ACAQB livre souvenir 1963-2013

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L’exposition 3/5 ans des centres d’accueil et de loisirs de l’association

Les projets d’arts plastiques avec les tout petits sont parmi les projets les plus difficiles à mener et à faire reconnaître. À l’époque du visuel roi, du monumental, le travail avec des enfants en bas âge ne permet pas d’accumuler de la matière de communication. Cependant, il est bon de se rappeler à l’ère du tout communiquant que l’essence de notre travail n’est pas dans le domaine du tangible mais dans celui de l’éducation. L’important n’est pas de laisser une trace matérielle mais de permettre à l’enfant de gagner quelque chose. Peu importe l’ampleur ou la nature de ce gain, seul importe que l’enfant parte en ayant acquis une connaissance, un savoir-faire, une compréhension accrue du monde et d’eux-mêmes. Le projet dit « Pointbarre » – du nom de l’association partenaire – mis en place avec la Fabrique Pola, est un parfait exemple de cet objectif. Jean-Philippe Sarthou, directeur du centre Monséjour porteur du projet, et Thomas Desmaison, responsable de la Fabrique Pola, expliquent les tenants et aboutissants de ce projet dans la suite mais nous pouvons en donner quelques clefs en amont. En réunissant tous les centres d’accueil éducatifs et de loisirs 3/5 ans de l’association, le projet a permis la rencontre de réalités socioculturelles et économiques différentes, s’effaçant dans un souci d’égalité, de partage : même matériel, même repas ; plaçant l’acte créatif au cœur au détriment de la création elle-même, le projet visait et a atteint un objectif complexe dans sa simplicité : laisser les enfants appréhender leur intériorité et leur permettre de l’exprimer par un médium plus libre que la parole l’art.

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Exposées lors des festivités du cinquantième anniversaire de l’association, les œuvres collectives des enfants, créations guidées par des plasticiens en insertion du collectif Pointbarre ont égayé l’espace Saint-Rémi. Le cube, les nids, l’arbre interactif ou les cadres ont été des collaborations entre des esprits libres, peut-être n’étaient-elles pas assez monumentales, pas assez esthétiques, tout simplement « pas assez », mais le message qu’elles ont servi à transmettre est né du processus présidant à leur création alors en lieu de « pas assez » ces œuvres sont tout simplement juste ce qu’il fallait. L’enfance de l’art… « Nous sommes là, pour que fasse partie d’une dignité citoyenne, le partage de l’art » Didier Besas directeur du Théâtre d’Aubervilliers. Le projet intitulé « l’enfance de l’art » a vu le jour cet été au centre d’animation Monséjour. Tout le mois de juillet, des ateliers d’arts plastiques ont eu lieu pour et avec des enfants de 3 à 5 ans, accompagnés par des artistes intervenants, pas en Herbe et plutôt confirmés, en insertion, au sein d’une pépinière associative du nom de Pointbarre. FA-CILE ! de faire germer une idée pas vraiment novatrice d’éducation artistique pour des enfants de cet âge, ils sont ouverts à tout, curieux de tout, blasés de rien, sans a priori, le travail de sape des « dresseurs » que sont les différents acteurs éducatifs, n’ayant pas encore, au travers de l’acquisition du bon goût et du culturellement recevable, créé de représentations empêchantes. FA-CILE donc ! rajoutez des artistes avec de l’expérience qui connaissent bien leur sujet puisque ils y consacrent leur vie, des animateurs investis aimant les enfants et leur boulot, une météo clémente, un budget adapté et hop le tour est joué, c’est vraiment facile, c’est un jeu d’enfant, c’est l’enfance de l’art .


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