Adventist World April 2024 French

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04/2024

L’expĂ©rience de « l’appartenance » en Zambie

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PrĂȘts, pas prĂȘts, JĂ©sus revient bientĂŽt !

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L’Évangile et la vie

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Discerner les possibilités

10 L’examen final

13 Un évangéliste aveugle qui chante

14 L’expĂ©rience de « l’appartenance » en Zambie

16 Relever le défi de la mobilité

18 Participer à la mission de l’Église

20 Perspective mondiale

PrĂȘts, pas prĂȘts, JĂ©sus revient bientĂŽt !

N. C. Wilson

22 Esprit de prophétie

Diverses façons d’exercer un ministùre

Ellen G. White

24 Rétrospective

De teinturier à serviteur consacré

Sven Hagen Jensen et Birthe Bayer

26 La Bible répond

L’Évangile et la vie

27 SantĂ© & bien-ĂȘtre

Le cancer

28 « Je vais vous raconter  »

« Rentrez tout de suite chez vous ! »

30 Foi en herbe

OĂč est Damien ?

L’esprit aveugle

Bien que la pandĂ©mie de COVID ait introduit les vaccins Ă  ARN dans le monde, l’utilisation de virus et la thĂ©rapie gĂ©nique existent depuis le siĂšcle dernier. La thĂ©rapie virale consiste Ă  remplacer le matĂ©riel gĂ©nĂ©tique du virus par de nouvelles informations gĂ©nĂ©tiques thĂ©rapeutiques. Le virus inoffensif est ensuite injectĂ© dans le corps, et des copies saines de l’ADN rĂ©parent les conditions causĂ©es par les mutations d’origine.

Une Ă©tude a portĂ© sur la thĂ©rapie gĂ©nique d’une maladie appelĂ©e amaurose congĂ©nitale de Leber (ACL). L’ACL est l’une des causes les plus courantes de la cĂ©citĂ© hĂ©rĂ©ditaire Ă  la naissance. Il existe des dizaines de types et de manifestations diffĂ©rentes de l’ACL, mais toutes affectent la vision*.

Comme pour de nombreuses autres thĂ©rapies de la vision, les rĂ©sultats Ă©taient prometteurs, certes, mais peu concluants, car si l’Ɠil Ă©tait guĂ©ri, le cerveau, lui, n’était toujours pas en mesure d’interprĂ©ter les images visuelles. Si la cĂ©citĂ© survenait plus tard dans la vie, le cerveau saurait quoi faire avec la vue restaurĂ©e, car l’individu avait l’habitude de voir. Les personnes aveugles de naissance auraient besoin non seulement de nouveaux yeux, mais aussi de nouvelles voies neuronales.

Maintenant, imaginez n’avoir jamais vu quoi que ce soit auparavant, n’avoir aucun point de rĂ©fĂ©rence, rien. Et soudain, vous voyiez. Comment sauriez-vous ce que vous avez vu ? C’est cette rĂ©alitĂ© qui rend la guĂ©rison de l’aveugle de Jean 9 si remarquable. JĂ©sus a guĂ©ri d’autres aveugles (Mt 9.27-31 ; 20.29-34 ; Lc 18.35-43). On ne sait pas s’il s’agissait d’aveugles congĂ©nitaux, mais Jean 9.1 dĂ©crit spĂ©cifiquement « un homme aveugle de naissance ». Cette description diffĂšre des autres rĂ©cits de guĂ©rison d’aveugles. Il est intĂ©ressant de noter que JĂ©sus a utilisĂ© les Ă©lĂ©ments communs que sont la terre, la salive et l’eau. Ce n’était pas le support, mais la source de vie qui a permis Ă  l’homme de voir.

En d’autres termes, JĂ©sus n’a pas seulement guĂ©ri les yeux ! Les traitements modernes tels que la thĂ©rapie gĂ©nique peuvent guĂ©rir les gens physiquement. Mais ce qui s’est passĂ© au rĂ©servoir de SiloĂ© indique une transformation Ă©tonnante de l’esprit. Non seulement les cellules des yeux ont Ă©tĂ© guĂ©ries et les nerfs rĂ©tablis, mais le cerveau a Ă©tĂ© rempli de la capacitĂ©, de la mĂ©moire, de la rĂ©fĂ©rence et de l’aptitude Ă  traiter le nouveau flux d’informations.

Alors que les disciples et les pharisiens Ă©taient focalisĂ©s sur la cause de la cĂ©citĂ©, JĂ©sus, lui, a utilisĂ© ce scĂ©nario pour en enseigner la finalitĂ© : tous ont besoin d’une transformation physique, mentale et spirituelle plus vaste et plus complĂšte venant d’en haut. Le handicap, tout en reconnaissant le besoin de JĂ©sus, est infiniment mieux que la capacitĂ© sans JĂ©sus. Le Seigneur dit : « Si vous Ă©tiez aveugles, vous n’auriez pas de pĂ©chĂ©. Mais maintenant vous dites : Nous voyons. C’est pour cela que votre pĂ©chĂ© subsiste. » (Jn 9.41)

*https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5360787/

Terry Trecartin Ernesto Douglas Venn Ernesto Douglas Venn Couverture : Denis Kalinichenko / iStock / Getty Images Plus / Getty Images George Uba
2 Avril 2024 AdventistWorld.org
Nii Anyetei Akogyeram

Alfred Kwasi Asiem, directeur de la jeunesse de la Division Afrique centre-ouest (WAD), baptise un Explorateur lors du quatriĂšme camporee des Explorateurs de cette division, lequel s’est dĂ©roulĂ© du 24 au 30 dĂ©cembre Ă  l’UniversitĂ© Valley View Ă  Oyibi, en pĂ©riphĂ©rie d’Accra, au Ghana.

Sur le vif
3 AdventistWorld.org Avril 2024
Photo : Gustave Beugre

« Nous sommes ravis d’entamer ce nouveau chapitre de notre parcours de radiodiffusion. Continuons Ă  prier pour la chaĂźne Hope Channel Central Philippines et Ă  la soutenir alors que nous nous consacrons Ă  la production d’émissions percutantes par le biais de cette plateforme

numérique. »

Bernie C. Maniego, directeur des communications de l’Union des fĂ©dĂ©rations du centre des Philippines, au sujet du passage Ă  la transmission numĂ©rique sur le site de diffusion de Hope Channel Ă  Babag 1, Ă  Cebu City, aux Philippines. Hope Channel est l’une des chaĂźnes de tĂ©lĂ©vision pionniĂšres Ă  ĂȘtre passĂ©e Ă  la technologie de la tĂ©lĂ©vision numĂ©rique terrestre avant l’annonce par le gouvernement philippin d’une migration complĂšte vers la diffusion numĂ©rique.

Le handicap au sein de l’Église adventiste

On a demandĂ© aux membres de l’Église quel type de handicap ils avaient, le cas Ă©chĂ©ant.

Le nombre de participants qui ont suivi le cours inaugural Catalyst en novembre 2023. Catalyst est une initiative de la Division Pacifique Sud en partenariat avec l’UniversitĂ© d’Avondale. Le programme est dĂ©crit comme une aventure de discipulat. Ce cours de 12 semaines, non accrĂ©ditĂ©, est destinĂ© Ă  ceux qui ont le dĂ©sir de servir Dieu et qui s’intĂ©ressent Ă  l’acquisition de connaissances et de compĂ©tences pour devenir des faiseurs de disciples. La premiĂšre cohorte a terminĂ© le cours et est retournĂ©e dans son Ă©glise locale, oĂč elle occupera divers postes de direction, notamment en tant qu’anciens, responsables de petits groupes, ou planteurs d’églises de maison.

Scannez le code QR pour voir le sondage intégral.

Source : 2017-19 Sondage auprùs des membres de l’Église mondiale

Données fournies par le Bureau des archives, des statistiques, et de la recherche

« Alors que nous rĂ©flĂ©chissons aux 40 annĂ©es d’existence d’ADRA en Australie, nous sommes reconnaissants envers chaque supporter, bĂ©nĂ©vole, employĂ©, membre du conseil d’administration et, bien entendu, envers l’Église adventiste [...]. Nous fonctionnons actuellement dans 25 pays [
], et nous intensifions aussi notre programme national. Actuellement, on compte plus de 100 projets en Australie, ce qui n’est possible que grĂące Ă  nos plus de 2 000 bĂ©nĂ©voles et aux partenariats avec les Ă©glises et les op shops [magasins d’occasion] d’ADRA dans tout le pays. »

— Denison Grellmann, directeur gĂ©nĂ©ral de l’Agence de dĂ©veloppement et de secours adventiste (ADRA) en Australie, Ă  propos du travail accompli par son Ă©quipe. Bien qu’ADRA Australie ait Ă©tĂ© lancĂ©e en 1984, l’Église adventiste avait dĂ©jĂ  organisĂ© des opĂ©rations de secours depuis 1918, lorsqu’elle avait envoyĂ© de l’aide aux rĂ©gions dĂ©vastĂ©es par la PremiĂšre Guerre mondiale.

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En bref
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82% Aucun handicap 6 % Visuel 3 % Auditif 2 % Mobilité 2 % Cognitif 1 % Surdité 1 % Parole 3 % Autre handicap N=60,040
4 Avril 2024 AdventistWorld.org

Le nombre de diplĂŽmĂ©s qui ont terminĂ© le premier programme LeadLab dans la Division Asie-Pacifique Sud. L’Institut de leadership global de l’Église a lancĂ© un vaste programme de leadership et de dĂ©veloppement, lequel a rassemblĂ© des dirigeants de divers domaines de ministĂšre au sein des organisations et institutions adventistes. LeadLab est devenu une pierre angulaire pour Ă©quiper les pasteurs, renforcer leurs fondements moraux, et rĂ©affirmer leur objectif de service.

« Ce partenariat avec AdventHealth est une réponse à nos priÚres. Nous ne considérons pas AdventHealth comme un simple partenaire, mais comme un membre de notre famille. »

— Alexis PĂ©rez ZĂșñiga, PDG de l’HĂŽpital del Sureste, Ă  propos du nouveau partenariat entre cet hĂŽpital au Mexique et le rĂ©seau de santĂ© amĂ©ricain. L’HĂŽpital del Sureste est un Ă©tablissement de santĂ© adventiste situĂ© dans la ville de Villahermosa, dans l’État de Tabasco, au Mexique. Il accueille environ 8 000 patients par an avec une Ă©quipe de plus de 200 employĂ©s.

« Atteindre les personnes sĂ©cularisĂ©es et postchrĂ©tiennes est l’un des plus grands dĂ©fis missionnaires de l’Église adventiste. C’est l’une des trois fenĂȘtres de recentrage de l’approche des missions sur lesquelles nous nous concentrons, avec

la fenĂȘtre 10/40 et la fenĂȘtre urbaine.

Le Dr Pratt possĂšde une riche expĂ©rience du ministĂšre auprĂšs de ces populations en Australie et en NouvelleZĂ©lande. Je sais qu’il apportera une vision forte et pratique au centre de Mission globale. »

— Gary Krause, directeur de Mission adventiste de la ConfĂ©rence gĂ©nĂ©rale, Ă  propos de Brendan Pratt, nouveau directeur du Centre de Mission globale pour la mission envers la population sĂ©cularisĂ©e et postchrĂ©tienne. Brendan Pratt a une passion : faire dĂ©couvrir Dieu aux personnes laĂŻques et postchrĂ©tiennes ! Il supervisera les efforts croissants de l’Église adventiste pour atteindre ce mĂȘme groupe dĂ©mographique dans le monde entier.

Le nombre d’annĂ©es de croissance de l’église Vivo Ă  GenĂšve, en Suisse. Vivo a cĂ©lĂ©brĂ© son 10e anniversaire le sabbat 13 janvier. Elle a Ă©tĂ© Ă©tablie dans le cadre de l’initiative « Espoir pour les grandes villes » lancĂ©e en 2005 lors de la 58e assemblĂ©e administrative de la ConfĂ©rence gĂ©nĂ©rale Ă  Saint-Louis, au Missouri (États-Unis). Huit ans plus tard, en 2013, les membres de l’église de GenĂšve ont dĂ©posĂ© une demande de financement. Le projet a Ă©tĂ© approuvĂ© et le 11 janvier 2014, Vivo a tenu son premier service religieux.

En bref
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Photo : Adventist Mission
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5 AdventistWorld.org Avril 2024
Les dirigeants rĂ©agissent aprĂšs le dĂ©part de Cuba d’un pasteur sur trois depuis 2021

En rĂ©ponse Ă  l’émigration d’un grand nombre de ses pasteurs et de ses dirigeants locaux au cours des derniĂšres annĂ©es, l’Église adventiste Ă  Cuba redouble d’efforts pour Ă©quiper les jeunes. Avant la pandĂ©mie de COVID-19, une telle Ă©migration Ă©tait un phĂ©nomĂšne rĂ©gulier. Mais selon les dirigeants de l’Église locale, le nombre a atteint un niveau sans prĂ©cĂ©dent depuis lors.

Aldo PĂ©rez, prĂ©sident de l’Union des fĂ©dĂ©rations cubaines : « Entre 2021 et 2023, la crise Ă  tous les niveaux sur l’üle a accĂ©lĂ©rĂ© la migration, ce qui a affectĂ© l’Église adventiste ici. Nous avons perdu des pasteurs et des dirigeants locaux de grande valeur. » Rien qu’en 2023, 29 familles pastorales ont quittĂ© l’üle. Depuis 2021, 44 familles pastorales en tout – une sur trois – ont quittĂ© leur poste.

UN PROGRAMME DE FORMATION D’URGENCE

Cette situation urgente a contraint les dirigeants Ă  mettre en place ce qu’ils appellent un programme d’urgence pour former de nouveaux dirigeants. « Nous avons dans l’Église un leadership jeune, et nous devons bien Ă©quiper ces jeunes pour que l’Église puisse aller de l’avant », a dit Aldo PĂ©rez.

Pour faire face Ă  la perte d’un si grand nombre de pasteurs et de dirigeants locaux, les administrateurs ont Ă©laborĂ© une stratĂ©gie visant Ă  former 7 000 jeunes, dont 3 500 nouveaux chefs guides et 3 500 dirigeants de la Jeunesse adventiste (JA) dans l’ensemble de l’üle.

Ray Frometa, directeur du MinistĂšre de la jeunesse de l’Union des fĂ©dĂ©rations cubaines : « Nous avons pour objectif d’accĂ©lĂ©rer les processus et de produire des dirigeants formĂ©s et motivĂ©s pour servir Ă  une vitesse et Ă  une quantitĂ© supĂ©rieures Ă  celles de la migration. » Lors d’une formation en janvier rĂ©unissant plus de 500 dirigeants de la jeunesse, Ă©tudiants du MinistĂšre sur les campus publics (MCP) et jeunes professionnels, Ray Frometa a encouragĂ©s les participants Ă  s’efforcer de bouger pour le Seigneur et Ă  ne jamais penser ou dire que la crĂšme des dirigeants a quittĂ© le pays. « Ceux d’entre nous qui restent sont ceux que Dieu utilisera pour achever l’Ɠuvre, a-t-il lancĂ©. Cette Ɠuvre ne dĂ©pend pas du talent humain, mais de la volontĂ© et du dessein de Dieu. »

CONSOLIDER LES DIRIGEANTS DE LA JEUNESSE

Dans le cadre de la stratégie de restauration du leadership, un pasteur

Ils accélÚrent la formation pour que les jeunes remplacent ceux qui sont partis

a Ă©tĂ© dĂ©signĂ© dans chacune des 20 fĂ©dĂ©rations JA du pays. Du coup, chacun d’entre eux peut superviser et diriger directement le processus de recrutement et de formation des nouveaux dirigeants de JA et des chefs guides, a indiquĂ© Ray Frometa. « Ils auront pour mission de mettre l’accent sur l’organisation des clubs et des dirigeants de la jeunesse, ainsi que sur le programme de mentorat qui les intĂ©grera dans le leadership local de l’église, a-t-il expliquĂ©. Faisant partie d’une Ă©quipe de direction coordonnĂ©e au niveau national, chacun d’entre eux peut continuer Ă  travailler avec les stratĂ©gies mises en place et ĂȘtre prĂȘt Ă  faire face Ă  un Ă©ventuel poste vacant en raison d’une migration dans n’importe quelle fĂ©dĂ©ration ou mission du pays.

DES DIRIGEANTS DÉVOUÉS ET PASSIONNÉS

La formation des jeunes Ă  diffĂ©rents paliers et dans les diffĂ©rents ministĂšres de l’Église reste une prioritĂ© et fait partie de la stratĂ©gie actuelle, a soulignĂ© Aldo PĂ©rez. Les 12 et 13 janvier, prĂšs de 400 Ă©tudiants universitaires, jeunes professionnels, et Ă©lĂšves du secondaire se sont rĂ©unis Ă  Las Tunas pour un Ă©vĂ©nement du MCP, oĂč il leur a Ă©tĂ© rappelĂ© de s’accrocher Ă  Dieu et d’exercer leur ministĂšre auprĂšs des autres, malgrĂ© les dĂ©fis auxquels ils sont confrontĂ©s chaque jour.

Selon Aldo PĂ©rez, les miracles ne manquent pas Ă  Cuba. Aldo PĂ©rez : « Dieu continuera Ă  faire des miracles ici Ă  Cuba, en particulier pour que nos dirigeants de la jeunesse bien formĂ©s puissent continuer Ă  gagner d’autres jeunes pour le royaume Ă©ternel. »

Actualités
On aperçoit ici Ray Frometa, directeur du DĂ©partement du MinistĂšre de la jeunesse de l’Union des fĂ©dĂ©rations cubaines, alors qu’il tenait un sĂ©minaire de formation Ă  Peñas Blancas en 2023. Photo : Union des fĂ©dĂ©rations cubaines
6 Avril 2024 AdventistWorld.org
En Angleterre, l’Expo sur l’évangĂ©lisation met l’accent sur une mission renouvelĂ©e

La FĂ©dĂ©ration du sud de l’Angleterre a tenu son Expo annuelle sur l’évangĂ©lisation Ă  l’Institut d’enseignement supĂ©rieur Newbold Ă  Bracknell, le 9 janvier.

Les nouveaux dirigeants de la FĂ©dĂ©ration du sud de l’Angleterre (SEC) se sont mis au travail le 9 janvier lors de leur Expo annuelle sur l’évangĂ©lisation, laquelle s’est tenue Ă  l’Institut d’enseignement supĂ©rieur Newbold, Ă  Bracknell.

Au cours des quatre mois qui ont suivi leur entrĂ©e en fonction, les dirigeants, flanquĂ©s des dirigeants de dĂ©partement, se sont engagĂ©s dans des dĂ©libĂ©rations, des priĂšres et des consultations approfondies afin de tracer la nouvelle voie de la fĂ©dĂ©ration. Leur direction ne pourrait ĂȘtre plus claire : « Christ dans nos cƓurs, dans nos foyers, dans nos Ă©glises, dans les rues ».

Imaginez un peu : un jour glacial dans le Berkshire, le premier dimanche de janvier, la plupart des membres ont voyagĂ© de deux Ă  quatre heures Ă  travers le territoire pour se rassembler Ă  l’auditorium du campus de Newbold dĂšs 10 heures. Environ 1 000 dirigeants locaux, mus par leur engagement envers la mission, se sont rassemblĂ©s pour explorer comment incarner ces valeurs dans le monde en Ă©volution rapide qui les entoure.

Pour les dirigeants, l’Expo sur l’évangĂ©lisation est allĂ©e au-delĂ  des habituels « comment faire » et des idĂ©es nouvelles. Elle s’est attaquĂ©e au changement, ainsi qu’aux « changements de paradigme », abordant les nouvelles rĂ©alitĂ©s culturelles entourant l’Église.

« Il est essentiel que nous en soyons conscients », a dit Roger Hernandez, directeur de la pastorale et de l’évan-

gĂ©lisation pour l’Union des fĂ©dĂ©rations du Sud (États-Unis), et premier orateur principal. Citant Dan White, un planteur d’églises aux États-Unis, Roger Hernandez a soulignĂ© l’importance vitale de comprendre comment les croyances chrĂ©tiennes se croisent avec une culture repoussĂ©e par un discours sur la « vĂ©ritĂ© absolue », le « dialogue combatif », la caractĂ©risation de groupes comme Ă©tant dĂ©moniaques, le « contrĂŽle des dĂ©marquages idĂ©ologiques », et le doigt pointĂ© pour faire honte.

Kathy, Ă©pouse et partenaire pastorale de Roger Hernandez, spĂ©cialisĂ©e dans le MinistĂšre de l’hospitalitĂ©, s’est fait l’écho de leur vision dans une vidĂ©o diffusĂ©e au cours de la prĂ©sentation, soulignant la nĂ©cessitĂ© d’étendre l’hospitalitĂ© au-delĂ  d’un simple sollicitude envers les invitĂ©s.

Karen Glassford, directrice de l’évangĂ©lisation par le numĂ©rique pour le MinistĂšre des communications et des mĂ©dias Ă  la ConfĂ©rence gĂ©nĂ©rale (GC), leur a emboĂźtĂ© le pas. Soulignant la croissance rapide de l’évangĂ©lisation par le numĂ©rique, elle a lancĂ© un projet de collaboration avec le DĂ©partement des communications et des mĂ©dias de la SEC pour piloter des modĂšles d’évangĂ©lisation par le numĂ©rique avec des Ă©glises sĂ©lectionnĂ©es. L’impact potentiel de ce projet sur la connexion avec une communautĂ© de plus en plus en ligne a Ă©tĂ© saluĂ© par des participants tels qu’Elizabeth Taslmacsi, membre du district de Brighton, de Hove et de Worthing. Elizabeth Taslmacsi : « Les

« Christ dans nos cƓurs, dans nos maisons, dans nos Ă©glises, dans les rues »

gens qui habitent dans nos grandes villes sont assez isolĂ©s. Nous ne connaissons pas nos voisins, nous avons peur de parler de notre foi. [
] Cette initiative crĂ©era des occasions permettant une plus grande implication des membres. »

La derniĂšre sĂ©ance plĂ©niĂšre de la matinĂ©e, animĂ©e par Kirk Thomas, prĂ©sident de la SEC, a transmis un message clair : « Il est temps de tirer des leçons du passĂ© et de tourner la page. » Il a appelĂ© au renouveau, Ă  la croissance et Ă  une disposition Ă  accepter le changement. Kirk Thomas a exhortĂ© les dirigeants Ă  « aller » et Ă  ĂȘtre « inspirĂ©s pour la mission », en mettant l’accent sur le Christ en tant que centre de la stratĂ©gie de la SEC.

Au fil de la journĂ©e, 23 ateliers, principalement animĂ©s par des administrateurs de la SEC et des directeurs de dĂ©partement, ont permis aux responsables locaux de s’engager avec les nouveaux dirigeants.

Bernie Holford, nouvellement nommĂ© pasteur de l’église d’Hemel Hempstead, a commentĂ© un atelier sur une Ă©vangĂ©lisation par le numĂ©rique efficace : « En tant qu’individu plus ĂągĂ© qui n’a pas beaucoup utilisĂ© Facebook, j’ai compris Ă  quel point l’approche de l’évangĂ©lisation par le numĂ©rique peut ĂȘtre puissante. »

La journĂ©e s’est achevĂ©e par des Ă©changes entre les participants en dehors des ateliers, par la visite du magasin de Stanborough Press, et par l’exploration de diverses expositions portant sur le service.

« La vision persiste », ont dĂ©clarĂ© les dirigeants de l’Église : « Christ dans nos cƓurs, dans nos maisons, dans nos Ă©glises, dans les rues. » Une telle vision commence d’abord avec Christ dans nos cƓurs.

Actualités
Photo : SEC Media et David Neal
7 AdventistWorld.org Avril 2024

À Melbourne, un centre guide la communautĂ© vers le bien-ĂȘtre

Un centre d’influence situĂ© dans une banlieue verdoyante de Melbourne, dans l’État de Victoria, en Australie, atteint les Ă©tudiants de l’universitĂ© et leurs voisins, et leur fournit des outils pour amĂ©liorer leur santĂ© physique, mentale, spirituelle, Ă©motionnelle, et sociale.

Le centre de bien-ĂȘtre weExplore – une initiative du Centre adventiste Gateway, un centre communautaire Ă  but non lucratif de Melbourne – a aidĂ© des centaines d’étudiants de l’UniversitĂ© Monash, situĂ©e Ă  proximitĂ©, et d’autres membres de la communautĂ© en distribuant de l’aide alimentaire et en offrant des cours gratuits, lesquels couvrent des sujets allant de la rĂ©silience mentale et des habitudes efficaces Ă  la prĂ©vention du diabĂšte.

« Le centre weExplore fonctionne comme un programme d’ensemencement : il crĂ©e une prise de conscience au sein de la communautĂ© – une communautĂ© que nous voulons atteindre », a expliquĂ© le bĂ©nĂ©vole Gordon Chau, en marge du CongrĂšs de la jeunesse adventiste 2024 (AYC), lequel s’est tenu en janvier dernier Ă  Melbourne. « Nous voulons soutenir les gens, les aider et, bien sĂ»r, les amener ultimement Ă  Christ. »

Selon Gordon Chau, le programme de weExplore va de l’amitiĂ© aux services religieux, en passant par l’étude de la Bible, la conversion et l’éducation. « Certains, avant de devenir bĂ©nĂ©voles au centre, Ă©taient passĂ©s

devant notre centre et avaient dit : “C’est quoi ce centre ?” » a-t-il expliquĂ©. Il a poursuivi en racontant l’histoire de Kavitha, une femme sĂ©parĂ©e, mĂšre de deux garçons jumeaux. Un jour, elle s’est arrĂȘtĂ©e au centre par simple curiositĂ©, et a Ă©tĂ© accueillie chaleureusement. La gentillesse qu’elle y a ressenti l’a amenĂ©e finalement Ă  demander une Bible. Quelque temps plus tard, elle s’est inscrite Ă  des Ă©tudes bibliques, lesquelles ont abouti Ă  son baptĂȘme. Aujourd’hui, Kavitha est bĂ©nĂ©vole au centre et forme d’autres personnes Ă  son tour. « C’est une sorte de boucle, a expliquĂ© Gordon Chau. Ceux qui ont Ă©tĂ© aidĂ©s en aident maintenant d’autres. »

UN CENTRE D’INFLUENCE DANS LA VILLE

L’idĂ©e d’ouvrir le centre de bienĂȘtre weExplore a jailli en avril 2018 Ă  la suite d’une session de priĂšre et de planification du Centre adventiste Gateway. Leanne Tilson, vice-prĂ©sidente de l’association et coordinatrice des programmes du ministĂšre : « Au dĂ©part, nous disposions de fonds provenant de Mission globale, lesquels nous ont aidĂ©s Ă  Ă©tablir le centre. Nous avions priĂ© Ă  ce sujet en tant qu’église, car nous rĂȘvions d’établir un centre d’influence en l’espace de trois ans. Mais en moins de six mois, le Seigneur nous a fourni les fonds nĂ©cessaires. Il nous a ouvert la porte, alors mĂȘme que nous n’étions

Le centre de bien-ĂȘtre weExplore oriente les gens vers une meilleure santĂ© et vers JĂ©sus

pas préparés et que nous pensions à plus long terme. »

« Depuis l’établissement de weExplore, notre calendrier est rempli d’évĂ©nements formidables soutenus par des subventions et des dons. Des mĂ©decins et d’autres professionnels de la santĂ© donnent de leur temps prĂ©cieux. [
] De nombreux membres de notre communautĂ© ainsi que des Ă©tudiants universitaires viennent au centre et [
] expriment leurs besoins en vue d’une meilleure santĂ© globale », lit-on sur le site Web de weExplore.

Sur ce site, on explique aussi qu’en raison de l’impact de la COVID-19, « la santĂ© mentale et le bien-ĂȘtre Ă©motionnel sont des sujets primordiaux Ă  l’heure actuelle. Nous avons utilisĂ© la plateforme en ligne pour fournir du soutien et des soins Ă  notre communautĂ©, sans compter les services en personne. »

Le centre est situĂ© de façon stratĂ©gique Ă  quelques pas de l’UniversitĂ© Monash, laquelle compte plus de 85 000 Ă©tudiants. GrĂące Ă  un accord avec le gouvernement de Victoria, le centre fournit des sacs de nourriture Ă  approximativement 300 Ă©tudiants par semaine. Le centre fait appel Ă  environ 75 bĂ©nĂ©voles de quatre congrĂ©gations adventistes de Melbourne et de la communautĂ©. Les programmes sur la santĂ© physique et mentale, y compris un cours hebdomadaire de Pilates, sont trĂšs populaires.

Et qu’en est-il de Kavitha, cette femme qui s’est arrĂȘtĂ©e au centre et qui est finalement devenue membre de l’Église adventiste et bĂ©nĂ©vole au centre ? « J’aurais aimĂ© dĂ©couvrir ce centre bien avant ! a-t-elle dĂ©clarĂ© rĂ©cemment. J’y ai trouvĂ© JĂ©sus et je lui ai donnĂ© ma vie – ce qui a fait toute la diffĂ©rence ! »

Actualités
Marcos Paseggi, Adventist World Le centre de bien-ĂȘtre weExplore est un centre d’influence domiciliĂ© Ă  Melbourne, dans l’État de Victoria, en Australie. Photo : weExplore Wellness Centre Facebook
8 Avril 2024 AdventistWorld.org

Gros plan sur la mission

Le ministÚre de marionnettes de Chai Sew Moi à Sarawak, en Malaisie, a touché des enfants au-delà des frontiÚres de ce pays.

En Malaisie, une marionnettiste apporte joie et foi au-delĂ  des frontiĂšres

Une enseignante adventiste retraitée crée un ministÚre de marionnettes

des chants, les activitĂ©s de l’église et les programmes spĂ©ciaux, tous mettant en scĂšne des marionnettes. L’une des piĂšces de marionnettes les plus remarquables de Chai Sew Moi, intitulĂ©e « Hobart le ver : nous sommes des crĂ©atures merveilleuses », vĂ©hicule le message que tout ce qui a Ă©tĂ© créé par Dieu est important. Cette production a franchi les frontiĂšres avec des reprĂ©sentations dans des pays tels que les Philippines, l’IndonĂ©sie, le Myanmar, la CorĂ©e, TaĂŻwan, et la Mongolie.

les marionnettes immĂ©diatement, sans rĂ©serve. PrĂ©senter un spectacle de marionnettes est un moyen sĂ»r d’attirer leur attention. Si certains ont d’abord eu des rĂ©ticences Ă  l’égard des marionnettes, ils ont vite compris leur potentiel pour transmettre des vĂ©ritĂ©s bibliques et des leçons morales. »

Au cƓur de l’État de Sarawak, en Malaisie, le ministĂšre de marionnettes de Chai Sew Moi inspire subtilement les spectateurs depuis de nombreuses annĂ©es. Depuis sa retraite en 2016, Chai Sew Moi a eu un impact crĂ©atif et spirituel considĂ©rable sur ses semblables et a utilisĂ© ses talents pour transmettre la foi aux enfants Ă  l’église et dans les communautĂ©s locales.

Le parcours de Chai Sew Moi dans l’art de la marionnette a commencĂ© de façon modeste. En 1993, celle-ci a dĂ©cidĂ© de s’essayer aux marionnettes (dans les annĂ©es 1970, elle avait regardĂ© l’émission amĂ©ricaine Sesame Street avec ses niĂšces, et plus tard, avec ses propres enfants). Bien que ne jouissant d’aucune formation dans l’art de la marionnette, elle a créé des marionnettes pour un programme de l’École du sabbat dans le but de promouvoir les offrandes missionnaires. Son nouveau ministĂšre a pris de l’ampleur lorsqu’elle a impliquĂ© des enfants de neuf ans dans les rĂŽles de marionnettistes et d’acteurs.

Depuis ces dĂ©buts, le ministĂšre des marionnettes Ă  son Ă©glise a prospĂ©rĂ©. Les enfants sont devenus des participants enthousiastes dans l’animation

En tant qu’ancienne institutrice, Chai Sew Moi a transmis sa passion Ă  ses collĂšgues en leur apprenant Ă  utiliser les marionnettes comme outil d’enseignement efficace. En 1998, elle a reçu une formation officielle de marionnettiste lors d’un CongrĂšs du MinistĂšre des enfants, et plus tard, elle a Ă©tĂ© formĂ©e par des marionnettistes professionnels des États-Unis et de l’Australie.

En 2021, face aux dĂ©fis de la pandĂ©mie de COVID-19, Chai Sew Moi a trouvĂ© un moyen unique de rĂ©pandre la joie et l’espoir. Elle s’est lancĂ©e dans un marathon de chant de marionnettes de 100 jours, partageant des chants spirituels demandĂ©s par ses amis et sa famille. Cette initiative a agi telle une lueur d’espoir au cours de cette pĂ©riode difficile.

SimultanĂ©ment, Chai Sew Moi a lancĂ© une plateforme vidĂ©o thĂ©matique de chansons de marionnettes, comprenant des catĂ©gories telles que « Jardin de louange », « Station Évangile » et « BĂ©nĂ©diction de NoĂ«l », toutes destinĂ©es Ă  rĂ©pandre la joie, l’espoir et l’amour pendant la pĂ©riode Ă©prouvante de 2021.

L’impact de cette marionnettiste sur les enfants est Ă©norme ! Chai Sew Moi : « Les enfants adoptent

GrĂące Ă  sa foi en la mission de Dieu, Chai Sew Moi a fait Ɠuvre de pionniĂšre dans le domaine des marionnettes dans plusieurs pays du sud-est de l’Asie. Elle a donnĂ© des ateliers de marionnettes et de fabrication de marionnettes lors de congrĂšs et de sĂ©minaires afin de partager ce don avec d’autres personnes dĂ©sireuses d’atteindre les enfants. Sa consĂ©cration et ses efforts ont finalement abouti Ă  la crĂ©ation et Ă  la distribution de 24 marionnettes dans huit organisations adventistes du sud-est de l’Asie.

Chai Sew Moi est convaincue que l’utilisation de marionnettes Ă  l’église peut aider les enfants et les adultes Ă  approfondir leur foi. Le ministĂšre de marionnettes est, en effet, une tendance qui se dĂ©veloppe rapidement au sein de l’Église, offrant une forme moderne de divertissement tout en transmettant de prĂ©cieux messages spirituels.

« Les enfants sont un don du Seigneur, dit-elle en citant David Faust, un Ă©ducateur chrĂ©tien chevronnĂ©. Manipulons ce don avec soin. IntĂ©ressons-nous suffisamment aux enfants pour rĂ©pondre Ă  leurs besoins. Enseignons-leur les vĂ©ritĂ©s bibliques. Amenons-les Ă  s’amuser sainement. Utilisons des marionnettes et des piĂšces de théùtre pour faire ressortir la qualitĂ© d’enfant qui est en chacun de nous. »

Edward Rodriguez et Hazel Wanda
Ginajil-Gara, Division AsiePacifique Sud, et Adventist World
Photo : Service des nouvelles de la Division Asie-Pacifique Sud
9 AdventistWorld.org Avril 2024

Sous les projecteurs

L’examen final

Apprendre Ă  appuyer deux fois

Au cours de l’étĂ© 1992, ma femme Ă©tait directrice du Centre de la petite enfance de notre Ă©cole adventiste de Wenatchee, dans l’État de Washington (connue localement comme la capitale de la grosse pomme des États-Unis). J’avais obtenu mon diplĂŽme en thĂ©ologie Ă  l’UniversitĂ© de Walla Walla, et avais Ă©tĂ© invitĂ© Ă  servir en tant que pasteur de la jeunesse pour cet Ă©tĂ©-lĂ  Ă  l’église adventiste de Wenatchee. L’invitation Ă©tait assortie d’une condition : je devais apprendre Ă  conduire un bus scolaire et rĂ©ussir l’examen Ă©crit et pratique pour obtenir mon permis de conduire commercial. J’ai rapidement vĂ©cu une expĂ©rience semblable Ă  celle de Jonas, avalĂ© par une « baleine » jaune – un bus scolaire.

Si je me souviens bien, il s’agissait d’un autobus de la sĂ©rie C-180 de 1965, fabriquĂ© par Gillig Transit Coach Bus, lequel pouvait accueillir 52 passagers. Il Ă©tait Ă©quipĂ© de freins Ă  air comprimĂ© et d’une transmission manuelle Fuller RT610 Ă  10 vitesses. Et il avait un double embrayage. Un double embrayage, c’est quoi ? Eh bien, lorsqu’on conduit un vĂ©hicule Ă  transmission manuelle, le pied gauche sert Ă  appuyer sur la pĂ©dale d’embrayage pour changer de vitesse. Si le vĂ©hicule est Ă©quipĂ© d’un double embrayage, on doit appuyer deux fois sur l’embrayage pour changer de vitesse. Pourquoi deux fois ? La premiĂšre pour sortir d’une vitesse, et la deuxiĂšme pour passer Ă  la vitesse suivante. Apprendre Ă  conduire le bus en ville et Ă  s’arrĂȘter aux feux Ă©tait un exercice tenant de l’aĂ©robique ! Ça ne me semblait vraiment pas naturel, mais au cours de l’étĂ©, j’ai dĂ©veloppĂ© le rĂ©flexe

d’appuyer deux fois sur la pĂ©dale d’embrayage
 et j’ai obtenu mon permis de conduire !

APPRENDRE À APPUYER DEUX FOIS

Jésus a appelé ses disciples à apprendre à « appuyer deux fois » en voyant les possibilités de tous, y compris des handicapés et des marginalisés.

Les disciples avaient des attentes prĂ©conçues sur ce que devait ĂȘtre le ministĂšre de JĂ©sus. Ces attentes se heurtaient Ă  l’appel du Christ Ă  s’occuper des autres et Ă  les impliquer dans l’Ɠuvre de Dieu. Les disciples ont dĂ» apprendre Ă  « appuyer deux fois » pour dĂ©velopper leur foi. La premiĂšre fois consistait Ă  se dĂ©faire de leurs idĂ©es sur la nature du royaume de Dieu et Ă  comprendre les vĂ©ritables prioritĂ©s de ce royaume. Ça n’avait rien de naturel pour Pierre, Jacques ou Jean. Bien que JĂ©sus ait clairement dĂ©fini sa mission et la maniĂšre dont elle impliquait des individus avec des possibilitĂ©s, les disciples Ă©taient confus, comme on le voit dans Jean 9.1-3.

Filipe Fortes 10 Avril 2024 AdventistWorld.org

« JĂ©sus vit, en passant, un homme aveugle de naissance. Ses disciples lui firent cette question : Rabbi, qui a pĂ©chĂ©, cet homme ou ses parents, pour qu’il soit nĂ© aveugle ? JĂ©sus rĂ©pondit : Ce n’est pas que lui ou ses parents aient pĂ©chĂ© ; mais c’est afin que les Ɠuvres de Dieu soient manifestĂ©es en lui. »

JĂ©sus a montrĂ© Ă  ses disciples une autre façon de voir les gens. PlutĂŽt que de se focaliser sur le handicap de cet homme, il a vu comment celui-ci pouvait ĂȘtre un tĂ©moin de la grĂące de Dieu en action. JĂ©sus a confrontĂ© la thĂ©ologie erronĂ©e des disciples concernant les handicaps et les a aidĂ©s Ă  discerner les possibilitĂ©s. Il les a aidĂ©s Ă  dĂ©velopper leurs rĂ©flexes de foi et Ă  se dĂ©sengager de cette stigmatisation.

UN TEST DE CARACTÈRE

Dans Matthieu 25.31-46, on voit l’appel clair du Christ Ă  s’occuper de « l’un de ces plus petits ». Ellen White amplifie ce test portant sur le souci envers nos semblables et la volontĂ© de les impliquer :

« J’ai vu qu’il Ă©tait conforme Ă  la volontĂ© de Dieu que des veuves, des orphelins, des aveugles, des sourds,

des boiteux et des personnes affligĂ©es de toutes sortes de maux fussent placĂ©es en Ă©troits rapports avec son Église ; cette prĂ©sence est utile Ă  la formation du caractĂšre des membres. Des anges de Dieu nous surveillent pour savoir comment nous nous comportons Ă  l’égard de ces personnes qui ont besoin de notre sympathie, de notre amour et de notre bienfaisance dĂ©sintĂ©ressĂ©e. Cela constitue pour Dieu un test de notre caractĂšre. Si nous pratiquons la vraie religion de la Bible, nous serons conscients de la dette d’amour, de bontĂ© et de sympathie contractĂ©e envers le Christ en faveur de ses frĂšres ; et nous ne pourrons pas faire moins que d’exprimer notre gratitude pour son incommensurable amour Ă  notre Ă©gard alors que nous Ă©tions des pĂ©cheurs indignes de sa grĂące, en manifestant un profond intĂ©rĂȘt et un amour sincĂšre envers ceux qui sont nos frĂšres et qui sont moins favorisĂ©s que nous1. »

« Dieu tiendra l’église de 



. responsable, en tant que corps, de la mauvaise maniĂšre dont se conduisent ses membres. Si l’on tolĂšre un esprit Ă©goĂŻste et dĂ©pourvu de sympathie envers les malheureux, la veuve, l’or-

Comment votre église locale implique-t-elle de maniÚre significative les personnes avec des possibilités ?

phelin, le paralytique et le malade de corps ou d’esprit, le Seigneur cachera sa face Ă  son peuple, jusqu’à ce qu’il accomplisse son devoir et ĂŽte le mal de son sein. Si quelqu’un se rĂ©clame du nom du Christ, et le prĂ©sente sous un faux jour au point d’oublier son devoir envers les affligĂ©s, ou s’il cherche son avantage en portant prĂ©judice aux malheureux, et le prive ainsi de ses moyens d’existence, le Seigneur tiendra l’Église pour responsable du pĂ©chĂ© de ses membres.

Photo : SeventyFour / iStock / Getty Images Plus / Getty Images 11 AdventistWorld.org Avril 2024

Il n’exaucera pas la priĂšre de son peuple, si celui-ci nĂ©glige les orphelins, les paralytiques, les aveugles et les malades2 »

AprĂšs avoir dĂ©sengagĂ© l’engrenage de la peur et de la stigmatisation, nous devons engager l’engrenage de l’amour et de l’inclusion. En reconnaissant les possibilitĂ©s d’honorer et de glorifier Dieu que recĂšlent ceux qui sont le plus souvent marginalisĂ©s, nous devenons semblables au Dieu que nous prĂ©tendons servir.

JĂ©sus nous appelle donc aujourd’hui Ă  nous soucier de tous et Ă  les impliquer. Le MinistĂšre adventiste des possibilitĂ©s (APM) vise Ă  partager le message des trois anges Ă  ces gens et avec sept groupes de personnes :

1. La communautĂ© Sourde et les personnes ayant subi une perte d’audition

2. Les personnes aveugles ou à la vision limitée

3. Les orphelins et les enfants vulnĂ©rables – notamment les enfants des rues, les enfants placĂ©s en famille d’accueil, les enfants immigrĂ©s et rĂ©fugiĂ©s, et les enfants dont l’un des parents est en prison

4. Les personnes ayant des problÚmes de mobilité et de santé physique

5. Les personnes ayant des problĂšmes de santĂ© mentale. Entrent dans cette catĂ©gorie les troubles mentaux, ainsi que les difficultĂ©s d’apprentissage et de dĂ©veloppement (autisme, syndrome de Down, etc.)

6. Les personnes ayant subi la perte de leur conjoint par cause de dĂ©cĂšs, de divorce, d’abandon, etc.

7. Les aidants de ces groupes

À travers le MinistĂšre adventiste des possibilitĂ©s, les Ă©glises locales peuvent exercer leur ministĂšre auprĂšs de sept groupes de personnes distincts afin d’accroĂźtre l’impact de la mission. Notre devise ? « Tous sont douĂ©s, utiles, et prĂ©cieux ».

ET ALORS ? QU’EST-CE QU’ON FAIT MAINTENANT ?

Partout dans le monde, les gouvernements et les sociĂ©tĂ©s ont ignorĂ©, marginalisĂ© ou stigmatisĂ© la communautĂ© des sourds, les personnes handicapĂ©es, et celles qui ont subi la perte d’un conjoint. Je crois qu’en cette fin des temps, l’Église adventiste a un rĂŽle Ă  jouer, soit susciter l’attention, l’acceptation et l’action – la stratĂ©gie des « Trois A » du MinistĂšre adventiste des possibilitĂ©s3. Voici maintenant quelques questions de rĂ©flexion et d’application pour votre considĂ©ration.

Comment allons-nous rĂ©pondre Ă  l’appel de l’Esprit de Dieu ? DĂ©velopperons-nous nos rĂ©flexes de foi pour discerner des possibilitĂ©s lĂ  oĂč d’autres ne voient que des handicaps, des infirmitĂ©s et des limitations ? RĂ©ussirons-nous cet « examen final » au jour du jugement ? Comment le message des trois anges nous incitera-t-il Ă  nous occuper des autres et Ă  travailler Ă  leurs cĂŽtĂ©s de façons pratiques ?

Comment votre église locale implique-t-elle de maniÚre significative les individus avec des possibilités ? Comment est-elle enrichie par leur créativité, leur vision de la foi, leur vitalité, et les dons spirituels que Dieu leur a accordés ?

Comment vous et moi allons-nous dĂ©velopper des rĂ©flexes de foi et apprendre Ă  appuyer deux fois sur la pĂ©dale ? En ce qui me concerne, je veux faire ma part ! Et vous ? Prolongeons l’appel final du Christ et incluons les gens avec des possibilitĂ©s tandis que nous proclamons l’Évangile Ă©ternel « aux habitants de la terre, Ă  toute nation, Ă  toute tribu, Ă  toute langue, et Ă  tout peuple » (Ap 14.6, c’est nous qui soulignons) !

1 Ellen G. White, Instructions pour un service chrétien effectif, p. 234.

2 Idem., Le ministĂšre de la bienfaisance, p. 161.

3 Pour en découvrir davantage sur la stratégie « Trois A », consultez le site suivant : https://www.possibilityministries.org/wp-content/uploads/3a-document.pdf

Ernesto Douglas Venn est l’assistant du prĂ©sident pour le MinistĂšre adventiste des possibilitĂ©s de la ConfĂ©rence gĂ©nĂ©rale.

Ressources pour le MinistÚre adventiste des possibilités

La chaßne YouTube du MinistÚre adventiste des possibilités fournit des ressources vidéo pour

„ Les sourds et les malentendants

„ Le bien-ĂȘtre en matiĂšre de santĂ© mentale et la lutte contre les prĂ©jugĂ©s

„ Les orphelins, les enfants des rues, les enfants rĂ©fugiĂ©s et autres enfants vulnĂ©rables

„ Les aveugles et les malvoyants

„ Les aidants

„ Les personnes ayant perdu leur conjoint

„ La santĂ© physique/la mobilitĂ© et le bien-ĂȘtre

www.youtube.com/adventistpossibilityministries

Vous trouverez des vidĂ©os de mĂ©ditation ainsi qu’une compilation de ressources pour les sourds et les malentendants sur le site Adventist Deaf Ministry International.

www.adventistdeaf.org

Pour accéder au contenu vidéo de Hope Channel avec la langue des signes ou le sous-titrage, visitez leur site web en scannant le code.

hopechanneldeaf.org

Pour accĂ©der Ă  la formation pour le MinistĂšre adventiste des possibilitĂ©s, avec des mesures d’actions spĂ©cifiques que votre organisation peut prendre pour crĂ©er un climat de « rĂ©flexion sur les possibilitĂ©s », visitez la CommunautĂ© d’apprentissage adventiste.

www.adventistlearningcommunity.com/courses/adventist-possibility-ministries

12 Avril 2024 AdventistWorld.org

Sous les projecteurs

Un évangéliste aveugle qui chante

Aveugle avec des possibilités, choisi pour la mission

ERNESTO DOUGLAS VENN

NĂ© le 11 octobre 1871 Ă  Caroline, dans l’État de York, DeGrove Turk Ă©pousa Grace A. Shear (nĂ©e le 3 novembre 1876) le 28 dĂ©cembre 1903 Ă  Binghamton, dans l’État de New York. Ils se joignirent Ă  l’Église adventiste en 19071 et la mĂȘme annĂ©e, firent Ă©tat de leurs efforts dans le colportage Ă©vangĂ©lique2. On trouve une trace des Turk en 1908, alors qu’ils participĂšrent aux efforts d’évangĂ©lisation en tant que musiciens lors d’une campagne d’évangĂ©lisation sous la tente Ă  Oneida, dans l’État de New York3. L’annĂ©e suivante, en 1909, Grace reçut son diplĂŽme de missionnaire, et D. G. Turk fut consacrĂ© au ministĂšre de l’Évangile4. Ils continuĂšrent Ă  voyager ensemble en prĂȘchant et en chantant la Parole de Dieu dans tout l’État de New York5

DeGrove Turk mourut Ă  l’ñge de 79 ans le 15 mai 1951, et sa femme15 ans plus tard, soit le 16 novembre 1966, Ă  l’ñge de 90 ans. Sa notice nĂ©crologique dit notamment : « Bien que le pasteur Turk ait Ă©tĂ© aveugle avant son mariage, lui et sa femme ont mis leurs talents musicaux au service de l’Ɠuvre du Seigneur. Ils ont participĂ© Ă  plusieurs efforts d’évangĂ©lisation, sous la tente entre autres, au cours desquels frĂšre Turk s’est rĂ©vĂ©lĂ© ĂȘtre un orateur convaincant

et puissant. Sa compagne fidĂšle lui servait d’yeux pour la prĂ©paration de ses sermons. [
] À l’exception d’un congĂ© consacrĂ© Ă  des efforts d’évangĂ©lisation dans un certain nombre de villes de New York, DeGrove Turk a Ă©tĂ© pasteur de l’église de Binghamton pendant 25 ans6 »

Le ministÚre des Turk est un exemple de la façon dont tous sont choisis pour la mission et que tous sont doués, utiles, et précieux.

1 Editor, « Obituaries », The Advent Review and Sabbath Herald, Washington, D. C., 28 juin 1951, vol. 128, n° 26, p. 22.

2 D. G. Turk, « Binghamton », The New York Indicator, Rome, New York, 10 avril 1907, vol. 17, n° 15, p. 2.

3 Mr. Mrs. F. C. Webster et Mr. Mrs. D. G. Turk, « Tent Meeting at Oneida », The New York Indicator, Rome, New York, 10 juin 1908, vol. 18, n° 24, p. 3.

4 F. N. Johnson, « The 1909 Conference », The New York Indicator, Rome, New York, 27 octobre 1909, vol. 19, n° 41, p. 2.

5 Une réunion à Albany, NY, J. G. White, « General Meeting at Schenectady », The New York Indicator, Rome, New York, 14 avril 1909, vol. 19, n° 15, p. 1 ; une réunion à Union, NY, Editor, « Notices and Appointments », The New York Indicator, Rome, New York, 5 avril 1910, vol. 20, n° 14, p. 4 ; une réunion à Willet, NY, R. E. Bliss, « Willet », Atlantic Union Gleaner, South Lancaster, Massachusetts, 30 septembre 1914, vol. 13, n° 39, p. 6.

6 Editor, « Obituaries ».

Ernesto Douglas Venn est l’assistant du prĂ©sident pour le MinistĂšre adventiste des possibilitĂ©s de la ConfĂ©rence gĂ©nĂ©rale.

Image : Aditya Joshi 13 AdventistWorld.org Avril 2024

Sous les projecteurs

L’expĂ©rience de « l’appartenance » en Zambie

Le MinistÚre adventiste des possibilités en action

Juste aprĂšs la cĂ©rĂ©monie de remise de diplĂŽmes en 2005, ma femme, un de nos amis et moi avons dĂ©cidĂ© de participer Ă  un Ă©vĂ©nement cycliste qui se dĂ©roulait lĂ  oĂč nous habitions, Ă  Chattanooga, au Tennessee (États-Unis). On l’appelait « Three State Three Mountain Challenge » (DĂ©fi « Trois montagnes, trois États ») parce que cette randonnĂ©e de 160 kilomĂštres partait du Tennessee, descendait vers l’Alabama, passait par la GĂ©orgie, remontait vers le Tennessee, et traversait trois montagnes. En descendant de l’une de ces montagnes, j’ai pris un virage, et soudain
 plus rien. On m’a dit que j’avais heurtĂ© une voiture qui, elle, se dirigeait vers le sommet de la montagne. Je ne me souviens pas de ça, ni de quoi que ce soit d’autre Ă  propos de cet accident. Heureusement, les trois participants suivants Ă©taient tous des professionnels de la santĂ© ; ils ont tout de suite su ce qu’il fallait faire pour me garder en vie. Par contre, je n’en suis pas sorti sans sĂ©quelles : je me suis retrouvĂ© paralysĂ© Ă  partir de la taille, et donc, paraplĂ©gique pour le reste de mes jours. Depuis, je me dĂ©place en fauteuil roulant. L’utilisation d’un tel fauteuil prĂ©sente des dĂ©fis, certes, mais aussi des possibilitĂ©s.

DES POSSIBILITÉS EN ZAMBIE

J’ai eu l’incroyable privilĂšge d’ĂȘtre membre du groupe de travail sur la santĂ© et le bien-ĂȘtre physique/la mobilitĂ© du MinistĂšre adventiste des possibilitĂ©s (APM). APM est une initiative de l’Église adventiste visant Ă  aider des groupes de gens qui sont parfois laissĂ©s pour compte. Il s’est dĂ©veloppĂ© et est devenu un ministĂšre en sept parties, lequel se focalise sur les personnes ayant subi la perte de leur conjoint, les aveugles ou les malvoyants, les aidants, les sourds et les malentendants, les orphelins et les enfants vulnĂ©rables, les personnes souffrant de problĂšmes de santĂ© physique/de mobilitĂ©, et celles qui sont atteintes de problĂšmes de santĂ© mentale. En dĂ©pit de nos difficultĂ©s, APM promeut la plĂ©nitude dans nos infirmitĂ©s.

Enfant, j’ai passĂ© quelques mois en Afrique. Plus tard, j’ai tentĂ© pendant des annĂ©es d’y retourner pour partager cette partie de mon expĂ©rience d’enfance avec ma femme. Imaginez mon enthousiasme lorsqu’on lui a proposĂ© d’assister Ă  une confĂ©rence Ă  l’UniversitĂ© adventiste de l’Afrique, laquelle se tiendrait au Kenya ! Peu aprĂšs avoir reçu son invitation, nous avons eu l’occasion d’entrer en contact avec le directeur d’APM de la ConfĂ©rence gĂ©nĂ©rale et de devenir des ambassadeurs d’APM pendant notre voyage. Alors que je bossais sur de grands projets pour voyager Ă  travers l’Afrique et montrer Ă  ma femme les endroits oĂč j’avais vĂ©cu, Dieu, dans son infinie sagesse, a rĂ©orientĂ© notre voyage et s’est arrangĂ© pour que nous passions plus de temps en Zambie.

Dans ce pays, Vera et Coster – nos prĂ©cieux hĂŽtes – ont planifiĂ© une visite de courtoisie Ă  l’Union des fĂ©dĂ©rations du sud de la Zambie, domiciliĂ©e Ă  Lusaka. Aux bureaux de l’union, nous sommes tombĂ©s par hasard sur le directeur d’APM de l’union avant mĂȘme de commencer nos activitĂ©s d’ambassadeur d’APM (bien que rien dans les plans de Dieu

ne soit le fruit du hasard !). Ce mĂȘme jour, il a dĂ©couvert comment j’utilisais ma planche de transfert pour entrer et sortir d’une voiture, et nous a conduits avec enthousiasme Ă  la rencontre du directeur d’une organisation non gouvernementale qui milite pour les besoins des handicapĂ©s en Zambie. Ces deux hommes ont travaillĂ© ensemble pour mieux servir les handicapĂ©s.

Comme cette visite d’un jour devait ĂȘtre brĂšve, le directeur de l’union nous a demandĂ© de former les centaines de dirigeants et de membres d’APM de l’Union du sud de la Zambie avant de quitter le pays. C’est alors que j’ai commencĂ© Ă  me rendre compte que les adventistes de cette union et de la Zambie avaient des tas d’initiatives pour aider ceux qui Ă©taient dans le besoin !

Le jour de la formation, nous avons donnĂ© une prĂ©sentation, laquelle comportait des ressources pratiques basĂ©es sur ce qui existe localement, et une introduction aux ressources d’APM en ligne. Je me souviens avoir Ă©tĂ© impressionnĂ© par l’accessibilitĂ© de l’église oĂč nous nous sommes rĂ©unis. J ’ai remarquĂ© que membres et dirigeants faisaient intentionnellement des adaptations qui fonctionnaient pour moi et pour d’autres gens en fauteuil roulant, ou sourds, ou malentendants, ou aveugles. La diversitĂ© qui rĂ©gnait dans cet espace Ă©tait stupĂ©fiante ! Tous voulaient aider d’une maniĂšre ou d’une autre. MĂȘme si j’arrivais Ă  me rendre Ă  la plupart des endroits en me dĂ©plaçant tout seul, ils Ă©taient vraiment heureux de m’aider.

L’une des expĂ©riences les plus mĂ©morables qui m’est allĂ©e droit au cƓur, c’est lorsque des enfants, tous vĂȘtus d’uniformes arborant sur les chemises et les robes le logo d’APM et du MinistĂšre adventiste pour les sourds, ont pris place sur la chaire. Au son de la musique, ils ont chantĂ© des chants, leur chef de chƓur les guidant fiĂšrement. Il Ă©tait clair que les anges de Dieu Ă©taient Ă  leurs cĂŽtĂ©s, chantant et participant avec eux ! Si vous aviez

été là, je suis sûr que vous auriez eu, tout comme nous, la chair de poule, la gorge nouée, et les larmes aux yeux.

LA PARABOLE DES

DEUX ÉGLISES

Il Ă©tait une fois deux Ă©glises. Les deux congrĂ©gations se rencontrĂšrent et firent la connaissance d’une personne qui se dĂ©plaçait en fauteuil roulant. L’une des Ă©glises Ă©tait trĂšs grande et possĂ©dait un magnifique bĂątiment. Cependant, l’ascenseur Ă©tait vieux, peu fiable, et tombait constamment en panne. Cette Ă©glise avait des bancs en bois qui ne permettaient pas Ă  une personne en fauteuil roulant de s’asseoir confortablement Ă  cĂŽtĂ© des siens ou de ses amis. L’autre Ă©glise Ă©tait petite et louait une salle pour ses services de culte. Les membres de la petite Ă©glise ont fini par acheter un terrain et ont commencĂ© la construction de leur propre bĂątiment.

Lorsque les membres de la grande Ă©glise se sont rendu compte des difficultĂ©s que l’ascenseur et les bancs causaient Ă  la personne en fauteuil roulant, ils ont entrepris des travaux de rĂ©novation, sans toutefois lui demander ce dont elle avait besoin. Dans le cadre de ces rĂ©novations, ils ont fini par installer un nouvel ascenseur, puis ont fait des dĂ©coupes dans les bancs, laissant suffisamment d’espace pour que les utilisateurs de fauteuil roulant puissent y insĂ©rer leur fauteuil.

Les membres de la petite Ă©glise, eux, ont consultĂ© la personne en fauteuil roulant et ont construit une Ă©glise de plain-pied – Ă©liminant ainsi le besoin d’un ascenseur. Ils ont optĂ© pour des chaises confortables et mobiles plutĂŽt que pour des bancs. Ainsi, la personne en fauteuil roulant a pu s’asseoir oĂč elle le souhaitait et avec n’importe qui dans l’église. Les membres ont mĂȘme installĂ© une rampe jusqu’à l’estrade pour permettre aux personnes en fauteuil roulant et aux autres personnes Ă  mobilitĂ© rĂ©duite d’accĂ©der Ă  la chaire.

Les leçons de cette parabole sont nombreuses. Le simple fait d’ajouter un

ascenseur Ă  un bĂątiment d’église, par exemple, ne garantit pas l’accessibilitĂ© ou ne crĂ©e pas de sentiment d’appartenance. Le MinistĂšre adventiste des possibilitĂ©s va au-delĂ  de la simple rĂ©novation des bĂątiments. Il existe pour crĂ©er un sentiment d’appartenance en nous aidant Ă  reconnaĂźtre que chacun est douĂ©, utile, et prĂ©cieux. C’est ce sentiment que j’ai ressenti en Zambie. Si vous dĂ©sirez savoir comment vous pouvez crĂ©er dans votre Ă©glise un sentiment d’appartenance qui va bien au-delĂ  de la simple conception d’un bĂątiment, n’hĂ©sitez pas Ă  consulter le site Web d’APM. Sur ce site, on vous propose des questionnaires gratuits sur l’accessibilitĂ© que les membres et les dirigeants de l’église peuvent utiliser s’ils dĂ©cident de devenir plus accessibles*.

Nous connaissons tous le verset de la Bible qui dit : « Alors viendra la fin. » (Mt 24.14) Mais avez-vous dĂ©jĂ  lu ce verset en ayant Romains 10.14,15 Ă  l’esprit ? Puisque JĂ©sus reviendra lorsque l’Évangile aura Ă©tĂ© transmis Ă  tous les habitants de la terre, il nous reste encore un monde Ă  atteindre. Parmi ceux qui n’ont pas encore entendu l’Évangile, qui oublie-t-on ? On pense souvent Ă  ceux qui habitent dans les rĂ©gions reculĂ©es de la jungle, dans des pays sans nom. C’est peut-ĂȘtre vrai, mais se pourrait-il qu’on nĂ©glige l’individu qui habite Ă  cĂŽtĂ© de chez soi, qui est sourd, qui est adventiste, mais qui va Ă  l’église le dimanche faute d’interprĂštes ? Ou le croyant qui ne vient jamais Ă  l’église parce que l’escalier a de nombreuses marches et qu’il ne veut gĂȘner personne ? Comment pourront-ils croire en JĂ©sus s’ils n’ont jamais entendu parler de lui dans leur propre langue des signes ou en braille ?

* www.possiblityministries.org

Terry Trecartin, titulaire d’une maĂźtrise en travail social, ainsi que d’une maĂźtrise en sciences de l’éducation, est membre du groupe de travail sur la santĂ© et le bien-ĂȘtre physique/la mobilitĂ© du MinistĂšre adventiste des possibilitĂ©s (APM).

/ iStock / Getty Images Plus / Getty Images 15 AdventistWorld.org Avril 2024
Photo : Siripak Pason

Sous les projecteurs

Relever le défi de la mobilité
Le phénomÚne « LÚve-toi et marche »
GEORGE UBA

Dieu est imprĂ©visible. Parfois, il prend un incident malheureux dans la vie de quelqu’un et l’utilise pour le bonheur de bien d’autres.

Il y a quelques annĂ©es, j’étais trĂ©sorier de la FĂ©dĂ©ration de Bucarest, en Roumanie. Un jour, en arrivant au bureau, la lourde porte d’entrĂ©e est sortie de ses gonds et m’est tombĂ©e dessus. Une fois le choc passĂ©, je me suis mis Ă  rĂ©flĂ©chir : et si je me retrouvais dans un fauteuil roulant pour le reste de ma vie ? Heureusement, ça n’a pas Ă©tĂ© le cas ! À travers cet accident, toutefois, j’ai dĂ©couvert que Dieu avait un autre plan. Il me prĂ©parait Ă  un grand projet qui, comme de la pĂąte Ă  pain qui lĂšve, Ă©tait en prĂ©paration depuis cinq ans.

AprĂšs avoir terminĂ© mon mandat de directeur de l’École du sabbat et des MinistĂšres personnels Ă  l’Union roumaine, j’ai servi en tant que pasteur Ă  l’Église Grant de Bucarest Un jour, alors que je priais, espĂ©rant qu’on m’appellerait Ă  une mission influente et des plus efficaces, je me suis souvenu de la porte de la fĂ©dĂ©ration. C’est ainsi qu’a commencĂ© une aventure missionnaire qui allait dĂ©passer mon imagination la plus fertile !

ENCORE PLUS À VENIR

Avec Aurel Burcea – un jeune homme en fauteuil roulant, lequel coordonnait depuis de nombreuses annĂ©es une revue pour les handicapĂ©s – nous avons entrepris de crĂ©er une famille pour les handicapĂ©s physiques Ă  Bucarest. Nous avons demandĂ© Ă  Dieu d’amener 25 personnes pour lancer ce projet. Neuf mois plus tard, seuls 11 handicapĂ©s physiques s’étaient inscrits. Aurel a insistĂ© pour lancer tout de mĂȘme le projet. « Mais nous n’avons mĂȘme pas 25 inscriptions ! » ai-je rĂ©torquĂ©. « T’inquiĂšte pas ! Si on commence,

Jeux paralympiques organisĂ©s par l’Association LĂšve-toi et marche

d’autres viendront en cours de route », a-t-il rĂ©pondu avec confiance. Toujours hantĂ© par le fait de ne pas avoir atteint l’objectif de 25 personnes, j’ai cĂ©dĂ©, tout en continuant Ă  presser Dieu au sujet de notre objectif. Le 18 avril 2010, jour de notre premiĂšre rĂ©union, nous sommes entrĂ©s dans la salle louĂ©e Ă  Bucarest et avons comptĂ© le nombre d’handicapĂ©s : il y en avait 25, sans compter le personnel de soutien et les bĂ©nĂ©voles. Dieu nous avait exaucĂ©s !

L’ambiance des rĂ©unions Ă©tait Ă  la joie et Ă  l’enthousiasme. Mario Brito, prĂ©sident de la Division intereuropĂ©enne, nous a rendu visite et nous a encouragĂ©s Ă  nous dĂ©velopper. Des handicapĂ©s de toutes les villes de la Roumanie, grandes et petites, sont venues voir ce qu’était LĂšvetoi et marche – une initiative organisĂ©e au dĂ©part par ADRA Roumanie. Ils nous ont demandĂ© d’établir des antennes dans leurs villes. Aujourd’hui, nous avons 32 antennes dans tout le pays, totalisant prĂšs de 4 000 personnes ayant des difficultĂ©s physiques. Et notre dĂ©veloppement se poursuit ! Le nombre de bĂ©nĂ©voles, principalement issus de l’Église adventiste, s’élĂšve Ă  plus de 6 000. En 2024, nous projetons d’établir de 8 Ă  10 nouvelles antennes.

En Roumanie, nous sommes enregistrĂ©s en tant que prestataires de services auprĂšs du ministĂšre du Travail ; cependant, c’est l’Église qui s’occupe de toute la logistique. Chaque antenne est dirigĂ©e par un pasteur et un membre d’ Ă©glise , les deux formant le noyau de l’antenne. Ils sont responsables de l’organisation des programmes que nous avons avec nos usagers. Ils commencent chaque rĂ©union par des messages spirituels basĂ©s sur les Écritures. Trois ans aprĂšs la crĂ©ation de l’Association LĂšve-toi et marche , une congrĂ©gation des handicapĂ©s a Ă©tĂ© créée. Elle compte aujourd’hui plus

Photos : courtoisie de l’auteur 16 Avril 2024 AdventistWorld.org

de 50 Ăąmes enthousiastes sur le plan spirituel, la plupart n’étant pas adventistes.

Nous avons créé le Centre de mobilitĂ© gratuite pour les handicapĂ©s, premier du genre en Roumanie. GrĂące Ă  des dons de vĂ©hicules adaptĂ©s, nous avons transportĂ© des milliers d’handicapĂ©s – lesquels ne pouvaient utiliser les transports publics non adaptĂ©s. Bon nombre d’entre eux sont devenus membres de l’Association LĂšve-toi et marche. Nous entretenons d’excellentes relations avec les villes dans les zones oĂč nous offrons un service de « taxi gratuit ».

LA PROGRAMMATION POUR LE POUVOIR

Chaque annĂ©e, nous offrons une oasis de joie, d’amitiĂ© et de connaissance pendant sept jours dans des camps, oĂč prĂšs de deux cents personnes de tout le pays viennent pour participer Ă  des excursions, Ă  des programmes quotidiens (chant, poĂ©sie, histoires de vie), Ă  divers sĂ©minaires et activitĂ©s sportives. À la fin du camp, les handicapĂ©s offrent un magnifique programme aux membres des Ă©glises non loin du camp.

Une villa situĂ©e Ă  Sinaia – la ville de montagne la plus visitĂ©e – a Ă©tĂ© acquise grĂące Ă  des fonds provenant de la division. C’est lĂ  que nous organisons des mini-camps d’étĂ© d’une durĂ©e de trois jours, lesquels accueillent de 20 Ă  25 handicapĂ©s de toutes les rĂ©gions du pays. Les souvenirs de ces journĂ©es puissantes sont inoubliables !

Dans les Ă©coles, dans le cadre du programme intitulĂ© « DiffĂ©rents mais Ă©gaux », des handicapĂ©s prĂ©sentent leur vĂ©cu de handicap aux Ă©lĂšves. Alors qu’ils montrent leur rĂ©silience dans la lutte pour surmonter leurs limitations, ils inspirent et motivent les Ă©lĂšves Ă  s’amĂ©liorer et Ă  corriger leur perception des personnes souffrant de handicaps physiques.

Pour aider ceux qui manquent d’articles de premiĂšre nĂ©cessitĂ©, nous avons lancĂ© le programme You Are Not Alone (Vous n’ĂȘtes pas seul). Il s’agit d’un programme mis sur pied pour rĂ©pondre aux besoins des personnes ayant des problĂšmes de mobilitĂ©, et pour briser leur solitude. On leur fournit de la nourriture, des vĂȘtements, des moyens de transport, ainsi que des mĂ©dicaments et d’autres ressources.

Certains handicapĂ©s n’ont pas quittĂ© leur appartement depuis des annĂ©es. Nos bĂ©nĂ©voles au grand cƓur et heureux de servir les ont aidĂ©s Ă  trouver une famille de personnes confrontĂ©es aux mĂȘmes dĂ©fis. Nous les avons sortis de leur isolement pour leur faire dĂ©couvrir le bord de la mer, les montagnes, les pays Ă©trangers et les endroits pittoresques du pays, souvent pour la premiĂšre fois. Nous avons organisĂ© des repas de fĂȘtes Ă  l’occasion du mariage de ceux qui se sont mariĂ©s et les avons encouragĂ©s Ă  dĂ©velopper leurs capacitĂ©s. Nous avons baptisĂ© ceux qui voulaient faire partie de l’Église. Par-dessus tout, nous leur avons montrĂ© l’amour du Christ Ă  travers l’amour chaleureux et tangible des bĂ©nĂ©voles.

On projette d’ouvrir un « Centre de soins et de rĂ©tablissement » Ă  Claudia, prĂšs d’Arad, lequel servira de refuge aux handicapĂ©s qui ne sont pas autonomes. Ce projet est conçu pour servir de rĂ©sidence aux handicapĂ©s, de mĂȘme que pour les sĂ©jours temporaires. Des piscines thermales, des serres accessibles pour l’agriculture biologique, des terrains de sport, une chapelle pour les services religieux, une salle de rĂ©union pour l’antenne d’Arad de LĂšve-toi et marche (cette antenne compte plus de 80 membres), et une salle de physiothĂ©rapie seront Ă  la disposition des handicapĂ©s du pays et d’ailleurs. Dans ces installations, nous organiserons d’autres camps pour au moins 150 personnes, lesquelles feront l’expĂ©rience d’un mode de vie sain et d’une atmosphĂšre spirituelle Ă©difiante. Tout comme l’Architecte cĂ©leste a travaillĂ© Ă  la formation de cette famille « LĂšve-toi et marche », il orchestrera la construction de cette citadelle de refuge pour sa gloire, et pour la joie de nombreuses Ăąmes accablĂ©es par des dĂ©fis physiques.

Le Seigneur dĂ©sire honorer les sujets de son amour par un banquet de l’amitiĂ© : « Va promptement dans les places et dans les rues de la ville, et amĂšne ici les pauvres, les estropiĂ©s, les aveugles et les boiteux. » (Lc 14.21) Nous avons le privilĂšge d’étendre l’invitation du MaĂźtre Ă  ceux qui aspirent Ă  cette amitiĂ© Ă©ternelle avec Dieu.

George Uba est vice-prĂ©sident de l’Association LĂšve-toi et marche, et prĂ©sident de l’antenne d’Arad, en Roumanie.

L’église pour les personnes handicapĂ©es Ă  Bucarest, en Roumanie.
17 AdventistWorld.org Avril 2024
Taxi gratuit pour les personnes handicapées

Sous les projecteurs

Participer à la mission de l’Église

Mon parcours avec une maladie stigmatisée

NII ANYETEI AKOGYERAM

Selon la Fondation de recherche de l’Alliance pour la paralysie cĂ©rĂ©brale (CPARF), environ 17 millions de personnes sont atteintes d’une forme de paralysie cĂ©rĂ©brale dans le monde1. Au Ghana, mon pays natal, on a estimĂ© qu’en 2023, plus de 22 000 enfants sur 34,1 millions d’habitants (0,07 pour cent de la population) seraient atteints de paralysie cĂ©rĂ©brale2. Ces donnĂ©es ne disent pas grand-chose sur les adultes atteints de cette maladie, mais il se trouve que je suis l’un d’entre eux. Je m’appelle Nii Anyetei Akogyeram, mais on m’appelle communĂ©ment Inocki Popo. Mon grand-pĂšre m’a donnĂ© le nom d’Enoch, mais mon cousin plus ĂągĂ© l’a remplacĂ© par Inocki et y a ajoutĂ© Popo, d’oĂč mon surnom : Inocki Popo. Je suis nĂ© Ă  Accra, au Ghana, le 8 mars 1990. Au cours de ma premiĂšre semaine de vie, mes parents ont remarquĂ© que ma peau et le blanc de mes yeux Ă©taient jaunĂątres et ont soupçonnĂ© que j’avais la jaunisse (une affection qui survient en raison d’un excĂšs de bilirubine dans le sang d’un bĂ©bĂ©). Pour y remĂ©dier, ils m’ont

placĂ© sous le soleil matinal pendant quelques jours. Le spectre de lumiĂšre bleue prĂ©sent dans la lumiĂšre du soleil dĂ©compose facilement l’excĂšs de bilirubine pour permettre Ă  l’organisme de l’excrĂ©ter. Comme mon Ă©tat ne s’amĂ©liorait pas, ils m’ont transportĂ© d’urgence Ă  l’HĂŽpital Korle Bu Teaching, oĂč les mĂ©decins ont procĂ©dĂ© Ă  une transfusion sanguine pour remplacer le mauvais sang. Ensuite, ils m’ont placĂ© sous les rayons ultraviolets.

Trois ou quatre mois plus tard, mes parents se sont aperçus, Ă  leur grand chagrin, que mon dĂ©veloppement Ă©tait plus lent que la normale. Ils m’ont ramenĂ© Ă  l’hĂŽpital, mais le mĂ©decin qui m’a examinĂ© leur a assurĂ© qu’il n’y avait pas de problĂšme.

DIAGNOSTIC : PARALYSIE CÉRÉBRALE

Bien qu’ils aient remarquĂ© des contractions rĂ©guliĂšres et une salivation excessive (je bavais), les mĂ©decins n’arrivaient pas Ă  dire ce qui n’allait pas chez moi. L’hĂŽpital Ă©tait devenu ma deuxiĂšme maison, car dĂšs que je faisais de la fiĂšvre, on m’y emmenait d’urgence. Pendant

une courte pĂ©riode, j’ai suivi des sĂ©ances de physiothĂ©rapie. Par ailleurs, mon mĂ©decin m’a prescrit un bracelet que je portais Ă  la main gauche et que j’utilisais pour essuyer la salive chaque fois qu’elle sortait de ma bouche. Il m’a prescrit un mĂ©dicament contre le paludisme appelĂ© Camoquin que ma famille a surnommĂ© Sunday, le jour pour le traitement des tempĂ©ratures Ă©levĂ©es. À l’ñge de 24 ans, j’ai pris sur moi de dĂ©couvrir ce qui n’allait pas. Du coup, j’ai passĂ© des heures Ă  surfer sur Internet pour trouver des informations sur mon Ă©tat. J ’ai enfin dĂ©couvert que je souffrais d’une maladie appelĂ©e paralysie cĂ©rĂ©brale (PC).

Selon les Centres de contrĂŽle et de prĂ©vention des maladies (CDC), la paralysie cĂ©rĂ©brale « est un groupe de troubles qui affectent la capacitĂ© d’une personne Ă  se mouvoir et Ă  maintenir son Ă©quilibre et sa posture ». Il s’agit du handicap physique le plus frĂ©quent chez l’enfant. Une Ă©tude des CDC indique qu’il y a 1 Ă  4 cas de PC pour 1 000 naissances vivantes. Au Ghana, cependant, les cas de PC sont particuliĂšrement nombreux, puisqu’ils touchent un enfant sur 300 naissances vivantes3. Ce qui exacerbe le problĂšme dans le pays, ce sont les possibilitĂ©s limitĂ©es de traitement et de prise en charge des cas.

Ma maladie Ă©tant devenue l’objet de moqueries et de brimades, j’ai vĂ©cu une enfance difficile. Mes

Photo : shironosov / iStock / Getty Images Plus / Getty Images 18 Avril 2024 AdventistWorld.org

camarades de classe se moquaient de moi et m’appelaient souvent « le gars baveux ». Craignant que ma maladie ne soit contagieuse, ils ne voulaient pas jouer avec moi.

Pour rester sain d’esprit et survivre Ă  leurs brimades, j’ai dĂ©cidĂ© de ne pas y prĂȘter attention. Cependant, il y a eu des moments oĂč, n’arrivant pas Ă  supporter leurs brimades persistantes, j’ai appris Ă  me dĂ©fendre. Finalement, les brimades ont diminuĂ© et j’ai enfin pu me concentrer sur mes Ă©tudes.

À L’ATTAQUE DE LA PARALYSIE CÉRÉBRALE

À l’église, j’ai dĂ©veloppĂ© de bonnes relations dans mes classes de l’École du sabbat. Mon pĂšre Ă©tait coordinateur du MinistĂšre des enfants et surintendant adjoint en charge de l’École du sabbat des enfants. La plupart des enfants Ă©taient mes amis et les autres moniteurs Ă©taient, en fait, des membres de ma famille, des tantes, des oncles. J’ai eu l’occasion de participer Ă  toutes les activitĂ©s, dont chanter et rĂ©citer les textes bibliques pendant les programmes du 13e sabbat.

Au club des Explorateurs, mon pĂšre Ă©tait le directeur, et ma mĂšre, l’instructrice ; ils ont donc veillĂ© Ă  m’inclure dans tous les programmes. J’ai fait du camping, du kayak, de la descente en rappel, et de l’escalade. RĂ©cemment, j’ai suivi la formation et j’ai Ă©tĂ© investi en tant que chef guide. J’enseigne maintenant une classe d’Explos dans mon Ă©glise locale.

C’est la formation de chef guide qui m’a donnĂ© l’idĂ©e de lancer la Popo Cerebral Palsy Initiative (Initiative Popo pour la paralysie cĂ©rĂ©brale).

Étant moi-mĂȘme atteint de paralysie cĂ©rĂ©brale et connaissant son impact sur ses victimes et leurs parents, je me suis donnĂ© pour mission de sensibiliser le public Ă  la paralysie cĂ©rĂ©brale, en particulier les parents et les aidants qui s’occupent des enfants, lesquels sont les plus touchĂ©s par cette maladie. J’ai aussi pensĂ© que si les enseignants et les Ă©lĂšves comprenaient la maladie, ils seraient plus prĂ©venants lorsqu’ils ont affaire Ă 

des personnes qui en sont atteintes.

C’est en octobre 2017 que j’ai fondĂ© la Popo Cerebral Palsy Initiative [Initiative Popo pour la paralysie cĂ©rĂ©brale] – une organisation Ă  but non lucratif. J’avais les objectifs suivants : encourager les parents, en particulier les mĂšres d’enfants atteints de PC ; Ă©duquer le public sur la condition ; et soutenir les familles vivant avec la condition. Ma vision ? CrĂ©er une sociĂ©tĂ© inclusive qui accepte et respecte les droits humains fondamentaux de tous les gens – y compris de ceux qui sont atteints de paralysie cĂ©rĂ©brale – et qui offre des chances Ă©gales Ă  tous.

Ma famille et quelques amis m’ont aidĂ© Ă  promouvoir l’initiative sur les mĂ©dias sociaux et m’ont fourni les fonds de dĂ©marrage dont j’avais tant besoin pour rĂ©aliser mon rĂȘve. J’ai eu le bonheur d’avoir le soutien de gens qui partagent ma vision4

À mon avis, cette organisation Ă  but non lucratif participe Ă  la mission de l’Église. Nous aussi, nous considĂ©rons les handicaps et autres pertes Ă  travers le prisme transformateur des possibilitĂ©s. Nous croyons en ce que les individus peuvent faire et devenir par la grĂące de Dieu. Notre travail consiste essentiellement Ă  promouvoir la reconnaissance de la dignitĂ© et du respect de tous, afin que leurs capacitĂ©s puissent ĂȘtre mises au service de l’Évangile. Nous travaillons en Ă©troite collaboration avec notre fĂ©dĂ©ration pour dĂ©velopper des programmes qui rĂ©pondent aux conditions des personnes atteintes de paralysie cĂ©rĂ©brale.

1 https://www.childbirthinjuries.com/cerebral-palsy/statistics/, page consultée le 6 février 2024.

2 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6779979/, page consultée le 6 février 2024.

3 https://www.childbirthinjuries.com/cerebral-palsy/statistics/, page consultée le 6 février 2024.

4 Parmi les personnes qui ont proposĂ© d’agir en tant que directeur et secrĂ©taire, respectivement, de mon organisation, il y a eu feu Nana Kwaku Gyamfi, un praticien de mĂ©decine alternative ; Mme Alberta Rockson, physiothĂ©rapeute ; M. Benjmin Sackar, avocat ; Mlle Jacqueline Asante-Mensah, avocate ; et ma sƓur, Angela Akogyeram.

Nii Anyetei Akogyeram est le fondateur de la Popo Cerebral Palsy Initiative LBG – une organisation Ă©ducative Ă  but non lucratif qui cherche Ă  rĂ©duire la stigmatisation de la paralysie cĂ©rĂ©brale.

Nous croyons en ce que les individus peuvent faire et devenir par la grĂące de Dieu.
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PrĂȘts, pas prĂȘts,

Jésus revient bientÎt !

L’une de nos principales croyances adventistes est celle de la seconde venue de JĂ©sus-Christ. En effet, « dans tous nos cƓurs brĂ»le cette espĂ©rance ». Et nous ne sommes pas les seuls ! Au fil des siĂšcles, le retour du Christ a constituĂ© le point culminant de l’espĂ©rance pour tous les croyants.

Le prophĂšte ÉsaĂŻe a dĂ©crit cet Ă©vĂ©nement glorieux en ces termes : « En ce jour l’on dira : Voici, c’est notre Dieu, en qui nous avons confiance, et c’est lui qui nous sauve ; c’est l’Éternel, en qui nous avons confiance ; soyons dans l’allĂ©gresse, et rĂ©jouissons-nous de son salut ! » (Es 25.9) Dans Psaumes 50.3, nous lisons : « Il vient, notre Dieu, il ne reste pas en silence ; devant lui est un feu dĂ©vorant, autour de lui une violente tempĂȘte. »

Alors qu’il Ă©tait sur la terre, JĂ©sus a dit : « Je vais vous prĂ©parer une place. Et, lorsque je m’en serai allĂ©, et que je vous aurai prĂ©parĂ© une place, je reviendrai, et je vous prendrai avec moi, afin que lĂ  oĂč je suis vous y soyez aussi. » (Jn 14.2,3) Il rĂ©pĂšte cette promesse avec insistance dans Apocalypse 22.7 : « Et voici, je viens bientĂŽt. – Heureux celui qui garde les paroles de la prophĂ©tie de ce livre ! » ; verset 12 : « Voici, je viens bientĂŽt, et ma rĂ©tribution est avec moi, pour rendre Ă  chacun selon ce qu’est son Ɠuvre. » ; verset 20 : « Oui, je viens bientĂŽt. »

« BIENTÔT » ? ÇA VEUT DIRE QUOI AU JUSTE ?

Jusqu’à quel point peut-on dire « bientĂŽt » ? De notre point de vue humain, surtout dans le monde technologique d’aujourd’hui, tout ce qui n’est pas instantanĂ© est considĂ©rĂ© comme Ă©tant lent !

Les adventistes prĂȘchent la seconde venue du Christ depuis 180 ans – et ça, ça peut sembler ĂȘtre une Ă©ternitĂ© pour certains. Des adventistes dĂ©couragĂ©s ont perdu le sens de l’urgence de la seconde venue du Christ – une urgence qui devrait pourtant imprĂ©gner tous les aspects de la vie des adventistes.

Cela ne devrait cependant pas nous surprendre. Nous lisons dans 2 Pierre 3.3-7 : « Dans les derniers jours, il viendra des moqueurs avec leurs railleries, marchant selon leurs propres convoitises, et disant : OĂč est la promesse de son avĂšnement ? Car, depuis que les pĂšres sont morts, tout demeure comme dĂšs le commencement de la crĂ©ation. »

Pierre souligne que ces moqueurs « oublient volontairement » que Dieu a créé les cieux et la terre et qu’il y a eu un dĂ©luge mondial. Il nous avertit ensuite qu’un jour, tout sera dĂ©truit par le feu.

Le passage se poursuit en donnant des instructions et des encouragements importants aux croyants : « Mais il est une chose, bien-aimĂ©s, que vous ne devez pas ignorer, c’est que, devant le Seigneur, un jour est comme mille ans, et mille ans sont comme un jour. Le Seigneur ne tarde pas dans l’accomplissement de la promesse, comme quelques-uns le croient ; mais il use de patience envers vous, ne voulant pas qu’aucun pĂ©risse, mais voulant que tous arrivent Ă  la repentance. » (v. 8,9)

IRRÉPRÉHENSIBLES DANS LA PAIX

Ce passage nous incite, puisque la terre et tout ce qu’elle contient seront dĂ©truits, Ă  rĂ©flĂ©chir au fait que nous devons « ĂȘtre trouvĂ©s par lui sans tache et irrĂ©prĂ©hensibles dans la paix » (v. 14)

Quel appel nous avons que de rester prĂšs du Seigneur et de le laisser nous guider alors que nous attendons sa venue avec impatience !

L’épĂźtre aux HĂ©breux nous donne l’encouragement suivant : « N’abandonnez donc pas votre assurance, Ă  laquelle est attachĂ©e une grande rĂ©munĂ©ration. Car vous avez besoin de persĂ©vĂ©rance, afin qu’aprĂšs avoir accompli la volontĂ© de Dieu, vous obteniez ce qui vous est promis. Encore un peu, un peu de temps : celui qui doit venir viendra, et il ne tardera pas. Et mon juste vivra par la foi ; mais, s’il se retire, mon Ăąme ne prend pas plaisir en lui. Nous, nous ne sommes pas de ceux qui se retirent pour se perdre, mais de ceux qui

Perspective mondiale
Photo : Arto Marttinen 20 Avril 2024 AdventistWorld.org

ont la foi pour sauver leur ùme. » (He 10.35-39)

Mes amis, la Parole de Dieu nous parle aujourd’hui. Ne laissez personne vous ravir votre espĂ©rance en la prochaine venue de JĂ©sus-Christ. Le Seigneur vient bientĂŽt !

UNE VENUE LITTÉRALE, PERSONNELLE, VISIBLE

Notre croyance fondamentale adventiste n° 25 dĂ©clare : « La seconde venue du Christ est la bienheureuse espĂ©rance de l’Église, le point culminant de l’Évangile. L’avĂšnement du Sauveur sera littĂ©ral, personnel, visible et de portĂ©e mondiale. Lors de son retour, les justes morts ressusciteront ; avec les justes vivants, ils seront glorifiĂ©s et enlevĂ©s au ciel, tandis que les rĂ©prouvĂ©s mourront. L’accomplissement presque complet de la plupart des prophĂ©ties et la situation actuelle de notre monde indiquent que la venue du Christ est proche. Le jour et l’heure de cet Ă©vĂ©nement n’ont pas Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ©s, c’est pourquoi nous sommes exhortĂ©s Ă  nous tenir prĂȘts Ă  tout moment1. »

DES LENDEMAINS QUI DÉCHANTENT

Au cours de l’annĂ©e derniĂšre, le siĂšge mondial de l’Église adventiste

Ă  Silver Spring, au Maryland, a perdu deux hauts dirigeants : Maurice Valentine, vice-prĂ©sident de la ConfĂ©rence gĂ©nĂ©rale, et HeatherDawn Small, directrice du MinistĂšre des femmes pour l’Église mondiale. Ces deux dĂ©cĂšs sont survenus trĂšs rapidement, subitement mĂȘme.

Chers amis, le temps est comptĂ© –aucun d’entre nous n’est promis Ă  un lendemain, ni mĂȘme au reste de la journĂ©e. Nous n’avons que ce moment, maintenant. Êtes-vous prĂȘts pour le retour de JĂ©sus ? Que nous vivions ou que nous reposions dans la tombe, nous verrons bientĂŽt notre Seigneur.

La dĂ©tĂ©rioration actuelle des conditions mondiales devrait nous faire prendre conscience de l’urgence de nous prĂ©parer et de proclamer le message des trois anges d’Apocalypse 14 en prĂ©vision du retour imminent du Christ.

DIEU COMPTE SUR NOUS

La plume inspirĂ©e nous dit : « Aux heures finales du temps de grĂące, alors que le sort de toute Ăąme est sur le point d’ĂȘtre dĂ©cidĂ© pour toujours, le Seigneur attend que son Église se rĂ©veille pour agir comme jamais auparavant.

« Ceux qui ont Ă©tĂ© libĂ©rĂ©s en Christ par la connaissance de la vĂ©ritĂ©, sont considĂ©rĂ©s par Dieu comme ses Ă©lus, qu’il favorise plus que tous les

Aucun d’entre nous n’est promis Ă  un lendemain, ni mĂȘme au reste de la journĂ©e. Nous n’avons que ce moment, maintenant.

peuples de la terre. Les bĂ©nĂ©dictions qui leur sont si gĂ©nĂ©reusement accordĂ©es doivent ĂȘtre communiquĂ©es aux autres. Il faut que la bonne nouvelle du salut soit portĂ©e Ă  toute nation, Ă  toute tribu, Ă  toute langue et Ă  tout peuple. Dans les prophĂ©ties de l’Ancien Testament, Dieu est reprĂ©sentĂ© comme rĂ©pandant sa lumiĂšre sur son Église aux jours oĂč les tĂ©nĂšbres de l’erreur et de l’incrĂ©dulitĂ© caractĂ©risaient l’époque qui prĂ©cĂ©dera la seconde venue du RĂ©dempteur. Comme “le Soleil de justice”, il se lĂšvera sur cette Église, “et la guĂ©rison sera sous ses ailes”. De chaque vrai disciple du Seigneur se dĂ©gagera une influence vivifiante, rĂ©confortante2 » Chers frĂšres et sƓurs, nous vivons Ă  la fin des temps. Restons tout prĂšs du Seigneur ! Permettons au Saint-Esprit de remplir nos vies d’espĂ©rance et de courage pour proclamer au monde le message du retour imminent du Christ.

1 Croyance fondamentale n° 25, https://sdaqc.org/les-croyances-fondamentales/.

2 Ellen G. White, ProphĂštes et rois, p. 542.

Ted N. C. Wilson est le prĂ©sident de l’Église adventiste du septiĂšme jour. Vous pouvez le suivre sur X (anciennement Twitter) : @ pastortedwilson, et sur Facebook : @ PastorTedWilson.

21 AdventistWorld.org Avril 2024

Esprit de prophétie

Diverses façons d’exercer un ministùre

Accorder une attention particuliĂšre aux besoins des plus dĂ©munis d’entre nous

En accord avec le thĂšme de ce mois, nous avons dĂ©cidĂ© de prĂ©senter diverses citations d’Ellen G. White promouvant une mĂ©thode d’inclusion dans notre famille d’adoration. Ses paroles justifient la nĂ©cessitĂ© de ce ministĂšre au sein de l’Église.

« Il n’exaucera pas les priĂšres de ses enfants tant [
] qu’ils ne s’occuperont pas des aveugles dans leurs rangs. »

— Instructions pour un service chrĂ©tien effectif, p. 262.

« Lorsque vous portez secours au pauvre, que vous sympathisez avec les affligĂ©s et les opprimĂ©s, et que vous montrez de l’amitiĂ© Ă  l’orphelin, vous entrez en communion plus Ă©troite avec JĂ©sus. »

— Instructions pour un service chrĂ©tien effectif, p. 229.

«

Les veuves et les infirmes sont dans l’Église afin d’ĂȘtre une source de bĂ©nĂ©dictions pour elle. Ils sont un des moyens que Dieu a choisis pour dĂ©velopper le caractĂšre de ceux qui se prĂ©tendent les disciples de JĂ©sus-Christ et leur donner une occasion de manifester les traits de celui de notre RĂ©dempteur compatissant. »

— TĂ©moignages pour l’Église, vol. 1, p. 103.

«

Ceux qui ont le plus de sagesse devraient toujours se comporter noblement et gĂ©nĂ©reusement avec leurs frĂšres plus pauvres, leur donner de bons conseils et les laisser ensuite livrer eux-mĂȘmes les batailles de la vie. Mais il m’a Ă©tĂ© montrĂ© que l’Église a le devoir solennel de s’occuper tout spĂ©cialement des veuves, des orphelins et des infirmes privĂ©s de ressources. »

— TĂ©moignages pour l’Église, vol. 1, p. 104.

«  Mais ils faisaient preuve d’un manque Ă©vident d’attention envers les veuves, les orphelins et les faibles du troupeau. En dehors d’un certain intĂ©rĂȘt pour la cause en gĂ©nĂ©ral, ils n’éprouvaient que fort peu d’intĂ©rĂȘt pour ces gens-lĂ , et ne s’intĂ©ressaient qu’à leurs propres familles. Avec une religion aussi Ă©troite, ils mouraient d’une mort spirituelle. »

— TĂ©moignages pour l’Église, vol. 2, p. 19.

«La responsabilitĂ© de l’Église — L’Église doit s’occuper des orphelins ; le Christ dit Ă  ses disciples : Prenez soin de ces enfants dĂ©favorisĂ©s, amenez-les Ă  moi, et vous aurez votre

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rĂ©compense. Dans ce domaine, j’ai observĂ© des manifestations d’un profond Ă©goĂŻsme. S’ils ne sont pas assurĂ©s de pouvoir tirer quelque avantage pour eux-mĂȘmes en accueillant dans leur famille ceux qui n’ont pas de foyer, certains se dĂ©tournent en disant : Non. Ils ignorent ou ne veulent pas savoir si ces enfants sont sauvĂ©s ou perdus. Ils considĂšrent que ce n’est pas leur affaire. Avec CaĂŻn ils disent : “Suis-je le gardien de mon frĂšre ?” Ils ne veulent pas se dĂ©ranger ou faire quelque sacrifice en faveur des orphelins, et c’est avec une complĂšte indiffĂ©rence qu’ils rejettent ces malheureux dans le monde, oĂč se trouvent parfois des personnes mieux disposĂ©es Ă  les recevoir que ne le sont ces soi-disant chrĂ©tiens. Au jour de l’Éternel, on demandera des comptes Ă  ceux Ă  qui la Providence a donnĂ© la possibilitĂ© d’exercer une action salvatrice. Mais ces chrĂ©tiens cherchent Ă  s’excuser ; ils refusent de s’engager dans une bonne Ɠuvre, Ă  moins d’en tirer un profit personnel. Il m’a Ă©tĂ© montrĂ© que ceux qui repoussent ces occasions de faire le bien entendront JĂ©sus leur dire : “Toutes les fois que vous n’avez pas fait ces choses Ă  l’un de ces plus petits, c’est Ă  moi que vous ne les avez pas faites.” (Mt 25.45) Lire ÉsaĂŻe 58.5-11.2 »

— Le foyer chrĂ©tien, p. 159 (c’est nous qui soulignons).

«

Le salut des sans-logis [et des orphelins] est l’affaire de chacun. »

— Le foyer chrĂ©tien, p. 160 (c’est nous qui soulignons).

«

Tous ceux qui prĂ©tendent croire en Dieu, dont ils attendent soin et protection, et qui espĂšrent en outre habiter un jour dans les demeures qu’il leur a prĂ©parĂ©es, devraient avoir conscience de la solennelle obligation d’ĂȘtre des amis pour ceux qui vivent dans la solitude morale, des pĂšres pour les orphelins, des soutiens pour les veuves, et de se rendre utiles d’une façon ou d’une autre Ă  l’humanitĂ©. » — Ibid.

« Des foyers pour les orphelins et les enfants abandonnĂ©s — Dans la mesure de vos possibilitĂ©s, offrez une famille Ă  ceux qui n’en ont pas. Que chacun se tienne prĂȘt Ă  participer Ă  une telle Ɠuvre. Le Seigneur a dit Ă  Pierre : “Pais mes agneaux.” Ce commandement s’adresse Ă  nous ; en ouvrant nos foyers aux orphelins, nous contribuons Ă  son observation. Faisons en sorte que JĂ©sus ne soit pas déçu de nous. »

— Le foyer chrĂ©tien, p. 162.

«Ceux qui ont pitiĂ© des infortunĂ©s, des aveugles, des boiteux, des affligĂ©s, des veuves, des orphelins et de tous les nĂ©cessiteux sont dĂ©signĂ©s par le Christ comme observateurs de la loi, destinĂ©s Ă  hĂ©riter la vie Ă©ternelle. [
] Le Christ considĂšre comme Ă©tant adressĂ©s Ă  lui-mĂȘme tous les actes de misĂ©ricorde, de bienfaisance, de sympathie Ă  l’égard des infortunĂ©s, des aveugles, des boiteux, des malades, des veuves, des orphelins ; ces actes sont tous inscrits dans les registres du ciel et ils seront rĂ©compensĂ©s. D’autre part, un tĂ©moignage sera portĂ© dans un autre livre contre ceux qui manifestent l’indiffĂ©rence du sacrificateur et du lĂ©vite envers les infortunĂ©s, et contre tous ceux qui cherchent Ă  tirer avantage des malheurs des autres, aggravant ainsi leur affliction pour satisfaire leur propre Ă©goĂŻsme. Dieu fera rendre des comptes pour toute action injuste et pour toute manifestation d’indiffĂ©rence et de nĂ©gligence Ă  l’égard des infortunĂ©s. Finalement, chacun sera traitĂ© selon ses Ɠuvres. »

— Instructions pour un service chrĂ©tien effectif, p. 235.

«Lorsque vous portez secours au pauvre, que vous sympathisez avec les affligĂ©s et les opprimĂ©s, et que vous montrez de l’amitiĂ© Ă  l’orphelin, vous entrez en communion plus Ă©troite avec JĂ©sus. »

— Instructions pour un service chrĂ©tien effectif, p. 229.

Il y a des orphelins que l’on peut secourir, mais beaucoup de membres ne veulent pas s’engager dans une telle initiative, car elle implique davantage d’efforts qu’ils ne sont disposĂ©s Ă  tenter, ne laissant que peu de temps Ă  consacrer Ă  leurs aises. Mais au jour oĂč le Roi des rois procĂ©dera Ă  son enquĂȘte, ces personnes Ă©goĂŻstes, avares et indolentes apprendront que le ciel est offert Ă  ceux qui ont Ă©tĂ© diligents dans leur travail et qui, pour la cause du Christ, ont su renoncer Ă  eux-mĂȘmes. Aucune possibilitĂ© de salut n’est prĂ©vue en faveur de ceux qui ne se sont jamais souciĂ©s que d’eux-mĂȘmes. Dans leur cas, ce n’est pas pour des crimes graves que le Roi les menace du terrible chĂątiment qui frappera ceux qui sont Ă  sa gauche. Ils ne seront pas condamnĂ©s Ă  cause de certaines choses qu’ils auraient commises, mais Ă  cause de celles qu’ils n’ont pas faites. Ils n’ont pas accompli la mission que le ciel leur avait confiĂ©e. Ils se sont complu en eux-mĂȘmes, ils trouvent donc leur rĂ©compense dans les plaisirs Ă©goĂŻstes. »

— Instructions pour un service chrĂ©tien effectif, p. 263

«Le Seigneur invite ses disciples Ă  recueillir les orphelins comme un dĂ©pĂŽt sacrĂ©. Ils sont trop souvent nĂ©gligĂ©s. Ils peuvent ĂȘtre en haillons, maladroits et repoussants Ă  bien des Ă©gards ; ils n’en sont pas moins la propriĂ©tĂ© de Dieu. Ils ont Ă©tĂ© rachetĂ©s Ă  un grand prix et sont aussi prĂ©cieux que nous Ă  ses yeux. Ils sont membres de la grande famille divine. En leur qualitĂ© d’économes du Seigneur, les chrĂ©tiens sont responsables d’eux. “Je te redemanderai son sang”, dit l’Éternel. »

— Les paraboles de JĂ©sus, p. 339.

Les adventistes du septiĂšme jour croient qu’Ellen G. White (1827-1915) a exercĂ© le don de prophĂ©tie biblique pendant plus de 70 ans de ministĂšre public. Ce qui prĂ©cĂšde est tirĂ© de plusieurs de ses Ă©crits.

«
23 AdventistWorld.org Avril 2024

Rétrospective

De teinturier à serviteur consacré

L’histoire d’un pionnier adventiste

Carl Christian Hansen senior a jouĂ© un rĂŽle important dans les premiĂšres annĂ©es de l’Église adventiste au Danemark. Il a consacrĂ© temps, efforts et moyens pour soutenir la cause qu’il aimait*.

PREMIÈRES ANNÉES

Carl naquit dans une petite ferme Ă  Geraa, au Danemark, le 27 avril 1849. De 7 Ă  14 ans, il alla Ă  l’école primaire en hiver et, au printemps et en Ă©tĂ©, il travailla avec son frĂšre en tant que berger pour aider Ă  subvenir aux besoins de leur famille nombreuse. À l’ñge de 14 ans, son pĂšre lui proposa une formation chez un teinturier de la ville d’Aalborg, et plus tard, l’aida Ă  crĂ©er sa propre entreprise de teinture Ă  proximitĂ© de la maison de son enfance.

Carl grandit dans une sociĂ©tĂ© Ă  majoritĂ© luthĂ©rienne. Les baptistes et les mĂ©thodistes Ă©taient considĂ©rĂ©s comme des dissidents. Sa mĂšre et sa sƓur Ă©taient mĂ©thodistes, tandis que son pĂšre, lui, semblait tolĂ©rer tous les croyants. Carl n’avait pas de conviction religieuse particuliĂšre. Mais en 1877, un tournant se produisit lorsqu’un pasteur baptiste (lequel devint plus tard adventiste) lui vendit une Bible. Carl dĂ©cida de l’étudier et de voir s’il pouvait trouver un lien entre les diffĂ©rents points de vue religieux de sa rĂ©gion.

Cet Ă©tĂ©-lĂ , sa femme, Junia, devint mĂ©thodiste. Peu aprĂšs sa conversion, Carl lut Job 28.28 : « Puis il dit Ă  l’homme : Voici, la crainte du Seigneur, c’est la sagesse ; s’éloigner du mal, c’est l’intelligence. » Ce texte le marqua si profondĂ©ment qu’à partir de ce moment-lĂ , il fit l’expĂ©rience d’un changement spirituel radical.

DÉCOUVERTE DU MESSAGE ADVENTISTE

Le premier contact de Carl avec le message adventiste eut lieu lors d’une visite chez des baptistes. Il aperçut sur la table une revue dans laquelle un article portant sur Daniel 10 attira son attention. Il demanda Ă  son hĂŽte de quel genre de publication il s’agissait. Ce dernier rĂ©pondit de maniĂšre Ă©vasive : « Cette revue-lĂ  ? Je pense qu’elle vient de l’AmĂ©rique, mais elle ne contient rien de valable. » Il prit alors la revue et la rangea.

Carl se souvint que la revue s’intitulait Advent Tidende, qu’elle avait Ă©tĂ© publiĂ©e en mai 1878 et qu’elle avait Ă©tĂ© Ă©ditĂ©e par J. G. Matteson. Il avait dĂ©jĂ  lu dans les journaux que J. G. Matteson, un missionnaire adventiste, avait suscitĂ© une grande agitation religieuse au Danemark et y avait lancĂ© un mouvement de tempĂ©rance. Carl savait que J. G. Matteson tenait des rĂ©unions Ă  Alstrup, Ă  environ 50 km de l’endroit oĂč il habitait, mais il n’avait pas l’occasion d’y assister.

En septembre 1878, Knud Brorson, l’un des assistants de Matteson, se rendit dans la ville de Carl. Brorson chercha le pasteur mĂ©thodiste, mais ne le trouvant pas chez lui, il y laissa un tract de 64 pages intitulĂ© The New Testament Sabbath (Le sabbat du Nouveau Testament) et poursuivit son chemin. Peu aprĂšs, Carl rendit visite au pasteur mĂ©thodiste pour lui dire qu’un pasteur baptiste Ă©tait venu chez lui pour le convaincre que les gens devaient ĂȘtre baptisĂ©s par immersion pour ĂȘtre sauvĂ©s.

« Eh bien, les baptistes ne devraient pas se référer tant que ça à la Bible, car ils devraient alors la suivre », répondit le pasteur méthodiste.

« Ne suivent-ils pas la Bible ? » demanda Carl.

« S’ils prĂ©tendent vouloir suivre la Bible, alors ils doivent sanctifier le samedi. »

Carl resta bouche bĂ©e. Jusqu’à ce jour, il avait soutenu avec le pasteur

Photo : courtoisie des Archives historiques des adventistes du septiÚme jour (HASDA) au Danemark

que la Bible disait de sanctifier le dimanche. Le pasteur lui rĂ©pondit : « Non, ce n’est pas ce que la Bible dit. Tiens, lis ce tract, et tu verras qu’il te donnera de quoi rĂ©flĂ©chir. » Ce tract n’était nul autre que The New Testament Sabbath (Le sabbat du Nouveau Testament) de J. G. Matteson !

Pendant deux semaines, Carl et sa femme s’adonnĂšrent Ă  fond Ă  l’étude du tract et le comparĂšrent avec la Bible. Une fois cette Ă©tude terminĂ©e, ils furent convaincus de la vĂ©ritĂ© du sabbat. Le sabbat suivant, Carl ferma son atelier.

Les Ă©preuves commencĂšrent presque immĂ©diatement. Des amis, y compris le pasteur mĂ©thodiste, se moquĂšrent de lui et de sa femme et les traitĂšrent de Juifs. À plusieurs reprises, la foi de Carl vacilla. Il craignait d’avoir commis une grave erreur. Knud Brorson vint Ă  son secours en lui citant Psaumes

119.105 : « Ta parole est une lampe à mes pieds, et une lumiÚre sur mon sentier. ». Carl fut rassuré et ne douta plus jamais de la vérité.

Le 9 mai 1879, Carl et Junia furent baptisĂ©s. Trois mois plus tard, l’église de Dronninglund, composĂ©e alors de huit membres, fut organisĂ©e. Kristen Kristensen (l’ancien pasteur baptiste qui avait vendu la Bible Ă  Carl) fut nommĂ© ancien , et Carl, trĂ©sorier et secrĂ©taire. Le 30 mai 1880, la FĂ©dĂ©ration danoise (la premiĂšre fĂ©dĂ©ration adventiste Ă  l’extĂ©rieur de l’AmĂ©rique du Nord) fut organisĂ©e avec sept Ă©glises. J. G. Matteson en fut le prĂ©sident, Carl, le secrĂ©taire, et J. P. Madsen, le trĂ©sorier.

TRAVAILLER POUR L’ ÉGLISE

À l’époque, il n’y avait pas de lieu central au Danemark oĂč l’on pouvait se procurer des imprimĂ©s adventistes. Lors de la deuxiĂšme rĂ©union de la fĂ©dĂ©ration en septembre 1881, les dirigeants de l’Église entreprirent d’établir une maison d’édition. Ils confiĂšrent Ă  Carl le mandat de crĂ©er une maison d’édition locale. Il obtint

un permis pour l’entreprise et fut responsable de la production et de la distribution des imprimĂ©s pendant quatre ans.

En 1883, l’église de Dronninglund ressentit le besoin d’une Ă©ducation chrĂ©tienne pour ses enfants. Carl rĂ©unit 10 enfants et demanda au ministĂšre de l’Éducation l’autorisation d’ouvrir une Ă©cole. Voici ce qu’il a Ă©crit dans son autobiographie : « Cette Ɠuvre rĂ©ussit Ă  la satisfaction de tous ! Il y avait entre les enfants et moi une bonne relation, une relation sympathique. J’eus la grande joie, dans les annĂ©es qui suivirent, de constater qu’ils marchaient dans la voie du Seigneur, et je vois qu’ils sont encore aujourd’hui membres de l’Église de Dieu. » Ce fut la premiĂšre Ă©cole adventiste en Europe.

À 37 ans, Carl reçut une licence en pastorale et travailla Ă  Østervraa pendant un an. Il tint une campagne d’évangĂ©lisation comportant 16 rĂ©unions, suite Ă  laquelle E. G. Olsen vint et tint une autre campagne de huit rĂ©unions en cinq jours. Il en rĂ©sulta une cĂ©rĂ©monie de baptĂȘme, et une nouvelle Ă©glise fut organisĂ©e.

En 1888, Carl et sa famille dĂ©mĂ©nagĂšrent Ă  Odense. On le nomma directeur des publications, et il supervisa quatre jeunes ouvriers qu’il logeait chez lui. Trois ans plus tard, Carl fut libĂ©rĂ© de son rĂŽle de directeur des publications et retourna au travail biblique et Ă  l’évangĂ©lisation. Lors de la rĂ©union annuelle de la FĂ©dĂ©ration danoise Ă  Copenhague en 1894, il fut consacrĂ© au ministĂšre avec deux autres personnes. Le service de consĂ©cration fut conduit par L. Johnson, prĂ©sident de la fĂ©dĂ©ration, et par S. N. Haskell et Uriah Smith de la ConfĂ©rence gĂ©nĂ©rale.

En 1897, l’inventaire d’un sanatorium fut transfĂ©rĂ© sur le campus de l’école Frydenstrand, Ă  Frederikshavn. Le sanatorium Frydenstrand ouvrit ses portes – premier sanatorium adventiste Ă  l’extĂ©rieur des États-

Carl Christian Hansen senior a jouĂ© un rĂŽle important dans les premiĂšres annĂ©es de l’Église adventiste au Danemark.

Unis. Carl fut nommĂ© directeur de l’école et du sanatorium jusqu’à ce que ces deux Ă©tablissements soient transfĂ©rĂ©s Ă  Copenhague.

DERNIÈRES ANNÉES ET HÉRITAGE

Lorsque Carl cessa d’exercer ses fonctions de directeur d’entreprise en mars 1905, il acheta un magasin d’aliments naturels et lui donna le nom de « Sana ». Il investit toute ses Ă©nergies dans la promotion d’un mode de vie sain. En 1916, il confia cette propriĂ©tĂ© Ă  sa fille Kristine pour « consacrer tout [s]on temps au service du Seigneur », comme il le disait lui-mĂȘme. Il rendit rĂ©guliĂšrement visite aux membres, organisa des rĂ©unions dans les maisons, participa Ă  des campagnes de collecte, prĂȘcha et exerça la fonction d’ancien dans deux petites Ă©glises en dehors de Copenhague. Carl s’éteignit en 1932.

* Cette histoire, laquelle a Ă©tĂ© adaptĂ©e faute d’espace, a Ă©tĂ© publiĂ©e Ă  l’origine par l’Encyclopedia of Seventh-day Adventists (encyclopedia. adventist.org) et a Ă©tĂ© utilisĂ©e avec la permission de l’auteur.

Sven Hagen Jensen, titulaire d’une maĂźtrise en pastorale, a travaillĂ© pour l’Église pendant plus de 50 ans en tant que pasteur, rĂ©dacteur, directeur de dĂ©partement, et administrateur de l’Église. Birthe Bayer, titulaire d’une maĂźtrise Ăšs arts, a travaillĂ© pour l’Église adventiste pendant plus de 40 ans en tant que secrĂ©taire de la Division du nord de l’Europe, assistante Ă  la rĂ©daction, enseignante, directrice d’école au Danemark, et directrice de l’éducation pour la FĂ©dĂ©ration de l’est du Danemark et pour l’Union des fĂ©dĂ©rations nordiques occidentales.

25 AdventistWorld.org Avril 2024

QLa Bible répond

L’Évangile et la vie

La doctrine de l’immortalitĂ© de l’ñme est-elle compatible avec l’Évangile Ă©ternel ?

RLes adventistes croient que la Bible n’enseigne pas l’immortalitĂ© de l’ñme. Ils affirment que les ĂȘtres humains constituent une unitĂ© de vie indivisible sous forme corporelle. L’immortalitĂ© est donc un don eschatologique divin insĂ©parable de la rĂ©surrection du corps (1 Co 15.50-55). Bien qu’au dĂ©but de l’ùre chrĂ©tienne il y ait eu diffĂ©rentes interprĂ©tations de l’ñme humaine, l’Église chrĂ©tienne a acceptĂ© l’idĂ©e selon laquelle l’ñme est intrinsĂšquement immortelle, demeurant dans un corps matĂ©riel duquel elle est libĂ©rĂ©e lorsque ce corps meurt.

L’ÂME ET LA CONDITION HUMAINE

L’immortalitĂ© de l’ñme prĂ©tend que l’ñme est indestructible et que, par consĂ©quent, il n’existe aucune puissance extĂ©rieure, pas mĂȘme la puissance de Dieu, qui puisse y mettre fin (du moins, Dieu ne semble pas disposĂ© Ă  le faire). La conclusion Ă©vidente est que le pĂ©chĂ© n’a pas menacĂ© l’existence de l’ñme. Quelque chose en nous a Ă©chappĂ© Ă  la blessure mortelle du pĂ©chĂ©. Cependant, la Bible enseigne que le pĂ©chĂ© a endommagĂ© de façon permanente l’ĂȘtre humain dans sa totalitĂ© – la vie intĂ©rieure ainsi que la vie spirituelle, physique et sociale – laissant la personne tout entiĂšre en besoin de salut (Gn 3.8-13 ; Rm 8.6-7 ; 6.23). Les Écritures enseignent que l’ñme qui pĂšche mourra (Ez 18.4 ; cf. Rm 1.32). La seule option, c’est de devenir une nouvelle crĂ©ature grĂące au sacrifice salvateur de Christ (Jn 3.7 ; 2 Co 5.17).

L’ÂME ET LE SALUT

La croyance que l’existence humaine n’a jamais Ă©tĂ© en danger diminue la profondeur du sacrifice auquel

Christ a consenti. Il n’aurait pas donnĂ© sa vie pour sauver l’ñme alors que l’ñme n’a pas besoin d’ĂȘtre sauvĂ©e, c’est-Ă -dire de recevoir la vie Ă©ternelle ! Ceux qui croient en l’immortalitĂ© de l’ñme diront probablement que c’est la sphĂšre dans laquelle l’ñme immortelle continuera d’exister qui Ă©tait en danger, mais pas l’ñme elle-mĂȘme. Selon eux, l’ñme doit retourner dans la sphĂšre de Dieu Ă  travers l’Ɠuvre de rĂ©conciliation du Christ afin d’échapper au deuxiĂšme lieu infernal de l’existence. Ils ont redĂ©fini les dommages que le pĂ©chĂ© et la rĂ©bellion ont causĂ©s Ă  la nature humaine, ce qui a diminuĂ© l’ampleur du sacrifice du Christ : celui-ci n’est pas mort pour nous donner la vie, mais plutĂŽt pour rendre notre vie inhĂ©rente agrĂ©able. La vĂ©ritĂ©, c’est que son sacrifice consistait Ă  descendre au royaume de la mort pour nous rendre la vie Ă©ternelle que nous avons perdue (Mc 10.45 ; Jn 3.16 ; 10.28 ; Rm 6.23). Nous devons affirmer Ă  la fois que rien n’a Ă©chappĂ© au pouvoir mortel du pĂ©chĂ©, et qu’il a fallu un sacrifice infini pour nous racheter (2 Co 8.9 ; Ph 2.7 ; Mt 27.43). L’idĂ©e d’une Ăąme immortelle obscurcit la gloire de l’amour sacrificiel de Dieu.

L’ÂME ET LE JUGEMENT

En redĂ©finissant la mort Ă©ternelle comme Ă©tant la combustion Ă©ternelle de l’ñme des mĂ©chants en enfer, l’enseignement de l’immortalitĂ© de l’ñme dĂ©forme le caractĂšre rempli d’amour de Dieu rĂ©vĂ©lĂ© Ă  la croix. Il est mĂȘme douloureux d’imaginer que Christ brĂ»lerait intentionnellement des gens pour toujours en guise de punition pour avoir vĂ©cu une courte vie pĂ©cheresse sur cette planĂšte. Il s’agit de l’une des plus grandes tragĂ©dies doctrinales de l’histoire du christianisme, laquelle rĂ©sulte Ă©videmment de l’acceptation de la croyance en l’immortalitĂ© de l’ñme. Dieu n’est pas un tel Seigneur impitoyable, car il est amour (1 Jn 4.8 ; Ap 21.3-4). Selon la Bible, les mĂ©chants pĂ©riront Ă  tout jamais (cf. Ml 4.1 ; Ps 37.10 ; 145.20).

Ángel Manuel Rodríguez, maintenant à la retraite, a servi en tant que pasteur, professeur, et théologien.

26 Avril 2024 AdventistWorld.org

Le cancer

Une vérité qui fait réfléchir

Il semble que de plus en plus de membres de notre Église soient atteints d’un cancer. Quels sont les facteurs de risque ? Le fait de suivre le message adventiste de la santĂ© fait-il vraiment une diffĂ©rence ?

Àl’échelle mondiale, le cancer est l’une des principales causes de dĂ©cĂšs, juste aprĂšs les maladies cardiovasculaires (crises cardiaques et accidents vasculaires cĂ©rĂ©braux). En 2020, le cancer a Ă©tĂ© la cause d’environ 10 millions de dĂ©cĂšs. Les cancers du sein, du poumon, du cĂŽlon et du rectum, ainsi que de la prostate sont les plus frĂ©quents. Environ 400 000 enfants dĂ©veloppent un cancer chaque annĂ©e.

Ces faits et ces chiffres donnent Ă  rĂ©flĂ©chir. NĂ©anmoins, il y a de bonnes nouvelles ! Les diffĂ©rentes Études sur la santĂ© des adventistes ont montrĂ© que les vĂ©gĂ©tariens prĂ©sentaient certains avantages. Les ovo-lacto-vĂ©gĂ©tariens ont obtenu de meilleurs rĂ©sultats que les vĂ©gĂ©taliens en ce qui concerne le cancer de l’intestin (cĂŽlon et rectum) ; ceci est peut-ĂȘtre liĂ© au calcium provenant des produits laitiers. Les vĂ©gĂ©taliens ont obtenu de meilleurs rĂ©sultats que les autres vĂ©gĂ©tariens en ce qui concerne le cancer du sein et de la prostate, ce qui est peut-ĂȘtre liĂ© Ă  l’absence de lait. Dans l’ensemble, les personnes qui suivent un rĂ©gime vĂ©gĂ©tarien, quel qu’il soit, ont eu de meilleurs rĂ©sultats en matiĂšre de cancer et de longĂ©vitĂ©.

Voici les facteurs de risque de cancer :

„ Tabagisme

„ ObĂ©sitĂ© (indice de masse corporelle Ă©levĂ©)

„ Consommation d’alcool

„ Faible consommation de fruits et de lĂ©gumes

„ Manque d’activitĂ© physique et d’exercice

„ Pollution de l’air

„ Exposition excessive au soleil, lits de bronzage (cancers de la peau, y compris les mĂ©lanomes)

„ Infections chroniques telles que le cancer du col de l’utĂ©rus dĂ» au virus du papillome humain (VPH), et le cancer du foie dĂ» aux infections par l’hĂ©patite (ces infections reprĂ©sentent 30 pour cent des cancers dans les pays Ă  revenu moyen infĂ©rieur)

„ Maladies hĂ©rĂ©ditaires telles que le syndrome de Lynch ou le cancer colorectal hĂ©rĂ©ditaire, aussi connu sous le nom de syndrome du cancer colorectal hĂ©rĂ©ditaire sans polypose

Le fardeau global du cancer peut ĂȘtre rĂ©duit de 30 Ă  50 pour cent en Ă©vitant intentionnellement les facteurs de risque. Abstenez-vous du tabac et de l’alcool ; il n’existe pas de niveau d’exposition sĂ»r Ă  l’un ou l’autre de ces agents cancĂ©rigĂšnes. Efforcez-vous de maintenir un poids corporel normal. Mangez sainement, notamment cinq Ă  sept portions de fruits et lĂ©gumes par jour et optez pour un rĂ©gime vĂ©gĂ©tarien Ă©quilibrĂ©. Faites de l’exercice rĂ©guliĂšrement et pratiquez une activitĂ© physique tous les jours. Éviter l’excĂšs de rayonnement ultraviolet dĂ» Ă  l’exposition aux appareils de bronzage artificiel ; utilisez les prĂ©cautions appropriĂ©es en matiĂšre de protection solaire en cas SantĂ©

d’exposition directe au soleil. L’utilisation guidĂ©e des vaccins contre le papillomavirus et l’hĂ©patite contribue Ă  la prĂ©vention.

Une rĂ©duction supplĂ©mentaire peut ĂȘtre obtenue par un diagnostic prĂ©coce et un traitement appropriĂ© du cancer. Lorsque le cancer est identifiĂ© et diagnostiquĂ© Ă  un stade prĂ©coce, les chances de traitement et de survie sont nettement meilleures. Il est important de consulter un mĂ©decin dĂšs l’apparition de nouveaux symptĂŽmes tels que des bosses, du sang dans les selles ou les urines, des Ă©coulements anormaux ou des saignements au niveau de la peau, du sein ou de l’appareil urogĂ©nital.

Les tests de dépistage les plus utiles sont les suivants :

„ Tests de Papanicolaou (Pap) pour le cancer du col de l’utĂ©rus

„ Mammographie pour le cancer du sein

„ Coloscopie

„ Examen rectal digital pour les hommes afin de dĂ©tecter le cancer de la prostate, analyses de sang si nĂ©cessaire

„ ContrĂŽles rĂ©guliers de la santĂ© bucco-dentaire

La plupart des mesures de prĂ©vention Ă©numĂ©rĂ©es dans ce bref article s’appuient sur les recommandations et les pratiques du message adventiste de la santĂ©. Comme nous vivons dans un monde brisĂ©, nous serons confrontĂ©s, jusqu’au retour de JĂ©sus, Ă  l’inĂ©vitabilitĂ© de la mort, y compris Ă  la possibilitĂ© de mourir d’un cancer. Quoi qu’il en soit, nous aurons eu le privilĂšge de bĂ©nĂ©ficier d’une meilleure qualitĂ© de vie en gĂ©nĂ©ral, voire d’une vie plus longue, avec plus d’annĂ©es pour servir le Seigneur et l’Église que nous aimons. En bref, suivre le message adventiste de la santĂ©, ça vaut vraiment la peine. Maranatha !

Peter N. Landless est cardiologue spécialisé en cardiologie nucléaire, et directeur du MinistÚre de la santé de la Conférence générale. Zeno L. Charles-Marcel, M.D., interniste, est directeur adjoint du MinistÚre de la santé de la Conférence générale.

& bien-ĂȘtre
27 AdventistWorld.org Avril 2024
« Je vais vous raconter
 »
« Rentrez tout de suite chez vous ! »

La voix de Betty est claire, directe. « Jim, toi et moi, c’est fini ! Je veux que tu partes d’ici aujourd’hui mĂȘme, avant que je ne rentre du travail. » C’est vendredi. Les choses ne vont pas bien du tout pour Jim et Betty, un jeune couple pastoral adventiste. Betty veut mettre fin Ă  leur mariage et Jim ne comprend pas pourquoi.

« Je pensais que nous avions un mariage typique, une bonne relation, quoi ! se souvient-il. Mais voilĂ  que le pire que jamais je n’aurais pu imaginer se produisait, et je ne comprenais mĂȘme pas ce que j’avais fait ! »

Jim appelle l’aumĂŽnier de l’hĂŽpital et lui demande de s’occuper du sermon qu’il doit prĂȘcher le lendemain. Il monte ensuite dans leur vieux camping-car et se dirige vers le sud. Cette randonnĂ©e sur le Pacific Crest Trail l’aidera Ă  se changer les idĂ©es, espĂšre-t-il. Plus tard, il se gare prĂšs d’une voie ferrĂ©e. Il passe une nuit agitĂ©e. Le sabbat matin, il poursuit son trajet encore plus au sud.

C’est alors que la transmission du vĂ©hicule se met Ă  faire des bruits terribles, puis bloque et rend l’ñme.

COINCÉ DANS UNE PETITE VILLE

Au bout d’un certain temps, une dĂ©panneuse arrive pour finalement remorquer le vĂ©hicule jusqu’à l’atelier de rĂ©paration. Le mĂ©cano analyse rapidement le

problĂšme et annonce le diagnostic Ă  Jim.

« C’est rĂ©parable. Par contre, on ferme Ă  midi aujourd’hui. Ça veut dire qu’on ne pourra pas faire la rĂ©paration avant lundi. En attendant, vous pouvez camper ici, dans notre stationnement. »

Ce n’est vraiment pas comme ça qu’il avait prĂ©vu de passer le sabbat !

Cette nuit-là, une échauffourée éclate dans le stationnement. Le camping-car est environné de coups de feu, de cris, de crissements de pneus et de sirÚnes. Craignant pour sa vie, Jim passe la majeure partie de la nuit allongé sur le sol de son minuscule camping-car, criant silencieusement à Dieu.

Dimanche matin, il se rĂ©veille avec le sentiment qu’il doit se rendre Ă  l’église – n’importe quelle Ă©glise. Il se met en route et, juste au bout de la rue, il entend de la musique chrĂ©tienne pleine d’entrain. Sur l’enseigne devant l’église, on lit « Victory Outreach ». En entrant dans la petite chapelle, il se rend vite compte que ces gens-lĂ  n’ont rien Ă  voir avec ceux qui frĂ©quentent sa grande Ă©glise. Jeans et t-shirts, tatouages et piercings, cette Ă©glise semble s’adresser aux toxicomanes et aux gens de la rue. Ils chantent Ă  tue-tĂȘte, louant un Dieu qui les aime, un Dieu qui pardonne.

Au fur et Ă  mesure que la musique s’imprĂšgne dans son Ăąme, Jim se met Ă  pleurer de maniĂšre incontrĂŽlable. Sur quoi, les membres semblent chanter plus fort pour couvrir le son de ses sanglots. Jim sait que Dieu l’a conduit lĂ  oĂč il doit ĂȘtre.

À la fin du service de culte, il attire l’attention d’une dame assise sur le banc devant lui.

« Excusez-moi, Madame. J’ai un problĂšme. Y a-t-il quelqu’un Ă  qui je pourrais parler ? »

« Un petit moment », lui répond-elle.

Quelques instants plus tard, un jeune diacre vient s’asseoir Ă  cĂŽtĂ© de lui. Alors que Jim raconte son histoire en sanglotant, l’homme l’écoute attentivement. Lorsque Jim reprend le contrĂŽle de ses Ă©motions, le diacre s’adresse directement Ă  son cƓur. « Il y a quelque chose que je ne comprends pas. Comment un pasteur chrĂ©tien a-t-il pu laisser son mariage se dĂ©grader Ă  un point tel que sa femme prĂ©fĂšre vivre sans lui ? »

Cette question frappe Jim de plein fouet. « Vous ne comprenez pas. C’est

courtoisie de l’auteur 28 Avril 2024 AdventistWorld.org
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elle qui m’a chassĂ© de la maison. Je n’ai pas eu le choix. » Le diacre insiste. « Ce n’est pas d’ici que vous pourrez rĂ©parer les pots cassĂ©s. Rentrez tout de suite chez vous ! » « Mais c’est impossible ! » Le diacre persiste et signe. « Vous devez le faire ! »

EN UNITÉ DE PRIÈRE

Dehors, Jim se mit Ă  errer dans la ville. Il marche, pense, rĂ©flĂ©chit Ă  ce qu’il vient d’entendre et de vivre, arrosant le chemin de ses larmes.

Plus tard dans la matinĂ©e, il arrive Ă  un hĂŽpital. Le hall d’entrĂ©e climatisĂ© est confortable. AprĂšs avoir feuilletĂ© quelques revues, il aperçoit une petite chapelle juste Ă  cĂŽtĂ© du hall. Il s’y glisse, s’agenouille Ă  cĂŽtĂ© d’une des chaises et prie, en quĂȘte de comprĂ©hension et de paix. AprĂšs un temps de solitude, il se lĂšve. Alors qu’il s’apprĂȘte Ă  quitter la chapelle, il remarque un classeur contenant des requĂȘtes de priĂšres.

Et alors, il dĂ©cide d’écrire sa propre requĂȘte sur la page ouverte. « Je suis un pasteur chrĂ©tien. Ma femme vient de me mettre Ă  la porte. S’il vous plaĂźt, priez pour moi. » Puis il signe son nom.

Lundi matin, les mécanos font entrer le vieux camping-car dans le garage et pratiquent une intervention chirurgicale majeure sur la transmission.

Jim marche.

Sanglote.

Et réfléchit.

Il se retrouve de nouveau Ă  l’hĂŽpital. Il n’y a personne dans la chapelle. Par contre, il entend un aumĂŽnier parler au tĂ©lĂ©phone dans le bureau voisin. Lorsque l’homme raccroche, Jim frappe Ă  sa porte.

Une voix aimable l’invite à entrer.

« Je suis entrĂ©, je me suis assis, j’ai sĂ©chĂ© mes yeux. Alors, j’ai vu un homme au visage aimable qui me tendait une boĂźte de papiers mouchoir », se souvient Jim.

« Comment puis-je vous aider ? »

« Je suis le pasteur Jim », commence-t-il.

L’aumĂŽnier s’exclame : « Quoi ? Vous ĂȘtes le pasteur Jim ? »

« Euh, oui, c’est moi », rĂ©pond Jim, dĂ©concertĂ©.

« Avant que vous ne disiez un seul mot, Jim, je veux que vous sachiez

quelque chose. Tous les pasteurs chrĂ©tiens de cette ville prient pour vous ce matin. Le message que vous avez Ă©crit hier dans le livre de priĂšre de la chapelle, je l’ai partagĂ© avec tous les pasteurs lors de notre petit-dĂ©jeuner de priĂšre mensuel ce matin. Nous avons tous priĂ© pour vous Ă  ce moment-lĂ , et ils prient pour vous en cet instant mĂȘme ! »

Jim n’en croit pas ses oreilles. Dieu a orchestrĂ© un cadeau extraordinaire pour lui !

« LĂ , dans une ville inconnue, loin de chez moi, tous les pasteurs chrĂ©tiens invoquaient Dieu en ma faveur. C’était incroyable ! »

Le pasteur Jim et l’aumĂŽnier prient et discutent ensemble. Finalement, l’aumĂŽnier pose une main sur l’épaule de Jim et lui dit : « Jim, ce n’est pas d’ici que vous pourrez rĂ©parer les pots cassĂ©s. Vous devez rentrer chez vous ! » Jim reconnaĂźt le conseil. Maintenant, il est convaincu de ce qu’il doit faire. Et ça le terrifie. Que faire s’il appelle et que Betty raccroche ?

De retour Ă  l’atelier de rĂ©paration, il s’assoit dans la petite salle d’attente, son esprit repassant lentement les mots encore et encore : « Ce n’est pas d’ici que vous pourrez rĂ©parer les pots cassĂ©s. » « Rentrez tout de suite chez vous ! »

Lorsque la réparation du véhicule est enfin terminée, Jim passe un coup de fil à son église en tremblant. Betty est là avec les enfants pour la réunion hebdomadaire du club des Explorateurs.

« Est-ce que je pourrais parler Ă  Betty, s’il vous plaĂźt ? »

Sa voix tremble comme un tremblement de terre de magnitude 7. Son cƓur bat d’un espoir rempli de peur.

« Allo ? »

« Allo Betty. C’est Jim. »

« Jim, tu peux rentrer chez nous. Tout ce que je te demande, c’est de me promettre qu’on ira tous les deux chercher de l’aide. Dieu veut qu’on rĂ©pare ça, ensemble. »

Dick Duerksen, pasteur et conteur, habite à Portland, en Oregon, aux ÉtatsUnis

Éditeur

Adventist World est une revue internationale de l’Église adventiste du septiĂšme jour. La Division Asie-Pacifique Nord de la ConfĂ©rence gĂ©nĂ©rale des adventistes du septiĂšme jour en est l’éditeur.

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Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirĂ©es de la version Louis Segond 1910 (LSG). Avec Num. Strongs pour Grec et HĂ©breu. Texte libre de droits sauf pour les Strong. © Timnathserah Inc., - Canada

Adventist World paraĂźt chaque mois et est imprimĂ© simultanĂ©ment dans les pays suivants : CorĂ©e, BrĂ©sil, IndonĂ©sie, Australie, Allemagne, Autriche, Argentine, Mexique, Afrique du Sud, États-Unis d’AmĂ©rique

Vol. 20, n° 4

29 AdventistWorld.org Avril 2024

OĂč est Damien ?

Dis, qu’est-ce qui ne va pas ? » demande Laray Ă  Keishla, sa camarade de chambre.

Keishla lÚve les yeux du plateau devant elle. La soupe aux légumes et les petits pains chauds de madame Sonia sont, en général, son repas préféré ! Mais Keishla ne mange pas. Sa soupe est en train de refroidir.

« T’as pas dit un mot de toute la matinĂ©e, insiste Laray. Pourquoi est-ce que t’es aussi triste ? »

« J’sais pas oĂč est Damien », marmonne Keishla.

Laray avale une cuillĂ©rĂ©e de soupe. « Damien ? C’est ton grand frĂšre, non ? »

« Oui. Et en plus, c’est mon frĂšre prĂ©fĂ©rĂ©. » Keishla repousse sa chaise et s’effondre. Au son de la cloche, les filles se lĂšvent et apportent leurs plateaux Ă  la cuisine de la cafĂ©tĂ©ria.

Alors que les autres Ă©lĂšves de cinquiĂšme discutent dans le couloir en se rendant au cours de maths, Keishla, elle, entre dans le local du pasteur Paul et s’assoit sur la chaise Ă  cĂŽtĂ© de son bureau. Celui-ci remarque tout de suite ses yeux baissĂ©s et comprend

que quelque chose ne va pas.

« Alors, Keishla, tu as eu une semaine difficile ? »

Keishla fait signe que oui.

« Tu veux m’en parler ? »

La tĂȘte de Keishla reste baissĂ©e.

« Pasteur Paul, j’arrive pas Ă  oublier Damien », marmonne-telle. Keishla et sa jeune sƓur vont Ă  l’École indienne de Holbrook.

Tous les Ă©lĂšves de la premiĂšre Ă  la douziĂšme annĂ©e sont logĂ©s dans les dortoirs de l’école. D’habitude, Keishla est d’humeur joyeuse. C’est le fait de ne plus voir son frĂšre qui lui rend la vie presque insupportable.

« Pourquoi ne pas l’appeler ou lui envoyer un courriel ? » demande le pasteur Paul.

Keishla secoue tristement la tĂȘte. « Non. On n’a pas d’adresse ni de numĂ©ro de tĂ©lĂ©phone. » Elle frotte nerveusement ses mains sur son jean.

Le pasteur rĂ©flĂ©chit pendant un moment, puis lui dit : « Écoute, Keishla, JĂ©sus sait exactement oĂč se trouve Damien, n’est-ce pas ? » Keishla lĂšve alors la tĂȘte. Son regard tout triste croise celui du pasteur. Elle a donnĂ© son cƓur Ă  JĂ©sus et a Ă©tĂ© la premiĂšre de sa famille Navajo Ă  ĂȘtre baptisĂ©e

il y a quelques mois. Depuis ce jour, elle n’a pas perdu son sourire radieux, enfin, jusqu’à aujourd’hui.

« J’ai une idĂ©e : toi et moi, on va prier JĂ©sus, et on va lui demander de te dire quoi faire, d’accord ? » Keishla accepte et incline la tĂȘte.

« Tendre PĂšre, Keishla s’ennuie vraiment de son frĂšre. Tu sais oĂč se trouve Damien. S’il te plaĂźt, aide Keishla Ă  le trouver. » Le pasteur Paul s’arrĂȘte et regarde la fillette. Alors qu’elle plonge son regard dans le sien, il l’encourage d’un signe de tĂȘte.

Keishla ferme de nouveau les yeux et prie Ă  son tour. Ses larmes Ă©touffent sa voix. « JĂ©sus, est-ce que tu vois Damien ? Peux-tu le renvoyer chez nous ? Je suis inquiĂšte pour lui. Est-ce qu’il va bien  ? Aide-nous Ă  le retrouver. Amen. »

Le pasteur Paul se lĂšve. « Allez, viens, dit-il en lui faisant signe d’aller Ă  la porte, allons voir madame Brown. »

Comme d’habitude, le bureau de madame Brown est rempli d’élĂšves. L’un d’eux a besoin d’un mĂ©dicament, un autre doit remplir un formulaire, et un Ă©lĂšve de quatriĂšme annĂ©e a une question Ă  laquelle elle seule peut rĂ©pondre.

Foi en herbe Pages amusantes pour les plus jeunes
Illustration : Mugi Kinoshita 30 Avril 2024 AdventistWorld.org

En tant que registraire, directrice adjointe et conseillÚre, madame Brown est trÚs occupée.

Lorsque le pasteur Paul lui explique la situation de Keishla, elle leur dit de s’asseoir et fait sortir les autres Ă©lĂšves de son bureau.

EncouragĂ©e par le pasteur Paul, Keishla lui explique ce qui la rend si triste et anxieuse. Madame Brown l’écoute attentivement, puis lui pose gentiment quelques questions. Peu Ă  peu, l’humeur de Keishla s’amĂ©liore. Enfin, elles prient ensemble pour trouver un moyen de retrouver Damien. Une lueur d’espoir Ă©claire le visage de Keishla alors qu’elle se rend Ă  sa classe pour son prochain cours.

Le pasteur Paul reste avec madame Brown pour discuter des moyens possibles de trouver Damien. Il est sĂ»rement possible de lui faire savoir que sa sƓur souhaite lui parler !Mais ils ne trouvent rien de valable.

Ce soir-lĂ , pendant l’étude au dortoir, on appelle Keishla dans le couloir du bureau de la doyenne.

« Y a un appel téléphonique pour toi », lui dit la doyenne en lui tendant le téléphone.

« C’est qui ? » demande Keishla.

« Aucune idée », répond la doyenne

Keishla hausse les Ă©paules et dit d’un air perplexe : « Allo ? »

« Allo, Keishla ? C’est Damien », dit la voix. Keishla regarde le tĂ©lĂ©phone avec incrĂ©dulitĂ©. « Qui ? » demande-t-elle.

« C’est moi, Damien ! Je viens de parler Ă  Maman et elle m’a dit de t’appeler. » Il s’arrĂȘte un instant, puis reprend : « Comment ça va ? »

Le cƓur de Keishla bat la chamade ! « Damien ? Damien, mon frĂšre ? » dit-elle toute Ă©tonnĂ©e. « OĂč est-ce que tu es ? Pourquoi est-ce que t’as pas tĂ©lĂ©phonĂ© avant ? Ça fait deux ans que je t’ai pas vu ! » Keishla parle si vite que ses mots se bousculent !

Au milieu de cet enthousiasme, la doyenne appelle sa jeune sƓur, Karina, dans son bureau. Keishla lui tend le tĂ©lĂ©phone en souriant. Karina pense que c’est sa mĂšre qui est au bout du fil.

« Allo », dit Karina.

« Salut Karina, c’est Damien ! »

« Qui ? » s’étonne Karina. Elle regarde Keishla qui cache sa bouche de la main pour Ă©touffer ses rires. En Ă©coutant la voix de son frĂšre, Karina Ă©carquille les

« Ça fait deux ans que je t’ai pas vu ! »

yeux. Soudain, elle pousse un cri qui rĂ©sonne jusque dans le couloir. Keishla rit et Karina pleure en se rendant compte qu’il s’agit vraiment de Damien !

Alors que le pasteur Paul et madame Brown ne rĂ©ussissaient pas Ă  trouver un moyen pour retrouver Damien, Dieu a mis en Ɠuvre son propre plan pendant qu’ils priaient. Juste Ă  temps pour les vacances de l’Action de grĂąces, Damien a invitĂ© toute sa famille Ă  Phoenix, en Arizona. AprĂšs deux longues annĂ©es, la famille Ă©tait rĂ©unie ! Et tu peux ĂȘtre sĂ»r que la meilleure partie de cette fĂȘte pour Keishla n’était pas la bonne nourriture. C’était la rĂ©ponse impressionnante Ă  ses priĂšres pour retrouver Damien. Aujourd’hui, Keishla sait exactement ce que ressentait David lorsqu’il a Ă©crit : « Le matin, Ă  midi et le soir, je me plains, je soupire. Dieu entend mon appel. » (Ps 55.18, Parole de vie)

Cathlynn DorĂ© Law est auteur et enseignante Ă  la retraite. Elle aime beaucoup partir Ă  l’aventure en plein air avec sa famille.

CATHLYNN DORÉ LAW
31 AdventistWorld.org Avril 2024

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