La bataille de Nà Sàn

La bataille de Na San Indochine : novembre-décembre 1952

INDO COUL LC243 Vue du camp retranché de Na San. 13 décembre 1952, Photographe SPI

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Sommaire Introduction 1- Le contexte de la bataille de Na San Le 6e BPC à Tu Le L’opération « Lorraine » 2- L’aménagement du camp retranché de Na San La situation géographique Les forces en présence Une forteresse dans la jungle Le rôle de l’armée de l’air 3- La bataille est engagée 4- L’évacuation de Na San Conclusion Bibliographie

Introduction Après plusieurs échecs militaires consécutifs pendant l’année 1951 dans le delta tonkinois, le général Võ Nguyên Giáp, commandant l’Armée populaire vietnamienne (APVN), décide d’engager ses troupes en Haute-région indochinoise, entre le fleuve Rouge et la rivière Noire. Le CEFEO (Corps expéditionnaire français en Extrême-Orient) s’y retrouverait alors en difficulté, loin de ses bases et dans des conditions géographiques et climatiques hostiles qu’il ne maîtrise pas.

En septembre 1952, trois divisions du Viêt-minh envahissent le pays thaï et s’emparent de Nghia Lo. Le général Salan, qui succède au général de Lattre de Tassigny comme commandant en chef en Indochine, décide d’empêcher la progression du Viêt-minh vers le Laos et d’affronter la difficulté en faisant aménager autour de l’aérodrome de Na San un camp retranché, prévu au départ pour accueillir les unités des divers postes français du pays thaï en retraite.

Une importante bataille s’y déroule du 23 novembre au 2 décembre 1952, lorsque les troupes de l’APVN attaquent le camp. Les troupes françaises sortent victorieuses notamment grâce à l’appui aérien.

Les 60 ans de la bataille de Na San sont l’occasion de revenir en images sur ces évènements.

Représentatifs de son importance militaire stratégique et de son retentissement médiatique, les fonds photographiques et cinématographiques conservés à l’ECPAD consacrés à Na San se révèlent abondants et couvrent toute l’activité du camp retranché entre 1952 et 1953 : l’aménagement du camp, les opérations connexes, la bataille, la vie quotidienne des défenseurs, les visites d’autorités et remises de décorations et enfin l’évacuation du camp retranché. Ils sont issus de différentes collections, organiques et privées : le fonds Indochine (résultant de la production du SPI, le Service presse information, chargé de la couverture photographique de l’armée française en Indochine), compte 38 reportages consacrés à Na San, entre octobre 1952 et août 1953, soit presque 900 clichés noir et blanc. Les fonds privés avec le don Cauchetier et les fonds Défense reversés avec la collection du 1er RCP (Régiment de chasseurs parachutistes), viennent enrichir le sujet. A cela s’ajoutent des photographies en couleur du camp retranché de Na San réalisées par le SPI, photographies inédites récemment identifiées dans les archives de l’ECPAD et que ce dossier donne l’occasion de présenter pour la première fois.

Une sélection des ressources audiovisuelles de l’ECPAD est présentée à travers un montage vidéo en complément de ce dossier.

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1. Le contexte de la bataille de Na San En 1952, l’Indochine entre dans sa septième année de guerre.

Après les revers successifs du Viêt-minh durant l’année 1951 dans le delta et au Tonkin face aux forces françaises du CEFEO, le général Giáp, décide de reprendre l’offensive en pays thaï à l’automne 1952.

Le Tay Bac (nord-ouest) est en effet une région stratégique, tant pour le Viêt-minh que pour les troupes françaises. Convaincus que la victoire réside dans la guérilla et la guerre d’usure, les cadres du Viêt-minh et de l’APVN entendent faire de la Haute-région un piège où les troupes françaises perdraient leur supériorité matérielle, dans une géographie hostile, composée de vallées, et de montagnes recouvertes de jungle. La conquête du peuple, principalement des montagnards et des ruraux, est aussi un enjeu partagé par chacun des belligérants. Enfin, la proximité avec la Chine assure au Viêt-minh un appui politique et logistique pour continuer la lutte contre le CEFEO. En 1951, les troupes du Viêt-minh ont dû se replier à plusieurs reprises dans le delta, face à des forces françaises avantagées du fait de la proximité de leurs bases et de leur supériorité matérielle.

En octobre 1951, à Nghia Lo, principal verrou français en pays thaï, les parachutistes du 8e BPC (Bataillon de parachutistes coloniaux), du 2e BEP (Bataillon étranger de parachutistes) et du 10e BPCP (Bataillon parachutiste de chasseurs à pied) réussissent aussi à maîtriser les assauts du Viêt-minh (en particulier de la division 312 et du régiment 141) dans ce secteur, lors de violents combats.

C’est après avoir médité sur ces échecs et une fois la saison des pluies terminée que le général Giáp récidive son offensive en Haute-région, avec cette fois-ci des moyens plus importants, puisqu’il y engage trois de ses divisions : la 308, la 312 et la 316.

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1 Carte provenant du site Wikipedia http://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Na_San

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Le 6e BPC à Tu Le A la demande du général de Linarès, commandant les FNTV (Forces terrestres du Nord Vietnam), les parachutistes du 6e BPC (Bataillon de parachutistes coloniaux) commandés par le commandant Bigeard, sautent sur Tu Le, situé à 40 km au nord-ouest de Nghia Lo. Ils ont pour mission de tenir le poste, d'aider la garnison de Gia Hoï située à 10 km au sud et qui se replie sur Tu Le et, d'intervenir sur les arrières des divisons Viêt-minh alors qu'un assaut massif se prépare sur Nghia Lo. Attaqué le 17 octobre 1952 par les troupes du Viêt-minh, le poste de Nghia Lo tombe rapidement, après quoi le général Salan ordonne aux postes situés au nord de la rivière Noire de se replier sur Nghia Lo. Le commandant Bigeard qui décide d’attendre les troupes de Gia Hoï pour se replier, retarde le départ de son bataillon et subit une attaque du régiment 165. Après les combats de la nuit, il décide de décrocher et entame une retraite de 70 km à travers la jungle, harcelé par la division 312. Le 6e BPC et son commandant se distinguent particulièrement lors de cet épisode, qu’on surnomme la retraite des mille ou la bandera de Tu Le.

INDO COUL LC125 Des parachutistes du 6e BPC blessés après leur parachutage attendent l'évacuation du poste de Tu Le. Octobre 1952, Photographe SPI Les images en couleur présentées ici font partie d’une série de 243 diapositives kodachrome retrouvées récemment et en cours d’identification. Cette ressource est rare puisque le fonds Indochine conservé à l’Ecpad ne compte que des clichés noir et blanc. Par ailleurs, elles questionnent sur la pratique des reporters du SPI (Service presse information) en Indochine car certaines d’entre elles ont été publiées dans la revue Indochine Sud-Est Asiatique. On peut alors se demander si la production de ces clichés en couleur n’était pas commandée et destinée exclusivement à l’iconographie de ce magazine illustré.

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INDO COUL LC100 Des parachutistes du 6° BPC largués le 16 octobre 1952 sur Tu Lé charrient des fils de fer barbelé pour l'installation d'un réseau de défenses du poste.

Octobre 1952, Photographe SPI

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TONK 52-188 R36 Après les combats de la nuit face à la division Viêt-minh qui s'est abattue sur le poste de Tu Le, les blessés reposent sur des civières de fortune. Le commandant Bigeard (indicatif "Bruno"), commandant le 6e BPC, organise la retraite des troupes vers la rivière Noire.

20 octobre 1952, Paul Corcuff

TONK 52-188 R51 Progression des hommes du 6e BPC lors de la retraite vers la rivière Noire.

20-23 octobre 1952, Paul Corcuff

TONK 52-188 R33 Lors de leur retraite, certains parachutistes blessés du 6e BPC se déplacent sur des mulets.

20-23 octobre 1952, Paul Corcuff

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L’ opération « Lorraine » Devant l’ampleur de l’offensive du Viêt-minh, le général Salan ordonne au 6e BPC du général Bigeard et à tous les petits postes du pays thaï de se replier sur Na San. En même temps, il décide de faire aménager à Na San un camp retranché, susceptible de résister aux assauts du Viêt-minh.

Pour gagner du temps, le général Salan monte une opération de diversion baptisée opération « Lorraine » plus au nord entre le fleuve Rouge et la rivière Claire. Cette opération de large envergure, confiée au général de Linarès et conduite par le général Dodelier, commandant la 1re division de marche du Tonkin, se déroule du 28 octobre au 17 novembre, avec pour but principal de détourner les unités du Viêt-minh du camp retranché de Na San, en cours d’aménagement.

TONK 52-194 R13 Le colonel Dodelier sur un char de reconnaissance Chaffee du GB 2 (Groupement blindé n° 2) lors de l’opération « Lorraine ».

3 novembre 1952, Raymond Varoqui Mettant en œuvre trois groupes mobiles, le GAP 1 (Groupement aéroporté) du colonel Ducournau, un sous-groupement blindé, deux divisions navales d’assaut, des unités de franchissement du génie, l'opération menée en deux phases consiste en une manœuvre de diversion en attaquant les lignes de communication du Viêt-minh (la RC2 - Route coloniale n°2) et en détruisant ses dépôts de ravitaillement.

« La fouille de la région aboutit à la découverte d’un dépôt de matériel d’une importance et d’une conception encore jamais rencontrées en zone Viêt-minh : des armes, des munitions et pour la première fois quatre camions Molotova2. Ces stocks étaient répartis par petits lots d’environ un mètre cube, correspondant à une unité de feu de compagnie et comportant également l’approvisionnement nécessaire à cette unité. Les lots s’échelonnaient par centaines le long des pistes de la forêt, soigneusement dispersés et camouflés, de sorte qu’ils étaient pratiquement invulnérables aux bombardements aériens. Une collection de ces matériels d’origines variées - russe, tchèque, chinoise, allemande, japonaise, américaine - fut ramenée à Hanoï pour y être exposée. Le reste fut détruit sur place »3.

Au total, 250 tonnes de munitions, 52 fusils-mitrailleurs et mitrailleuses, 36 mortiers, 23 bazookas, 1 000 fusils, 3 canons sans recul, 1 jeep et 4 camions Molotova sont récupérés.

2 Camions d’origine soviétique.

3 Général GRAS Yves, Histoire de la guerre d’Indochine, Editions Denoël, 1992 p. 481

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TONK 52-200 R27 Un parachutiste dresse un premier inventaire des armes récupérées près de Phu Doan.

14 novembre 1952, Henri Carrignon

TONK 52-205 R2 Le butin de guerre exposé au parc des expositions de Hanoï, attirant la foule.

22-23 novembre 1952, Jean Petit

Par ailleurs, cette manœuvre est caractérisée par des problèmes de logistique : elle nécessite en effet plusieurs franchissements de rivières. Les forces mobiles du Tonkin doivent établir une tête de pont sur la rive nord du fleuve Rouge et mener une opération aéroportée conjuguée avec une action des blindés sur la RC2 et de la marine sur la rivière Claire. Cela nécessite donc de franchir la rivière Noire à Trung Ha, puis le fleuve Rouge à Phu Tho. Le film amateur (référence FA 13) réalisé en format 8 mm couleur par le capitaine Hugues Bedetti, officier du génie en Indochine entre 1948 et 1954, témoigne de l’activité du génie en Indochine. Dans un passage d’environ 15 minutes consacré à l’« opération Lorraine », le film montre des franchissements de rivière par l’infanterie ainsi que l’activité de la 31/3 BGNA (31e compagnie du 3e Bataillon du génie nord-africain) qui met en place un pont de bateaux de 300 m sur la rivière Claire, constitué de portières et reliées par des poutrelles. Manquant de matériel et de bateaux français, le génie a recours à des bateaux d’origines diverses, notamment américains.

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Franchissement par l’infanterie de la rivière Claire à bord d’embarcations américaines.

Passage du premier camion GMC lors de l’ouverture du pont à Trung Ha, le 2 novembre 1952.

Photogrammes extraits du film « Capitaine Hugues Bedetti, un officier du génie en Indochine, 19481954 » (référence FA 13)

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2. L’aménagement du camp retranché de Na San.

INDO COUL LC101 Travaux de déboisement, probablement à Na San. Date inconnue, photographe SPI Pendant ces opérations de diversion, l’aménagement du camp retranché de Na San se met en place.

La stratégie du camp retranché consiste en un ensemble de fortifications situées en altitude et se protégeant mutuellement. A Na San, l’objectif fortifié est ravitaillé par voie aérienne et capable de supporter les divers assauts de l’ennemi grâce à une importante puissance de feu. Le commandement français expérimente pour la première fois la stratégie dite du « hérisson » : un poste central et un terrain d’aviation, cœur du dispositif, entourés de positions (dites « Points d’appui » ou « PA ») placées en hauteur qui les rendent inaccessibles.

Cette tactique vise à pousser le corps de bataille du Viêt-minh à attaquer sur un terrain choisi, le contraignant à abandonner sa stratégie de guérilla basée sur le harcèlement. Obliger l’ennemi à se battre devient le maître mot.

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La situation géographique Au début du mois d'octobre 1952, Na San n'est qu'un simple poste de supplétifs de la province de Son La, disposant d'une courte piste d'atterrissage pour Dakota de 1 100 mètres. La ville se présente comme une cuvette de 6 km de large sur 2 km de long entourée de crêtes permettant de protéger et de dissimuler la piste d’aviation. Située sur la RP 41 (Route provinciale), elle dispose du double avantage d’être entourée de sommets permettant sa défense et d’être proche de Hanoï par voie aérienne. Il faut en effet 45 mn à un avion Dakota pour parcourir les 200 km reliant Na San à Hanoï. « Le camp retranché est organisé selon un double périmètre de points d'appui et sa défense est renforcée pour en faire une base opérationnelle intangible. La défense de Na San se fonde sur un triple concept, lié au terrain, à la manœuvre des feux et à la mobilité des réserves. Le terrain est réfléchi de façon concentrique, du plus près au plus loin. Au plus près, c'est-à-dire au fond de la cuvette le terrain d'aviation, les organes de commandement et les unités d'appui (artillerie, mortier) et de soutien (matériel, santé) » 4. Au-delà, un premier réseau de points d'appui (au nombre de 10), dit "PA intérieurs", est installé sur les premières collines qui entourent la base, reliés par un réseau de barbelé. Un second réseau de 7 points d'appui, les "PA extérieurs", est installé sur les collines les plus élevées qui dominent la cuvette. Ils assurent la défense lointaine du camp et interdisent les vues et tirs directs.

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Les forces en présence Le général de Linarès confie le commandement du camp retranché au général Gilles, son adjoint, et fait constituer le GOMRN (Groupement opérationnel de la moyenne rivière Noire) destiné à la défense du camp et aux contre-attaques.

Les forces françaises en présence sont constituées du Groupement Lansade à 3 bataillons d’infanterie (1er RTA, 3e REI, 6e RTM), d’un groupement mobile vietnamien à 5 bataillons d’infanterie, d’un groupement parachutiste à 4 bataillons (1er BEP, 2e BEP, 3e BPC, 6e BPC), de 6 batteries d’artillerie, de 6 sections de génie, d’une compagnie de transmissions et des appuis de feux aériens conséquents fournis par l’armée de l’air et l’aéronavale.

4 Colonel GUELTON Frédéric, « La bataille de Na San », Guerre d’Indochine Guerre d’Algérie n°18, décembre 2010, p.21 5 Carte extraite du site http://lechoduchampdebataille.blogspot.fr/2012/05/bataille-de-na-san-introductionsur-la.html consulté le 10 juillet 2012.

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Quant au Viêt-minh, le général Giáp dispose de 3 régiments (308, 312, 316) qui s’apprêtent à attaquer Na San.

TONK 52-209 R23 Briefing au PC souterrain de Na San avec le colonel Gilles, le commandant Vaudrey (son adjoint), le commandant Fourcade, commandant le 1er BPC (Bataillon de parachutistes coloniaux), le colonel Ducournau, commandant les TAPN (Troupes aéroportées parachutistes du Nord).

1er décembre 1952, Jean Péraud

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Une forteresse dans la jungle Pendant un mois, la construction d’une enceinte fortifiée comportant un double réseau de points d’appui sur des collines autour de la piste d’aviation va se poursuivre, dans le but d’empêcher l’avancée du Viêt-minh vers le Laos et de permettre aux forces françaises de rayonner sur une partie du pays thaï.

Des travaux très importants sont effectués en un mois par deux compagnies de génie et un bataillon de Légion étrangère encadrant 400 coolies. Des PIM (Prisonniers internés militaires) sont mis à la disposition du génie. Du fait de la situation géographique, tout le matériel est acheminé par air. Le général Salan fait alors établir un pont aérien qui, entre le 16 octobre et le 30 novembre, va acheminer environ 12 000 hommes, 2 500 tonnes de fret et 125 véhicules, grâce au soutien accru de l’armée de l’air. Le 23 novembre, la garnison atteint 12 000 hommes, soit dix bataillons d’infanterie et un groupe d’artillerie.

De nombreux organes sont mis en place pour organiser la vie du camp retranché : un organe Air (avec une tour de contrôle et une balise de radiogoniométrie), une base de transit qui contrôle le chargement et le déchargement des avions, un groupe d’exploitation opérationnel chargé de gérer le dépôt de vivres, un dépôt de carburant, un dépôt de munitions, une section de réparation de véhicules, un organe de commandement du génie, une antenne chirurgicale, un service de transport et un service de main d’œuvre. 6 De nombreuses photographies du fonds Indochine sont consacrées à l’aménagement du camp retranché et aux installations souterraines. Il s’agit en effet d’une véritable prouesse logistique, que le haut-commandement souhaite mettre en avant, dans le but de démontrer sa puissance militaire et sa détermination à combattre l’ennemi.

Le camp se transforme en une véritable fourmilière. Des collines sont déboisées ; abris, tranchées, blockhaus sont creusés, des réseaux de fil de fer sont installés, les abords sont minés. « En moins d’un mois, une véritable forteresse avait surgi de la brousse. »7

6 DEBERNARDY-LEPERE Véronique, « Prélude à Diên Biên Phu, l’armée de l’air dans la bataille de Na San », Regards sur l’aviation militaire française en Indochine 1940-1954, SHAA, p. 321 7 Général GRAS Yves, Histoire de la guerre d’Indochine, Editions Denoël, 1992, p. 485

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TONK 52-209 R1 Militaires et coolies creusent une tranchée pour la protection des mortiers lourds de la CMLE (Compagnie des mortiers de la Légion étrangère).

1er décembre 1952, Jean Péraud

INDO COUL LC 111 Position d’artillerie du camp retranché de Na San et popote pour des soldats vietnamiens.

L’ensemble des positions de feux est regroupé au cœur du camp retranché.

Date inconnue, photographe SPI

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INDO COUL LC138 Déchargement de caisses de munitions au camp retranché de Na San. Date inconnue, photographe SPI

REP195X-RCP01-001-0035 Préparation du repas par des éléments vietnamiens près des positions fortifiées de Na San. Date et photographe inconnus. ECPAD / Collection 1er RCP

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Les soldats sont eux aussi mis à l’honneur avec des clichés illustrant leur quotidien et avec de nombreux portraits.

INDO COUL LC93 Le caporal-chef Auguste Apel, légionnaire, installé sur un point d’appui à Na San. 13 décembre 1952, photographe SPI

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Les inspections et visites d’autorités civiles ou militaires se succèdent à Na San. Ainsi, Pierre de Chevigné, secrétaire d’Etat à la guerre, Sa Majesté Bao Daï, chef de l’Etat du Vietnam, des militaires américains et britanniques, une mission parlementaire, Paul Reynaud, député et président de la commission des finances de l'Assemblée nationale, visitent les installations du camp lors des travaux entre octobre 1952 et février 1953.

Ci-dessous, le général de Linarès est en tournée d’inspection.

INDO COUL LC244 Visite d’un point d’appui par le général de Linarès avec le chef de bataillon Favreau, commandant le 3/3e REI (Régiment étranger d'infanterie) et le général Gilles.

13 décembre 1952, photographe SPI

INDO COUL LC237 Le général de Linarès et le général Gilles lors d’une visite du camp retranché de Na San. 13 décembre 1952, photographe SPI

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Le rôle de l’armée de l’air

INDO COUL LC133 Le terrain d’aviation à Na San. Date inconnue, photographe SPI L’armée de l’air tient un rôle majeur dans le plan de Na San. Elle intervient depuis le début de la campagne, avec l’appui au 6e BPC à Tu Le, où elle effectue des missions de chasse. Surtout, elle contribue d’une façon indispensable à la construction du camp retranché, avec la mise en place d’un pont aérien entre Hanoï et Na San. Son appui de feu est également un élément majeur du succès de la bataille.

L’entreprise dans laquelle se lance le général Salan en décidant d’adopter la stratégie du camp retranché nécessite une parfaite coordination entre l’armée de terre et l’armée de l’air. Ceci n’est pas sans poser des problèmes car des tensions existent au plus haut niveau entre les corps de l’armée de terre et de l’armée de l’air. L’armée de l’air en Extrême-Orient, commandée par le général Chassin, regrette d’être « mise à la disposition » de l’armée de terre et à ce titre, à l’écart de la conception des opérations. De plus, le manque de moyens dont elle dispose exacerbe ces tensions. « Cette double opposition fut mise en lumière par la bataille de Na San, voulue par Salan. Il apparaissait à Chassin que les nouveaux impératifs fixés par le commandement en chef dépassent les moyens de la flotte de transport militaire8 ». Dans une lettre au ministre de la Défense nationale, le secrétaire d’Etat à l’air se fait l’écho de la parole du général Chassin : « La bataille actuellement engagée autour de Na San a-t-elle été acceptée en tenant compte des possibilités de l’armée de l’air ? […]. Il apparaît que le sort de nos bataillons dépendra essentiellement du ravitaillement par air et de l’appui de feu qui sera fourni par nos unités. Combien de temps et avec quelle efficacité nos chasseurs et nos bombardiers pourront-ils attaquer les troupes du Viêt-minh ? J’espère que ces questions ont été posées avant que soit prise la décision de tenir ce camp retranché. »

8 DUPOUY Michel, « Les rapports entre l’armée de l’air et l’armée de terre en Indochine : 1946-1954 », Regards sur l’aviation militaire française en Indochine 1940-1954, SHAA, p. 245-246

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Le commandement de l’air craint en effet que le renfort aérien demandé à Na San ne vienne déséquilibrer l’organisation des forces aériennes sur le reste du territoire nord.

Malgré ces tensions, qui ne feront que perdurer l’année suivante entre les deux armes, le GATac Nord (Groupement tactique aérien nord) vient appuyer les forces terrestres de Na San9 avec le Groupe de bombardement Gascogne, équipé d’avions bombardiers B26. En l’absence de force aérienne ennemie, l’objectif du GATac est d’appuyer et de soutenir les unités terrestres10.

Vue aérienne du terrain d’aviation de Na San et d’un PA installé sur une crête.

Photogrammes extraits du film tourné par le colonel Magnillat en Indochine entre 1953 et 1956. (référence FA 54) En partie inutilisable, la piste est remise en état pour accueillir des avions gros porteurs de l’armée de l’air et de l’aviation civile. Fin octobre, elle mesure 1 200 mètres de long et 45 mètres au plus large. Elle est en partie en grille PSP et principalement en terre battue. L’ensemble du ravitaillement de Na San est effectué par avion. Les rotations se succèdent à un rythme effréné, admettant un avion toutes les 5 minutes, soit environ 50 à 100 rotations par jour.

TONK 53-37 R1 Tableau de piste pour l’inscription des missions liées au pont aérien reliant Na San à Hanoï. Commandé à Hanoï, le GATac Nord dispose de ses bases à Gia Lam. Avril 1953, Pierre Ferrari

L’aviation mène aussi de nombreuses missions de reconnaissance aux alentours de Na San. Le renseignement constitue un autre élément clé de cette bataille, grâce aux missions d’observation et aux écoutes radio.

9 L’aéronavale intervient aussi quotidiennement dans la défense du camp avec les flottilles du porte-avions « Arromanches ».

10 Sur le fonctionnement et le rôle des GATac, se référer à l’ouvrage de VAÏSSE Maurice, BIZARD Alain, L’armée française dans la guerre d’Indochine (1946-1954), Editions Complexe, 2000, p. 333

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TONK 52-214 R12 Au service cartographique de Na San, le soldat Bernard Laguinier étudie au stéréoscope les photographies aériennes prises lors des missions de reconnaissance.

8 décembre 1952, Jean Péraud

3- La bataille est engagée (23 novembre - 02 décembre 1952) La bataille de Na San comporte trois attaques importantes.

Le 23 novembre, le bataillon 322 du Viêt-minh lance une attaque sur le PA n° 8, se situant au centre du dispositif. Cet assaut, suivi d’un second dans la nuit, est repoussé par la 11e compagnie du III/5e REI et par la 5e compagnie du 3e BPC arrivée en renfort.

Dans la nuit du 30 novembre au 1er décembre, les PA 22 bis et 24, situés respectivement à l’ouest et à l’est du camp retranché et, tenus par des unités thaïes, sont attaqués. Le PA 22 bis tombe rapidement tandis que le PA 24 résiste pendant 3 heures avant de tomber lui aussi.

Tirs de nuit à Na San et « lucioles » éclairantes. Le PA n° 9 tire sur le PA 24, enlevé par le Viêt-minh.

Nuit du 30 novembre au 1er décembre 1952. © Raymond Cauchetier Pendant la durée de la bataille de Na San, le Viêtminh privilégie les assauts de nuit, dans lesquels il est spécialisé. De fait, les photographies des combats sont limitées car difficiles à réaliser techniquement.

Raymond Cauchetier met ici à profit les tirs de nuit et l’utilisation de « lucioles » pour réaliser une des rares photographies de nuit des combats de Na San.

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Les missions « lucioles » consistent à parachuter à haute altitude une bombe éclairante qui en descendant lentement, diffuse pendant plusieurs minutes un éclairage intense. Larguées chaque nuit de combat, elles permettent aux défenseurs de Na San de garder les positions lors des attaques.

REP195X-RCP01-001-0037 Vue du point d’appui 24 à Na San. Pendant la bataille, il est défendu par une compagnie du II/6e RTM (Régiment de tirailleurs marocains).

Date et photographe inconnus. ECPAD / Collection 1er RCP

Les deux PA tombés la veille constituent une menace importante puisqu’ils permettent le contrôle du terrain d’aviation. Le général Gilles envoie ses troupes d’intervention pour reprendre les points d’appui. Deux compagnies du 2e BEP lancées à l’aube reprennent rapidement le PA 22 bis. Le PA 24 est quant à lui conquis par le 3e BPC après plusieurs heures de difficile combat, avec un soutien massif de l’aviation et de l’artillerie.

Le 1er décembre donne lieu à d’intenses combats qui se déroulent de jour. Ils sont photographiés par Jean Péraud, qui œuvre pour le SPI (Service presse information)11. Il se place au cœur du combat, avec une prise de risque certaine. Très éloignés de l’iconographie produite par le service photographique des armées au début de la guerre d’Indochine, les clichés qui suivent témoignent d’une orientation vers le reportage de guerre au plus près des combattants, comme en produisent les grands reporters américains, du magazine Life par exemple. Il semble que l’orientation donnée par le général de Lattre de Tassigny au SPI en 1951 ait porté ses fruits.12 Le caméraman du SCA (Service cinématographique des armées) Pierre Schoendoerffer réalise quant à lui épreuves de tournage (rushes) sur la défense d’un des points d’appui13 qui sont régulièrement utilisées pour illustrer la bataille de Na San (ou par abus celle de Diên Biên Phu pour lesquelles il n’existe pas d’image des combats).

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Le SPI et le SCA sont chargés de l’information des troupes et de la population, en Indochine et en métropole, par le biais de la photographie et du cinéma.

12 A ce sujet, voir la partie consacrée au général de Lattre de Tassigny (Médiatiser la guerre : la révolution de Lattre) dans le dossier thématique L’année 1951 en Indochine, en ligne sur le site de l’ECPAD (www.ecpad.fr).

13 Voir le film rushes référencé ACT 2488.

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PA 52-211 R10 Les photographes Paul Corcuff, Jean Péraud et les caméramen Pierre Schoendoerffer et André Lebon posent avec leur matériel (appareils photographiques Rolleiflex et Leica et caméras Bell & Howell) devant le terrain d’aviation de Na San. 11 décembre 1952, photographe inconnu La couverture des évènements de Na San est réalisée par ces deux équipes d’opérateurs du SPI et du SCA. Traditionnellement, ces derniers opèrent en binôme photographe-caméraman. Cette dualité permet de tisser des correspondances dans les fonds d’archives, entre les reportages photographiques et les épreuves de tournage, appuyés par les légendes et les comptes rendus des opérateurs eux-mêmes, qui viennent parfois se compléter ou apporter un éclairage historique.

TONK 52-211 R54 Un parachutiste du 3e BPC tombe à terre, touché lors de l'assaut sur le point d’appui 24 de Na San. 1er décembre 1952, Jean Péraud

Cette photographie qui s’inscrit entièrement dans l’action du combat n’est pas sans rappeler le fameux cliché du républicain mortellement touché, réalisé par Robert Capa en 1936 pendant la guerre d’Espagne.

Dans la nuit du 1er au 2 décembre, le général Giáp lance un assaut général sur Na San, principalement sur le sud-ouest des positions françaises (PA 21 bis) et à l’est (PA 26). Les hommes de la 10e compagnie du 5e REI et le 3e bataillon du 3e REI vont respectivement résister à plusieurs assauts lancés sur leurs positions. Dès le 3 décembre, le général Giáp admet sa défaite et commence à replier ses unités.

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TONK 52-211 G56 Progression de parachutistes du 3e BPC lors de l'assaut sur le point d’appui 24 à Na San. 1er décembre 1952, Jean Péraud

TONK 52-211 R16 A Na San, pansement d’un blessé sur le terrain avant son évacuation à l’antenne chirurgicale.

1er décembre 1952, Jean Péraud

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TONK 52-211 R37 Après l’assaut, les parachutistes recensent les blessés et prisonniers du Viêt-minh.

1er décembre 1952, Jean Péraud

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4- L’évacuation de Na San Après la bataille victorieuse des forces françaises, le camp retranché continue d’être occupé pendant plusieurs mois. Cette position est jugée stratégique puisque située sur l’axe routier du ravitaillement du Viêt-minh en provenance de la Chine vers le Laos. Elle constitue un obstacle pour le passage des camions du Viêt-minh, ainsi qu’une base pour les opérations menées par l’aviation dans la région.

En mai 1953, le général Navarre remplace le général Salan au poste de commandant en chef en Indochine. Contrairement à son prédécesseur, il estime que Na San mobilise trop de soldats et s’avère trop couteux en termes de logistique aérienne. Donnant la priorité à la défense du delta, il fait évacuer le camp. Cette évacuation se déroule du 8 au 13 août sans aucun accrochage. Le Viêtminh croit à une manœuvre de renforcement et réagit trop tard.

Elle est vécue comme une nouvelle victoire pour le commandement français : « le général Cogny présentera aux journalistes, l’évacuation de Na San, repli qu’il a organisé en main de maître, comme une nouvelle victoire de sa grande expérience »14.

Ainsi, le SPI et le SCA consacrent plusieurs reportages photographiques et films à cet évènement.

Réalisés par Jean Péraud et son co-équipier Pierre Schoendoerffer, ils témoignent de l’importante logistique mise en œuvre. Ils s’attachent aussi à montrer les soldats en partance, les bataillons thaïs, des supplétifs accompagnés de leur famille, ou encore le transit de prisonniers du Viêt-minh.

D103-380 Lors de l’évacuation de Na San, les troupes attendent le départ.

Date inconnue. ECPAD © Raymond Cauchetier

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EPAIN Gérard-Gilles, Indo-Chine, une histoire coloniale oubliée, L’Harmattan, 2008

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Les photographies réalisées par Raymond Cauchetier viennent compléter et enrichir les fonds de l’ECPAD. Lieutenant responsable du Service de l’Information du Commandement de l’Air en ExtrêmeOrient entre 1951 et 1954, il réalise plus de 4 000 photographies sur l’armée de l’air, constituant une source remarquable sur l’activité de l’armée de l’air en Indochine. Certains des clichés de M. Cauchetier ont été égarés lors de son rapatriement en France, ainsi que ses légendes consignées dans un cahier. L’ECPAD conserve dans les fonds privés environ 3 000 des clichés réalisés par M. Cauchetier, en cours d’identification et de traitement documentaire.

TONK 53-62 R33 Lors de l'évacuation du camp retranché aéroporté de Na San, les avions Dakota doivent embarquer de nombreux soldats et civils, ainsi qu'une masse importante de matériel. 11 août 1953, Jean Péraud

TONK 53-62 R18 Les hommes des bataillons thaïs attendent l’évacuation du camp avec femmes et enfants.

11 août 1953, Jean Péraud

D103-361 Des coolies ou des prisonniers attendent sous la pluie l’évacuation de Na San. Date inconnue. ECPAD © Raymond Cauchetier 25

Conclusion La bataille de Na San est vécue comme une grande victoire défensive pour le CEFEO et va conforter le commandement dans la poursuite de la stratégie du camp retranché dans des régions dites inaccessibles. Les assauts du Viêt-minh contre les positions françaises, appuyées par l’artillerie et l’aviation, semblaient en effet s’y avérer inefficaces.

Toutefois, le général Giáp qui a perdu environ 3 000 hommes dans la bataille de Na San, va tirer les enseignements de cette défaite. En l’absence d’artillerie et de DCA, le Viêt-minh n’a pas pu arrêter le pont aérien français. La logistique aussi a été insuffisante pour fournir et ravitailler les combattants.

Des erreurs stratégiques ont été commises faute de renseignement. Il saura adapter sa stratégie quelques mois plus tard à Diên Biên Phu.

Bibliographie DALLOZ Jacques, Dictionnaire de la guerre d’Indochine, Armand Colin, 2006 EPAIN Gérard-Gilles, Indo-Chine, une histoire coloniale oubliée, L’Harmattan, 2008 Colonel FÉRAL Bernard, « De Na San à Diên Biên Phu », Revue historique des armées n°1, 1994, p. 6669 GRAS Philippe, L’armée de l’air en Indochine (1945-1954), Editions L’Harmattan, 2001 Général GRAS Yves, Histoire de la guerre d’Indochine, Editions Denoël, 1992 Colonel GUELTON Frédéric, La bataille de Na San, Guerre d’Indochine Guerre d’Algérie n°18, décembre/janvier/février 2010, p. 4-31 SERVICE HISTORIQUE DE L’ARMÉE DE L’AIR, Regards sur l’aviation militaire française en Indochine 1940-1954, Recueil d’articles et état des sources VAÏSSE Maurice, BIZARD Alain, L’armée française dans la guerre d’Indochine (1946-1954), Editions Complexe, 2000

Dossier réalisé par Marina Berthier Documentaliste ECPAD Fonds Indochine

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