Zoo n°30

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© Metropolitan FilmExport

Sanctum, de Alister Grierson

Produit par James Cameron, Sanctum sÊenvisage comme un film de survie dans un environnement particulièrement hostile, à savoir les grottes immergées dÊEsaÊala en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Le récit comporte toutes les figures imposées, du milliardaire chafouin au conflit familial animant un explorateur buriné et son fils rebelle (un nflud dramatique débouchant, au passage, sur une conclusion courue dÊavance). Seulement voilà, Alister Grierson fait un très bon usage de la 3D relief, accentuant le sentiment de vulnérabilité de lÊhomme dans lÊimmensité minérale. De fait, Sanctum au cinéma se justifie sur ce seul critère. Sortie le 23 février

Paul, de Greg Mottola Simon Pegg et Nick Frost, les zigotos british de Shaun of the Dead et Hot Fuzz, font équipe avec le réalisateur de Supergrave pour conquérir lÊAmérique. Au lieu de ça, les deux glandeurs geeks rencontrent par hasard Paul, un extraterrestre fumeur de joints et grossier comme pas permis, évadé de la fameuse Zone 51. Ce dernier souhaite rentrer chez lui et échapper à la mort promise par le gouvernement. SÊensuit un roadmovie extrêmement plaisant qui combine lÊhumour référencé mais respectueux du duo anglais et le sens comique US de lÊéquipe dÊApatow, à la fois vachard et dÊune malice brocardant la bêtise sous toutes ses formes. Sortie le 2 mars

127 heures, de Boyle Danny Boyle confirme sa très grande forme ainsi que son statut de maître dÊun cinéma traversé par des pulsations énergiques. Le défi était loin dÊêtre gagné en sÊattaquant au calvaire enduré par lÊalpiniste Aaron Ralston. Le bras coincé sous un rocher alors quÊil crapahutait dans lÊUtah, Ralston patienta cinq jours avant de sÊamputer le bras⁄ Comment réaliser un film convaincant à partir dÊune histoire vraie basée sur une unité de lieu, de temps et dÊ(in)action ? Grâce à James Franco qui, par son jeu instinctif et presque ÿ cartoonesque Ÿ électrise 127 heures, ode effrayante et intense à la vie. Sortie le 23 février JULIEN FOUSSEREAU

i n é m a © PAN-EUROPÉENNE - PHOTO : CÉDRIC ARNOLD

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zoom ciné L’héritier du groupe W revient au cinéma pour de nouvelles aventures placées davantage sous le signe de l’action. Une avancée dans le spectaculaire qui se fait, toutefois, au détriment des personnages.

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lors que le premier volet condensait les quatre premiers albums de la BD de Jean Van Hamme et Philippe Francq (à savoir LÊHériter, Le Groupe W, O.P.A. et Business Blues), Largo Winch II sÊappuie sur les tomes sept et huit que sont La Forteresse de Makiling et LÊHeure du Tigre⁄ pour mieux sÊen détourner. On nÊa rien contre, dans la mesure où ce diptyque est loin dÊêtre le plus mémorable de la série. Ainsi, le rapport que Largo entretient avec son héritage pesant des milliards de dollars prend une tournure inédite puisquÊil décide de le vendre. Les bénéfices de cette vente serviraient à la création de la plus ambitieuse des fondations humanitaires. Hélas pour lui, le jour de la signature de lÊacte de vente, il est arrêté et inculpé pour complicité de crime contre lÊhumanité envers une minorité birmane, lors dÊune épuration ethnique survenue trois ans plus tôt. Il devra prou-

LARGO perd un peu de sa Win(ch) ver son innocence et sÊassurer quÊil nÊa pas ÿ hérité Ÿ dÊun atroce péché commis par Nerio, feu son père adoptif. Jérôme Salle reprend son poste de réalisateur avec comme intention principale dÊaméliorer les rouages de cette franchise en devenir en termes dÊaction et dÊhumour. Sur ce point, les morceaux de bravoure impressionnent souvent, notamment une poursuite en voiture inaugurale qui pourrait tenir la dragée haute à ce qui se fait outre-Atlantique. De même, Nicolas Vaude en majordome précieux de Largo se montre toujours aussi efficace, et la réinvention de Simon

Ovronnaz est bien négociée. Quel est le problème, alors ? Sharon Stone, tout dÊabord, est pénible de cabotinage vulgaire au point de plomber toutes ses scènes (y compris un final franchement lourdingue) quand certains détails du scénario sÊintègrent difficilement dans lÊintrigue générale. Mais le principal regret réside surtout dans la quasi-disparition de lÊombre trouble et fascinante de Nerio Winch dont les confrontations avec son fils adoptif donnaient beaucoup de corps à des personnages par trop fonctionnels. Autrement dit, Largo Winch II perd le côté introspectif dans un thriller finan-

JULIEN FOUSSEREAU

LA MÉTHODE LARGO WINCH

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otre collaborateur Jean-Marc Lainé a publié à lÊautomne dernier un ouvrage didactique destiné à un public répondant à au moins lÊun de ces critères : apprenti bédéaste, fan de Largo Winch ou simple curieux. Scénario, repérages, crayonnés, encrage, lettrage... toutes les étapes de la création dÊun album de Largo Winch sont détaillées et renvoient à des instant précis du DVD qui accompagne le livre. Un manuel de référence dévoilant le processus de création dÊune BD de façon claire et érudite.

c La Méthode Largo Winch, de Jean-Marc Lainé, livre de 128 pages + DVD comprenant deux documentaires, Eyrolles / Kanari Films, 28 €

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cier pour un James Bond corporate oscillant entre le bon et le très mauvais. Pas sûr que lÊon y gagne au change. Dommage, car Tomer Sisley campe un excellent Largo Winch.

LARGO WINCH II de Jérôme Salle, avec Tomer Sisley, Sharon Stone... durée : 1h59 sortie le 16 février 2011


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