Adrien Cambois_TFE_Vallée de l'Orbiel

RISQUES ALÉAS VULNÉRABILITÉ Vivre et composer avec...

QUEL AVENIR POUR UNE VALLÉE ÉCORCHÉE PAR DES FACTEURS NATURELS ET ANTHROPIQUES ?

LA GESTION DU RISQUE INONDATION COMME RÉPONSE À LA VULNÉRABILITÉ DES POPULATIONS.

CAMBOIS Adrien Mémoire de fin d’études 2020/2021 École de la nature et du Paysage de Blois

MEMBRES DU JURY:

Président de Jury

Professeur encadrant / Directrice d’étude

Professeur encadrant

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Lolita Voisin

Ingénieur Paysagiste DPLG et docteur en aménagement / Maître de conférence et Directrice de l’École de la Nature et du Paysage de Blois (département de l’INSA Centre Val de Loire)

Lydie Chauvac

Paysagiste concepteur DPLG / Paysagiste conseil de l’état Enseignante dans le champ territoire à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture Paris-Est à Marne-la-Vallée Professeur en atelier de projet de paysage à l’École de la Nature et du Paysage de Blois - INSA CVL

Nicolas Legay

Docteur en écologie / Maître de conférences et enseignant à l’École de la Nature et du Paysage de Blois - INSA CVL

Le jury est également composé de trois personnalités extérieures : Une personne représentant la maîtrise d’ouvrage Une personne reconnue pour ses compétences professionnelles Un étudiant diplômé de l’école

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AVANT PROPOS L’actualité de ces dernières années met en lumière de façon récurrente les différents risques auxquels nous sommes exposés et que subissent les populations.

Ayant des conséquences lourdes tant sur le plan humain qu’économique, ma position d’étudiant et futur paysagiste me permet aujourd’hui de me positionner et de participer à l’élaboration d’une réponse intégrant une vision territoriale.

En arrivant sur un site dont je ne connaissais que les faits, je découvris un lieu complexe où la réalité d’un phénomène naturel se confrontait à des réalités sociales en attente permanente de réponses et d’actions.

J’avais pris connaissance des problématiques, des aléas et des risques du territoire de la vallée de l’Orbiel, située dans le département de l’Aude, au travers de coupures de presse et d’articles accusateurs.

Une réalité qui entachait le développement et le bien vivre au sein de cette région. Ma première visite c’est d’abord inscrite dans la contemplation et la découverte, sans en déceler ni en apercevoir les problèmes qui causaient tant de tort à cette vallée.

La vallée de l’Orbiel est composée d’une grande diversité de paysages, elle s’étend de la continuité de Carcassonne jusqu’au sommet de la Montagne Noire. Une région où la culture de la vigne et les boisements rythment sa découverte le long d’une rivière au cours changeant.

La Montagne Noire dessine une toile de fond sombre bien visible sur tout le sillon audois. Ses pentes sont principalement couvertes de boisements. Elles offrent une intéressante gradation d’ambiances végétales des sommets jusqu’à la plaine alluviale.

Les forêts de la Montagne Noire sont réputées et attirent de nombreux visiteurs recherchant la fraîcheur de ses sous-bois et la richesse de ses espaces de nature. Depuis les hauteurs, des vues panoramique s’ouvrent en direction de la plaine Audoise avec comme arrière-plan les Pyrénées.

Les vallées de la montagne Noire dessinent des paysages remarquables, très encaissés, où les pentes raides et boisées, cadrent de façon serrée des fonds de vallées étroits. Les eaux de la rivière Orbiel serpentent dans ces gorges pour prendre plus de liberté dans les espaces de plaines au piedmont de la Montagne Noire avant de se jeter dans l’Aude.

Description d’après, Atlas des paysages du Languedoc-Roussillon

Une du journal «Ladépêche» du 6 décembre 2018

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SOMMAIRE P.5

Avant Propos

P.10 Introduction

Le sillon Audois. Une plaine entre deux massifs P.16

La vallée de l’Orbiel: Une Hydrogéomorphologie complexe P.46

• L’Aude, une localisation géographique complexe

• La géomorphologie de la vallée de l’Orbiel

• L’Aude, un département à la morphologie complexe vecteur de nombreuses formes paysagères • Un couloir soumis aux aléas climatiques • Le risque inondation dans l’Aude.

• En vallée de Cabardès. La culture de l’eau et de son patrimoine.

• La vallée de l’Orbiel.

Une histoire entre développement, aléas et risques • Mines et mémoires

- Un territoire étagé - Une topographie marquée - Une géologie complexe vecteur d’un paysage séquencé - Géologie / topographie /occupation du sol : Trois entités intimement liées à l’eau • L’hydrologie de la vallée de l’Orbiel - Le cours d’eau en séquences - Le bassin versant de l’Orbiel. Le cours d’eau et ses affluents - Le ruissellement et ses problématiques - L’Homme et l’eau dans la vallée

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De la richesse aux conflits, une vallée écorchée P.82

Travailler un paysage meurtrie

P.140 Conclusion

P.110

P.142 Bibliographie

• Une vallée prospère, l’homme qui utilise l’eau

• Se réapproprier un territoire endeuillé

• L’eau source de conflit.

L’eau qui divise

• Réduire la vulnérabilité des populations

• L’aléa crue torrentielle vecteur du risque inondation et du risque pollution

• Gérer la goutte d’eau sur le bassin versant

• La mémoire de l’oubli

• Le projet de paysage comme réponse

• Vivre avec le risque

• Intention 1

Gérer l’érosion et le transport des sédiments et matériaux polluants dans la vallée.

• Intention 2

Réinvestir les abords de l’Orbiel sans prendre de risque

• Intention 3

Trèbes

• Les inondations, clé d’entrée dans le projet • Les populations face aux risques inondations et pollution • Réglementation de l’urbanisme communal en zones à risques

• Faire des choix

• Des leviers, projets et études en cours comme appui à la confection d’un projet de paysage.

• La politique du SMMAR et ses outils

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Seuil et béal du moulin de la Mée entre Villalier et Villedubert

L’Orbiel à Trèbes

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INTRODUCTION

De la naissance de ce mémoire Je travaillais comme réceptionniste de nuit. Les informations nationales tournaient en boucle derrière moi. Plusieurs fois je fus interpelé par les terribles inondations qui venaient de se produire dans le département de l’Aude. Le nom de la «vallée de l’Orbiel» était souvent cité. C’était en effet l’un des espaces les plus touchés par les inondations mais également par une pollution. Curieux et intéressé je m’empressai d’approfondir le sujet et me renseignai sur ce territoire qui m’était inconnu. Mes premières recherches, «vallée de l’Orbiel» me conduire directement

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au cœur du problème à savoir : une ancienne vallée industrielle et minière, exposée aux intempéries et aux crues, provoquant des risques liés aux inondations ainsi qu’aux anciennes extractions minières (une pollution invisible mais dangereuse).

Depuis ce jour l’idée de traiter ces problématiques germa dans mon esprit et s’amplifia jusqu’à aujourd’hui.

Aux problématiques d’aujourd’hui Mes premières visites de sites au cours l’été confirmèrent mon envie d’étudier ces problématiques. Deux sujets intimement liés sont sources de conflits entre les habitants, les élus et les gestionnaires de site présents sur le territoire. Une imbrication entre des risques différents empêchent les actions à se mettre en place.

Entres enjeux de protections vis à vis du risque inondation et de réappropriation des sites endeuillés, des enjeux sanitaires et sociaux sont à prendre en compte. Suite à mes visites et recherches je me suis rendu compte que si importante qu’elle soit, la question de la pollution et

donc de la dépollution serait difficile à traiter dans son ensemble au vue de la complexité de la situation entre les différents acteurs, mais aussi des solutions à apporter à mon échelle de futur paysagiste. Sans l’exclure, elle viendra prendre plus ou moins de poids et d’influence dans le développement de mes orientations de projets.

C’est sur la problématique des inondations que je compte centrer mon sujet. Je traiterai à la fois les facteurs déclenchants et les facteurs aggravants de celle-ci à différentes échelles du bassin versant.

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INTRODUCTION

Du risque inondation La vallée de l’Orbiel doit faire face à deux problématiques majeures sur une large partie de son bassin versant.

Les cahiers «PATRIMOINES, Vallées des Cabardès» décrit les caractéristiques de ce territoire.

Entre Lastours et Trèbes, sur une distance de 25 km, l’Orbiel a uni et divisé les populations. Pendant des siècles, moulins, tanneries et autres ouvrages vernaculaires ont utilisé la force de ce cours d’eau pour se développer et faire prospérer la vallée à l’échelle régionale et nationale.

Des activités diverses qui s’ajoutent à l’utilisation de la ressource en eau

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pour l’irrigation des terres. Des litiges et conflits existaient déjà, mais ils sont aujourd’hui tout autre.

Ils sont à la fois liés aux activités minières du dernier siècle et aux épisodes torrentiels déferlant sur les pentes de cette vallée.

Des épisodes météorologiques intenses et exceptionnels sont de plus en plus récurants dans la zone méditerranéenne.

La dernière inondation en date, dans la nuit du 14 au 15 octobre 2018 est encore dans la mémoire de tous les habitants de cette région impactée.

Cette nuit-là, la tempête Leslie arrive au-dessus de la Montagne Noire.

Au risque pollution Un déluge s’y abat. Les ruisseaux à sec deviennent torrentiels. L’Orbiel gonflée par ses affluents, détruit tout.

La catastrophe fait de nombreuses victimes humaines et beaucoup de dégâts matériels dans les villages les plus en aval de la vallée. Des matériaux sédimentaires provenant des terres schisteuses érodées en amont se déposent dans les moindres recoins. Une grande partie de ceux-ci sont issue des secteurs miniers. Polluants, toxiques pour les habitants et l’environnement, une lutte s’est engagée entre les acteurs du territoire et les différents enjeux défendus par chacun.

Les risques naturels mettent une fois de plus en lumière des préoccupations perdues de vue, comme les facteurs aggravants d’un aléa connu et vécu depuis des années, les inondations et la pollution. L’essentiel des déchets polluants a été traité puis stocké lors de travaux de réhabilitation entre la fin des années 1990 et 2007.

Pourtant le territoire fait encore aujourd’hui face à la pollution. Les eaux et les sols sont contaminés, causant des cas d’intoxications.

L’État, qui est en charge de la gestion du problème, semble ne pas réussir à l’endiguer.

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Depuis toujours, les crues et inondations ont impacté et impactent encore aujourd’hui les populations et les biens présents dans la vallée lors d’épisode météorologique intense et exceptionnel. Plus fataliste et résilient étaient nos aïeux. La vulnérabilité vis-à-vis de ces risques sont croissants et nos manières d’occuper notre territoire et de se protéger vis à vis de ces risques s’est accrue. Pendant un temps, ils s’en protégeaient grâce à des ouvrages de grande ampleur (le guide des crues torrentiel 2008).

Depuis quelques années, en réfléchissant à une échelle plus globale et spécifique en fonction de la typologie du secteur d’étude, des solutions et réflexions voient le jour.

Elles sont plus résilientes, intégrant les acteurs occupants le territoire et la composition morphologique de celui-ci. Les notions de protection active et passive contre les crues est un sujet de préoccupation majeure dans notre résistance face aux inondations. (M.widmann)

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Route de Carcassonne à Villalier après les inondations d’Octobre 2018

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LE SILLON AUDOIS UNE PLAINE ENTRE DEUX MASSIFS La spécificité d’un territoire soumis aux risques.

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Vue sur la plaine Audoise et les Pyrénées en toile de fond depuis Salsigne

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Vue sur la Montagne Noire depuis les vignes du Carcassonnais

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L’AUDE, UNE LOCALISATION GÉOGRAPHIQUE COMPLEXE

Au sein de la région Occitanie, ouverte sur la méditerranée, le département de l’Aude se distingue par sa position géographique et ses fondements géologiques qui ont façonné ses paysages et son histoire. Une grande diversité de régions naturelles aux diverses facettes sont nées de ces associations. Le contexte géographique de ce territoire en fait ses particularités et sa complexité. De nombreuses influences climatologiques, géographiques, altimétriques,... qui exposent tout au long de l’année ce territoire à des variations climatologiques pouvant varier d’un extrême à l’autre.

Ces nombreux fasciès exposent le département à d’importants risques naturels qui se combinent aux risques liés aux activités humaines ayant tirés parti de cette diversité paysagère.

(Hugues AYPHASSORHO) A’ La vallée de l’Orbiel

Carcassonne

0

Carte du département de l’Aude (11)

20

A

10

2O km

La géographie de l’Aude joue un rôle important dans la répartition urbaine et sociétale du département.

Le développement est nettement plus marqué dans le sillon Audois et sur le littoral, où se concentre la majorité de la population. Tandis que les reliefs, représentant une large partie du territoire, accueillent aujourd’hui une faible part de la population.

Ces reliefs se sont petit à petit dépeuplés suite à l’exode rural ainsi qu’au déclin des activités industrielles présentes sur les hauteurs (manufacture textile, exploitation minière, moulins,...).

Carcassonne

Pic du Canigou 2500 m

Pic de Nore 1211 m

Plaine de l’Aude (Sillon Audois)

Vallée de la Têt

Trèbes 80 m

Conques-sur-Orbiel 95 m

A

A’

Pyrénées

Montagne Noire 130 km

Transect des Pyrénées à la Montagne Noire

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L’AUDE UN DÉPARTEMENT À LA MORPHOLOGIE COMPLEXE VECTEUR DE NOMBREUSES FORMES PAYSAGÈRES Canal du Midi

Le Fresquel

L’Aude Océan Atlantique

Pic du Canigou 2921m

PYRÉNÉES N

Bloc diagramme des entités structurantes du département de l’Aude.

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Trèbes 78m

L’Aude

L’ORBIEL Pic de Nore 1211 m

MONTAGNE NOIRE Carcassonne 81m

La rencontre entre les Pyrénées et le Massif Central s’opère autour d’une large plaine orientée est-ouest : le sillon audois sépare les deux massifs.

L’Aude et le Fresquel drainent cette longue plaine où se sont implantées les principales infrastructures du département.

Par cette présence de massifs montagneux et par cette large ouverture Est Ouest, le territoire Audois est en situation d’offrir une remarquable diversité de paysages : méditerranéens et océaniques, montagnards et littoraux.

Description d’après, Atlas des paysages du Languedoc-Roussillon

Mer Méditerranée

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GÉOLOGIE La naissance d’un territoire

Jean-Claude CAPERA, ancien professeur de biologie-géologie m’a décrit la formation de ce territoire si particulier.

Du néoproténozoïque (580 Ma) au Paléozoïque (250 Ma), cette période fut marquée par la formation de la chaîne de montagne Hercynienne (300 Ma). On la retrouve aujourd’hui par fragments un peu partout sur le globe terrestre.

Du Mésozoïque (250 Ma) au Cénozoïque (65 Ma) des océans viennent recouvrir certaines portions de continent qui entraînent le dépôt de sédiments. De 65 Ma à 34 Ma, la chaîne des Pyrénées que l’on connaît actuellement s’est formée par la collision de la plaque ibérique à l’Europe.

Montagne Noire

La formation du territoire Audois permet de distinguer de grandes entités structurantes et lithologiques.

La Montagne Noire est en grande partie représentée par des formations datant du paléozoïque et de l’orogenèse Hercynienne.

Le bassin de Carcassonne est constitué pour l’essentiel de sédiments détritiques datant du cénozoïque. Il sépare les deux ensembles montagneux des Pyrénées et de la Montagne Noire.

Vallée de l’Orbiel

Bassin languedocien

Bassin aquitain

Carcassonne

Bassin de carcassonne

Zone littorale

Zone sous pyrénéenne

Granites Eocène

Zone nord pyrénéenne

Zone axiale pyrénéenne

Schéma structural de l’Aude (d’après l’atlas des Paysages de l’Aude)

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Calcaire du Crétacé

Oligocène

Calcaire du Jurassique

Pliocène

Dunes et cordons littoraux

Dépot alluvionnaire

Gneiss, Schistes, Micaschistes

Calcaires du Trias

Vue sur les Pyrénées et le sillon Audois depuis le Pic de Nore

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LA MONTAGNE NOIRE Formation et paysage

Contact socle / Couverture sédimentaire Ligne de partage des eaux entre Atlantique et Méditerranée Altitude entre 300 et 900 m Altitude > 900 m

Carte descriptive des entités structurante de la Montagne Noire

A sa formation, les terres que l’on trouve en Montagne Noire se sont déposées dans des mers anciennes qui longeaient un ancien continent qu’on appelait le Gondwana. Les terrains anciens que l’on trouve dans la vallée de l’Orbiel et la Montagne Noire plus précisément sont issus pour la plupart de sédiments déposés dans ces mers anciennes, qui se sont solidifiés (exemple : à 26

Limousis -540 Ma). La chaine Hercynienne s’est formée sur ces terrains suite au mouvement tectonique et au déplacement des continents,.

Dès sa mise en place, des remontées de roches magmatiques et granitiques en ont résulté. Des phénomènes de pression et de chaleur ont transformé les roches.

Des remontés hydrothermales expliquent également la

présence de minerais dans le secteur. Par la suite, l’érosion a attaqué cette chaine de montagne qui lui vaut sa morphologie d’aujourd’hui.

(Larue J-P)

Au nord, la Montagne Noire constitue un relief emblématique de l’Aude. Sa silhouette sombre et courbe reste très reconnaissabledepuis les plaines de l’Aude et du Fresquel. Ses pentes couvertes de forêts dessinent une masse sombre, bleutée dans le lointain. La Montagne Noire s’étire vers l’ouest pour s’achever en douceur dans le Lauragais.

Le relief de cette montagne s’est formé au fil du temps et des actions de l’érosion. C’est essentiellement le travail de l’eau qui va sculpter le territoire, des sommets au littoral.

Le ruissellement des eaux sur les versants a agi très fortement sur les formes que l’on peut observer aujourd’hui. En creusant des vallées et des gorges que l’on retrouve en particulier dans les terrains schisteux de la Montagne Noire, comme dans les gorges de l’Orbiel, du Clamoux ou de l’Argent-Double.

Garrigue de chêne vert et plantation de Douglas

Vue sur la Montagne Noire depuis les châteaux de Lastours

(Description du fasciès de la Montagne Noire d’après «l’Atlas des paysages de l’Aude» et les cahiers «Patrimoines, Vallées des Cabardès)

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UN COULOIR SOUMIS AUX ALÉAS CLIMATIQUES (Pluie/vent/neige/incendie) Le climat de l’Aude est particulier.

Sous plusieurs influences, il est très contrasté d’une saison à l’autre. Des étés chauds et secs et des hivers froids et humides. Il est influencé par les courants méditerranéens à l’Est et l’atlantique à l’ouest.

En son cœur, coincé entre les deux reliefs, le climat est dit intermédiaire, avec

des expositions aux vents importantes (300 à 350 jours de vents par an). Le Cers qui souffle du Nord-Ouest est un vent de terre, sec, violent et froid en hiver. De l’Est souffle le marin qui est un vent chaud et humide provenant de la mer.

Dans l’entre deux saisons on constate des phénomènes météorologiques qui peuvent

se qualifier d’extrême. Des épisodes pluvieux dit Cévenoles peuvent avoir lieu généralement en automne ou au printemps lorsqu’un air chaud et humide en provenance de la mer méditerranée rencontre un air plus froid en zone continentale.

Ici la Montagne Noire.

(Dougados J.)

Orbiel Ar ge

nt

Fresquel

do

ub

le

Minervois

Aude aval

Aude moyenne

Orbieu Haute vallée de l’Aude

Berre-Rieu

Verdouble Agly Boulzane

Canal du Midi Rivière torrentielle Aude

Carte des sous bassins versants de l’Aude

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LES PARTICULARITÉS DU TERRITOIRE AUDOIS (Hydraugraphie, géomorphologie, météorologie)

Schéma très simplifié du cycle de l’eau

Le département porte bien son nom, en étant majoritairement drainé par l’Aude. Le fleuve prend sa source au lac d’Aude à 2100 mètres d’altitude près de Mont-Louis dans les Pyrénées-Orientales.

Son tracé au sein du département est particulier. A sa source (Quillan), le cours d’eau prend la forme d’un torrent avec des pentes de 33%. L’Aude descend ensuite plus calmement lorsque les pentes s’affaiblissent (3% jusqu’à Carcassonne).

A partir de Carcassonne, l’Aude débouche dans le sillon audois, après sa confluence avec le Fresquel. Le fleuve suit la plaine et parcours de nombreux méandres jusqu’à son embouchure, située au nord du massif de la Clape.

Si l’Aude est un fleuve particulier, ses affluents le sont tout autant, participant à cette diversité structurale du territoire. En contribuant à sculpter les reliefs audois, les cours d’eau ont par endroit creusés des gorges spectaculaires dans le département. (l’Atlas des paysages de l’Aude)

Nuages lenticulaires au dessus de Villalier (Estelle Ducrocq)

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LE RISQUE INONDATION DANS L’AUDE Les crues dans l’Aude - un système de crues torrentielles et dévastatrices

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14 et 15 Octobre 2018

Frise des crues majeurs recensées depuis 1820 (Atlas des zones Inondables)

2020

15 au 17 mars 2011

5 et 6 septembre 2005

12 au 15 novembre 2005

2010

2000

1990

4 et 5 décembre 1987 18 mai 1988 5 août 1989 23 juin 1992 26 et 27 septembre 1992 8 octobre 1994 6 au 12 décembre 1996 12 au 14 novembre 1999

Depuis les terribles inondations de 1999 ayant touché une grande partie des territoires français, le département de l’Aude a ouvert un service départemental spécialisé dans la gestion des cours d’eaux et des aménagements liés aux risques inondation, le SMMAR (Syndicat Mixte des Milieux Aquatiques et des Rivières) , créé en 2002.

1980

11 Octobre 1970

1970

7 novembre 1962 13 septembre 1963

1960

Octobre 1940

1950

26 juin 1915 22 août 1921 12 septembre 1929 Mars 1930

1900

25 octobre 1891

21 au 24 juin 1875 1er août 1872 12 septembre 1875

18 Septembre 1843

Septembre 1862

1850

1820

20 Octobre 1820 Carcassonne

Sur tout le pourtour méditerranéen, l’eau à une double connotation : à la fois précieuse parce que rare, mais aussi dangereuse car les débits très variables provoquent des crues dévastatrices. Les villes et villages se sont donc installé à proximité des cours d’eau mais le plus souvent à l’abri des crues de manière à profiter de l’eau sans en subir les nuisances. Depuis, les villes se sont développées, étendues et certaines se sont parfois positionnées à la merci de ces épisodes. Dans la basse plaine de l’Aude, les problèmes d’inondation sont aujourd’hui cruels et récurrents.

Mieux recensées aujourd’hui, les inondations ont toujours existé, mais les enjeux étaient moindres. De nos jours, ces phénomènes paraissent de plus en plus puissants, et les populations de plus en plus vulnérable vis à vis de ces risques.

Novembre 1962 180 mm en trois jours Crues de l’Orbiel, la Clamoux, l’Argent Double, l’Aude et la Cesse

Octobre 1891 Crue de référence de l’Aude. Une hauteur de 7,96 m à Carcassonne.

14 et 15 Octobre 2018 300 mm d’eau en 24h Crues de l’Orbiel du Clamoux et du Trapel

11 et 12 Juin 2000 100 mm en 24h

12 et 13 Novembre 1999 624 mm en 36h à Lézignan-Corbières Dégâts sur l’ensemble du département

Orbiel

Ar ge

nt

Fresquel

do

Minervois

ub

le

Aude aval

Aude moyenne

Orbieu Haute vallée de l’Aude

Berre-Rieu

5 août 1989 235 mm en 3h

Verdouble Agly

Boulzane

13 septembre 1963 235 mm en 24h

26 Septembre 1992 190 mm en 3h Inondations catastrophiques à Limoux, Rennes et Couiza

0

Carte des crues majeures dans l’Aude (Atlas des zones Inondables)

10

2O km

31

32

Confluence entre le ruisseau du Grésillou et l’Orbiel canalisé à Lastours

L’eau est encore considérée comme une contrainte dont il faut se protéger. Dans la plupart des villages audois, les aménagements hydrauliques anciens reflètent la perte de culture liée à l’eau. (La vallée de l’Orbiel Un passé industriel )

Ces dernières années, les cours d’eau furent particulièrement malmenés afin de mieux les contrôler : recalibrage, bétonnage, enrochement....

Aujourd’hui la conscience de valoriser ce patrimoine et d’en connaitre son fonctionnement naturel est une priorité.

Le lit du ruisseau du Grésillou bétonné pour éviter le transport de matériaux polluants.

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EN VALLÉE DE CABARDÈS LA CULTURE DE L’EAU ET DE SON PATRIMOINE Territoire/patrimoine/terroir Le Cabardès est une région du Pays Audois qui, de la ligne de crête de la Montagne Noire, dernier contrefort méridional du Massif Central, s’étage en plateaux et terrasses sur son versant Sud, jusqu’aux portes de Carcassonne. Côté Est, la vallée du Clamoux marque sa séparation avec le Minervois. Vers l’Ouest, après Saissac, les pentes s’adoucissent pour atteindre la plaine du Lauraguais.

Cette différence d’altitude a pour conséquences une grande diversité de paysages et de cultures. Les forêts de résineux et de feuillus occupent l’étage supérieur. Plus bas une végétation de maquis et garrigue s’étage jusqu’à la plaine où la culture de la vigne a remplacée celle des céréales,... C’est pourquoi en Cabardès on retrouve la présence d’un nombre important de moulins fariniers aujourd’hui tous en ruines.

Dans cette région à la géologie et à la topographie tourmentée, les cours d’eau ont creusé dans les gneiss, les calcaires, les granites et les schistes, des gorges profondes et étroites, aux abords escarpés.

Cette spécificité a permis dès le deuxième millénaire, l’utilisation de la force hydraulique, générant au cours des siècles une riche activité industrielle et économique.

Le Pays de Cabardès : Ses limites dépendent avant tout de l’objet d’étude (Géographique, géologique, historique, viticole,…).

Le toponyme Cabardès « le pays entourant Cabaret » est devenu presque une appellation familière et ses diverses utilisations participent à l’identification d’un territoire aux limites parfois floues.

Géographiquement, le Cabardès peut être considéré comme « la marche de la Montagne Noire, qui assure une transition entre les sommets et le couloir de l’Aude ».

(J-C Capera - cahier 1)

(J-C Capera - cahier 1 et 2)

Bassin versant de la vallée de l’Orbiel

Unitée paysagère du Cabardès

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Carte des limites géographique de l’unité de paysage du Cabardès (d’après l’Atlas des Paysages)

Carte postale du Moulin Haut sur l’Orbiel

En Cabardès, la vallée de l’Orbiel est un bel exemple d’une eau utilisée très tôt, une hydraulique sagement exploitée dès la partie haute de la vallée. Les anciennes inondations et les toutes récentes mettent en évidence, s’il le fallait encore, la capacité destructrice d’une eau oscillant entre crue et étiage. (La vallée de l’Orbiel Un passé industriel )

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Village de Cubserviès perché au sommet de la Cascade du même nom

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Village des Ilhes-Cabardès au coeur de la vallée de l’Orbiel

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LA VALLÉE DE L’ORBIEL Une histoire entre développement, aléas et risques

La nature hydrogéomorphologique de ce bassin versant a permis aux populations de tirer parti de la puissance de l’eau et de la richesse de sa composition géologique pour son développement et son essor au cours du temps. Ce Cabardès, cette Montagne Noire, c’est 4000 ans d’exploitations minières : du cuivre, du fer, du plomb, de l’argent et puis bien plus tard, en 1892, de l’or. Entre pâturages, champs de céréales et coteaux plantés de vignes, l’usine de la Combe du Saut, propriété de la société des Mines et Usines de Salsignes (MUS), apparait comme une enclave industrielle au sein de terres exclusivement agricole. C’est là que le minerai est traité, extrait de la mine voisine de Salsigne pour produire essentiellement de l’or et de l’arsenic qui assureront pendant des décennies la prospérité de la région. La mine en activité faisait vivre la vallée. Aujourd’hui la mine et l’usine ont partiellement disparues. Il ne reste plus qu’une pollution diffuse sur le territoire.

Le long de la vallée de l’Orbiel ce sont plus de 60 établissements qui virent le jour et se transformèrent au cours du temps pour suivre les besoins des marchés, dont une majorité de manufactures textiles et de moulins utilisant la puissance motrice de l’eau. Ces activités sont aujourd’hui terminées. La vallée cumule alors les conséquences liées à l’hydro système et aux activités industrielles anciennes. (J-C Capera - cahier 10)

Carte Postale avec vue sur la cheminée de l’Usine de la combe du Saut (1930)

Par-delà l’image d’une rivière qui arrose, fait vivre la vallée, alimente les béals pour les moulins et usines, ce petit cours d’eau ne doit pas faire oublier qu’il peut devenir impétueux et reprendre son lit majeur, causant, en octobre 2018, de véritables désastres. Toutes les crues historiques de l’Orbiel ne sont pas documentées. Mais celle de 1930 est encore dans les mémoires des habitants de la vallée.

En effet les pluies intenses, associées à un bassin versant court et à l’étroitesse de la vallée, provoquent des crues fulgurantes, particulièrement dévastatrices.

Sur le long terme, nous pouvons aisément imaginer l’impact de ces crues renouvelées sur les barrages, les moulins et les usines. (La vallée de l’Orbiel Un passé industriel ) 38

Carte du bassin versant de la vallée de l’Orbiel

Anciens sites liés à l’extraction minière Mas-Cabardès

Limites du bassin versant de l’Orbiel

Les Ilhes

Lastours Salsigne

«L’usine, c’était mon père et l’odeur minerale qu’il amenait dans son caban, c’était le prestige de la mine d’or, l’étonnement devant la plus haute cheminée d’Europe.

Mine et usine vivaient et faisaient vivre notre vallée. De la mine heureuse que je vivais il y a 60 ans à l’épave d’aujourd’hui .»

Conquessur-Orbiel

Villaliers

Carcassonne Trèbes

Ancien mineur de l’usine de Salsigne 0

1

2

3

5 km

39

MINES ET MÉMOIRES

Les Ilhes Verse de Nartau

Villanière

Stérile de Salsigne

Lastours Chevalement du puits Castan Salsigne

Usine de la Caunette

Station de traitement des eaux

Stockage de Montredon

Lagune d’infiltration de la station

Stockage de Artus Combe du Saut

Russec

0

500m

1km

Espace réhabilité par l’ADEME

Zone de confinement ADEME

Lassac

Bassin de décantation de l’ Artus

1,5km

Carte des anciens sites miniers aujourd’hui réhabilité mais dont les traces sont encore visible (d’après carte BRGM)

40

Réhabilitation des sécteurs miniers 2001

2002

2006

2013

Le site de la Combe du Saut vu de la rive gauche de l'Orbiel en 2001, 2002, 2006 et 2013 (La gestion du passif minier. Tirer les leçons des erreurs du passé)

41

Des reliques encore présentes dans le paysage

Au début du 21e siècle, le Cabardès «industriel» disparaît.

L’extraction du minerais en vallée de l’Orbiel s’arrête, laissant les mines et leurs systèmes sociaux aux aléas du temps et de la végétation.

Derrière elle, la mine laisse des paysages profondément marqués. Dans la vallée, la nature reprend peu à peu ses droits après plus d’un siècle de bouleversements. Difficile de savoir si les collines qui nous entourent sont naturelles ou artificielles. La végétation

42

tente de reprendre ses droits sur des terrains stériles. Des reliques de se passif minier sont égrainé entre les anciens sites d’extractions et de traitement du minerais. On remarque au détour de Salsigne que le plus grand chevalement de France est encore debout, ainsi que la plus importante mine à ciel ouvert qui a servi à l’extraction de l’or.

En regardant autour de nous on aperçoit ces immenses collines de «déchets» lié à l’extraction minière. Des collines aux formes

anguleuses, marqueurs de ce passé minier de la montagne noire et marqueurs du paysage de la vallée de l’Orbiel. Un patrimoine qui raconte l’histoire de cette vallée, mais qui porte aujourd’hui l’image d’une vallée pollué par les effets de ces siècles d’exploitation.

Combe de l’Artus

43

Photo ancienne de 1930. Vue sur l’ancienne usine de la combe du Saut, depuis le stockage de l’Artus

44

Vue vers l’ancien site de l’usine de la combe du saut. Au premier plan le stockage de l’Artus.

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FRISE DU PASSÉ INDUSTRIEL (source: La vallée de l’Orbiel Un passé industriel)

Culture d’oliviers dès le Moyen âge

1780-1790 : (crise de l’activité textile) chute des manufactures royales Relance en 1800 par une production de produits moins huppés destinés à un marché plus local

Moyen-âge: industrie textile (présence d’ovins dans la vallée)

1789 : reconversion de certains moulins foulons en moulins à farine

XVII ème siècle : population vallée de l’Orbiel 25 000 habitants

1500 : activité textile prend une nouvelle dimension avec l’arrivée des marchands fabricants

du IV ème au III ème siècle avant J.C : exploitation du cuivre gris IIème siècle avant J-C exploitation de fer.

46

1845 : le moulin de Villalier s’oriente vers la fabrication de plâtre et de noir animal

1850 : La fabrique de draps à Conques se transforme en fabrique d’autocuiseurs

Moulins Industrie Minière Industrie Textile

1912-1945 : Fonderie de Villanière 1920-1935 : Fonderie de Malabau 1925-1935 : Fonderie de Villardonnel

1997 à 2000 : la DRIRE, l'ADEME et le BRGM réalisent une première mise en sécurité des installations et entreprennent la réhabilitation du site

1993 : dernière activité liée au textile (Délainages de l’Orbiel aux Ilhes)

2017 : population vallée de l’Orbiel 21 000 habitants

1892 : découverte de l’or dans les minerais de cuivre de Limousis

1866 : Tannerie de Barrel

Scierie jusqu’en 1981

- Plus récemment, SMPCS (Société des Mines et Produits Chimiques de Salsigne) exploite une fonderie à la Combe du Saut (1924-1992) - la société MOS (Mines d’Or de Salsigne) exploite la mine jusqu'en 2004.

- la société SNC Lastours exploite 7 millions de tonnes de haldes (résidus de traitement encore valorisables) jusqu'en 1997 .

47

48

LA VALLÉE DE L’ORBIEL: UNE HYDROGÉOMORPHOLOGIE COMPLEXE Une vallée qui ne paie pas de mine

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LA GÉOMORPHOLOGIE DE LA VALLÉE DE L’ORBIEL

50

Carte Géomorphologique du versant sud de la Montagne Noire dans le secteur de l’Orbiel par A. DE BRUM FERREIRA

La vallée de l’Orbiel présente toute les caractéristiques d’un hydrosystème particulier soumis aux épisodes cévenols et au risque inondation. Elle s’est creusée dans les schistes de ce massif ancien de la montagne Noire.

De composition feuilletée, cette roche est sensible à l’érosion et au gel. C’est pour cette raison que la partie amont de la vallée prend ce profil caractéristique en V, dessinant des gorges creusées par les torrents s’écoulant des hauteurs. Ces pentes deviennent calcaire au pied mont de la Montagne Noire, laissant place à des pentes plus douces dans les plaines du carcassonnais et de l’Aude. (J-C Capera - cahier 3) 51

52

Entrée d’une ancienne galerie visible depuis les châteaux de Lastours

Ancienne entrée de la galerie du site minier de Nartau

53

UN TERRITOIRE ÉTAGÉ

Mas-Cabardès

Les Ilhes Villanière

Lastours Salsigne Limousis

Conquessur-Orbiel

Villaliers

Carcassonne Vue vers l’ancien site de l’usine de la combe du saut.

Au premier plan le stérile de l’Artus.

54

Trèbes

0

1

2

3

5 km

Plateau du Sambrès

Garrigues et taillis de chênes verts et Sylviculture (résineux et feuillus)

Exploitations minières anciennes (Sterrils)

Les vallées de la montagne Noire dessinent des paysages remarquables, très encaissés, où les pentes raides et boisées, hérissées de schistes sombres, cadrent de les fonds de vallées aplanis et étroits.

Comme énoncé au paravant, sur une faible longueur de 40 km une grandes variétés de paysages et de cultures sont présentes du sommet à l’embouchure de l’Orbiel.

Les routes et les villages se sont naturellement implantés dans les vallées, sur les bords des cours d’eau ou sur des éperons rocheux en surplomb. Dans les gorges de l’Orbiel, plusieurs villages ponctuent le paysage majoritairement boisé : Lastours et ses quatre châteaux, les Ilhes, Mas-Cabardès dominé par les ruines d’un donjon carré, Miraval-Cabardès, ainsi que la Tourette-Cabardès, Cubserviès et sa cascade.

Description d’après, Atlas des paysages du Languedoc-Roussillon

Cuestas du Cabardès

Le vignoble du Cabardès (AOC Cabardès)

Le sillon Audois

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Le sillon Audois

Le vignoble du Cabardès (AOC Cabardès)

Cuestas du Cabardès

Le sillon audois apparaît comme une campagne agricole vallonnée qui se dessine entre les grands reliefs qui la bordent.

Au nord, la Montagne Noire.

La vigne encore bien présente se mêle aux champs labourés, l’ensemble constituant un damier coloré. Une campagne jardinée que l’on suit le long des ripisylves et que l’on peut observer depuis les hauteurs de la Montagne Noire.

Dans la continuité des vignes du Minervois, le paysage viticole du Cabardès se distingue de ceux de la plaine de l’Aude par un relief plus présent au contact des collines molassiques de la plaine et un parcellaire viticole plus petit. Adossé au contrefort de la Montagne Noire, pas moins de six rivières irriguent les pentes de cet amphithéâtre.

Les vignes s’étagent en pentes douces jusqu’à l’Aude.

Le piémont du Cabardès est formé de cuestas plus ou moins boisées. Ces reliefs calcaires dessinent des vallons orientés nord-ouest sud-est et de petits plateaux arides. La succession de couches inclinées et de dureté variable entraîne la formation de cuestas. Elles forment un ensemble allongé au pied de la Montagne Noire, long de 35 kilomètres et large de 2 à 5 kilomètres environ.

Stéril minier de Salsigne-Villanière

56

Exploitations minières anciennes (Sterrils)

Garrigues et taillis de chênes verts et Sylviculture

Plateau du Sambrès

L’activité minière débutée il y a plus de 4000 ans sur le territoire a marqué le paysage.

L’exploitation intensive de ces derrières années l’a modifié en profondeur.

L’ancienne plus grande mine d’or d’Europe y cache l’ancienne plus grande mine d’arsenic du monde. Aujourd’hui seul des reliquats de cette activité persistent. Des vallées entières ont été comblées par les «déchets» miniers, contenant d’importantes quantités de polluants.

Les pentes de la Montagne Noire sont globalement couvertes de boisements composées en partie de feuillus et de résineux.

Elles offrent une intéressante gradation d’ambiances végétales : garrigues et taillis de chênes verts au bas des pentes, châtaigneraies sur les versants.

Les reboisements monospécifiques d’épicéas, de pins ou de douglas se rencontrent sur les sommets.

Le plateau du Sambrès comme celui des Martys sont couvert d’une végétation rase de landes à bruyères et de pâturages, raboté par les vents violents. Le panorama dégagé, particulièrement large, s’ouvre dans toutes les directions.

Toutefois les bois de résineux se sont développés au cours des dernières années et marquent ce paysage dégagé des plateaux par des «cicatrices» laissées par les coupes à blanc.

Description des entités paysagères d’après : Atlas des paysages du Languedoc-Roussillon et J.C Capera cahiers

57

UNE TOPOGRAPHIE MARQUÉE

Un dénivelé de plus de 800 mètres sépare la source de l’Orbiel de sa confluence avec l’Aude. Sur une quarantaine de kilomètres, la morphologie de la rivière et de son bassin versant permet à son régime d’être caractérisé de torrentiel.

Ce n’est qu’à partir du piemont de la Montagne Noire que le relief se fait réellement sentir. En longeant l’Orbiel qui s’encaisse petit à petit, les coteaux de la vallée se font de plus en plus abrupts et impressionnants de par leur hauteur et leur aplomb.

Entre la rivière et ses affluents, un grand nombre de vallées se dessinent. Un réseau de collines et vallées à franchir qui n’a jamais rendu les déplacements simples sur le territoire.

Cette topographie marquée, permet, quand on prend de la hauteur, d’offrir des vues remarquables. Elles s’ouvrent sur la toile de fond lointaine dessinée par les plaines, les plans montagneux successifs et les sommets des Pyrénées au loin qui découpent finement la ligne d’horizon se trouvant à plus d’une centaine de kilomètres. (Larue, J.-P)

Vue vers la vallée de l’Orbiel depuis les hauteurs de Cubserviès

Anciennes terrasses cultivées sur l’éperon rocheux des châteaux de Lastours

58

Alt NGF: 886 m

Montagne Noire piemont de la Montagne Noire

Alt NGF: 140m

Plaine alluviale de l’Orbiel

Carte topographique de la vallée de l’Orbiel (courbe tous les 10 m)

Alt NGF: 79m

59

UNE GÉOLOGIE COMPLEXE Vecteur d’un paysage séquencé L’Orbiel, cours d’eau à caractère torrentiel a entaillé le versant sud de la Montagne Noire selon une direction nord-sud, presque méridienne. La vallée ainsi creusée permet d’observer l’ensemble des terrains recoupés et en particulier le contact entre les terrains anciens et la couverture de terrains tertiaires dans le secteur de Lassac. Cette vallée de l’Orbiel est connue des géologues régionaux et sur le plan mondial, non seulement pour ses indices métallifères et gisements miniers, mais aussi pour la qualité des coupes géologiques dans les terrains d’âge primaire, datés d’environ -540 millions d’années.

Le cycle Hercynien de la montagne noire est complexe. Cette formation géologique comprend deux ensembles Paléozoïque : Un ensemble autochtone, sur la partie amont de la Montagne Noire qui est essentiellement constitué de Micashistes, de grès et de gneiss calciques.

Un ensemble sur le versant sud de la Montagne Noire constitué par la formation méta-sédimentaire paléozoïque allant du cambrien au dévonien est constitué en majeure partie de shistes.

L’orogénèse Hercynienne, par des plissements et chevauchements les ont séparés en plusieurs entités structurales. Ce mécanisme tectonique a provoqué la déformation et un métamorphisme des roches. La pile paléozoïque est plissée et est impliquée dans des chevauchements de nappes de très grandes amplitudes. (J-C Capera - cahier 2 et 4) Au niveau de Conques-Sur-Orbiel on peut apercevoir des roches calcaires en strate. Ce sont des couches calcaire récentes (-40 Ma) qui correspondent à une mer ancienne venue se déposer et lécher les terrains anciens de la Montagne Noire. Des sédiments se sont déposés et sont ensuite restés.

Zone axiale

Nappes du versant Sud Les Ilhes Salsigne Lastours

Lassac

Bassin tertiaire de Carcassonne Conques-sur-Orbiel

L’Orbiel

Moulin d’Artigues Coupe géologique de la Vallée de l’Orbiel (J-C Capera - cahier 2)

60

Terrains métamorphiques

Mas-Cabardès

Cu

T

Les Ilhes Villanière

T

Ensemble de Granite, Gneiss et shistes

Complexe gréso-shisteux (Ensemble schisteux plus ou moins calcaire)

T Fe

Salsigne

Pb

Pb

Cu

Fe

Lastours T Pb

Calcaire marin

Cu

Terrains sédimentaires

Conquessur-Orbiel Villaliers

Trèbes

Carcassonne

0

1

2

3

Marnes et molasses de Carcassonne (Bancs de Poudingues)

5 km

Formations Géologiques de la Vallée de l’Orbiel (d’apres la Notice explicative, Carte géol.

France (1/50 000), feuille Carcassonne)

61

GÉOLOGIE TOPOGRAPHIE OCCUPATION DU SOL 3 entités intimement liées à l’eau

L’Orbiel, de sa source à la confluence est représentatif des rivières torrentielles du piémont sud de la Montagne Noire.

L’entaille de l’Orbiel dans ce massif ancien à la structure géologique complexe, lui donne des caractères particuliers, de par son fort dénivelé sur peu de distance et de par ses nombreux affluents, définissant des séquences propres au cours d’eau et propice à l’utilisation de l’énergie hydraulique. Par-delà une image motrice de cette eau maîtrisée pour l’industrie, cette image peut être bien différente avec des eaux agitées, des crues dévastatrices et un manque d’eau estival très marqué. (La vallée de l’Orbiel Un passé industriel )

«L’eau de l’Orbiel coule, s’écoule, surgit, traverse un substrat géologique varié et particulièrement ancien... L’eau poursuit son chemin, coule sous des ponts parfois reconstruits....»

62

Embacle présent dans le ruisseau du Grésillou (affluent de l’Orbiel)

63

cette grande diversité induit le paysage visible et vécu d’aujourd’hui. Au fil du temps les populations se sont appropriées ses formes et ses caractéristiques pour tirer pleinement partie des atouts de ce territoire. Sa morphologie est propice à la production de diverses ressources comme le bois, l’électricité (éolienne et solaire), la pierre et l’eau. Mais le territoire est également sensible à de nombreux risques naturels et anthropiques. Depuis toujours, ils ont impactés le territoire.

Mais depuis que les activités se sont arrêtées et que les pensées et manières de vivre sur le territoire ont changées, la nécessité de protéger les populations et de les rendre moins vulnérables vis à vis de ces risques est devenue une préoccupation majeure.

64

Photo de l’usine de Salsigne à La Combe du Saut en 1938

65

66

Carte postale de Lastours suite aux inondations de 1930

L’Orbiel rectifiée et canalisée à l’entrée du village de Lastours

67

HYDROLOGIE DE LA VALLÉE DE L’ORBIEL

68

Vue depuis les châteaux de Lastours vers le sillon Audois. En contre bas, le village de Lastours.

La vallée de l’Orbiel est un petit bassin versant de 250 km2 prenant sa source vers le Pic de Nore à une altitude de 886 m et se jetant dans l’Aude au niveau de la ville de Trèbes à une hauteur de 79 m au-dessus du niveau de la mer. Sur son parcours la rivière offre une grande diversité hydrogéomorphologique, conférant diverses séquences hydraulique et paysagère à la rivière. Un régime torrentiel dans la partie amont dessine la forme de gorge. Un régime dit de « basse montagne » dans la zone médiane du bassin versant où les eaux de la rivière peuvent s’étalée entre les pentes encore fortes des coteaux. Et un régime de plaine en aval où les eaux peuvent occuper une large partie des terrains légèrement vallonnés de la plaine alluviale.

69

LE COURS D’EAU EN SÉQUENCES L’Orbiel prend sa source dans une tourbière, dans le bois de Gramentès et se jette dans l’Aude à Trèbes. L’eau provient des précipitations qui tombent sur les crêtes du bassin versant (entre 800 et 1600 mm /an aux Martys ou à Cabrespine). Ce bassin versant est constitué de l’Orbiel et de ses affluents.

Une partie des eaux ruisselle sur les roches granitiques et schisteuses des reliefs. Une autre partie s’évapore et une dernière s’infiltre dans des terrains plus perméables.

Ainsi, les terrains calcaires en amont de Lastours sont à l’origine d’un réseau karstique souterrain important de 11,5 kilomètres à partir de Cabrespine. Il en découle le gouffre et les grottes de Limousis, véritable attrait touristique pour la région.

Dans ce pays de Cabardès, l’Orbiel est représentatif des rivières torrentielles dont on connais les richesses mais également les dangers.

Le lit a un pendage assez fort en amont (pente d’environ 2.6% sur les sept premiers kilomètres) et plus faible dans les dix derniers kilomètres (1.3% environ), avec une pente très forte au niveau de Lacoste (sud-est des Martys). L’indice de pente global est de 2.9%, ce qui indique un lit assez pentu et un écoulement plutôt de type torrentiel.

La gorge est particulièrement importante au nord, où l’Orbiel et ses affluents coulent à parfois plus de 200 m du sommet des coteaux. On peut y voir le résultat de la convergence de plusieurs facteurs, notamment une altitude assez élevée et des roches particulièrement sensibles à l’érosion verticale, les schistes.

(Félix RAYNAUD)

L’Orbiel Le Rieufort La Grave Le Clamoux Le Grésillou La Grave (de Sériès)

La Ceize

Le Rieu Sec

(La vallée de l’Orbiel Un passé industriel )

L’Orbiel

L’Aude Carte du système hydraulique de la vallée de l’Orbiel et de ses affluents.

70

Les Martys

Mas-Cabardès Cabrespine

Régime torrentiel

Carte du système hydraulique de la vallée de l’Orbiel.

Les Ilhes

x

ou

am

Cl

Régime de basse montagne

l Orbie

Lastours

Conquessur-Orbiel

Réseaux Karstiques Colluvions Versants

Canal du Midi Aude

Terrasses alluviales

Trèbes

Lit mineur

Régime de plaine

Villaliers

Lit moyen Lit majeur

0

1

2

3

5 km

71

LE BASSIN VERSANT DE L’ORBIEL Le cours d’eau et ses affluents Les affluents participent également à donner ce caractère torrentiel à l’Orbiel. Ils se chargent en eaux et gonflent très rapidement lors des intempéries.

Ce massif ancien est entaillé par un réseau de petites vallées, généralement en V, les affluents de l’Orbiel. Relativement profondes et drainées par des cours d’eau temporaires. La confluence de ces vallées donne parfois de véritables gorges.

Ce réseau hydrographique est assez complexe, car de nombreux ruisseaux temporaires alimentent la rivière.

Les affluents majeurs de l’Orbiel sont, le Rieu-Sec (qui se jette en rive droite à Conques-sur-Orbiel et prend sa source à Villardonnel), le ruisseau du Grésillou (en rive droite, confluence à Lastours et source au nord de la mine de Salsigne), le ruisseau de la Grave (rive gauche un peu au sud de Lastours, source vers Sériès) et le Clamoux (pouvant être considéré comme une rivière à part entière.

Il prend sa source vers le Mont Sarrat et se jette dans l’Orbiel proche de Villedubert). (Félix RAYNAUD)

«Quand on entend le ruisseau de la Grave couler, il faut s’inquiéter en aval».

Jean-Claude Capéra

Vallée du Grésillou

72

Les châteaux de Lastours 350m

480m

371m

Le Grésillou

L’Orbiel

283m

A

235m

2,5 km

A’

Pech de Nartau 429m

Le Grésillou 304m

B

1,8 km

B’

Photos des vallées composants le bassin versant de l’Orbiel. Photo depuis les châteaux de Lastours

73

RÉGIME TORRENTIEL

En limite de la Montagne Noire audoise et tarnaise, les eaux hésitent parfois entre versant méditerranéen ou atlantique. Le Rieu Nègre (ruisseau d’origine de l’Orbiel) traverse des zones humides et tourbières à 850 mètres d’altitude. A la sortie d’une dernière zone humide, la Sagne Grande, le ruisseau est définitivement baptisé, c’est l’Orbiel. Cette première partie, en amont, vagabonde sur le plateau granitique des Martys, prenant plus de vitesse dès l’auréole schisteuse. Là, commence l’Orbiel aux eaux vives, parfois très encaissée, aux versants abrupts, avec des pentes variables mais toujours favorables à la création de petites retenues, qui ellesmêmes ont favorisées la création de moulins, usines et de réseaux d’irrigations pour les prairies et vergers. En aval de Mas-Cabardès, après la confluence en rive gauche du Rieutort, l’Orbiel s’infléchit légèrement et offre quelques élargissements. (La vallée de l’Orbiel Un passé industriel )

74

Les Martys

Miraval-Cabardès

Mas-Cabardès

A’

A

B’ Les Ilhes B Villanière

C’ Lastours Salsigne

C

Carte de situation de la partie du bassin versant ayant un régime dit torrentiel

611m

580m

Mas-Cabardès 308m

2,5 km

A

A’

456m

482m

Les Ilhes 235m

B

1 km

B’

Limousis

382m

Le Belvédère 316m

Lastours Orbiel 197m

C

1,2 km

C’

75

Lastours

RÉGIME DE BASSE MONTAGNE

Le moulin d’Artigue

A’ A

Après Lastours et le Moulin d’Artigues, à Lassac, la vallée s’élargit. C’est là une dernière incision du causse calcaire de la couverture tertiaire du piémont de la Montagne Noire avant d’aborder le cours inférieur.

Les eaux de l’Orbiel peuvent s’étaler dans les prairies inondables situées entre les pentes encore fortes des coteaux.

Dans la partie médiane, l’Orbiel a littéralement taillée dans la roche, créant des versants escarpés où s’accroche une végétation méditerranéenne.

A la traversée des calcaires, la rivière subit localement des pertes ou, au contraire, reçoit les eaux souterraines par de belles sources karstiques.

(La vallée de l’Orbiel Un passé industriel )

76

Lassac

B’ B

Moulin de Vic

Carte de situation de la partie du bassin versant ayant un régime dit de basse montagne

Combe du saut

Combe de l’Artus

276m

251m

Orbiel ‘Lassac’ 158m

A

A’

2 km

223m

Orbiel

222m

143m

B

1,8 km

B’

Lit majeur de l’Orbiel avec en arrière plan le coteau calcaire abrupte

77

RÉGIME DE PLAINE

Moulin de Vic

A

A’

Conquessur-Orbiel

Le lit de l’Orbiel devient plus large encore dans les sols molassiques et gréseux du bassin de Carcassonne et plus encore après sa confluence avec le Clamoux, au-delà de la commune de Villalier. La pente est plus faible, les versants sont pour la plupart cultivés, la vigne s’impose.

Avant la confluence avec l’Aude, les eaux de l’Orbiel ont servi à alimenter le canal du Midi.

Cette séquence située dans la partie la plus plane du bassin versant est également la plus sujette aux crues et aux inondations. Le lit majeur étant large, les villes et les villages ont parfois étendus leurs espaces d’habitation ou de loisirs au sein même de ces espaces soumis aux risques inondation. Ce développement était courant il y a quelques années mais aujourd’hui pose des interrogations. (La vallée de l’Orbiel Un passé industriel )

78

mo

ux

B’

Cla

B

C’

Villaliers

C

D’ D

Villedubert

Canal

du Mid

i

Bouilhonnac

E’ F’

E

de

Au

Trèbes F Carte de situation de la partie du bassin versant ayant un régime dit de plaine

Orbiel

137m

A

146m

145m

130m

A’

1,8 km

141m

Conques sur Orbiel 119m

700 m

B

B’

Villalier

125m

123m

108m

C

C’

1,3 km

Villedubert

Bouilhonnac

115m

122m

Orbiel 89m

Le moulin

D

1,1 km

D’

Canal du midi 87m

Orbiel 80m

E

E’

1,7 km

Quartier de l’Aiguille 83m

Aude

Canal du midi 87m

79m

Trèbes F

1,5 km

F’

79

LE RUISSELLEMENT ET SES PROBLÉMATIQUES

Le ruissellement des eaux est présent lors de chaque intempérie. Qu’il soit superficiel ou souterrain, il est nécessaire de le prendre en compte dans la gestion et l’aménagement d’un territoire. Dans le cas de certaines problématiques, il est encore plus important d’en comprendre les mécanismes et d’essayer de travailler avec pour en éviter les risques. Dans la vallée de l’Orbiel, le ruissellement est important.

La combinaison des effets de l’occupation des sols sur le ruissellement, de la connaissance du phénomène de ruissellement à la connaissance fine du bassin versant étudié permet d’en dégager les enjeux. Ceux-ci permettront de définir les échelles de travail, le temps et la précision dans laquelle se dérouleront l’étude et l’impact de telles modifications dans la perception de ce paysage et sur la vulnérabilité des populations faces aux risques.

La nature des cultures, leurs orientations sur la parcelle, la nature des sols et du sous-sol ont une incidence sur la nature du ruissellement et la quantité de matériaux transportés.

Précipitations Durée x intensité

Pente Longueur x inclinaison

Perméabilité du sol Capacité d’infiltration

Quantité d’eau en excès

Ruissellement

Force vive de l’eau

(L. XUAN KHAM)

Le choix de la nature des cultures (l’occupation des sols) aura un impact sur la vitesse d’écoulement des eaux en écrêtant le pic de crue. Ce choix modifiera également la vision que l’on a du paysage. En fonction des choix opérés, les modifications seront plus au moins profondes et l’acceptation de ces changements en découlera également.

Stabilité structurale du sol

Érosion

(J-F. OUVRY)

Les facteurs de l’érosion

80

Sensibilité des milieux au ruissellement Villanière

Arrachement

Lastours

Combe du saut

Transport

Le ruissellement induit une érosion plus ou moins prononcé des sols en fonctions des différents facteurs cités précédemment. L’arrachement de matériaux sédimentaire, provoque sont Salsigne transport vers un point bas où ils se déposeront. Ce phénomène présent dans la vallée de l’Orbiel et en fait un facteur aggravant du risque inondation.

Arrachés en amont les sédiments se retrouvent transporté par les eaux de ruissellement jusque dans la rivière. Une fois dans la plaine alluviale de l’Orbiel, les eaux s’étalent, perdent de la vitesse. Les sédiments en suspensions, se déposent alors. Une fois l’épisode de crue passé, l’eau se retire mais les sédiments restent sur les terres. Dans la vallée de l’Orbiel, les sédiments sont pour partie issus des anciens sites miniers. Une quantité importante de différents métaux lourds sont présents, provoquant à chaque intempérie le transport d’une pollution par les eaux qui se déposent ensuite dans les plaine inondable de l’Orbiel.

Conquessur-Orbiel

Ruissellement important Ruissellement modéré

Dépôt

Sites miniers

Ruissellement faible Ruissellement très faible

81

L’HOMME ET L’EAU DANS LA VALLÉE

En Cabardès, la présence humaine est attestée dès le Paléolithique par de nombreux menhirs, dolmens, abris sous roche et autres vestiges. L’Homme de pierre, dans sa condition de chasseurcueilleur, n’avait pas d’autres source d’énergie que celle de sa propre force musculaire, alors suffisante pour assurer sa survie.

Au cours du Néolithique il se sédentarise et, devenu agriculteuréleveur, réalise un premier progrès en domestiquant des animaux.

Il peut alors utiliser leur force de traction pour les travaux les plus pénibles.

Le progrès le plus significatif dans la recherche de nouvelles énergies va être l’utilisation de la force hydraulique.

L’invention de la roue à aubes, déjà connue des Romains, va permettre la naissance d’activités mettant en jeu des mécanismes élaborés comme ceux des moulins. Dès lors, en Montagne Noire et dans la vallée de l’Orbiel en particulier, toute l’activité humaine qui requiert une source d’énergie régulière et constante va se concentrer sur les cours d’eau et utiliser leur dénivelé pour aménager des chutes d’eau qui entraîneront des mécanismes ingénieux. (La vallée de l’Orbiel Un passé industriel ) L’Orbiel est une rivière surexploitée. En 1845, on ne recense pas moins de trente-sept ouvrages, fabriques, forges, moulins, dont dix-huit liés au textile et quarante-cinq barrages d’irrigation pour les cultures. L’inventaire actuel permet de discerner des traces d’ouvrages mais dont il ne reste aujourd’hui, que peu de vestige, la plupart mis à mal par la crue dévastatrice de mars 1930.

Les activités utilisant la force hydraulique dans la vallée de l’Orbiel s’expliquaient également par la présence sur place de matières premières (bois, laine, oléagineux et céréales) et d’une importante richesse minérale comme le fer, déjà exploité par les Romains. (J-C Capera - cahier 10) 82

Usine des Établissements Émile Molinier à Lastours après 1937.

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84

LA VALLÉE DE L’ORBIEL DE LA RICHESSE AUX CONFLITS, UNE VALLÉE ÉCORCHÉE La spécificité d’un territoire soumis aux risques.

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« Par la multiplicité d’usines de diverses sortes que l’Orbiel met en mouvement, par la beauté des prairies et vergers dont il entretien la fraîcheur.

Mais il faut acheter cher les avantages qu’il procure» Premier préfet de l’Aude en 1800

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Au fil de l’eau, au fil du temps, le passé de la vallée de l’Orbiel fut mouvementé.

L’eau, moteur essentiel dans le développement industriel de la vallée, a été ponctué de conflits entre irriguant et usinier et désastre naturel suite à des aléas climatiques extrêmes et dévastateurs.

L’eau est en effet un élément essentiel du paysage de la vallée. Elle est l’une des ressources principales, mais aussi un danger permanent.

Par-delà les images bucoliques de l’Orbiel qui arrose prés et jardins, alimente des béals pour des moulins et usines, l’image peut être bien différente Des conflits d’usages, liés aux activités agricole et industrielle, ont progressé au cours du XIXe siècle. Mais ils sont aujourd’hui tout autres. Ils sont à la fois liés aux activités minières du dernier siècle et aux épisodes torrentiels déferlant sur les pentes de cette vallée. Entre problème sanitaire, gestion de la pollution et risque inondation, des conflits entres habitants et acteurs du territoire sont présents.

(La vallée de l’Orbiel Un passé industriel )

Seuil à l’entrée de Conques sur Orbiel - Quartier Montplaisir

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UNE VALLÉE PROSPÈRE, L’HOMME QUI UTILISE L’EAU

Depuis tout temps l’Homme a utilisé et recherché des sources d’énergie pour sa subsistance, ses activités domestiques et artisanales, puis industrielles. De nombreuses activités vont bénéficier de cette énergie hydraulique en Montagne Noire : moulins à farine, à huile, moulins foulons, papeteries et cartonneries, forges, scieries ...

Mais à partir de 1840 avec l’arrivée de la machine à vapeur et l’industrialisation, la plupart des activités artisanales liées aux moulins vont disparaitre. (La vallée de l’Orbiel Un passé industriel ) L’eau coule en abondance en Montagne Noire. Le dénivelé des cours d’eau y est important, cela va inciter à leurs aménagements. Très tôt la force hydraulique va permettre l’installation d’activités industrielles et artisanales.

Dans ce pays minier, la présence de métaux extraits et travaillés entraîne une intense utilisation de la force hydraulique, également utilisé pour l’activité meunière et textile permettant un réel développement économique dès le XVIe siècle.

Mais au cours des années, ces moulins n’ayant qu’une faible puissance disponible sont abandonnés.

Les témoins de l’utilisation de l’eau s’estompent. Mais seuls ne subsistent aujourd’hui que quelques béals et vannes et des murs en ruine.

D’autres indicateurs d’une 88

activité minière plus récente s’ajoutent. Aujourd’hui tout a presque totalement disparu.

Les abandons, les dégâts occasionnés par les crues successives ont également mis à mal bon nombre de bâtis.

Le patrimoine industriel drapier et minier s’est émietté progressivement.

(La vallée de l’Orbiel Un passé industriel )

Muret en pierre sèche dans le lit du ruisseau du Grésillou

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L’EAU SOURCE DE CONFLIT, L’EAU QUI DIVISE

De tout temps, l’eau a été source de conflits : irrigation, pêche, tanneries, moulins, électricité, lavage de minerais, alimentation en eau potable.

On buvait l’eau du Grésillou dans les temps médiévaux ! Ses usages au cours du temps ont évolué et sa qualité également qui dépend de la nature des terrains traversés mais aussi des rejets industriels et anthropiques qui peuvent la polluer. La rivière a été un facteur essentiel de l’activité humaine dans la vallée.

Ainsi, l’eau doit se partager et, de ce fait, a entrainé litiges et conflits.

Dans les années 1840, les berges de l’Orbiel sont ponctuées depuis Miraval jusqu’à

90

Conques par de nombreux moulins. Les exemples de conflits dans la vallée ne manquent pas : les barrages et prises d’eau, l’arrosage et le travail des usiniers, la trop grande proximité de certains, le manque d’eau estivale....

C’est l’expression d’une dynamique de développement économique affirmée de la vallée de l’Orbiel au cours des siècles. L’eau est une ressource essentielle que des générations d’habitants ont su apprivoiser et utiliser malgré des difficultés de voisinage. (La vallée de l’Orbiel Un passé industriel )

Le droit de l’eau dans les années 1850 : « Les propriétaires de prairies et les cultivateurs n’ont le droit d’arroser que du samedi midi au lundi matin. Durant les autres jours de la semaine, l’eau revient en priorité aux moulins »

Aujourd’hui cette ressource divise encore sur le territoire de la vallée de l’Orbiel, mais pour d’autres raisons. Le risque inondation et pollution sont en cause.

Les inondations de 2018 mettent en évidence des sols pollués sur une grande partie de la plaine alluviale qui donne pour responsable les extractions minières. Un vent de révolte et d’incompréhensions s’est mis en place à l’échelle locale. Plusieurs associations se mobilisent pour dénoncer les inactions de l’état et celle des parties prenantes qui traitent les problématiques d’inondations et aussi celles de la pollution.

Polluants et toxiques pour les habitants et l’environnement,

une lutte s’est engagée entre les acteurs du territoire et les différents enjeux défendus par chacun.

Sur le terrains et par mes lectures, j’ai pu remarquer l’opposition entre deux jeux d’acteurs. Ils se regardent, mais ne se croisent que trop peu. Entre eux, des relations conflictuelles, des mises en communs difficiles et un manque de parallélisme dans le traitement des deux problématiques. L’un pour l’autre, l’un envers l’autre, il serait possible de réfléchir à une stratégie de résilience commune vis à vis de ces deux risques.

Quelles sont alors les manques et besoins de ces deux gestions spécifiques, pour qu’elles puissent travailler/coopérer ensemble et de façon cohérente ? Une réflexion globale inondation/ pollution est-elle possible à mettre en place ?

Causes et conséquences des conflits au cours du temps

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L’ALÉA CRUE TORRENTIELLE VECTEUR DU RISQUE INONDATION ET DU RISQUE POLLUTION Causes naturelles de cet aléas des crues torrentiels

L’omniprésence de l’eau : les hauts massifs de la Montagne Noire créent alors des obstacles orographiques où les nuages s’accumulent et se déchargent.

Dominance des schistes : la géologie et la sensibilité érosive des terrains jouent un rôle important sur les aléas naturels (érosions et ruissellement).

Topographie très marquée : favorise la création de crues torrentielles

Causes anthropiques de cet aléas des crues torrentiels

L’équilibre de la rivière perturbée : A l’état naturel, une rivière évolue en changeant régulièrement sa trajectoire. Cette liberté dépend de la largeur, de la profondeur, de la granulométrie des sédiments, du volume des transports solides, de la vitesse d’écoulement, de la pente, de la rugosité du fond et du tracé en plan.

La vallée de l’Orbiel a subi au cours du temps la pression anthropique et a été par endroit rectifiée et aménagée. La succession de travaux a réduit le degré de liberté de la rivière torrentielle, mais comme toute rivière, elle tend toujours à retrouver un état d’équilibre, mettant en danger biens et populations.

Le passé industriel et les extractions minières : Elles ont transformé pendant des siècles les paysages, laissant des sols nus, soumis à la lixiviation et à l’érosion. Des quantités importantes de matériaux polluants présents dans les déchets des extractions minières sont entraînés par les eaux. (VINET F.)

Qui est soumis au risque ?

Le risque, enjeu ou vulnérabilité, est une conséquence des aléas quand celui-ci détruit ou cause tout dommage à l’homme ou à ce qui lui appartient. Une crue torrentielle n’est donc pas un risque si elle se déroule dans une zone inhabitée où personne ne passe, elle reste un aléa naturel.

La temporalité fait partie intégrante du risque. On analysera différentes phases 92

: avant l’aléa la prévention, pendant la gestion de crise et après la réparation des dégâts et le retour d’expérience. Lors de chacune de ces phases les acteurs et les interventions sont très différentes.

A noté que les personnes et les biens soumis au risque inondation sont situés dans la zone inondable définit par le PPRI. Ils sont soumis aux inondations mais également au

risque pollution. Les matériaux polluants sont lessivés puis transportés par les eaux puis se déposent en aval des sites d’extractions minières. Mais il n’existe pas à ce jour de cartes localisant ni quantifiant cette pollution.

Carte des zones inondables de la vallée de l’Orbiel. En orange sont représentés les biens soumis aux inondations

Zone inondable Bâtiments présents en zone inondable

Mas-Cabardès

Les Ilhes

Lastours

Cabrespine

Conquessur-Orbiel

Villaliers

Trèbes Carcassonne

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LA MÉMOIRE DE L’OUBLI

Au cours du temps, la mémoire des crues des siècles précédents a été petit à petit oubliée. Des constructions ont pris place dans la zone inondable réduisant la capacité d’écoulement des crues.

Pourtant cette grande vulnérabilité aux risques inondation a été prouvée, et de grandes inondations dans l’Aude ont marqué les esprits ces dernières années. (H. AYPHASSORHO) A la fin des années 1994 des études ont été menées et des premières réflexions sur l’urbanisation des zones inondables ont été faites. Cette exposition aux risques inondation a abouti à la mise en place du PPRI le 10 janvier 2000, mettant l’accent sur la réduction de la vulnérabilité. Ce n’est que suite aux inondations de 2018 que l’accent a été mit sur une action volontariste de désurbanisation. Des centaines d’habitations ont été rachetées et vont être déconstruites grâce au Fond Barnier pour la mise en sécurité des populations et pour le bon fonctionnement hydraulique du cours d’eau.

La mémoire, le souvenir d’une catastrophe sur un territoire n’est pas longue, elle est en général de deux à trois ans. La perte de valeur d’un bien ayant subi un sinistre est estimé globalement sur la même durée. Ensuite la mémoire de cet événement s’estompe et la valeur du bien remonte sur les marchés.

Repère de crue aposés sur la pile du pont des Lys à l’entrée de Conques.

La culture du risque aujourd’hui: On constate que dans ces territoires, les habitudes des populations face aux risques se sont perdues.

La question du risque est souvent éludée. Les visiteurs admirant la beauté des paysages ne sont pas ou très peu conscients que les conditions climatiques peuvent déclencher des aléas imprévisibles.

L’augmentation de la démographie dans les plaines a encouragé cette perte de conscience. Souvent les nouveaux arrivants ne sont pas ou peu informés des risques présents sur le territoire. (Helga-Jane

SCARWELL)

Bien que les collectivités aient une responsabilité importante en cas de dommages, les vacanciers ne sont pas ou très peu informés. Est-ce par crainte de voir baisser la fréquentation des sites touristiques ?

94

VIVRE AVEC LE RISQUE

Afin de retrouver une culture du risque pour faire évoluer les mentalités, il est indispensable de mettre en scènes les traces laissées par les aléas torrentiels et ne pas les effacer, contrairement à ce qui est habituellement fait. Des lieux ou des parcours de mémoire pourraient être définis et chacun, seul ou accompagné d’un guide, comprendrait la vulnérabilité et la puissance des aléas.

Le SMMAR est un acteur clé dans la démarche de reconquête de la culture du risque sur le territoire de l’Aude. Lors d’interventions et d’animations auprès des élus locaux et des collectivités, des écoles et des habitants, les experts tentent de faire évoluer les mentalités.

Le risque zéro n’existe pas, les aléas sont peu prévisibles et malgré les ouvrages de protection, la sécurité n’est pas totale.

Un macaron, repère de crues, est apposé un peu partout dans la vallée. Cette initiative du SMMAR est un premier pas vers une nouvelle culture du risque. Cependant, ces macarons de petites tailles sont peu visibles si on n’y prête pas attention.

Les marques sur les lieux vulnérables devront être plus visibles et compréhensibles par tous et être également accompagnées par d’autres démarches. Des pratiques artistiques comme des expositions, du land art, des installations, des conférences, des créations musicales faites à partir de paysages sonores pourront compléter les démarches les plus techniques.

Exemple de mise en «valeur» des repères de crues (exemple projet de la Bouilli à Blois)

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LES INONDATIONS (facteurs/causes/conséquences).

CLÉ D’ENTRÉE DANS LE PROJET Les événements méditerranéens les plus intenses (au-dessus de 200 mm de précipitations en 24 heures) sont devenus deux fois plus fréquents aujourd’hui que dans les années 60. La fréquence, mais aussi l’intensité de ces phénomènes sont en augmentation « de l’ordre de + 20% depuis les années 60 » explique le chercheur Samuel Somot.

Aujourd’hui, on dénombre deux fois plus de tempêtes que part le passé, les épisodes sont plus intenses et plus dangereux. Le lien avec le réchauffement climatique est inéluctable. La région se réchauffe d’environ 1 degré depuis les années 60. Quand les conditions météorologiques sont réunies il pleut abondamment, les orages sont intenses et l’atmosphère se charge en humidité.

Ce phénomène de production des épisodes cévenols s’amplifie et s’intensifie aujourd’hui avec le réchauffement climatique.

Les mois de novembre et de mars sont particulièrement pluvieux et les crues sont fréquentes. Ces crues dévastatrices marquent durablement les riverains et les cicatrices sont difficiles à effacer. Les habitants gardent en mémoire ces épisodes torrentiels dramatiques pour eux et leurs biens. Ces crues décennales, centennales pour certaines sont dues à des situations météorologiques complexes. À la suite de ces intempéries, un recueil de documents à propos de la grande crue de 1930 a été titré «Torrents de ruine et de mort». En effet, comme déjà décrit au début de ce mémoire, les pluies intenses, 96

associées à un bassin versant court et à l’étroitesse de la vallée provoquent des crues fulgurantes et meurtrières.

Revue parue suite aux inondations meurtrière de 1930 dans le Midi.

Les inondations à Conques sur Orbiel (1930 - 1999 - 2018)

En mars 1930, lors des graves inondations restées dans la mémoire, le débit atteindra 450 m3/seconde. La lame d’eau a atteint 5,5 m en aval à Trèbes.

La voie ferrée CarcassonneCaunes a été emporté et une brèche s’est ouverte dans le canal du midi qui s’est vidé dans la vallée. Dans l’Aude, les niveaux de 1930 sont inférieurs à 1999 sauf sur l’Orbiel où 1930 constituait la base du Plan de Surfaces Submersibles (PSS) Le bilan de 200 victimes a suscité un émoi national.

(J-C Capera - cahier 8)

Les 12 et 13 novembre 1999, deux jours de crise ont traumatisé quatre départements du sud de la France : l’Aude, les Pyrénées-Orientales, le Tarn et l’Hérault. Dans le Minervois et le Cabardès, les ruisseaux débordent. L’Orbiel et surtout la Clamoux sont en furie. Le débit atteindra 600 m3/seconde à Bouilhonnac.

Au fil des jours, le bilan humain s’est alourdi : 34 morts dont 24 dans le seul département de l’Aude. (VINET F.)

Le 15 octobre 2018, le département de l’Aude a été touché par un épisode de crues-éclair. Des cumuls de pluie dépassant les 300 mm ont été enregistrés dans le secteur de Trèbes, dont plus de 200 mm en 6h. Le débit atteindra 490 m3/seconde à Bouilhonnac.

Plusieurs affluents de l’Aude ont très fortement réagi, générant une crue de l’Aude qui s’est avérée très proche de la crue historique de référence dans ce secteur (crue du 25 octobre 1891). Le bilan de ces crues fait également état de 14 victimes et de nombreux blessés. (H.

AYPHASSORHO)

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LA PROBLÉMATIQUE HYDRAULIQUE COMME CLÉ D’ENTRÉE Facteurs Déclenchants

Naturels

Pluies intenses

Sociétaux

Pluies modérées les jours précédents

Sols saturés

Facteurs sur les quels les autorités compétentes peuvent agir

Ruissellement important et brutal

Pente Section en gorge

Facteurs aggravants

Capacité des chenaux insuffisante pour évacuer les débits

Forte puissance spécifique

Embâcles

Structures transversales (remblais, routes, Sncf, canal du midi,...)

Géologie/ occupation du sol Crue extrême dans le fond de vallée

Contraction artificielle des chenaux

Equilibre hydrogéomorphologique perturbé Abandon des canaux de drainage et d’irrigation Habitat en zone inondable 98

Evénement catastrophique (inondation et destruction de nombreux quartiers)

Pollution minière

L’analyse de facteurs à l’origine de la formation de crue a permis de définir et hiérarchiser ces derniers pour comprendre la dynamique conduisant à la notion de risque. Dans la vallée de l’Orbiel trois groupes de facteurs ont pu être dégagés pour comprendre la formation du risque inondation et du risque pollution.

D’ordre naturel, le premier groupe est relatif aux caractéristiques morphologiques et à l’hydrographie propre à ce bassin versant. Ensuite interviennent les facteurs déclenchants l’aléa.

Ils correspondent à la nature du phénomène produisant l’aléa. C’est à dire à l’épisode pluviométrique à l’origine de la crue. D’ordre météorologique et pluviométrique, les facteurs déclenchants vont conditionné, la spatialité et la puissance du phénomène. Et enfin les facteurs aggravants de ces aléas vont provoquer et déterminer les risques encourus par les populations et les biens.

D’ordres naturels ou sociétaux ils vont aggraver l’aléa et mettre en danger les populations.

(Monique FORT & Frédéric OGE)

Suite aux inondations de 2018 à Villalier.

99

CONSÉQUENCES En 2004 l’activité minière ferme mais laisse un passif environnemental et sanitaire dramatique : 1,2 million de tonnes de produits hautement toxiques mélangés soit un total de 14 millions de tonnes de déchets sous forme, entre autres, de deux grandes collines artificielles mais aussi de dépôts à l’air libre (comme sur le site de Nartau). Ce sont, selon des études, 3 à 8 tonnes d’arsenic et autres polluants qui se déversent et se déverseront dans la rivière Orbiel puis dans le fleuve Aude. Deux études de l’institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) ont déjà mis en exergue le taux anormalement élevé de cancers dans cette vallée. (G. Jourda) Comme si cela ne suffisait pas, les inondations d’octobre 2018, ainsi que les intempéries précédentes et à venir ont lessivé les divers dépôts de déchets, déposant en aval des quantités hors norme d’arsenic et autres particules de métaux lourds au-delà de Trèbes.

Les mois passant, des pollutions ont été constatées sur de nombreux sites : écoles, aires de jeux, parkings, stades, aires de pique-nique, etc. Les concentrations de 100

polluants étaient en certains lieux très supérieurs aux seuils admissibles.

A la suite de ces évènements, il a été relevé la présence, dans différentes analyses, d’un taux anormalement élevé d’arsenic chez des enfants.

Nous pouvons donc facilement imaginer qu’à chaque intempérie quel que soit la quantité d’eau s’abattant sur les pentes de l’Orbiel, ruissellent différents matériaux polluants se disséminant dans les plaines alluviales en contrebas. Aujourd’hui, des règles sanitaires sont prescrites ainsi que des restrictions d’usages et de pratiques de certains sites et activités se trouvant dans les zones inondables (Agence Régional de Santé Occitanie)

« Si les hommes perdent la mémoire de Salsigne, la terre et les eaux la conserveront. » Déclaration du Conseil Départemental d’Hygiène le 14 décembre 2001

Les aires de jeux suite aux inondations de 2018 à Conques sur Orbiel

Fontaine public à Salsigne. Restriction d’utilisation de l’eau «potable» dans la vallée de l’Orbiel.

101

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LES POPULATIONS FACE AU RISQUE INONDATIONS ET POLLUTION ENJEUX HUMAIN ET SOCIO-ÉCONOMIQUE

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Géologie / érosion

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Construction en zone inondable

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Malgré la récurrence des événements météorologiques et catastrophiques récents et historiques, les populations installées sur ces bassins versants à risque ne se sont pas encore totalement approprié une véritable culture du risque (perte de la mémoire collective, nouveaux arrivants, population non permanente, disparition des anciens…).

L’oubli de ces événements par la population est une régression pour les autorités compétentes qui tentent tous les jours de faire reconnaitre et admettre la culture du risque.

Ce déficit concerne les causes des inondations (connaissance de l’aléa), leurs conséquences (évaluation de la vulnérabilité et des enjeux) ainsi que les règles de conduite à adopter lors des crises.

(SMMAR)

102

Les Inondations Les inondations sont les risques naturels qui génèrent le plus de dégâts à l’échelle mondiale : 2,5 milliards de personnes ont été impactées par de tels événements entre 1994 et 2013 (EM-DAT, 2015).

En France, c’est également le risque auquel les français sont le plus exposé. On dénombre environ 19000 communes exposées et 14 millions de personnes situées dans ces zones à risques.

Le risque zéro est-il possible en France, alors qu’on compte une dizaine de victimes par an de ces événements catastrophiques ?

Intervention suite aux inondations de 2018 à Trêbes.

C’est donc bien parce qu’un aléa (phénomène naturel) touche une exposition (des biens et des personnes) et induit une vulnérabilité (fragilité, perception) que naît la catastrophe. La gravité est mesurée en fonction des enjeux exposés plus qu’à l’intensité de l’aléa. Les aléas naturels sont considérés d’autant plus violents qu’ils détruisent ou déstabilisent l’organisation sociotechnique. La catastrophe affecte les communautés par le nombre des victimes, mais impacte aussi les différentes

infrastructures (logements et bâtiments publics), les divers réseaux de communication (transport, électrique, internet, etc.), la production agricole et les industries.

Lors de l’une des présentations de mon sujet de mémoire, un camarade m’a interpellée : «Pourquoi ne pas faire évacué tous le monde de la vallée si les risques sont trop présent ?»

Il a été estimé que dans le périmètre du PAPI de l’Aude, 82 540 personnes se situent en zones inondables, plus précisément dans l’emprise issue de l’Atlas des Zones Inondables. Cela représente près de 23 % de la population totale du territoire. (SMMAR) 103

La pollution

Le territoire de la Vallée de l’Orbiel c’est au minimum 25 siècles d’exploitation minière, dont 1 siècle à forte intensité pour l’or mais aussi (et surtout) pour l’arsenic, sans oublier l’argent, le cuivre, le bismuth, l’antimoine, le plomb, le fer, etc... (Près de 50 métaux lourds différents).

La production s’est arrêtée en 2004, mais la pollution s’est maintenue... (Frédéric OGE) Les chercheurs qui étudient les différents sites miniers estiment à plus d’1 millions de tonnes de déchets toxiques soit « purs », soit mélangés dans des dizaines de milliers de tonnes de « tout-venant » sur une superficie de 200 km2.

Moyens de dissémination de cette pollution Les poussières : - La pollution rayonne sur plusieurs kilomètres autour de Salsigne.

- Le transport, le broyage et le stockage du minerai, les process industriels ont contribué à cette pollution, comme la pyrométallurgie (même s’il n’existe pratiquement plus de poussière à ce jour, les polluants sont encore présents dans les sols et l’eau).

104

L’eau : - La pollution s’étend sur plusieurs kilomètres en aval des installations.

- Près de 8 tonnes/an d’arsenic sont transportées par l’Orbiel.

Appareil permettant de mesurer les taux de métaux lourds dans l’air.

A Conques sur Orbiel, on ne pompe plus l’eau dans l’ancien puits communal, qui prélevait les eaux de la nappe de l’Orbiel située à 3-4 m sous le sol en effet le taux d’arsenic dépasse la norme de potabilité.

Les anciennes exploitations du minerai d’or menacent la qualité des eaux de l’Orbiel. Par infiltration dans les galeries abandonnées du site de la Combe du Sault, l’eau polluée rejoint l’Orbiel.

Il n’est plus possible de boire l’eau de puits privés et on peut l’utiliser pour l’arrosage des cultures uniquement si la teneur en arsenic reste inférieure à 25 μg/l. Des arrêtés préfectoraux interdisent la consommation des légumes feuilles et fruits des jardins potagers qui ont été inondés par l’Orbiel ou ses affluents. Il a fallu attendre 1995 pour que progressivement soit levée « l’omerta » concernant cette pollution. (Agence Régional de Santé Occitanie)

«Compte tenu de la quantité de déchets à traiter, de la surface du site et s’agissant de la pollution laissé par trois quarts de siècles d’activités industrielle, il n’est pas réaliste d’envisager de traîter tous les déchets comme on le ferait pour les déchets produits au jour le jour par une industrie actuellement en activité. Cela suppose de confiner la pollution sur le site, de démolir les installations et les bâtiments inutilisables et de rétablir un aspect paysager correct. Par contre actuellement il ne nous parait pas possible de supprimer toute pollution des sols».

François BARTHELEMY (ingénieur générale des mines): Rapport à Madame la Ministre de l’aménagement du territoire et de l’environnement et à Monsieur le Secrétaire d‘Etat a l’industrie relatif à Salsigne –juin 1998

Illustration de l’Article «Arsenic et vieilles poubelles» du magasine ZADIG - Décembre 2019

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RÉGLEMENTATION DE L’URBANISME COMMUNAL EN ZONES À RISQUES Les plans de prévention des risques (PPRInondations ou PPRNaturels) Les PPR sont des documents de servitude d’utilité publique réglementant l’utilisation des sols à l’échelle communale en fonction des risques naturels qui sont illustrés sur des cartes. Le document prévoit l’information préventive des citoyens, la protection des lieux habités et l’élaboration de plans de secours et d’évacuation.

Avant, les PPR, les PSS, 1935 (plan de surface submersible) et les PER, 1982 (Plan d’Exposition aux Risques naturels prévisibles) permettaient aux collectivités de contrôler tous les aménagements sur la rivière qui empêcheraient son écoulement libre.

En 1995, la loi Barnier les remplace par les PPR. Ils sont plus faciles à mettre en place et englobent la dimension environnementale. La crue de référence devient la crue centennale. Les zones d’expansion de crue et les bandes inconstructibles au bord des cours d’eau permettent de réguler et de maîtriser les événements.

En 2003, les PPR sont consolidés en obligeant la concertation avec les acteurs locaux.

Les risques naturels ne sont plus perçus comme une fatalité, on peut s’en protéger et chacun a des responsabilités qui apparaissent clairement. (PPRI– Bassin de l’Orbiel et de la Clamoux)

Le fond Barnier À la suite des inondations survenues dans la nuit du 14 au 15 octobre 2018, de nombreuses communes ont fait l’objet d’un arrêté de reconnaissance de « catastrophe naturelle ». Dès le 12 février 2019, le Préfet de l’Aude et l’Établissement public foncier d’Occitanie ont signé une convention cadre permettant la mise en œuvre d’un dispositif exceptionnel d’action foncière en accompagnement du dispositif du fonds de prévention des risques naturels majeurs (FPRNM) dit fonds Barnier afin d’accélérer le 106

rachat et la démolition des biens les plus touchés ainsi que la recomposition urbaine et le réaménagement des secteurs concernés.

Cette action inédite concerne plus de 170 biens touchés par les inondations dans près de 20 communes.

Dossier de presse : lancement des travaux de démolition des biens sinistrés suite aux inondations d’Octobre 2018 LUNDI 6 JUILLET 2020, À COUFFOULENS

Maison du quartier Montplaisir, rachetée par le Fond Barnier en vu d’être déconstruite.

Zonage du PPRI de CONQUES-SUR-ORBIEL (PPRI– Bassin de l’Orbiel et de la Clamoux)

Secteurs concernés par les acquisitions amiables Secteurs urbanisés soumis à un aléa fort Secteurs urbanisés soumis à un aléa modéré Secteurs non ou peu urbanisés en zone inondable (champ d’expansion des crues).

Secteurs urbanisés situés dans la zone hydrogéomorphologique potentiellement inondable.

Un aléa dit « faible » ou « important » est lié à l’intensité de l’évènement naturel qui occasionne plus ou moins de dommages aux habitations.

La fréquence des aléas est difficile à visualiser. Un phénomène décennal ne se produira pas forcément tous les 10 ans mais aura une chance sur dix de se produire au cours d’une année.

107

DES LEVIERS / PROJETS / ÉTUDES EN COURS COMME APPUI À LA CONFECTION D’UN PROJET DE PAYSAGE.

Deux modes de gestions du risque sont possibles.

Le premier consiste à réduire l’aléa, c’est à dire le phénomène d’inondation. Pour cela sont mises en place des mesures de protection « structurelles » pour lutter contre les inondations à l’échelle de la vallée, et des mesures visant à favoriser l’infiltration ou le stockage des eaux pluviales sur les versants.

Le second permet de réduire les impacts prévisibles des inondations et la vulnérabilité des populations et des biens au risque. Ensuite il est important de prouver la capacité de notre société à affronter et à surmonter une crise.

Cette conception est celle qui est privilégiée aujourd’hui en France et se manifeste par le recours à des mesures dites « non structurelles ». Celles-ci se mettent en place par le déploiement d’un réseau d’information, institutionnel ou législatif.

Ces mesures «structurelles» et «non structurelles» définissent la politique de prévention initiée en France depuis la loi Barnier du 2 février 1995.

Une politique de prévention est d’autant plus efficace si elle s’accompagne d’un aménagement des zones sujettes au risque d’inondation ou du bassin versant permettant de voir, comprendre ou imaginer la possibilité d’occurrence du risque.

Ces deux stratégies sont complémentaires, et leurs moyens d’action doivent être associés dans des combinaisons multiples selon les situations. (Richard Laganier)

Les actions du SMMAR s’inscrivent dans l’objectif de la politique définie par le département de l’Aude (Audevant) en termes de gestion des milieux aquatiques et de prévention contre les inondations en réalisant le Plan d’Action de Prévention des Inondations (PAPI) et en animant et coordonnant les Schémas d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE).

Dans le cadre de la mise en œuvre d’une politique globale, il est indispensable de développer cette culture et cette conscience du risque pour éviter les comportements inadaptés face aux situations de crise et apprendre les gestes qui sauvent.

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LES TECHNIQUES DE PROTECTIONS Protection active

Les protections actives régulent et empêchent les phénomènes de ruissellement et d’érosion. Les ouvrages réduisent les facteurs déclencheurs.

Les bassins écrêteurs de crues sont des zones de stockage temporaire des eaux en amont des espaces habités.

Les enrochements de berges les protègent de l’érosion. A proximité des ouvrages, pont ou route départementale, ils protègent de l’affouillement.

Les canaux de dérivations en cas de crue évacuent l’eau de la zone inondée.

Les corrections de ravines avec palissades permettent de réduire la vitesse d’écoulement de l’eau. L’utilisation du génie végétal est une alternative quand le débit n’est pas très fort.

Les corrections de versants avec des banquettes grillagées réduisent les effets de l’érosion sur les versants les plus instables lorsqu’ils ne sont pas ou très peu végétalisés.

Les pièges à embâcles sont des espaces boisés permettant de piéger les débris flottant pouvant endommager les biens et les ouvrages en aval.

Protection passive

Les protections passivent visent à mettre les enjeux à l’abri des effets des aléas naturels. On part du principe qu’on ne supprimera pas l’aléa, mais qu’on pourra s’en protéger. Les deux types de protection sont le plus souvent couplées.

Les zones d’expansion de crue ou zones de dépôts permettent à la rivière de s’élargir et de déposer ses matériaux sédimentaires transportés.

L’endiguement protège les abords à forts enjeux. La divagation de la rivière est restreinte dans un lit de largeur fixe. En cas de fortes crues les enjeux à proximité ne sont pas à l’abri de la rivière qui peut facilement déborder.

L’orbiel avait été rectifiée en 1968, pour réduire le risques inondations. Quelques années plus-tard, de la mobilité est redonné à l’Orbiel en arasant la berge rive droite.

(Projet réalisé par les services du SMMMAR - Octobre 2020).

Il faut tout de même noter que ces techniques ne conviennent pas à toutes les situations et doivent être étudié et mise en place dans un schéma de cohérence amont-aval.

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LA POLITIQUE DU SMMAR ET SES OUTILS Longtemps perçu comme une fatalité contre laquelle peu de choses peuvent être entreprises, l’inondation est progressivement envisagée dès le milieu du XVIIIe et surtout au cours des XIXe et XXe siècle comme un mal à combattre avant d’être considérée aujourd’hui, dans une approche plus dynamique, comme une contrainte à intégrer dans le développement des territoires, voire comme un atout de développement.

La politique de prévention du risque inondation vise d’abord à réduire les conséquences des dommages potentiels en amont.

Cette politique, menée par le SMMAR à l’échelle du bassin versant du fleuve Aude, depuis sa création en 2002, s’appuie sur les 7 piliers de la prévention, complémentaires, qui sont : La connaissance des aléas et des enjeux.

La surveillance, la prévision, la vigilance et l’alerte.

L’éducation et l’information préventive des citoyens.

La maîtrise de l’urbanisation et du bâti par la réglementation et les plans de prévention des risques.

La réduction de la vulnérabilité.

La protection.

La préparation aux situations d’urgence.

Cette politique s’adapte et s’enrichit en luttant contre l’oubli et en analysant les crises passées : la mémoire et le retour d’expérience et en anticipant les crises futures, l’adaptation aux risques et au changement climatique. (SMMAR) Sur le territoire de la vallée de l’Orbiel le SMMAR associé au syndicat Aude Centre, ont engagé de nombreux travaux et aménagements sur une large partie du bassin versant pour réduire l’impacte des crues et la vulnérabilité des habitants. Des corrections de berges sont engagées, la réflexion sur une zone d’expansion des crues à Conques sur Orbiel a débuté avec la déconstruction du quartier Montplaisir. Ainsi sur une longue partie du linéaire de l’Orbiel, les rives et ripisylve sont nettoyées et des «pièges à embâcles» sont mises en place.

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Venu de Sophie Elizeon (préfette de l’Aude) pour l’inauguration des repères de crues et du travail commencé sur la zone d’expansion des crues.

La compétence GEMAPI

C’est une compétence exclusive et obligatoire qui est attribuée aux communes et à leurs établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) relative à la gestion des milieux aquatiques et à la prévention des inondations (GEMAPI). Ces EPCI peuvent conserver cette compétence ou la transférer/déléguer, notamment à un syndicat mixte (ici le SMMAR).

La compétence GEMAPI englobe quatre missions : l’aménagement d’un bassin hydrographique, l’entretien et l’aménagement des milieux aquatiques, la défense contre les inondations, la protection et la restauration des sites, des écosystèmes aquatiques et des zones humides.

Une prévention indispensable, les PAPI

Les PAPI (programmes d’Actions de Prévention contre les Inondations) sont des outils nationaux en matière de prévention des inondations, créés en 2003 par le Ministère du développement durable. Ce sont les collectivités locales qui prennent l’initiative de s’engager dans cette démarche et qui définissent leur programme d’actions en cohérence avec le territoire.

La réduction de la vulnérabilité est un volet obligatoire et intègre l’arrêt de l’urbanisation dans des zones inondables, l’amélioration de la prévision des aléas, organisation des alertes et la gestion pendant la crise.

Les outils et directives se chevauchent sur ce territoire aux risques importants. C’est en adéquation avec tout ce que je devrais dessiner pour réaliser un projet cohérent qui illustrera les aléas et les risques dans le paysage. Ces documents ont permis un changement des mentalités qui est visible dans les ouvrages autour des rivières.

C’est également le cas dans les zones d’extensions des crues, mais la préoccupation paysagère n’est pas ou peu intégrée. Mon rôle de paysagiste sera de faire le lien entre les grands objectifs des documents et le paysage naturel, économique, habité et touristique.

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TRAVAILLÉ UN PAYSAGE MEURTRIE La spécificité d’un territoire soumis aux risques.

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La notion de risque, dont Dans le cas de la vallée de notamment celle des l’Orbiel, deux risques majeurs inondations, se définit par se côtoient, l’eau, origine de une réalité physique (l’aléa), l’aléa, et la pollution considérée caractérisé par plusieurs facteurs comme un facteur aggravant. qui déterminent sa dangerosité Dans le projet que je souhaite vis à vis des populations et des développer, l’eau est également biens. L’emprise, la puissance, une source de réflexions la fréquence, la durée et la conjointes autour d’une saisonnalité sont les principaux méthodologie en faveur de la facteurs de risques. réduction de la vulnérabilité La notion de risque se définit des populations exposées également par un fait social, aux risques inondations et économique et politique (la pollutions. vulnérabilité), caractérisé Une réflexion globale par son coût économique et inondations/pollutions est à ses effets psychologique, sa proposer pour faire face à cette perception et sa gestion. Les grave problématique. réponses à apporter peuvent être multiples et évolutives dans l’espace et le temps en fonction des secteurs impactés et des relations qu’elle entretient avec d’autres problématiques (la pollution par exemple).

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Maison de Conques sur Orbiel suite aux inondations de 2018.

Photo de Sébastien Gominet

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SE RÉAPPROPRIER UN TERRITOIRE ENDEUILLÉ

Les aléas d’origine naturelle sont consubstantiels à la formation de notre planète : tremblements de terre, activité volcanique ou pluies violentes, ont contribué à la formation des entités structurant nos paysages et offrant de nombreuses typologies d’habitats. Ces aléas sont surtout redoutés car ils sont source de déséquilibres dans nos sociétés. Face à leur occurrence, les attitudes à leur égard ont évolué, notamment à partir de la Renaissance, lorsque le regard porté à leurs origines a changé. (Béatrice Gisclard) Malgré tout, le risque est une notion qui perdure dans le temps alors que la catastrophe s’inscrit, elle, dans une temporalité courte et événementielle. Le risque est cependant un marqueur intéressant. Il révèle la façon dont les sociétés se pensent et se conçoivent, que ce soit à travers la définition des dangers qui les menacent ou la mise en place de stratégies déployées pour y faire face.

Entre aléas naturels, facteurs anthropiques aggravants et vulnérabilités des populations vis à vis de ces deux risques, l’analyse des différents objets impactant le paysage de la vallée de l’Orbiel, permet de pointer les espaces clés de projets qui permettraient aux habitants et usagers de s’approprier à nouveau les berges de l’Orbiel de différentes manières.

Meurtries par des inondations dévastatrices et affectées par une pollution diffuse et invisible, les autorités compétentes tentent d’agir pour restructurer et apaiser la vie locale de la vallée.

Les habitants, premiers impactés, luttent aujourd’hui et demandent des solutions qui leur permettront de retrouver les usages d’antan d’une vallée prospère, saine et attrayante.

Les notions de vivre et composer avec le risque inondation, avec le risque pollution, c’est composer avec des logiques de gestion autre que la maitrise technique et la logique sécuritaire. Cela pourrait alors ouvrir sur une manière différente de gérer les inondations et la pollution fondée sur le mode d’habiter et de parcourir le territoire.

«Rester, fuir, résister au déplacement ou être contraint à l'immobilité.

Après une catastrophe, comment les populations trouvent-ils les ressources pour se ré-agencer autour d'un projet commun?

Quelle place accorder à l'expérience du risque et à sa potentielle résurgence?»

Habiter les territoires à risques, Valérie November, Marion Penelas, Pascal Viot

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RÉDUIRE LA VULNÉRABILITÉ DES POPULATIONS

Vivre aujourd’hui avec le risque n’est pas comme y vivre autrefois.

Non pas parce que l’on sait mieux gérer cette notion aujourd’hui mais parce que notre société est organisée de façon différente.

Cette récente rupture historique dans la gestion du risque d’inondation nous amène à nous interroger sur les types de rapport que notre société a entretenu avec les inondations au cours des deux derniers siècles comme sur l’évolution de la vulnérabilité au cours du temps. Même si la nature du risque a toujours été un fait universel, la diversité locale et la complexité des acteurs locaux interrogeant cette notion font que la perception du risque détermine la diversité de sa prise en compte dans la façon d’y répondre aussi bien individuellement que collectivement..

Au-delà de la fréquence et de l’emprise spatiale de l’aléa, le contexte social et politique explique la diversité des situations. Le risque et la question de la vulnérabilité sont donc difficile à appréhender parce qu’il se définissent par des interrelations entre un processus physique et différents aspects de la société.

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Réduire la vulnérabilité des populations vis à vis du risque inondation et du risque pollution, c’est permettre aux habitants et au territoire de «rebondir» après un événement.

Ecole de Conques sur Orbiel suite aux inondations de 2018.

Photo de Sébastien Gominet

Suite aux terribles inondations de 1999, sous l’impulsion du département et de la préfecture de l’Aude le SMMAR a été créé en 2002 dans le but de répondre à la gestion des eau et à la prévention des inondations.

Les études, planifications, réglementations sont ensuite traitées techniquement et mises en application par les Syndicats de sous bassin versant (ici le syndicat Aude centre), gestionnaire des bassins versants de l’Orbiel et du Clamoux. Cet acteur permet la mise en application concrète des orientations quant à la prévention du risque inondation. Assurant également une proximité plus importante avec les communes et leurs élus.

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GÉRER LA GOUTTE D’EAU SUR LE BASSIN VERSANT (DU POINT DE CHUTE À LA RIVIÈRE)

Le phénomène d’inondation est lié à un enchaînement de processus, dont les précipitations constituent le plus souvent le point de départ. C’est donc le cheminement de l’eau qu’il faut suivre au sein d’un bassin versant pour comprendre la naissance de ces phénomènes et éventuellement tenter d’en limiter les effets.

L’évaluation de l’effet d’actions sur le ruissellement est une tâche d’autant plus complexe que ces actions seront nombreuses et de natures différentes. Et, plus le territoire à modéliser est étendu et complexe, plus il est compliqué de trouver une réponse globale dans la gestion de celui-ci.

De nombreux facteurs sont à prendre en compte dans une gestion globale du ruissellement. L’occupation passée, actuelle et future des sols joue un rôle important dans cette gestion. En outre, l’implication des acteurs locaux est précieuse, pour leur connaissance fine du terrain physique. Idéalement, il s’agit de mettre réellement en pratique une co-construction prenant en compte les connaissances scientifiques, les réalités et le savoirfaire de terrain.

L. BARBUT, N. BAUDUCEAU, C. DEVAUX ROS

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Les études réalisées et la méthode apportée sur la gestion du ruissellement par des réflexions sur l’occupation du sol me permettra d’apporter des éléments de réponse à mes problématiques sur la gestion du risque inondation et à la vulnérabilité des populations. Ces examens approfondis pourraient également répondre à un autre de mes hypothétiques problèmes sous-jacents, celui du transport de matériaux polluants et toxiques de l’amont du bassin versant vers les plaines alluviales en aval de celui ci, par les eaux de ruissellement. Mon rôle de futur concepteur paysagiste pourrait avoir un impact sur la perception des habitants vis à vis de leur territoire et leurs façons de le vivre et de le parcourir.

L’Orbiel à Conques sur Orbiel. Pendant les travaux d’arasement de la berge rive droite.

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LE PROJET DE PAYSAGE COMME RÉPONSE. Faire varier le curseur d’actions inondation/pollution en fonction de chaque secteur de projets et des objectifs de chacun.

Deux problématiques fortes et impactantes pour l’aménagement et la vie de la vallée sont présentes et intimement liées. Comme introduit et développé tout au long de ce mémoire, je souhaite orienter mes actions de projets autour du risque inondation. Cette problématique centrale est la cause d’une suite d’événements impactant le bon fonctionnement de la vallée. En qualité de futur concepteur paysagiste j’ai choisi ce sujet que je pourrais développer et également enrichir les actions en cours.

En effet, la problématique de la pollution serait difficile à traiter dans son entièreté et trouver des réponses encore plus. Un chemin semé d’embûches serait moins propice au développement d’un projet de paysage malgré l’urgence et le besoin de trouver des solutions.

C’est en m’arrêtant sur les questions liées au risque inondation que je pourrais introduire la problématique de la pollution. Je la considérerais comme un facteur aggravant à prendre en compte dans la mise en place de mes objectifs et orientations de projets.

Cette problématique de la pollution prendra plus au moins de poids et d’influence dans l’articulation de mes secteurs de projet.

Les réflexions que je souhaite mener sur le territoire s’expriment à plusieurs échelles, à plusieurs degrés et méthodes d’interventions.

Je souhaiterais pouvoir faire varier le curseur pollution/inondation en fonction de chaque secteur de projets que j’ai défini et des objectifs de chacun.

Je compte dans le développement de mes différents secteurs de projets, prendre en considération les différentes études, projets mis en place par les instances travaillant sur le site et sur ces questions. Ne pas mettre de côté tout le travail accompli et en cours, mais le poursuivre, l’amender, l’enrichir et l’inscrire dans son contexte physique et vécu.

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Concertation entre acteurs autour d’une gestion global.

En amont de la production d’esquisses de projets je suis allé rencontrer, collecter et traiter de nombreuses informations relatives aux deux problématiques. Ces premières démarches me paraissaient indispensables pour délivrer un diagnostic commun et orienté entre les deux jeux d’acteurs, trouver la marche à suivre et apporter des réponses.

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LES INTENTIONS DE PROJETS:

Les problématiques développées tout au long du récit de mon mémoire m’amènent à répondre à leurs enjeux par des intentions de projets singulières mais complémentaires dans les réponses à apporter.

Des enjeux de protections vis-à-vis du risque inondation seront développé pour limiter l’impact de l’aléa sur les habitants, les usagers et les biens. Pour ensuite leur permettre de se réapproprier les espaces sur les quels des restrictions d’usages sont apposé en raison des risques sanitaire lié à la pollution en l’occurrence. Des enjeux sanitaires et sociaux seront à traiter par la mise en sécurité de la population à la fois en agissant directement sur le mode d’habiter et de parcourir les sites endeuillés, mais également indirectement en agissant sur la pollution et les inondations.

Ces actions se définissent à trois échelles et en trois objectifs.

Gérer le ruissellement, l’érosion et le transport des sédiments et matériaux polluants

La zone inondable et la zone d’expansion des crues de Conques sur Orbiel comme lieux de projets. Vivre avec et composer avec la notion de risque.

Donner plus de liberté et de lisibilité au point de confluence. Le renouvellement urbain du quartier de l’Aiguille, une nouvelle approche du risque inondation et du vivre avec.

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Mas-Cabardès

Les Ilhes

Lastours Salsigne

Conques-sur-Orbiel

Villaliers

Carcassonne Carte spatialisant les secteurs où je souhaites développer mes intentions de projet.

Trèbes

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A L’ÉCHELLE DU BASSIN VERSANT Degré d’intervention : Pollution

Innondation

OBJECTIF : Gérer le ruissellement, l’érosion et le transport des sédiments et matériaux polluants

CIBLER les espaces où la lixiviation des matériaux polluants est la plus importante. Instabilité des sols, gestion des eaux de ruissellement et rejet des eaux dans l’environnement.

ADAPTER l’occupation du sol comme facteur influençant le ruissellement. Travailler les plans d’assolement agricole ainsi que la végétalisation des sols à nus.

EXPÉRIMENTER / CHERCHER des solutions de dépollution ou de maintien de la pollution en place par des procédés plus où moins lourds. Méthodes de phytoremédiation (phytoextraction, phytostabilisation, phytodégradation,...) et génie végétale ou civil pour éviter le déplacement des matériaux polluants vers l’aval.

CRÉER des interfaces entre lit mineur et lit majeur. DONNER de la mobilité latérale à la rivière en travaillant le lit moyen de la rivière.

Ecrêter le pic de crue et ralentir la vitesse des eaux en amont des espaces vulnérable.

LIMITER le transport de matériaux polluants et son dépôt dans les plaines inondables de l’Orbiel. Expérimenter et chercher des solution de «piège sédimentaire» par des structures et moyens résistant au phénomène de crue torrentielle.

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Verse de Nartau

Lastours

Salsigne

Combe du saut

0

500m

1km

2km

Conquessur-Orbiel 127

Ces premières intentions de projet s’articulent sur la partie amont du bassin versant de la vallée de l’Oriel avec une attention et un travail majoritairement orienté vers la problématique de la pollution.

L’objectif d’un premier travail à cette échelle est de gérer l‘érosion et le transport des sédiments et matériaux polluants dans la vallée. Ces deux objets d’études sont primordiaux dans la gestion des inondations et de la pollution et de l’influence qu’elles insufflent sur le territoire, notamment dans les zones de dépôts en aval du bassin versant. La gestion du ruissellement du point de production et d’arrachement des matériaux polluants jusqu’à leur zone de dépôt en aval s’impose.

Tout d’abord il convient de cibler les espaces où la lixiviation des matériaux polluants est la plus importante et nuit le plus aux enjeux présents en aval.

Après avoir ciblé ces espaces,

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il sera nécessaire de réfléchir et d’adapter l’occupation du sol comme un facteur influençant le ruissellement.

Ensuite l’expérimentation et la recherche de solutions de dépollution ou du maintien de la pollution en place par des procédés plus ou moins lourds seront une nécessité. Un travail sur le maintien de la pollution en place serait un premier échelon.

A cette échelle le travail sur le transport sédimentaire serait bénéfique. Poursuivre et compléter les études et les projets menés par le SMMAR, travailler sur la morphologie du cours d’eau pour tenter de ralentir la vitesse des eaux et donc limiter l’arrachement et le transport seraient des pistes constructives. Pour ce faire, un travail sur une nouvelle interface entre le lit mineur et le lit majeur (un lit moyen) permettrait de donner plus de mobilité latérale à la rivière lors de la montée des eaux.

Photo de la verse de Nartau avec le ruisseau en contre bas ( crédit: Coline Jourdan)

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A L’ÉCHELLE DE CONQUES SUR ORBIEL LA ZONE D’EXPANSION DES CRUES Degré d’intervention : Pollution

Innondation

OBJECTIF : Réinvestir les abords de l’Orbiel sans prendre de risque (usages, identités, perceptions et expérimentations). La zone inondable et la zone d’expansion des crues de Conques sur Orbiel comme lieux de projets. Vivre avec et composer avec la notion de risque.

AGIR sur la dépollution de l’ensemble de la plaine alluviale et future zone d’expansion des crues. Expérimenter des techniques de remédiation et évaluer l’efficacité de ces actions.

Quel programme pour de nouvelles pratiques et usages de l’espace ?

Travailler un plan d’assolement en adéquation avec les possibilités et restrictions mise en place .

Dessiner l’entrée de ville par la plaine alluviale, pour retrouver une proximités entre la ville et son contexte hydraulique et territoriale.

Conques sur Orbiel comme porte d’entrée de la Montagne Noire et ville submersible et résiliente vis-à-vis des risques inondation et pollution. Faire de ce site un lieu identitaire et exemplaire qui tire parti de ses atouts naturels et rappelle l’histoire du site en lien avec l’Orbiel et la mémoire de l’eau.

RETROUVER une proximité à la rivière pour découvrir la richesse de tels milieux et entretenir la mémoire du risque par une mise en récit de l’espace. Redonner de la lisibilité et de la cohérence aux rives de l’Orbiel afin que l’ensemble des habitants se l’approprie.

VIVRE avec et COMPOSER avec le risque inondation dans les zones habités vulnérables.

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Conquessur-Orbiel

0

200m

400m

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Conques-sur-Orbiel, situé en contrebas des zones d’arrachement et de transports des sédiments, est le second espace sur lequel je souhaite intervenir. Ici la problématique de la pollution et des inondations seraient traité de façon équivalente. Les deux problématiques affectent tout autant les habitants et les usagers du lit majeur de l’Orbiel.

Mes objectifs pour cette future zone d’expansion des crues définie par le SMMAR, seraient de pouvoir réinvestir les abords de l’Orbiel sans risque pour les usagers. Tout en réfléchissant à de nouveaux usages et à la question de l’identité et de la perception que l’on aurait vers et depuis cet «espace de liberté des eaux».

Pour cela, je souhaiterais d’abord agir sur la dépollution de cet espace à une échelle globale et évaluer l’efficacité de ces actions. Ce travail pourrait prendre la forme d’une zone d’expérimentations et d’espace «test» de méthodes de dépollution par phytoremédiation ou par d’autres possibilités d’actions existantes en matière de dépollution. Cet espace serait aussi le point de départ à la réflexion du programme à définir pour mettre en place 132

de nouvelles pratiques et d’usages de ce lieu. Permettre le parcours, la contemplation et la récréation de cet plaine donnerait une nouvelle orientation à ce lieu aujourd’hui affecté à un usage restrictif et dédié actuellement en une zone d’expansion des crues.

Un projet que je souhaite également mettre en avant à proximité de la ville de Conques en travaillant sur l’identité et le lien entre la ville et la zone d’expansion des crues et mettre en vue les paysages ainsi que les ambiances et les arts visuels. Une autre de mes intentions serait de retrouver une proximité de la rivière et du béal du moulin qui traverse la ville. Aujourd’hui suite à l’inondation et à la pollution ce lieu est plutôt effrayant.

D’autant plus que certains équipements et maisons situés en zone inondable resteront présents sur ces sites où les aléas existent. Ici se pose alors la question du vivre avec et composer avec le risque inondation. Comprendre avant tout comment les habitants perçoivent cette notion du risque pour ensuite composer avec dans un projet de paysage global.

«Des idées jetées sur le papier», aménagements et plantes de phytoremédiation (arsenic)

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Bouteloua curtipendula

Silene paradoxa

Salix alba "Tristis"

Salix pentandra

Agrostis castellana

Chelidonium majus

Salix pentaphyllum

Populus deltoides

Populus alba

Morus rubra

Acacia farnesiana

Oryza sativa L

Lolium perenne

Lupinus albus

Tamarix spp.

A L’ÉCHELLE DE TRÈBES A LA CONFLUENCE ENTRE L’ORBIEL, L’AUDE ET LE CANAL DU MIDI

Degré d’intervention : Pollution

Innondation

OBJECTIF : Donner plus de liberté et de lisibilité au point de confluence. Le renouvellement urbain du quartier de l’Aiguille, une nouvelle approche du risque inondation et du vivre avec. S’approprier les berges de son quartier. Influer sur de nouveaux usages et de nouvelles perceptions de la zone d’extensions des crues.

TRAVAILLER la composition hydraulique à la confluence. Donner plus de place à la rivière pour que les deux masses d’eau qui se rencontrent n’entrave pas leurs fluidité d’écoulement.

CONNECTER le quartier à la ville ou la ville au quartier. Une pratique quotidienne et récréative de cet espace d’expansion des crues.

Désenclaver le quartier de l’aiguille et faire de cet espace un quartier désurbanisé reconquis et vécus.

Redonner de la lisibilité et de la cohérence à l’entrée de Trèbes, entre le canal du midi et l’Orbiel afin que l’ensemble des habitants se l’approprie et en fasse une réelle continuité avec la ville.

VIVRE en zone inondable. Faire du quartier de l’Aiguille un exemple de la gestion des inondations en milieu urbain. Entretenir la mémoire du risque au sein de l’espace public.

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Quartier de l’Aiguille

0

100m 200m

300m

400m

500m

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Nous retrouvons la notion de «vivre et composer avec» dans ce dernier espace de projet sur lequel je souhaite travailler. La ville de Trèbes et ce nœud hydrique sont sources de réflexions à une étude de restructuration et de réappropriation de l’espace de confluence bordant Trèbes.

Des études et réflexions sur le futur de zone inondable sont en cours. J’ai eu l’opportunité de pouvoir rencontrer Eric Menassi, maires de Trêbes et président du SMMAR qui a pu me parler de ces réflexions.` Ici je souhaite traiter la question des inondations en premier lieu dans mes objectifs et interventions de projet.

L’objectif est de donner plus de liberté et de lisibilité au point de confluence.

Par le renouvellement urbain du quartier de l’Aiguille, une nouvelle approche du risque inondation et du « vivre avec » peut être développée au sein même de l’espace public vécu.

S’approprier les berges du fleuve dans son quartier, pour ainsi influer sur de nouveaux usages et de nouvelles perceptions de la zone d’extensions des crues sont des pistes de travail.

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En premier lieu il conviendrait de repenser la composition hydraulique de la confluence en donnant plus de place à la rivière pour un meilleur écoulement et éviter la congestion entre les eaux du fleuve Aude et de son affluent l’Orbiel. Ainsi la problématique de la vie et de la pratique des espaces inondés dont notamment le quartier de l’aiguille (rive droite de l’Aude) souffrant de son enclave, de sa vétusté et du risque présent, pourrait être étudiée. Il me semble intéressant de travailler sur la connexion de ce quartier au cœur de ville ou du cœur de ville à ce quartier, en impulsant une possibilité de pratique quotidienne et récréative des bords de l’Aude et de la future zone d’expansion des crues.

Mais le travail s’articulerait également sur la notion du vivre avec le risque inondation à l’intérieur même du quartier.

Un projet global est à construire à la confluence de l’Aude et de l’Orbiel afin que les habitants et les usagers s’approprient de la réalité du risque inondation et des espaces pour un futur plus vertueux du quartier.

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FAIRE DES CHOIX Tous aussi importants qu’intéressants, les trois espaces de projets que j’ai décrit en amont et que je souhaite aborder pour y développer mes intentions de projets représentent une charge de travail importante à laquelle je ne pourrais pas faire face seul et rapidement. En effet je veux par l’intermédiaire de mes esquisses de projets, aller plus en profondeur dans mes questionnements et dans les réponses que je souhaite apporter.

Développer conjointement les actions sur ces trois sites de projets ne me permettra pas de le faire en profondeur.

Traiter la question seulement en surface n’est pas mon but.

C’est pourquoi je compte me concentrer sur deux de ces trois espaces. Les plus pertinents selon moi et ceux qui me semblent les plus en lien avec les idées que j’ai pu développer dans ce mémoire à savoir les deux premiers echelles de projet. Traiter les questions du déplacement sédimentaire sur une partie du bassin versant et la réflexion sur le futur de la zone d’expansion des crues aux abords de Conques sur Orbiel, me permettra d’apporter des réponses en lien 138

avec les problématiques des inondations et de la pollution.

Ce n’est pas pour autant que je ferme dès maintenant la porte au traitement du point de confluence entre l’orbiel et l’Aude à Trêbes. L’urgence et les problématiques qui s’y posent, plus en lien avec le risque inondation me semble également faire partie des préoccupations majeures à avoir sur ce territoire.

Je vous donne maintenant rendez-vous pour la présentation du dessin de ces intentions de projets que je compte aborder avec le plus de précisions possibles et avec le contexte si particulier de la vallée de l’Orbiel.

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CONCLUSION

Quel avenir pour une vallée écorchée par des facteurs naturels et anthropiques ?

La gestion du risque inondation comme réponse à la vulnérabilité des populations.

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Telle était la question que j’ai souhaité poser au début de ce mémoire.

Depuis plusieurs années, la vallée de l’Orbiel subit son nom et son image, décrite comme l’une des vallées les plus polluée de France.

En plus d’avoir cette notoriété néfaste, elle subit les foudres du climat ne faisant qu’aggraver les problématiques en remettant le sujet de la pollution sur le devant de la scène à chaque intempérie.

Cacher la poussière sous le tapis n’est plus possible !

Le diagnostic des sites et les orientations de projet que je vous ai proposé ont eu pour but de vous montrer que de telles problématiques portant atteinte à une portion de territoire ne se gèrent pas seul. A chaque fois il est possible de tisser des liens avec les suivants et de travailler avec les différents acteurs du territoire pour proposer des réponses globales, intégrant toutes les parties aux mêmes causes et apportant à chacun la possibilité de donner avis, idées et solutions.

Il me semble que le rôle du paysagiste concepteur dans cette vallée et dans ce contexte pourrait être complémentaire et pourrait intervenir comme rassembleur et pilote pour la production d’un diagnostic commun entre les deux jeux d’acteurs (pollution et inondation). Ce rôle serait facilitateur et permettrait de rassembler les avis sur la marche à suivre pour trouver des réponses communes à ces deux problématiques.

Par le biais du projet de paysage, basé sur une conception globale, croisant les objectifs et les contraintes de projets diversifiés, le paysagiste peut réunir les acteurs pour définir des orientations communes mais aussi singulières à chacune des problématiques.

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BIBLIOGRAPHIE TERRITOIRE : Jean-Claude CAPERA «PATRIMOINES, Vallées des Cabardès» (cahier 1,2,3,4,5,6,7,8,9,10). Sous la direction de J-C CAPERA Jean-Claude CAPERA - La vallée de l’Orbiel Un passé industriel Dougados J. Les conditions climatiques et la végétation de la Montagne Noire. In: Revue géographique des Pyrénées et du Sud-Ouest, tome 3, fascicule 2, 1932. pp. 131-154; Mon village, Conques sur Orbiel (photos et cartes postales) http://conques.e-monsite.com/album-photos/de-1900-a-1950/innondation1930/4/ Atlas des paysages du Languedoc-Roussillon http://paysages.languedoc-roussillon.developpement-durable.gouv.fr/Aude/DIMG24.html REHABILITATION DU DISTRICT MINIER DE SALSIGNE UN CHANTIER DE 10 ANS DRIRE Languedoc-Roussillon BERGER G.M., BOYER F., DEBAT P., ISSARD H, PERRIN M., DEMANGE M., FREYTET P., MARCHAL J.P., MAZÉAS H., VAUTRELLE C. (1993) - Carte géol. France (1/50000) et Notice explicative, Carte géol. France (1/50 000), feuille Carcassonne (1037). Orléans : BRGM, 78 p. Carte géologique et Notice explicative par G.M. Berger et al. (1993).

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M. WIDMANN Rapport général. Protection contre les inondations par aménagement et contrôle des bassins-versants . In: La prévision des crues et la protection contre les inondations. Dixièmes journées de l'hydraulique. Paris, 5, 6 et 7 juin 1968.

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PRÉVENTION : PPRI : Plan de Prévention des Risques inondation– Bassin de l’Orbiel et de la Clamoux Site internet du SMMAR https://www.smmar.org/article/etudes-actions/etudes-et-actions-en-cours Site internet de la DREAL occitanie http://www.occitanie.developpement-durable.gouv.fr/les-programmes-d-actions-de-prevention-des-r1868.html EPF Occitanie : Dossier de presse : lancement des travaux de démolition des biens sinistrés suite aux inondations d’Octobre 2018 - LUNDI 6 JUILLET 2020, À COUFFOULENS CAUE Occitanie : https://www.les-caue-occitanie.fr/aude/comment-revivre-avec-le-risque-inondation Comment (re)vivre avec le risque inondation ?

FILMS ET WEBDOCUMENTAIRE Films sur la mine d'or de Salsigne par Catherine Pozzo Di Borgo : Les Vaches bleues (1989, 1991) Tout l'or de la Montagne Noire (2002) Webdocumentaire : http://hanslucas.com/webdoc/ensoname/?fbclid=IwAR3raTLUWfcljP4E63zbjg9XU1Sw57lR3u4HEMQz 6wzQFA8zFds5Xt0qfhM#Intro-HD RCF-radio : Plaidoyer pour la vallée de l’Orbiel

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REMERCIEMENTS

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MERCI À ...

Mon binôme de professeurs encadrants, Lydie et Nicolas, Pour leur bienveillance et leurs avis très précieux.

Aux personnes rencontrées sur mon site d’étude avec qui j’ai pu échanger, apprendre et découvrir cette vallée.

Merci à, Hélène Mathieu Subias (directrice technique du SMMAR), Eric Menassi(Maire de Trêbes et Président du SMMAR), JeanFrançois Juste (Maire de Conques-sur-Orbiel), Michel Zoccarato (Maire de Villalier), Jean-Claude Capéra, Frédéric Ogé, Stéphane Barthas, Robert Montané, Brigitte Bales, Eric Sidorski, Gérard Balbastre, ...

Ma famille, Malgré la difficulté de savoir ce que fait réellement leur fils, étudiant paysagiste à l’ENP de Blois, ils m’ont toujours apporté encouragements, soutiens, sourires, Amour et relectures.

Mes colocs Pierre et Benoit, Pour leurs «je-m’en-foutisme» de mon travail le plus total mais le plus sincère saupoudré de beaucoup d’amour.

Mes camarades de classes et copains copines, Pour tous ces moments passés ensemble.

Toute l’équipe de l’Ecole de la Nature et du Paysage de Blois, Pour m’avoir permis d’être là aujourd’hui.

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Une rivière vit.

Il convient de faire vivre les habitants avec leur rivière

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