www.lacsc.be Bureau deCharleroidépôt:P911984 ISSN 0772/2427 80e année Bimensuel JOURNAL D'INFORMATIONS SYNDICALES L’Info 746 La dette wallonne est-ellesoutenable?Criseénergétique: il y a urgence! L’augmentation continue des prix de l’énergie suscite d’énormes craintes financières dans de très nombreux ménages. De nouvelles mesures doivent être prises rapidement. 2 Une allocation pour les métiers en pénurie et la mobilité interrégionale Semaine européenne de la mobilité: à vos pédales! Les travailleurs ukrainiens soumis aux attaques de leur ParlementBonus 9 septembre 2022 N°15 Shutterstock©








ABONNEMENTS ET POSTE Danny Assumani danny.assumani@acv-csc.be(3563)
La baisse de la TVA sur les prix de l’énergie n’a pas apporté de réponse satisfaisante à l’augmentation ex ponentielle de la facture énergétique de ces derniers mois et n’apportera pas de solution fondamentale.
Malgré la prolongation du tarif social élargi, le nombre de ménages accusant des retards de paiement va aug menter de manière exponentielle à court terme. Pire encore: la situation est à ce point critique que l’ancrage structurel d’un tarif social encore plus élargi semble être, pour de nombreux ménages, la seule possibilité de surmonter cette crise. Il est en outre de plus en plus évident qu’il faut accorder plus d’attention à un grand groupe de personnes n’ayant pas encore ouvert leur droit à ce tarif social. En ce qui concerne les prix du marché, les perspec tives à long terme sont inquiétantes. Une collabora tion entre les différents niveaux de pouvoir doit dès lors rapidement être mise en place et ceux-ci doivent consentir des efforts supplémentaires si l’on veut évi ter un drame social dans les mois à venir:
TIRAGE MOYEN 200.000 exemplaires RÉDACTION Chaussée de Haecht, 579 B-1030 Bruxelles (Belgique) Tél: 02.244.32.86 Fax: chiffresfaitesPourE-mail:02.246.30.10presse@acv-csc.beobtenirvotrecorrespondant,le02.244suividesquatreindiqués.
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L’augmentation continue des prix de l’énergie suscite d’énormes craintes financières dans de très nombreux ménages. Le nombre de personnes risquant d’être rapidement confrontées à des problèmes de paiement ne cesse de croître.

• La loi sur la norme salariale de 2017 doit être adaptée. Cette loi empêche toute marge pour une concertation salariale. En raison de cette loi, la perte de salaire résultant de la différence entre l’inflation (fortement influencée par la crise énergétique) et l’indice-santé ne peut être compensée, entrainant une baisse des salaires réels.
Les prix de s’envolent.l’énergie
SECRÉTAIRE DE RÉDACTION Stéphanie Siegels stephanie.siegels@acv-csc.be(3557)
• Le mécanisme actuel du marché de l’énergie, basé sur les prix internationaux du gaz, se heurte claire ment à des limites socioéconomiques inadmissibles. La CSC constate que sans intervention substantielle des pouvoirs publics, il sera impossible, dans les années à venir, d’atteindre des tarifs acceptables, une sécurité d’approvisionnement et de produire une énergie verte. Il est impératif que des mesures soient prises rapidement: le mécanisme de fixation des prix doit être revu
RÉDACTION David Morelli dmorelli@acv-csc.be(3289)
Les querelles politiques entre les différents niveaux de pouvoir sont contre-productives et incompréhensibles. De nouvelles mesures doivent être prises très rapidement.
MISE EN PAGE Patricia Martin m-htoussaint@skynet.beMarie-Hélènepatriciamartin@skynet.be(3297)Toussaint
• Le secteur de l’énergie réalise des surprofits sur réalistes. Les pouvoirs publics doivent tout mettre en œuvre pour que ces surprofits retournent à la collectivité et non aux actionnaires. Il est inadmis sible que des entreprises et leurs actionnaires tirent d’énormes profits de la crise actuelle, alors qu’elle met les ménages et certaines entreprises en grande difficulté.
• Lors de la révision éventuelle de ces mécanismes du marché dans le cadre de la transition vers des énergies renouvelables, il est important d’être plus attentifs à la stabilité des prix en impliquant les citoyens (coopératives). Les Régions doivent éga lement favoriser et accélérer les possibilités de rénovation, afin permettre à tout un chacun de procéder à des rénovations permettant de réaliser des économies d’énergie, le cas échéant en accor
Le contenu de cette publication s'entend aussi bien au féminin qu'au masculin.
ÉDITEUR Confédération des syndicats chrétiens (CSC)
Comité de concertation crise énergétique: des mesures supplémentaires s’imposent de toute urgence!
CHEFFE DU SERVICE PRESSE Brigitte Jaspard bjaspard@acv-csc.be(3291)
IMPRIMERIE Remy-Roto Beauraing
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L’essentiel
Donatienne Coppieters dcoppieters@acv-csc.be(3283)
parce que les organisations patronales refusent de collaborer à l’élaboration d’un avis pour le gouver nement. Or, la loi stipule que les syn dicats et les employeurs ont jusqu’au 15 septembre pour remettre au gou vernement un avis sur l’affectation de cette somme. Ce refus est incompré hensible, précisément au moment où l’urgence est réelle, surtout pour les revenus les plus bas. La CSC veut que les organisations patro nales renoncent rapidement à leur attitude destruc trice. À défaut, ce sera au gouvernement de décider de l’affection de cette enveloppe, le 16 septembre. Rendez-vous le 21 septembre à 10h, place de la Monnaie, à cesEnsemble,Bruxelles.portonsrevendications!
• Le gouvernement dispose d’une enveloppe de 900 millions d’euros pour revaloriser les pensions et les autres allocations sociales. Les employeurs refusent tout accord concernant cette «enveloppe bien-être», malgré l’échéance du 15 septembre. Le gouvernement doit donc décider maintenant.

Appel au rassemblement
• Pas question de toucher à l’indexation. En ces temps difficiles, rien ne protège mieux nos ménages et notre économie que l’indexation automatique des salaires.
• Il faut augmenter les salaires, mais c’est contraire à la loi de 2017 sur la norme salariale. Dès lors, il faut abroger cette mauvaise loi. Les travailleurs ont aussi le droit de recevoir leur juste part des bénéfices des entreprises.
L’Info n° 15 I 3 I9 septembre 2022 L’essentiel
• Les factures d’énergie et de carburant sont impayables. Cela doit cesser immédiatement! La baisse de la TVA et des accises et le tarif social pour l’énergie ne suffisent plus. Le gouvernement doit commencer par taxer fortement les «super-profits» des groupes industriels énergétiques et de toutes les autres entreprises qui s’enrichissent exagérément grâce à l’inflation. Il doit faire bénéficier la population du produit de cet impôt. Nous devons par ailleurs économiser l’énergie et en produire nous-mêmes pour ne plus dépendre de régimes autoritaires et peu fiables. Tous les gouvernements de notre pays doivent aujourd’hui agir massivement dans cette direction.
www.lacsc.be/criseenergie
La CSC demande des accords et des résultats à très court terme à travers la concertation sociale. Dans le même temps, elle demande que les différents gouvernements de ce pays présentent ensemble un plan d’action ambitieux.
Le secteur de L’énergie réaLise des surprofits surréaListes. dant un (pré)financement collectif. Il faut également permettre aux ménages n’ayant pas la capacité de contracter un emprunt de produire eux-mêmes de l’énergie. Les primes régionales à la rénovation et les aides (qui vont prendre fin) à l’achat de panneaux photovoltaïques sont lar gement insuffisantes pour une grande majorité de la population. Les efforts des pouvoirs publics en la matière doivent être fortement revus à la hausse.
• Le budget de l’enveloppe bien-être – plus de 900 millions d’euros – destiné à augmenter les pen sions et les allocations sociales ne peut être utilisé La facture d’énergie et la hausse des prix des produits alimentaires pèsent lourd sur le budget des ménages. Des mesures doivent être prises maintenant! Il y a urgence!
La dette publique est un fardeau pour les générations futures. La référence aux générations futures est la manière dont le discours néolibéral justifie son intolérance aux dettes. Or, en s’endettant pour investir, un État ou une Région accumule aussi un précieux patrimoine qui bé néficiera à tous, y compris aux générations futures. Car à côté de ce que l’on doit, il y a aussi ce que l’on possède…
La dette wallonne est-elle soutenable?1
Doit-on vraiment toujours payer ses dettes? Ce qui est vrai pour un ménage ne l’est pas nécessairement au niveau d’une collectivité. En effet, en tant qu’outil fi nancier, la dette publique est une manière pour l’État (ou, ici, la Région) de mobiliser l’épargne privée des ménages et des entreprises offrant aux épargnants (ses créanciers) des obligations publiques peu risquées.
I 4 I L’Info n° 15 9 septembre 2022 L’essentiel
En temps de crise, il faut se serrer la ceinture.
Pour aborder cette question, il faut tout d’abord décon struire ces fausses évidences: Le budget de l’État se gère en bon père de famille.
Mais la dette publique est avant tout un outil écono mique et politique au service du bien commun. Elle permet à une collectivité de financer les services pu blics, d’absorber l’impact des chocs majeurs (crise sani taire, inondations…) ou de préparer la société aux défis du futur en initiant les transitions nécessaires. Par ailleurs, à la différence des individus ou des entre prises, une Région n’a pas de durée de vie limitée. Elle peut donc se permettre de ne pas viser l’équilibre bud gétaire à court terme, mais de faire «rouler sa dette» sur le moyen et le long terme afin de financer les hôpi taux, les écoles, les infrastructures de transport… et de faire face aux crises.
La dette publique wallonne croît de manière quasi inin terrompue depuis 2010. En 2021 elle approchait de la barre symbolique des 30 milliards d’euros, soit un taux d’endettement de 200% des recettes totales (c’est-àdire 100% du PIB wallon). C’est un endettement élevé, mais pas alarmant. Il se situe dans la moyenne belge.
La crise financière de 2008 a démontré qu’une poli tique d’austérité peut s’avérer contre-productive en période de crise. Lorsque le gouvernement augmente ses dépenses, le revenu perçu dans l’économie aug mente également et génère de nouveaux flux de dé penses, sous forme de consommation et d’investis sements. Une augmentation des dépenses publiques entraîne une augmentation de l’activité alors qu’une contraction budgétaire en période de crise aggrave la récession. Une politique d’austérité, en plus d’être in juste et douloureuse socialement, est inefficace sur le plan économique. La Wallonie est-elle surendettée?
Flémal/Belpress.com© Jean-Luc
Peut-on encore maîtriser la dette publique de la Wallonie? Il ressort d’un rapport de la commission externe de la dette que si les risques de dérapage sont élevés, ils ne sont néanmoins pas inéluc tables. Des pistes de solutions socialement justes sont envisageables. I D. Mo. I Dans le débat sur la dette publique, les fausses évi dences idéologiques se conjuguent souvent à la tech nicité des arguments pour confisquer un débat qui concerne pourtant tout le monde.
La dette publique wallonne croît depuis 2010.

2. Une dette publique est soutenable lorsqu’il est hautement probable que son évolution sur le moyen et le long terme est bien maîtrisée.
Projections 2020-2030
Une autre approche est possible Si la CSC souscrit à la recommandation d’une gestion plus dynamique de la dette, il lui paraît plus prudent, s’agissant de l’effort structurel annuel de 1% du budget, d’adopter une stratégie graduelle permettant de déga ger des marges de manœuvre importantes à l’horizon 2030. D’autant que la Région wallonne ne dispose pas des mêmes marges que l’État pour réduire son endet Unetement.autre option, privilégiée par la CSC, c’est le choix d’indicateurs qui considèrent avant tout le niveau de danger engendré par un niveau d’endettement. Cela conduirait sans doute à des conclusions moins alar mistes. Il n’est par contre pas question de cimenter cet effort budgétaire dans une sorte de «règle d’or» budgétaire régionale comme le propose le rapport.
Dans l’app de L’Info Quelques pistes pour une fiscalité wallonne plus juste.

Une réflexion d’avenir S’il ne permet pas de trancher définitivement la ques tion de la soutenabilité de la dette régionale, en raison d’une approche que la CSC wallonne juge trop ortho doxe, le rapport de la commission apporte de précieux éléments pour nourrir le débat interne.
2. Parce que la Région wallonne ne peut comp ter sur les effets bénéfiques de sa politique macroéconomique: il faudrait, dans le meil leur des cas, une amélioration généralisée à l’échelle du pays et de l’Europe.
Lefevre/Belpress.comPatrick©
Pour revenir à une trajectoire de dette soutenable, la commission recommande, entre autres, une surveil lance continue de la dynamique de la dette et la réali sation d’un effort structurel de 150 millions par an (soit 1% du budget annuel wallon).
La commission externe de la dette et des finances pu bliques (CEDFP) a fait des projections pour voir où cette évolution conduirait à l’horizon 2030. Le rapport conclut qu’à politique inchangée, la dette tutoierait la barre des 50 milliards (280% des recettes) à l’horizon 2030. En cause, la persistance de déficits structurels de 10% qui l’alimentent en continu, l’en dettement continuant à croître plus vite que les recettes. Il propose d’infléchir cette courbe pour revenir, d’ici 2030, à un niveau de dette de 180%. Ce niveau plus soutenable2 permettrait aux finances publiques d’absorber les chocs et d’investir pour la relance en évitant un emballement du marché.
Dans un contexte très favorable à l’emprunt, il était donc justifié de soutenir une politique volontariste d’investissements publics.
L’Info
Enfin, la CSC prône une réelle réforme fiscale pour augmenter les ressources de la Région et réduire les inégalités. Elle veut une politique fiscale efficace, socialement juste instaurant davantage de progressivi té dans l’imposition des personnes et faisant participer davantage les revenus immobiliers, du patrimoine, des entreprises, ainsi que la fiscalité environnementale aux recettes fiscales.
1. Pour créer les marges de manœuvre néces saires à l’absorption des chocs futurs et aux investissements d’avenir.
4. Parce que les dettes publiques ont explo sé partout: on ne peut exclure des effets de contagion suite à un accident dans un pays voisin.
3. Parce que les conditions financières sont ap pelées à se resserrer (normalisation des taux d’intérêt, risques inflationnistes).
n° 15 I 5 I9 septembre 2022 L’essentielBonus
5. Les dettes de la Fédération Wallonie-Bruxelles et des pouvoirs locaux prennent des propor tions inquiétantes, sans compter la dette des pouvoirs locaux. Pourquoi une dette publique soutenable? en 2021, La dette waLLonne approchait des 30 miLLiards d’euros.

La Région ne dispose pas des mêmes marges que l’État pour réduire son endettement.
1. La source de cet article est une note rédigée par Muriel Ruol, du service d’études de la CSC, présentée au Conseil régional wallon en avril 2022.
• il est un travailleur visé à l’article 28, §3, de l’arrêté chômage: travailleur des ports, pêcheur de mer, dé bardeur ou trieur de poissons; • il a atteint l’âge de la pension, ou est bénéficiaire d’une pension complète, ou ne réside pas en Bel gique, ou a été privé de sa liberté; • le contrat de travail a pris fin.
Procédure de demande Le travailleur doit introduite une demande d’allocation auprès de l’Onem (par l’intermédiaire de la CSC) au moyen du formulaire C250. La demande doit parvenir au bureau de chômage compétent de l’Onem au plus tard à la fin du deuxième mois calendrier qui suit le mois dans lequel le contrat de travail a pris cours.
L’essentiel Depuis ce 1er septembre, une allocation est acces sible pour les chômeurs de longue durée (CLD) qui re prennent le travail dans une autre région ou dans un métier en pénurie. Cet avantage financier temporaire, accordé pendant trois mois, est entièrement cumulable avec le salaire.
Par contre, l’allocation peut être cumulée avec, par exemple, le chômage temporaire, une période de maladie, l’allocation de garantie de revenus en tant que travailleur à temps partiel, ou encore une interruption de car rière/crédit-temps. Il est également possible de la cumuler avec le sa laire du travail et avec un revenu issu d’une activité accessoire ou artistique, un mandat politique ou une formation/des études. Durant son occupation, le travailleur ne doit pas être inscrit comme demandeur d’emploi, ni être dispo nible pour le marché général du travail.
Cette allocation peut être accordée plusieurs fois au Chômeurs de longue durée
I 6 I L’Info n° 15 9 septembre
Montant L’allocation est octroyée pour tous les jours de la se maine, sauf le dimanche, durant une période maximale de 3 mois, calculée de date à date, à partir du premier jour du contrat de travail pour lequel l’allocation est demandée. Son montant journalier s’élève à 19,22 euros maximum, si le travailleur bénéficiait d’allocations de chômage auparavant. Un CLD ayant bénéficié d’allocations de chômage pour un travailleur à temps partiel volontaire percevra des demi-allocations, avec un maximum de 6 par semaine. Le paiement de l’allocation est effectué après remise du formulaire mensuel C250.1 I D.Mo I
cours de la carrière si le travailleur satisfait à chaque fois à toutes les conditions
Une allocation pour les métiers en pénurie et la mobilité interrégionale cet avantage financier accordé pendant 3 mois est cumuLabLe avec Le saLaire. Ces deux allocations ne peuvent être cumulées.
Villalon/Belpress.com© Richard
IMPORTANT Ces allocations «métier en pénurie» et «mobilité interrégionale» ne peuvent pas être cumulées, ni simultanément, ni consécutivement. Le travailleur reprenant le travail dans un métier en pénurie dans une autre région, doit donc choisir. Il a tout intérêt à opter pour la prime «mobilité interrégio nale».
Allocation de chômage «métier en pénurie» Un CLD pourra conserver 25% de son allocation pen dant trois mois s’il occupe, dans le cadre d’un contrat de travail d’au moins 3 mois également, un emploi en pénurie1. Cette possibilité ne pourra être utilisée qu’une seule fois durant sa carrière. Il existe néanmoins des obstacles à cet octroi. L’alloca tion ne sera pas payée si: • le travailleur devient chômeur volontairement pour bénéficier de la prime; • au cours des 6 derniers mois, le travailleur a été occupé dans la même entreprise, ou institution, ou dans le groupe auquel elle appartient;

Allocation de chômage «mobilité interrégionale» Un CLD pourra conserver 25% de son allocation pen dant 3 mois s’il reprend le travail dans une autre région que celle dans laquelle il a sa résidence principale
1. Listes des métiers en pénuries établies par les Régions: https://lacsc.co/metiers-penurie-liste-BXL-Caphttps://lacsc.co/metiers-penurie-liste-walloniehttps://lacsc.co/metiers-penurie-liste-flandre 2022
Dans une société où les prix de l’énergie explosent et où le réchauffement climatique est palpable, le vélo constitue-t-il une alternative crédible pour remplacer la voiture dans nos trajets quotidiens et dans notre travail? Dans certains contextes, la réponse est positive.
Le vélo peut-il remplacer la voiture au quotidien?
I Maxime Bruggeman I Moins de 2% des Wallons utilisent le vélo pour leur trajet domi cile-travail. La distance ne semble pas constituer le principal facteur de ce faible pourcentage. En effet, la voiture reste fortement utilisée pour les trajets inférieurs à 5 km. En France par exemple, 33% des travailleurs utilisent leur véhicule pour cette distance et même pour un seul kilomètre. Dans tous les scénarios du futur de la mobilité, la demande de trans ports augmente. Cette demande peut être envisagée en nombre de kilomètres à parcourir, mais aussi en nombre de trajets et en temps de transport. Des études montrent que chaque personne se déplace en moyenne une heure par jour, une moyenne identique à celle des années 50. Ce qui a changé, ce sont les émissions de gaz à effet de serre (GES) produites, consécutives à la distance parcourue: nous sommes passés de 5 km à pied à 50 km en voiture.
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Les enjeux pour 2030 et pour 2050, sont d’éviter les déplacements inutiles, de changer nos habitudes de transport et d’améliorer nos usages. Rapprocher les lieux de tra vail des domiciles est une des me sures indispensable à la mobilité de demain. Les centres-villes montrent déjà la marche à suivre en dimi nuant drastiquement la place de la Dansvoiture.ce contexte, le vélo représente le plus gros potentiel de report mo dal depuis la voiture. Le vélo tra ditionnel représente en effet une alternative crédible pour rejoindre les lieux de travail situés à moins de 5 km du domicile. Cette distance peut même monter jusqu’à 15 km avec un vélo électrique, tout en restant dans des temps de trans port raisonnables. C’est d’ailleurs vers cette alternative à assistance électrique que les travailleurs se tournent de plus en plus: 50 à 60%
de ces cyclistes sont d’anciens usa gers de la voiture. Des solutions Quid du transport des enfants ou de charges lourdes? Le vélo offre un panel de possibilités entre les re morques, les sièges enfant et les vé los cargo. Munis d’une batterie, ces derniers peuvent facilement trans porter deux voire trois enfants et permettent de déplacer des charges importantes. En ville, des services postaux et de livraison utilisent déjà ce mode de transport pour la Ledistribution.véloestaussi une réponse pour les régions plus reculées et les campagnes: les distances de plus de 15 km peuvent être couvertes au moyen d’un vélomobile, sorte de vélo aérodynamique très rapide, ou d’un speed pedelec qui atteint une vitesse de 45 km/h (il est d’ailleurs assimilé à un scooter sur la route)! Ces deux types de vélos s’insèrent
L’Info n° 15 I 7 I9 septembre 2022 Le dossier
Le dossier mieux dans une circulation de campagne où les vi tesses sont plus importantes qu’en centre-ville. La combinaison train-vélo multiplie encore les possi bilités de déplacement. Système vélo
Si vous utilisez un vélo pour un dé placement de service ou si vous ef fectuez une mission à vélo dans le cadre du travail, vous êtes couvert par l’assurance de votre employeur, tant pour les dégâts causés à un tiers qu’en cas d’accident corporel. Quelle couverture en cas d’accident à vélo en vous rendant au travail?
• Si vous sortez à vélo après avoir pris votre repas de midi dans l’entre prise, vous êtes couvert, en respon sabilité civile, par votre assurance familiale. En accident corporel, seule une assurance souscrite à titre personnel peut intervenir.
L’assurance vélo est-elle obligatoire? Les vélos classiques, les vélos à assistance électrique (maximum 25 km/h), les speed pedelecs (maxi mum 45 km/h) ainsi que les vélos autonomes ne pouvant pas dépasser 25 km/h, sont dispensés d’assu rance. Au contraire, pour les vélos autonomes dépassant la vitesse de 25 km/h, une assurance RC auto doit être souscrite.
• En cas d’accident avec une voi ture, les assurances des véhicules automoteurs impliqués dans un accident de roulage avec un usager faible doivent indemniser, même sans faute, les dommages corporels de celui-ci. Les dégâts matériels sont à charge de la personne en tort. Les cyclistes ont donc tout intérêt à prendre une RC familiale. En tant que travailleur, vous êtes également couvert pour vos dommages corporels par l’assu
Cyclistes, roulez couverts! rance accidents du travail de votre employeur.


• Si vous faites une chute de vélo, votre assurance familiale et l’as surance de votre employeur vous couvrent (car assimilé à la notion de chemin du travail) sur le trajet aller-retour effectué et l’endroit, dont votre domicile, où vous vous rendez pour vous procurer ou pour prendre votre repas.
Bien qu’une assurance vélo ne soit pas obligatoire en Belgique, elle peut être utile en cas de vol ou de dommages causés au vélo. Il est par ailleurs recommandé d’être couvert par une assurance en responsabilité civile lorsqu’on roule à vélo. L’assu rance «RC» couvre en effet bien plus que l’usage du vélo. I Adapt. D.E et D.Mo. I
Quelle couverture lors de la pause de midi?
Qu’en est-il en matière d’assu rances des travailleurs et des tra vailleuses qui utilisent leur vélo dans le cadre professionnel et/ou pendant le travail?
• Si vous tombez à vélo, vous êtes couvert en responsabilité civile (RC) par votre assurance familiale et en accidents corporels par l’assurance accidents du travail de votre employeur.
Sources: UWE, Tous vélo-actifs! et Pro Velo. Shutterstock©Si vous effectuez une mission à vélo dans le cadre du travail, vous êtes couvert par l’assurance de votre employeur.
Pour que ce développement ait lieu, il faut qu’un «système vélo» soit mis en place via des politiques publiques, l’aménagement d’infrastructures, la création de points de réparations et la baisse des prix de certains modèles de deux-roues. Si, à l’heure actuelle, le vélo ne peut pas encore to talement remplacer la voiture pour nos tra jets quotidiens, il a le potentiel de le faire via nos choix individuels et l’encouragement de décisions en faveur du vélo. Il répond aux trajets citadins, voire ruraux, et aux trans ports de charges. Le vélo constitue, dans ces contextes, une alternative crédible et indispensable à la voiture. À vos pédales!
I 8 I L’Info n° 15 9 septembre 2022
Bonus
C’est pour cette raison que la CSC wallonne revendique l’obligation d’un PDE à partir de cinquante équivalents temps plein dans les entreprises en Wallonie. Cette ligne de force, issue du congrès wallon 2022 de la CSC, sera plaidée là où la CSC a un mandat. 16 au 22 septembre 2022 Semaine de la Mobilité semaine.mobilite.wallonie.be Le vélo dans tous ses états ! DE LA MOBILITÉ DU 16 AU 22 SEPTEMBRE 2022 En http://mobilite.wallonie.be/home/agenda/Wallonie:semaine-de-la-mobilite.html•ÀBruxelles:https://semainedelamobilite.brussels/
Olivier, 56 ans, est chauffeur mixer chez Inter-Beton (Bruxelles) depuis 2004 et membre de la délégation syndicale CSCBIE depuis 2008. Depuis près de vingt ans, il part travailler à vélo et ce, malgré les obstacles.

I Propos recueillis par David Morelli I «Ce qui me motive, c’est principale ment le temps. J’habite à 5 km de mon lieu de travail. Si je mets le même temps qu’une voiture le ma tin, je gagne une bonne trentaine de minutes le soir. Les réductions que l’usage du vélo me permettent en matière d’assurance, ainsi que le réchauffement climatique, sont également des incitants. Vu que je travaille de nombreuses heures, ce trajet me permet également de faire un peu sport et de joindre l’utile à l’agréable.»
«Je vis à Molenbeek et rien n’est fait, à la différence de certaines autres communes, en matière de sécurité des cyclistes. Il n’y a que des mar quages vélos. Des casse-vitesses où une mise en priorité des vélos se raient nécessaires. Sur mon trajet, il faut être aguerri et vigilant pour ne pas avoir d’accident. À cet égard, je constate qu’il y a de plus en plus de personnes qui utilisent le vélo pour aller travailler et que, le long du canal, par exemple, la piste cy clable devient dangereuse tant elle est remplie de vélos, de piétons, de speed pedelecs…»
À l’inverse du diagnostic fédéral de mobilité qui est «une photographie de la mobilité», un plan de déplace ment d’entreprise (PDE) est un plan d’action en faveur de la mobilité. Son rôle est de traduire le diagnos tic en un plan de mobilité adapté à l’entreprise et en concertation so ciale. Une entreprise peut décider de mettre le focus sur le vélo, le co voiturage ou encore les transports en commun selon les réalités de terrain pour éviter la voiture indivi Toutesduelle. les entreprises et les admi nistrations bruxelloises doivent re mettre un PDE à Bruxelles Mobilité à partir de 100 équivalents temps plein (ETP). Ces plans montrent des résultats: le recours à la voi ture diminue et le vélo progresse, tout comme les équipements, les douches à disposition ou les bornes électriques. Ces plans sont aussi
À quand un plan de déplacement en entreprise obligatoire en Wallonie?
L’Info n° septembre
SEMAINE EUROPÉENNE

Dans l’app de L’Info Retrouvez l’interview d’un cycliste wallon.

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2022 Le dossier
«Nous ne sommes que deux sur les 25 travailleurs de ma centrale à bé ton, à venir travailler à vélo. Je pense que, en plus du gain de temps et des bienfaits pour la santé, la hausse du prix du carburant pourrait être une motivation pour franchir le pas. Le nouveau plan de circulation bruxel lois pourrait aussi avoir un impact. Certains travailleurs envisageraient d’utiliser un vélo électrique pour ve nir au travail, mais ils coûtent en core très cher. Nous avons essayé, au niveau syndical, d’obtenir des leasings pour les vélos, mais la di rection a estimé que c’était trop dif ficile à mettre en place.»
•
Aller travailler à vélo, c’est joindre l’utile à l’agréable À Bruxelles, il existe une mesure simple et efficace qui réduit jusqu’à 8% la part de voiture pour les trajets domicile-travail: le plan de déplacement d’entreprise. S’il est déjà obligatoire à Bruxelles, la CSC wallonne en revendique l’obligation également en Wallonie. I M.B. I l’occasion de créer un coordinateur mobilité dans l’entreprise. Une plan souhaitable en Wallonie Malgré ses nombreux avantages, le PDE n’est pas obligatoire en Wallo nie. La raison? Sans doute la peur de devoir respecter des objectifs ir réalistes. Chaque PDE est pourtant différent et envisagé sur-mesure, en fonction de la situation de l’en treprise. Un zoning privilégiera le covoiturage, une entreprise en centre-ville les transports en com mun, etc. Ce sont les organes de concertation qui décident des objectifs et du timing des mesures.
Endiguer le fléau
• enregistrer de façon numérique et contrôlée les présences de chaque travailleur pour chaque minute passée sur le chantier (check-in/check-out); • investir amplement dans l’audi torat du travail et renforcer les services d’inspection; • limiter la chaîne de sous-trai tance;
• stopper le flux mondial de maind’œuvre bon marché;
Les trafiquants d’êtres humains, qui sont également actifs au Qatar, élargissent de cette manière leur marché vers l’Union européenne. En effet, les mêmes systèmes qu’au Qatar sont de plus en plus utilisés chez nous: des bandes organisées
• s’attaquer aux faux indépendants et aux faux associés (pratique de plus en plus utilisée pour contour ner la législation du travail).
HerregodsJoris©
établissent des sociétés tempo raires et cherchent à obtenir des contrats de sous-traitance. Les travailleurs étrangers recrutés se contentent des meilleurs salaires que dans leur pays d’origine.
I 10 I L’Info n° 15 9 septembre 2022

Mesures concrètes
L’exploitationCONSTRUCTIONéconomique et le dumping social doivent cesser!
Les secteurs
• organiser des contrôles plus stricts de la réglementation en matière de détachement;
Si des entreprises comme Borealis paient 50 euros de l’heure les coûts de main-d’œuvre au sous-traitant, seuls 5 euros de cette somme fi nissent dans la poche du travailleur détaché. Les trafiquants génèrent ainsi de gros bénéfices.
Bien que la CSCBIE aborde réguliè rement cette problématique avec les employeurs au niveau de la concertation sociale, elle constate une certaine lenteur et des diffi cultés de mise en œuvre. Les em ployeurs craignent en effet que les petites entreprises de construction locales ne soient soumises à trop de règles et de contrôles. Une ini tiative doit également être prise au niveau politique. La CSCBIE est ré solue à poursuivre ses efforts pour convaincre les gouvernements et les organisations patronales afin d’endiguer ce fléau. Dans l’app de L’Info À ce sujet, lisez l’article «Trop peu de contrôles».
Bonus
Les victimes travaillaient sur le chantier de Borealis dans le port d’Anvers.

La CSCBIE dénonce ces pratiques abusives depuis de nombreuses années. Elle souhaite que des me sures concrètes soient rapidement mises en œuvre aux niveaux natio nal et européen pour:
Cent septante-quatre travail leurs de la construction occupés sur le chantier de Borealis, dans le port d’Anvers, ont été victimes d’exploitation et de traite des êtres humains. Ceux-ci devaient travailler 6 à 7 jours pour un salaire mensuel de 650 euros et vivaient dans des conditions déplorables. L’exploitation économique et le dumping social sont, pour la CSC Bâ timent – Industrie et Énergie (CSC BIE) devenus monnaie courante. Les accidents de travail mortels sur les chantiers belges sont de plus en plus fréquents. Ce sont très souvent des travailleurs étrangers qui en sont les victimes. «L’exploitation so ciale et la traite des êtres humains sur le site de Borealis montrent que le secteur de la construction en Bel gique est en train de se gangrener. De tels abus sont inacceptables et doivent cesser de toute urgence!», insiste Patrick Vandenberghe, pré sident de la CSCBIE. Cette tendance se poursuit depuis que la jurisprudence européenne permet d’occuper des ressortis sants des pays tiers en Europe. Il n’y a désormais plus de limites. Les ha bitants de Moldavie, de Géorgie et d’Ukraine peuvent facilement obte nir l’accès à un emploi en Europe en s’inscrivant auprès d’une entreprise européenne. Des accords bilatéraux sont même conclus entre la Rou manie et le Népal et entre la Répu blique tchèque et les Philippines. Exploitation sociale
Yannick Vincent est le nouveau secrétaire fédéral de la CSC Luxembourg.

I Propos recueillis par D. Mo.I Âgé de 38 ans, ce régent en ma thématique a été enseignant pen dant douze ans à l’Institut de la Sainte-Famille, à Virton, où il a été également délégué syndical. Il offi cie ensuite comme aide-permanent, puis comme perma nent, à la CSC-Ensei gnement Luxembourg. Le 1er septembre der nier, il est devenu le nouveau secrétaire fédéral de la CSC Luxembourg. «J’ai été sollicité par les col lègues et, après une longue réflexion, j’ai posé ma candidature. Il y a une très bonne équipe et j’apprécie l’ambiance fa miliale et l’esprit collectif de la fé dération.» Dans cette nouvelle fonc tion, Yannick Vincent va défendre


Luxembourg 2030 «Mon objectif est de construire l’avenir de la CSC Luxembourg de manière collective. Par exemple, nous menons depuis plus d’un an une réflexion sur la manière dont nous envisageons la CSC Luxembourg en 2030. Un autre mon objectif est de construire L’avenir de La csc Luxembourg de manière coLLective
L’Ukraine a été attaquée il y a un peu plus de six mois, après le Covid et en plein bouleversement climatique… Maintenant que nous sommes frappés au portefeuille, nous comprenons enfin que, nous non plus, nous n’en sortirons pas sans mal, qu’il faut agir! Mais la confusion est grande… Que faisons-nous pour amé liorer notre situation ou que pouvons-nous faire? Voici la question que nous avons po sée à Marie-Hélène Ska, secré taire générale de la CSC, dans le cadre de l’émission «Opi nions CSC».
Yannick Vincent a succédé à Bruno Antoine à la tête de la CSC Luxembourg, le 1er septembre dernier. Présentation du nou veau secrétaire fédéral.
Ecoutez aussi nosenémissions podcast! sur Tapez La CSC dans votre recherche défi sera de continuer, comme l’a fait Bruno, à faire de la CSC le parte naire privilégié dans le Luxembourg pour tous les dossiers sociaux, éco nomiques ou encore environnemen taux. Ça met une certaine pression.»
Chaud-chaud,PODCAST l’été 2022!

L’Info n° 15 I 11 I9 septembre 2022
Le terrain

Fermetures En raison de la fête de la Fédération Wallo nie-Bruxelles, certains bureaux et centres de services de la CSC seront fermés ce 27 septembre. Consultez la page www.lacsc. be/horaires pour vérifier nos heures d’ou verture.
«ConstruireLUXEMBOURGcollectivement






l’avenir de la CSC Luxembourg» les intérêts de la province, notam ment sur ses enjeux spécifiques: «Nous sommes la plus grande province sur le plan territorial, ce qui n’est pas sans poser des pro blèmes en matière de mobilité et d’offre de transports en commun. Certains jeunes qui sont dans l’en seignement spécialisé doivent faire des trajets de 1h45 de bus le matin et le soir pour suivre leurs cours… Le coût du carburant pour se rendre sur le lieu de travail est également problématique.» Une autre particularité de la province: la pénurie de travailleurs. «Les gens sont tentés de partir travailler au Grand-Duché car les salaires y sont beaucoup plus attractifs.»
OFFRES D’EMPLOIS La CSC Alimentation et Services recherche, pour la zone Bruxelles: • un gestionnaire de plaintes; • un collaborateur administratif, service membres. Date limite des candidatures: le 30 septembre 2022. Plus de détails www.lacsc.be/jobsur Fête de la Fédération Wallonie-Bruxelles
L’édito Mettre rapidement fin à l’angoisse!
À peine sorti de celle du Covid, notre pays doit maintenant faire face à une crise énergétique sans précédent. L’envolée du prix du gaz et de l’électricité risque en effet de faire basculer beaucoup de citoyens dans la précarité. Face aux fins de mois difficiles, l’angoisse gagne les familles! Comme organisation syn dicale, nous ne baissons évidemment pas les bras. Un premier rendez-vous est déjà fixé le 21 septembre place de la Monnaie, à Bruxelles, pour dire «Basta. Ça suffit!». Des mesures ur gentes doivent être déployées rapidement pour redonner du «pouvoir de vivre». Nous avons notamment demandé l’extension du ta rif social aux salaires faibles et moyens lors de notre contact avec le gouvernement. Il s’agit de l’une des mesures les plus efficaces pour faire face aux fins de mois difficiles. Il faut ré introduire aussi la possibilité de disposer de contrats fixes et donc de retrouver de la prévi sibilité en matière de paiement de ses factures.

Enfin, si des entreprises sont contraintes de fermer temporairement, les travailleurs et tra vailleuses devront bénéficier de mesures d’ac Àcompagnement.moyenterme, le marché européen de l’éner gie devra être réformé pour que l’instabilité des prix cesse. Les entreprises qui réalisent d’importants surprofits doivent contribuer fis calement aux mesures prises par les pouvoirs publics pour soulager les ménages. Il s’agit là d’une juste répartition de la richesse créée par les entreprises. À cela s’ajoute enfin la nécessité de continuer à investir massivement dans des politiques de transition pour faire face aux prochaines crises et repenser l’autonomie stratégique de certains secteurs. Les défis, écologiques et sociaux, auxquels nous faisons face, nous appellent à changer nos manières de penser. Non, l’immo bilisme n’est plus une option.
I Marie-Hélène Ska, secrétaire générale I
