétiens. Nous avons voulu répondre à la question « Qu’est-ce qui est vrai dans tout ça ? ».

Le film aborde notamment les questions suivantes : les adventistes sont-ils vraiment des chrétiens ? Pourquoi ont-ils tant de choses en commun avec les musulmans et les Juifs ? Comment interprètent-ils les prophéties de la fin des temps ?

Le documentaire Les adventistes : qui sont-ils ? contient des entrevues sur le vif avec des passants roumains dans la rue, mais aussi avec des personnalités telles que Ciprian Olinici, secrétaire d’État aux affaires religieuses ; Ioan-Aurel Pop, président de l’Acadé-

Ce film explore la contribution de l’adventisme dans le pays et détruit les mythes sur l’Église

mie roumaine ; Emil Constantinescu, ancien président de la Roumanie ; des représentants de diverses institutions religieuses, dont Ionuț Corduneanu de l’Église orthodoxe, Virgil Achihai de l’Alliance évangélique, et Murat Iusuf, mufti musulman de la Roumanie, ainsi que l’historien Adrian Cioroianu, l’influenceur George Buhnici, et le sociologue Dumitru Borțun.

Les images du documentaire proviennent de plus de 30 lieux de culte adventistes sélectionnés dans toutes les régions du pays. C’est Ioan Paicu, rédacteur en chef de Radio Vocea Speranței et pasteur d’une église locale, qui en est le narrateur. La bande sonore comprend des adaptations de 26 cantiques tiré du recueil de chants utilisé par les membres.

Les domaines essentiels dans lesquels la spiritualité adventiste se manifeste – présentés sous forme de sections importantes dans la vidéo – sont les contributions à la santé, la bienfaisance, l’impact évangélique, et l’éducation adventiste.

Parmi les plus de 1 000 croyants qui apparaissent dans le film, on trouve deux familles comptant quatre à six générations d’adventistes

Photo : capture d’écran de Qui sont les adventistes ? successives, ce qui reflète l’évolution sociale de l’Église en sol roumain.

Les adventistes : qui sont-ils ? montre aussi deux des doctrines les plus importantes d’un point de vue confessionnel : pourquoi les adventistes célèbrent le samedi en tant que septième jour de la semaine, et ce que les adventistes croient au sujet du retour imminent de Jésus-Christ sur cette terre. La compréhension adventiste de l’avenir est illustrée en soulignant le rôle joué par les protestants dans la révolution roumaine (Timişoara) de décembre 1989, ainsi que la façon dont la religion influence de manière décisive les crises politiques et sociales.

« Ce film répond à la question de savoir si les adventistes sont vraiment des chrétiens, et pourquoi, de tous les chrétiens, ils ont le plus de choses en commun avec les musulmans et les Juifs – ce qui souligne à nouveau le rôle que les adventistes pensent jouer à l’avenir, lors des derniers événements précédant le retour de Jésus », ont écrit les producteurs sur la page YouTube du film.

Les adventistes : qui sont-ils ? est une production de l’Union des fédérations roumaines de l’Église adventiste.

Actualités
7 AdventistWorld.org Juin 2024

L’évangélisation de Sainte-Croix comprend une clinique de santé et un projet communautaire

Le 30 mars dernier, l’initiative d’évangélisation Impact 24 à SainteCroix, dans les îles Vierges américaines, a été officiellement lancée dans l’ensemble de l’île. À l’église adventiste Central, dans l’extrémité ouest de l’île, les membres de l’église et des dizaines d’invités ont assisté à la première réunion de la campagne d’évangélisation intitulée « Votre parcours vers la joie », laquelle s’est déroulée jusqu’au 13 avril. Au programme, des réunions en personne six soirs par semaine, une clinique de santé, et un projet pour atteindre la communauté.

Cette série est le fruit d’un effort conjoint du Département du Trésor de la Conférence générale de l’Église adventiste, de la Division interaméricaine, de l’Union des fédérations des Caraïbes, et de la Fédération du nord des Caraïbes, avec le soutien de Loma Linda University Health, de Hope Channel International, et de Adventist Review.

« Les messages que nous allons entendre seront édifiants et nous connecteront tous dans un parcours vers quelque chose de grand », a dit l’orateur de cette campagne aux centaines de personnes présentes dans le sanctuaire. « Au cours de ces deux semaines, vous aurez l’occasion de faire une pause dans votre calendrier chargé, de vous détendre, et même de découvrir des chemins menant au bonheur, à l’épanouissement et à la

joie. Qui ne souhaite pas ça ? Notre prière, c’est que tandis que vous effectuez ce parcours, vous puissiez trouver la joie dans le Seigneur ! »

UN PROJET MISSIONNAIRE SPÉCIAL

L’équipe de la trésorerie de la GC à Silver Spring, dans le Maryland, a choisi ce territoire américain comme projet missionnaire spécial pour 2024 parce que Sainte-Croix a été confrontée à des défis importants au cours des dernières années. En 2017, l’ouragan Maria a dévasté l’île. Après la catastrophe, de nombreux résidents, y compris certains membres de l’Église adventiste, ont quitté l’île pour vivre et travailler dans la partie continentale des États-Unis. Ensuite, la pandémie de COVID-19 a frappé, ce qui a forcé bien des gens à rester loin de l’église, et d’autres, à finalement se réinstaller ailleurs.

Malgré sa tradition chrétienne solide, Sainte-Croix est une société de plus en plus occidentalisée, de sorte que les adventistes ont plus de mal que par le passé à partager la vérité biblique, à inciter les gens à étudier la Bible et à s’engager spirituellement, ont expliqué les dirigeants locaux. Bien que l’église compte plus de 4 700 membres adventistes dans ses registres, un grand nombre d’entre eux n’ont pas été recensés, soit parce qu’ils ont déménagé, soit parce qu’ils

Cette initiative a mis en synergie les efforts des dirigeants et des membres d’église de toutes les régions

ont cessé de la fréquenter. Il y a beaucoup à faire sur l’île pour redresser la situation, ont souligné les dirigeants de la trésorerie.

ATTEINDRE LA COMMUNAUTÉ

Le 10 avril, une équipe de 20 personnes de Loma Linda University

Health s’est rendue à Sainte-Croix pour offrir une clinique de santé gratuite dans une salle située en face de l’église adventiste Central. Les visiteurs ont reçu des soins tels que des nettoyages dentaires, des obturations et des extractions, des soins primaires, des dépistages de la tension artérielle et de la glycémie, des ajustements de lunettes de lecture, ainsi que du counseling en matière de vie familiale et de santé mentale. Tandis que les gens attendaient les services, ils ont eu l’occasion de choisir entre plusieurs traitements de spa, y compris des massages sur chaise, des massages des épaules, un rajeunissement du contour des yeux, et des soins du visage.

L’équipe de la trésorerie de la GC a dit qu’elle souhaitait aussi mettre sur pied un projet qui pourrait servir de démonstration de soutien à la communauté entourant l’église. Ils ont trouvé ce qu’ils cherchaient sur le site même de l’église : un terrain de basket en ruines après le passage de l’ouragan. Grâce à des fonds provenant de donateurs et à d’autres fonds disponibles, les dirigeants de l’église ont pu remettre le terrain de basket en état. Ils espèrent que les jeunes membres de l’église et leurs amis de la communauté viendront y jouer, ce qui permettra de forger de bonnes relations. « Au final, nous aimerions que ce terrain de basket devienne un centre d’influence dans la communauté », ont conclu les dirigeants locaux.

Actualités
Photo: Marcos Paseggi, Adventist World Marcos Paseggi, Adventist World
8 Juin 2024 AdventistWorld.org

Gros plan sur la mission

À Tokyo, des missionnaires distribuent 750 000 prospectus GLOW

Des bénévoles venant de plusieurs pays ont participé à cette distribution de masse

En mars dernier, 55 missionnaires adventistes se sont réunis à Tokyo, au Japon, dans le cadre d’un effort d’une semaine pour atteindre des centaines de milliers de gens par le biais de prospectus porteurs de messages bibliques. Ces missionnaires venaient de plusieurs pays – de l’Australie, du Canada, des États-Unis, et de certains pays d’Amérique du Sud. Leur voyage a été organisé en collaboration avec l’Union des fédérations japonaises (JUC) de l’Église adventiste.

Les missionnaires ont distribué près de 750 000 prospectus GLOW (Giving Light to Our World). Les prospectus, imprimés en japonais, ont été rédigés et produits par le Département des publications de la Conférence générale. Ils traitent de sujets tels que le salut, la santé, la création, et la quête d’un sens à la vie – des thèmes que la JUC a jugé importants pour les habitants de Tokyo.

Chaque jour, les missionnaires avaient pour objectif personnel de distribuer 3 000 prospectus. La plupart du temps, ils les déposaient dans les boîtes aux lettres des habitants.

Catherine Ge, bénévole : « Beaucoup d’entre nous étaient habitués à marcher en moyenne de 20 à 30

mille pas par jour. Mais un mardi pluvieux a changé la donne ! Nos chaussettes étaient détrempées, et les prospectus GLOW, mouillés. Le temps froid a découragé la plupart des missionnaires – et j’étais de leur nombre. »

Ce voyage missionnaire s’inscrivait dans la continuité des efforts internationaux annuels qui ont toujours été menés par la Fédération du centre de la Californie, aux États-Unis, où le ministère des prospectus GLOW a vu le jour. Il s’agissait d’un effort pour atteindre les gens d’une région largement sécularisée qui n’a pas encore été atteinte, et il a déjà produit des résultats encourageants.

Yasunari Urashima, directeur du Ministère de la jeunesse, des publications et des médias de la JUC : « L’Union des fédérations du Japon est très reconnaissante envers l’équipe missionnaire GLOW pour son ministère dévoué à Tokyo. Grâce à leur service, “VOP Online” – le site web où le Centre d’évangélisation par le numérique de la JUC propose des études bibliques en ligne – a reçu, pendant la distribution, quatre à cinq fois plus de visiteurs que d’habitude. De même, il y a eu quatre à cinq fois plus d’inscriptions aux études bibliques en ligne. »

Les statistiques ne sont pas le seul fruit de cet effort d’évangélisation. Les bénévoles ont constaté, par exemple, que les agents de sécurité de certains immeubles ont cessé d’interdire la distribution de prospectus dans les appartements. Se mettant dans la peau des missionnaires, ils ont même donné un coup de pouce à la distribution ! Par ailleurs, des résidents ont pris des pros-

pectus supplémentaires pour les donner à des amis ; un pasteur d’une église locale a même dit qu’il voulait en donner à ses membres. D’autres ont été tellement touchés de recevoir les prospectus GLOW qu’ils ont fondu en larmes.

À la fin du voyage, les participants ont exprimé leur gratitude pour la croissance spirituelle dont ils ont fait l’expérience.

Erica Mendez : « Ce que j’ai retiré de ce voyage GLOW est différent de toutes les retraites ou voyages missionnaires auxquels j’ai participé jusqu’à présent. J ’ai eu l’impression de faire partie d’une famille, de faire l’expérience de ce que le paradis sera avec mes frères et sœurs en Christ. »

Catherine Ge : « En réfléchissant à cette expérience, je me suis rendu compte que Dieu m’a toujours guidée à travers des souffrances mineures, lesquelles font partie de son œuvre pour renforcer ma foi et ma confiance en lui. »

Yasunari Urashima a indiqué que d’autres projets de distribution de prospectus au Japon incluent un congrès du Ministère des femmes à Kyoto en avril, et une campagne d’évangélisation en ligne, laquelle sera tenue par le Centre d’évangélisation par le numérique de la JUC en juin.

Les distributions de masse d’imprimés se poursuivront, ont dit les organisateurs. On prévoit une distribution de 1 000 000 de prospectus à Paris lors des Jeux olympiques de 2024. En outre, La radio adventiste mondiale et le Département du Ministère des publications de la Conférence générale font déjà des plans pour atteindre des millions de personnes par le biais des imprimés.

Nelson Ernst et Adventist World Photo : courtoisie de Nelson Ernst
9 AdventistWorld.org Juin 2024

Sous les projecteurs

Au-delà de la retraite

La passion inextinguible d’un couple puissant dans le ministère

10 Juin 2024 AdventistWorld.org
BETH THOMAS

Lepasteur Mark Finley et Ernestine « Teenie », sa femme, forment un couple remarquable. Leur parcours dans le ministère s’étend sur plusieurs décennies, laissant une marque indélébile sur les vies qu’ils ont touchées. Aujourd’hui, alors qu’ils entament ce qu’ils appelleraient le « crépuscule de leurs années », leur engagement à servir le Seigneur reste aussi fervent que jamais – prouvant ainsi que la retraite ne doit pas signifier la fin de la mission, mais plutôt sa poursuite sous une forme différente.

Pour les Finley, le ministère a été plus qu’une profession ; il a été une vocation – une force directrice qui a façonné leur vie et leurs relations. Leur histoire témoigne d’une puissance transformatrice de la foi et de la résilience de l’esprit humain. De leurs humbles débuts à l’apogée de leurs carrières, ils ont fait preuve de dévouement, de compassion, et d’une foi inébranlable dans leur service envers les autres.

11 AdventistWorld.org Juin 2024
Photo : Tor Tjeransen / Adventist Media Exchange (CC by 4.0)

ENFANCE ET ADOLESCENCE

Les parents de Mark étaient chrétiens – sa mère, catholique, et son père, protestant. Après une rencontre providentielle avec un laïc adventiste, son père est devenu adventiste. Il faut dire qu’à l’époque, Mark n’en faisait pas grand cas. Son père lui a fait part de certaines de ses croyances, mais a respecté la promesse qu’il avait faite au prêtre lorsqu’il avait épousé la mère de Mark, à savoir qu’il élèverait ses enfants dans la foi catholique.

Lorsque Mark avait 17 ans et s’apprêtait à entrer en dernière année de secondaire, son père lui a dit : « Mark, je t’ai élevé dans la foi catholique comme je l’avais promis au prêtre. Mais maintenant que ton éducation est terminée et que tu vas aller à l’université, je veux partager certaines choses avec toi. »

Mark travaillait avec son père dans une usine, et chaque matin, ce dernier partageait avec lui des principes bibliques alors que tous deux se rendaient au travail. Cela a conduit Mark à étudier la Bible par lui-même. Il a été baptisé en mars 1963 et s’est inscrit au programme de théologie de ce qui était l’Institut d’enseignement supérieur Atlantic Union (AUC) à South Lancaster, dans le Massachusetts. L’école a fermé ses portes en 2018.

C’est là qu’il a rencontré Ernestine (Teenie) Tenney et qu’ils se sont mariés. Après avoir obtenu son diplôme, Mark a fait un stage de deux ans à Hartford, dans le Connecticut, tandis que Teenie, elle, enseignait à l’école d’église non loin de là.

Mark explique qu’il a jugé préférable de ne pas entrer immédiatement au séminaire. « J’avais besoin de temps pour tremper mon ministère. J’ai donc travaillé pendant quelques années à l’Institut médical missionnaire de Wildwood avec le pasteur W. D. Frazee, lequel est devenu mon mentor. Il m’a appris à prêcher, à faire des appels depuis la chaire, et à voir l’Esprit de Dieu agir

avec puissance. » Mark et Teenie se sont ensuite joints à la Fédération du sud de la Nouvelle-Angleterre. Là, Mark a tout de suite senti que l’Église avait besoin d’un nouveau type d’évangélisation. Au lieu de se rendre dans une ville pendant trois ou quatre semaines et d’y tenir des réunions publiques à court terme, il a fait venir des équipes de jeunes et a commencé à travailler avec les églises sur une plus longue période de temps.

Sa décision se basait sur une vision qu’Ellen White avait eue le 27 février 1910. Voici ce que cette dernière avait écrit : « [Il] devrait y avoir un changement radical par rapport aux méthodes de travail passées. Pendant des mois, la situation a fait impression dans mon esprit, de sorte que j’ai insisté pour que des groupes soient organisés et formés avec diligence pour travailler dans nos grandes villes. Ces ouvriers devraient travailler deux par deux. De temps en temps, tous devraient se réunir pour raconter leurs expériences, pour prier et planifier des moyens d’atteindre les gens rapidement, et ainsi, racheter si possible le temps1. » C’est là le modèle d’évangélisation que Mark Finley a suivi pendant de nombreuses années.

Après la Nouvelle-Angleterre, les Finley se sont installés à l’Union des fédérations des Lacs, dans le Midwest américain, et ont organisé des campagnes d’évangélisation dans toute la région, mais surtout à Chicago. Ils ont lancé une école de formation en évangélisation qu’ils ont nommée l’Institut des semailles de l’Union des fédérations des Lacs – une entreprise coopérative entre l’union et le séminaire. Deux ans plus tard, la Division nord-américaine a pris en charge le parrainage de cet institut. Mark se souvient avec émotion de cette expérience. « Ça m’a poussé à me remplir l’esprit de pensées bibliques et à être très attentif aux questions que posaient les étudiants

du séminaire », explique-t-il.

Après six années à Chicago, le pasteur Mark a été appelé à servir l’Église en Europe. De 1985 à 1990, il a été secrétaire de l’Association pastorale de la Division transeuropéenne. C’est là, dit-il, « que nous avons commencé à travailler dans les pays socialistes, les pays communistes. Nous avions trois pays socialistes dans notre division : la Pologne, la Hongrie, et la Yougoslavie. Une mission à l’étranger donne accès à une œuvre à l’échelle mondiale qu’on n’aurait pas autrement. »

Après le retour des Finley aux États-Unis pour l’éducation de leurs enfants, Mark s’est vu offrir le poste d’orateur et directeur de It Is Written [Il est écrit] – une émission télévisée internationale fondée par George Vandeman en 1956, ayant pour objectif de présenter aux téléspectateurs des réflexions tirées de la Parole de Dieu. Mark a voyagé et prêché avec It Is Written jusqu’en 2004.

En 2004, il a été appelé au siège de l’Église mondiale à Silver Spring, dans le Maryland, d’abord en tant que directeur de l’évangélisation mondiale, puis en tant que vice-président général de la Conférence générale suite à son élection lors de l’assemblée administrative de la Conférence générale de 2005, laquelle s’est tenue à Saint-Louis, dans le Missouri.

L’HEURE DE LA RETRAITE – VRAIMENT ?

C’est en riant que Mark Finley raconte sa tentative de prendre sa retraite lors de l’assemblée administrative de la Conférence générale, laquelle s’est tenu à Atlanta, dans l’État de la Géorgie. « En 2010, Teenie et moi étions un peu plus âgés, en fin de soixantaine. Le pasteur Wilson venait juste d’être élu président de la Conférence générale. Alors que je m’apprêtais à monter sur scène, il m’a serré la main et m’a dit quelque chose du genre : « J’aimerais vraiment que tu restes à titre de l’un de mes

12 Juin 2024 AdventistWorld.org
La retraite ne doit pas signifier la fin de la mission, mais plutôt sa poursuite sous une forme différente.
Photo : Tor Tjeransen / Adventist Media Exchange (CC by 4.0)

assistants ». Ainsi, au cours des 14 dernières années, Mark a occupé à temps partiel le poste d’assistant du président de la Conférence générale.

Aujourd’hui, les Finley, semi-retraités, s’occupent d’autres facettes du ministère.

Depuis plusieurs années, Teenie présente des séminaires sur l’importance pour chaque église d’être une école de formation pour les ouvriers chrétiens2. En 2009, Mark et Teenie ont déménagé à Dominion Valley à Haymarket, en Virginie. C’est là que Teenie a remarqué un terrain sur lequel un panneau indiquait « Futur site d’une église ». Se tournant vers son mari, elle lui a dit : « Mark, il faut qu’on construise sur ce terrain une église adventiste et une école de formation ». Mark a dit qu’en raison de son travail à la Conférence générale, il ne serait pas sage d’ajouter quoi que ce soit à un calendrier déjà chargé. Teenie lui a répondu : « Bon. Alors, je vais prier. » Ensemble, ils ont prié sincèrement pour que Dieu ouvre des portes si c’était sa volonté de faire avancer le projet.

Leur réponse est venue d’une manière remarquable. Teenie raconte : « Je donnais un séminaire et j’expliquais tout le concept de la façon de former une église – ce qui incluait la préparation avant l’effort d’évangélisation et pendant l’effort proprement dit. J’ai simplement mentionné qu’il y avait une propriété à vendre, et que peut-être, maintenant que nous vieillissons, nous devrions nous focaliser un peu plus sur la retraite et rester au même endroit. J’ai dit : “Vous savez quoi ? J’aimerais beaucoup en faire une école de formation.” Plus tard, un homme que je n’avais jamais rencontré auparavant est venu me voir et m’a demandé : « Pourriez-vous m’en dire plus sur cette école de formation ? » Je lui ai donné les infos, et le lendemain, il est revenu me voir. Il m’a dit : « Dieu m’a poussé à vous donner 50 000 dollars pour cette propriété. » Teenie est rentrée chez elle et a dit à Mark que Dieu leur avait donné 50 000 dollars pour une école de formation. Presque aussitôt après avoir ouvert un compte pour l’achat de la propriété,

ils ont reçu un appel. Quelqu’un avait entendu parler du don de 50 000 dollars et voulait faire un don équivalent. Quelqu’un d’autre leur a donné 7 000 dollars. Pour les Finley, il était clair que Dieu voulait qu’ils aillent de l’avant ! Mark et Teenie se sont rendus en Virginie et ont visité la propriété. Ensuite, l’agent immobilier leur a parlé d’un autre terrain en ville qui était destiné à la bibliothèque, mais que le comté avait décidé de ne pas utiliser. Voudraient-ils l’utiliser pour leur projet ? Les propriétaires leur vendraient le terrain pour environ la moitié du prix qu’ils avaient d’abord demandé. Les Finley se sont dit que c’était peut-être là que Dieu les conduisait et ont commencé à rechercher davantage sa providence. Peu de temps après, ils ont reçu un appel leur annonçant que tous les fonds dont ils avaient besoin seraient disponibles. Tout ce qu’ils devaient faire, c’était d’acheter la propriété. Ils ont acheté le terrain à Haymarket, en Virginie, et ont construit l’église et lancé l’école de formation. Comme le dit Teenie, « Aujourd’hui, alors que nous sommes retraités, nous sommes encore ici ! » La nouvelle église, du nom de Living Hope, est née d’une église de Warrington, en Virginie, laquelle ne comptait qu’un très petit nombre de fidèles. L’effectif a commencé à augmenter et ce groupe d’église a déménagé pour former la base de l’église Living Hope, à Haymarket.

Aujourd’hui, Living Hope compte environ 250 membres et l’église continue de prospérer. Elle prévoit de rétablir une congrégation à Warrington. Des centaines de pasteurs de toute l’Amérique du Nord ont participé aux sessions de formation de l’école d’évangélisation. On compte entre sept et neuf sessions par an, chacune étant généralement d’une durée de cinq jours.

Dire que tout ça s’est produit, ont dit Mark et Teenie, après leur départ à la retraite ! Ils ont continué à parcourir le monde pour prêcher et enseigner, diriger des campagnes d’évangélisation, assister le président de la Conférence générale, et écrire des livres à distri-

buer. En fait, les Finley ont récemment participé à Espoir pour l’Afrique – une campagne d’évangélisation par satellite au Kenya, avec 20 000 points de liaison descendante dans 11 pays et en sept langues. Environ 197 000 personnes ont été baptisées lors de cette campagne. Le matin, Mark et Teenie ont tenu une formation en évangélisation sur le terrain. Entre trois à quatre cents pasteurs et laïcs y ont participé pour apprendre à répandre l’Évangile de façon plus efficace.

« Il semble que nous ayons un peu accéléré les choses [pendant notre retraite] et que nous faisons ce que nous faisions auparavant, mais en y ajoutant des éléments tels que l’école de formation, les centres de retraite, et d’autres initiatives d’évangélisation », explique Teenie.

NOUVEAUX PROJETS

Parmi les autres projets auxquels elle fait référence figurent un ministère YouTube relativement nouveau, des émissions de radio, et des retraites pour les pasteurs et les ouvriers de l’Église.

YOUTUBE

Les Finley ont lancé un ministère YouTube dans leur congrégation locale avec « des laïcs, et pas des professionnels des médias, explique Mark. Aujourd’hui, nous avons mis en place un ministère YouTube avec une équipe de haute qualité. Ils se sont engagés à parler de Christ au monde par le biais des médias ». Leur chaîne YouTube, du nom de HopeLives365, compte, à l’heure où nous écrivons ces lignes, plus de 238 000 abonnés, et touche des personnes dans tous les pays où YouTube est accessible. Chaque semaine, ils produisent au moins deux ou trois émissions Partout dans le monde, des gens viennent à Christ et se font baptiser. Mark a utilisé le ministère YouTube pour une campagne d’évangélisation destinée aux personnes de langue chinoise du monde entier. Rien que pour cette campagne, ils ont enregistré 10 millions de vues !

Photo : Matthias Mueller / Adventist Media Exchange (CC by 4.0) 14 Juin 2024 AdventistWorld.org
C’est la vie que nous menons, dit Teenie, dans nos années de retraite… si on peut appeler ça comme ça ! » Elle s’empresse d’ajouter : « Ça nous passionne. Et en plus, ça nous rajeunit !

LA RADIO

Au cours des six derniers mois seulement, Salem Broadcasting – le plus grand réseau de radios chrétiennes d’Amérique – a ajouté les sermons bibliques de Mark à sa programmation. Lors d’un récent déjeuner des diffuseurs, les directeurs de programmes de tout le pays se sont montrés enthousiastes à l’idée de diffuser des sermons de Mark Finley. Ils ont produit plus de 200 émissions de radio à ce jour. Mark ajoute : « Par ailleurs, au sein de Salem Broadcasting, nous avons développé de merveilleuses relations avec les membres de cette communauté évangélique. Nous les apprécions vraiment. De leur côté, ils apprécient notre ministère. En fait, ils collectent même des fonds pour nous3 ! »

CENTRES DE RETRAITE

Les Finley ont créé l’organisation à but non lucratif Le ministère évangélique Espoir vivant avec deux centres

de retraite où ils invitent les pasteurs à faire des retraites tranquilles. Ces centres, spécialement conçus pour les pasteurs, les ouvriers de l’Église et les groupes pastoraux, ont une approche globale. Les participants se reposent, dégustent de bons plats à base de végétaux, et font de l’exercice tout en apprenant comment développer leur ministère. Ils suivent, à l’église Living Hope, des cours sur la croissance de l’Église, l’évangélisation, le message des trois anges, et plus encore.

« C’est la vie que nous menons, dit Teenie, dans nos années de retraite… si on peut appeler ça comme ça ! » Elle s’empresse d’ajouter : « Ça nous passionne. Et en plus, ça nous rajeunit ! » Mark est du même avis. « Notre ministère nous remplit d’enthousiasme. Nous croyons que Dieu nous a ouvert aujourd’hui des portes là où c’était impossible il y a 10 ou 20 ans. Aujourd’hui, notre vision est plus large que jamais. Nous sommes désormais en mesure d’atteindre le monde entier

grâce à nos ministères sur YouTube et à la radio. Nos centres de retraite, eux, nous donnent l’occasion de travailler avec des pasteurs et de les former. » Il conclut : « La plus grande joie de la vie, c’est de servir Jésus. Le ministère pour Christ donne à chacun d’entre nous une raison de vivre pendant nos années de retraite. Il nous donne une raison de nous lever le matin. Il nous remplit d’énergie et nous inspire une vision renouvelée. Pourquoi ne pas chercher, dès aujourd’hui, un ministère qui vous plaît et y consacrez une partie de votre temps chaque semaine ? Vous serez heureux de l’avoir fait et bien des gens en seront bénis ! »

1 Ellen G. White, A Call to Medical Evangelism and Health Education Nashville, TN, Southern Publishing Association, 1933, p. 13.

2 Voir Ellen G. White, Le ministère de la guérison, p. 123.

3 Vous pouvez écouter les sermons du pasteur Mark à la radio en recherchant « Mark Finley » sur OnePlace.com.

Beth Thomas est rédactrice en chef adjointe de Adventist World

15 AdventistWorld.org Juin 2024

Sous les projecteurs

L’inébranlable et résolu Harrison

Le parcours de foi d’Harrison Mwathi

Harrison Kathumbi Mwathi est originaire des terres chaudes et rudes du Kenya. On peut en écrire beaucoup sur son riche parcours spirituel.

Né en 1952 dans une famille de paysans, Harrison n’a pas eu une enfance dorée. L’agriculture était difficile dans cette région semi-aride et la famille avait du mal à joindre les deux bouts. Malgré tout, il a pu aller à l’école primaire de Kyandili. Il est ensuite passé à l’école secondaire Central et y a obtenu son certificat d’études secondaires.

Après le secondaire, Harrison a trouvé un emploi près de Nairobi en tant qu’opérateur de machine dans une usine de transformation de la viande. On l’a rapidement nommé à un poste gouvernemental en tant que chef adjoint. En raison de ses services exemplaires en tant que pont entre le gouvernement et la population, il a été promu chef d’Itetani, son village natal.

Adventiste depuis toujours, Harrison a toujours jonglé entre la vie publique et la vie d’église. Il n’était pas facile pour lui de concilier les deux ! Cependant, il y est arrivé grâce à sa détermination. Ayant une femme et deux enfants à sa charge, il a veillé à ce qu’ils reçoivent le meilleur de ce qu’il pouvait leur offrir.

Tout au long de sa vie, Harrison a su qu’il était destiné à une mission plus noble : gagner des âmes à Christ à travers le message des trois anges. Il est devenu ancien en 1988 et a assumé diverses fonctions, supervisant des établissements d’églises, et agissant en tant que représentant élu de la fédération lors des réunions.

Harrison a pris sa retraite en 2008. Depuis lors, il consacre sa vie à l’évangélisation. Son expérience en tant que dirigeant d’église laïc a été mise à profit rapidement. Il a été chargé de superviser la construction et l’inauguration de l’école secondaire pour filles d’Itetani. Cette école compte aujourd’hui 240 élèves, dont 23 sont adventistes. Harrison collabore avec deux enseignants adventistes en leur offrant son soutien. Il siège au conseil d’administration de plusieurs institutions, dont celui de l’école pour filles. En tant que laïc, Harrison est la personne-ressource entre les membres et les dirigeants de la fédération locale. Il collabore à la planification de missions d’évangélisation avec des groupes

d’églises et des institutions des États-Unis. De telles visites missionnaires portent souvent du fruit. Des médicaments gratuits sont distribués. Des personnes souffrant de divers maux sont traitées. Des vêtements sont distribués aux nécessiteux. Certains étudiants ayant eu de bonnes notes obtiennent une réduction de leurs frais de scolarité. Ces activités aident diverses églises à soutenir leurs efforts d’évangélisation.

Lors de la dernière visite d’une équipe de l’Église adventiste internationale de Houston, au Texas, et d’une autre de l’Université de Weimar, en Californie, trois nouvelles églises ont été établies et plus de 200 personnes ont été baptisées. De nombreuses autres personnes continuent d’être éduquées dans la foi.

Le plus grand besoin est de finaliser une structure d’église où ces nouveaux croyants rendront un culte à Dieu. Les églises locales se sont mobilisées et ont acquis un terrain. Et la construction a déjà commencé !

Harrison Mwathi attend avec impatience le retour de Jésus !

La femme de Harrison est un pilier solide qui motive son mari dans toutes ses entreprises. Bien que l’âge le rattrape rapidement, Harrison demeure inébranlable et déterminé. Sa vision ? Voir un plus grand nombre d’ouvriers bibliques s’engager dans les zones des comtés de Kitui, Machakos et Makueni qui n’ont pas encore été pénétrées. Il souhaite aussi voir la construction d’églises dans les régions où de nouvelles âmes ont été gagnées.

Aujourd’hui âgé de 72 ans, Harrison invite d’autres laïcs à rester fidèles et engagés, à donner à Dieu la première place, à être positifs à l’égard de son œuvre, à servir de modèles, et à cultiver de bonnes relations avec les autres membres. Il attend avec impatience le retour de Jésus !

Stephen Mbola, DNP, ANP-BC, a été directeur d’ADRA Soudan du Sud de 1995 à 1998. Il habite actuellement au Texas

STEPHEN MBOLA
courtoisie de l’auteur 16 Juin 2024 AdventistWorld.org
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Sous les projecteurs

Des petites choses faites avec amour

La quête d’une femme pour soutenir l’éducation chrétienne

THELMA PALLASA

Je réside à l’Académie adventiste de Concepcion à Gregorio del Pilar, dans la province d’Ilocos, aux Philippines. J’étais professeur à l’Institut d’enseignement supérieur de l’Union des Philippines (PUC) – aujourd’hui l’Université adventiste des Philippines (AUP) – lorsque j’ai fondé et organisé le Groupe de travail de l’Institut adventiste d’enseignement supérieur de l’Union des Philippines (PUC ACT). C’est un article d’Ellen White que j’avais lu dans la revue Youth’s Instructor qui m’a inspirée à le faire.

Pendant les vacances scolaires, PUC ACT a envoyé des étudiants dans des régions isolées où les services médicaux ne sont pas facilement disponibles. Ils y ont organisé des rallyes médicaux et des croisades pour une vie meilleure. Le rallye médical et la Croisade pour une vie meilleure, lesquels se sont tenus à Concepcion, ont permis de recueillir 11 âmes précieuses pour le royaume de Dieu. Ces 11 pionniers ont constitué les membres de la première église adventiste de la région.

Grâce à un ami du gouvernement, j’ai pu me procurer un bâtiment scolaire préfabriqué pour en faire un lieu de rassemblement pour le nombre croissant de jeunes qui assistaient aux réunions des Jeunes missionnaires bénévoles tous les samedis après-midi. Lorsque je suis partie pour les États-Unis en 1976, les dirigeants visionnaires de la Mission des provinces de la montagne (MPM) ont transformé le bâtiment en salles de classe pour l’Académie adventiste de Concepcion (CAA) nouvellement créée.

J’ai travaillé aux États-Unis plus qu’à plein temps comme secrétaire de l’unité médicale au Centre médical adventiste de Glendale, et en tant que membre auxiliaire de la faculté à l’Institut d’enseignement supérieur de Glendale, dans le sud de la Californie, afin d’envoyer un soutien financier aux professeurs et aux étudiants de CAA. J’ai pris ma retraite du centre médical en 2007, mais j’ai conservé mon poste de prof à l’institut d’enseignement supérieur jusqu’en 2014 pour continuer à envoyer des fonds à l’école. En 2014, je suis retournée aux Philippines pour diriger les services philanthropiques et le ministère de l’évangélisation de l’école.

En raison d’installations inadéquates et de certaines recommandations par le ministère de l’Éducation des

Philippines qui n’avaient pas été suivies, CAA semblait être condamnée à fermer ses portes. Mais le Seigneur est intervenu ! Grâce à des prières sincères, à la loyauté, à l’engagement, au sacrifice et au dévouement des professeurs, des élèves et de leurs parents, ainsi qu’au soutien moral et spirituel de MPM et des dirigeants municipaux, l’école est restée ouverte ! Tous ont travaillé main dans la main pour maintenir CAA à flot. Depuis 48 ans, ses portes et ses portails sont restés ouverts pour nos jeunes qui désirent une éducation qui les préparera au parcours qui les amènera à l’excellence spirituelle et académique, de cette terre à la nouvelle terre. Je suis une croyante fervente et un ardent défenseur de l’éducation chrétienne CAA fera toujours partie de moi.

En tant que retraités, n’attendons pas d’avoir de grandes choses à faire pour travailler pour le Seigneur. Nous pouvons faire des petites choses avec amour.

Demandez à votre pasteur dans quel secteur votre aide serait la plus utile, soit dans votre fédération locale, soit dans un pays du tiers-monde qui souffre de troubles politiques, de pauvreté, de discrimination, et de manque d’éducation.

L’académie semblait être condamnée à fermer ses portes.

Le soutien financier de ceux qui habitent en Amérique du Nord est très important. Pendant que vous dormez la nuit, vos dollars, associés à la prière et à l’amour, feront des merveilles pour gagner des âmes précieuses au royaume de Dieu.

Thelma Pallasa, 85 ans, professeur à la retraite, a choisi de passer le reste de sa vie à l’Académie adventiste de Concepcion à Gregorio del Pilar, dans la province d’Ilocos, aux Philippines

courtoisie de l’auteur 17 AdventistWorld.org Juin 2024
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Sous les projecteurs

Un héritage d’une grande valeur

Laisser le legs d’un joyeux service

Ma conversion a eu lieu pendant mon adolescence. Jamais je n’ai refusé, si c’était physiquement possible, de parler de Jésus à mes semblables ou de donner un enseignement biblique quand on m’y invitait. Je n’avais que 17 ans lorsque j’ai prêché mon premier sermon, et l’expérience que j’ai acquise par la suite m’a procuré une joie immense, puisque j’ai prêché et enseigné sur les cinq continents.

Aujourd’hui, j’ai évidemment certaines limitations en raison de mon âge et de ma santé. Il se peut qu’à l’instar des soldats de l’Évangile, je disparaisse graduellement. Mais je suis quand même heureux de continuer à apporter ma contribution autant que les circonstances le permettent. Je me réjouis d’être le pasteur d’une église d’environ 25 personnes – petite, certes, mais animée d’un fort esprit de famille. Suivant l’idée de l’un des membres – un avocat de haut niveau récemment converti – nous travaillons actuellement à une série de balados sur la façon dont Dieu a parlé par la Bible, en reproduisant les conversations que l’avocat a eues lorsqu’il a décidé de devenir adventiste. Je donne des séminaires et prêche dans toute la Scandinavie, ce qui occupe bien mon temps ! Les sujets les plus

demandés sont la Trinité, Daniel, et Comment lire la Bible. Naturellement, les missions au-delà des frontières sont moins fréquentes, mais quel plaisir d’avoir prêché en ligne à une église ghanéenne aux Pays-Bas, d’avoir donné des conférences à des érudits au Pérou, et à des représentants évangéliques en Australie – même si c’était parfois au détriment de mon repos nocturne ! Sur le plan académique, le fait d’être rédacteur adjoint du nouveau SDA Commentary international est un défi, mais aussi un grand privilège. Certaines activités se font depuis mon bureau à domicile. Pendant la crise de la COVID-19, les entrées sur ma chaîne YouTube ont été bénéfiques pour de nombreuses personnes. J’ai consacré de nombreuses heures à des études bibliques trimestrielles. Baptisée « Tidbits », ma chaîne @biblewithpaulpetersen contient des séries de commentaires pour l’École du sabbat en danois et en anglais ; elle présente en danois des livres de la Bible tels que la Genèse, l’épître aux Hébreux, Daniel, Deutéronome, Psaumes, etc., et s’accompagne souvent de documents écrits en ligne.

Comment un retraité peutil apporter sa contribution à l’œuvre de Dieu ?

En outre, j’ai fait une expérience très satisfaisante : la rédaction et la publication de l’histoire de l’Apocalypse pour les enfants. C’est une sorte de poésie accompagnée d’illustrations de bonheur et de joie plutôt que de ténèbres et d’obscurité. Ce livre, intitulé Le prisonnier de Patmos, s’est assez bien vendu. L’un des lecteurs est une de mes anciennes camarades de classe non adventiste de mon adolescence. Lorsque je lui ai rendu visite, j’ai été encouragé de voir que mon livre est toujours sur sa table basse, et d’entendre comment elle, son mari et leurs petits-enfants, l’aiment.

Comment des retraités peuvent-ils apporter leur contribution à l’œuvre de Dieu ? Simplement en restant positifs, en partageant leur joie d’être amis de Jésus ainsi que les merveilles de la Parole de Dieu. C’est, en même temps, une réelle bénédiction pour les retraités eux-mêmes. Et il peut être très utile aux générations plus jeunes de faire l’expérience de la façon dont nous, les personnes âgées, soutenons joyeusement l’Église avec sagesse et compréhension, et aimons Jésus jusqu’à notre dernier souffle.

Paul Petersen, titulaire d’un doctorat, a servi l’Église adventiste dans diverses fonctions de leadership tout au long de sa carrière. Avant de prendre sa retraite en 2021, il était président du Département de religion et professeur de Bible hébraïque à l’Université Andrews à Berrien Springs, dans le Michigan, aux États-Unis. Il écrit depuis le Danemark

18 Juin 2024 AdventistWorld.org
Photo : courtoisie de l’auteur

Sous les projecteurs

Le jardin des livres

Un rêve devenu réalité

GABRIEL BEGLE

Cinq ans avant de prendre sa retraite, Susy Schulz avait dressé une liste de plus de 25 activités pour après la retraite. Toutes ces idées avaient un point commun : c’était des choses qu’elle aimait faire. Mais « l’amour » ne lui suffisait pas : elle voulait aussi faire quelque chose de missionnaire.

La réponse n’a pas tardé à s’imposer : son amour des livres et la nécessité pour les enfants d’apprendre l’anglais dans sa ville natale d’Argentine. Seuls quelques enfants de Libertador San Martin, le village de l’Université adventiste de la Plata, avaient accès gratuitement à l’apprentissage de l’anglais. À l’époque, Luis, le mari de Susy, était directeur adjoint du Département de l’éducation de la Conférence générale Susy, elle, travaillait en tant que rédactrice et traductrice pour Dialogue universitaire – une revue destinée aux étudiants universitaires adventistes et aux jeunes professionnels adventistes, produite par le Département de l’éducation.

Le 24 avril 2022, le rêve de Susy est devenu réalité. Les Schulz sont revenus en Argentine après leur retraite, ont loué un espace idéal dans le village, l’ont rénové et ont recruté une équipe d’enseignants et de travailleurs de l’éducation à la retraite pour coordonner les activités gratuites de la bibliothèque et s’occuper des jeunes avides de lectures. La bibliothèque « Le jardin du livre » était prête à ouvrir ses portes aux enfants de la petite ville argentine.

La bibliothèque ne se limite pas à plus de 6 000 livres. Grâce à un accord avec l’université, c’est un lieu où les futurs professeurs d’anglais langue seconde (et des étudiants anglophones) proposent un mentorat, des activités – lecture d’histoires, jeux en anglais, chansons, et bien d’autres activités encore. Les Schulz ont planifié pendant des années l’ouverture de la bibliothèque en sélectionnant soigneusement les livres et en élaborant des stratégies. Leur longue expérience en tant qu’éducateurs pour l’Église adventiste leur a permis de prendre des décisions éclairées et de créer une expérience d’immersion positive pour les usagers de la bibliothèque. En fait, lorsqu’ils sont revenus des États-Unis en Argentine, ils ont expédié des conteneurs de livres qu’ils avaient réservés spéci-

Susy et Luis Schulz ont trouvé une nouvelle mission dans la création d’une bibliothèque anglaise.

fiquement pour la bibliothèque. De nombreuses histoires et livres scientifiques sont basés sur la Bible, et d’autres représentent le vaste éventail de connaissances auxquelles les enfants devraient être exposés. Il existe néanmoins un point commun parmi les publications disponibles dans la bibliothèque : rien dans celles-ci ne contredit la foi adventiste.

« Le jardin des livres » remporte un franc succès, non seulement auprès des habitants de la ville, mais aussi auprès de plusieurs familles venant des villes voisines. Nombre de ces familles ne sont pas adventistes mais continuent de venir chercher des livres qui semblent avoir un effet apaisant sur leurs enfants. Même si la bibliothèque a ouvert ses portes il n’y a pas longtemps, Luis et Susy ont déjà une belle histoire à raconter ! Grâce au travail de la petite bibliothèque et à d’autres rendez-vous providentiels, toute une famille a été baptisée et fréquente une église adventiste locale.

« La mission ne s’arrête pas à la retraite », explique Luis. Ça n’a fait que signifier le début de nouvelles possibilités pour ce couple de retraités, et donner un sens à la vie des retraités bénévoles qui aident volontiers lors des activités quotidiennes de la bibliothèque.

Quelle est la prochaine étape pour « Le jardin des livres » ? Une série d’événements publics uniquement en anglais sont prévus pour les mois à venir et se tiendront dans les villes voisines. Les murs de la bibliothèque ont littéralement transcendé la communauté locale ! Et les événements présentant des lectures publiques de livres, des chansons, des sketchs, et bien plus encore (organisés en collaboration avec des étudiants de l’université doués de l’esprit missionnaire) décrivent la prochaine frontière pour se faire des amis dans des communautés qui n’ont pas encore été évangélisées.

Gabriel Begle est le directeur des plateformes numériques pour Adventist World.

Photos : Josué Grilletti
19 AdventistWorld.org Juin 2024

Esprit de prophétie

La paternité : une responsabilité bénie

Reconnaître le rôle du père au foyer

Et vous, pères, n’irritez pas vos enfants, mais élevez-les en les corrigeant et en les instruisant selon le Seigneur. » (Ep 6.4)

« Bien que nous ayons insisté sur l’importance du devoir et de la mission de la mère, nous ne voulons pas passer sous silence le devoir et la responsabilité du mari et père dans l’éducation de ses enfants. Ses efforts doivent s’harmoniser avec ceux de la mère qui craint Dieu. Il doit manifester amour et respect à la femme qu’il a choisie pour compagne et mère de ses enfants. […]

PASSER DU TEMPS DE QUALITÉ AVEC LES ENFANTS

« Les pères doivent […] se mêler à leurs enfants, et considérer avec bienveillance leurs petits problèmes en les attirant à eux par les liens sacrés de l’amour. Ils doivent exercer sur leurs esprits malléables une influence telle que leurs conseils seront considérés comme étant sacrés. […]

« Lorsqu’ils rentrent de leur travail, ils devraient considérer les moments passés avec leurs enfants comme une agréable diversion. Leur père peut les emmener dans le jardin et leur montrer l’éclosion des bourgeons et les différents coloris des fleurs épanouies. C’est une occasion de leur donner les leçons les plus importantes au sujet du Créateur, en ouvrant devant eux le grand livre de la nature où l’amour de Dieu s’exprime à travers chaque arbre, chaque fleur et le moindre brin d’herbe. Il peut leur expliquer que si Dieu prend tant de soin des arbres et des fleurs, il s’intéressera d’autant plus aux créatures formées à son image. Cela lui permettra de leur faire comprendre très tôt que Dieu veut que les enfants soient attrayants, non au moyen de parures artificielles, mais par la beauté du caractère, le charme qui

émane de la bonté et de l’affection qui rempliront leur cœur de joie et de bonheur.

« […] Pères, les heures que vous pourriez passer à acquérir une connaissance plus approfondie du tempérament et du caractère de vos enfants et à découvrir le meilleur moyen de former leurs jeunes esprits, sont […] précieuses. » — Signs of the Times, 6 décembre 1877.

« Le devoir du père envers ses enfants devrait figurer parmi ses premiers intérêts. Il ne faut pas le mettre de côté pour acquérir des richesses ou obtenir une position élevée dans le monde, et pour cause : ce sont ces conditions mêmes de richesse et d’honneur qui séparent souvent un homme de sa famille et lui ôtent toute influence. Une tâche particulière incombe au père qui veut que ses enfants développent des caractères harmonieux, lui fassent honneur et soient en bénédiction au monde. » — Ibid., 20 décembre 1877.

LES PÈRES DOIVENT CONDUIRE LEURS ENFANTS À LA LUMIÈRE

« Si l’Éternel ne bâtit la maison, ceux qui la bâtissent travaillent en vain » (Ps 127.1).

« […] Nous tenons à souligner solennellement aux pères, comme aux mères, la grave responsabilité qu’ils ont assumée en mettant des enfants au monde. Cette responsabilité, rien, sauf la mort, ne peut les en libérer. Il est vrai que les soins et les fardeaux principaux reposent sur la mère pendant les premières années de la vie de ses enfants ; mais même alors, le père devrait être son soutien et son conseiller. Il devrait l’encourager à s’appuyer sur sa profonde affection et l’aider autant que possible. […]

« Au grand jour du règlement des comptes, Dieu dira au père de famille : “Où sont les enfants que je t’ai confiés afin que tu les éduques pour moi, pour qu’ils me louent, pour que leur vie soit comme un magnifique diadème dans le monde, pour qu’ils vivent pour m’honorer pendant toute l’éternité ?”

« Chez certains enfants, les puissances morales prédominent fortement. Ils ont la volonté de contrôler leur esprit et leurs actes. Chez d’autres, les passions animales sont presque irrésistibles. Pour faire face à ces divers tempéraments, lesquels apparaissent fréquemment dans une même famille, les pères, comme les mères, ont besoin de la patience et de la sagesse du divin Consolateur. […]

« Le père devrait rassembler fréquemment ses enfants autour de lui et orienter leur esprit vers la lumière morale et religieuse. Il devrait étudier leurs différentes tendances et susceptibilités, et les atteindre par les voies les plus

Le devoir du père envers ses enfants devrait figurer parmi ses premiers intérêts.

simples. Certains seront mieux influencés par la vénération et la crainte de Dieu ; d’autres, par la manifestation de sa bienveillance et de sa sage providence, suscitant leur profonde gratitude. D’autres encore seront plus profondément impressionnés par les merveilles et les mystères du monde naturel dans toute son harmonie et sa beauté. Toutes les belles choses qui s’y trouvent parleront à leur âme du Créateur des cieux et de la terre.

« Les enfants doués du talent ou de l’amour de la musique peuvent recevoir des impressions qui dureront toute leur vie, à condition qu’on utilise judicieusement ces susceptibilités comme moyen d’instruction religieuse. […] Les images sacrées illustrant des scènes de la vie et de la mission du Christ, sont le meilleur moyen d’atteindre un grand nombre d’entre eux. […]

« Si la discipline familiale doit être uniforme, elle doit, en revanche, varier en fonction des besoins des différents membres de la famille. Que les parents s’efforcent […] d’inspirer à leurs enfants le désir d’atteindre la plus haute intelligence et la perfection du caractère. » — Signs of the Times, 20 décembre 1877.

[…] Le père est le grand prêtre de la famille. L’âme de sa femme et de ses enfants, propriété de Dieu, doit être pour lui de la plus haute valeur. Il a la responsabilité de guider fidèlement la formation de leur caractère. Le soin de ses enfants dès leur plus jeune âge doit être sa première préoccupation, car c’est pour leur bien présent et éternel qu’ils développent un caractère droit. Par conséquent, le père doit peser soigneusement ses paroles et ses actes, en réfléchissant à leur influence et aux résultats qu’ils peuvent produire. »

Ce qui précède est tiré du livre Reflecting Christ, p. 174, 175, 179. Les adventistes du septième jour croient qu’Ellen G. White (1827-1915) a exercé le don de prophétie biblique pendant plus de 70 ans de ministère public.

21 AdventistWorld.org Juin 2024
Photo : Elina Fairytale

Perspective mondiale

La joie des campmeetings

Une occasion pour l’évangélisation

La saison des camp-meetings est de retour ! Les camp-meetings ont une riche tradition au sein du mouvement adventiste. Ils remontent à l’époque de William Miller et du grand réveil adventiste, lequel a eu lieu aux ÉtatsUnis dans les années 1840. Commençant en 1842 par trois rassemblements, le nombre de camp-meetings adventistes augmenta rapidement, dont 40 en 1843 et 55 en 18441

Après la grande déception, les premiers croyants adventistes hésitèrent pendant un certain temps à organiser des camp-meetings. Cependant, en 1867, soit quatre ans après l’organisation officielle de l’Église adventiste du septième jour, on décida d’organiser une série de petits camp-meetings régionaux. En raison du succès de ces réunions plus petites, la Conférence générale discuta de la possibilité d’organiser « un camp-meeting pour l’ensemble du champ »2. Ce camp-meeting général avait un double objectif : premièrement, « être une source de “bien spirituel”, et deuxièmement, “promulguer nos opinions parmi la population”3 ». Il fut décidé qu’un cadre rural répondrait mieux aux objectifs d’un tel camp. C’est ainsi qu’Ephraim H. Root, un adventiste, proposa sa ferme à Wright, dans le Michigan, comme site pour le camp-meeting4

L’ESSOR DES CAMP-MEETINGS ADVENTISTES

Ce fut là le premier camp-meeting officiel des adventistes. La tradition continua de se développer au cours des années 1870, avec des camp-meetings annuels dans toute l’Amérique du Nord. Dans les années 1880, les camp-meetings furent bien établis, avec une « saison de camp-meetings » régulière au cours de laquelle les croyants se réunissaient pour s’encourager et être ravivés spirituellement.

C’était aussi un lieu de promotion des imprimés adventistes, de l’éducation adventiste, etc.

Les camp-meetings continuèrent à se multiplier, de sorte qu’« en 1904, l’Église adventiste pouvait être fière d’avoir organisé 68 camp-meetings en Amérique du Nord, et 15 autres dans le monde entier »5

À cette époque, les camp-meetings avaient un autre objectif important : servir d’outil d’évangélisation – ce qui s’avéra être le cas de façon très personnelle pour la famille Wilson.

INVITÉ AU CAMP-MEETING

William Wilson, ingénieur, agriculteur et homme d’affaires, vit le jour en Irlande. Avec Isabella, sa femme, il immigra aux États-Unis vers 1870 et s’établit à Philadelphie. Il y travailla en tant qu’ingénieur dans la construction de locomotives. Les Wilson déménagèrent plus tard vers

22 Juin 2024 AdventistWorld.org

On aperçoit ici une chorale d’enfants, en pleine action, lors du sabbat d’un camp-meeting qui s’est tenu à Himmerlandsgården, au Danemark.

l’ouest, dans les Redwoods du nord de la Californie, pour y faire de l’exploitation forestière. Au bout d’un certain temps, ils décidèrent de s’installer près de Healdsburg, où William devint producteur de fruits, éleveur de bétail, et propriétaire d’un magasin rural. Le couple eut quatre fils : William (Jr.), Ray, Nathaniel et Walter. Un jour, Isabella devint adventiste. Son mari, par contre, ne s’intéressait pas autant qu’elle aux choses religieuses.

En 1905, des tentes furent dressées près de Healdsburg, en Californie, pour la tenue d’un camp-meeting adventiste. Isabella y assista avec les garçons. Elle invita son mari à se joindre à eux pour le service du sabbat. À sa grande joie, il accepta !

Alors que William était assis dans la tente, l’oratrice présenta la merveilleuse vérité sur Jésus. Elle expliqua que tous les pécheurs ont besoin d’un sauveur et doivent lui

Aujourd’hui, les camp-meetings jouent encore un rôle important. En plus d’être un endroit merveilleux pour se réunir avec d’autres croyants, […] ils

s’avèrent être aussi – et toujours – un outil d’évangélisation important.

permettre de changer leur vie. À la fin de sa présentation, l’oratrice lança un vibrant appel à l’auditoire. À la grande surprise d’Isabella, William se leva, s’avança vers l’estrade et donna son cœur au Seigneur ! Il étudia le précieux message adventiste pendant un an. Il décida de fermer son magasin le sabbat et remit son avenir avec confiance entre les mains de Dieu. Il fut baptisé et devint plus tard le premier ancien de l’église adventiste de Healdsburg. Jésus avait complètement changé sa vie ! Qui étaient donc William et Isabella Wilson ? Mes arrière-grands-parents. Et l’oratrice qui prêchait Jésus avec une telle ferveur ? Nulle autre qu’Ellen G. White ! Après la mort de James White, Ellen s’installa à Healdsburg et habitat près de l’Institut adventiste d’enseignement supérieur d’Healdsburg, l’ancêtre de l’Institut d’enseignement supérieur de l’Union du Pacifique.

Nathaniel, mon grand-père, nous a raconté un jour qu’Ellen White était venue rendre visite à la famille. Ses frères et lui s’étaient assis à ses pieds pour écouter les histoires qu’elle leur racontait avec amour. La famille Wilson doit une grande partie de sa connaissance du précieux message adventiste à l’activité directe, pratique et évangélique d’Ellen White.

UNE ÉVANGÉLISATION IMPORTANTE

Aujourd’hui, les camp-meetings jouent encore un rôle important. En plus d’être un endroit merveilleux pour se réunir avec d’autres croyants, pour écouter de la musique et des présentations édifiantes, pour profiter d’ateliers pratiques, ils s’avèrent être aussi – et toujours – un outil d’évangélisation important.

Ellen White a écrit : « Le camp-meeting est l’une des agences

les plus importantes de notre œuvre. C’est l’une des méthodes les plus efficaces pour capter l’attention des gens et atteindre toutes les classes avec l’invitation de l’Évangile6. »

Elle poursuit, comme si elle écrivait aujourd’hui : « L’ambition et la guerre, le plaisir et l’argent absorbent l’esprit des hommes. Conscient que son temps est court, [Satan] met toutes ses agences à l’œuvre pour que les hommes soient trompés, induits en erreur, occupés et envoûtés, jusqu’à ce que la période de probation prenne fin et que la porte de la miséricorde soit définitivement fermée. Il nous incombe de donner au monde entier – à chaque nation, tribu, langue et peuple – les vérités salvatrices du message du troisième ange7. »

Chers amis, je vous invite aujourd’hui non seulement à participer au camp-meeting, mais aussi à inviter quelqu’un à venir avec vous – quelqu’un qui n’a peut-être jamais vécu une telle expérience auparavant – afin qu’il puisse lui aussi recevoir cette invitation : « Sentez et voyez combien l’Éternel est bon ! Heureux l’homme qui cherche en lui son refuge ! » (Ps 34.9)

1 Voir Michael W. Campbell, « Camp Meeting », Seventh-day Adventist Encyclopedia, page consultée le 31 mars 2024, https://encyclopedia. adventist.org/article?id=I92L&highlight=camp|meeting.

2 Arthur W. Spalding, Captains of the Host: First Volume of a History of Seventh-day Adventists Covering the Years 1845-1900, Washington, D.C., Review and Herald, 1949, 354, cité dans Michael W. Campbell, « Camp Meeting ».

3 Voir la note de l’éditeur, ARH, 11 août 1868, p. 128, citée dans Michael W. Campbell, « Camp Meeting ».

4 Voir Michael W. Campbell, « Camp Meeting ».

5 Voir sous « 1904 », dans « Historical Summary », 1905 Yearbook of the Seventh-day Adventist Denomination: The Official Directories, Washington, D.C., Review and Herald, [1906]), 185, cite dans Michael W. Campbell, « Camp Meeting ».

6 Ellen G. White, Testimonies for the Church, vol. 6, Mountain View, CA, Pacific Press, 1941, p. 31.

7 Ibid.

Ted N. C. Wilson est le président de l’Église adventiste du septième jour. Vous pouvez le suivre sur X (anciennement Twitter) : @ pastortedwilson, et sur Facebook : @ PastorTedWilson.

23 AdventistWorld.org Juin 2024
Per Arild Struksnes / Adventist Media Exchange (CC by 4.0)

On aperçoit à droite Ellen White, assise et tenant des livres, lors du campmeeting qui se tint à Moss, en Norvège, en juin 1887.

Rétrospective

Un spectacle

nouveau

Origines et premières

années des camp-meetings adventistes

Pour les adventistes, le « camp-meeting » peut sembler être un événement typiquement adventiste. En effet, pour nous qui sommes si attachés à la nature, qu’y a-t-il de plus naturel, voire de plus adventiste, que de s’éloigner des maisons, des appartements ou des hôtels pour camper dans un lieu rural, loin des distractions et des tentations du monde, pour jouir de la communion fraternelle et de l’adoration au milieu des beautés de la création de Dieu ?

Cependant, les camp-meetings sont antérieurs à l’adventisme. En fait, ils ont vu le jour lors de la conquête de l’Ouest américain où les colons, en raison des grandes distances, vivaient souvent très éloignés les uns des autres. Le premier camp-meeting connu fut organisé en 1800 par des presbytériens du Kentucky. Un an plus tard, un camp-meeting presbytérien dans le même État rassembla plus de 10 000 personnes !

L’idée fut rapidement reprise par les méthodistes et d’autres confessions américaines. Elle se répandit loin de la frontière américaine, à travers tout le pays. Les camp-meetings des différentes confessions se faisaient souvent concurrence chaque été.

L’ACCEPTATION ADVENTISTE

Les fondateurs de l’Église adventiste avaient grandi avec les camp-meetings, et les millérites les accueillirent avec enthousiasme. Mais certains des premiers adventistes étaient sceptiques, car les camp-meetings tels qu’organisés par d’autres Églises pouvaient être des événements bruyants, et où l’alcool coulait à flot. Cependant, ils s’inscrivaient tout naturellement dans la société américaine, où les distances étaient encore beaucoup plus grandes qu’en Grande-Bretagne ou en Europe, et où la société était très égalitaire – ce qui contrastait avec l’Ancien Monde. Dans le Nouveau Monde, les gens de toutes les classes sociales campaient ensemble en harmonie, en particulier lorsqu’ils étaient engagés dans l’adoration. En outre, les adventistes organisaient régulièrement des réunions sous la tente à des fins d’évangélisation. Inévitablement, ils adoptèrent, eux aussi, le camp-meeting. En 1867, les sessions plénières de la Fédération du Wisconsin se tinrent dans un campement de tentes, ce qui attira 300 campeurs. Il semble qu’en conséquence, les dirigeants de l’Église au niveau régional, avec les recommandations d’Ellen White, décidèrent d’adopter la formule des camp-meetings. Lors de la sixième assemblée administrative de la Conférence générale, laquelle se tint en mai 1868 à Battle Creek (dans le Michigan), les délégués prirent une décision à ce sujet, peutêtre parce que quelques adventistes se demandaient encore s’il convenait que les adeptes du message du troisième ange participent à des camp-meetings. En voici la formulation : « Résolu que cette assemblée administrative recommande à notre peuple d’organiser un camp-meeting

24 Juin 2024 AdventistWorld.org

général chaque année à l’occasion des assemblées administratives de nos associations corporatives. Les camp-meetings sont une série de réunions tenues pendant un certain nombre de jours, en général dans un cadre rural ou semi-rural, avec la possibilité de camper sur le terrain ; un type de réunion désormais propre à l’Église adventiste et à quelques autres confessions1 »

C’est la Fédération du Michigan qui organisa le premier camp-meeting officiel des adventistes, lequel se tint à Wright, dans le Michigan, en septembre 1868. Dans les années 1880, la « saison des camp-meetings » était bien connue en Amérique du Nord et mentionnée comme telle dans les périodiques de l’Église. Mais qu’en était-il des camp-meetings en dehors des États-Unis ?

UN ENGAGEMENT

INTERNATIONAL

Le premier camp-meeting organisé en Grande-Bretagne eut lieu le 31 mai 1807, près de Stoke on Trent. Ce sont les méthodistes qui l’organisèrent, sous l’impulsion de Lorenzo Dow – un prédicateur charismatique et controversé du renouveau américain. Les autorités méthodistes wesleyennes considéraient ces rassemblements comme douteux ; malgré tout, un groupe de méthodistes y assista. Il en résulta, entre autres, la formation d’une nouvelle Église : l’Église méthodiste primitive. Cependant, les camp-meetings n’eurent aucun succès en Angleterre et, 80 ans plus tard, pour les sujets de la reine Victoria, ils étaient vraiment un concept étranger ; les missionnaires adventistes américains arrivés dans les années 1880 durent trimer dur pour le faire accepter aux habitants. En 1884, Present Truth (La vérité présente), le journal fondé par les adventistes en Grande-Bretagne, fit un reportage sur une série de camp-meetings adventistes « dans le Missouri, le Minnesota, le Tennessee et en Californie », et nota ceci : « Le plus grand camp-meeting jamais organisé dans le Michigan s’est tenu dans la ville de Jackson du 18 au 30 septembre. Nous pensons que ce serait un spectacle nouveau pour nos

lecteurs anglais que de découvrir l’un de ces campements2 » Il ne fait aucun doute que les « lecteurs anglais » auraient été étonnés par l’ampleur du rassemblement sous la tente. Un autre reportage publié dans Present Truth, réimprimé à partir d’un périodique adventiste américain, observe : « Un téléphone nous relie à la ville et au monde. L’eau nous est fournie par des tuyaux provenant de la station d’épuration de la ville […]. Un stand de ravitaillement et une tente-cuisine offrent des repas à prix modique. Un bureau de poste reçoit et distribue le courrier3 » Tout cela était bien sûr facilité par le temps chaud et sec auquel on s’attendait en général l’été, aux ÉtatsUnis – contrairement à l’Angleterre. Le premier camp-meeting adventiste organisé à l’extérieur des États-Unis eut lieu au Canada en 1879. Peu après la parution de l’article dans Present Truth, le premier camp-meeting à l’extérieur de l’Amérique du Nord se tint à Moss, dans l’est de la Norvège, en juin 1887. Ellen G. White et son fils Willie, tous deux en visite en Europe, assistèrent à ce camp-meeting. Sur une photo où figurent des participants, on distingue Ellen White à droite. On présenta le camp-meeting de Moss comme un événement auquel tous les adventistes de l’Europe pouvaient assister, et on l’annonça même aux adventistes britanniques dans Present Truth.

Le camp-meeting est antérieur à l’adventisme

Selon le reportage, ce camp-meeting – « une bénédiction extraordinaire pour l’Église et pour la cause en général » – remporta un si franc succès que l’été suivant, en 1888, la Fédération de l’Europe centrale organisa son tout premier camp-meeting. Il « se tint à La Chaux-de-Tramelan, en Suisse, et eut encore plus de succès, compte tenu d’un plus grand nombre de participants, soit des adventistes et des gens de la population en général4. »

Par la suite, les camp-meetings se répandirent en Europe et sur d’autres continents. Ils devinrent des événements annuels réguliers, tandis qu’en Amérique, toutes les fédérations des États-Unis et du Canada tenaient, elles aussi, leurs camp-meetings annuels. Le camp-meeting est vraiment devenu un élément de la société et de la culture adventistes.

1 Tiré de https://documents.adventistarchives.org/Minutes/GCSM/ GCB1863-88.pdf.

2 Tiré de https://documents.adventistarchives.org/Periodicals/PT/ PT18841201-V01-08.pdf#search=novel%20sight%20encampments.

3 Tiré de https://documents.adventistarchives.org/Periodicals/PT/ PT18851119-V01-20.pdf#search=post%20office%20receives%20 and%20distributes%20mail.

4 Tiré de https://documents.adventistarchives.org/Periodicals/PT/ PT18880927-V04-19.pdf#search=camp%20meeting%20upper%20 tramelan.

David Trim est le directeur du Bureau des archives, des statistiques, et de la recherche de la Conférence générale, à Silver Spring, dans le Maryland.

Participants au premier campmeeting organisé en dehors de l’Amérique du Nord à Moss, en Norvège, en juin 1887.
Photos : Ellen G. White Estate 25 AdventistWorld.org Juin 2024

Les morts sont morts !

QQue dit la Bible sur la manière dont nous devrions nous comporter avec nos ancêtres décédés ?

RIl s’agit là d’une question majeure dans le domaine de la missiologie, surtout en ce qui concerne les religions du monde engagées dans la vénération et l’adoration des esprits des ancêtres décédés. Cette pratique n’est pas seulement une conviction religieuse, mais aussi, dans certains cas, une question d’identité sociale et nationale. Bien connue dans tout le Proche-Orient ancien, elle avait un impact sur certains Israélites. Au lieu d’ignorer ce phénomène, Dieu l’a abordé de front.

FONDEMENT DES RITUELS DES ANCÊTRES

DÉCÉDÉS

Il existe un concept fondamental commun aux rituels des ancêtres décédés anciens et modernes : une vision dualiste de la nature humaine selon laquelle les êtres humains sont constitués de deux éléments, dont l’un survit après la mort du corps. L’esprit ou l’âme qui survit reste lié d’une manière ou d’une autre aux membres de la famille élargie, de façon bienveillante ou menaçante. Les membres vivants sont tenus de subvenir aux besoins de l’esprit, faisant ainsi preuve de respect et de révérence à l’égard du mort. En réponse, les ancêtres décédés sont censés protéger la famille et en prendre soin. Selon ce point de vue, lorsque la responsabilité de prendre soin des esprits des morts n’est pas assumée, les esprits se mettent en colère, d’où l’impératif de les apaiser. On pense aussi que ces esprits possèdent des connaissances surnaturelles et que les vivants peuvent les consulter pour connaître l’avenir.

QU’EN DIT LA BIBLE  ?

Dieu interdit catégoriquement de consulter les « esprits » des morts (Dt 18.11-12). En général, la consul-

tation nécessitait un médium, lequel prétendait recevoir le message du mort ou pouvait être possédé par l’esprit (1 S 28.11-19 ; Lv 19.31 ; 20.6,27). L’interdiction de Dieu se fonde sur la conception biblique de la nature humaine. L’homme est une unité indivisible de corps et de vie qui prend fin à sa mort. La vie intellectuelle de ceux qui meurent périt (Ps 146.4), ils ne sont pas productifs (ne travaillent pas), ne peuvent pas faire de projets, et n’ont ni connaissance, ni sagesse (Ec 9.10). Leur mémoire n’est plus active ; leur capacité à acquérir des connaissances et leur vie émotionnelle disparaissent. Dès lors, ils sont incapables d’aimer, de haïr, ou d’éprouver de la jalousie (v. 5,6). Leur vie religieuse (v. 5 ; Ps 30.10 ; 115.17) ainsi que leur vie sociale prennent fin car ils ne sont plus du tout impliqués dans le monde des vivants (v. Ec 9.6). En d’autres termes, ILS SONT MORTS ! Leur seule espérance est la résurrection des morts (Es 26.19 ; 1 Th 4.16,17).

LA MORT EST UN ENNEMI

La mort est le dernier ennemi qui sera éternellement vaincu par Jésus lors de sa seconde venue (1 Co 15.26). Dans les rituels de l’Ancien Testament, l’hostilité de la mort était exprimée par le symbole de l’impureté. L’impureté rituelle séparait les gens de Dieu et de la société, faisant de la mort l’incarnation de ce qui est impur et l’absence de ce qui est saint (cf. Lv 5.2 ; 19.2 ; 21.1 ; Nb 6.9). Évoquer les morts, c’était se lier d’amitié avec l’ennemi et non avec le Dieu vivant. Si des connaissances parviennent aux êtres humains et semblent provenir du royaume de la mort, c’est parce que des puissances maléfiques prétendent représenter les morts. Lorsque la femme médium décrivit à Saül ce qu’elle voyait, elle dit : « Je vois un dieu [‘elohim] qui monte de la terre » (1 S 28.13 ; cf. Lv 17.7). Seul le vrai Dieu est en charge de l’avenir ; il partage sa connaissance, ses plans et sa volonté avec les vivants par le biais de sa Parole. Par conséquent, il n’y a ni besoin ni raison de consulter les morts.

Ángel Manuel Rodríguez, maintenant à la retraite, a servi en tant que pasteur, professeur, et théologien.

26 Juin 2024 AdventistWorld.org

Santé & bien-être

Le nouveau tabagisme : la position assise

Ce

mode de vie sédentaire a des conséquences alarmantes

J’ai entendu dire que « s’asseoir est la nouvelle façon de fumer ». Est-ce vrai ?

Oui, en effet ! Ces dernières années, l’expression « la position assise est le nouveau tabagisme » est de plus en plus utilisée dans les milieux de la santé et du bien-être. Cette expression accrocheuse souligne les conséquences alarmantes d’un mode de vie sédentaire en établissant un parallèle entre les effets néfastes d’une position assise prolongée et les dangers bien connus du tabagisme.

Les dangers du tabagisme ont été niés et dissimulés pendant de nombreuses années. La société est devenue plus bureautique et plus axée sur la technologie. Les experts en santé appellent à une réévaluation de nos habitudes et de nos environnements de travail en raison des risques et des dangers avérés d’une position assise prolongée.

La comparaison avec le tabagisme est percutante, certes, mais constitue tout de même un puissant signal d’alarme. Tout comme le fait de fumer était autrefois considéré comme un comportement acceptable et inoffensif, la position assise fait désormais partie de notre vie, en particulier dans les emplois de bureau. Des preuves de plus en plus nombreuses suggèrent qu’une position assise pendant une période de temps excessive peut contribuer à de nombreux problèmes de santé.

Selon des études, une position assise prolongée peut avoir un impact sur la santé cardiovasculaire en raison d’une mauvaise circulation sanguine et d’un risque accru de maladie cardiaque. Un mode de vie sédentaire favorise l’accumulation de plaques dans les artères, l’augmentation de la pression artérielle et du taux de cholestérol. Avec le temps, ces changements peuvent se manifester par des crises cardiaques ou des accidents vasculaires cérébraux.

Des études ont montré que les personnes qui restent assises plus de huit heures par jour, en particulier sans faire de pauses régulières dont elles profitent pour bouger, courent un risque nettement plus élevé de souffrir de problèmes cardiovasculaires que celles qui mènent un mode de vie plus actif. Le comportement sédentaire a été associé à un risque accru de maladies telles que l’obésité et le diabète, ce qui ne fait qu’aggraver les dommages causés à l’organisme.

Par ailleurs, la santé du système musculo-squelettique est compromise par une position assise prolongée. Les heures passées en position assise peuvent contribuer à une mauvaise posture, à des douleurs dorsales et à des raideurs. Le manque de mouvement exerce une pression excessive sur la colonne vertébrale et peut conduire à l’affaiblissement des muscles centraux.

La santé mentale et le bien-être émotionnel sont affectés par un mode de vie sédentaire. L’activité physique libère des endorphines – des stimulants naturels de l’humeur. Lorsque les individus passent de longues périodes

en position assise, ils ne bénéficient pas de ces effets cruciaux sur l’humeur. Par conséquent, un mode de vie sédentaire a été associé à un risque accru de dépression et d’anxiété.

La prise de conscience croissante des effets néfastes d’une position assise prolongée nous incite à repenser nos environnements et nos habitudes de travail et d’apprentissage. Les initiatives encourageant les bureaux conçus pour travailler debout, le co-walking (on fait une réunion en marchant) et les pauses régulières gagnent en popularité. L’intégration de l’activité physique dans les habitudes quotidiennes, comme de courtes promenades, des exercices d’étirement ou l’utilisation de moyens de transport actifs, peut atténuer les effets néfastes d’une position assise prolongée. En fin de compte, le message disant que « s’asseoir est la nouvelle façon de fumer » nous avertit que des habitudes apparemment inoffensives peuvent avoir de profondes répercussions sur notre santé. Nous devons délibérément faire de l’exercice et étirer nos muscles afin de préserver notre bien-être physique et émotionnel, même lorsque nous travaillons à notre bureau et/ ou que nous assistons à de longues réunions et à des comités à rallonges. Ce faisant, nous vivrons une vie plus saine, plus productive, et ainsi, prendrons même de meilleures décisions par la grâce de Dieu !

Peter N. Landless est cardiologue spécialisé en cardiologie nucléaire, et directeur du Ministère de la santé de la Conférence générale.

Zeno L. Charles-Marcel, M.D., est directeur adjoint du Ministère de la santé de la Conférence générale.

27 AdventistWorld.org Juin 2024
Photo : Ianh Bondol

L’ange dans la salle de classe

Miguel a enfin « réussi ». Il est heureux en ménage et mène une vie conforme aux recommandations du gouvernement – enseigner, boire et fumer. Pas de problèmes. Pas de soucis. La vie est belle !

Comme il n’y a plus d’emplois pour les prêtres, Miguel accepte un poste de prof dans une école publique et se rend vite compte qu’il aime beaucoup cette profession. « Je me suis marié et j’ai eu deux enfants, se souvient Miguel. Malheureusement, les deux sont morts très jeunes. À leur décès, nous sommes allés chez le sorcier plusieurs fois pour savoir pourquoi ils étaient morts et qui était responsable de leur décès. Les sacrifices d’animaux, nécessaires pour apaiser la colère des démons, coûtaient très cher ! Ça a été une expérience très douloureuse pour moi et ma jeune épouse ».

Pendant tout ce temps, Miguel boit, fume, et mène une vie trépidante, exactement comme le gouvernement dit qu’il fait bon vivre.

UNE DRÔLE DE QUESTION

Un jour, après les cours, un jeune étudiant va voir Miguel à son bureau et lui demande s’il peut lui poser une question.

« Bien sûr », répond Miguel.

« Je vais vous raconter… »

DICK DUERKSEN

Miguel habite en Afrique, au Mozambique. Ses parents sont des agriculteurs de subsistance près de la ville portuaire de Beira. Enfant, il travaille avec toute la famille – père, mère, frères et sœurs – à leur fermette. Que de nombreuses journées passées à garder le bétail, à traire les chèvres, à transporter de l’eau depuis le point d’eau éloigné, et à récolter les légumes du potager familial, leur machamba !

C’est O. K. comme vie, mais le problème, c’est qu’elle ne lui offre aucun avenir – à moins de pouvoir aller à l’école. L’école ? Miguel revient souvent sur cette question avec ses parents, les suppliant de le laisser aller à l’école primaire catholique non loin de chez lui. Ils accèdent finalement à sa demande – même si ça coûte cher.

UN ÉTUDIANT DILIGENT

Sachant que sa famille fait des sacrifices pour payer ses frais de scolarité, Miguel étudie avec diligence et apprend rapidement. Après six ans à l’école paroissiale, il a si bien réussi que le curé le recrute pour entrer dans la prêtrise. Miguel calcule son affaire : c’est un bon travail, et ça apporte un revenu régulier. Marché conclu ! Après l’obtention de son diplôme, il s’entraîne au service de Dieu pendant quatre ans en tant que clerc, puis fait deux ans de noviciat.

Au moment où il va recevoir son diplôme et commencer sa carrière sacerdotale, un nouveau gouvernement prend le contrôle du Mozambique. Ce gouvernement déclare immédiatement que la religion, c’est « l’opium du peuple », et ferme toutes les églises. Du jour au lendemain, la vie soigneusement planifiée de Miguel est complètement chamboulée !

« Est-ce que vous avez déjà pensé à arrêter de fumer ? » lui demande l’étudiant en souriant.

Cette question irrite Miguel. « Et pourquoi est-ce que tu me demandes ça, jeune homme ? »

« Parce que vous seriez un bien meilleur prof si vous ne toussiez pas autant. »

Miguel se met à rire et dit à l’étudiant de s’en aller.

Quelques semaines plus tard, ce même étudiant se présente à nouveau au bureau de Miguel.

« Monsieur le Prof, est-ce que vous avez déjà pensé à ne plus boire d’alcool ? » lui dit-il en souriant.

C’en est trop pour Miguel ! De quoi est-ce que cet étudiant se mêle ?

« Mais veux-tu bien me dire pourquoi est-ce que tu me demandes ça ? »

« Parce qu’on est un bien meilleur prof quand on est sobre. »

« Je savais bien que ma consommation d’alcool et de tabac ruinait ma santé et mon bonheur, mais je ne savais pas comment arrêter. »

Miguel regarde alors cet étudiant droit dans les yeux et lui dit : « Tu sais quoi ?

28 Juin 2024 AdventistWorld.org
Photo : courtoisie de l’auteur

Au fond, je VEUX arrêter de fumer et de boire. Peux-tu m’aider à y arriver ? »

« Moi, je ne peux pas, mais si vous venez avec moi, je vais vous conduire à quelqu’un qui en est capable. »

VENEZ AVEC MOI  !

L’étudiant emmène Miguel à l’autre bout de la ville, où se trouve une petite cabane. Il le présente au jeune pasteur adventiste qui y habite.

« Bonjour ! Qu’est-ce que je peux faire pour vous ? »

« Bonjour… Ce que je veux, c’est arrêter de fumer et de boire », répond Miguel.

« C’est tout ? dit le pasteur en riant. On va s’occuper de ça tout de suite. C’est facile. Entrez ! »

« Le jeune pasteur n’avait pas de livres, pas de potions spéciales, bref, rien qui aurait pu me faire penser qu’il était un conseiller sage, capable de m’aider à réaliser l’impossible, raconte Miguel. Je lui ai demandé quel était son parcours et quelles écoles il avait fréquentées. Il a ri et m’a dit qu’il n’avait que quelques années d’école primaire – ce qui était loin de ressembler à mon parcours scolaire. J’ai alors éclaté de rire, me disant que je serais fou de croire que cet ignorant pourrait m’aider. »

Le pasteur demande à Miguel de s’approcher. Les deux hommes s’agenouillent sur le sol de la hutte.

« Il a prié pour moi, raconte Miguel. À la fin de la prière, il m’a dit que tous mes désirs de fumer et de boire avaient disparu à jamais. Puis il m’a demandé de m’asseoir. »

« Maintenant, c’est la partie difficile, dit le pasteur alors qu’il ouvre sa Bible. Je vais vous faire découvrir celui que nous venons de prier : Jésus. »

Malgré sa formation, Miguel n’a jamais eu de Bible entre ses mains. Pendant l’heure qui suit, le pasteur adventiste lui montre des choses sur Jésus qu’il n’a jamais entendues, ni même imaginées. Alors qu’il rentre chez lui cet après-midi-là, Miguel passe devant le bar où il s’arrête habituellement après l’école Soudain, il se rend compte qu’il n’a

aucune envie d’y entrer. Son goût pour le tabac et l’alcool a vraiment disparu !

De retour chez lui, il ne fume pas. Surprise, sa femme lui demande pourquoi. Peu après, elle lui demande s’il veut prendre un verre avant le dîner.

« J ’ai eu du mal à lui dire la vérité, se souvient Miguel, car je savais qu’elle serait furieuse en apprenant que j’avais parlé à ces fous-là – ces horribles adventistes. »

UN HOMME TRANSFORMÉ

« Qui est-ce qui t’a emmené là ? lui demande-t-elle. Les adventistes sont des gens stupides ! Ne va plus jamais les voir ! »

Miguel s’explique mais ne lui obéit pas. Il continue à se rendre chez le pasteur, à étudier la Bible avec lui, et à laisser Dieu transformer sa vie.

« Ma vie s’était tellement améliorée que quelques mois plus tard, ma femme m’a demandé pourquoi j’étais si différent. Lorsque j’ai admis que je continuais à voir le pasteur adventiste, elle m’a demandé si elle pouvait m’accompagner. Trois mois plus tard, ma femme et moi avons été baptisés ensemble – pendant le sabbat. Ça a été le plus beau jour de notre vie ! » Miguel et sa femme deviennent des dirigeants importants dans leur église locale. Après une formation complémentaire, il est consacré pasteur et devient un dirigeant solide de l’Église et de l’éducation adventiste en Afrique du Sud.

Lorsqu’il m’a raconté cette histoire, je lui ai demandé de me présenter le jeune étudiant qui lui avait parlé après le cours.

« Désolé, pasteur Dick, dit le pasteur Miguel en fronçant les sourcils. Lorsque ma femme et moi avons demandé au jeune pasteur de nous présenter à l’étudiant qui m’avait amené chez lui, il a eu l’air surpris.

« Mais voyons, personne ne vous a amené. Vous êtes venu tout seul. »

Dick Duerksen, pasteur et conteur, habite à Portland, en Oregon, aux États-Unis

Éditeur

Adventist World est une revue internationale de l’Église adventiste du septième jour. La Division

Asie-Pacifique Nord de la Conférence générale des adventistes du septième jour en est l’éditeur.

Éditeur/Directeur de

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Directeur international de la publication Hong, Myung Kwan

Comité de coordination de Adventist World

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Sikhululekile Daco, John Peckham, Greg Scott

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Aux auteurs : Nous acceptons les manuscrits non sollicités. Adressez toute correspondance rédactionnelle au 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring MD 20904-6600, U.S.A. Numéro de fax de la rédaction : (301) 680-6638

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Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Louis Segond 1910 (LSG). Avec Num. Strongs pour Grec et Hébreu. Texte libre de droits sauf pour les Strong. © Timnathserah Inc., - Canada

Adventist World paraît chaque mois et est imprimé simultanément dans les pays suivants : Corée, Brésil, Indonésie, Australie, Allemagne, Autriche, Argentine, Mexique, Afrique du Sud, États-Unis d’Amérique

Vol. 20, n° 6

29 AdventistWorld.org Juin 2024

S’épanouir pour Jésus

Une gentillesse inattendue = des bénédictions surprenantes

Au printemps et en été, c’est la floraison – l’une des périodes de l’année que je préfère. Et toi, qu’est-ce que tu préfères ? Près de chez moi, à Washington, D. C., on peut assister à un magnifique spectacle printanier : 3 750 cerisiers fleurissent autour du Tidal Basin ! Là, on peut admirer des monuments célèbres qui commémorent l’histoire américaine, le tout à distance de marche.

C’est Eliza Scidmore qui, en 1885, a lancé l’idée de planter des cerisiers japonais à Washington D. C. En 1906, David Fairchild a importé et planté 75 cerisiers pour voir s’ils pousseraient dans ce climat, et ça a marché ! En 1912, Yukio Ozaki, le maire japonais de Tokyo, a décidé d’envoyer 3 000 arbres en cadeau à la ville de Washington pour célébrer l’amitié

croissante entre les deux pays†

Savais-tu qu’on peut fleurir pour Jésus là où on est planté, tout comme les cerisiers japonais ?

Si on accepte le don de l’amour que Jésus veut planter dans nos cœurs, cet amour grandira et fleurira en nous. On pourra alors montrer l’amour de Dieu de manière pratique par nos paroles et nos actes pleins de gentillesse. Un jour, mon mari et moi nous sommes joints à quelques amis pour voir les cerisiers en fleurs. Et on était loin d’être les seuls à aller les voir ! En effet, plus de 700 000 visiteurs se rendent chaque année dans la région pour admirer la beauté des bourgeons et des pétales rose pâle.

Après avoir marché pendant un certain temps et pris des tas de photos de ces magnifiques arbres sous différents angles, nous avons

cherché un endroit pour nous asseoir, nous reposer et regarder nos photos. Ayant repéré un banc libre au milieu de la foule, je l’ai rapidement réservé pour notre groupe. Soudain, j’ai remarqué qu’il y avait un petit sac à main dessus. Je me suis dit qu’une personne l’avait peut-être laissé là pour réserver le banc… mais je n’ai vu personne s’en approcher. Une femme avait perdu son sac ! Me mettant dans sa peau, j’ai pensé que je serais vraiment désemparée si je perdais mon sac.

Nous avons regardé autour de nous pour voir si quelqu’un semblait chercher un objet perdu. Personne en vue. Mes amis et moi avons alors discuté de la situation et de ce que nous devrions faire. Nous avons décidé de regarder dans le sac et d’y chercher une pièce d’identité ou un numéro

Foi en herbe Pages amusantes pour les plus jeunes
Illustration : Mugi Kinoshita
30 Juin 2024 AdventistWorld.org

Perle biblique

« Je vous donne un commandement nouveau : aimezvous les uns les autres. Oui, aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés. »

Jean 13,34 (Parole de Vie)

de téléphone. Dans le sac, on a trouvé un portefeuille, un permis de conduire, des billets de banque, des cartes de crédit, et bien d’autres choses encore – ce qui m’a fait me sentir encore plus mal pour la propriétaire. Alors, nous avons prié Dieu de nous aider à la retrouver. Si nous n’y parvenions pas au bout de 20 minutes, nous irions porter le sac au comptoir des objets trouvés. Alors que je regardais les nombreux passants, j’ai soudain aperçu une femme dont le visage ressemblait drôlement à la photo du permis de conduire. Plus cette femme se rapprochait de nous, plus j’étais sûre qu’il s’agissait bien de la propriétaire du sac à main. Elle riait et bavardait avec ses amis, et n’avait pas l’air du tout de chercher quelque chose. Il était clair qu’elle ne savait pas

qu’elle avait oublié son sac. Nous nous sommes approchés d’elle et l’avons appelée par son nom. Elle nous a regardés avec surprise, car elle ne nous connaissait pas. Nous lui avons alors dit que nous avions trouvé son sac à main sur le banc. En se rendant compte qu’elle l’avait oublié sur le banc, elle est restée bouche bée. Elle a été tellement reconnaissante de le récupérer ! Comme elle venait de l’extérieur de la ville, ses papiers d’identité et tout le reste dans son sac étaient super importants. Elle n’aurait pas pu rentrer chez elle sans ces papiers.

Nous lui avons dit que nous avions prié pour elle par son nom, et que Dieu avait répondu à notre prière ! Elle a été vraiment touchée de notre geste et nous a remerciés encore et encore. Et nous, nous avons été très soulagés

pour elle et reconnaissants d’avoir pu lui montrer l’amour de Dieu de façon aussi pratique. J’espère que la graine de l’amour de Dieu que nous avons semée ce jour-là grandira et fleurira dans sa vie. Dieu sait ce dont on a besoin avant même qu’on le sache. Incroyable, non ? Je te lance un défi : cherche des moyens de montrer l’amour de Dieu de manière pratique et de fleurir pour Jésus dès aujourd’hui !

* Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Louis Segond 1910. † Tiré de https://en.wikipedia.org/wiki/National_Cherry_Blossom_Festival.

Dawn Jacobson-Venn est l’assistante administrative du Département du Ministère de la famille de la Conférence générale de l’Église adventiste du septième jour, à Silver Spring, dans le Maryland. Elle est mariée et mère de deux enfants d’âge adulte.

DAWN JACOBSON-VENN
31 AdventistWorld.org Juin 2024
Un

souffle d’inspiration et une médiathèque complète au bout des doigts !

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