NUL NE CRAINS N° 103

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SOMMAIRE PAGE 4

LA PAROLE DU PRESIDENT LA VIE DE L’AMICALE

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Galette des Rois Remise de diplômes Un petit mot du Général Compte rendu Assemblée Générale

DEVOIR DE MÉMOIRE PAGE 20 PAGE 22

Extrait de l’historique du 22ème BCA Conférence du Colonel Henri BERAUD

CLIN D’ŒIL HISTORIQUE PAGE 25 PAGE 29

Le 22ème BCA en Kabylie Quelle différence entre Infanterie Alpine et Chasseurs Alpins ?

ACTUALITÉ ARMÉE DE TERRE PAGE 34 PAGE 37

L’Institution Militaire sait-elle honorer ses morts ? La solidarité Terre

RELATIONS EXTÉRIEURES PAGE 40 PAGE 42 PAGE 44 PAGE 46 PAGE 48

Assemblée Générale des Diables Bleus de Colmar Assemblée Générale des Diables Bleus d’Alsace Assemblée Générale de l’ANAESTM Assemblée Générale des Chassseurs du Mentonnais Hommage à notre ancien Président René OHL

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Sommaire


LE CARNET PAGE 49 PAGE 50 PAGE 52 PAGE 54 PAGE 55 PAGE 56 PAGE 57 PAGE 58

Chancellerie Poeme de Pierre Laurens Poeme du Général Bruno Dary Carnet de Santé / Erratum Réponse Questions Souvenir n°102 Questions souvenir Pour rire Modifications ou changements d’adresses

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Sommaire


LA PAROLE DU PRÉSIDENT Chers amis bonjour, C'est toujours avec le plus grand plaisir que je vous retrouve, et ce, d'autant plus que l'édition de ce bulletin a été incertaine jusqu'au dernier moment! En effet, les cotisations 2011 tardent un peu à rentrer (1/3 manquant à ce jour) mais, dans l'euphorie des bons résultats 2010, nous avons quand même fait le pari que la plupart seraient régularisées avant l'été... à défaut, eh bien, il faudra supprimer l'édition de l'été, et se donner rendez-vous pour celle de décembre. Dans ce cas, il y aura vraisemblablement aussi une autre conséquence moins réjouissante, car il nous faudra alors augmenter la cotisation 2012 à 25 ?... mais gageons que les retardataires auront à cœur de régulariser leur situation dès réception du présent bulletin : alors, ne jouons pas les oiseaux de mauvais augure ! Dans les pages suivantes vous allez prendre connaissance du procès verbal de notre assemblée générale 2010 : 42 présents et 30 pouvoirs ; le quorum était certes atteint, mais il y en a quand même une petite centaine qui sont restés l'arme au pied! Je sais bien que ce n'est pas facile de se déplacer, que c'est onéreux, qu'il y a des impondérables (notamment de santé) mais rien de tout cela ne s'opposait à l'envoi du pouvoir par la poste... d'autant que vous pouviez en profiter pour joindre votre cotisation, ou encore mieux, un petit mot d'encouragements ou des conseils, une photo, des archives… Vous pourrez également constater que l'année 2010 nous a apporté de nombreuses satisfactions dans beaucoup de domaines... à l'image de notre "Semaine des Diables Bleus", animée par la prestigieuse fanfare du 27°BCA ; une tournée presque triomphale, qui va peut- être nous conduire à organiser une semaine "Bleu Jonquille" en octobre prochain... en tout cas, les préparatifs vont bon train. Nous avons également de quoi être optimistes pour notre Devoir de Mémoire car l'inauguration du nouvel emplacement de la stèle de Narvik à Saint-Jean-d’Angély aura bien lieu le 28 mai prochain. Même notre projet de musée semble avoir pris la bonne "trace" !!! Toujours dans ce domaine Mémoire, on continue à surfer sur la bonne vague car, tout dernièrement, nous avons eu la grande joie d'apprendre •4•

Le Président


que la municipalité de Nice répondait favorablement à notre demande d'apposer une plaque "22°BCA" sur la façade de l'ancien bâtiment de l'officier de permanence, au quartier Saint-Jean-d’Angély....On ne pouvait rêver meilleur emplacement que cet endroit, situé au milieu de ce qui va devenir la pièce maîtresse d’un pôle universitaire qui comptera à terme plus de 4 000 étudiants… Je pense que nous pouvons du fond du cœur remercier tous ceux qui nous apportent leur soutien et leur aide, notamment la Communauté Urbaine de Nice, le Conseil Général 06, les municipalités de Nice et de Villefranche, mais également celles de Sospel, Menton, Grasse, Roquebrune, Antibes et de la Vésubie, lesquelles n'ont pas oublié qu'elles ont accueilli en leur temps des bataillons alpins de chasseurs à pied... Nice-Matin, enfin, n'oublions pas le Crédit Agricole de la Vésubie, toujours fidèle chaque année grâce à la volonté de notre regretté Jean-Louis Otto-Bruc. Pour conclure, je tiens à signaler que nous avons non seulement réussi à monter en puissance le volet "solidarité" de nos statuts, mais que nous sommes en bonne voie pour pérenniser ces actions. Elles visent en tout premier lieu à offrir de l'aide à ceux de nos compagnons qui seraient en difficultés pour la cotisation ou le bulletin, et à apporter notre modeste contribution à "l'entraide montagne" au profit des blessés de l'Armée de Terre, mais aussi au Téléthon , à Nice... En 2010, nous avons même, aux côtés de l'UTM et de l'amicale du 6°BCA, soutenu le "projet montagne" d'une trentaine de jeunes lycéens de seconde! Tout cela devrait me permettre de terminer sans trop faiblir cette dernière année de mon mandat, d'autant plus que je sais pouvoir compter sur l'aide et le soutien d'une bonne partie de l'équipe du conseil d'administration et du bureau! On se retrouve en juillet prochain j'espère! Bien amicalement à toutes et tous....et "au 22, on s'estime!" Gérard LIEBENGUTH

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Le Président


GALETTE DES ROIS Le mardi 25 janvier, nous étions une bonne quarantaine à nous retrouver à la maison du combattant pour la traditionnelle galette des rois....et des reines! Nous avions caressé l'espoir d'organiser cette galette à la Rascasse, sur la route de Villefranche-sur-mer, en compagnie de nos amis Anciens Marins Marins Anciens Combattants.......malheureusement, les vents nous ont été contraires ; mais ce n'est que partie remise! Pour l'occasion, le président avait fait le déplacement depuis Grenoble....enfin, pour être honnête, j'ai réussi à joindre l'utile à l'agréable car j'étais également convoqué pour un exercice à la délégation militaire départementale. Comme je le soulignais en introduction, les effectifs étant un peu plus importants que par le passé, nous avons manqué de carburant sur la fin... heureusement, l'armée de l'air a opéré "in extremis" un ravitaillement en vol, avec un petit pétillant qui n'a pas eu le temps de s'éventer. Après les quelques mots de bienvenue d'usage, le président a présenté ses meilleurs vœux à toute l'assemblée et offert, au nom de l'amicale, un bouquet de fleurs à Viviane Baudry, responsable de la Maison du Combattant, afin de la remercier pour la qualité et la gentillesse de son accueil. Il était ensuite plus que temps de déguster les brioches et les galettes à la frangipane, puis d'applaudir au fur et à mesure les reines et les rois 2011... Un grand merci aux organisateurs pour nous avoir offert ces moments d'amitié et de convivialité ! Au 22, on s'estime ! Gérard LIEBENGUTH

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Discours de bienvenue de notre Président

Il manque une Reine, notre amie Jacqueline Peyramaure •7•

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REMISE DES DIPLOMES D’HONNEUR AUX ANCIENS COMBATTANTS DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE Cette remise officielle des Diplômes d’Honneur se déroula à Nice le vendredi 18 février 2011 à la Villa Masséna. La cérémonie, célébrée dans le magnifique grand salon, fut rehaussée par la haie des très nombreux porte-drapeau et des musiciens en tenue d’apparat. Les récipiendaires présents étaient au nombre de 44 (la région niçoise en compte 120) et l’émotion ainsi que la fierté se lisaient sur tous les visages de ces valeureux « Anciens » qui, pour la plupart, arboraient leurs très nombreuses décorations. La cérémonie était présidée par Monsieur Christian Estrosi, Député des Alpes-Maritimes, Maire de Nice et Président de Nice-Côte-d’azur, entouré à la tribune par Monsieur François Rabut, Conseiller Municipal Délégué aux Anciens Combattants et Relation Armée Nation, et Monsieur Jacques Vables, Directeur Départemental de l’ONAC. Dans la très nombreuse assistance se trouvaient les familles et amis des récipiendaires, ainsi qu’un très grand nombre- pour ne pas dire la quasi-totalité- des Présidents et représentants des Associations Patriotiques du Département. Au cours d’un très beau discours Christian Estrosi, rendit un hommage appuyé au courage, à l’engagement, au sacrifice de tous ces « héros » grâce à qui nous pouvons vivre libres. Il y associa également tous ceux qui, pour diverses raisons, ne purent être présents ce jour et à qui leur diplôme serait remis ultérieurement, chez eux, à l’hôpital où dans leur maison de retraite… Les « morts pour la Patrie » firent également l’objet d’un hommage bien particulier, tout comme ceux et celles qui nous ont quittés. Une minute de silence fut observée avec beaucoup d’émotion. Puis le Député-Maire remit personnellement, à chacun des 44 récipiendaires son diplôme, ainsi qu’un sac contenant des cadeaux et des livres offerts par la Mairie de Nice. Il fut en cela bien secondé par Viviane Baudry, bien connue de tous ceux qui fréquentent la Maison du Combattant à Nice dont elle est la responsable. A noter, parmi les récipiendaires, la présence de Monsieur Robert Fers •8•

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(né le 11/11/1911), bon pied bon œil à l’approche de ses 100 ans ! Né à Saint-Étienne (Loire), il fut, après son affectation au 38ème RI, Lieutenant au 30ème RIA de 1936 à 1938 et fit même un (bref) passage au 22ème BCA : un de plus ! Parmi les absents notre ami le Colonel Béraud, retenu par un autre engagement pris bien antérieurement à cette cérémonie. Mais son diplôme (ô combien mérité !) lui sera remis officiellement par Monsieur François Rabut, lors de notre Assemblée Générale du 5 mars, dans l’auditorium de la citadelle de Villefranche. Pour clôturer cette cérémonie, une vibrante Marseillaise, reprise par tous les participants, retentit dans toute la Villa Masséna, dont le cadre et la majesté des lieux rehaussaient magnifiquement cet événement exceptionnel. Un magnifique buffet permit à tous les « Anciens » et présents de faire mieux connaissance, et ce dans une ambiance très chaleureuse que nous quittâmes à regret, Jacques Bonavita (en tenue Solferino avec le fanion) et votre serviteur (également en tenue chasseur et gilet d’arme oblige !) Ce fut une très belle journée, magnifiquement bien organisée en un lieu prestigieux et chargé d’histoire, et ce « Diplôme d’Honneur » (si tardif certes) permit à tous les récipiendaires de se rendre compte que l’on pensait toujours à eux et à ce que nous leur devions. Ne les oublions jamais ! Georges TREMOULET

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UN PETIT MOT DU GENERAL… Mes chers Amis de l’Amicale, après avoir attendu la dernière minute avec le secret espoir de pouvoir me rendre « contre vents et marées » à l’Assemblée Générale le 5 mars, je décide d’y renoncer, ma place actuelle étant en priorité auprès de mon épouse. Comme je l’ai dit à notre Président, j’en suis particulièrement désolé. Ma pensée ne vous quitte pas pour autant tant vous gardez une place importante dans mon affectif. J’ai la chance de pouvoir entretenir des liens épistolaires avec bon nombre d’entre vous. Ce fil n’est pas près de se rompre grâce à votre fidèle amitié qui m’est un vrai cadeau. Je tiens à remercier particulièrement le Président Gérard Liebenguth d’être demeuré avec un tel élan à la tête de notre Amicale. Ma reconnaissance va à ceux qui l’entourent avec tant d’efficacité et de disponibilité. Plus que jamais on s’estime ! Général Bertrand VOUILLEMIN

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COMPTE RENDU DE NOTRE ASSEMBLÉE GÉNÉRALE Samedi 5 mars 2011 L’Assemblée Générale Ordinaire annuelle de l’Amicale du 22°BCA et des Troupes de Montagne s’est tenue à Villefranche sur Mer le Samedi 5 Mars de 09h30 à 13h00. A l’issue des mots de bienvenue de M. G. Grosgogeat, maire de Villefranche, et le pointage des membres actifs présents (42) et des pouvoirs (30), étant supérieur au quorum fixé par les statuts ( ? membres cotisants), l’Assemblée Générale est déclarée ouverte à 09h35. Le Président Gérard Liebenguth, remercie la municipalité pour son accueil toujours chaleureux ainsi que les personnalités présentes : - M. GROSGOGEAT, maire de Villefranche et son 1° adjoint Mr MANGIAPAN, - M. RABUT François, délégué aux Anciens Combattants et Relation Armée Nation de la ville de Nice représentant M. Christian ESTROSI, Député des Alpes Maritimes, Président de Nice Côte d’Azur et Maire de Nice, - Mme le Lieutenant Colonel FIX, DMD06 Adjoint représentant le Colonel MOCHIN, DMD 06 et commandant la BA 943, - M. le Gal Morel, Président du Souvenir Français des Alpes Maritimes et président d’honneur de l'amicale, - M. Jacques Visconti, président régional FNAC PACA représentant Mr JC JACOTOT, président de la FNAC, - Messieurs POMMIER, VERGES, et LEPORTIER, Présidents des Associations Chasseurs du Mentonnais, ANAESTM et 159°RIA, - M. SICARDI, représentant Mr RICCI président de l’ANA section Mondovi avec son fanion, - Messieurs les Porte Fanions des amicales chasseurs du département, - Tous les amicalistes présents, notamment ceux venus de l'extérieur du département et parfois de loin, comme M. CHARLIER du Morbihan, le colonel BULCOURT de Lyon ou notre ami • 11 •

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MICAELLI de Corse, Daniel LEPORTIER et JL BONNAIRE de Briançon, M. SICARDI de Mondovi, Robert TURBIER de Lançon de Provence et Pierre AZAM de La Seyne, M. MARCILLAC de Marseille…. Le Président souligne également la présence de Madame PIGNARD Janine dont le papa a servi au 22°BCA en 1939/1940, et dont le grand père, le capitaine Louis MONCHIO, commandeur de la Légion d'Honneur, Croix de Guerre 14/18 avec 10 étoiles et 1 palme, a effectué toute sa carrière dans les chasseurs alpins (24°, 6°, 27°, 25°, et 65° BCA).... Enfin, le président fait part à l’assemblée des excuses d’un certain nombre de personnalités qui n'ont pas été en mesure de se joindre à nous comme M. Eric CIOTTI, président du Conseil Général, et les nombreux amicalistes empêchés pour raisons de santé ou d’éloignement, voire pour raisons familiales majeures comme le Gal VOUILLEMIN, le Gal AVON, le Gal CHATENOUD, les Colonels GUITART et ARDISSON… Il est ensuite rendu hommage aux 12 amicalistes ou leurs proches disparus cette année, ainsi qu’au Général Bigeard et aux 21 militaires français morts au combat en Afghanistan depuis janvier 2010, dont 3 soldats de montagne du 13°BCA, 2°REG et 7°BCA; à l’issue de la minute de silence, le président demande à l’assemblée d’avoir une pensée d’encouragement et de soutien envers tous ceux de nos compagnons qui luttent contre la maladie ainsi que pour les plus de 250 soldats blessés en Afghanistan depuis 2001. Pour conclure ce préambule sur une note plus gaie, le président souhaite un joyeux anniversaire à ceux de nos compagnons venus au monde en mars, et demande d'applaudir Yves et Gisèle Pellegrin qui viennent de célébrer leurs noces de diamant ! Le président rappelle ensuite l’ordre du jour et donne lecture de son rapport moral qui s’avère positif car presque tous les objectifs fixés en février 2009 ont été atteint: - Les efforts de RECRUTEMENT ont porté leurs fruits : 25 nouveaux amicalistes nous ont rejoint en 2010, et 2011 commence bien avec 4 nouvelles adhésions depuis janvier… le président remercie et félicite ceux qui s’investissent dans cette mission! - Le volet « SOLIDARITE » de nos statuts qui prend de • 12 •

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l’ampleur : aide de quelques compagnons en difficultés pour la cotisation annuelle ou le bulletin, soutien d’un projet montagne d’une trentaine de lycéens en classe de seconde, participation pour la seconde année consécutive au Téléthon, et pour 2011, le soutien que nous allons apporter aux soldats blessés en apportant notre contribution à la Cellule d’Aide aux Blessés de l’Armée de Terre via l’Entraide Montagne ! - la régularisation des cotisations est devenue effective: fin 2008, nous avions 3000 € de « retards » pour moins de 200 € fin décembre 2010 ! En ce qui concerne les cotisations FNAC (6 €) et UTM (2 €), déduction faite des membres d’honneur, des veuves et des adhérents individuels, nous avons réglé 125 cotisations en 2010. A ce jour, nous avons enregistrés 106 cotisations 2011 et 173€ de dons à noter que le montant de la cotisation est demeurée inchangée, mais que nous serons peut être obligé de la porter à 25€ en juillet prochain ! - Le président souligne que les subventions allouées en 2010 ont été très satisfaisantes, et il remercie la mairie de Nice (2000 €) et de Villefranche (500 €), ainsi que le Crédit agricole de la Vésubie (250 €) . L’année 2011 sera également un bon crû avec les subventions de Nice (2000 €), et du Crédit Agricole de la Vésubie (200 €); une subvention de 500 € du Conseil général 06 nous est également acquise, mais il nous faut modifier l'objet de la demande... Enfin, ressources à ne pas mésestimer, les 2 tombolas annuelles qui nous ont apporté 835 € en 2010… - Le rayonnement de l’amicale est très satisfaisant, notamment grâce aux différents vecteurs comme les 3 bulletins de liaison Nul Ne Crains, les 3 sites Internet, et diverses manifestations du type Rendez Vous des Associations de la ville de Nice, et la Semaine des Diables Bleus ! - En ce qui concerne les Relations Extérieures, l’année 2010 a été plus que satisfaisante, notamment avec les Alpini de Mondovi avec qui nous avons signé une convention de coopération! Malheureusement, nous n’avons pas encore réussi à nous déplacer à Vincennes pour participer à la Sidi Brahim nationale… - La vente d’objets promotionnels du « Foyer du 22 » devait nous permettre d’ajouter un peu de « beurre dans les épinards » ; ce n’est pas encore tout à fait le cas, mais à ce jour les • 13 •

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bénéfices retirés de ces ventes ont compensé les investissements : on peut donc raisonnablement espérer maintenant quelques bénéfices ! Bien entendu, tout n'est pas parfait, car il y a quand même deux gros nuages qui obscurcissent un peu le tableau : - notre projet de la salle du souvenir… ce dossier n’avance pas bien vite, mais il avance : Nice étudie la solution ex-Batterie Russe (à proximité Caucade) que nous partagerions avec nos amis Transmetteurs et Marins ! Pour Villefranche, 2010 a vu la naissance de l’Académie de Montolivo, association loi 1901 en charge de trouver des partenaires financiers privés pour la restauration de la Citadelle ; la phase maîtrise d’ouvrage débute, et sera suivie d’une réalisation sur 5 ans… rendez vous donc en 2017 ! D’ici là, persévérons dans nos efforts de restauration, et formalisons avec la DMD 06 une Autorisation d’Occupation Temporaire pour les locaux de stockage de nos matériels! Enfin, le dossier de transfert du patrimoine « chasseur » en place au Quartier Gardanne de la BA 943 est à l’étude par l’armée de l’Air, pour prendre effet lors de la fermeture de la base en août 2012 ! - la stèle de Narvik notre commémoration du 70°anniversaire de la victoire de Narvik n’a pas eu lieu en raison de l’impossibilité d’accéder à cette stèle le 28 mai 2010 ! Notre demande concernant le transfert de cette stèle adressée à la municipalité de Nice et au Souvenir Français 06 a été prise en compte : le SF propose un transfert pour le Monument des Chasseurs à Caucade, et Nice propose d’ériger la stèle à Saint Jean d’Angély, berceau du 6° et du 22°BCA à Nice ! Cette dernière proposition est retenue à l'unanimité car de loin la plus intéressante pour le Devoir de Mémoire… rendez-vous le 28 mai prochain pour l'inauguration et le 71° anniversaire! En conclusion de son rapport moral, le président rappelle les efforts à poursuivre en 2011: - Continuer à être offensif dans le domaine du recrutement car le potentiel existe encore… - Susciter plus de participation à la gestion et aux activités de l’amicale ;

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- Poursuivre notre effort de Solidarité et ne pas délaisser notre réseau « national », - Mutualiser autant que faire se peut entre les amicales Chasseurs du département, ou limitrophes ( Menton/Grasse, Nice et ANAESTM PACA ) l’organisation des manifestations majeures, et répartir harmonieusement les dates ! Après approbation unanime du rapport moral, le président passe la parole à Marylène MERGY, la secrétaire générale, pour le rapport d’Activités de l’année écoulée qui a été marquée par : - Une activité « Relations Extérieures » assez intense, avec de nombreux rassemblements avec les Alpini pour l’Adunata à Bergame, à Asti, Paspardo et La Brigue… Il faut également citer notre participation au congrès de la FISM à Bled en Slovènie, à l’AG de l’UTM et à la Saint Bernard à Grenoble, ainsi qu' à la journée Edelweiss de l’amicale du 159°RIA à Briançon. Il est simplement un peu regrettable que la participation de notre amicale soit toujours aussi minime ! - les Sorties Montagne qui deviennent de plus en plus confidentielles, vu le très faible effectif de participants, lesquels, en plus, se gardent bien de communiquer sur leur activité ! - les rassemblements Traditions avec l’organisation de la Sidi Brahim départementale et surtout la Semaine des Diables Bleus du 06, que nous allons essayer de reconduire en 2011 en partenariat avec toutes les anciennes garnisons chasseurs; - dans le domaine du Devoir de Mémoire, l’amicale a également bien tenu son rang lors des différentes manifestations locales (Nice, Villefranche et Antibes), mais aussi à l’extérieur, notamment pour le 70° anniversaire de la Bataille des Alpes à Menton, et pour le 10°anniversaire du Mémorial des Troupes de Montagne au Mont Jalla (Grenoble), au cours duquel nous avons apposé une plaque du 22/62°BCA sur le Mur du Souvenir… - Les activités de cohésion sont toujours très appréciées, notamment la sortie cohésion du Cap Ferrat, ou la visite à l’Authion… La sortie de Printemps à Beuil, annulée en 2010, sera si possible reconduite en 2011 !

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En conclusion, Marylène Mergy présente le calendrier des activités 2011, avec les quelques incertitudes qui demeurent à ce jour, notamment la Semaine Bleue Jonquille et le rassemblement de Beuil! Le rapport est jugé très satisfaisant et approuvé à l’unanimité. La Trésorière Générale, Michelle Avigdor, prend ensuite la parole pour le rapport financier 2010 : - le Bilan des 12 mois écoulés est bon.....le solde positif s'explique en raison de deux factures 2010 qui ne nous parvenus qu'en février 2011, - l’examen du Budget Prévisionnel 2011 est équilibré; les subventions ont été demandées en temps utiles : Nice et le Crédit Agricole de la Vésubie ont déjà voté le leur, et la municipalité de Villefranche nous informe de son souhait de participer à l’organisation de la semaine Bleue Jonquille 2011 ! Mr Robert Peli, vérificateur aux comptes demande d'accorder le quitus à la trésorière Le rapport financier est approuvé à l’unanimité… Le président reprend la parole pour rappeler les principes fondamentaux de notre budget. Point besoin de grande démonstration, les chiffres parlant d’eux mêmes : le montant des dépenses « incontournables » et celui des frais annuels de chancellerie avec les trois éditions du bulletin se monte à 25€ par adhérent…avec la cotisation actuelle à 22 €, le déficit est de 3€ ! Certes les dons, les recettes des tombolas, ainsi qu'une subvention « de fonctionnement » viennent compenser ce déficit, mais ce type de recettes est aléatoire. En conséquence, en fonction de l’évolution de la situation financière de l’amicale en juin 2011, le Pdt demande à l'assemblée la possibilité d'augmenter si besoin notre cotisation annuelle à 25 euros : approuvé à l’unanimité ! Enfin, le Président remercie la trésorière générale Michelle Zaniolo, épouse Avigdor, pour les six années de bons et loyaux services rendus à l'amicale; son départ était annoncé depuis 3 ans, et la relève sera assurée par Yves Pellegrin, qui a été élu à l'unanimité par le CA de Décembre 2010... il faut dire qu'il occupait déjà cette fonction avant la trésorière sortante! • 16 •

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Conformément à l’ordre du jour, le président aborde ensuite le chapitre Administratif avec le renouvellement et l’élection des membres du Conseil d’Administration ; il est demandé à l’assemblée générale de voter pour : - la nomination de 3 Membres d’Honneur: M. RIGGUCCI, M. Norberto RICCI et le Major ® Jean Luc BONNAIRE, membres d’honneur de l’amicale : élection à l’unanimité - l’élection de 2 membres du Bureau « sortants » et qui se représentent : M. Yves PELLEGRIN , secrétaire adjoint en charge de la Chancellerie, pour le poste de Trésorier Général : élu à l’unanimité M. Jacques BONAVITA, conseiller Musée, Solidarité et porte fanion: élu à l’unanimité - la sortie d’un membre du Bureau qui ne se représente pas : Mme Michelle ZANIOLO, épouse Avigdor, qui quitte sa fonction de Trésorier Général après 6 ans de bons et loyaux services : pris acte - la validation de l’élection de 3 membres actifs de l’amicale qui ont déposé leur candidature pour entrer au CA : M. Laurent VIGNERON, trésorier adjoint : validé à l’unanimité M. Fabrice GHERARDI, porte fanion de l’amicale du 24°BCA : validé à l’unanimité M. Jean Louis RAMBAUD, délégué régional Briançonnais : validé à l’unanimité - la validation des décisions statutaires prises par le CA en 2010 : L’élection du conseiller Georges TREMOULET comme vice président Relations Publiques : approuvé à l’unanimité La radiation de M. Armand PRANDI suite au non paiement de ses cotisations 2009 et 2010, et surtout l’absence de réponse à nos 6 courriers de rappel : approuvé à l’unanimité ! La suspension de l’envoi des 3 bulletins 2011 aux 7 compagnons qui n’ont pas régularisé leur cotisation 2010 : approuvé à la majorité moins 1 voix contre de Georges Vergès !

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La nomination du vice-président Alain Barale comme Délégué Vésubie : approuvé à l’unanimité ! Les démissions du CA pour Claude PELLEGRIN et André AVIGDOR : validées ! - Hors Conseil d’Administration : notre vérificateur aux comptes, M. Robert Peli, souhaitant passer la main, il est remplacé par M. Pascal BOIS Pour le volet « Modifications des Statuts », le Président déclare ouverte l’Assemblée Générale Extraordinaire qui approuve à l’unanimité les modifications statutaires suivantes : ARTICLE XX : - au lieu de : « L’amicale prend en charge la conservation et la gestion des traditions et du patrimoine des 22° et 62°BCA et de la garnison de Nice / Villefranche sur Mer » - écrire : « L’amicale prend en charge la conservation et la gestion des traditions et du patrimoine des 22° et 62°BCA, des Sidi Brahim de Cannes / Nice / Villefranche sur Mer, et de l’Amicale Bataillonnaire du 24°BCA de Villefranche / Mer » A l’issue, l’Assemblée Générale Extraordinaire est close. Toutes les questions de l’ordre du jour ayant été développées, le président donne la parole aux personnalités présentes pour clôturer l’assemblée générale ; la séance est levée à 10h50 après avoir chanté en cœur une vibrante Sidi Brahim… La seconde partie de la matinée a été consacrée à une présentation de la Défense en Chiffres, ainsi qu’aux nouveaux matériels déployés en Afghanistan

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Quelques anciens du 15/9

Les personnalités

M. François Rabut remet au Colonel Beraud le diplôme des anciens combattants 39/45 • 19 •

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EXTRAIT DE L’HISTORIQUE DU 22eme BCA Italie 1917 Les 24, 25 et 26 octobre, le front Italien s’effondrait littéralement sous la brusque poussée des masses Austro-Allemandes libérées de Russie. En quelques jours, de l’Adriatique à l’Asiago, l’ennemi s’avançait jusqu’à 120 km à l’intérieur de la Vénétie, ne trouvant plus devant lui que des armées désarticulées et fortement déprimées. Il fallait au plus vite aller au secours de nos alliés et arrêter l’invasion. Le 1er. novembre, par les cols des Alpes, les voies ferrées du Mont Cenis et de Vintimille, les troupes Françaises apportèrent à nos malheureux alliés le fidèle appui de leurs armes. Rappelé du Chemin des Dames, embarqué au plus vite, le 22ème. Bataillon de Chasseurs Alpins mettait le pied sur la terre d’Italie le 6 novembre. Le 8, il défilait à Brescia devant une population en délire. Le 26, il est en Bassano et Norostica, surveillant les débouchés de la haute vallée de la Bilenta. Le 4 décembre, la situation étant inquiétante sur le front d’Asiago, le bataillon est porté sur la haute vallée de l’Astico ou il se tient prêt à intervenir au premier signal. Le 31, il apprend le brillant succès remporté sur le Monte Tomba et sur le Mont Fenere par trois bataillons de chasseurs de la 27ème. Division Alpine, qui ont fait 1400 prisonniers (dont 20 officiers), pris 7 canons et 60 mitrailleuses. Cette heureuse nouvelle fit paraître encore plus brillant le beau soleil qui, le 1er. janvier 1918 se leva sur des plaines d’Italie emplies du souvenir de nos anciennes victoires. Le bataillon regarde, avec des yeux remplis de confiance, poindre sur les monts glacés (qui indiquent là-bas la direction de la France) l’aube de cette nouvelle année de guerre. François MILHAU

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Devoir de mémoire


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Devoir de mémoire


CONFERENCE DU COLONEL HENRI BERAUD le 25/03 Sur le thème « 1944-1945 : la seconde Bataille des Alpes » Répondant favorablement à l’invitation conjointe du Commandant (R) Laurent Toulet (Président de la ROF de Cannes et environs) et du Capitaine (H) Jean-Claude Dejardin (Président de l’AOHCA), le Colonel Henri Béraud (Vice-Président de l’Amicale du 22ème BCA) commença sa conférence après la clôture de l’Assemblée Générale de la ROF, et ce à l’Hôtel Kyriad de La Bocca. Le Commandant Toulet avait auparavant retracé le parcours du conférencier, tant sur le plan de sa carrière militaire que sur celui de ses qualités d’historien et d’auteur de plusieurs ouvrages, notamment les deux fascicules parus dans la « Gazette des Uniformes ». Pour faciliter la compréhension et la visualisation géographique des lieux concernés, une carte avait été préalablement distribuée à chacun des nombreux auditeurs, et ce en complément du diaporama projeté sur écran TV par le Commandant Toulet qui, secondé par le Capitaine Dejardin, avait remarquablement organisé cette réunion. Durant une bonne heure, le Colonel Béraud captiva son auditoire, sans micro ni la moindre note ! Après une rétrospective de la situation avant et après de début de la guerre, il mit en lumière ce qu’allait être la 2ème Bataille des Alpes en cette année 1944, et son déroulement en 1945. Il expliqua, avec force détails, quelles étaient les forces en présence, leurs moyens respectifs en hommes et matériels, et les différentes stratégies adoptées par le commandement français pour vaincre les Allemands et leurs alliés Italiens. Les Alpes avaient été divisées en trois secteurs, à savoir (du Nord au Sud) : la Tarentaise et la Maurienne ; Briançon, le Queyras et l’Ubaye ; les Alpes- Maritimes. Avec une précision remarquable, il nous fit vivre les événements heure par heure, minute par minute, détaillant les conditions • 22 •

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atmosphériques très rudes (neige, pluie, brouillard, froid), les conditions de vie des soldats, les actions de combat, les assauts, les faits d’armes, etc… On avait vraiment l’impression d’y être ! D’être avec lui, car le Colonel Béraud a participé à cette 2ème Bataille des Alpes et son témoignage n’en a que plus de valeur et de véracité d’autant qu’à 86 ans, sa mémoire est fabuleusement intacte ses talents de conteur tout aussi remarquables. Sa conférence s’acheva d’ailleurs sous un tonnerre d’applaudissements bien mérités, sa modestie bien connue dût-elle en souffrir ! Bon nombre de questions lui furent posées, auxquelles il répondit avec tout autant de clarté et de précisions, notamment en ce qui concernait la présence d’une unité de Japonais (eh oui !) engagée dans ces combats en terrains montagneux et enneigés, (deux éléments plus qu’inhabituels pour eux), et ce, au sein des troupes américaines. Un sympathique cocktail clôtura cette exceptionnelle leçon d’histoire, à l’issue de laquelle plusieurs personnes purent acquérir un exemplaire d’un magnifique ouvrage écrit et illustré de centaines de croquis dessinés sur le terrain par son auteur : Maurice Passemard. Sous le titre « Haute Lutte », il retrace lui aussi cette même « 2ème Bataille des Alpes » en tant que combattant aux côtés du Colonel Béraud. En découvrant le contenu, celui-ci avait dit : « c’était ça ». Un excellent dîner, regroupant la quasi-totalité des auditeurs, permit à chacun de mieux se connaître et les conversations se prolongèrent tard dans la soirée. L’Amicale du 22ème BCA était représentée par son Vice-Président chargé des Relations Publiques, le Lieutenant-Colonel (H) Georges Trémoulet, accompagné de son épouse Christine. Etaient également présents : le Colonel Michel Ardisson, le Colonel André Avigdor (Président du ROF d’Antibes-Juan les Pins) et son épouse Michelle, ainsi que le Commandant Frédéric Trémoulet (également membre du Bureau de la ROF de Cannes). Un grand merci aux organisateurs de cette très belle soirée, hautement instructive sur cette période et cette victoire française anormalement • 23 •

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et injustement méconnues, tout comme le fait que nos troupes s’apprêtaient à « envahir » l’Italie quand elles reçurent l’ordre de stopper net et de ne pas franchir la frontière… Un immense coup de chapeau au Colonel Béraud pour son érudition, sa mémoire exceptionnelle, sa modestie, et les qualités humaines qu’il incarne au plus haut degré. Longue vie à lui et à son épouse Monique. Georges TREMOULET

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LE 22ème. EN KABYLIE Embuscade du 16 mai 1956 Une simple ouverture de route, opération banale, peut parfois tourner au tragique. Le 16 mai 1956, peu après 8h.00, une patrouille de la 4ème. compagnie quitte le poste de Tizi N’Djemaa que commande le lieutenant Vincent. Il s’agit d’aller « ouvrir la route » jusqu’au col de Tirourda. Le sergent Soulignac commande la demi-douzaine de chasseurs alpins chargés de cette mission. Ils avancent sur la piste de cette région très montagneuse. A l’ouest, l’énorme masse de l’Azerout Tidjer les domine de ses pierrailles rongées par le vent, le gel et le soleil. A l’est, le regard plonge vers la vallée en contrebas, où se nichent les villages Kabyles de Summeur, Taklicht N’Aït Alsou et Tirourda. Il fait beau, quelques brumes de chaleur s’accrochent sur les sommets déchiquetés. Le sous-officier marche en tête, ses hommes le suivent à bonne distance, de part et d’autre de la route, prêts à se couvrir mutuellement du feu de leurs armes en cas de mauvaises rencontres. On compte un caporal, Aurensan, et cinq chasseurs presque tous originaires de la Côte d’Azur : Dolcini, Lau, Aubert, Cavanna et Giordano. La route s’accroche au flanc de la montagne et parfois même pénètre dans le massif par des tunnels très sombres, un peu inquiétants. Le paysage lui-même a quelque chose d’hostile. Chacun sait que le pays regorge de « hors-la-loi » accrocheurs et résolus. Le sergent Soulignac aborde un mauvais passage : la route s’enfonce comme une tranchée entre deux barres rocheuses. C’est le décor même d’une embuscade. Très rapidement, une fusillade éclate ; l’écho répercute les détonations. Toute la montagne crépite, détonations et rafales se succèdent sur un rythme infernal. • 25 •

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On tire de tous les côtés à la fois ! Les rebelles semblent partout ; le sergent Soulignac gît à terre, le ventre ouvert par une décharge de chevrotines. Le chasseur Dolcini, blessé, riposte, mais il est touché une seconde fois et s’écroule, mortellement atteint. Les chasseurs qui ferment la marche se trouvent eux aussi pris sous le feu. Le caporal Aurensan et les chasseurs Aubert et Cavanna sont blessés. Par contre Giordano, qui marchait en « serre-file », n’a rien et parvient à décrocher pour aller prévenir le poste de commandement. Il y arrivera, non sans avoir reçu dans l’épaule une balle tirée par un guetteur ennemi. Le chasseur Lau est le seul chasseur indemne de la patrouille. Il commence à riposter au milieu de ses camarades morts et blessés. Armé d’un fusil Garand, il prend à parti les rebelles-qui ont eu le tort de se mettre à découvert en allant à la curée. Il entend des coups de feu derrière lui. Encouragés par son exemple, Cavanna et le caporal Aurensan, malgré leurs blessures, commencent eux aussi à riposter un peu au hasard, car maintenant les hors-la-loi se terrent. Lau sent comme une claque sur la joue : il vient d’être atteint par un ricochet ou un éclat de pierre ; son visage ruisselle de sang. Il se met à insulter ses adversaires : « Salauds ! » lance-t-il. Il a surtout crié pour se donner du courage, car il sent bien que la situation devient dramatique. A quelques dizaines de mètres devant lui, il aperçoit des ombres qui quittent les couverts et bondissent pour trouver un autre abri et tenter d’encercler les survivants. Lau possède des grenades à fusil ; il fixe le manchon à son arme et expédie les projectiles en direction des « fells ». Les explosions retentissent dans la montagne. Les éclats d’acier ricochent sur les rochers et n’en sont que plus meurtriers. Les « fells » ne se dévoilent plus mais ils sont toujours là… Lau se rend compte qu’il va bientôt manquer de munitions ; il se • 26 •

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retourne vers ses camarades et voit Aubert qui rampe pour lui passer un pistolet mitrailleur et quelques chargeurs. Il s’agit de tenir jusqu’à l’arrivée des renforts. Les « fells » continuent à tirer sur les chasseurs, les clouant au sol. Soudain, on entend des rafales de F.M. C’est un 24/29 français. Le lieutenant Vincent arrive avec tous ceux qu’il a pu récupérer dans le poste de Tizi N’Djemaa. Les rebelles décrochent à toute allure en emmenant leurs blessés. Presque seul face à une bande bien armée, Lau a tenu le choc et repris la vieille tradition des chasseurs de « faire Sidi-Brahim ». Il sera promu caporal-chef, et le Président René Coty le décorera de la Médaille Militaire, aux Invalides, lors de la prise d’Armes du 14 juillet.

Abonnement annuel 2011 : 27 euros

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A gauche Maurice Lau lors de sa remise de décoration

Maurice LAU en compagnie de notre ami Pierre AZAM • 28 •

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QUELLE DIFFERENCE ENTRE INFANTERIE ALPINE ET CHASSEURS ALPINS ? A la fin de mes conférences sur la Bataille des Alpes (1940/1944-45), on me posait souvent la question traditionnelle : « quelle est la différence entre l’infanterie alpine et les chasseurs alpins ? ». La réponse était encore plus difficile lorsqu’elle était posée sur le terrain même des combats, à l’occasion de rencontres avec nos anciens adversaires germano-italiens (années 1980/90). Ils comprenaient difficilement cette spécificité française compter deux infanteries de montagne alors que les Allemands avaient leurs seuls « Gebirgsjäger » (chasseurs de montagne) et les Italiens leurs fameux « Alpini ». Voici donc la réponse (un peu complexe) à cette question. La « Belle Epoque » (1887-1914) Après la funeste guerre de 1870/71 et la perte de l’Alsace-Lorraine, il fallut revoir tout notre système fortifié, non seulement sur la « ligne bleue des Vosges », mais aussi sur les Alpes où nous avions retrouvé la Savoie et le Comté de Nice en 1860. Pour occuper les nouveaux forts du système Séré de Rivières, on créa, le 1er. octobre 1887, 18 nouveaux régiments d’infanterie (RI) dont les trois derniers furent affectés aux Alpes : 157ème., 158ème. et 159ème. Ces RI étaient dit « régionaux » à cause de leur recrutement local- le 157ème. s’installa fort curieusement à Lyon (on y craignait déjà une rencontre entre l’armée allemande et les Italiens) ; le 158ème. tint les forts de Savoie et du Dauphiné et le 159ème, ceux de la région de …Nice. Si, sur les Alpes, les RI dits « régionaux » représentaient la défense statique, il fallut aussi une défense mobile pour contrebalancer la menace causée par les 72 compagnies autonomes d’Alpini. Le 21 décembre 1888, une loi transforme donc les 12 bataillons de chasseurs à pied stationnés dans la zone alpine en 12 « Bataillons Alpins de Chasseurs à Pied ». C’est un magnifique cadeau de Noël pour l’Armée et la Nation • 29 •

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française ! Etant donné que les Français considèrent encore la montagne d’hiver comme un repoussoir, les chasseurs alpins ne vont donc passer que les 4 mois d’été dans leur futur secteur de couverture, sur la frontière franco-italienne. Si les chasseurs alpins sont les « estivants » de la montagne, les soldats des RI dits « régionaux » en sont les « permanents ». Comme les chasseurs alpins, ils ont l’honneur de porter la « tarte », la « taiolle » (ceinture de flanelle bleue) et les bandes molletières bleu foncé, tout en gardant l’uniforme de l’infanterie (pantalon garance, capote gris de fer bleuté). En 1890, le « 15/7 » détache un bataillon en Ubaye, le « 15/8 » n’occupe plus que les forts de Savoie tandis que le « 15/9 » quitte Nice pour Briançon. Il y sera remplacé par un « Groupe de Bataillons de Forteresse », formé par les IV° bataillons de quatre RI du 15ème. Corps. En 1891, les trois RI dits « régionaux » forment quatre bataillons. Tandis que les chasseurs alpins passent 8 mois de l’année dans les villes en participant activement à la vie locale, le « 15/9 » se livre à des expérimentations de ski à partir de 1900. Devant les résultats obtenus par ces essais, Paris finit par accorder, en 1904, l’ouverture d’une « Ecole Normale de Ski » à Briançon. C’est donc au « 15/9 » que viendront s’entraîner les stagiaires détachés de tous les corps alpins. Le 1er. octobre 1913, nouvelle réorganisation. Le « 15/7 » installe son PC à Gap et détache deux bataillons en Ubaye ; le « 15/8 » part pour les Vosges et est remplacé par le 97ème. RI de Chambéry. Le 163ème. RI, arrivant de Corse, permute à Nice avec le 173ème. RI, issu du « Groupement de Bataillons de Forteresse ». La Grande Guerre : Tandis que les 12 « Groupes Alpins » à base de chasseurs alpins sont détachés auprès de divisions d’infanterie (DI), les quatre RI « régionaux » (à 4 bataillons chacun) forment la plus grosse division de • 30 •

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l’Armée française, la 44ème. DI. Tous portent la « tarte » sauf le « 100-6-3 » de Nice qui garde son képi. Après les durs combats d’Alsace et des Vosges, la 44ème. DI sera disloquée car ses régiments seront engagés sur les points critiques du front. A partir de 1915, tandis que les BAPC sont regroupés en trois divisions bleues, (46ème. 47ème. et 66ème. DI), les RI « régionaux » seront rattachés à des DI où ils prendront le titre « d’Alpin » (sauf le 163ème. RI) par exemple, le « 159ème. Alpin » Une seule unité d’infanterie de montagne a été envoyée sur le front d’Orient (1917/18) : le « 157ème. Alpin de Gap et de l’Ubaye ». Entre les Deux Guerres : Après la saignée de la Grande Guerre, l’infanterie dite « alpine » sera enfin officialisée. Entre 1920 et 1929, quatre RI des Alpes prendront la dénomination de « Régiment d’Infanterie Alpine » (RIA). Les soldats de ces RIA auront désormais droit au titre d’ « alpin » (3ème. 99ème. 141ème. 159ème. RIA). Les deux divisions d’infanterie alpine (DIA) (27ème. à Grenoble et 29ème. à Nice) comprennent chacune deux brigades, elles-mêmes composées chacune d’un RIA et d’une demi-brigade à trois BCA. S’il existe un 173ème. RIA en Corse, il y aura aussi, à partir de 1931, un 15ème. (Albi) et un 81ème. RIA (Montpellier) destinés aux Pyrénées. Quelle est la différence entre l’alpin d’un RIA et le chasseur d’un BCA ? Il y a d’abord la tenue : les chasseurs ont gardé la traditionnelle tenue « bleu-jonquille » tandis que l’alpin porte la tenue de l’infanterie, bleu horizon d’abord, puis kaki. En ce qui concerne les traditions, si dans les BCA on entretient celles des chasseurs, l’alpin se réfère à l’historique de son régiment. Mais, sur le plan militaire et montagne, l’alpin n’a rien à envier au chasseur. Tout est une question de chef de corps… A la mi-octobre 1935, les IVe et Ve bataillons dit de « forteresse » des quatre RIA des Alpes (3ème. 99ème. 141ème. et 159ème. RIA) • 31 •

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forment les sept « Bataillons Alpins de Forteresse » qui occupent les nouveaux ouvrages fortifiés des Alpes. La Seconde Guerre Mondiale : Lors de la mobilisation générale de septembre 1939, les RIA vont se dédoubler. En plus des unités alpines de forteresse qui forment l’équivalent de trois divisions et des 10 bataillons de chasseurs pyrénéens, l’Armée mettra sur pied de guerre 5 divisions alpines, de la 27ème. à la 31ème. DIA (dont la 31ème. dans les Pyrénées) plus 2 divisions alpines de série B- (64ème. et 65ème.), soit une dizaine de divisions de montagne. La France possède alors le corps de montagne le plus important au monde… Au cours de la funeste campagne de mai-juin 1940, les DIA se battent avec acharnement sur la Somme et le Chemin des Dames tandis que, sur le front des Alpes, ce sont les 203ème. RIA (Alpes-Maritimes), 299ème. RIA (Ubaye) et les 12 BCA de série B qui sauveront l’honneur. En conséquence, nos adversaires allemands qualifieront nos Alpins de « troupes d’élite »… C’est ainsi que dans « l’Armée d’Armistice » (1940/42), « Adolf » (Hitler) nous accordera 18 bataillons alpins (4 RIA et 6 BCA) alors que, un demi siècle plus tard le Président Chirac ne nous laissera plus que 3 BCA… En 1944/45, on va reconstituer 4 RIA, 3ème. (Alpes Maritimes), 99ème. (Ain/ Loire), 141ème. (Vaucluse/ Ardèche) et 159ème. RIA (Jura/ Ardèche/ Drome) et 7 BCA composés d’engagés volontaires pour la durée de la guerre. Seuls, 6 BCA et le « 15/9 » seront endivisionnés (27ème. DA). Toutes ces unités sont engagées sur le front des Alpes. Algérie (1954-62) : Le 3ème. RIA (reconstitué en 1956) combat en Oranie, le 81ème. RIA dans le Constantinois et le 159ème. BIA en Kabylie. • 32 •

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La Peau de Chagrin : Avec la fin de la guerre d’Algérie et de la « guerre froide » (1990), on va assister à une diminution progressive du nombre d’unités de l’Armée française. Les Alpins n’y échapperont pas, et on va voir plusieurs réorganisations de la 27 ème. DA. Il ne reste plus qu’un seul corps d’infanterie alpine, le 159ème. RIA, mais c’est un leurre car il ne compte plus que l’effectif d’un BCA… Dans les réserves du Sud des Alpes subsistent deux RIA : le 157ème., régiment frontière des Hautes-Alpes et de l’Ubaye, et le 163 ème. dans les Alpes-Maritimes. Sur mon intervention de 1981, ils deviendront respectivement 15ème. et 22ème. BCA par changement de dénomination en 1982. Avec la dissolution du « 15/9 » en 1994, c’est la fin de l’Infanterie Alpine ! Il ne reste donc plus qu’une seule infanterie de montagne dans l’Armée Française : celle représentée par nos trois derniers BCA de Savoie. Henri BERAUD Ancien du « 15/9 » et du « 22 »

Défilé du 81ème RIA à Montpellier le 14 juillet 1939. Ces fiers Alpins ont-ils l’allure de futurs vaincus ? • 33 •

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L’INSTITUTION MILITAIRE SAIT-ELLE HONORER SES MORTS ? ARTICLES EXTRAITS DE LA LETTRE D'INFORMATION DU GROUPE DE LIAISON G2S de Mars 2011 et publiés avec l'autorisation de l'équipe en charge de la rédaction. AVERTISSEMENT L’équipe en charge de la rédaction de la lettre a décidé de renouer avec l’esprit fondateur du G2S dans sa ligne éditoriale. Il est ainsi ouvert une rubrique «libres propos», qui n’engage pas la responsabilité de l’état-major de l’armée de Terre, ni celle du chef d’état-major de l’armée de Terre. Son unique but est de participer au débat d’idées autour des questions militaires et plus largement de défense, en s’affranchissant d’une rédaction «politico-militairement correcte», pourvu qu’elle ne mette pas en cause les décisions prises et qu’elle ne soit pas la traduction d’une pensée nostalgique, partisane ou… apocalyptique.

Prompts à admirer les pratiques patriotiques de nos voisins anglosaxons ou canadiens, nous aimerions que notre presse nationale se fasse pareillement l’écho de l’hommage rendu à nos morts en opérations. Est-ce à dire que l’institution fait défaut ? Ce court article reprend quelques éléments des dispositions réglementaires pour en tirer quelques réflexions. Comme en témoignent de nombreux documentaires, le cérémonial qui rassemble autour du mort ses camarades de combat est empreint d’une émotion et d’une dignité propres à la fraternité d’armes ; elles s’expriment naturellement de façons diverses selon les contraintes de l’environnement opérationnel. Là, porte rarement la critique. Incontestablement plus présente dans la vie de nos armées, et plus • 34 •

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particulièrement de l’armée de Terre, la mort au combat a nécessité la mise en oeuvre (Bouaké, 2004, Côte d’Ivoire, puis Usbeen, 2008, Afghanistan) d’une procédure, appelée plan Hommage qui entend répondre aux besoins profonds des trois communautés concernées : la famille de sang, la famille de coeur (militaire) et la Nation. Une fois la dépouille du soldat mort au combat rapatriée, un cérémonial très précis coordonné par le Gouverneur militaire de Paris permet de donner à cet instant douloureux toute la solennité, la dignité et même l’intimité qui s’imposent : - la dépouille arrive par voie aérienne militaire dans un des aéroports parisiens ; le conteneur de transport post mortem (CTPM), recouvert du drapeau tricolore et d’une photo du soldat, est installé dans une chapelle ardente provisoire pour y recevoir les premiers hommages des hautes autorités civiles et militaires et permettre à la famille endeuillée de se recueillir ; les honneurs sont rendus par un détachement du corps d’appartenance du défunt. Cette cérémonie grave, digne et simple est réalisée dans la stricte intimité familiale en dehors de toute médiatisation ; - le corps est ensuite transféré vers les Pompes funèbres générales ou l’institut médicolégal (autopsie). La Garde républicaine et la Préfecture de Police assurent l’escorte dans Paris ; - la famille et la délégation régimentaire assistent à la mise en bière. L’assistance des représentants des différents cultes est toujours proposée ; - l’hommage national est enfin généralement rendu soit aux Invalides soit dans la formation d’origine du défunt selon un cérémonial connu qui permet une médiatisation appropriée ; - dans la durée, la cellule d’aide aux blessés de l’armée de Terre (CABAT), en étroite liaison avec Terre Fraternité (TF) et l’association pour le développement des oeuvres d’entraide dans l’armée (ADO), complète l’action de l’Etat en suivant et en aidant si besoin le conjoint et les éventuels orphelins. Pour sa part, la communication officielle sur ces cérémonies doit répondre aux besoins exprimés par l’autorité politique, l’institution militaire (cellule communication de l’EMA) et la famille. Elle cherche à trouver un juste équilibre entre les souhaits et la douleur des • 35 •

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familles, le respect de la dignité et de la mémoire des morts ainsi que la peine des camarades de combat, et les directives de communication de nature à permettre à la presse d’informer le grand public. Légitimement sensible à l’hommage public rendu aux siens tombés «au champ d’honneur» ou blessés pour la France, la communauté militaire est particulièrement vigilante à limiter les possibles dérives médiatiques qui la concernent. Pour leur part, les dispositions concrètes du plan Hommage offrent toutes les conditions pour permettre aux familles de pouvoir se recueillir et surmonter la perte d’un être cher, entourées par la famille armée de Terre (CEMAT : «on ne recrute pas seulement un soldat, mais une famille»), tout en confortant l’idée de légitimité ou de bien-fondé de l’opération concernée et en assurant la valorisation de celle d’une armée au service de son pays. Si l’Institution sait donc bien honorer ses morts, aller au-delà serait confondre hommages funèbres et médiatisation, la première dans la main de l’autorité, la seconde totalement libre dans notre démocratie. Général de division (2ème S) Hervé de Parseval

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LA SOLIDARITE «TERRE» La première manifestation tangible de soutien de la Nation aux blessés remonte à 1670 avec la décision de Louis XIV de confier à l’architecte Libéral Bruart la création de l’Hôtel National des Invalides. Cet établissement accueille alors près de 4 000 pensionnaires voués à des emplois artisanaux et quelque 100 blessés invalides. L’Hôtel accueille encore aujourd’hui une centaine de retraités et invalides. L’administration en charge de cette mission est l’Institution Nationale des Invalides. Après la première guerre Mondiale et ses 3 millions de blessés, un véritable système juridique et législatif se met en place sous l’impulsion d’A.Maginot et R.Cassin dans le droit fil de la célèbre phrase prononcée par Clemenceau à la tribune de l’Assemblée Nationale «ils ont des droits sur nous». Dans les années 50, des associations destinées à proposer des produits de prévoyance aux militaires voient le jour. Aujourd’hui il est possible d’affirmer que les hommes et les femmes de la communauté militaire sont dans leurs très grandes majorités adhérentes à l’une de ces associations. En septembre 1973, un décret porte création du fonds de prévoyance militaire alimentée par une cotisation prélevée, à la source, sur les indemnités pour charges militaires. Ce fonds est géré par la Caisse des dépôts et consignations. En 2010, l’armée de Terre a déploré 147 tués (civils et militaires) dont 49 en service et 98 hors service. Sur les 49 décédés en service, 21 l’ont été en opérations dont 14 au combat. 395 blessés graves sont également à déplorer dont 282 en service et 113 hors service. Sur les 282 blessés en service, 125 l’ont été en opérations dont 58 du fait de l’adversaire. Ces chiffres, dans leur brutalité, font dire au Général CEMAT que l’émotion ne doit pas être sélective et que si la mort du soldat au combat n’est pas une mort ordinaire, au final la douleur est la même, parfois pire lorsqu’elle n’est pas portée par un sacrifice consenti à assurer par les armes la défense de la Patrie et les intérêts supérieurs de la Nation. L’attention et la solidarité doivent s’exercer quelles que soient les circonstances du drame • 37 •

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La solidarité s’exerce de deux manières : institutionnelle et fraternelle. Institutionnelle parce que nos soldats risquent leur vie pour leurs concitoyens ; elle découle du droit à réparation né durant l’entre-deuxguerres. Fraternelle, parce que nos tués et blessés sont nos frères d’armes, nos compagnons d’armes. Contrairement à une idée véhiculée ici ou là, la solidarité institutionnelle construite au fil des ans est loin d’être négligeable1. Pour autant la réalité de cette solidarité est souvent occultée par le manque de réactivité de l’administration, la froideur et le caractère souvent abscons des formulaires administratifs et une certaine incompréhension, notamment par les ascendants, des règles de plafonds de ressources et de conditions d’âges2 on imagine aisément les difficultés auxquelles sont confrontées les familles de nos légionnaires résidant à l’étranger. Consciente de ces rigidités, la DRHD (Direction des Ressources Humaines de la Défense) s’efforce d’en atténuer les effets. La solidarité fraternelle, quant à elle, repose pour une large part sur la CABAT (cellule d’aide aux blessés de l’armée de Terre) adossée à deux associations, Terre Fraternité et l’ADO (Association pour le Développement des OEuvres d’entraide dans l’armée). La première agit dans l’urgence en apportant une aide de proximité (contacts, visite dans les hôpitaux) et finance des besoins (déplacement des familles, aide d’urgence aux veuves, cadeaux de Noël aux orphelins….). L’action de la seconde s’inscrit dans la durée en relais de Terre Fraternité avec un effort tout particulier dans l’attribution de bourses d’études. A titre indicatif, en 2009, Terre Fraternité et l’ADO ont consacré 418.000 euros au soutien de la famille armée de Terre. Depuis 1993, date de sa création, ce sont ainsi 236 familles de tués et 4 900 blessés en service qui ont bénéficié de l’accompagnement moral et administratif de la CABAT. A l’expérience il s’avère que le régiment, tout premier cercle de solidarité autour de la famille et du blessé, éprouve des difficultés pour assurer un suivi efficace dans la durée. Cela est dû à la rotation rapide des chefs, aux mutations du personnel ou tout simplement à la tyrannie du quotidien. Aussi le Général CEMAT a-t-il décidé de faire davantage en donnant • 38 •

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à la CABAT un rôle de «tour de contrôle» des familles et des blessés qui passe nécessairement par leur recensement en remontant dans le temps. Ainsi il sera possible de «les prendre en compte» et le cas échéant leur apporter un soutien adapté (juridique, réinsertion…). Pour ce faire les effectifs de la CABAT ont été doublés et portés à 3 officiers, 4 sous-officiers, 4 militaires du rang et 3 civils de la défense. Ce tour d’horizon de la «solidarité terre» serait singulièrement incomplet s’il n’était fait mention des partenaires quasi-institutionnels que sont l’AGPM, le GMPA, la MAA, l’UNEO…. et du réseau de proximité constitué par les associations d’armes ou d’anciens combattants. Il va sans dire que ce dispositif qui a le très grand mérite d’exister et qui repose pour une large part sur le bénévolat sera encore appelé à évoluer afin de s’adapter à des situations individuelles nécessairement différentes et souvent délicates. Il est cependant un domaine où une action peut d’ores et déjà être entreprise ; elle consiste à mobiliser localement les associations relevant du monde combattant afin qu’un juste hommage populaire soit rendu à ceux qui sont tombés au service de la Nation à l’instar de ce qui se pratique spontanément à l’étranger et singulièrement dans les pays anglo-saxons. 1 A titre d’exemple la solidarité institutionnelle, en ordre de grandeur, pour un sergent tué au combat, marié et père de deux enfants s’élève à 345 000 euros (203 500 euros pour la veuve et 71 000 pour chaque enfant. A ces montants financiers s’ajoutent la prise en charge forfaitaire des frais d’obsèques, le droit à la pension de réversion et à la pension militaire d’invalidité, la carte de réduction SNCF à 75% jusqu’à remariage ou fin des études des enfants ; le maintien pendant deux années du logement si celui-ci a été attribué par la défense, et 25 600 euros de fonds par ascendant sous conditions d’âge et de ressources. A ces montants s’ajoutent le capital servi par les associations de prévoyance sous réserve d’être à jour de ses cotisations. 2 on imagine aisément les difficultés auxquelles sont confrontées les familles des légionnaires résidant à l’étranger. Général de corps d'armée (2ème S) Robert Rideau

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Devoir de mémoire


Assemblée GÉNÉRALE DES DIABLES BLEUS DE COLMAR Deux membres honorés Ce dimanche 20 février, l’amicale des Diables Bleus de Colmar et environs avait organisé sa traditionnelle Assemblée Générale à l’Hôtel Restaurant Kyriad à Colmar. La section des DB de Colmar est composée d’anciens chasseurs à pied ou alpins dont le point commun est d’avoir porté la tenue bleue. Leur but est de pérenniser les valeurs et les traditions des différents bataillons bleus à l’origine de cet esprit chasseur qu’ils perpétuent. Dans son allocution, le président Tom Borocco a ouvert la séance en souhaitant la bienvenue à tous les membres présents, dont Alain Finel Vice-président de la fédération des DB d’Alsace (représentant le président régional Pascal Boës) et son épouse. Trois nouveaux adhérents de l’amicale ont été présentés : Georges Bossler, Hubert Riethmuller, Andrée Finel. Une minute de silence a suivi, en l’honneur des militaires morts sur les théâtres d’opérations extérieurs, ainsi que d’Andrée Borocco, membre d’honneur de l’amicale des DB de Colmar, qui nous a quittés en 2010. Après le rapport d’activités de l’année par Tom Borocco et le discours d’Alain Finel sur la Fédération Régionale, les porte-fanion Robert Bouillon et Bernard Lienhart ont donné lecture de leurs différentes participations aux cérémonies où ils représentaient la 301ème. section. Le bilan financier détaillant les dépenses et les recettes a été développé par le trésorier Marcel Vouge. Le vérificateur aux comptes Jean Pierre Oberzusser l’a approuvé en certifiant la bonne tenue des comptes et en demandant aux membres présents de donner quitus au trésorier. Deux membres méritants ont été à l’honneur : Médaille du Chasseur de Vincennes à Marcel Vouge, trésorier depuis 17 ans, pour services rendus à l’amicale ; Médaille d’Argent de la Fédération Nationale (FNAC) à Jean Robert Haefélé, attribuée sur proposition de l’amicale du 22ème. BCA à Nice, dont il est membre depuis 1994 et délégué régional. Lors de l’élection du comité, tous les membres ont été réélus à l’unanimité - avec quelques changements lors des attributions des postes internes au bureau. Le verre de l’amitié offert par l’amicale a précédé un excellent repas de cohésion dans une ambiance de convivialité propre aux chasseurs. JR. HAEFELE

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Relations extérieures


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Relations extérieures


ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES DIABLES BLEUS D’ALSACE Ce samedi 12 février, le Quartier Cambours (Gendarmerie) de Sélestat était le cadre, depuis sa création, de la première Assemblée Générale de la Fédération des Diables Bleus d’Alsace. Le président régional Pascal Boës a ouvert la séance par le refrain du jour. Une minute de silence a suivi en l’honneur du Caporal/Chef Hervé Guinaud ( RICM), tué en Afghanistan et de Jean-Claude Schirmer et Serge Froussart, deux membres de l’amicale disparus récemment. L’ordre du jour a débuté avec le rapport moral du président régional : le « dynamisme » des Amicales alsaciennes (qui recrutent chaque année) est reconnu par la Fédération Nationale des Anciens Chasseurs ; les comités ont besoin de renouvellement, notamment certains présidents qui souhaiteraient passer la main ; le droit local, qui impose qu’un comité soit composé au minimum de sept membres a créé un problème supplémentaire ; le président d’honneur Julien Dentz avait, sous l’appellation Diables Bleus d’Alsace, ouvert la voie en développant une cohésion régionale, par des réunions entre présidents d’amicales et un rassemblement régional annuel. Dans le but de disposer d’une coordination et d’une solution aux difficultés statuaires des amicales, j’avais proposé la transformation des DB d’Alsace en « Fédération Régionale dotée de ses propres statuts ». L’assemblée constituante s’est déroulée à Kientzheim (67) en novembre 2009 et les statuts ont été déposés en février 2010, avec l’adhésion de sept amicales. L’organisation du rassemblement régional par la fédération, a constitué la première décision du comité, le choix du lieu s’étant porté sur la ville de Strasbourg. Ce rassemblement du 3 octobre place de la République a été, de l’avis de tous les participants extérieurs ou ceux des amicales, une réussite totale. Le point fort de la cérémonie a été la remise du Fanion Régional, symbole de l’unité des Amicales des deux départements. Le secrétaire général Jean-Robert Haefélé, dans son rapport des activités depuis la création de la fédération , a résumé avec précision les ordres du jour des différentes réunions du comité, ainsi que les cérémonies où les membres et le Fanion étaient présents. Le • 42 •

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trésorier Roland Hofmann et son adjoint Daniel Bonnewitz ont donné lecture du rapport financier avec le détail des postes dépenses et recettes. Les vérificateurs aux comptes Daniel Minicus et Gérard Ohmeyer ont certifié la bonne tenue de ces derniers et demandé au membres présents de donner quitus aux trésoriers. Lors des élections des sortants, les membres ont renouvelé leur confiance au comité en votant à bulletins secrets; le poste vacant de secrétaire adjoint a été attribué. Le comité s’est réuni pour l’élection à main levée des différents postes à pouvoir ; deux candidats s’étant présenté pour le poste de Vice-président , il a fallu recourir au vote secret. Le nouveau comité 2O11 se présente ainsi : Président,Pascal Boës ; 1er Viceprésident, Gilbert Dollé ; 2ème Vice-président, Alain Finel; 3ème Vice-président, Michel Hulné ; Trésorier général, Roland Hofmann ; Trésorier adjoint, Daniel Bonnewitz ; Secrétaire général, Jean-Robert Haefélé ; secrétaire adjoint, Georges Bossler ; Porte-Fanion, René Greiner et Roland Lessinger. Une gerbe de l’amicale a été déposée au pied du mât des couleurs au quartier Cambours. Un excellent repas de cohésion servi au mess a mis un terme à cette rencontre chasseurs. JR. HAEFELE

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ASSEMBLEE GENERALE ANAESTM PACA 2011 Elle s’est tenue comme chaque année à La Colle-sur-Loup, au « Restaurant du Clos du Loup », le samedi 5 février à 11h.00. Le Président Georges Vergès (également membre du Conseil d’Administration de l’Amicale du 22ème BCA) a ouvert la séance entouré des membres de son bureau. Une minute de silence a été observée en hommage aux compagnons disparus : Bernard Guedel, Paul Hoffman et Jean-Louis Otto-Bruc. Ce dernier faisait également partie du 22ème BCA et œuvrait toujours très efficacement dans sa fonction de Délégué pour la Vésubie. Après lecture des rapports d’activité et financier, acceptés à l’unanimité (dont également l’augmentation à 25€ de la cotisation), le Président donna lecture des nombreuses activités pour cette année 2011. Bon nombre d’entre elles verront l’ANAESTM et l’Amicale du 22ème BCA se retrouver, notamment lors de la 84ème ADUNATA des Alpini à Turin les 6, 7 et 8 mai, plus d’autres événements en France et en Italie. Une date sympathique à retenir : le dimanche 10 juillet, pique-nique au bord du Loup. (détail ci-dessous) L’Assemblée Générale se clôtura par un sympathique apéritif et la réunion se prolongea comme chaque année par un excellent déjeuner (arrosé de bleu-cerise) réunissant les adhérents et leurs compagnes. L’Amicale du 22ème BCA était représentée par Jacques Bonavita (avec le fanion) et Georges Trémoulet (accompagné de Christine son épouse). Diverses photos furent prises, notamment une très belle photo de groupe par un reporter de Nice-Matin mais sur laquelle votre serviteur ne figure pas car le reporter, en raison d’un emploi du temps chargé, l’avait prévue un peu avant le début de la réunion. Avant l’heure c’est pas l’heure…Dommage, mais l’essentiel n’est-il pas de participer ? Dimanche 10 juillet, journée magnifiquement bien organisée et conviviale, avec apéritif, possibilité de baignade, partie de boules, sieste…

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L’année dernière, Georges Vergès nous avait même permis de pratiquer le tir sur cibles au pistolet à plomb. Et ce, grâce à l’installation d’un véritable « stand de tir » en plein air (et à l’ombre)…Venez nombreux (accès sur le site en voiture) : vous ne le regretterez pas, et votre présence « amicale » fera chaud au cœur à tous les organisateurs. Georges TREMOULET

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ASSEMBLEE GENERALE DE L’AMICALE DES CHASSEURS DU MENTONNAIS ET DE SES SECTIONS GRASSE/VALLAURIS.(le 30/01/2011) Le Président Henri Pommier, a au cours de son Assemblée Générale (placée sous la présidence effective de Jacques Visconti, Président Régional FNAC PACA), mis en exergue le dynamisme de l’Amicale et les nombreuses actions entreprises dans le cadre du Devoir de Mémoire. Il rendit hommage aux 4 derniers Bataillons de Chasseurs Alpins encore en activité (7ème. 13ème. 27ème. et 16ème. Mécanisé), ainsi qu’à leur professionnalisme, unanimement reconnu dans toutes les OPEX où ils sont engagés. Une minute de silence (ponctuée de la sonnerie « Aux Morts ») fut observée à la mémoire de tous les soldats Français « morts au champ d’Honneur » pour défendre entre autres, la liberté, et notamment en Afghanistan. Il s’éleva fermement contre les agissements intolérables de certains qui bafouent le Drapeau Français, sifflent notre hymne national, dégradent les monuments et profanent les tombes. Pour conclure, il félicita et remercia toutes celles et ceux qui, avec lui et les membres de l’équipe dirigeante, œuvrent sans compter au service de la cause chasseur, de son esprit, de sa tradition, ainsi qu’au développement des relations amicales avec les amis Alpini. Après les diverses interventions, félicitations et encouragements de la part des autorités présentes, une vibrante Marseillaise clôtura une Assemblée Générale organisée et conduite magistralement, comme sait si bien le faire Henri Pommier. Tous les nombreux participants et leurs compagnes partagèrent ensuite le « verre de l’amitié ». Un excellent déjeuner de cohésion, servi sur place par le Traiteur « Signature », prolongea très agréablement cette belle journée. Les refrains des Bataillons et la Sidi-Brahim furent sonnés avec son habituel brio par le clairon Franck Combe (chasseur de 1ère. Classe réserviste à la Fanfare du 27ème. BCA). L’Amicale Nationale du 22ème. BCA et des Troupes de Montagne • 46 •

Nos bataillons


était représentée par le Colonel Henri Béraud et le Lieutenant-Colonel Georges Trémoulet. Tous deux Vice-Présidents. Le fanion était porté par Jacques Bonavita, qu’il convient de remercier tout particulièrement pour sa présence compte tenu des soucis causés par les problèmes de santé de son épouse- à laquelle nous adressons tous nos vœux de prompt et complet rétablissement car « au 22 on s’estime » ! Georges TREMOULET

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Nos bataillons


HOMMAGE À NOTRE ANCIEN PRÉSIDENT RENÉ OHL Ce samedi 11 décembre, la 301ème. section des DB de Colmar s’était retrouvée au cimetière de Logelbach pour rendre hommage à son ancien président René Ohl : un devoir de mémoire à l’occasion du 10ème anniversaire de sa disparition. Moment de recueillement autour de la tombe, en présence de Jeanne-Marie Ohl, son épouse, et quelques membres de l’amicale coiffés de la « Tarte », dont le président Tom Borocco (qui lui avait succédé) et les deux portefanion, Robert Bouillon et Bernard Lienhart en tenue chasseur. Après un dépôt de gerbe, et une minute de silence, une émouvante allocution fut prononcée par notre camarade Joseph David ; avec des mots simples, il retraça de façon élogieuse le parcours de René Ohl à la tête de la 301ème section, mettant en valeur sa contribution à l’image de l’amicale, connue, reconnue, appréciée en Alsace et bien au-delà. Notre ami Jean Robert récita un poème , inspiré sans doute par l’esprit chasseur : « chasseurs et amis nous voici tous réunis, dans ce grand jardin de fin de la vie, dans la froideur du matin, en ce mois de décembre, nous honorons un membre, de notre grande famille, parti il y a déjà dix ans, au paradis des chasseurs parsemé de jonquilles, aux montagnes enneigées, d’un blanc immaculé : un chasseur ne meurt, que si on l’oublie ». Après la cérémonie, tous les participants se sont retrouvés au domicile de Jeanne-Marie Ohl, pour partager le verre de l’amitié, prouvant que la devise « Chasseur un jour, chasseur toujours » est bien encore d’actualité. Jean Robert HAEFELE • 48 •

La vie de l'amicale


CHANCELLERIE Médaille d’Argent avec rosette : - Serge CARPENTIER. Médaille d’Argent avec 1 palme : - Alain BARALE. Médaille d’Argent : - Robert HAEFELE, - Georges TREMOULET Médaille de Bronze : - Jean PEYRAMAURE, - Bernard CHARLIER, - Serge PEPINO, - Maurice BONSIGNORI. Diplôme Fédéral : - Roger MOURIES, - Paul COMTE, - Emmanuel VERDUN, - François PATINO, - Roland MATHIEU, - Georges BUTET, - Yves RICHARDIN, - Frédéric TREMOULET, - Philippe TROUPEL. Lettre de Reconnaissance : - Jacqueline PEYRAMAURE, - Christine TREMOULET. Félicitations aux récipiendaires.

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Le Carnet


POEME DE PIERRE LAURENS

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Le Carnet


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Le Carnet


POEME DU GÉNÉRAL BRUNO DARY Au Soldat inconnu Depuis ce jour unique où le hasard voulut, Que tu reposes à jamais en plein cœur de Paris, Tout à la fois héros, anonyme, et ami, Tu demeures pour tous le "soldat inconnu". Inconnu ? Oui, tu l'es ! Car nul ne sait ton nom. Personne ne se souvient de ton sourire, de ton visage, Du jour de ta naissance, du nom de ton village ! Etais-tu Auvergnat, Breton, Corse ou Gascon ? Avais-tu une épouse, qui veilla des années, Voyant son cœur frémir dès que quelqu'un frappait ? Avais-tu des petits, avais-tu des aînés, Qui n'eurent pas de tombe, où pleurer, où prier ? Es-tu ce paysan, qui dût quitter ses champs, Ou cet instituteur, à la classe délaissée ? Ou encore un pêcheur, regrettant la marée ? Etais-tu artisan, travailleur, étudiant ? Etais-tu même Français ? Pourquoi pas étranger ? Dans le fracas, l'horreur et la boue des tranchées, Dans le désarroi des corps enchevêtrés, D'aucuns pourraient penser que tu étais allié ? Es-tu donc condamné à rester sans passé, Idole respectée, mais d'un siècle accompli ? Car à ne pas pouvoir imaginer ta vie, Le passant se lasse et risque d'oublier. Mais pour les survivants, tu n'es pas inconnu ! Tu es l'enfant unique, bien trop tôt disparu ! Tu es le père aimé, à la photo jaunie ! Tu es l'époux fidèle, à tout jamais chéri ! Tu es ce fantassin, qui par un froid matin

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Le Carnet


Est monté à l'assaut le fusil à la main. Tu es cet aviateur aux dix victoires connues, Tombé en pleine gloire, sans savoir qui le tue. Tu es cet infirmier, tombé pour être allé Ou trop tôt ou trop loin, secourir un blessé ! Tu es cet officier ou ce vieux chibani Qui n'eut pas le temps de trouver un abri !

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Tu es ce légionnaire, venu du bout du monde Sauver la liberté ? Mourir pour une blonde ? Tu es cet aumônier qui au soir des combats, Apportait la paix avant l'heure du trépas. Mais sous cet arc immense, où tu reposes en paix, Pour ceux qui de partout sont rassemblés ce soir, Venus pour honorer un instant ta mémoire, Tu représentes bien plus que l'exemple de hauts faits. Que tu fusses un héros, reconnu, ignoré, Que tu fusses un gradé ou un simple soldat, Et que tu crus au ciel ou que tu n'y crus pas, Tu nous montres le prix de notre liberté ! Mais tu es au delà, car tu es immortel ! Et pour que tes souffrances ne soient sans lendemain, Pour que ton sacrifice ne demeure pas vain, Ton silence ici-bas, plus qu'un cri, nous appelle ! A nous tous réunis, autour de cette flamme Qui brûle pour la paix, l'unité et l'espoir, Tu montres à chacun le chemin du devoir, Le souffle d'un pays, son honneur et son âme. Ta tombe nous rappelle les valeurs d'un pays Que par l'effort de tous, la nation se construit, Que ce qui est reçu n'est pas toujours acquis Mais doit être transmis au péril de sa vie !

Général Bruno Dary, Gouverneur Militaire de Paris « La Charte » (Fédération Maginot)-Janvier-Février 2011 avec l’aimable autorisation de l’auteur • 53 •

Le Carnet


CARNET DE SANTÉ Tous nos encouragements et nos vœux de rétablissement à Bernard Schuck, victime d’un sérieux accident de ski, « patience et bon courage ». Ainsi qu’à Marcel Héraudet qui vient de sortir d’une période d’hospitalisation.

ERRATUM Nous sommes sincèrement désolés, mais les reçus fiscaux 2010 que nous avons fait parvenir à certains d’entre vous, comportent malheureusement des erreurs de date. Veuillez nous en excuser et surtout nous faire savoir si vous avez besoin d’un nouvel exemplaire corrigé.

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Le Carnet


REPONSE QUESTION SOUVENIR N° 102

DE QUOI S'AGIT IL ? PASSATION DE COMMANDEMENT 22°BCA DE RESERVE LE LIEU ? QUARTIER ST JEAN D'ANGELY NICE EN QUELLE ANNEE ? 1983 NOMS DES 2 OFFICIERS QUI ENCADRENT LA GARDE AU FANION ? à gauche : Col. BORRA - à droite : Col. PETITOT

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Le carnet


QUESTION SOUVENIR

DE QUOI S'AGIT IL?

LE LIEU?

NOM DU QUARTIER?

EN QUELLE ANNEE?

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POUR RIRE... Un chef d’entreprise en fin de carrière reçoit une jeune secrétaire. Comme il lui dicte un courrier, la jeune femme s’aperçoit que le pantalon de son patron a la braguette ouverte. Gênée, elle ne sait comment l’en informer. Il lui vient une idée. « Monsieur, dit-elle, la porte de la guérite est ouverte »… Son patron, concentré sur l’importance du courrier auquel il doit répondre, ne saisit pas la portée de la remarque. Mais en fin de matinée, en voyant sa braguette ouverte, il comprend la remarque de la jeune secrétaire. Il appelle la jeune femme dans son bureau et lui dit : « Mademoiselle, ce matin lorsque vous avez remarqué la porte de la guérite ouverte, n’avez-vous pas également remarqué un beau militaire au garde-àvous ? » « Non monsieur, rétorque la belle enfant, tout ce que j’ai vu c’est un ancien combattant handicapé assis sur deux vieux sacs à paquetage ». Jacques

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MODIFICATIONS OU CHANGEMENTS ADRESSES Hubert LASSERE Le Panorama 3 rue des Abeilles 06510 Carros Pascal BOIS 11 Bld. Raimbaldi 06000 Nice Jean-Paul GIABBANELLI 60 Av. Ceux de Verdun 06690 Tourette Levens

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Association n° W062000495 du 25/02/1958 Régie par Loi du 01/07/1901 N° Siren 522821651 Affiliée à la Fédération Nationale des Amicales de Chasseurs sous le n° 1905 et à l’Union des Troupes de Montagne. Reconnue d’utilité publique et Affiliée à la Fédération Nationale André Maginot sous le n° 30

Site : www.22bca.fr - Courriel : amicale.22bca@gmail.com Directeur de la publication : Gérard LIEBENGUTH Rédacteur en Chef : Alain BARALE Correctrice : Josette THIERY

Réalisation technique : FAC COPIES - OFFICE DOCUMENTS - Tél. 04 93 55 20 20

BULLETIN DE LIAISON DE L'AMICALE NATIONNALE DU 22ème BCA ET DES TROUPES DE MONTAGNE; SIDI-BRAHIM de CANNES, NICE, VILLEFRANCHE SUR MER Siège social : Maison du Combattant 36 bis Boulevard Risso 06300 NICE


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