Rapport du jury Résidences 2024

Le présent rapport vise à rendre compte du travail du jury en charge de la sélection des résidences de la Villa Albertine pour 2024.
Ce jury, qui s’est réuni sous la présidence de Glenn Lowry , directeur du MoMA, a rassemblé les membres suivants :
- Adrien Bosc , Éditeur, écrivain et résident de la Villa Albertine en 2022
- Gaëtan Bruel , Directeur de la Villa Albertine (VicePrésident du jury) ;
- Gina Duncan, Présidente de BAM (Brooklyn Academy of Music) ;
- Laurent Le Bon, Président du Centre Pompidou ;
- Eva Nguyen Binh , Présidente de l’Institut français ;
- Lesli Klainberg , Présidente de Film at Lincoln Center.
Ont également participé aux travaux du jury, sans droit de vote :
- Judith Roze , Directrice-adjointe de la Villa Albertine ;
- Emma Buttin, Coordinatrice générale des résidences de la Villa Albertine (Secrétaire du Jury).
Pour délibérer et arrêter la sélection finale, le jury s’est appuyé sur l’analyse des experts de la Villa Albertine et sur les évaluations effectuées par une quarantaine de partenaires américains de la Villa, réunis dans le cadre de dix jurys locaux (liste complète en annexe). Il tient à remercier chacune des personnes impliquées dans ce processus de sélection, qui a été cette année particulièrement exigeant, compte-tenu du nombre de candidatures reçues (715 projets déposés, contre 641 pour l’année 2023), du nombre de projets à retenir (50, contre 70 pour l’année 2023), enfin de l’esprit et du fonctionnement des résidences de la Villa Albertine qui demandent d’adopter une approche sur mesure dès l’évaluation des candidatures.
Ce rapport revient d’abord sur le fonctionnement des résidences de la Villa Albertine à la lumière de ses 18 premiers mois d’existence ; il précise ensuite les étapes de la sélection et la démarche qui a été celle du jury ; il rend enfin compte de son appréciation générale des candidatures, et comporte à cet égard une série de recommandations qui pourront inspirer des candidatures dans le futur.
1. Fonctionnement des résidences de la Villa Albertine : Rappels
En 18 mois, la Villa Albertine a déjà accueilli 160 créateurs, chercheurs et professionnels dans 50 villes aux Etats-Unis pour effectuer une résidence d’exploration, reposant en particulier sur :
- un accompagnement sur mesure, assuré par une équipe de 80 personnes réparties dans les dix antennes de la Villa (Atlanta, Boston, Chicago, Houston, Los Angeles, Miami, New York, La NouvelleOrléans, San Francisco et Washington DC) ;
- une association systématique de partenaires français et américains, pour créer autour de chaque résident une communauté dédiée à son projet.
Renonçant au modèle traditionnel de la résidence (un bâtiment unique) pour épouser autant que possible l’immensité et la diversité du territoire étasunien, la Villa Albertine propose une pluralité de lieux de résidence , selon trois modalités principales : hébergement dans un espace qui appartient à la Villa Albertine (antenne de la Villa à San Francisco) ou au réseau diplomatique français (Résidence de France à Washington DC) ; hébergement chez des partenaires (guest-house d’un collectionneur à Los Angeles) ; location d’un logement (modèle d’accueil à New York, qui permet au résident d’être dans le quartier de son choix). D’autres solutions de logement mais aussi de déplacement (bus, train, vélo, bateau...) peuvent être envisagées, toujours pour être au plus proche des besoins et souhaits du résident.
L’objectif étant de rayonner à partir de ces lieux de résidence, la plus-value des résidences proposées par la Villa Albertine repose par ailleurs sur l’accompagnement offert. Cet accompagnement, assuré par tro is types d’interlocuteurs au sein de l’équipe de la Villa (la coordination générale , sur le volet organisationnel ; les experts disciplinaires, regroupés à New York ; les antennes dans les 10 villes pour l’accompagnement sur le terrain le moment venu), en complément des partenaires français et américains, vise concrètement à définir et organiser un programme de visites et de rencontres répondant aux attentes du résident.
Même si un ensemble d’options est proposé par l’équipe de la Villa, il convient de préciser qu’aucune séquence n’est imposée aux résidents, qui ont l’entière maîtrise de leur programme. De plus, la Villa Albertine a créé des partenariats avec de nombreuses structures américaines (telles que le New Orleans Jazz Museum ou l’African Diaspora Art Museum of Atlanta) qui prennent part à l’accompagnement du résident (mise en contact avec des acteurs locaux, mise à disposition d’un lieu de travail...).
Toutes les dépenses de logement, d’assurance, de transport international et aux Etats- Unis sont prises en charge par la Villa ; chaque résident reçoit en outre une allocation de résidence, adaptée à chaque territoire (3000 dollars par personne et par mois en moyenne) ; chaque résident est par ailleurs invité à faire part d’éventuels besoins spécifiques, pouvant donner lieu à une prise en charge supplémentaire de la part de la Villa (à l’exclusion des besoins liés à la production matérielle d’une œuvre, cf. infra).
La Villa Albertine est enfin particulièrement attentive au caractère i nclusif des résidences qu’elle propose et s’engage à faciliter l’accueil d’accompagnants (famille ou autre proche qui ne serait pas partie prenante du projet, aide pour les personnes en situation de handicap). Lors des deux premières saisons, la Villa Albertine a trouvé des logements adaptés à des familles, a recherché des solutions pour des enfants accompagnant un résident (crèche ou école), a parfois organisé la résidence en plusieurs séjours pour que les résidents concernés puissent s’absenter sur des périodes courtes, ou encore a aidé le conjoint ou la famille du résident sur des aspects pratiques de la vie quotidienne (autorisations pour venir aux Etats-Unis, conseil pour assurance, etc.).
Au-delà de son programme de résidences, la Villa Albertine propose également une dizaine de programmes d’accompagnement professionnels, plusieurs fonds de soutien à la recherche et à la diffusion, des événements et un magazine à destination du public américain. Elle veut être ainsi une plateforme globale d’accompagnement des acteurs culturels français dans leurs enjeux et projets aux États-Unis.
2. L’appel à candidature : critères d’éligibilité, types de projets reçus
L’appel général à candidature pour 2024 (le deuxième appel général depuis la création de la Villa Albertine), ouvert du 21 novembre 2022 au 1er février 2023, s’adressait à des créateurs, chercheurs ou professionnels de la culture souhaitant réaliser une résidence d’exploration d’un à trois mois, au sens d’un projet de recherche nécessitant une expérience d’immersion aux Etats-Unis. Deux formats de résidences étaient proposés : résidence ancrée principalement dans une ville, et résidence itinérante se déroulant en plusieurs étapes, dans plusieurs villes ou territoires étasuniens.
L’appel à candidatures précisait qu’un nombre limité de projets seraient sélectionnés pour effectuer une résidence itinérante - la concurrence a donc été particulièrement forte pour les projets de séjours multi-villes.
Les conditions d’éligibilité étaient les suivantes :
- Proposer un projet de recherche plutôt qu’un projet centré sur la production d’une œuvre matérielle, comme ce serait le cas d’une résidence de production
- Porter ce projet à titre individuel ou en duo ou trio
- Avoir au moins 21 ans à la date envisagée de départ en résidence
- Pouvoir s’exprimer en anglais de manière fluide (une brève vidéo de présentation était demandée à cet égard)
- Associer un partenaire français au projet (toute structure basée en France, publique ou privée, apportant une contribution au projet, cette contribution n’ayant pas à être financière, cf. infra)
Les candidats n’étaient pas tenus d’être francophones ou de nationalité française pour candidater.
La Villa Albertine a reçu cette année 715 candidatures, totalisant 830 candidats (16% des candidatures étant des duos et trios), contre 641 candidatures et 749 candidats l’an passé. 68 nationalités étaient représentées parmi les candidats, la majorité étant français (86% de français ou binationaux français). Bien que la très grande majorité des candidats ait entre 30 et 50 ans (67%), on compte toutefois une portion non négligeable de jeunes candidats (11% de moins 30 ans) et de candidats plus âgés (22% de plus de 50 ans).
Par rapport à l'appel pour la saison 2023, il avait été précisé que seul un nombre limité de projets de résidences itinérantes serait retenu. Dès lors, 76% des candidats ont postulé pour des résidences ancrées et 24% pour des résidences itinérantes (contre respectivement 56% et 44% à l’appel pour la saison 2023). Dans les deux catégories, les candidats ont demandé en majorité à effectuer leur résidence dans une des 10 villes où la Villa dispose d’une antenne permanente, quand certains ont proposé d’autres destinations : des villes (Détroit, Austin, Phoenix, Salt Lake City, Las Vegas étant les plus citées), des parcs et grands espaces (notamment Sedona, la faille de San Andreas, les Appalaches, l’Alaska). Parmi les villes les plus demandées figurent New York (26%), Los Angeles (18%), San Francisco (12%), Chicago (9%) et la Nouvelle Orléans (8%). Les candidats qui s’étaient positionnés sur des résidences ancrées dans des villes moins repérées ont ainsi fait face à une concurrence relativement plus limitée.
Un large panel de disciplines artistiques était représenté. Plus d’un quart des candidats relevait des arts visuels - où l’expérience d’une résidence est plus répandue que dans d’autres champs artistiques. L’appel a par ailleurs eu un large écho auprès des profils venus du spectacle vivant (représentant 13% des candidats), du cinéma et de l’audiovisuel (11%) , de la musique (9%) , de la littérature (8%) , et de la création numérique (8%) . Mais le caractère général de l’appel a incité des profils venant d’autres horizons à se positionner – comme la sélection finale le reflète elle-même. On peut souligner aussi un fort attrait pluridisciplinaire ainsi que l’entrée de l’art olfactif et de la gastronomie au sein des candidatures. Le jury a pu regretter cette année le faible nombre de projets déposés en réalité virtuelle et jeu vidéo et, parmi ceux-ci, le faible nombre ayant intégré les spécificités des résidences offertes par la Villa Albertine, qui invitent à dialoguer avec les problématiques d’un territoire et de la société américaine.
Les candidats n’étaient pas tenus d’être francophones ou basés en France mais ils devaient en revanche associer un partenaire français au projet. Ce partenaire est une marque tangible du lien qu’entretient le candidat (français ou non) avec la scène française, et permet de renforcer la communauté d’accompagnement autour du résident (avant, pendant et surtout après son projet de résidence, pour que ce projet ne soit pas une parenthèse sans lendemain mais bénéficie d’un accompagnement sur la durée).
Il est rappelé qu’aucun soutien financier ou organisationnel n’était attendu de ce partenaire. En toute logique, l’association obligatoire d’un partenaire a joué un rôle de filtre tant sur le nombre de candidatures reçues que sur leur qualité, mais la simplicité d’engagement du partenaire, notamment l’absence d’attentes sur un engagement financier, visait en même temps à sortir du cercle des grandes institutions, déjà habituées des coopérations avec les Etats-Unis.
Les candidatures recueillies par ce second appel général de la Villa Albertine ont ainsi mobilisé une large diversité de structures : non seulement des institutions culturelles d'envergure nationale, mais aussi des structures à rayonnement local, représentant des secteurs variés – de l’économie sociale et solidaire à l’aménagement du territoire – et aux statuts divers (association, collectivité, festival, maison d’édition...). C’est aussi l’ambition de la Villa Albertine que d’offrir à des structures culturelles qui n’en auraient pas la capacité par ailleurs, la possibilité de développer des liens avec les Etats-Unis en s’associant à un projet de résidence qui fasse sens pour elles. Tout en se réjouissant d’avoir constitué une plus grande représentation de structures basées outre-mer dans les projets de candidature, le jury forme le vœu de recueillir pour les années prochaines davantage encore de candidatures associant un partenaire, public ou privé, représentant des territoires français traditionnellement moins représentés dans les coopérations artistiques avec les Etats-Unis – par exemple les territoires ruraux.
3. Analyse des candidatures
Les candidatures ont été analysées selon quatre critères principaux, qui étaient précisés dans l’appel : la qualité du parcours du candidat, la qualité du projet, la pertinence du projet par rapport au territoire considéré et la faisabilité du projet.
L’analyse des candidatures s’est déroulée en trois étapes. Les experts disciplinaires de la Villa Albertine ont d’abord procédé à une première analyse des 715 projets reçus, portant sur leur éligibilité ainsi que sur une première évaluation de la qualité des candidatures. Sur cette base, les candidatures ont été examinées par 10 jurys locaux (un par antenne de la Villa), réunissant 40 experts américains (programmateurs, universitaires ou responsables d’institutions américains - voir liste en annexe) ; la liste des projets finalistes a ainsi été établie avec une attention particulière pour leur pertinence au regard des territoires visés. Au terme de ce processus, le jury s’est concentré sur 79 candidatures s’étant particulièrement distinguées et a arrêté la sélection finale, intégrant également les candidats sélectionnés hors de l’appel général (appels spécifiques et résidences partenariales), en tenant compte de l’équilibre général entre territoires, disciplines, genres et parcours des candidats.
Le jury, qui s’est prononcé en ayant accès aux évaluations des experts et aux remarques des comités locaux, tient à se faire l’écho de la remarquable qualité globale des projets tels qu’ils ont été appréciés aux différents niveaux de la sélection. Tous les projets finalistes, de ce point de vue, montraient une excellente compréhension du dispositif de la Villa Albertine, manifestement nourrie par un suivi attentif de certaines résidences des deux premières saisons, mais aussi un point d’accroche fort sur les réalités du territoire et enjeux de la société américaine d’aujourd’hui - sans que ce point d’accroche ne requière d’ailleurs d’avoir fait un séjour préalable aux Etats-Unis.
Il est à noter que, cette année, de nombreux projets déposés s’intéressaient à la question de l’environnement (phénomène d’érosion, incendies, agricultures alternatives, écoféminisme, relation avec le vivant...), à des sujets liés à des communautés culturelles (empowerment de communautés minoritaires, diaspora africaine, personnes LGBTQIA+, afro-féminisme, créolisation des cultures, etc.) ou à d’autres questions de société (parmi lesquelles : le sport, les armes à feux et militaires, les rencontres sur applications, etc.).
D’autres se sont différenciés par leur prisme singulier, s'attachant à des figures ou des œuvres emblématiques de la culture américaine (de Merce Cunningham à Dolly Parton ou encore Georgia O'Keeffe), à une région spécifique (la faille de San Andreas, les Appalaches) ou encore en approfondissant des recherches sur un courant ou une pratique artistique moins conventionnelle (pâtisserie, chant choral, art olfactif, marionnettiste, captation de mouvement). Les meilleurs projets, toutefois, sont ceux qui n’en sont pas restés à des références générales, mais qui ont à chaque fois développé un angle singulier et clair, en explicitant également leur méthodologie de recherche.
Ainsi, ont emporté l’adhésion du jury les candidatures se distinguant par l’originalité de la démarche (avec un sujet unique, clair et précis), un lien fort avec le territoire considéré (rendant compte de premières recherches précises même s’il n’y a pas de connaissance du territoire préalable à l’élaboration du projet), une maturation des développements possibles autour du projet.
A l’inverse, les projets menant de front plusieurs problématiques, envisageant un nombre trop important de villes sans que ce soit toujours justifié, ou ne faisant pas apparaître clairement les attentes à l’égard de l’accompagnement offert par la Villa ont moins retenu l’attention du jury. Ce dernier tient à préciser que, dans plusieurs cas, en complément du dossier présenté qui a toujours été considéré avec attention, c’est la vidéo fournie par le candidat qui a convaincu in fine, notamment sur la capacité de la personne à se présenter et à présenter sa démarche simplement et efficacement en anglais. Il n’est pas attendu des candidats qu’ils soient bilingues, et s’exprimer avec un accent n’a jamais desservi la claire expression d’une idée ou d’un projet. Cet exercice correspond en revanche à une mise en situation dont les candidats, s’ils sont retenus, feront l’expérience des dizaines de fois au cours de leur résidence. C’est à cet égard que le jury y a accordé une attention particulière.
S’agissant du partenaire, plus que sa notoriété, c’est sa pertinence au regard du projet et l’intérêt des développements suggérés qui ont été considérés. Le jury s’est ici réjoui de la grande variété des partenaires qui soutiennent les candidats, et notamment des petites structures mobilisées à travers un large ensemble de territoires : 44% en Île - de - France ; 43% en France métropolitaine et Outre - Mer hors Île - de - France ; 14% de partenaires américains ou internationaux
Bien que la diversité géographique des partenaires reste un enjeu, on note un meilleur équilibre des territoires représentés comparé à l’année dernière (appel 2023 : 53% basés en Île-deFrance, 35% ailleurs en France métropolitaine et outre-mer, 12% hors France). Le jury a noté avec beaucoup d’intérêt des croisements disciplinaires entre des résidents dans une discipline et des partenaires s’inscrivant a priori dans un autre, donnant lieu à une démarche d’exploration qui est aussi le fait de la structure accompagnatrice.
Le jury tient à rappeler que les partenaires privés sont les bienvenus au même titre que les partenaires publics, dès lors que leur contribution est pertinente ; cette dernière n’a pas à être financière, même si, dans le cas précis de partenaires dont la vocation est de soutenir financièrement des artistes, le jury a été attentif à éviter tout effet d’aubaine. Enfin, davantage de candidats ont choisi cette année de présenter leur candidature avec le soutien d’un partenaire américain pour montrer l’existence de premiers liens d’intérêt et d'une première approche du territoire pour préparer le projet. Sans que la présence d’un partenaire américain soit nécessaire, si elle est pertinente, elle contribue évidemment au sérieux du projet présenté.
4. Sélection finale
Au total, 50 résidences (représentant 56 résidents, en comptant les duo et trio), se répartissant entre 40 résidences ancrées dans une ville et 10 résidences itinérantes, ont été retenues pour 2024. Ce nombre, en relative décroissance par rapport à 2023, correspond au rythme de croisière que la Villa Albertine souhaite se donner sur l’accueil de résidents, alors qu’elle a maintenant complètement déployé ses autres piliers d’action (programmes d’accélération professionnelle, fonds de soutien à la diffusion artistique, événements publics et spécialisés, production de contenus dans le cadre d’un magazine multi-supports).
Sur ces 50 projets, 34 résidences ont été sélectionnées dans le cadre de l’appel général et 16 ont fait l’objet d’une sélection spécifique :
- Cinq créateurs du continent africain ont été retenus via un appel thématique « Afrique – Etats-Unis », dans le cadre d’un partenariat avec la Fondation Ford ;
- Trois résidents des métiers d’art et du design ont été retenus dans le cadre d’un partenariat avec la fondation Bettencourt Schueller : deux via un appel thématique et un via un appel ouvert à des étudiants et diplômés de l’École nationale supérieure d'art et de design de Nancy, pour des résidences à New York accompagnées par WantedDesign ;
- Quatre lauréats de bourses ou prix d’art contemporain seront accueillis en résidence : prix Marcel Duchamp, prix AWARE, prix Sarr, bourse Beauford Delaney (recherche en histoire de l’art) ;
- Une figure culturelle du monde arabe se verra décerner le prix Recanati-Kaplan, créé par la Fondation Recanati-Kaplan et la Villa Albertine, en partenariat avec l’Institut du monde arabe, et effectuera une résidence dans ce cadre ;
- Claire Houmard, sélectionnée dans le cadre de la saison inaugurale, poursuivra sa résidence en Alaska, d’une durée totale de 5 ans ;
- Deux autres partenariats complètent cette sélection : projet Clichy-Chicago en partenariat avec les Ateliers Médicis ; appel « projet artistiques » du Cnap.
Fort de la réussite de résidences qui étaient le fait de profils très jeunes, mais manifestant une réelle maturité dans leur démarche, avec une forte capacité de conviction de leurs interlocuteurs, le jury a, cette année à nouveau, accordé une attention pa rticulière aux profils émergents, qui représentent une majorité des projets retenus, mais a également eu une attention spécifique pour des candidats en milieu de carrière , sans exclure de profils plus établis du seul fait qu’ils étaient établis - notamment parce qu’un profil reconnu en France ne l’est pas nécessairement aux Etats-Unis, comme l’expérience des deux premières saisons l’a également montré.
La qualité du projet, sa pertinence au regard du territoire visé, sa capacité à engager et nourrir un dialogue actif avec les acteurs locaux et à apporter une voix singulière dans l’environnement ultra concurrentiel du paysage culturel américain, ont primé ici sur toute autre considération.
Le jury a veillé aux équilibres de la sélection finale , dont il a voulu qu’elle soit la plus diverse possible, notamment en termes de genre (53% sont des femmes, 47% des hommes), d’âge (les résidents ont de 21 à 58 ans, la moyenne d’âge étant de 40 ans), de nationalité (si les résidents sont français à 86%, 15 nationalités sont représentées) ou encore de discipline et de territoire d’origine . Ces statistiques sont comparables à celles de la sélection 2023.
Enfin, conformément à l’engagement de la Villa Albertine de se mettre en situation d’accueillir tous les profils, en étant particulièrement vigilant à l’encontre de toute forme de discrimination active ou passive , le jury a veillé à ce que les candidats nécessitant un accompagnement particulier (notamment la présence d’une ou de plusieurs personnes n’étant pas impliquée(s) dans le projet de résidence en tant que tel) soient considérés de la même façon que les autres.
Ainsi, parmi ces candidats, la sélection finale en compte six qui souhaitent pouvoir être accompagnés de leur famille au cours de leur résidence. Au moment de rendre publique la sélection 2024, le jury tient à féliciter l’ensemble des candidats et des structures partenaires pour la grande qualité des projets qui lui ont été présentés, et qui, pour un certain nombre d’entre eux, auraient eu toute leur place dans une saison de la Villa Albertine – si cette dernière avait la capacité d’accompagner quelques dizaines de projets en plus des 50 qu’elle s’est déjà donnée l’ambition d’accueillir en 2024... Il adresse enfin ses plus chaleureux vœux de succès aux futurs résidents de la Villa Albertine.
Rapport établi par
Glenn Lowry, Président du Jury
Gaëtan Bruel, Vice-Président du Jury, et Emma Buttin, Secrétaire du Jury.
Annexes
1. Statistiques sur les candidatures reçues
Candidatures selon les 10 antennes de la Villa NB. Les résidences itinérantes ont donc été examinées plusieurs fois.
Candidatures selon leur discipline principale
2.
Arts visuels
• Younes BABA-ALI
• Louisa BABARI
• Alioune DIAGNE
• Geoffroy MATHIEU
• Arash NASSIRI
• Marie SOMMER
Cinéma
• Davy CHOU
• Guillaume GIOVANETTI et Çağla ZENCIRCI
• Philippe LACÔTE
• Johanna MAKABI
• Lucas ROXO
Gastronomie
• Corentin POIRIER-MARTINET
Littérature et fiction
• Julia BOURDET
• Diaty DIALLO
• Pierre-Emmanuel LYET
• Céline MINARD
• Karim OYARZABAL
• Anne PAULY
• Marine SCHNEIDER
Métiers d’art et design
• Joseph ARZOUMANOV-DHEDIN
• Jean-Marc BULLET
• Aboubakar FOFANA
• Garance MAURER
• Juliane MOREL
• Céline SALOMON
Musée et Patrimoine
• Miren ARZALLUZ
• Claire HOUMARD
• Wambui KAMIRU COLLYMORE
Musique
• Selorm ATTIKPO
• Julian BABOU et Sonny TROUPÉ
• Jean-Philippe BILLMANN
• Christophe CHASSOL et Boris MEMMI
• Olukemi LIJADU
• Anne PACEO
Nouveaux médias et Pluridisciplinaire
• Oliver BEER
• Mathilde LAVENNE
• Jamal OUAZZANI
• Ngnima SARR aka T.I.E.
Sciences humaines et sociales
• Lydia AMAROUCHE
• Farah-Clémentine DRAMANI-ISSIFOU
• Eric LENOIR
Spectacle vivant
• Quentin CABOCEL, Violaine FIMBEL et Julie LE CORRE
• Penda DIOUF
• NACH
• Dalia NAOUS et Marik RENNER
Seront retenus au cours de l’année 2023 : le lauréat du prix Marcel Duchamp, un lauréat de l’appel « projets artistiques » du Cnap, le lauréat du prix Recanati-Kaplan, le lauréat du prix Sarr, le lauréat de la bourse Beauford Delanay.
3. Experts des jurys locaux
Atlanta
• Edvige Jean- François, Directrice du Centre d’étude sur l’Afrique et la diaspora africaine (Center for Africana Studies) à Georgia State University
• Fahamu Pecou, Artiste et Directeur de l’African Diaspora Art Museum of Atlanta (ADAMA)
• Veronica Kessenich, Directrice du centre d’art Atlanta Contemporary
Boston
• Pieranna Cavalchi ni , Conservatrice des collections d’art contemporain du Musée Isabella Stewart Gardner
• David Howse , Vice - Président du Département des arts et Directeur général à Emerson College
• Tod Machover , MIT Media Lab – Directeur de Opera of the Future Group
• Sarah Wolozin , Directrice du MIT Open Documentary Lab
Chicago
• Carla Acevedo - Yates , Conservatrice au Museum of Contemporary Art Chicago
• Gloria Groom , Présidente du département de sculpture et peinture européennes à l’Art Institute of Chicago
• Dana Hall , Doyen par intérim de l’école de musique de De Paul University
• Donald Laserre , Président et Directeur général du Chicago History Museum
• Mimi Plauche , Directrice du Chicago international Film Festival
Houston
• Holly Herrick, Cheffe du département Film et Médias Créatifs de l’Austin Film Society
• Frauke V. Josenhans, Conservatrice au Moody Center for the Arts de Rice University
• Daisy Nam, Directrice générale et curatrice à Ballroom Marfa
• George Shackelford, Directeur adjoint du Kimbell Art Museum
Los Angeles
• Jennifer King , Conservatrice adjointe du LACMA (Los Angeles County Museum of Art)
• Jacqueline Lyanga, Fondatrice de la Global Cinematheque
• João Ribas, Directeur général du REDCAT (Roy and Edna Disney CalArts Theater)
• Julia Ward , Directrice des Humanités au LA Phil
Miami
• Beth Boone , Directrice artistique et directrice générale de Miami Light Project
• Mitchell Kaplan, Directeur général de Books & Books
• Edouard Duval Carrie , Artiste
• Severina Yotova , Manager d’artistes musiciens
La Nouvelle-Orléans
• Greg Lambousy, Directeur général du New Orleans Jazz Museum
• Ron Bechet, Artiste, professeur d’art à la Xavier University of Louisiana ; consultant pour Prospect New Orleans; Président de la Joan Mitchell Foundation ; membre du comité de direction et du conseil d’administration du Ogden Museum of Art
• Gia Hamilton, Directrice générale du New Orleans AfricanAmerican Museum
• Susan Taylor, Directrice du New Orleans Museum of Art
New York
• Adam Weinberg , Directeur du Whitney Museum of American Art
• Alex Knowlton, Directeur du Joe’s Pub - The Public Theater
• Jed Rapfogel , Programmateur à Anthology Film Archives
• Lisa Lucas, Editrice et Vice-Présidente de Pantheon & Schocken Books
• Janet Wong , Directrice artistique adjointe de New York Live Arts
San Francisco
• Victoria Sung , Future directrice artistique du BAMPFA (Berkeley Art Museum and Pacific Film Archives)
• Natasha Becker , Conservatrice du département d’art africain du Fine Arts Museums of San Francisco
• Peter Maravelis , Directeur des évènements à City Lights Booksellers & Publishers
Washington DC
• Alicia Adams, Vice-Présidente de la programmation du John F. Kennedy Center for the Performing Arts
• Matthew Affron, Conservateur des collections d’art moderne du Philadelphia Museum of Art
• Tony Gittens, Fondateur et Directeur du D.C. International Film Festival
• Sunny Sumter, Présidente et Directrice du D.C. Jazz Festival