2010 janvier - Livre - 324 pages

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Différences. Pour avoir suivi de près l’expérience du Maine, je suis frappé par la différence des discours des initiateurs du projet français. Dans le Maine, on pense que les ordinateurs vont provoquer une mutation de l’enseignement: moins d’enseignement magistral, plus d’apprentissage, une plus grande indépendance pour les enfants qui dirigeront leur propre travail et leurs études, avec beaucoup plus d’idées pour apprendre en faisant des projets de toutes sortes, etc. En France, au contraire, on considérerait plutôt les ordinateurs comme des outils pour aider les enseignants à mieux faire leurs cours magistraux. […] Esprits indépendants. Si on croit, comme moi, que notre siècle a besoin d’esprits indépendants, capables d’apprendre des choses nouvelles, alors il nous faut des enseignants porteurs de ces mêmes convictions. Un enseignant qui ne se croit pas capable – ou pas autorisé – d’avoir des idées originales ne peut pas transmettre cette faculté à ses élèves. Jadis, le but de l’école, c’était que les élèves la quittent en sachant faire ce qu’on leur avait appris. Mais, aujourd’hui, il leur faut acquérir la capacité de faire ce qu’ils n’ont pas appris. C’est un changement d’attitude radical, et je pense que l’ordinateur le rend possible. Et je pense que c’est dans le Maine que cette philosophie est suivie le plus sérieusement. ----Retranscription d’un entretien vidéo avec Seymour Papert enregistré à Québec, le 16 mars 2004, à l’issue de l’une de ses conférences. Ce film a servi d’introduction au colloque “un collégien, un ordinateur portable : vers un nouvel espace numérique éducatif”, organisé par le Conseil général des Landes, le 7 mai 2004, à Moliets. http://www.dailymotion.com/cg40/

UN COLLÉGIEN, UN ORDINATEUR PORTABLE / / / 65


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