Adventist World French - June 2020

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06/2020 Au cœur de la pandémie, des étudiants témoignent en ligne Page 5 Jésus : radicalement accueillant Page 10 La puissance de la stratégie Page 22

L’Église à laquelle je désire appartenir est…

ACCUEILLANTE


L’Église à laquelle je désire appartenir est…

ACCUEILLANTE 10 Jésus : radicalement accueillant

13 Ils nous ont vus

Oleg Kostyuk

Sharon Tennyson

12 Soyez tous les bienvenus !

14 L’hôte à un kilomètre à la ronde

Karen Holford

Michael Ryan

15 Ils reviennent encore et toujours ! 16 Perspective mondiale Église adventiste : qui sommes-nous ? Robert Costa 18 Méditation De qui est-ce donc le combat ? Daniel Bruneau 20 Foi en action Dieu répond à la prière… Rodrick Chinodakufa 21 Place aux jeunes Se connecter, adorer, grandir Beersheba Jacob 22 Au premier plan La puissance de la stratégie Entrevue avec Michael Ryan 24 Au premier plan Le grand égalisateur Michael Kruger 26 La Bible répond Une vie précieuse 27 Santé & bien-être Confinement : protégez le bienêtre de votre enfant 28 « Je vais vous raconter… » « Bien que le vent souffle... » 30 Foi en herbe – Le coin des enfants Bienvenue à l’École du sabbat !

Une bénédiction d’une minute BILL KNOTT

Je le regarde se glisser gracieusement entre les bancs de l’église, de l’avant vers l’arrière. Ses yeux scintillent, son visage se plisse constamment d’un sourire. Alors que leur pasteur s’approche, les membres d’église se penchent vers lui, leur regard rivé sur le sien, anticipant avec impatience la bienveillance de sa salutation. « Comment va la famille Knott cette semaine ? » nous demande-t-il alors qu’il arrive à notre banc. Il s’assure de regarder droit dans les yeux ma femme, nos deux fils ados, et moi. Ce pasteur dégage une chaleur dont il nous faut encore faire l’expérience de la part de bien des membres au cours de nos premiers mois au sein de cette nouvelle congrégation. Bien qu’il ne passe tout au plus qu’une minute avec chaque famille, jamais il ne la salue avec précipitation. Souvent, les premières notes du prélude de l’orgue annonçant le service de culte le trouvent penché sur un autre banc. Il est, à l’évidence, réticent à mettre abruptement fin à ses aimables salutations dont tant de gens se nourrissent. C’est ainsi que la plupart des sabbats, je suis entré dans la salle de culte en souriant, ne me laissant plus distraire par les problèmes non résolus de la semaine passée ; heureux d’être parmi ceux que je commençais à peine à connaître ; prêt à communier à cœur ouvert avec mon Dieu. Je chantais plus fort, priais plus ardemment, et écoutais la Parole plus attentivement parce que j’avais été accueilli par un serviteur de Dieu rempli de grâce. On connaissait déjà le sermon qui suivrait habituellement ici – celui qui parle de ne pas oublier d’exercer l’hospitalité envers les étrangers (He 13.2). Mais des mois après avoir dépassé le statut d’« étranger » dans cette congrégation – bien après être devenu un ancien d’église et un moniteur de l’École du sabbat – il m’était toujours très important, semaine après semaine, d’être béni et salué par mon pasteur, et quand il a pris sa retraite, de l’être aussi par d’autres qui, comprenant le don qu’il nous avait fait, nous l’ont également transmis. À l’heure actuelle, nous aspirons à retrouver ce que nous tenions pour acquis il y a trois mois à peine : la poignée de main ou le bras autour de l’épaule ; le sourire en personne qui transmet une chaleur avec laquelle aucune expression virtuelle ne pourra jamais rivaliser ; le réconfort de s’asseoir aux côtés d’autres croyants – et avec eux – dans les moments de chagrin ou de joie. Il y a plus de 80 ans, Dietrich Bonhoeffer a compris à quel point cette expérience est cruciale pour notre histoire de foi : « La présence physique d’autres chrétiens est, pour le croyant, une source de joie et de force incomparables*. » Lorsque cette affliction sera enfin chose du passé, nous aurons l’occasion unique de faire de ces lieux où nous apprenons la Parole et où nous adorons ensemble des sanctuaires de bonté et de relation. L’Église à laquelle je désire appartenir est… accueillante. * Dietrich Bonhoeffer, Life Together, Hymns Ancient and Modern Ltd. Kindle Edition.

Nous croyons en la puissance de la prière ! À Adventist World, nous nous réunissons tous les mercredis matin pour le culte hebdomadaire, au cours duquel nous prions pour les requêtes de prière qui nous ont été envoyées. Faites-nous parvenir les vôtres à prayer@adventistworld.org, et priez pour nous tandis qu’ensemble, nous travaillons à l’avancement du royaume de Dieu. 2

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Sur le vif

Le 13 avril 2020, une tornade s’est abattue à quelques pas du siège du ministère It Is Written à Collegedale, au Tennessee (États-Unis). Les images de drones montrent que la tornade a aplati des dizaines d’arbres juste de l’autre côté de l’allée du bâtiment. Cette tempête est survenue quelques jours avant le début d’une campagne d’évangélisation virtuelle en ligne d’Il est écrit, intitulée Hope Awakens. Photo : It Is Written

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En bref

2 000 Le nombre de personnes sans domicile fixe desservies en une seule semaine par un groupe de bénévoles adventistes dans les rues de Rio de Janeiro, au Brésil. Au cœur de la pandémie de COVID-19, les bénévoles ont organisé une soupe populaire tous les jours, et des déjeuners le samedi. Comme de nombreux commerces locaux, y compris les restaurants, ont temporairement fermé, les sources habituelles de nourriture disponibles pour les sans-abris se font rares.

On embauche : travailleurs de la santé Dans la lutte contre une pandémie, ce sont les agents de santé de première ligne qui tiennent le rôle le plus important. Une étude récente montre que d’ici 2030, il manquera 15 millions de travailleurs dans le monde. Source : Liu, J.X., Goryakin, Y., Maeda, A. et al., Global Health Workforce Labor Market Projections for 2030. Hum Resour Health 15, 11 (2017). doi.

80M

75M

70M

« Dites à vos enfants ce que vous faites pour vous calmer lorsque l’anxiété vous gagne, de sorte qu’ils apprendront, grâce à vos conseils, comment gérer leurs propres peurs. »

65M

– Karen Holford, psychologue et directrice du Ministère de la famille de la Division transeuropéenne, explique comment les parents peuvent aider leurs enfants à gérer l’anxiété liée à la pandémie de COVID-19. Elle suggère également d’écouter attentivement ce qu’ils disent, de prendre des nouvelles d’eux quotidiennement, de leur parler avec honnêteté et équilibre de ce qui se passe avec la pandémie, et d’être un modèle de reconnaissance.

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« Dieu veut que vous soyez une ancre de stabilité, et un pilier de l’espoir. Il compte sur vous. » – Ted N. C. Wilson, président de l’Église adventiste, dans un message vidéo destiné aux membres de l’Église adventiste du monde entier. Au cœur de cette pandémie, Ted Wilson a encouragé les membres à être des facteurs de stabilité dans leurs communautés, tout en restant bien ancrés dans les Écritures et la prière.

5,3

La magnitude du séisme qui a frappé Zagreb, capitale de la Croatie, le 22 mars dernier. Il s’agit du pire séisme ayant frappé le pays en 140 ans. Alors que la ville est confrontée au double défi d’un séisme et d’une pandémie, les dirigeants du gouvernement ont demandé aux habitants de ne pas se rassembler et de garder leurs distances. Le bureau de la Fédération des églises adventistes de la Croatie, le bâtiment central de l’église et plusieurs appartements pastoraux ont subi des dommages.


En bref

« Une chose dont tous les êtres humains ont besoin, c’est de se nourrir. Manger avec quelqu’un est une façon positive de servir. » – Simon Martin, formateur en discipulat de la Division transeuropéenne (TED) pour la Scandinavie, s’adressant à 77 dirigeants de l’Église écossaise à l’église adventiste de Crieff, lors de la Journée annuelle de formation au leadership. Simon Martin a expliqué que la nourriture a joué un rôle important dans son propre ministère. Elle lui a permis de développer des relations et de réduire la peur d’échanger avec des étrangers.

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Le nombre d’années de ministère célébrées par l’Église adventiste Tacubaya à Mexico, au Mexique. L’église adventiste Tacubaya est la première église adventiste à avoir été fondée au Mexique. En 1891, un missionnaire adventiste italien est arrivé à Mexico pour distribuer 2 500 exemplaires de La tragédie des siècles, un ouvrage d’Ellen G. White. Cet effort a conduit à l’établissement de la première église adventiste locale. L’Église adventiste au Mexique compte cinq grandes régions ecclésiastiques, lesquelles gèrent plus de 4 691 églises locales, pour un effectif total de plus de 781 000 membres.

« Les circonstances ne façonnent pas la mission. C’est la mission qui façonne les circonstances. Et la mission ne cesse pas en période de pandémie. » – Mark Finley, pasteur et évangéliste, dans sa méditation présentée aux membres du comité exécutif de l’Église adventiste, lors de la réunion administrative du printemps de 2020. Mark Finley a souligné que l’expérience de l’apôtre Paul avec l’isolement social et les portes fermées met en évidence les occasions inattendues disponibles pour le ministère et la mission au milieu de la pandémie actuelle.

10 millions Le montant en tughriks mongols (environ 3 600 dollars US) attribué à une station de radio adventiste en Mongolie, laquelle a récemment remporté le Concours national du meilleur contenu pour enfants à la radio. L’émission gagnante est produite par Khemnel Radio – une station de radio gérée par la Mission mongole des adventistes, et soutenue par la Radio adventiste mondiale (RAM). Cette émission pour enfants vise à promouvoir l’histoire et le patrimoine mongols, tout en enseignant l’intégrité et les valeurs aux enfants.

Photo : Radio Khemnel, Mission de Mongolie AdventistWorld.org Juin 2020

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Actualités

Au cœur de la pandémie, des étudiants renoncent aux activités de la Journée mondiale de la jeunesse pour témoigner en ligne

L’Université de Montemorelos, au Mexique, adresse à la cybercommunauté des messages d’espérance

Laura Marrero, Service des nouvelles de la Division interaméricaine

Au cœur de la pandémie de coronavirus qui a poussé les dirigeants de l’Église mondiale à suspendre les activités de la Journée mondiale de la jeunesse (GYD) planifiées pour le 21 mars 2020, les jeunes de l’Université de Montemorelos (UM) ont poursuivi leurs activités d’impact en ligne. Le 14 mars dernier, plus de 1 600 étudiants et jeunes de la communauté adventiste de Montemorelos devaient descendre dans les rues pour « être le sermon ». Au lieu de cela, ces jeunes ont accepté de relever le défi des médias sociaux en tant que moyen alternatif pour témoigner en ligne tout au long de la semaine. « En réponse aux mesures sanitaires visant à prévenir la propagation du coronavirus, nous avons dû suspendre nos projets d’activités d’impact en externe », a déclaré Ismael Castillo, président de l’UM. S’adressant aux étudiants lors d’une réunion spéciale, Ismael Castillo a dit : « Alors que le pays traverse cette situation difficile, nous devons rechercher les moments où l’on a besoin de jeunes comme vous pour servir le pays, la région, le district municipal, et cette communauté. » Neyeni Cruz, coordinatrice du Ministère de la jeunesse Doulos : « Nous voulions continuer à encourager les

jeunes à “être le sermon” et à montrer leur résilience au milieu des difficultés, en transformant ces moments en occasions de transmettre l’espoir pendant cette semaine de prière spéciale. » Le Ministère de la jeunesse Doulos comprend le club des Aventuriers, le club des Explorateurs, les clubs des chefs-guides dans les environs de l’université, ainsi que des ministères de la jeunesse locaux. Les jeunes du Ministère de la jeunesse Doulos ont proposé ce qu’ils ont appelé le « Défi Je m’en occupe », lequel inclura le logo de GYD dans leurs profils de leurs différents comptes de médias sociaux. Ceci leur permettra d’inviter leurs semblables à prendre soin de la planète et à prier tout particulièrement pour la situation actuelle que le monde traverse. Les jeunes ont été encouragés à afficher des prières sur Instagram et Facebook, et dans les groupes WhatsApp. Neyeni Cruz : « La partie “Je m’occupe de mes amis” était le défi du troisième jour pour les jeunes. Ils devaient proposer des moyens créatifs de se saluer, d’éviter le contact physique, et de témoigner plus activement. Le quatrième jour, il s’agissait de nous occuper de choses dont nous n’avons pas l’habitude – par exemple,

payer les factures ou le panier d’épicerie de quelqu’un. » Les jeunes ont été invités à utiliser les hashtags #GYD2020UM et #GYD20 au cours de la semaine. Noemí Jiménez, étudiante de deuxième année en communications, a dit qu’il était facile de participer à l’impact en ligne. « Je sais que l’impact que nous devons avoir doit être constant, pas seulement pendant cette semaine, mais tous les jours. Il se peut que nous soyons les seuls à partager un message, une photo, une vidéo ou un verset de mémoire avec une autre personne », a-t-elle souligné. Il ne s’agit pas seulement d’avoir un impact sur d’autres personnes, mais aussi d’être béni et renforcé alors qu’on produit un contenu positif, a-t-elle ajouté. « Ce genre de situation nous aide à grandir, à apprendre, et nous permet d’exploiter nos idées créatives, a repris Neyeni Cruz. Ce sont des moments difficiles, et à l’approche du retour du Christ, nous en aurons bien d’autres. C’est donc le moment de partager des activités d’impact qui peuvent montrer à quel point nous nous préoccupons de notre monde et de ce qui se passe. »

Photo : Bruce Mars 6

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Actualités

L’Église adventiste vient en aide à d’anciens combattants de Boko Haram

Dans le nord du Cameroun, les dirigeants aident à répondre aux besoins alimentaires de ces anciens combattants

Abraham Bakari, Division Afrique centre-ouest et Adventist World

Le 28 février 2020, les dirigeants régionaux de l’Église adventiste ont livré à Maroua plus de 20 tonnes de denrées alimentaires au Comité régional pour le désarmement, la démobilisation et la réintégration de l’Extrême-Nord du Cameroun. Les bénéficiaires étaient d’anciens combattants de la secte Boko Haram. Au nombre des invités spéciaux à la cérémonie, mentionnons Midjiyawa Bakari, gouverneur de la région de l’Extrême-Nord, Elie Weick-Dido, président de la Division Afrique centre-ouest (WAD), et Vincent Roger Same, directeur de l’évangélisation de la WAD. Plus de 1 000 membres d’église, dignitaires administratifs et militaires, habitants de la région et organes de presse étaient présents pour assister à la remise des dons. Parmi les responsables locaux de l’Église figuraient Richard Hendjena, président de la Fédération adventiste du nord du Cameroun ; Issa Babba, secrétaire exécutif ; et Ndoumie Tchamaya, trésorier, chargé de rassembler les dons. Selon les dirigeants de l’Église, les dons comprenaient de la farine de maïs, de l’huile à cuisson, du riz, du millet et du sel, pour une valeur de plus de 5 millions de francs camerounais (environ 8 600 dollars US). Dans son allocution, le gouverneur Bakari a remercié l’Église adventiste pour ses réponses aux demandes du chef d’État. Midjiyawa Bakari : « En 2016, l’Église adventiste avait déjà apporté des dons d’une valeur de plus de 21 millions de francs camerounais (environ 36 000 dollars) aux victimes de Boko Haram et à nos vaillantes forces de défense et de sécurité, a expliqué Midjiyawa Bakari. Le gouvernement n’a pas oublié ce

Des bénévoles aident à décharger une partie des 20 tonnes de nourriture pour nourrir près de 1 000 anciens combattants de la secte de Boko Haram, lesquels ont décidé de rendre les armes.

Photo : Division Afrique centre-ouest

geste, lequel servira de modèle pour les générations futures. » S’adressant à Elie Weick-Dido, Midjiyawa Bakari a ajouté : « Ce geste […] reflète l’importance que l’Église adventiste attache au retour définitif et à la consolidation de la paix dans l’Extrême-Nord du Cameroun, ainsi qu’au bien-être de sa population. » Selon les responsables locaux, les dons seront utilisés pour répondre aux besoins alimentaires de base de près de 1 000 anciens combattants de Boko Haram qui ont décidé de rendre les armes. L’un des temps forts de la cérémonie a été la prière pour le Cameroun. Elie Weick-Dido a prié pour les autorités camerounaises et pour le peuple du pays. Avant la prière, il a exhorté les Camerounais à embrasser « la paix, le pardon, la réconciliation et l’amour, tout en participant efficacement à la construction nationale ».

Selon Elie Weick-Dido, ce processus ne se fait pas du jour au lendemain. « Ce n’est pas en appuyant sur un bouton que l’on peut développer une nation. Chaque pays a besoin de la contribution de ses enfants. Ceux qui se sont égarés peuvent tenter l’expérience du fils prodigue », a-t-il souligné. Un service de culte solennel a clôturé la visite pastorale du président de la WAD, avec près de 5 000 personnes rassemblées dans les locaux de l’école adventiste de Maroua. Dans son message intitulé « La tragédie des occasions ratées », Elie Weick-Dido a appelé les membres de l’Église adventiste à ne pas mépriser le temps où Dieu les visite, le temps de grâce, le temps de probation et le temps de bénédiction, mais à tirer le maximum de chaque occasion de bénir les autres. « Nous devons donc rester vigilants », a-t-il conclu.

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Coup d’œil sur… l’Union du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA)

5 120 Effectif de l’Union du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord au 31 décembre 2019

« Partout au Liban, nos familles trouvent des façons créatives d’utiliser leur temps. » – Rick McEdward, président de l’Union du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, faisant référence aux façons dont les adventistes de la région de MENA ont créé et partagé des contenus significatifs en ligne pendant la quarantaine liée à la pandémie de COVID-19. Parmi eux, une famille a interprété chez elle un chant de prière traditionnel libanais chrétien qui rappelle aux croyants de ne pas oublier leurs semblables. Ce chant a été partagé sur Facebook pour encourager les gens.

« Je suis étonné de ce que l’histoire de MEU commence avec un ouvrier biblique qui connaissait le potentiel d’un ministère sur les campus publics, qui engageait les étudiants qu’il rencontrait, et qui ouvrait sa maison pour leur enseigner la Bible. » – Larry Lichtenwalter, président de l’Université du MoyenOrient (MEU). Située à Beyrouth, au Liban, cette université a récemment commémoré ses 80 ans de fonctionnement par des récits, de la musique et des témoignages émouvants. Le week-end s’est centré sur les pionniers qui ont investi leur vie et leurs ressources dans le développement de l’université, ainsi que sur les dirigeants qui ont dirigé l’école pendant les 15 années de guerre civile au Liban.

1 400 Le nombre d’arbres plantés par les Explorateurs aux Émirats arabes unis (EAU) pour contribuer à la lutte contre le changement climatique. Ce projet de plantation faisait partie de l’initiative « Plant a Legacy » [Planter un patrimoine] menée par une école privée de Doubaï. Sept Explos, quatre aventuriers, deux parents et 15 chefs-guides en formation et chefs-guides des émirats de Sharjah et de Doubaï aux EAU ont participé, avec de nombreux autres, à la plantation d’un total de 15 000 arbres Ghaf en 65 jours. (^-)

50 Le nombre d’années pendant lesquelles des archéologues adventistes ont participé à des expéditions en Jordanie. Leur travail a porté sur trois sites – Tall Hisban, Tall al-’Umayri et Tall Jalul – lesquels sont devenus collectivement connus sous le nom de Projet des plaines de Madaba, centré à deux institutions adventistes aux États-Unis : l’Université La Sierra en Californie, et l’Université Andrews au Michigan. Cet anniversaire important a été célébré par un événement ayant pour thème « Réinventer l’archéologie biblique : résultats après 50 ans de fouilles en Jordanie centrale ».

Photo : Union du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord 8

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Point de vue Le culte ne sera peut-être jamais plus le même

L’impact du coronavirus et de la distanciation sociale sur la façon de pratiquer notre culte Ça fait maintenant plusieurs semaines que je ne vais pas à l’église. Ce n’est pas quelque chose que l’on s’attend à lire dans Adventist World. Aller à l’église le sabbat matin fait partie de mon ADN depuis plus d’un demi-siècle. J’ai grandi dans une famille adventiste, et aller à l’église était un fait établi. Ado, alors que je fréquentais l’école publique, j’étais impatient de passer le sabbat avec mes amis à l’église. Je participais à de nombreuses activités de l’église. Depuis lors, j’ai été moniteur de l’École du sabbat ; j’ai prêché des sermons, servi des repas en commun, et apprécié la douce communion avec les autres disciples de Jésus presque tous les sabbats. J’avoue que parfois, nous restions assis trop longtemps. Les sermons n’étaient pas toujours captivants ; quant à la musique, on entendait parfois des notes un peu fausses. Mais c’était l’église – mon église. La COVID-19 a chambardé tout ça. De nombreux pays ont récemment rendu obligatoire une sorte d’ordonnance de maintien à domicile ou de refuge sur place. Par conséquent, beaucoup d’entre nous n’ont pas vu d’amis de l’Église depuis un bout de temps. Sauf que ce n’est pas tout à fait vrai. En voici un exemple : ces huit dernières années, nous avons tenu une étude biblique chez nous, tous les mardis soir. Au départ, c’était un moyen de garder nos filles ados branchées sur leur église pendant la semaine. Il y a déjà longtemps qu’elles ont quitté la maison pour poursuivre leurs études, mais l’étude biblique,

Gerald A. Klingbeil, rédacteur adjoint, Adventist World

elle, s’est poursuivie. En général, de 10 à 15 personnes y participent. Au cours des derniers mois, nous avons eu en moyenne plus de 30 personnes en ligne. Zoom est devenu notre meilleur ami. Alors que nous ne pouvions pas nous réunir physiquement avec d’autres personnes, il semble que nous soyons revenus au modèle qui fonctionnait pour l’Église primitive – du moins virtuellement. Les réunions de petits groupes ou les études bibliques sur Zoom, Skype ou WhatsApp, ainsi que les réunions de prière sur des numéros d’appel, se sont multipliées. Elles ont comblé le vide laissé par les restrictions liées à la COVID-19. Selon les historiens de l’Église, le culte, au cours de la majeure partie des deux premiers siècles après J.-C., se concentrait sur les églises de maison, ou, peut-être mieux, sur les « églises de maisonnée ». Actes 12.12 décrit une réunion de prière dans « la maison de Marie », où les croyants intercédaient auprès de Dieu pour la libération de Pierre. Paul inclut de nombreuses salutations à des personnes qui faisaient de leur demeure des lieux de rassemblement pour les chrétiens (1 Co 16.19 ; Col 4.15 ; Phm 2 ; Rm 16.5,23 ; etc.). Les églises de maisonnée, en plus d’être culturellement appropriées, avaient les avantages de l’intimité et d’une sécurité accrue. Permettez-moi de vous proposer quatre pistes de réflexion sur le moment présent alors que nous reconsidérons le culte. Premièrement, le culte n’est pas seulement une activité bien structurée réservée aux sabbats matin. Nous adorons Dieu – individuellement et collectivement – parce que nous reconnaissons notre besoin d’un sauveur. Nous le savions, bien entendu, avant la COVID-19. Mais notre incapacité, en

quelque sorte, à nous réunir dans nos congrégations locales l’a de nouveau mis en évidence. L’adoration est un état d’esprit et une attitude, pas un moment. Deuxièmement, j’ai ressenti plus que jamais l’importance de l’intimité du culte. Les petits groupes – virtuels ou assis ensemble dans un espace réel – offrent cet avantage. Si j’aime la musique d’orgue et la musique de chorale sublime, j’apprécie encore plus de connaître les joies et les peines de mes compagnons de culte. C’est difficile (mais pas impossible) à réaliser dans une grande congrégation. Troisièmement, le culte dans le contexte d’une maison offre une responsabilité. Avec seulement 10 à 20 personnes (ou même moins) présentes, je connais chaque membre personnellement. Ils me manquent quand ils ne sont pas là et je m’empresse de les contacter. Dans le culte adventiste, j’ai l’impression que nous avons besoin de davantage d’intimité et de responsabilité, et de moins de formalité et de distance. Quatrièmement, je prédis que nous verrons un regain d’intérêt pour les églises de maison même après que nous aurons regardé dans le rétroviseur la pandémie COVID-19. En fait, dans certaines régions du monde où les libertés religieuses sont plus limitées, les églises de maison représentent la face la plus vivante, mais aussi la plus voilée, du culte. Elles offrent une plus grande sécurité, ainsi qu’une alternative viable dans les centres urbains où les prix de l’immobilier grimpent en flèche. Peut-être que ce que je redécouvre, c’est que l’église – avec ou sans bâtiments physiques – a toujours été et sera toujours une question de vivre avec Dieu, étroitement uni aux autres dans la communauté et la mission.

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L’Église à laquelle je désire appartenir est…

ACCUEILLANTE

B

ien des gens divisent leur monde social ainsi : « nous » et « eux ». « Nous », c’est généralement un groupe de personnes aux origines sociales, culturelles et ethniques similaires, aux intérêts comparables, ainsi qu’aux mêmes opinions politiques et religieuses. « Nous », c’est un groupe de personnes avec lesquelles nous nous sentons à l’aise. « Eux » ont un look différent, des pensées différentes, une manière de s’exprimer différente. La plupart du temps, nous limitons nos interactions avec ces « eux ». Certains affirment que cette tendance à se diviser entre « nous » et « eux » est ancrée en nous et est cruciale pour notre survie. C’est pourquoi elle est toujours présente dans la société humaine, suggèrent-ils. Jésus, cependant, offre une autre perspective. Il est erroné de catégoriser même notre pensée en « nous » et en « eux ». Si nous prétendons être disciples de Jésus, nous devons suivre son exemple d’accueil inconditionnel. L’Église à laquelle je désire appartenir est vraiment accueillante. Examinons de plus près une histoire particulière de la vie de Jésus qui montre à quel point il était radicalement accueillant. L’une des actions les plus spectaculaires de Jésus est la purification du temple. Cet épisode est consigné dans trois des quatre Évangiles. Matthieu raconte : « Jésus entra dans le temple de Dieu. Il chassa tous ceux qui vendaient et qui achetaient dans le temple ; il renversa les tables des changeurs, et les sièges des vendeurs de pigeons. Et il leur dit : Il est écrit : Ma maison sera appelée une maison de prière. Mais vous, vous en faites une caverne de voleurs. Des aveugles et des boiteux s’approchèrent de lui dans le temple. Et il les guérit. Mais les principaux sacrificateurs et les scribes furent indignés, à la vue des choses merveilleuses qu’il avait faites, et des enfants qui criaient dans le temple : Hosanna au Fils de David ! » (Mt 21.12-15) Jésus venait juste d’effectuer une entrée triomphale à Jérusalem. La Pâque, l’une des fêtes religieuses juives les plus importantes, allait commencer. Les historiens estiment que la population normale de

Jésus : radicalement accueillant


Jérusalem s’élevait à environ 30 000 habitants ; mais pendant la Pâque, elle passait à 180 000 ! Pour les Juifs vivant au premier siècle, le temple de Jérusalem était l’un des lieux les plus sacrés sur la terre. C’était l’endroit où le ciel et la terre se rencontraient. Lorsque Jésus fit son entrée à Jérusalem, la plupart des gens dans la ville n’en savaient que fort peu sur lui. L’entourage galiléen de Jésus criait « Hosanna [“Sauve-nous maintenant”] au Fils de David ! » Les gens se rendirent soudain compte qu’il se passait quelque chose d’extraordinaire, car une grande foule avait suivi Jésus alors qu’il entrait à Jérusalem d’une manière inhabituelle – monté sur un âne. Était-il le Messie, ou un autre fauteur de troubles (versets 10, 11) ? SORTEZ D’ICI !

Ce que Jésus fit immédiatement après son entrée à Jérusalem secoua la ville et son établissement religieux en leurs fondements. Le Seigneur se rendit dans le lieu le plus saint de la ville, le temple, et le purifia. À cette époque, le temple n’était pas un simple bâtiment. Ce complexe sur la montagne de Morija était constitué du portique, de la cour des païens entourant le sanctuaire, de la cour des femmes, et au milieu, du sanctuaire proprement dit. La circonférence totale de l’enceinte sacrée faisait environ 1,6 km de long. C’était le cœur même du judaïsme, le seul endroit où le culte de Yahvé pouvait avoir lieu. Le temple devait toujours être rituellement pur. Tout ce qu’on y apportait devait l’être, et tous ceux qui y entraient devaient être, eux aussi, purifiés. Mais seule la façade était « pure », car le « cœur » du temple avait besoin d’une sérieuse purification. Le temple était devenu le lieu où les riches s’enrichissaient. Pour préserver la « pureté » du temple, le seul endroit où l’on pouvait acheter une offrande était dans le temple. La seule monnaie « pure » pouvant être utilisée était celle du temple, faite de l’argent de la plus haute qualité. Les changeurs trompaient les fidèles en fixant des taux de change exorbitants. Certains chefs religieux étaient devenus corrompus et mus par l’ambition. D’autres s’efforçaient tellement d’être eux-mêmes « purs » et à rendre le temple rituellement « pur » qu’ils avaient perdu tout contact avec leurs semblables. De récentes découvertes archéologiques montrent que le quartier des prêtres était au nombre des quartiers les plus riches de Jérusalem. Nombre de leurs maisons comptaient plusieurs bains rituels pour s’assurer de ne surtout pas se mêler aux gens ordinaires, de peur de devenir impurs après s’être purifiés. Les prêtres utilisaient un pont privé reliant leur quartier au temple. En purifiant le temple, Jésus voulait que tous ceux impliqués dans ces exercices religieux comprennent quelque chose d’extrêmement important. IL EST ÉCRIT

Jésus, lui, accueillit les imparfaits de ce monde et les guérit dans le temple. vous en faites une caverne de voleurs. » (v. 13) Il cite ici Ésaïe 56.7. Dans son contexte original, voici ce qu’on lit : « N’est-il pas écrit : Ma maison sera appelée une maison de prière pour toutes les nations ? Mais vous, vous en avez fait une caverne de voleurs. » (Mc 11.17) Le temple devait être une maison de prière pour les Gentils et les Juifs. Mais le sanctuaire était fermé aux Gentils, et la cour qui leur était destinée avait été transformée en marché. En fait, autour du sanctuaire, à intervalles réguliers, se trouvaient des dalles de pierre portant des avertissements sévères pour que les étrangers n’entrent en aucune circonstance dans le temple, sous peine d’exécution. Or, le temple de Dieu était censé être un lieu où la bonne nouvelle pouvait être entendue de tous. Hélas, Israël et ses dirigeants avaient oublié cette mission. L’action suivante de Jésus est encore plus frappante. Aussitôt après la purification du temple, « les aveugles et les boiteux vinrent à lui dans le temple, et il les guérit » (Mt 21.14). Selon la tradition, les aveugles et les boiteux n’étaient pas autorisés à entrer dans le parvis du temple. On considérait qu’ils avaient de graves défauts, que leur présence ne convenait pas au saint temple de Dieu. Jésus, lui, accueillit les imparfaits de ce monde et les guérit dans le temple. Notez bien qu’il ne les guérit pas avant qu’ils entrent dans le temple ; il les guérit dans le Temple. Le Jésus accueillant attend de ses disciples qu’ils comprennent que tous les gens vivant sur terre sont leurs sœurs et leurs frères. Nous sommes une même famille ! Nous sommes appelés à être les mains compatissantes de Jésus qui accueillent et étreignent tout le monde. C’est pourquoi ce n’est que lorsque nous dépassons les frontières raciales, politiques, religieuses ou sociales que nous pouvons être appelés ses disciples. C’est ce que signifie suivre l’exemple de Jésus et aimer jusqu’au bout, comme il l’a fait. C’est là l’unique façon d’avancer.

Oleg Kostyuk a une passion : relier la vie et les enseignements de Jésus aux questions du 21e siècle. Oleg est co-créateur de Revolutionary – une série documentaire en dix épisodes sur l’impact de la vie et des enseignements de Jésus, diffusée sur Hope Channel. Julia, sa femme, est infirmière praticienne familiale. Oleg et Julia organisent chaque année des voyages d’étude en Israël, lesquels sont diffusés sur la chaîne Hope Channel.

Immédiatement après avoir purifié le temple, Jésus dit : « Ma maison sera appelée une maison de prière. Mais vous, AdventistWorld.org Juin 2020

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L’Église à laquelle je désire appartenir est…

ACCUEILLANTE

Soyez tous les bienvenus ! Faire en sorte que les nouveaux arrivants se sentent chez eux à l’église : tout est là

U

ne pluie battante tombe sur la ville anglaise. Les précipitations sont si fortes que je n’arrive pas à voir mon chemin. J’arrive enfin à l’auberge – toute trempée et mes vêtements tachés de boue. Quel look ! Frustrée, épuisée, c’est à peine si j’arrive à contenir mes larmes. La porte s’ouvre. Mon hôte m’accueille avec un sourire chaleureux, essuie ma valise et l’amène dans ma chambre. « Ne vous en faites pas, jeune dame ! Nous sommes ici pour accueillir tous ceux qui franchissent nos portes, peu importe dans quel état ils sont ! » Quel accueil ! – l’un des plus chaleureux que j’aie jamais eus. Tout à coup, je me demande ce qui se passerait si, chaque semaine, nos églises accueillaient aussi chaleureusement tous ceux qui en franchissent les portes… UN ACCUEIL VENANT DU CŒUR DE DIEU

Tout accueil authentique a pour genèse l’amour divin. Sa chaleur toute joviale se déverse dans la vie de l’hôte et dans le cœur du nouveau venu. Lorsque nous nous concentrons sur l’amour incroyable de Dieu pour nous et sur sa libre acceptation de notre personne – peu importe dans quel état nous sommes – notre cœur s’ouvre davantage à l’acceptation des autres. Jésus a accueilli chaleureusement des personnes aussi désordonnées et à la vie aussi imparfaite que Zachée, la femme surprise en flagrant délit d’adultère, la femme au puits de Jacob, les lépreux, ainsi que des tas d’enfants bruyants et difficiles. Lorsque notre cœur sera ancré dans l’amour divin pour nous, nous pourrons accueillir, nous aussi, tous ceux que Dieu aime. Paul nous dit de réfléchir à la façon dont Jésus nous a acceptés, afin que nous puissions vraiment comprendre ce que signifie accepter les autres (Rm 15.7). Il nous exhorte à traiter nos semblables de manière égale, dans le plus grand respect – quels que soient leur âge, sexe, ethnie, statut, tenue vestimentaire (Rm 12.10,16).

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RENVERSER LES BARRIÈRES

Nous avons, pour la plupart, des barrières dans notre vie – des attitudes et des craintes qui nous empêchent d’accueillir généreusement les autres. Quelles sont vos barrières ? Que devez-vous faire pour les renverser ? Lisez le psaume 103 et dressez la liste de toutes les façons dont Dieu vous accueille avec amour. Regardez les gens qui vous entourent à travers ses yeux remplis de tendresse et voyez-le dans chaque personne que vous rencontrez. Laissez son amour transformer la façon dont vous considérez vos semblables, afin qu’à l’instar de Jésus, vous accueilliez avec amour une nouvelle personne dans votre communauté. COMMENT RENDRE LEUR VISITE INOUBLIABLE ?

Réfléchissez à une circonstance où l’on vous a particulièrement bien accueilli. Partagez vos idées avec d’autres membres et explorez la manière dont votre église pourrait offrir à ses visiteurs le meilleur accueil possible. Après avoir salué les visiteurs, personnalisez votre accueil : « Que puis-je faire pour rendre votre visite agréable, inoubliable ? » Ils aimeraient peut-être s’asseoir tranquillement dans les dernières rangées, ou avoir à leurs côtés une personne formée pour les guider tout au long du service. Écoutez leurs besoins et essayez d’y répondre de la meilleure façon possible. Lorsqu’on arrive en frissonnant en raison de températures inférieures à zéro, il est réconfortant de se voir offrir une boisson chaude. Par ailleurs, il n’est pas dit que tous vos visiteurs ont pris leur petit-déjeuner. En leur présentant un panier de fruits ou un plateau plein de bonnes choses, vous prouverez que vous vous souciez autant de leurs besoins physiques que de leurs besoins spirituels. UN GUIDE POUR LE SERVICE DE CULTE

Toutes les semaines, présentez et expliquez vos services religieux. Les personnes qui dirigent le service devraient toujours dire aux gens quand se lever, s’asseoir ou s’agenouiller, et expliquer clairement ce qu’il faut faire pendant

Photo : Mario Purisic


Ils nous ont vus

E le service de lavement des pieds et de la communion. Des parties inhabituelles du service peuvent être très gênantes pour les visiteurs dès qu’ils se rendent compte que tout le monde, sauf eux, sait exactement ce qu’il faut faire. Respectez le visiteur qui a choisi de s’asseoir et d’observer. ET LES ENFANTS ?

Accueillez les enfants qui visitent aussi chaleureusement que Jésus le faisait – même ceux qui font du bruit et sont une source de distraction pour les fidèles. À chaque service, procurez-leur quelque chose de convivial afin qu’ils se sentent impliqués dans le programme. Si vous gagnez le cœur des enfants, il y a de fortes chances que vous gagniez aussi celui de leurs parents. Rester assis et silencieux pendant de longues périodes peut être pénible pour les enfants. Accueillez-les donc en leur remettant un sac de jouets tranquilles pour le sabbat, à utiliser pendant le service. LE TEST LE PLUS IMPORTANT

L’une de mes amies s’est fixée deux objectifs fort simples pour toute personne qui franchit chaque semaine les portes de son église : cette personne doit sentir, alors qu’elle sort de l’église, que Dieu l’aime sans condition, et qu’au moins une personne de la congrégation l’accepte sans condition. Animée des deux principes clés – aimer Dieu et aimer son prochain – son église s’épanouit et grandit parce que les gens s’y sentent aimés et chaleureusement accueillis. Ami lecteur, l’accueil chaleureux de l’amour de Dieu est irrésistible ! Laissez son amour se déverser à travers vous dans le cœur de tous ceux que vous rencontrez à l’église et dans votre vie quotidienne. C’est ainsi que vous pourrez faire naître dans le cœur de ces nouveaux venus le désir de revenir et de faire l’expérience de cet amour incroyable.

Karen Holford est directrice du Ministère de la famille de la Division transeuropéenne.

n juillet 2018, nous déménageons de Silver Spring, au Maryland (États-Unis), à St. Albans, au Royaume-Uni (UK). Alors que cherchons une nouvelle maison, nous explorons les églises de la région. La première que nous visitons – à maintes reprises – est magnifique ! Les responsables de l’accueil tiennent les portes du sanctuaire ouvertes pour nous et nous remettent le bulletin en souriant. La congrégation est diverse sur le plan ethnique. Les musiciens qui dirigent la musique sont talentueux. Les repas en commun sont délicieux et bien organisés. Nous y sommes invités et y participons à quelques reprises avec grand plaisir. Nous visitons aussi une petite église à Londres, où Mack, mon mari, prêche quelques fois. Nous y sommes chaleureusement accueillis. Cette église est très différente en ce sens que l’École du sabbat et le service de culte sont organisés de manière informelle. Par contre, le trajet de plus d’une heure à l’aller et au retour ne nous permet pas de considérer cette église comme étant un bon choix. L’église suivante dispose d’un stationnement limité. La salle de culte, elle, n’a pas de système de climatisation. Les repas en commun sont bien organisés, mais là encore, l’espace physique est très restreint et semble chaotique en raison de l’étroitesse des lieux. Ce qui est différent dans cette dernière église, cependant, ce sont deux personnes en particulier à l’accueil. L’important, c’est qu’elles nous ont vus. Alors qu’elles nous reçoivent, elles ne regardent pas les gens derrière nous, ou ne bavardent pas avec les autres responsables de l’accueil. Bientôt, elles nous appellent par nos prénoms. Cette petite église, pleine à craquer chaque sabbat, déborde d’une énergie amicale. Pour toutes ces raisons, c’est maintenant notre église. Parfois, Mack et moi sommes affectés à l’accueil. Nous tenons les lourdes portes de l’église ouvertes, et prenons note des noms des visiteurs – et de ce qui les a amenés à venir à notre église en ce sabbat. Je découvre que le rôle que nous jouons à l’accueil nous aide à jouer celui d’« intermédiaire » en introduisant des personnes compétentes aux ministères qui ont besoin d’un coup de main. Arborer un visage amical et être un instrument en matière d’hospitalité dans nos églises, c’est payant !

Sharon Tennyson est coordinatrice de la distribution pour Adventist World.

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L’Église à laquelle je désire appartenir est…

ACCUEILLANTE MICHAEL RYAN, ancien vice-président de la Conférence générale

L

a poussière s’infiltre par les trous du plancher rouillé de la Datsun bleue – la camionnette de la mission. Alors que nous nous frayons un chemin à travers les nids de poule de la route poussiéreuse de la capitale, le silencieux troué de la camionnette fait savoir de loin que nous arrivons. Trois petites églises adventistes clandestines ont survécu au massacre brutal qui a ravagé le sud du pays. Une paix négociée par les Nations Unies incite les dirigeants des églises à me demander de les aider à faire des plans pour répandre l’Évangile. Alors que le désespoir plane dans l’air, je m’efforce de me rappeler constamment que Jésus est là. Quarante-deux membres d’église participent au séminaire. Leur passion est palpable ! Ils planifient, discutent, et imaginent l’établissement de 12 nouvelles congrégations, d’un bureau d’ADRA, et d’une station de radio FM. Je n’oublierai jamais leur question brûlante du dernier après-midi. « Pasteur, on sait que le Saint-Esprit fournira la puissance du ciel, mais nous, comment est-ce qu’on va s’y prendre ? » Convaincu que la simplicité sera la plus utile, je dis : « C’est simple, mais il ne doit pas y avoir d’exceptions. Si vous voulez que l’Église grandisse, chaque membre, quel que soit son talent, doit avoir un travail à faire pour le Seigneur – chaque membre. » Seize mois plus tard, je m’asseye sur l’une des chaises dépareillées du bureau de la mission. Quatorze nouvelles congrégations ont été établies, pour un total de 17 congrégations dans la capitale. ADRA occupe un bureau juste au bout du couloir. En arrièreplan, de la musique chrétienne est diffusée par la station de radio adventiste – seule station de radio FM de toute la ville. Toute cette réalisation tient du miracle ! « C’est simple, déclare le président de la mission. Il faut travailler et prier. C’est bien ça : travailler et prier. » Animé de la joie du Seigneur, il m’informe que je rencontrerai les nouveaux membres sabbat prochain, lors du camp-meeting qui se tient en ville. Sabbat matin, alors que je franchis à pied la courte distance entre l’hôtel et le camp-meeting, je remarque un jeune homme qui, à une intersection très fréquentée, distribue rapidement un prospectus à tous les passants. Je me dis qu’il s’agit probablement d’un tailleur, d’un mécanicien, ou d’un barbier qui fait de la publicité pour son commerce. Il m’en tend un, à moi aussi. Je ne peux évidemment pas le lire, et je n’essaie même pas. C’est que j’ai tout de suite reconnu le logo de l’Église adventiste. « Vous êtes un adventiste ? » « Oui, me répond-il, depuis deux mois. » Comme nous sommes encore loin du site du camp-meeting, je lui demande : « Et pourquoi êtes-vous ici ? » Dans un anglais massacré, il me dit : « Monsieur, à l’église des sept jours, tout le monde a un travail pour le Seigneur – tout le monde. » « Et quel est votre travail ? » Rempli d’une sainte fierté, il répond : « Monsieur, je suis l’un des sept hôtes à un kilomètre à la ronde ! » Je passe rapidement en revue le travail du comité de nomination de l’église locale. Je me souviens d’avoir recommandé les responsables suivants : anciens, diacres, moniteurs de l’École du sabbat, trésoriers, chefs des Explorateurs, responsables des services communautaires, et bien d’autres encore. Mais nulle part, absolument nulle part, ai-je recommandé un poste portant le nom de « Hôte à un kilomètre à la ronde ». Ce matin-là, je prends la parole devant 1 200 adventistes. Je demande à tous les participants : « Ceux qui parmi vous sont ici pour la première fois parce qu’ils ont été invités par un hôte à un kilomètre à la ronde, levez-vous, je vous prie ! » Et j’en compte 28 en tout. La créativité du Saint-Esprit met au défi chaque église de se poser la question suivante : « Quelle est ma version de l’hôte à un kilomètre à la ronde ? »

L’hôte à un kilomètre à la ronde

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Ils reviennent encore et toujours ! Plus tôt cette année, nous avons posé à ceux qui nous suivent sur les médias sociaux la question suivante : « Votre église est-elle accueillante ? Comment votre congrégation s’y prend-elle pour que vous vous sentiez bienvenus ? » Et nous avons reçu des réponses du monde entier ! En voici un échantillon. — La rédaction Ma congrégation me réserve toujours un accueil chaleureux. Loin de me laisser pour compte, elle me traite comme un membre de la famille. — Sha Yan, Philippines L’église à laquelle j’appartiens ne se contente pas de dire « Bon sabbat ! », mais établit des liens beaucoup plus significatifs. Par exemple, elle s’informe des membres de la famille, de la vie quotidienne, ou de ce qui s’est bien ou mal passé pendant la semaine. Je n’ai pas peur de partager mes échecs, mes joies et mes peines. Nous prions les uns pour les autres et nous prenons régulièrement des nouvelles de tous. — Esther, États-Unis Grâce à mon église, je grandis sur les plans spirituel, relationnel et émotionnel. Je ne suis plus la même personne que j’étais lors de ma première visite à l’église Young Generation ! J’ai appris que rien de ce que je peux faire ne diminuera l’amour de Dieu pour moi. Le Seigneur m’aidera à traverser les situations difficiles, tout comme il l’a fait par le passé. L’amour de Dieu a redéfini chaque partie de ma vie. — Jennifer, Floride, États-Unis

À mon église, des préposés à l’accueil super amicaux souhaitent la bienvenue à tout le monde. Certains membres font des câlins ou serrent la main. On a l’impression de faire partie d’une grande famille. — Marcia, Ohio, États-Unis

Dans mon église, nous chantons les cantiques en trois langues différentes. Nous nous adaptons ainsi à chaque dialecte. Notre petite chapelle est toujours pleine à craquer ! Il n’y a rien de plus que je puisse demander à Dieu que la joie et les bénédictions que je reçois à l’église adventiste Sony Sud. — Astrid, Migori, Kenya Voici notre déclaration de mission : « Se brancher sur Jésus, se brancher sur les gens, brancher les gens sur Jésus ». Nous nous focalisons non seulement sur nos membres, mais aussi sur l’accueil de nos visiteurs. Nos multiples ministères comprennent une variété d’intérêts, d’âges, de membres, et de visiteurs. Sommes-nous parfaits ? Non ! Mais ensemble, nous approfondissons notre relation personnelle avec notre Seigneur et apprenons à partager la bonne nouvelle. — Michaelynn, Oregon, États-Unis

Toutes les églises où je suis allée ont été amicales. Elles m’ont accueillie chaleureusement, m’ont demandé de participer à l’enseignement ou à l’École du sabbat avant même que je ne demande mon transfert. Je contribue à rendre notre église chaleureuse et accueillante. Mon rôle consiste à saluer les gens, à déceler leur tristesse, à essayer de guérir les cœurs brisés, à aider sur le plan financier. Nous devons, autant que possible, alléger tous les fardeaux. Tout le monde veut avoir un sentiment d’appartenance. Nous pouvons tous faire en sorte que ceux qui viennent à notre église se sentent accueillis. — Kay, États-Unis Je me sens la bienvenue ici, et je suis fière de la façon dont mon église traite ses visiteurs et ses membres. Personne ne fait de distinction par rapport à la race, au sexe, à l’âge, au niveau d’éducation, ou au statut économique. Ici, on se sent vraiment chez soi – peu importe la voiture que l’on conduit ou les personnes que l’on aime. — Kathy, Maryland, États-Unis Je viens d’une famille dysfonctionnelle. Quand j’avais 5 ans, mes voisins adventistes nous ont invités, mon frère et moi, à participer à une école biblique de vacances. Nous n’avions pas de beaux vêtements, mais je n’oublierai jamais comment les animateurs nous ont chaleureusement acceptés. Ils nous ont appris beaucoup de chansons, dont celle des Explos (« Nous sommes les Explorateurs »). Un tel accueil m’a fait sentir digne et importante. — Nii Reh, Philippines

L’église adventiste de Virginia Beach est l’église la plus aimante et la plus amicale que j’aie jamais connue. Nous veillons constamment à améliorer notre façon d’accueillir nos semblables. Nous mettons à l’aise tous les nouveaux visiteurs et membres en les invitant à des repas fraternels ainsi qu’à des événements, et en leur offrant un cadeau de bienvenue. — Carm, Virginie, États-Unis Je ne veux pas que l’on pense que tout m’est favorable, que j’aime toujours ma famille, mes amis et les autres membres de l’église aussi parfaitement que Dieu m’aime. Aimer les autres comme Dieu les aime ne peut se faire seul ou dans l’obscurité. Cela nécessite une communauté – une église qui nous accueille tel que l’on est. Au début de mes études secondaires, j’ai découvert que l’église Jeune Génération est un lieu qui encourage l’amour de Jésus. Elle m’a accueilli et encouragé à faire de même. — Roman, Floride, États-Unis Vous pouvez venir à mon église avec votre cœur brisé. Ses membres jeûnent et prient pour vous, vous portent dans la prière. J’aime mon église, ma famille spirituelle. Ses membres sont les mains et les pieds de Dieu, et ça, ça fait toute une différence dans ma vie. — Theresa, Afrique du Sud À mon église, on m’accueille chaleureusement. Quand je n’adore pas Dieu avec ma famille spirituelle, je rate bien des choses. — Dale, Michigan, États-Unis

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Perspective mondiale

Église adventiste : qui sommesnous ? Notre place en cette période de l’histoire

En cette période de crise mondiale, il est important de bien comprendre notre identité et notre mission. Cet article abrégé est destiné à une telle période. On peut en lire l’intégralité sur le lien suivant : ExecutiveCommittee.adventist.org/newsletter/. – Ted N. C. Wilson, président de la Conférence générale.

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otre Église n’est-elle qu’une Église parmi tant d’autres ? Qu’est-ce qui nous distingue du reste de la chrétienté ? Qu’est-ce qui justifie notre existence ? Dieu répond à ces questions. Il nous voit dans le contexte de la grande controverse : « Vous, au contraire, vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis, afin que vous annonciez les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière » (1 P 2.9). Cette déclaration définit notre identité et notre mission. Mais le reste du monde chrétien ne peut-il pas déclarer la même chose ? Oui, en partie, mais pas dans sa totalité – et cette petite marge fait toute la différence. 16

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LA DIFFÉRENCE

Nous sommes une Église qui présente la vérité dans son ensemble. De nombreuses Églises conduisent les gens à Jésus. Mais comme les grandes vérités pour notre temps sont exclues, l’Évangile qu’elles prêchent est incomplet. La Bible devrait toujours être présentée comme un tout. La tromperie consiste à mélanger la vérité avec l’erreur, et de façon plus subtile, à ne pas dire toute la vérité. Nous pouvons nous prémunir contre cela en ravivant nos origines, notre identité, notre message, notre engagement et notre mission depuis nos foyers, nos chaires, et nos salles de classe. Ainsi, nous ne sommes pas une Église parmi tant d’autres ! Nous sommes le dernier mouvement que Dieu a suscité en un temps prophétique – un mouvement doté d’un message prophétique centré sur Jésus et sur sa grâce pour restaurer toute la vérité et préparer le monde à son glorieux retour. « Le Seigneur a choisi les adventistes du septième jour afin de former un peuple particulier, séparé du monde, a écrit Ellen White. Après les avoir retirés de la carrière de celui-ci par le pic de la vérité, il se les est attachés. […] Ils ont été chargés de proclamer au monde la plus grande somme de vérité qui ait jamais été confiée aux mortels, les avertissements les plus solennels et les plus terribles que Dieu ait envoyés à l’humanité1. » L’apôtre Paul dit que l’Église est « la colonne et l’appui de la vérité » (1 Tm 3.15). C’est dans cet objectif que Dieu a appelé Israël (Dt 7.6-9 ; 14.2 ; Es 60.1-3) à être son peuple particulier. Plutôt que de lui laisser le choix de la manière de vivre, d’adorer et d’évangéliser, il lui a donné des instructions précises. Si, hélas, l’ancien Israël a échoué, en revanche, le plan de Dieu, lui, n’a pas pris fin. Au moment prophétique précis, quelque chose de grand s’est produit dans le ciel, quelque chose « tout aussi importan[t] dans le plan du salut que [la] mort [de Jésus] sur la croix » 2. Dieu a ouvert les livres. Le monde devait savoir. Photo : Robert Weidemann


UN ACTE DE NAISSANCE PROPHÉTIQUE

Pour cela, Dieu a suscité un peuple des profondeurs de la déception – déception prophétisée par Jésus à Jean dans une vision il y a des siècles (Ap 10.5-11) – en vue d’un rendez-vous sacré pour rétablir toute la lumière de sa vérité, présentant « d’une voix forte » le message d’amour des trois anges, message le plus solennel jamais donné (Ap 14.6-12). Cette grande déception a été l’acte de naissance du vrai peuple de Dieu. Si, lors de ce moment prophétique, la dernière Église n’était pas née d’une déception par l’étude des prophéties de Daniel, elle n’aurait pu être la vraie Église. Lorsque nos pionniers sondèrent diligemment les Écritures pour discerner ce qui s’était passé le 22 octobre 1844, ils se situèrent par la foi là où Jésus exerce son ministère. Peu après, Dieu accorda le don de la prophétie à ce peuple, définissant ainsi les deux caractéristiques marquantes du reste au temps de la fin : ceux qui gardent les commandements de Dieu et qui ont le témoignage de Jésus, qui est l’Esprit de la prophétie (Ap 12.17 ; 19.10). Ces deux composantes apparaissent ensemble dans les Écritures, et définissent le vrai peuple de Dieu (Es 8.19,20). Dans la première vision d’Ellen White, Dieu établit clairement la montée, le développement et la destinée de ce mouvement. Si la vérité du sanctuaire céleste n’est pas comprise, le plan du salut ne peut l’être non plus. GARE AUX DISTRACTIONS !

Certaines distractions et certains dangers peuvent miner notre identité, notre objectif, et notre mission en tant que peuple du reste. Cesser de présenter la vérité présente. L’Évangile éternel est le plan de salut que Dieu présenta à Adam et Ève. Il y a aussi une vérité présente dans le contexte de l’Évangile éternel. Quelle est la vérité présente pour notre temps ? Les vérités centrées sur le lieu très saint du sanctuaire céleste, où

Jésus exerce son ministère aujourd’hui. Se concentrer uniquement sur la justice sociale et l’aide humanitaire sans conduire les gens à Jésus et au message complet de l’Évangile. De nombreuses entités laïques font une excellente œuvre sociale. Mais l’aide et la justice sociales ne sont pas notre mission finale en tant qu’Église. Des passages dans Michée 6, Ésaïe 58 et l’épître de Jacques soulignent l’aide que nous devrions offrir à nos semblables. Jésus lui-même a fait de bonnes œuvres ; cependant, sa mission ne consistait pas seulement à soulager la souffrance, mais aussi à sauver la race humaine. Il a vécu sa religion en manifestant l’amour et la compassion dans le cadre de sa mission. Il est important d’aider les gens dans leurs besoins temporels, mais nous ne pouvons nous arrêter là. Nous devons conduire les gens au pied de la croix et à l’intégralité du message adventiste. Imiter la liturgie, la musique, et les méthodes de croissance d’autres confessions. Pour Israël, l’imitation des autres nations entraîna des résultats catastrophiques (Nb 22-24). De nos jours, certains cherchent des idées dans des sources qui nient les grandes vérités bibliques, puis appliquent ces méthodes dans nos églises. Qu’est-ce qui nous motive à adopter le style de culte et les méthodes de croissance des églises que la Bible qualifie de « Babylone » ? Dieu n’a jamais suggéré à Israël d’adopter les méthodes ou le style de culte des nations environnantes pour les atteindre. Mettre l’accent sur un adventisme existentialiste dans lequel le discipulat est séparé de la doctrine. Si nous ne parlons que du Maître et de ses vertus mais n’enseignons pas ce qu’il nous demande d’enseigner, quelles sortes de disciples, en fait, sommes-nous ? Comment les nouveaux croyants peuvent-ils enseigner aux autres les vérités qu’ils n’ont pas apprises ? Lorsque la prédication cesse d’être prophétique, doctrinale, centrée sur Christ, lorsqu’elle se fonde uniquement sur la grâce, elle conduit à la conformité

et à la satisfaction personnelles, là où un véritable réveil est impossible. Un Évangile de grâce entraîne le libéralisme ; un Évangile d’avertissement entraîne le fanatisme. Nous ne sommes ni fanatiques ni libéraux ! Nous sommes des disciples qui reçoivent et acceptent la grâce de vivre dans l’engagement. LA RESPONSABILITÉ QUE DIEU NOUS A CONFIÉE

Saisissons-nous la responsabilité que Dieu nous a confiée en ces derniers jours de la grande controverse entre le Christ et Satan ? Ellen White a écrit : « En un sens tout particulier, les adventistes ont été suscités pour être des sentinelles et des porte-lumière. Le dernier avertissement pour un monde qui périt leur a été confié. La Parole de Dieu projette sur eux une lumière éblouissante. Leur tâche est d’une importance capitale : la proclamation des messages du premier, du second et du troisième ange. Aucune œuvre ne peut lui être comparée. Rien ne doit en détourner notre attention3. » Quel privilège, quelle responsabilité ! Nous savons comment les choses vont se terminer. Une dernière génération tiendra bon et aimera tellement le Seigneur qu’elle lui obéira. Les enfants de Dieu seront scellés pour l’éternité, établis dans toute la vérité biblique, de sorte qu’ils ne s’en détourneront pas. Cette génération participera à des choses merveilleuses – à la pluie de l’arrière-saison et à l’achèvement de l’œuvre de Dieu. Et alors, la terre sera illuminée de la gloire de Dieu (Ap 18.1). Ma prière, c’est que nous soyons cette dernière génération. Maranatha ! 1 2 3

Ellen G. White, Témoignages pour l’Église, vol. 3, p. 162. Idem., La tragédie des siècles, p. 531. Idem., Témoignages pour l’Église, vol. 3, p. 344.

Robert Costa est secrétaire pastoral adjoint et coordinateur de l’évangélisation mondiale pour l’Église adventiste.

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Méditation

De qui est-ce donc le combat ?

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à, devant moi, le médecin spécialiste discute d’un autre plan de traitement, car le premier traitement a échoué. Il décrit un nouveau plan d’attaque pour faire la lumière sur les nombreuses causes inconnues des problèmes de santé que j’ai combattus ces deux dernières années. Mais ce n’est pas ce que nous voulons entendre ! Déterminé, mais avec un regard plein de douceur, il m’expose avec confiance le nouveau plan. De l’avis général, ce médecin a un comportement impeccable au chevet des malades – un langage tacite qui lui est propre et que j’imite inconsciemment. Alors qu’il quitte la pièce et nous dirige vers les bureaux administratifs pour qu’on me fixe un nouveau rendez-vous, je ne peux cacher mon découragement. La peur s’est glissée dans mon cœur. Ça fait deux ans que je me porte mal – et nous n’avons toujours pas trouvé de réponses. Instinctivement, ma femme me serre la main et me dit de prendre le prochain rendez-vous – un encouragement serein de sa part à aller de l’avant.

larmes roulent sur son visage. Je sens les miennes me monter aux yeux. Nous savons tous deux que ce n’est pas une coïncidence – Dieu vient de nous parler d’une façon très spéciale. À ce moment précis, je sens la bénédiction divine à travers une paix palpable qui s’empare de mon cœur et de mon esprit. La peur de l’inconnu a disparu. Oh, il y a toujours ce nouveau plan de traitement dans lequel il faut bien que je me lance, mais je sais maintenant que le fardeau de cette bataille ne repose pas sur mes épaules. UNE PUISSANTE PROMESSE

UNE RENCONTRE ÉTONNANTE

Désireux d’en finir avec cette prise de rendez-vous, je me précipite vers une chaise vacante le long de la rangée de bureaux administratifs. Alors que je m’asseye, une femme derrière le bureau me sourit et commence à s’enquérir des meilleures dates pour ma prochaine visite. Tandis qu’elle consulte le calendrier sur son ordinateur, je remarque une petite Bible, à droite de son espace de travail. Oubliant la discussion sur les dates, je l’interroge sur cette Bible, en précisant qu’il est réconfortant de la voir sur son bureau. Elle sourit de nouveau, puis s’arrête et sort une carte de rendez-vous de dessous les papiers de son bureau. Elle me dit qu’elle a apporté sa Bible au travail parce qu’elle écrit une carte à son fils, lequel suit un programme de désintoxication. Mais elle n’a pas encore trouvé le verset qu’elle a en tête. Elle croit qu’il se trouve dans le Nouveau Testament. Juste au moment où elle s’apprête à décrire l’idée de ce texte, je laisse échapper impulsivement : « C’est Philippiens 4.19 ! “Et mon Dieu pourvoira à tous vos besoins selon sa richesse, avec gloire, en Jésus-Christ.” Est-ce ce verset que vous cherchez ? » Tout à coup, je sens mon cœur battre la chamade. D’où cette pensée m’est-elle venue ? La femme me regarde, abasourdie – un regard que je n’oublierai jamais. « Oui, c’est bien ça ! Comment l’avez-vous su ? » répond-elle doucement. Des

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La peur de l’inconnu peut être paralysante. Josaphat, l’un des bons rois de Juda, le savait aussi. Les forces conjointes de Moab, d’Ammon et d’Édom rassemblèrent leurs armées sur la rive orientale de la mer Morte, prêtes à attaquer. Les Écritures nous disent que Josaphat était effrayé (2 Ch 20.3). En réponse à cette frayeur, il se tourna vers Dieu, et dans une prière empreinte d’émotion et de hardiesse, réclama les promesses passées de Dieu de conduire son peuple en sécurité (v. 5-12). Et il ne pria pas en vain ! Dieu entendit son appel à l’aide angoissé et lui répondit par Jachaziel, un Lévite ordinaire1. Par la bouche de celui-ci, il fit une promesse à Josaphat et à son

Photo : Alex Perez


Tout à coup, je sens mon cœur battre la chamade. D’où cette pensée m’estelle venue ?

peuple qui ferait taire leurs craintes : « Ne craignez point et ne vous effrayez point devant cette multitude nombreuse, car ce ne sera pas vous qui combattrez, ce sera Dieu. » (v. 15) Dieu dit à son peuple « Ne craignez point » avant de déclarer que la bataille elle-même – celle qu’ils redoutaient le plus – n’était pas vraiment la leur. Notez que Dieu ne dit pas que son peuple n’aurait pas à affronter l’ennemi. Josaphat devait encore rencontrer les armées alliées ; mais ce qui était crucial, c’est qu’Israël n’aurait pas à livrer bataille. Dieu prit avec amour la partie la plus pénible de l’expérience – la bataille – et la porta directement sur ses propres épaules. UN DIEU QUI COMBAT POUR NOUS

Les Écritures reprennent cette promesse avec force. Il n’existe sans doute pas d’articulation plus puissante de cette promesse que lors de l’épisode où les Israélites tentèrent de fuir l’étouffante répression de la tyrannie égyptienne. Au son trop familier des chars déchaînés des guerriers les plus féroces de l’Égypte qui les poursuivaient avec ardeur, leur rythme cardiaque s’accéléra. Lorsqu’ils se rendirent compte que le chemin devant eux était bloqué par la mer Rouge, les premiers instants

de leur libération leur semblèrent bien fugaces. Et leur terreur s’accrut encore. Ils étaient pris au piège ! Moïse, cependant, ne fut pas ébranlé. Il se leva, et dans un cri de ralliement extraordinaire, il exhorta les Israélites à ne pas avoir peur, car « l’Éternel combattra pour vous » (Ex. 14.14). La promesse de Dieu, donnée par l’intermédiaire de Moïse aux Israélites pendant l’Exode, n’est pas différente de celle que Dieu donna au roi Josaphat. Dieu porterait le fardeau de la bataille. C’est une promesse que nous pouvons réclamer avec confiance dans notre propre vie aujourd’hui. Mais il y a quelque chose de profondément personnel dans la façon dont Moïse articula cette promesse. Relisez attentivement ces mots : « L’Éternel combattra pour vous ». Cette déclaration illustre un choix. Notre Père céleste choisit de combattre pour nous. Nous avons là un puissant aperçu de son caractère et de son amour indéniable pour nous. Dieu est prêt à tout pour combattre pour nous. La croix en est la meilleure preuve. Laissons cette pensée nous imprégner pendant un moment. Dans notre marche avec Dieu, rien ne nous rassure davantage que de savoir que le Créateur est prêt à mener toute bataille nécessaire pour nous ramener à son cœur.

Par conséquent, quelle que soit notre frayeur, quelle que soit la bataille que nous essayons de livrer seuls, nous sommes invités à réclamer la promesse selon laquelle le fardeau de la bataille ne nous appartient pas, car Dieu combat pour nous. Ellen White l’a magnifiquement exprimé : « Ne soyez pas troublée. Jésus vous aime. Il veillera sur vous et vous bénira. Vous ne pouvez plus participer activement à un combat agressif, mais vous pouvez laisser Jésus le livrer à votre place2. » Curieusement, Jachaziel signifie « Dieu voit ». Son nom est déjà porteur d’une promesse. 2 Ellen G. White, « Levez vos yeux en haut », p. 327. 1

Daniel Bruneau, titulaire d’un doctorat, s’occupe de la stratégie créative et de l’image de marque au sein de Adventist Review Ministries. Daniel, Sierra, sa femme, et Adelaide, leur fille récemment née, habitent près d’Atlanta, en Géorgie, aux États-Unis.

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Foi en action

Dieu répond à la prière… mais pas toujours comme on s’y attend !

D

ieu répond parfois aux prières de façons mystérieuses. C’est par l’intermédiaire de ma mère en colère qu’il a répondu à la mienne. Bien qu’élevé dans une famille méthodiste, je fréquente rarement l’église. Lorsque le reste de ma famille va à l’église, moi, je reste à la maison pour lire. Étant un passionné de la lecture, je dévore tout ce qui est imprimé – sauf les livres religieux. Un jour, Roméo, mon frère aîné, se joint à l’Église adventiste. Il a des tas de livres religieux, mais pour moi, c’est sans intérêt. À mon avis, les livres chrétiens sont ennuyeux. Plus tard, quand mon frère se marie et quitte la maison, il emporte tous ses livres, sauf un : La tragédie des siècles. La situation financière de notre famille se corse un peu. Je n’ai plus d’argent de poche. Je ne peux plus acheter de livres, je n’ai donc plus rien à lire ! En désespoir de cause, je prends La tragédie des siècles et en feuillète les pages. Je remarque l’expression « jugement investigatif ». Qu’est-ce que ça veut bien dire ? Cette expression m’intrigue beaucoup parce qu’elle a la saveur d’une histoire de détective. Au fond, les livres chrétiens ne sont peut-être pas si ennuyeux que ça ! Je m’assieds et en commence la lecture. UN LIVRE QUI CHANGE LA VIE

La tragédie des siècles m’impressionne ! Ce n’est pas du tout ce à quoi je m’attendais, mais je ne suis pas déçu. Je veux lire d’autres livres du même auteur. « As-tu d’autres livres d’Ellen White ? » Roméo me regarde, perplexe, puis me tend Patriarches et prophètes, Prophètes et rois, Jésus-Christ, Vers Jésus, et d’autres encore. Je dévore tous ces livres. Et ils changent complètement ma vie ! J’éprouve maintenant le besoin d’accepter Jésus dans ma vie et désire enfin fréquenter l’église. Mais à quelle 20

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église aller ? À l’église méthodiste de ma famille ? À l’église adventiste ? Je prie Dieu de me guider. UNE MÈRE EN COLÈRE

Un jour, je fais quelque chose qui déchaîne la colère de ma mère. « C’est parce que tu ne vas pas à l’église que tu es aussi indiscipliné ! crie-t-elle. Dès samedi, tu vas commencer à aller à l’église adventiste de ton frère. Il a déjà été aussi indiscipliné que toi. Mais après être devenu adventiste, il est devenu un homme bon et a épousé une bonne adventiste. Je veux que tu ailles à cette église ! » Elle sort de la pièce en trombe, et moi, je reste assis en silence. Soudain, je me rends compte que Dieu s’est servi de la colère de ma mère pour répondre à ma prière. SUIVRE LES DIRECTIVES DE DIEU

Le sabbat suivant, je me rends à l’église adventiste centrale Dangamvura, à Mutare, où j’habite. Quatrième plus grande ville du Zimbabwe, Mutare est située à la frontière orientale du Mozambique. C’est cette église que Roméo fréquente. Il sursaute en me voyant y entrer. « Tu veux dire que ces livres ont accompli ce que je n’ai pas réussi à faire pendant si longtemps ? » me demande-t-il. Je m’inscris à une classe d’études bibliques, et un an plus tard, me fais baptiser. Avec le temps, je deviens diacre, puis chef diacre, puis ancien. J’épouse également une merveilleuse adventiste. Nous avons maintenant deux enfants. Dieu a utilisé un livre, un manque de moyens financiers, et une mère en colère pour me conduire à lui. Je lui en serai éternellement reconnaissant.

Rodrick Chinodakufa est écrivain pigiste. Il habite à Mutare, au Zimbabwe.


Place aux jeunes

Se connecter, adorer, grandir

T

out le monde aspire à l’amour, à la connexion, et aux relations professionnelles. Souvent, lorsqu’on a du mal à partager ou à exprimer ses opinions, ses émotions, on a tendance à se déconnecter et, parfois, à s’isoler. J’ai vu ça chez des jeunes de notre église – même quand j’étais ado et que j’habitais au Liban ou en Inde. Les chercheurs adventistes nous disent depuis longtemps que le nombre de jeunes qui rendent un culte à Dieu le sabbat dans nos églises est en déclin. C’est ce que j’ai personnellement constaté dans les endroits du monde où j’ai vécu. Je me suis longtemps interrogée là-dessus ; j’ai souvent cherché des solutions et des moyens efficaces. C’est lorsque je suis entrée en contact avec Grow Community [Communauté Grow] à Manille, aux Philippines, que j’ai trouvé une approche possible. Ma première expérience de culte avec la communauté Grow a lieu lors d’une retraite organisée par l’église. Le culte est simple et rafraîchissant. Je suis instantanément attirée par les sourires accueillants, la chaleur de la louange, et la qualité du service de culte. Je me sens inspirée par l’enthousiasme des jeunes adultes qui apportent leur contribution au culte. C’est ma génération ! Au fur et à mesure que se déroulent les partages, je me sens à l’aise de m’ouvrir et de partager à mon tour. J’ai une conversation avec l’une des membres. Elle me raconte le parcours inspirant de cette communauté de croyants. Alors qu’elle décrit de quelle façon le projet s’est épanoui dans la communauté Grow – depuis un groupe d’amis dans un café à une communauté de croyants – son témoignage reflète l’espoir, la reconnaissance, et une dépendance continuelle de la direction divine. En une autre occasion, j’assiste à un baptême. Toute la congrégation entoure la piscine pour célébrer une âme qui s’est nouvellement aban-

donnée à Christ. Le repas fraternel, suivi de discussions et d’activités de groupe, donne un sens supplémentaire au service de culte. En m’entretenant avec le pasteur, je sens combien il voit passionnément l’œuvre de Dieu prendre racine dans la vie des membres. Le projet Grow est vraiment un lieu « où l’histoire de Dieu et notre histoire se rencontrent », comme le déclare sa description en ligne. Lorsque nos histoires rencontrent l’histoire de Dieu, la transformation est inévitable. En voyant cela, je me souviens d’une citation de John Piper : « Ce jour-là, j’ai été immensément béni par l’expérience du culte*. » Il est facile d’isoler le culte de notre expérience quotidienne. Parfois, il devient une obligation à remplir au lieu d’être une réponse à l’amour extraordinaire de Dieu. Lorsque le culte est guidé par notre marche spirituelle avec le Seigneur, notre vie reflète son amour, sa grâce et sa compassion. Partout dans le monde, des jeunes adultes cherchent des preuves que Dieu est bien réel. Ils souhaitent appartenir à une Église composée de croyants qui connaissent Dieu et qui sont prêts à aider les autres à le connaître. Lorsque nous faisons l’expérience d’un culte significatif jour après jour, d’autres, en particulier les jeunes adultes, sont attirés par le Dieu que nous adorons. Lorsque les gens sont appréciés et acceptés, ils se sentent accueillis. Ils font l’expérience d’un véritable culte et de la puissance transformatrice de la grâce de Dieu. L’église, une communauté de croyants, est l’endroit où les jeunes déconnectés se branchent sur leur créateur. * John Piper, Let the Nations Be Glad! The Supremacy of God in Missions, 3e éd., Grand Rapids, Baker Academic, 2010, p. 31.

Beersheba Jacob est coordinatrice des ressources humaines et assistante auprès du vice-président de l’Institut d’enseignement supérieur Lowry Memorial, à Bangalore, en Inde. Elle est l’épouse d’Andrew Jacob.

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reconnaissance du monde qui nous entoure. La focalisation sur ces trois thèmes répond à ce que Dieu nous a demandé de faire. Et parce que ces thèmes sont bibliques, ils établissent un fondement pour la bénédiction de Dieu. Au premier plan

La puissance de la stratégie J’irai : le plan stratégique 2020-2025 de l’Église mondiale Gerald Klingbeil, rédacteur adjoint de Adventist World, s’est entretenu virtuellement avec Mike Ryan, ancien vice-président de la Conférence générale, et actuellement assistant du président. Mike Ryan préside le comité de planification stratégique de l’Église mondiale. Lors de la récente réunion administrative du printemps de la Conférence générale, il a présenté I Will Go [J’irai] – le plan stratégique 2020-2025 de l’Église mondiale. Au cours des 15 dernières années, vous avez participé à la planification stratégique de l’Église. Pourquoi est-il important pour l’Église adventiste de penser de façon stratégique ? Ne devrions-nous pas nous en tenir au mandat évangélique ?

Dieu est le Planificateur le plus organisé et le plus détaillé que nous connaîtrons jamais. Par la Bible et l’Esprit de prophétie, il nous explique ce que le mandat évangélique signifie vraiment. Le Saint-Esprit guide hommes et femmes pour qu’ils répandent, de concert avec les anges, le plan d’espoir de Dieu pour un monde perdu. La planification stratégique vise délibérément à aligner l’énergie de l’Église sur la mission telle que Dieu la définit dans sa Parole. On développe un plan stratégique dans le contexte de l’acceptation du mandat missionnaire biblique clair, et par le biais d’un processus de collecte de données quantitatives et qualitatives. Il faut pour cela travailler avec tous les partenaires de Dieu pour développer des plans efficaces et dynamiques qui définissent clairement la mission, la vision, et les investissements en énergie de l’Église. Pourquoi le plan stratégique J’irai comporte-t-il trois sections différentes, lesquelles se focalisent sur la mission, la croissance spirituelle, et le leadership ?

Ces trois sujets centraux sont les grands thèmes inclusifs de la Bible. Dans toutes les Écritures, une grande partie de l’organisation de l’œuvre de Dieu est structurée autour de ces trois thèmes. Ensemble, ils fournissent un cadre pour des objectifs ciblés qui commencent à canaliser nos efforts et à guider l’Église, afin d’éviter, par exemple, de devenir des lobbyistes politiques, ou de chercher l’approbation et la 22

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Parmi les 10 objectifs de ce plan stratégique, lequel vous semble le plus important, et pourquoi ?

Ça, c’est une question difficile ! Le fondement de l’Église, c’est Jésus. Notre relation avec lui détermine le but de notre vie et notre destinée. Cependant, l’Église est organisée dans un but missionnaire, et la mission bénéficie de la vaste application de tous les dons que Dieu accorde à son peuple. Ces dix objectifs sont tous essentiels à la vie de l’Église. J’aime bien dire : « Un ventilateur fonctionne mieux avec plus d’une pale. » D’un point de vue pratique, que signifie ce plan stratégique pour les membres de l’Église ? Comment peuvent-ils s’impliquer ?

La signification de J’irai ne peut être mal comprise. Impliquez-vous ! Nous sommes une Église aux dons et talents multiples. Mais sans la bénédiction du Saint-Esprit, tous ces dons et talents sont sans valeur. Même le talent le plus humble ou le plus simple, utilisé avec la bénédiction du Saint-Esprit, peut transformer le monde. Je lance à chaque dirigeant le défi de s’approprier tous les indicateurs de performance clés (IPC). Je mets chaque membre au défi d’étudier les IPC – priez au sujet de votre implication dans chacun des trois thèmes. Demandez à Dieu de vous diriger et de vous aider. Ensuite, retroussez vos manches et mettez-vous au travail ! Dieu vous aidera. Il nous aidera en tant qu’Église. Par le biais du plan stratégique « J’irai », Jésus atteindra le monde !

Photo : Julentto Photography


J’IRAI Week-end de lancement 3-4 juillet 2020

Joignez-vous à nous pour une rencontre remplie d’histoires, de témoignages, de vidéos, de musique, et de prière !

Ne manquez pas les présentations de Mark Finley (évangéliste et auteur du Questionnaire adulte de l’École du sabbat du troisième trimestre 2020, lequel a pour thème l’Implication totale des membres), et celles de Ted N. C. Wilson (président de la Conférence générale des adventistes du septième jour).

Vendredi soir, 3 juillet 2020 Sabbat matin, 4 juillet 2020

Pour plus de détails, consultez le site IWillGo2020.org/launch.

Saisissez la vision du plan stratégique Atteindre le monde : J’irai !

NOUS IRONS J’IRAI

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Au premier plan

Le grand égalisateur Le monde apprend ce que les personnes vulnérables ont toujours su : il n’y a pas d’espoir sans scolarisation

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es derniers mois, beaucoup d’entre nous ont pu faire l’expérience de ce que c’est que d’avoir un enfant déscolarisé : il n’est pas à la maison pour l’été ou les jours de congé, non, il fait l’école à la maison – et on tente de maintenir les objectifs du programme scolaire dans les délais prévus sans avoir accès à toutes les choses qui rendent l’école formidable. Cette perturbation de la vie normale – parmi les autres effets secondaires de la pandémie de COVID-19 – sera une note de bas de page dans le récit de nos vies : la fois où nous avons tous essayé l’enseignement à distance. Pour certains, l’école à la maison renforce la valeur du système éducatif. Pour d’autres, c’est une distraction inattendue remplie de forts faits de couvertures, d’apprentissages virtuels, et de séances interminables d’art plastique et de bricolage. Si, au moment où vous lirez ces lignes, la vie a repris son cours normal, nous nous réjouirons de ce que nos enfants, au lieu d’être absents de l’école, profitent simplement des vacances d’été. Et à l’automne, lorsqu’ils retrouveront sans doute leurs éducateurs, leurs ressources, leurs terrains de jeux et leurs camarades, ce

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sera de nouveau le temps aigre-doux de la rentrée. UNE EMPATHIE NÉE DE LA CRISE

Pour 264 millions d’enfants – le nombre d’enfants dans le monde qui ne vont pas à l’école – l’attente d’aller en classe est un rêve éveillé cruel. Maintenant que nos propres enfants ont manqué leur routine scolaire normale, ne serait-ce que pour quelques mois, on peut commencer à imaginer ce que ce serait si les interruptions temporaires de la scolarité devenaient permanentes. Imaginez un instant que votre enfant de 8 ans n’ait jamais été à l’école primaire. Qu’il n’ait jamais participé à une discussion en classe, n’ait jamais levé la main pour répondre à un problème de maths, n’ait jamais eu l’occasion formelle d’apprendre à lire et à écrire… Pour 25 millions d’enfants de cette tranche d’âge, ce scénario est une réalité. Votre enfant fictif de 8 ans serait compté parmi les enfants qui n’ont jamais vu l’intérieur d’une salle de classe et – à moins qu’on intervienne pour lui – ne le verra probablement jamais. Ces statistiques sont pires encore

si cet enfant est une fille, un réfugié, ou un enfant qui a besoin d’une formation scolaire spécialisée. Selon l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), deux fois plus de filles que de garçons n’iront jamais à l’école1. En outre, le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) affirme que les enfants réfugiés ont cinq fois plus de risque de ne pas être scolarisés que ceux qui ne sont pas réfugiés2. Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) rapporte que 90 pour cent des enfants handicapés dans les pays en développement ne sont pas scolarisés3. C’est le monde de Rafeef. Cette réfugiée syrienne âgée de 10 ans souffre d’une maladie génétique débilitante de la moelle épinière. Bien qu’elle ne connaisse pas ces statistiques officielles, elle sait sans l’ombre d’un doute ce que l’on ressent lorsqu’on n’est pas à l’école. Comme son état affecte sa vision, sa mobilité et sa capacité à apprendre dans un cadre traditionnel, Rafeef a besoin d’une assistance particulière. Mais au Liban, son pays, il n’est pas évident d’obtenir une assistance spéciale. Photo : ADRA


« Les enfants ayant des besoins spéciaux ont besoin de soins particuliers », dit Rita Haddad, gestionnaire de projet pour ADRA Liban. « Au Liban, même les filles sans besoins spéciaux sont sous-évaluées. Une fille ayant des besoins spéciaux ne constitue donc pas la priorité. » ADRA ABILITY – un projet adapté aux besoins des enfants ayant des difficultés physiques et mentales comme Rafeef – travaille avec elle et sa famille pour fournir ce qu’ADRA considère comme un droit inaliénable : l’égalité d’accès à une formation de qualité. Aujourd’hui, Rafeef étudie avec Ahlam, un tuteur du projet ADRA ABILITY. Ensemble, ils travaillent sur un programme d’études conçu pour répondre à ses besoins. « Au Liban, si on n’aide pas les filles qui ont des besoins particuliers, elles n’auront ni avenir, ni espérance, explique Ahlam. Dans ce pays, une fille handicapée est considérée comme incapable de faire quoi que ce soit. Les parents vont simplement essayer de la marier à un homme beaucoup plus âgé qu’elle. » Le mariage précoce et le handicap ne sont que deux des nombreuses circonstances qui empêchent les enfants d’aller à l’école. D’autres facteurs s’ajoutent :

guerre, pauvreté, catastrophes naturelles, faim. À Maputo, au Mozambique, le taux de malnutrition chronique est de plus de 30 pour cent, et ADRA a constaté que la moitié des élèves de la région sont en sous-poids. Pour lutter contre une telle situation, ADRA s’associe à Rise Against Hunger en fournissant des déjeuners chauds à base de riz et de soja, avec des légumes déshydratés enrichis de multivitamines. Pour certains élèves, cette initiative d’alimentation scolaire (SFI) fournit le seul repas qu’ils recevront chaque jour. Il n’y a qu’à demander à Elison. Cet élève de sixième année manquait souvent l’école pour aider ses parents, ou parce qu’il avait tout simplement trop faim pour s’y rendre à pied et se concentrer sur ses études. Aujourd’hui, ce garçon de 12 ans peut enfin s’asseoir dans une salle de classe et se concentrer sur la leçon, au lieu d’avoir l’estomac qui gargouille douloureusement. « Nous n’avons pas toujours de nourriture chez nous, dit-il. Mes parents n’ont pas de travail. C’est pour ça que je n’apporte pas de nourriture à l’école. » En fournissant chaque jour un déjeuner chaud et nutritif, ADRA encourage les enfants à reconnaître l’école comme un lieu où l’on peut nourrir son corps et son esprit. En conséquence, un nombre record d’enfants va maintenant à l’école. « Il y a eu une augmentation du nombre d’élèves », dit Rumbi Muzembi, coordinatrice de l’intervention d’urgence pour ADRA Mozambique. « Nous avons commencé avec 9 366 élèves, et maintenant, nous en comptons 13 453. » Ces chiffres sont cohérents dans toute l’Afrique australe, où le projet a été mis en œuvre. Depuis 2017, l’initiative d’alimentation scolaire d’ADRA a permis d’améliorer la nutrition et l’accès à la scolarisation de près de 50 000 écoliers au Mozambique, en Eswatini, à Madagascar, au Zimbabwe, et au Malawi. L’ÉCOLE. POUR CHAQUE ENFANT. PARTOUT.

projets d’ADRA visant à améliorer la vie des enfants, et à la lumière des statistiques désastreuses qui continuent à brosser un tableau sombre pour les enfants du monde entier, ADRA et l’Église adventiste se sont associées pour faire en sorte que chaque enfant, partout, ait la possibilité d’aller à l’école. La campagne « L’école. Pour chaque enfant. Partout. » est un partenariat fondé sur un objectif commun : servir pour que tous puissent vivre tel que Dieu l’a voulu. Ce partenariat unit la communauté de foi mondiale de l’Église adventiste aux compétences techniques et au succès historique d’ADRA. En mobilisant la communauté de foi, en influençant les dirigeants et les décideurs mondiaux sur les politiques liées à la scolarisation, et en mettant en œuvre des projets qui s’appuient sur des programmes réussis tels qu’ADRA ABILITY et SFI, ADRA et l’Église adventiste estiment que l’on peut garantir que chaque enfant, partout dans le monde, ait la possibilité d’aller à l’école. La scolarisation change des vies. La scolarisation permet aux enfants de sortir des conflits, des catastrophes, de la pauvreté. La scolarisation donne aux enfants les outils nécessaires pour réussir. Et la scolarisation inspire les enfants à voir grand. Ensemble, donnons l’espoir d’un avenir radieux à chaque enfant, partout dans le monde ! Pour en découvrir davantage sur la façon dont ADRA soutient les enfants déscolarisés et sur la façon dont vous pouvez aider, consultez le site ADRA. org/InSchool. https://fr.unesco.org/news/filles-sont-deux-fois-plus-nombreusesque-garcons-ne-jamais-commencer-ecole-apres-eatlas-unesco. 2 www.unhcr.org/en-us/missing-out-state-of-education-for-theworlds-refugees.html. 3 www.globalpartnership.org/blog/children-disabilities-face-longest-road-education. 1

Michael Kruger, originaire de l’Afrique du Sud, est le président de l’Agence de développement et de secours adventiste.

En raison du succès des nombreux AdventistWorld.org Juin 2020

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La Bible répond

Une vie précieuse Q

Pourquoi considère-ton la vie humaine aussi précieuse ? Après tout, comme les animaux, nous vivons, puis nous mourons.

R

Ceux-là mêmes qui nient l’existence de Dieu s’émerveillent de la nature d’une vie dans un cosmos qui, dans ce qu’ils considèrent comme un accident, ne se trouve que sur cette planète. En revanche, pour ceux qui acceptent le récit biblique de la création, la vie humaine est plus précieuse et mystérieuse encore. Voici quelques réflexions à ce propos. UNE ORIGINE DISTINCTIVE DE LA VIE

La vie sur cette planète est, sous toutes ses formes, une merveille et un mystère. Les scientifiques sont toujours en quête de l’origine de la vie, suggérant qu’elle fait partie d’un récit cosmique – le récit de l’évolution naturelle cosmique. La description biblique de l’origine de la vie humaine (Gn 1 ; 2) nous vient sous la forme d’un récit simple et profond. Dieu a créé les êtres humains différemment de toute autre forme de vie sur la planète (Gn 2.7). Ce texte révèle que nous sommes, d’une certaine manière, comme les autres créatures vivantes, formées à partir du sol et ayant le souffle de vie (v. 19), mais en même temps, que nous sommes fondamentalement différents d’elles. Dieu a tiré les animaux du sol par sa Parole et leur a donné le souffle de vie ; mais dans le cas de l’humanité, il s’est fait artisan : il a formé un être humain à son image et à sa ressemblance, puis lui a insufflé le souffle de vie (Gn 1.26,27 ; 2.7). Cette vie est née d’une manière unique. 2. UN TYPE DE VIE PARTICULIER

Le sixième jour, Dieu a créé l’esprit – une vie consciente de soi qui se regarde et s’interroge sur sa création (Ps 139.14). Le cerveau humain s’examine en laboratoire ; sa propre complexité et les subtilités de sa nature et de son fonctionnement le surprennent et l’étonnent. Il reste un mystère pour lui-même. Ce morceau de matière unique 26

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cherche instinctivement en dehors de lui-même une signification ultime ; il cherche l’esprit, et non la matière inerte, pour s’expliquer. Il est satisfait lorsque le Seigneur parle et lui révèle son origine et son caractère unique. L’être humain est également unique en ce qu’il peut explorer le reste du monde naturel. Il y avait quelque chose de merveilleux, de majestueux et de mystérieux dans la nature. Or, la nature a été invitée à s’explorer elle-même à travers le seul centre de conscience créé sur la planète : l’esprit humain. Grâce à cette exploration personnelle, la création allait pouvoir découvrir l’expression de la sagesse et de la puissance de Dieu encodée en elle-même. Dieu a créé l’esprit pour communiquer avec l’esprit divin. 3. UN DESSEIN PRÉCIS POUR LA VIE

Le fait que la vie humaine ait été créée à l’image de Dieu implique que les êtres humains doivent révéler le caractère de Dieu. La première fois qu’il nous est présenté, le Créateur est une personne à l’œuvre, une personne créative ; la première chose qu’il a demandée aux êtres humains était d’être créatifs et productifs. Leur travail contribuait à préserver la beauté et l’ordre de la nature. Pendant la semaine de la création, Dieu a modelé pour les êtres humains leur rôle en tant que créatures vivantes. Ils devaient être productifs pendant six jours, puis le septième jour, se reposer afin de communier avec l’esprit divin et de jouir de leur communion avec lui. Tout au long de la semaine, la productivité humaine enrichissait l’existence de l’ensemble des créatures en étant totalement et absolument orientée vers l’autre. La vie humaine est actualisée par la créativité et la productivité, toutes deux destinées à profiter simultanément aux autres et à glorifier Dieu. C’est là le rôle unique de la vie humaine. Il arrive que notre vie ne manifeste pas l’idéal divin parce que l’égoïsme subsiste encore. Mais sur la croix, Christ a pris sur lui nos vies improductives afin de nous imputer sa propre vie – la vie la plus créative et productive de l’univers. Son sacrifice rend notre vie infiniment précieuse.

Ángel Manuel Rodríguez est un ancien directeur de l’Institut de recherche biblique de la Conférence générale. Il est aujourd’hui à la retraite et habite au Texas, aux États-Unis.


Santé & bien-être

Confinement : protégez le bien-être de votre enfant Nous avons invité le Dr Kiti Freier Randall, psychologue pédiatrique de renom, spécialisée dans le développement neurologique, et directrice des services psychologiques du Département de pédiatrie de l’Université de Loma Linda, à nous éclairer sur la question suivante. – Les médecins. Avec les mandats de travail à domicile, le télétravail, et les enfants qui font leurs études (et tout le reste !) à la maison, comment empêcher que l’utilisation des écrans et des appareils technologiques ne crée davantage de dépendance ?

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’utilisation des écrans et des appareils technologiques pour visionner un contenu doit être contrôlée et limitée. Aujourd’hui en particulier, le temps d’écran devrait satisfaire à deux fins principales : la scolarisation à la maison et le développement de relations saines. Les autres utilisations devraient être limitées à une heure par jour au maximum pour les enfants de 2 à 5 ans, et à deux heures par jour au maximum pour les enfants de 6 ans et plus. En outre, il est recommandé d’éviter le temps d’écran pendant les repas et au moins 90 minutes avant d’aller au lit en raison de son impact sur le métabolisme et le sommeil. Pour les familles qui ont déjà des enfants accros à la technologie, voici une ressource utile : Reset Your Child’s Brain, de Victoria Dunckley*. Une bonne dose de repos, une alimentation saine et un apport important en eau renforcent la santé immunitaire, la santé mentale, et la résilience. Le mouvement (l’exercice, pas seulement l’activité) est une puissante alternative au « techno-isolationnisme » chez les jeunes familles, et est essentiel pour la santé immunitaire. En sautant à la corde avec nos enfants ou en participant à des courses d’animaux (sautiller, ramper) nous nous ferons autant de bien qu’à eux. La routine est essentielle pour notre bien-être. Dieu nous a donné un monde de routine (cycles hebdomadaires/saisonniers). Malgré les perturbations, imposez-vous un calendrier qui se rapproche le plus possible de votre routine habituelle. Ceci est particulièrement important pour les enfants ; ils doivent « faire confiance » à leur environnement. La routine leur permet de s’attendre à ce que les choses se passent comme prévu, si bien qu’ils ne cherchent pas à « tester les limites » aussi souvent. Réservez du temps

avec les parents ou les frères et sœurs plus âgés pour les arts, le bricolage, la narration d’histoires, et la musique. Faites ensemble ce calendrier afin que vos enfants soient au clair quant aux nouvelles attentes. Le service est un autre domaine qui stimule la santé immunitaire et bâtit la résilience. Soyez créatif quant à l’aspect du service pendant le confinement. Nettoyez le placard ou la chambre de vos enfants avec eux ; remplissez des boîtes de choses à donner ; envoyez des cartes que vous avez faites vous-mêmes et des lettres à votre famille et à vos amis (en particulier aux personnes âgées) ; appelez les grands-parents ; participez aux activités ménagères. Toutes ces choses, quand elles sont faites en équipe avec les parents, favorisent le bien-être. La gratitude est l’un des éléments ayant le plus d’impact sur la santé immunitaire et la résilience. Passer les premiers moments de chaque journée dans un esprit de gratitude peut créer un environnement moins stressant pour le reste de la journée. Enfin, la clé pour freiner la soif de technologie, pour bâtir la résilience et notre système immunitaire à tous, c’est la relation ! Comment entretenir des relations tout en gardant une distance – un geste essentiel dans notre lutte mondiale contre le coronavirus ? Les mots sont puissants ; veuillez garder une distance sociale physique (deux mètres), mais maintenez un soutien social et un lien émotionnel. Soyons encore plus attentifs alors qu’en famille, nous pouvons prier, donner un sourire, envoyer une lettre/une carte/un courriel, donner un coup de fil, communiquer par vidéo ou par les médias sociaux. Veillons à maintenir constamment un soutien mutuel dans nos relations. Plus important encore, que la priorité de votre famille soit la relation transformatrice avec notre divin guérisseur ! * Victoria L. Dunckley, M.D., Reset Your Child’s Brain, Novato, Calif., New World Library, 2015.

Peter N. Landless est cardiologue spécialisé en cardiologie nucléaire, et directeur du Ministère de la santé de la Conférence générale. Zeno L. Charles-Marcel, M.D., est directeur adjoint du Ministère de la santé de la Conférence générale.

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« Bien que le vent souffle... »

L « Je vais vous raconter… » DICK DUERKSEN

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a structure n’a vraiment pas le look d’une église. Si on la remarque, c’est à cause d’une moto rutilante garée devant, ou d’un gospel qu’on entend jusque dans la rue. Mais cette structure en plastique noir est une église ! – une belle église adventiste sur une route principale dans les îles des Sundarbans, au Bengale occidental, en Inde. Grand-mère a décidé de fonder une église après que sa belle-fille – une jeune ouvrière de Gospel Outreach – ait partagé de nombreuses histoires, aussi incroyables que merveilleuses, sur « le Dieu qui vous aime ». Incapable de contenir son enthousiasme, elle s’est empressée d’inviter ses voisins à se joindre à elle pour étudier la Bible et prier. Les réunions ont rapidement débordé de sa simple cuisine à la petite bande d’argile qui sert d’entrée à sa maison de deux pièces. *** C’est un endroit parfait pour que le groupe de néophytes en pleine expansion se réunisse. Ils sont à l’étroit, certes, mais au frais grâce aux branches d’un arbre géant. Bientôt, la congrégation déborde de l’entrée. « Le terrain au bord de la route n’appartient

à personne, dit l’un des nouveaux croyants à Grand-mère. Pourquoi ne pas y construire une église, juste à côté de ta maison ? » « Hum, je doute que le gouvernement soit content de ça ! » « Pas si on le fait avant qu’il ne décide d’élargir la route ! » Les fidèles n’ont pas d’argent pour acheter des matériaux de construction tels que du béton, des briques, de l’acier. Par contre, ils recueillent une offrande suffisante pour payer les frais d’un chargement de longs bambous, d’un chargement de plastique noir, et d’un chariot entier de plastique vert clair rayé vert foncé. Ils détachent de solides bandes de leurs bananiers avec lesquelles ils attachent le bambou de façon à lui donner une structure d’église. Combien de temps cela prend-il ? On ne sait trop. Mais bientôt, l’église est prête. Une adoratrice apporte ses idoles en cuivre en ville et les fait refondre en une cloche pour l’église. Les croyants empruntent un simple système de son, polissent le sol et le recouvrent de plastique orange et jaune. Ensuite, ils suspendent des bandes éclatantes à partir du toit. Par un sabbat matin mémorable, cette femme raconte ce qu’elle a fait et suspend la nouvelle cloche à un chevron de bambou à l’avant de l’église. L’église, plus jolie encore qu’une cathédrale remplie de vitraux, compte maintenant près d’une vingtaine d’hommes et davantage de femmes, tous assis par terre. Chaque sabbat, chaque vendredi soir, et en bien d’autres moments de la semaine où les Photo : Dick Duerksen


membres ressentent l’attrait du culte, ils lisent les Écritures ensemble, chantent de toutes leurs forces, écoutent des sermons, et font de longues prières chargées d’émotion et d’espoir. Comme la belle-fille de Grand-mère – l’ouvrière du Gospel Outreach – est dans la trentaine, l’église se remplit rapidement de ses amis et d’autres jeunes hommes et jeunes femmes de la communauté. De plus en plus de gens viennent visiter l’église. Les membres ajoutent une table à l’avant, un meuble de rangement pour les Bibles, une ampoule électrique, un ventilateur électrique et une croix rouge et blanche avec un lei (ou guirlande) de fleurs violettes. Les après-midis de sabbat, professeurs et étudiants de l’École adventiste de Sundarban non loin de là, se rendent à l’église en plastique, participent à un repas en commun rapide, puis forment une douzaine de groupes pour rendre visite aux habitants à proximité. Les étudiants, dont beaucoup sont issus de milieux hindous, musulmans ou animistes, donnent des cours de Bible et invitent les voisins à venir à l’église pour chanter, prier, et adorer Dieu. Les voisins aiment les étudiants ! L’affluence à l’église est telle que les murs en plastique commencent à s’étirer… *** Depuis quelques années, des étudiants de la Sunnydale Adventist Academy, dans l’État américain du Missouri, font des voyages missionnaires dans les Sundarbans. Ils font du porte-à-porte dans les villages, jouent au foot avec les enfants, et animent des campagnes d’évangélisation dans de petites églises. En mars 2020, les étudiants de Sunnydale se joignent aux étudiants de l’École adventiste de Sundarban et organisent des campagnes d’évangélisation à l’église en plastique. Ensemble, ils enseignent de merveilleuses histoires sur le « Dieu qui vous aime » – et les murs de l’église s’étirent encore plus ! En novembre 2019, le Bengale occidental est frappé par Bulbul, un cyclone monstrueux. Des milliers d’arbres sont déracinés et s’abattent sur les maisons. La terre sèche devient boueuse et est emportée par les eaux. Des rivières déchaînées détruisent des routes. Des bâtiments sont écrasés, balayés, détruits.

Vous souvenez-vous des « branches de l’arbre géant » à l’ombre desquelles se trouvaient les fidèles lorsque « l’église » était à l’entrée de la maison de Grandmère ? Pendant le cyclone, Grand-mère supplie Dieu toute la nuit de sauver l’arbre et l’église. Tard dans la nuit, elle entend le vent malmener son arbre. L’épouvantable fracas l’éjecte presque de son lit. Terrifiée, elle rampe jusqu’à la porte. Des branches, des feuilles et des morceaux de bois bloquent l’entrée. S’attendant à ce que l’église ne soit plus qu’un tas d’ordures sous l’arbre, elle retourne au lit tout en larmes. Le lendemain matin, la plupart des membres d’église viennent voir ce qui s’est passé. En dégageant les branches et les feuilles, ils s’aperçoivent que l’arbre est tombé exactement dans l’espace étroit entre la maison de Grand-mère et l’église. Il remplit l’entrée qui servait auparavant « d’ancienne église », mais a laissé intacte la « nouvelle église » et la maison de Grand-mère. La nouvelle de « l’arbre qui est tombé mais qui a épargné l’église en plastique » se répand dans les villages. Des curieux viennent admirer l’œuvre minutieuse de Dieu. Beaucoup restent pour le culte. Si vous prévoyez venir au culte du sabbat cette semaine, venez tôt ! L’église en plastique va déborder. Apportez votre Bible et votre livre de cantiques, mais préparez-vous à laisser vos chaussures à côté de la porte avant. Vous apprécierez à fond les chants, les prières, les témoignages, le sermon. Restez toute la journée si vous le souhaitez, mais n’oubliez pas de jeter un coup d’œil sur la souche de l’arbre derrière. Les branches et les feuilles ont disparu depuis longtemps ; par contre, vous remarquerez que la souche penche toujours vers l’entrée de la maison de Grand-mère. Elle pointe vers le seul endroit sûr où l’arbre pouvait tomber sans faire de dégâts. Juste là où des anges ont aidé l’arbre à tomber. En plein dans les bras du « Dieu qui vous aime ».

Éditeur Adventist World est une revue internationale de l’Église adventiste du septième jour. La Division Asie-Pacifique Nord de la Conférence générale des adventistes du septième jour en est l’éditeur. Éditeur exécutif/Directeur de Adventist Review Ministries Bill Knott Directeur international de la publication Hong, Myung Kwan Comité de coordination de Adventist World Si Young Kim, président ; Yukata Inada ; Joel Tompkins ; Hong, Myung Kwan ; Han, Suk Hee ; Lyu, Dong Jin Rédacteurs en chef adjoints/Directeurs, Adventist Review Ministries Lael Caesar, Gerald Klingbeil, Greg Scott Rédacteurs basés à Silver Spring, au Maryland (États-Unis) Sandra Blackmer, Stephen Chavez, Costin Jordache, Wilona Karimabadi Rédacteurs basés à Séoul, en Corée Hong, Myung Kwan ; Park, Jae Man ; Kim, Hyo-Jun Gestionnaire de la plateformes numérique Gabriel Begle Gestionnaire des opérations Merle Poirier Coordinatrice de l’évaluation éditoriale Marvene Thorpe-Baptiste Rédacteurs extraordinaires/Conseillers Mark A. Finley, John M. Fowler, E. Edward Zinke Directrice financière Kimberly Brown Coordinatrice de la distribution Sharon Tennyson Conseil d’administration Si Young Kim, président ; Bill Knott, secrétaire ; Hong, Myung Kwan; Karnik Doukmetzian ; Han, Suk Hee ; Yutaka Inada ; Gerald A. Klingbeil ; Joel Tompkins ; Ray Wahlen ; membres d’office : Juan Prestol-Puesán ; G. T. Ng ; Ted N. C. Wilson Direction artistique et design Types & Symbols Aux auteurs : Nous acceptons les manuscrits non sollicités. Adressez toute correspondance rédactionnelle au 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring MD 20904-6600, U.S.A. Numéro de fax de la rédaction : (301) 680-6638 Courriel : worldeditor@gc.adventist.org Site Web : www.adventistworld.org Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Louis Segond 1910 (LSG). Avec Num. Strongs pour Grec et Hébreu. Texte libre de droits sauf pour les Strong. © Timnathserah Inc., - Canada Sauf mention contraire, toutes les photos importantes portent le © Getty Images 2018. Adventist World paraît chaque mois et est imprimé simultanément dans les pays suivants : Corée, Brésil, Indonésie, Australie, Allemagne, Autriche, Argentine, Mexique, Afrique du Sud, États-Unis d’Amérique Vol. 16, n° 6

Dick Duerksen, pasteur et conteur, habite à Portland, en Oregon, aux ÉtatsUnis.

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Foi en herbe

Pages amusantes pour les plus jeunes

Bienvenue à l’École du sabbat !

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uand j’étais petite, je détestais visiter de nouvelles églises, parce que j’étais du genre un peu timide (et je le suis toujours !). C’était dur pour moi d’aller dans des lieux où je ne connaissais personne. Je ne me sentais vraiment pas à l’aise. Chaque fois que nous visitions une église et que je devais assister à l’École du sabbat, qu’est-ce que ça me dérangeait ! Les enfants se retournaient souvent et me dévisageaient. Seuls les enfants qui se connaissaient déjà se souriaient. Parfois,

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la monitrice était très amicale, très accueillante. Mais dès qu’elle m’appelait par mon nom, je devenais toute rouge parce que tous les enfants se retournaient et me dévisageaient de nouveau. J’étais impatiente que ça finisse ! Finalement, je retournais dans la salle de culte et me cachais sur le banc avec mes parents pendant le service. Ça t’est déjà arrivé ? Sais-tu ce qui aide vraiment les visiteurs à une église, à l’École du sabbat, ou au club des Explos, ou même simplement à un repas en commun ? Des visages amicaux

et des gens qui s’arrangent pour que les visiteurs se sentent les bienvenus et comme chez eux. Si ça ne se passe pas comme ça, eh bien, ne soyons pas surpris de ne plus jamais revoir ces visiteurs. Et ça, c’est vraiment triste. Alors, qu’est-ce que tu peux faire ? Voici quelques tuyaux ! 1. Accroche un sourire à ton visage. Souris, souris, et souris encore ! Si tu n’as pas envie de sourire ce jour-là, demande à Jésus de t’aider à sourire sincèrement. Lorsque tu regardes autour de toi et que tu vois un Illustration : Xuan Le


WILONA KARIMABADI

Perle biblique « Ainsi, accueillez-vous les uns les autres, comme le Christ vous a accueillis, pour la gloire de Dieu. » (Romains 15.7, BFC)

nouvel enfant à l’air timide, dis-toi alors que ton sourire peut agir comme un rayon de soleil. 2. Si tu vois un nouveau venu à l’École du sabbat et que tu cherches un endroit pour t’asseoir, invite-le à s’asseoir avec toi. S’il se place au dernier rang parce qu’il s’y sent plus à l’aise, va t’asseoir avec lui. 3. Présente-toi. « Salut ! Je m’appelle Wilona. Et toi, comment tu t’appelles ? » 4. Si certaines parties du programme réunissent les enfants en petits groupes, assure-toi d’inclure ce visiteur.

5. S’il y a un goûter ou quelque chose de spécial après l’École du sabbat, soit d’une politesse exemplaire : sers d’abord ton nouvel ami. 6. Si tu es toi-même timide, sache que je comprends parfaitement ta difficulté à agir de façon aussi accueillante. Mais au moins, tu peux saluer le visiteur par un signe de la main. 7. Si ton École du sabbat n’a pas encore mis en place l’idée suivante, demande à ton moniteur de faire un petit cadeau sympa mais peu coûteux aux visiteurs. Va plus loin en offrant tes services

de « détecteur » de nouveaux enfants. Offre-leur ce cadeau. Tu verras, c’est aussi un moyen super de lancer une conversation. J’espère que tu suivras ces conseils et que tu feras de ton École du sabbat un endroit vraiment spécial pour tous ceux qui y participent. FAIS-LE-NOUS SAVOIR ! Tu as d’autres suggestions géniales pour accueillir les nouveaux à ton église et à ton École du sabbat ? Nous serions ravis de les connaître ! Écris-nous à kidsview@adventistreview.org.

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INTERVENTION D’URGENCE

Nous vivons une époque sans précédent. Notre monde est confronté à l’incertitude et à la peur. ADRA reste engagée à servir l’humanité tout entière affectée par la pandémie de COVID-19. Cependant, en tant qu’organisation humanitaire, nous ne pouvons pas servir sans vous. Aidez-nous à fournir un soutien continu pour aider ceux qui en ont le plus besoin. Cette crise ne touche pas que quelques personnes, mais tout le monde. Aidons-nous les uns les autres, ensemble. Donnez dès aujourd’hui à ADRA.org/EndCovid19.

20-043.08 | Photo : © 2020 ADRA Argentina | Elián Giaccarini


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