Document rédigé par Zahra RAGHIB, Professeur relais à Mascarin Jardin Botanique de la Réunion, DAAC Réunion et Monique Paternoster, Responsable scientifique Mascarin Jardin Botanique de La Réunion
LAND’ART À MASCARIN JARDIN BOTANIQUE DE LA REUNION LE 03 MAI 2021
UN PROJET ORIGINAL ET AMBITIEUX
ENTRELACS UN PEAC SCIENCES ET ARTS PORTE PAR LA DAAC, MENE GRACE A UN PARTENARIAT AVEC L’ARTISTE GWENAËLLE MONTIGNE ET MASCARIN JARDIN BOTANIQUE DE LA REUNION
L
e titre du projet « Entrelacs » évoque la juxtaposition de formes, de matières, la présence de la fibre
dans le végétal, le textile, la peau. Entrelacer, c’est nouer des relations, prendre lien. Le mot entrelacs évoque aussi « s’enlacer ». Dans cette période où nous sommes perturbés dans nos relations avec nos proches, notre famille, nos amis, les restrictions sanitaires nous amènent, plus que jamais, à repenser notre relation aux autres ainsi qu’à la nature.
Les objectifs de l’artiste Gwenaëlle MONTIGNE Le projet avec les élèves est l’occasion d’interroger ce rapport homme/nature. Dans le jardin, l’idée est de se fondre dans le milieu en se parant de formes plastiques inspirées par les dessins, les motifs présents dans les végétaux. Une forme de mimétisme s’opère entre les réalisations et le végétal. Les élèves vont créer des liens avec le vivant pour faire corps avec le végétal.
Les objectifs de Mascarin jardin botanique de La Réunion - favoriser l’observation à différente échelle : du paysage au détail et vice versa, - favoriser la prise de conscience de la biodiversité végétale (couleurs, formes, organisation des plantes …), - favoriser les liens entre sciences et arts et inviter à prolonger les activités dans des actions pluridisciplinaires (association avec l’enseignement du français, de la musique, de la géographie …), - favoriser l’écoute du temps présent : ne pas être dans le zapping d’activités mais prendre du temps pour écouter et ressentir le jardin, - favoriser l’expression individuelle mais aussi collective.
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APPROCHE PLASTIQUE
Dans le cadre du projet, les productions (sur la peau ou le tissu) ont été inspirées des motifs naturels présents dans le végétal (cicatrice foliaires, spores de fougères, écorces …) Les réalisations plastiques évoquent le tatouage. Le tatouage est signe d’appartenance, de fonctions sociales, parfois de rôle initiatique, protecteur, magique, symbolique… Les dessins dans les tatouages peuvent être figuratifs ou de l’ordre du motif (points, lignes, croix, cercle, carrés, losange, etc.). Expérience immersive dans le jardin Une visite du jardin a permis un travail de réceptivité, d’observation, de veille, de sensibilisation à cet environnement. Elle a aussi permis une récolte d’images, de détails qui ont servi de matériau de base pour le travail fait ensuite en classe par l’artiste et les élèves impliqués dans ce projet et leurs enseignants. Les créations Réalisation des motifs sur la peau et sur du tissu en dessin, peinture, broderie (possibilité de faire de la teinture naturelle en fonction de la faisabilité et du temps). Des très grandes manches sont confectionnées en tissu. Sur ces dernières sont brodées et/ou dessinées les motifs retenus par les élèves. La restitution : une nouvelle expérience immersive La restitution des travaux s’est faite au sein des collections botanique du jardin sous la forme de performance. Il s’est agi de se parer des créations préalablement réalisées, de se mouvoir dans le jardin, de se positionner dans un espace préalablement choisi en cohérence avec les motifs réalisés, de s’immerger, de faire lien avec la nature. Les classes impliquées Ce projet a concerné 6 classes :
Etablissement/commune
Classe
Enseignant porteur de projet
Collège de Terre Sainte (Saint-Pierre)
3ème
Vuittenez Maiwenn
Collège Célimène Gaudieux (Saint-Paul)
5ème arts
Bernard Eve
Collège le Bernica (Saint-Paul)
3ème Gange
Ferreira Gaëlle
Collège Edmont Albius (Le Port)
4ème
Laureen Mercredi
Collège La Marine (Saint-Joseph)
3ème
Kam-Mone Christel
Coll Cambuston (Saint-André)
4ème
Champagne Quentin
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RESTITUTION ET PERFORMANCES ARTISTIQUES
Aujourd’hui, lundi 03 mai 2021, Mascarin Jardin Botanique a accueilli la restitution du projet land’art « Entrelacs » 2021, impulsé par la DAAC Réunion et Mascarin Jardin botanique.
L’artiste Gwenaelle Montigné (à gauche) a travaillé avec des classes depuis Salazie jusqu’à Sainte Rose, autour de cette thématique végétale du tatouage présente dans les éléments naturels. Les élèves et enseignants ont alors proposé une performance artistique en choisissant des lieux spécifiques de Mascarin jardin botanique au milieu des collections proposées.
Les élèves ont été des acteurs tant la réalisation du processus créatif pour mettre en lumière le résultat de leur recherche, que dans le rôle de spectateurs aguerris et attentifs aux performances des autres élèves. Les restitutions étaient riches, innovantes et très poétiques. Pour la restitution et pour répondre aux contingences des règles sanitaires en vigueur, chaque classe était divisée en 2 groupes : un groupe d’élèves « acteurs » et un groupe d’élèves « reporters – critiques d’art » qui prenaient des notes et posaient des questions quant à la réalisation et la conception des motifs présents sur les manches des artistes. Ils se proposaient ensuite de faire le récit de cette observation aux autres élèves de leur classe. Deux élèves par classe ont constitué un groupe d’« experts » suivant toutes les présentations et chargé de retracer leur perceptions à leurs collègues de classe.
Voici les éléments d’explication de cette déambulation à travers les performances des élèves.
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ATELIER 1 : COLLEGE LA MARINE, AVEC MME KRYSTEL KAM-MONE, LIEU : COLLECTION ORCHIDEES ET FOUGERES ET BASSIN
Les élèves n’ont fait qu’un avec la nature en proposant des tableaux dans différents endroits nichés au cœur du bassin et des fougères.
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ATELIER 2 : COLLEGE DE EDMOND ALBUS, MME LAUREEN MERCREDI, LIEU : COLLECTION SUCCULENTES ET PALMIERS
Les élèves ont proposé un parcours chanté où ils déclinaient des mots poétiques en plusieurs langues au milieu des cactus. Ils ont terminé par un rassemblement très poétique sous les palmiers qui se reflétaient dans leurs manches.
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ATELIER 3 : COLLEGE CELIMENE GAUDIEUX, MME EVE BERNARD, LIEU : COLLECTION PLANTES LONTAN Les élèves acteurs ont proposé une déambulation autour des arbres et de la nature jusqu’à se confondre avec elle. L’ensemble du groupe faisait alors corps avec les arbres et les éléments naturels.
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ATELIER 4 : COLLEGE LE BERNICA , MME GAËLLE FERREIRA, LIEU : COLLECTION BAMBOU
Les élèves avaient investi les bambous en s’y fondant totalement. Ne dépassaient que les manches travaillées collectivement. Les élèves effectuaient des mouvements permettant aux bambous de créer un espace sonore.
Ils accompagnaient le public vers la ronde lumineuse au milieu des bambous où des musiciens se livraient à une composition sonore héritée des sons des bambous. Une atmosphère onirique et apaisante, relayée par les déambulations des élèves porteurs des manches, a su captiver l’ensemble du public.
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ATELIER 5 : COLLEGE COMBUSTON, MR QUENTIN CHAMPAGNE, LIEU : COLLECTION PLANTES LONTAN
Les élèves ont proposé différents tableaux poétiques. Chaque tableau était accompagné de poèmes écrits et composés par les élèves, sous forme de petits poèmes en acrostiches, en vers libres ou en prose. Les tableaux proposaient les liens entre la nature, la réalisation des élèves et les émotions suscitées par cette expérience.
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LE MOT DE LA FIN
Ce projet a été un moyen de créer des liens entre nous. Nous avons pu mieux comprendre le sens d’entrelacs, mais également apprécier le travail des autres élèves d’autres collèges. » «
Propos recueilli auprès d’une élève de Combuston, l’une des élèves reporters. Ce projet fort en émotions aura suscité la créativité, l’entre-aide, la collaboration des enseignants, des artistes et des différentes structures. Une version complète sera disponible très prochainement pour vous accompagner dans la réalisation du prochain PEAC Land’art. Nous nous réjouissons d’ores et déjà de la prochaine édition.
« Le seul véritable voyage, le seul bain de jouvence, ce ne serait pas d'aller vers de nouveaux paysages, mais d'avoir d'autres yeux. » Marcel Proust, À La Recherche du temps perdu, 1918. 10