Laboratoires Pasquier, acte II
EN BREF
Pour atteindre une taille suffisante, le façonnier de formes liquides avignonnais recherche une acquisition dans les formes sèches. Ce sera l’une des tâches de la nouvelle équipe dirigeante qui succède au président fondateur Jean-France Baeskens.
Les chiffres clés de Pasquier • 60 salariés. • CA de 9,7 M€ en 2009. • Site de production à Domazan, près d’Avignon. • Façonnier de formes liquides.
L
e 28 mai dernier, Jean-France Baeskens, co-fondateur de Laboratoires Pasquier, à Domazan (30), a officiellement transmis le flambeau de l’entreprise à Nathalie Pasquier, son associée de départ, et à son fils Stéphane. Ce dernier les a rejoints il y a trois ans pour prendre la direction commerciale du façonnier de la banlieue avignonnaise, incontestable n°1 français de la fabrication sous contrat de compléments alimentaires liquides. Deux jours après son 64e anniversaire, Jean-France Baeskens a donc fait ses adieux à une industrie du médicament qu’il a intégrée il y a une quarantaine d’années, jeune ingénieur frais émoulu de l’école des mines de Douai. Entamée dans le Nord à l’Institut Pasteur, sa carrière l’aura ensuite conduit à Tours, chez Delmas Perfusion – à l’origine du façonnier Delpharm –, avant qu’il ne se lance dans l’aventure entrepreneuriale en créant deux sous-traitants, Biophélia en 1986 puis Pasquier en 1998. Ce chasseur émérite aura désormais tout loisir d’employer une retraite qu’il n’envisage qu’active à cibler une acquisition pour Pasquier, dans l’idéal un façonnier de formes sèches. Il prendra également en fin d’année la présidence du conseil de surveillance de l’entreprise co-dirigée – et bientôt codétenue – par sa filleule Nathalie,
qui exerce également les fonctions de pharmacien responsable du laboratoire, et son fils Stéphane, le directoire étant complété par le directeur industriel Frédéric Roméo. Avec 120 millions d’unités (sirops, ampoules deux pointes et flackpulls) fabriquées chaque année par
aujourd’hui que moins de 10 % de la production, ne remplisse enfin les espoirs placés en lui. Le développement semble achevé et le gigantesque marché américain, où les ampoules deux pointes sont interdites, est prêt à s’ouvrir à lui. L’export, qui pèse près d’un tiers de la facturation de Pasquier
Stéphane Baeskens et son père Jean-France entourent Nathalie Pasquier.
la soixantaine de salariés – dont en moyenne une dizaine d’intérimaires – pour l’industrie des compléments alimentaires (70 % du volume d’activité) et pharmaceutique (les 30 % restants), les nouveaux dirigeants de Laboratoires Pasquier sont conscients que leurs possibilités de croissance sont limitées et qu’il faudra aller chercher du chiffre d’affaires et des marges ailleurs que sur ce marché mature. A moins que l’astucieux flackpull – une ampoule de verre bouchée par un opercule d’aluminium collé, système breveté par Pasquier et le verrier Sotapharm –, qui ne représente
(9,7 M€ en 2009 et une progression attendue de 15 % en 2010), offre encore des possibilités que Stéphane Baeskens compte bien exploiter. Mais l’avenir passe surtout par une opération de croissance externe, d’autant que les capacités d’extension de l’unité de Domazan, après la construction du nouveau magasin de stockage climatisé, sont réduites. Laboratoires Pasquier est donc, comme son confrère et voisin marseillais Laphal Industries, à la recherche d’une cible. « Ce serait bien que ce soit dans les environs », soulignent, en chœur, les dirigeants. FXB Actulabo - Septembre 2010 33