Ramdam 101

Page 36

© DR

Danse macabre Etrange univers que celui d’Alfred Kubin, peuplé de chimères et hanté de visions morbides. Entre symbolisme, expressionnisme et surréalisme, l’artiste autrichien dessine dans la première moitié du XXe siècle le paysage torturé de son monde intérieur. La force de Kubin est de n’avoir jamais totalement rompu le lien qui le rattachait au réel : influencé par la grande tradition fantastique illustrée par Bosch ou Bruegel, ses préoccupations thématiques et formelles rejoignent aussi celles de nombre de ses contemporains. De la naissance de la psychanalyse aux atrocités de la guerre, ses démons trouvent malgré lui un écho universel. En 90 œuvres sur papier issues des principaux musées autrichiens, ainsi que des œuvres expressionnistes signées de ses contemporains (Klimt, Kokoschka...), le musée Toulouse-Lautrec témoigne de l’influence majeure de l’artiste sur les avant-gardes artistiques de son temps, en Autriche et au-delà. En réponse à l’univers d’Henri de Toulouse-Lautrec, les œuvres montrées ici évoquent les thèmes de la femme et du monde du spectacle : si Kubin en a abordé de plus subversifs, ils soulignent entre le peintre albigeois et l’artiste autrichien – dessinateur, graveur et illustrateur comme lui – un goût partagé pour le grotesque et le décadent. Du 30 mars au 23 juin, musée Toulouse – Lautrec, Albi.

Noir d’encre

© Eberhard Spangenberg, ADAGP, Paris, 2013.

expos

Traverse Vidéo Le lycée des Arènes défend depuis plus de quinze ans ce que l’art vidéo et ses dérivés produisent de plus divers et d’expérimental. Ils sont cette année encore une soixantaine à avoir été sélectionnés suite à appel à projet, artistes émergents, mais aussi vidéastes reconnus sur la scène internationale. Une dizaine de lieux culturels jouent le jeu et proposent gratuitement un parcours à suivre de manière aléatoire. L’occasion de se laisser surprendre par ce médium croisant la route du cinéma expérimental, de la photographie plasticienne ou de la performance, qui revendique l’abandon des codes du narratif mais ne s’interdit pas d’y revenir par les chemins de traverse. Histoire(s), du 13 au 29 mars, lycée des Arènes, Cinémathèque, Goethe-Institut, Ostal d’Occitània, UGC, ESAV, EPITECH, Bellegarde, Abattoirs, Chapelle des Carmélites, Toulouse.

Existe-t-il médium plus approprié que la gravure pour raconter le monde de la mine ? Parce qu’eux aussi entretiennent un rapport viscéral avec la matière, parce qu’ils savent que le noir produit des nuances infinies et exacerbe les émotions, quinze artistes de l’association Estampadura se sont enfoncés dans le ventre de la terre pour en extraire une nouvelle source d’inspiration. Dans ce paysage minéral à la lisière de l’abstraction, ils racontent la rugosité de la matière, la violence de l’éclairage artificiel qui force les contrastes et les ombres floues flottant dans l’obscurité. Un témoignage en surface sur la puissance des profondeurs. Entre ombre et lumière, jusqu’au 28 avril, musée-mine départemental, Cagnac les Mines. 36


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.