

Mirage
MIRAGE
“Actes noirs”
CAMILLA LÄCKBERG & HENRIK FEXEUS
Mirage
roman traduit du suédois
par Susanne Juul et Andreas Saint Bonnet
QUATORZE JOURS RESTANTS
Niklas mastiquait lentement tout en observant sa famille de l’autre côté de la table. On était le 17 décembre, et sa fille et lui avaient décidé de commencer à décorer la maison pour Noël, même si c’était encore prématuré à son goût. Des lutins de Noël en porcelaine blanche ornaient la table, et la pièce baignait dans la lumière douce d’une guirlande électrique. Étant tous deux tombés d’accord pour dire que le sapin avait peu de chances de survivre jusqu’à Noël s’ils le rentraient dès maintenant dans la maison, ils avaient suspendu la guirlande à la lampe éteinte au-dessus de la table.
Sa fille portait un tricot avec des diodes clignotantes rouges et vertes et lui-même avait mis une cravate rouge en l’honneur de ce dîner. Son costume était bien sûr gris cendré, comme d’habitude. Il ne faut pas exagérer.
Il porta une nouvelle fois la fourchette à sa bouche. Un bout d’ananas confit au gingembre, piment et miel. Personnellement, il ne trouvait pas que les fruits aient leur place dans un plat de résistance, mais sa fille adorait l’ananas. Elle le préférerait sans doute au bifteck. Tant mieux, il y aurait d’autant plus de viande pour lui.
Ses deux convives étaient absorbés par le contenu de leur assiette et n’avaient pas l’air de remarquer ses regards scrutateurs. Heureusement. Il faisait sans doute une drôle de tête, mais il n’y pouvait rien. Il ne trouvait pas de mot plus adéquat que “satisfaction” pour décrire ce qu’il ressentait. C’était un sentiment tout neuf, même si en fin de compte il n’avait pas fallu tant d’efforts pour le faire naître.
Cela n’était pas dû à sa carrière, pourtant brillante.
Ni à l’appartement sur Linnégatan dans le quartier d’Östermalm, même s’il aimait beaucoup le logement dont sa fille et lui bénéficiaient.
Non, tout ce qu’il avait fallu, c’étaient eux trois, rassemblés autour de la même table.
La tentative d’assassinat dont il avait été victime six mois auparavant et qui avait fait grand bruit dans la presse n’était plus qu’un mauvais souvenir. Bien sûr, il faisait toujours l’objet d’une protection rapprochée, et il faudrait sûrement encore au moins six mois avant que ses employeurs ne relâchent un peu la pression. Mais il avait l’habitude de ses gardes du corps depuis si longtemps qu’il avait fini par les considérer comme des membres de la famille.
Sa famille.
Le centre de ses préoccupations, justement. Sa fille avait seize ans, elle devenait une femme, et il était assez satisfait de tout ce qu’il lui avait appris sur la vie. Bien sûr, elle lui balançait régulièrement qu’elle le détestait, mais quoi de plus normal de la part d’une adolescente. Et en face de lui, son exfemme. Si quelqu’un, ne serait-ce que six mois plus tôt, lui avait dit qu’ils se retrouveraient comme ce soir autour d’un dîner, il n’y aurait pas cru un instant. En aucun cas. Mais le cliché s’était avéré. Le temps guérit toutes les blessures. Les voilà, famille moderne, à déguster des plats de Noël en avance. Sans se haïr. Ils s’étaient même offert des cadeaux. Il en eut la gorge serrée et tourna le regard vers la fenêtre pour que les autres ne voient pas ses yeux embués. Dehors, la neige tombait doucement dans l’obscurité. Le monde était comme une carte postale. Sa vie aussi, en ce moment précis. Pour la première fois depuis des années, aucune tension dans ses épaules. Pas le moindre mal de tête à l’horizon.
Un bourdonnement dans l’entrée indiqua que quelqu’un sonnait à la porte. Sa fille leva la tête, surprise. Qui ça peut être ? dit-elle. On est samedi. Tu m’avais promis de ne pas travailler le soir de notre dîner de Noël. Je n’en ai aucune idée, répondit-il en toute sincérité. Vous n’attendez personne non plus, j’imagine ?
Sa fille et son ex-femme firent non de la tête.
Niklas se dirigea vers l’entrée.
Si t’as loué les services d’un père Noël, t’es mal barré, cria sa fille dans son dos.
Quoi qu’il en soit, les gardes à l’entrée de l’immeuble avaient laissé passer la personne après un contrôle de sécurité minutieux. Le fait qu’ils ne l’aient pas prévenu était la preuve qu’il n’avait pas besoin de se préparer à cette visite. Un écran haute résolution lui montra qui était de l’autre côté : un homme portant un casque de vélo et une étoile rouge sur la poitrine. De la neige sur les épaules. Le coursier “Bien plus que du courrier”. Aucun doute.
Oui ? fit Niklas en ouvrant la porte.
Niklas Stockenberg ? demanda l’homme légèrement essoufflé en lui tendant une petite enveloppe noire. Voilà pour vous.
L’enveloppe ne portait aucune inscription. Niklas la prit en fronçant les sourcils. Il la retourna dans ses mains. Rien au dos non plus.
Qui est l’expéditeur ? demanda-t-il en levant les yeux.
Mais l’homme n’était déjà plus là. À peine avait-il lâché la lettre qu’il avait commencé à dévaler les six étages pour retrouver son vélo dans la rue. Sans doute déjà en retard pour la livraison suivante.
Niklas referma la porte et ouvrit l’enveloppe. Dedans se trouvait un bout de papier blanc. Une carte de visite plutôt sophistiquée, constata-t-il en la retirant. Elle ne portait aucun nom, seulement un symbole ressemblant à un chiffre. Un huit dont la moitié inférieure était remplie. En dessous, un numéro de téléphone. Et c’était tout.
Niklas plissa le front. Il ne reconnaissait pas le symbole, et le numéro de téléphone ne lui disait rien. Pourtant, au fond de sa tête, il avait l’impression qu’il s’agissait d’un message qu’il attendait depuis des années tout en espérant ne jamais le recevoir. Il l’avait refoulé, l’avait éliminé de sa vie. Et n’était en aucun cas prêt à le réceptionner maintenant.
Ça pouvait aussi bien être juste un prospectus, une pub, se dit-il.
Il n’y avait qu’une façon d’en avoir le cœur net. Il sortit son téléphone de la poche intérieure de sa veste et composa le numéro. Ses mains tremblaient.
Une voix féminine préenregistrée répondit au bout de trois sonneries.
Bonjour Niklas Stockenberg. Nous espérons que vous êtes satisfait de nos services pendant cette période qui arrive bientôt à sa fin. Il vous reste… quatorze jours… une heure… et… douze minutes… à vivre.
Il comprima le téléphone avec force, comme pour écraser le message. Sa gorge se serrait. Il n’arrivait plus à respirer. La pièce se mit à tournoyer et il dut s’appuyer au mur pour ne pas s’écrouler. Il entendit des rires provenant de la cuisine. Sa fille et la mère de celle-ci riaient ensemble.
Niklas s’effondra à genoux sur le tapis. Heureusement qu’il avait acheté un tapis de qualité, cher et épais, sinon il aurait pu se blesser, se dit-il. Il ferma les yeux, essaya de se concentrer. Il savait que ce jour viendrait. Il le savait depuis longtemps. Mais il avait refusé d’y prêter attention. Il avait espéré qu’on l’épargnerait.
C’était il y a tellement longtemps.
Papa, qu’est-ce que tu fabriques ? cria sa fille. Je te préviens, si tu reviens déguisé en père Noël, j’envoie les photos à la presse.
Il s’appuya à nouveau contre le mur et se releva lentement, s’éclaircit la gorge plusieurs fois et essaya de remplir ses poumons afin de ne pas trop trembler. Puis il retourna à la cuisine.
Quand les deux femmes à la table le virent revenir, leur rire s’estompa immédiatement.
C’était qui ? demanda sa fille, effrayée. T’es tout blanc. Son ex-femme se leva brusquement. Assieds-toi avant de tomber, dit-elle en l’installant sur une chaise.
Elle posa une main sur son front. Personne, dit-il. C’était une erreur.
Tu es trempé. C’est un malaise ? Tu prends des médicaments ? On appelle une ambulance ? Dis quelque chose, Niklas.
Il tourna la tête, essaya de sourire à sa fille. Ne t’inquiète pas, Nathalie, dit-il. J’ai juste un peu la tête qui tourne.
Nathalie regarda sa mère. Niklas retira la main de son exfemme de son épaule, la garda dans la sienne un court instant. Merci, Mina, mais je n’ai pas besoin d’ambulance, dit-il. C’est bientôt fini.
La neige qui tombait dehors n’avait plus rien de doux, ni de réconfortant. Elle était froide, impitoyable, elle l’isolait dans une prison d’hiver. Il n’arrivait plus à bouger, ne pouvait pas fuir.
Aucune échappatoire.
Dans deux semaines, il serait mort. Alors qu’il y avait tellement de choses qu’il n’avait pas encore eu le temps de faire. Il regarda Mina, ouvrit la bouche pour dire quelque chose puis se ravisa. Avait-il fait tout ce qu’il pouvait pour elles ? Avait-il été un bon père pour Nathalie ? Que dirait-on dans son entourage professionnel ?
Le tricot de Nathalie clignotait, rouge et vert, comme pour l’encourager.
Il ne voulait pas mourir.
La carte de visite s’échappa de sa main et tomba par terre. Il n’essaya pas de la ramasser.
Niklas poussa un profond soupir et passa la main sur son visage.
Ces vingt dernières années avaient été bien. Très bien, même. Mais comme il venait de dire à Mina : C’est bientôt fini.
Dans quatorze jours, une heure et douze minutes. D’ailleurs, il n’en restait sûrement plus que dix.
Vincent était allongé par terre dans sa loge au Scalateatern à Karlstad. Il avait éteint le plafonnier et n’avait gardé que la lumière de sa coiffeuse. Le miroir entouré d’ampoules à incandescence faisait partie des rares choses qui étaient réellement comme les gens imaginent les coulisses d’un théâtre. Ça venait probablement d’un conditionnement hollywoodien de toute une vie, mais pour lui, ces lampes autour d’un miroir évoquaient à la fois beauté et romantisme.
Le spectacle était terminé depuis une heure. Son équipe était occupée à dégager la scène qui se trouvait en bas de l’escalier menant au foyer des artistes et aux loges. Toute la scénographie, tous les accessoires, et une partie non négligeable de l’éclairage devaient être démontés et chargés dans deux énormes camions. Ils engageaient toujours des gros bras locaux pour ce boulot, et malgré l’efficacité du légendaire régisseur du monde du divertissement suédois, Ola Fuchs, il fallait presque trois heures pour tout faire. Ce que les gens ne savent pas, c’est que pour deux heures de spectacle, il faut au moins sept heures de corvée nettement moins glamour pour une ribambelle de techniciens. Et ce tous les soirs.
Il ajusta prudemment sa position sur le sol. Le lino était incroyablement dur. Il lorgna le canapé, se disant qu’il aurait dû opter pour le confort. Mais c’était trop tard. Il ne fallait plus bouger.
Le Scalateatern était bourré de chiffres impairs, donc pénibles. Sur scène, la hauteur de plafond était de cinq mètres. Il aurait préféré six. Le plafond en question était équipé de
commencé à le faire souffrir environ six mois plus tôt, après certaines représentations. C’était rapidement devenu un état quasi permanent. Plus ou moins intense, mais toujours là. Lancinant, perturbant. Il ne se souvenait même plus comment c’était de ne pas avoir mal à la tête.
Il refusait d’y voir un signe de vieillissement, il n’avait même pas encore cinquante ans. Les spectacles n’étaient pas plus éprouvants qu’avant. Ne restaient plus que deux solutions. Soit il avait une tumeur au cerveau. Soit c’était psychosomatique. N’ayant aucun autre symptôme, il ne croyait pas à la première option. Mais pourquoi diable aurait-il des douleurs psychosomatiques ? Essayait-il de se dire quelque chose à lui-même ?
Il avait envie, comme si souvent, que Mina soit là. Elle aurait sûrement pu lui fournir une réponse. Depuis les événements l’été dernier avec Nathalie et Nova, ils n’avaient eu l’occasion de se voir qu’une poignée de fois. Ils avaient tous les deux été très pris, lui par la préparation de son nouveau spectacle, Mina par de nouvelles enquêtes. De plus, se retrouver sans que ce soit en rapport avec le travail semblait compliqué. Quand ils trouvaient enfin le temps de se voir, c’était toujours trop court. Les maux de tête se calmaient quand il était avec elle. Et l’ombre qui habitait au plus profond de lui le laissait tranquille dans ces moments-là.
La direction de la police comptait de plus en plus sur l’unité dans laquelle elle travaillait, Mina était donc presque toujours au boulot. Et les rares fois où ce n’était pas le cas, Umberto de ShowLife Productions avait programmé des spectacles avec une précision qui frôlait le sadisme. C’était comme si le chef de Mina et son manager à lui conspiraient afin de les empêcher de se voir.
Et puis, il y avait cette autre affaire. L’énigme qui se trouvait dans son bureau et dont il n’osait pas lui parler. Cela ne rendait pas la situation plus facile. À la réflexion, pas impossible que ce soit ça, l’origine de ses maux de tête. Au cours de l’automne, l’énigme l’avait accaparé de plus en plus, sans qu’il réussisse à la résoudre. Tout ce qu’il savait, c’était qu’il avait intérêt à prendre au sérieux la menace qu’elle représentait.
La personne qui avait envoyé le premier message, six mois auparavant, était de toute évidence dotée d’une grande patience. Vincent n’avait pas envie d’embêter Mina avec ça. Il voulait s’en débarrasser par ses propres moyens.
Pourtant, après chaque spectacle, il espérait qu’elle serait là, à l’attendre derrière la scène comme la toute première fois qu’ils s’étaient rencontrés, à Gävle. Ce qui, naturellement, n’arrivait jamais. Elle menait sa vie, lui la sienne. Mais le fait était indéniable : ils se voyaient bien trop rarement.
Depuis la fin de l’été, il avait en revanche pu passer plus de temps en famille qu’auparavant. Il avait marché à l’aide de béquilles à cause d’une fracture au pied, et n’avait pas pu monter sur scène pendant plusieurs mois. Pour la première fois, il avait été à la maison tous les soirs, et pendant les journées également, exactement comme sa femme Maria l’avait tant réclamé. Mais il ne lui avait fallu que quelques jours pour se rendre compte qu’elle appréciait nettement moins la situation que ce qu’elle avait prévu. Même les enfants avaient commencé à trouver suspect qu’il soit à la maison en permanence. Et l’Ombre avait recommencé à remuer au fond de lui.
La famille entière avait poussé un soupir de soulagement quand il avait repris ses tournées. Depuis, il avait redoublé d’activité, ayant souvent deux spectacles le même jour. Le but était de rester occupé le plus possible. Ne pas avoir le temps de penser.
Il regarda le plafond. Était-ce possible de cramer ses neurones ? D’endommager son cerveau en l’utilisant trop ? Probablement pas. Mais il fallait quand même étudier la question. Parce qu’à cet instant précis, couché sur le sol du Scalateatern de Karlstad, c’était exactement ce qu’il ressentait. Il soupira, ferma les yeux, ajoutant le mal de tête à la longue liste de choses dont il voulait discuter avec Mina.
estimait porter son art à un niveau supérieur, plus moderne. Ses expositions dans Gamla Stan en étaient la preuve. C’était presque choquant de voir ce que les gens étaient prêts à débourser pour ses œuvres, même sans savoir qui il était. Akai était seulement son nom d’artiste. Tout comme Banksy, il n’avait aucune intention de dévoiler son vrai nom à qui que ce soit. Il resterait un mystère dans le monde de l’art.
Au bout de quelques mètres de descente, il alluma sa lampe frontale. Le tunnel avait été élargi pour permettre au personnel de s’y déplacer sans trop s’approcher des voies. Il savait que le local technique se trouvait un peu plus loin. La petite amie d’un de ses copains travaillait pour Stockholm Metro et s’y rendait souvent. Akai avait promis à son copain une décoration intégrale de la pièce en cadeau d’anniversaire. Le plan, c’était que lors de son embauche le lendemain matin elle ne retrouverait pas les habituels murs en béton. Elle s’enfoncerait dans une forêt. Les arbres et arbustes couvriraient les murs et il y aurait aussi toute une famille de trolls inspirée de John Bauer. Ce serait fantastique. Il passa devant une ancienne peinture qu’il avait réalisée dans le tunnel. Elle représentait certaines de ses connaissances dans les souterrains. Quelqu’un avait recouvert le visage d’un de ses amis de la mention “Sussi était ici”. Maudits vandales. Le gravier crissait sous ses pieds. Un peu plus loin, il aperçut la porte du local technique à la lueur de sa lampe. Il contourna un tas de gravier et s’arrêta net. Il y avait quelque chose de bizarre. Il se retourna vers le tas qui lui arrivait presque à la hanche. Un monticule de gravier dans un tunnel n’avait rien d’exceptionnel, on trouvait toutes sortes de choses ici. Mais des éléments blancs dépassaient du tas par-ci par-là. Ça ressemblait à quelque chose qu’il avait vu au cinéma, mais il ne savait pas quoi. Il fouilla un peu dans le gravier et fit un bond en arrière en prenant conscience de ce que c’était. Des ossements.
Quelqu’un avait dû les cacher là pour faire une blague de très mauvais goût. C’était la seule explication possible. Mais quel animal a des os aussi grands ? Quand il tira sur l’un d’entre eux, le tas se mit à bouger. Le gravier sur le dessus glissa et
dévoila d’autres ossements. Dans la lumière de sa lampe frontale, un crâne lui adressait son rictus sinistre.
Un crâne humain.
Difficile de savoir s’il hurla avant de se mettre à courir ou l’inverse. Mais il fit les deux, sans aucun doute.
TREIZE JOURS RESTANTS
Mina contempla avec fascination la tartine sur l’assiette devant elle. Elle avait vraiment fait des progrès. Jusqu’à il y a peu, un yaourt hermétiquement fermé aurait été la seule option envisageable, question petit-déjeuner. À présent elle était en train de déguster une tartine qui aurait pu être exposée à tout et n’importe quoi. Et hier, elle avait pleinement profité du dîner chez Niklas. Même si ça l’avait mise mal à l’aise quand il avait eu ce moment d’étourdissement. Nathalie lui avait assuré que ça n’avait rien d’habituel. Et il s’était repris très rapidement. Mina espérait quand même qu’il allait prendre son conseil au sérieux et consulter un médecin.
Un repas avec sa fille et son ex-mari, rien que ça. La vie prenait indéniablement des détours imprévisibles. Elle mentirait si elle disait que le chemin était tout tracé. Nathalie et elle s’étaient plutôt livrées à un cha-cha-cha, deux pas en avant et un en arrière. Et pourtant, petit à petit elles avaient avancé jusqu’à se trouver là où elles étaient aujourd’hui. Là où ils pouvaient partager un repas familial, tous les trois.
Mina mordit dans sa tartine et savoura le mélange de beurre, fromage et poivron sur la tranche de sirapslimpa, parfaitement consciente que d’un point de vue nutritif, elle aurait aussi bien pu manger du cake. Mais après tout, c’était Noël. Elle se demandait comment Vincent passait les fêtes. En famille, bien sûr, mais se retrouvaient-ils pour de grandes festivités avec plein de membres de leurs familles, ou passaient-ils plutôt les fêtes en petit comité ? Quelque chose se manifestait en elle, qu’elle refusait d’identifier comme de la jalousie.
Il lui manquait. Depuis qu’il avait sauvé la vie de Nathalie l’été dernier, ils s’étaient à peine parlé. Pour plusieurs raisons. D’une part parce que ni l’un ni l’autre n’était particulièrement doué pour le bavardage. D’autre part parce que Mina s’était concentrée sur la lente et délicate construction d’une relation avec sa fille. La mort de Peder avait aussi laissé un grand vide et le deuil avait imposé une certaine distance.
Ses yeux picotaient toujours dès qu’elle pensait à son collègue.
Enfin, il y avait aussi le fait qu’elle ignorait ce qu’ils représentaient exactement l’un pour l’autre. Elle pensait plus souvent à Vincent qu’elle n’était prête à se l’avouer. Mais il avait sa famille. Dont une épouse particulièrement possessive. Mina ne voulait pas faire d’histoires.
Elle s’était plongée dans le travail et s’en était servie comme excuse pour ne pas le contacter.
Elle s’efforça de se concentrer sur la télévision et son émission matinale pour éviter d’y penser. Le chanteur Niklas Strömstedt venait de faire son apparition dans le studio et allait apparemment interpréter Tänd ett ljus. N’était-ce pas un groupe nommé Triad qui l’avait composé initialement ? Elle se creusait la tête pour identifier les deux autres musiciens, mais les seules images qui lui venaient à l’esprit étaient celles d’Orup et d’Anders Glenmark qui formaient le groupe GES avec Niklas Strömstedt. La chanson commença, sur un plateau décoré de bougies, et Mina sentait l’esprit de Noël la gagner, bien malgré elle. En réalité, elle détestait Noël. Les Noëls de son enfance avaient été tout sauf paisibles. Quand elle était partie vivre avec sa grand-mère maternelle, il y avait eu un mieux, mais toujours dans la plus grande simplicité.
Mina se leva pour aller chercher encore du café. Elle lorgna le téléphone sur la table du séjour quand elle se rassit. Elle devrait peut-être envoyer au moins un SMS à Vincent, en guise de vœux de Noël. Elle se demandait comme il l’interpréterait. Y verrait-il autre chose qu’un simple vœu de joyeux Noël entre amis ?
Elle se pencha en avant et saisit le téléphone. Se mit à écrire. Effaça. Recommença. Effaça. Se remit à écrire. Ajouta un
smiley à la fin, puis changea aussitôt d’avis. Vincent n’était pas le genre d’homme à qui on envoyait des smileys. Elle supprima le bonhomme souriant et ne laissa que Joyeux Noël. Et enfin, pressa “envoyer”.
À la fin de la chanson de Niklas Strömstedt, elle regrettait déjà son geste.
Il neigeait depuis plus d’une semaine. À Tyresö, la propriété de Vincent ainsi que les arbres autour de la maison avaient l’air d’avoir été recouverts d’une épaisse couche de coton. Enfant, il adorait la neige, ça lui était passé en grandissant. Peut-être y avait-il un rapport avec la pelle à neige qu’il tenait dans sa main en ce moment précis. La neige était nettement moins amusante quand il fallait soi-même la déblayer.
Il avait encore plein de courbatures après avoir passé la nuit de retour du Scalateatern à Karlstad dans le nightliner, comme on appelait les bus équipés de couchettes dont on se servait pour les tournées. Il ne s’était endormi qu’au moment où le bus entrait dans Stockholm à quatre heures du matin pour se garer sur Barnhusbron parmi les autres bus de tournée qui revenaient à la capitale au cours de la nuit. Vincent avait réussi à dormir trois heures dans le bus à l’arrêt avant de trouver un taxi et rentrer à la maison, la tête dans le coaltar. Vincent regarda par la fenêtre sa famille prendre le petitdéjeuner. Il avait promis de déneiger le chemin avant qu’Aston et Rebecka ne partent pour l’école. Il enfonça la pelle dans la neige, souleva une grosse pelletée et la balança vers la pelouse déjà recouverte par la blancheur. Devant lui, un petit rectangle libre de neige s’ouvrait sur le chemin en gravier menant à la route. C’était un bon début. Mais qui mettait aussi en évidence tout ce qui restait à faire.
Il se redressa et s’étira le dos. Sa respiration blanchit l’air devant lui. Le froid s’était installé brutalement. En général, la neige n’arrivait pas avant janvier, si elle arrivait. Si loin dans le Sud du
pays, ils avaient plus souvent droit à une pluie neigeuse. Mais cette année, tout indiquait qu’on allait vers l’hiver le plus froid depuis longtemps. Leur terrain était déjà recouvert d’au moins vingt centimètres de poudreuse. Et on avait à peine dépassé la mi-décembre. Pendant qu’il était perdu dans ces réflexions, son joli rectangle fut saupoudré d’une nouvelle fine couche blanche. Sisyphe.
Il était Sisyphe.
Il poussa un soupir et retourna vers la porte d’entrée où il posa la pelle contre le mur. Les enfants n’auraient qu’à se frayer un chemin jusqu’à la route quand ce serait l’heure de partir à l’école. Avant qu’il ait le temps d’ouvrir la porte, Aston se propulsa dehors dans sa combinaison d’hiver. Il neige à nouveau ! cria-t-il. J’adore la neige ! Aston se jeta de tout son long sur le dos et se mit à faire des anges de neige. Le froid n’avait pas l’air de le déranger le moins du monde.
Papa, on fait une cabane de neige cet après-midi ? Ou un igloo ? S’il te plaît !
Vincent eut une brève vision des cabanes de neige de son enfance. Il avait plus souvent joué autour que dedans, vu que les “cabanes” en question consistaient le plus souvent en un étroit tunnel creusé dans un tas de neige au milieu de la cour. Il frissonna. Il n’avait jamais aimé ramper dans des tunnels. Mais il comprenait la fascination. C’était excitant d’imaginer qu’on pouvait construire son propre monde. D’une certaine façon, chacun construit son propre monde, mentalement parlant, puisqu’aucune réalité ne ressemble à une autre…
Papa ? fit Aston qui venait de se planter devant lui. T’as le cerveau rempli de neige ou quoi ?
Vincent sursauta. Il ouvrit la bouche pour expliquer qu’il n’y avait pas encore assez de neige pour une cabane, mais Maria se manifesta sur le seuil de la porte. Pas de cabane de neige ici, dit-elle fermement, les bras croisés. Elles peuvent s’effondrer, c’est très dangereux. Et Vincent, pourquoi tu déblayes la neige en gants de cuir et manteau Hugo Boss ? Et pas en vêtements d’hiver comme tout le monde ?
Il alla à la cuisine chercher les clefs de la voiture. En même temps, il prit son téléphone et réessaya d’appeler Ulrika.
Toujours pas de réponse.
Il rédigea un SMS pour lui demander de prendre contact dès que possible. Noël approchait à grands pas.
Il vit que Mina lui avait envoyé un mot. Un bref Joyeux Noël. Il ne savait pas quoi répondre. Le message lui faisait l’effet d’un défi, comme si elle lui demandait de définir leur relation. Ils se trouvaient sur le fil du rasoir l’un par rapport à l’autre, et risquaient de basculer d’un côté comme de l’autre. S’il répondait de façon aussi brève, il confirmerait qu’à partir de maintenant, ils n’entretenaient plus qu’une relation polie et superficielle. Et s’il réagissait de façon plus personnelle, il indiquerait clairement, et une fois pour toutes, qu’il souhaitait ne pas se limiter à une relation purement professionnelle. Cela ouvrirait une boîte de Pandore de questionnements sur ce qu’il voulait.
Joyeux Noël.
Bordel.
Après un nouveau moment de réflexion, il enfonça le téléphone dans sa poche. Il répondrait plus tard, quand il aurait eu le temps d’y réfléchir.
Tu viens ou quoi, papa ! cria Anton de dehors. Je vais être en retard.
J’arrive ! cria-t-il en retour.
Il passa une demi-seconde à se demander s’il fallait appeler au travail d’Ulrika, demander si elle était malade. Mais Maria n’apprécierait sûrement pas qu’il prête autant d’attention à sa sœur. Ulrika donnerait de ses nouvelles quand elle le voudrait.
Il saisit les clefs sur le banc, mais avant de quitter la maison, il passa devant son bureau pour vérifier qu’il l’avait bien verrouillé. Depuis environ un mois, il le faisait systématiquement, par égard pour sa famille. Si sa femme ou l’un de ses enfants avait le malheur de voir ce qu’il conservait là-dedans, cela ne déclencherait pas seulement des questions auxquelles il serait incapable de répondre. Ils seraient probablement terrorisés. Presque aussi terrorisé que lui-même.
Ils sont sûrs qu’il s’agit d’os humains ?
Mina s’efforça de respirer profondément, calmement. Peu d’environnements lui donnaient encore moins envie d’y séjourner que celui où elle se trouvait en ce moment précis. Les couloirs sombres et crasseux du métro de Stockholm. En plus, il y faisait un froid de canard. En temps normal, elle aimait bien le froid. Jusqu’à une certaine limite, bien sûr. Leur respiration se transformait en nuages blancs et elle serrait les bras autour d’elle pour essayer de garder un peu de chaleur.
Oui, les techniciens étaient sûrs, l’une d’entre eux est ostéologue, répondit Adam en réprimant un bâillement. Et elle connaît son métier, sinon on n’aurait pas été là de si bonne heure. Je suis à peine réveillé.
Elle entendit à sa voix que lui non plus n’était pas à l’aise dans ces galeries claustrophobiques.
Et nous avons la certitude qu’ils ont arrêté les trains sur cette portion ? dit-elle en posant prudemment un pied après l’autre dans le faisceau de lumière de sa lampe de poche. Quelque chose passa devant ses pieds, rapide comme l’éclair. Elle n’eut pas le temps de discerner ce que c’était et ne put retenir un cri.
Elle serra les mâchoires et s’obligea à poursuivre sa progression, malgré son cœur qui battait la chamade si fort qu’elle avait l’impression que sa poitrine allait exploser. Un peu plus loin, elle distinguait des éclats de lumière et des gens en mouvement. Cela l’aida à faire abstraction des horreurs qui se
cachaient certainement dans l’obscurité et à se concentrer sur la raison professionnelle de sa présence ici.
Bien le bonjour, Mina. Et Adam, fit le chef de l’équipe scientifique avec un bref hochement de tête. Bien que ce jour ne soit pas particulièrement bon, évidemment…
Il montra ce qu’elle avait identifié comme un tas de gravier, même si les techniciens avaient déjà retiré une grande partie du gravier pour mettre en évidence une jolie pile d’ossements.
Il s’agit d’os humains, aucun doute. À première vue, on dirait qu’ils proviennent tous d’un seul et même corps, mais nous ne pourrons confirmer cela que lorsque l’anthropologue légiste les aura assemblés sur sa table.
Mina contempla le tas tout en se frottant les bras pour lutter contre le froid. Les os lui faisaient presque penser à un autel. Ils étaient joliment empilés, en symétrie et avec le crâne trônant sur le sommet du tas. La scène avait un aspect rituel, mais elle savait qu’il fallait faire attention à ne pas accorder trop d’importance à ce genre d’impression. Émettre des hypothèses à un stade aussi précoce d’une enquête était risqué. À vrai dire, elle était un peu surprise que leur unité soit chargée de cette affaire. Des vieux ossements n’étaient pas vraiment leur domaine de prédilection. Mais elle supposait que c’étaient les conditions dans lesquelles les os avaient été retrouvés qui donnaient son caractère exceptionnel à l’événement. Un élément qui nous permettrait d’obtenir une identification ? demanda-t-elle en faisant un pas de côté pour faire de la place à Adam.
Ils prenaient garde de ne pas trop s’approcher pour éviter toute contamination des lieux. Elle savait qu’elle ferait mieux de s’abstenir, mais ne put s’empêcher d’observer les environs. Les projecteurs qui avaient été installés illuminaient l’essentiel de l’espace. La panique la submergea de nouveau. Des déchets traînaient un peu partout et ça bougeait dans les coins d’ombre. Sans doute des rats, se dit-elle en frissonnant. Ce n’était pas la première fois qu’elle descendait dans le métro. Jeune policière, elle avait parfois été contrainte de s’y rendre à la recherche de suspects. Elle savait que des gens y vivaient. Une existence dans l’ombre, loin du monde, à l’abri
de la réalité. Elle n’arrivait pas à imaginer comment c’était de vivre ainsi.
Le technicien avait commencé à lui répondre et elle s’efforça de détourner son attention des créatures qui bougeaient dans les recoins obscurs pour se concentrer sur ce qu’il lui disait. Nous n’avons pas pu procéder à une identification, pour le moment. Pas de vêtements. Aucune pièce d’identité. Pas impossible qu’on trouve de l’ADN sur les déchets qui pourrait nous mener vers un éventuel suspect, nous allons donc récupérer et analyser tout ce qui se trouve dans un large cercle autour des ossements. Mais à mon avis, si on met la main sur quelque chose, ça proviendra de “l’artiste” qui nous a prévenus de sa découverte. Par contre, les dents sont toujours en place sur les mâchoires, ça devrait nous aider. Et le fémur présente une fracture importante ainsi que d’autres plus anciennes. Une fracture du fémur…, fit Mina, pensive. Les ossements sont là depuis combien de temps, selon toi ?
Difficile à dire. C’est Milda qui va le déterminer, mais au moins quelques mois, j’imagine. Ils n’ont pas l’air tout neufs. Mais là, je fais des hypothèses à l’aveugle. Encore une fois, c’est du domaine de Milda.
Mina jeta un coup d’œil vers Adam pour voir s’il avait l’air de tirer les mêmes conclusions qu’elle. Il avait de profonds plis sur le front alors qu’il examinait le tas d’os. Il leva le regard et se tourna vers elle.
Tu crois que c’est…
Oui, je crois, répondit Mina. J’appelle Julia immédiatement.
Ils contemplèrent le tas d’ossements en silence. Si ces restes appartenaient bien à la personne à laquelle ils pensaient tous les deux, les médias allaient se déchaîner. Et beaucoup de nouvelles questions seraient soulevées.
Ruben se réveilla en nage. Il avait rêvé du visage de Peder. Ça arrivait souvent ces temps-ci. Peder avait la peau grise et une grande partie de son crâne manquait. Mais ce n’était pas l’aspect le plus horrible du rêve. Le plus horrible, c’était son regard, ses yeux lourds de sens qui fixaient Ruben, qui regardaient droit en lui. C’est ça qui l’avait réveillé. Peder n’avait pas besoin de parler, Ruben savait déjà quel était le message.
La fin peut survenir n’importe quand.
C’était la leçon que Peder voulait lui transmettre. La vie offre deux voies différentes, et toutes les deux sont épouvantables. D’un côté, Ruben pouvait mourir avant même de comprendre ce qui lui arrivait. De l’autre, s’il ne mourait pas brutalement, il vieillirait. Un peu plus vieux, jour après jour. Il inspira profondément et s’essuya le visage. Quelle misère de vieillir. C’était presque pire que la mort.
Quelqu’un bougea dans l’obscurité, faisant bruire la literie à côté de lui. Bordel. Elle était restée. C’était le problème quand on ramenait quelqu’un de trop jeune. Quand elles ont plus de trente ans, elles savent généralement qu’il vaut mieux pour tous les deux se réveiller chacun chez soi et ne plus jamais se revoir. Les jeunes n’avaient pas assez d’expérience, elles croyaient toujours que c’était super de se réveiller ensemble, de se pelotonner l’un contre l’autre au petit matin. Elles rêvaient de petits-déjeuners romantiques au lit et ce genre de bêtises. La vérité, c’est que ce n’est jamais une bonne idée de se voir en face, à la lumière du lendemain.
Surtout pas quand la lumière en question révélait l’âge qu’il avait.
Il consulta l’heure sur son téléphone et jura en silence. Il s’était apparemment débrouillé pour désactiver son réveil, d’une façon ou d’une autre. Il était en retard. Julia avait cherché à le contacter, une histoire de découverte dans le métro, tard hier soir. Au moment même où Ruben atteignait son objectif de la soirée, devant le restaurant Riche, il s’était de toute évidence passé quelque chose dans le métro. Bon, bon. Les autres pouvaient bien s’en occuper en l’attendant.
Il eut soudain une crampe au mollet gauche et dut se mordre la lèvre pour ne pas crier de douleur. Il remonta la jambe pour la masser, en essayant de ne pas réveiller la femme qui dormait à côté de lui. Il frappa le muscle qui était dur comme fer. Ces crampes étaient récurrentes depuis quelque temps. S’il ne buvait pas assez d’eau le soir, il avait des crampes de déshydratation le matin. D’un autre côté, s’il buvait assez d’eau le soir, il était obligé de se lever plusieurs fois dans la nuit pour faire des pipis de vieux.
Vieux, vieux, vieux.
Quand sa fille Astrid serait ado, son papa boufferait les pissenlits par la racine depuis des siècles.
Il poussa un profond soupir. Il était pathétique. Il le savait. Pas seulement parce qu’il refusait de vieillir, mais aussi parce qu’il avait repris son ancien comportement de chasseur visà-vis de la gent féminine. Sa psychologue, Amanda, avait eu l’air de réfréner une pulsion de le gifler quand il le lui avait dit. Mais que pouvait-il faire d’autre ? Amanda était trop jeune pour comprendre.
Il tendit la main vers la table de chevet et saisit deux gélules. C’était un soi-disant complément alimentaire qu’il avait trouvé sur le net et qui était censé améliorer tant la puissance sexuelle que la production de testostérone. Il n’y croyait pas du tout, mais avait quand même payé une souscription annuelle par mesure de précaution. Six cents couronnes par mois. Il avala les capsules et souleva ensuite la couette pour regarder la personne à côté de lui. Elle était allongée sur le côté, sa hanche nue à dix centimètres de lui à peine. Il l’avait rencontrée
LE POINT DE VUE DES ÉDITEURS
Stockholm, de nos jours. En cette période de Noël, une menace plane sur le ministre de la Justice. Au même moment, une macabre découverte secoue la ville : un tas d’ossements humains est retrouvé dans le métro, et le squelette pourrait bien appartenir à un financier de renom.
Pour l’aider à élucider cette affaire, la détective Mina Dabiri, connue pour sa phobie des microbes, fait de nouveau appel au célèbre mentaliste Vincent Walder. Mais pour ce dernier, l’étau se resserre dangereusement lorsque sa famille se volatilise comme par magie.
Lorsque d’autres restes humains sont retrouvés dans les profondeurs des tunnels de la capitale suédoise et que le ministre de la Justice disparaît à son tour, un décompte de quatorze jours est amorcé. Quel sombre secret se cache sous la ville ? Et qui manipule les fils de la terreur pour viser les plus hautes sphères du pouvoir ?
Avec ce dernier volet électrisant des enquêtes de Mina Dabiri et Vincent Walder, Camilla Läckberg et Henrik Fexeus orchestrent un final explosif entraînant le lecteur vers une conclusion aussi inoubliable qu’implacable.
Camilla Läckberg est la reine incontestée du polar scandinave. Grâce à son héroïne Erica Falck et à la série Fjällbacka, elle s’est imposée sur la scène littéraire internationale. En France, tous ses livres sont publiés chez Actes Sud.
Henrik Fexeus est un mentaliste, auteur et présentateur suédois. Plusieurs prix lui ont été décernés, aussi bien pour ses livres que pour ses interventions publiques. Il est reconnu dans le monde entier pour ses recherches sur la communication non verbale.
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