Zébra n°3

Page 1




Ren

4


5


6


7


8


9

Michel Tamer


10


11


12


13

monsieur Qu


14


15


16


17


Louise Asherson

18


19


20


21


22


23


24


25


David

26


27


28


29

Paul Deroche


Yoyo

30


31


32


33


34


35


36


37

AurĂŠlie Dekeyser


38


39


40


41


42


Nahem Moon, ĂŠpisode II

43

Anne B.


44


45


à suivre... 46


47


48


49


50


51


52


53


54


55


56


57


58


59

Michel Tamer


60


61

J Xavier


62


63

Franรงois Le Roux


64


65


66


67


68


69


Florence mĂŠline

70


71


72


73


L’Iconoclaste par Zombi

« Je te fiche mon billet que Robert Crumb est le seul type politiquement incorrect de tous les Etats-Unis ! »

Avec qui diable ai-je pu faire ce pari stupide ? Impossible de m’en souvenir... Toujours est-il que, découvrant à peine quelques mois plus tard en librairie les « Vies littéraires » d’Edward Sorel, j’ai su que j’avais perdu à plate couture. Il y a au moins deux types politiquement incorrects aux Etats-Unis actuellement. L’un est de San Francisco -c’est Crumb-, l’autre de New York –et c’est Sorel.

Et maintenant, il faut que je te fiche mon billet, X. (quant à toi, lecteur, tu es la victime collatérale d’un pari stupide, et cet accident me force à te prendre en otage sans te demander ton avis).

Pire que « politiquement incorrect »

Edward Sorel est même pire que « politiquement incorrect », il est « artistiquement incorrect ». En effet, tout le monde ou presque peut désormais se moquer des hommes politiques sans courir beaucoup de risques. Il y a belle lurette qu’ils ont perdu le peu de prestige qui leur restait, et même les femmes de ménage font la fine bouche. Tandis qu’en littérature, c’est autre chose, il y a encore plein d’icônes intouchables. Surtout aux Etats-Unis, où artistes et intellectuels jouissent d’un prestige extraordinaire, dont l’explication la plus plausible est que les citoyens de cette grande nation lisent très peu (selon des statistiques récentes, la disparition complète de la lecture serait même programmée pour bientôt aux Etats-Unis.)

Le principe des « Vies littéraires » (2006) est celuici : Sorel croque à grands traits quelques vedettes de la littérature. Et, en vis-à vis de ses dessins au trait nerveux, figurent quelques extraits calligraphiés de la biographie du plumitif malmené. On retrouve dans cette série d’icônes vandalisées quelques Français, tels Proust ou Sartre ; aussi des monuments comme Tolstoï, W.B. Yeats ou Carl Jung ; quelques auteurs typiquement yankees enfin, peu connus en Europe, complètent la liste (Norman Mailer, Ayn Rand).

« 1889 : Emoustillé à l’idée de vivre en compagnie de jeunes gens virils, Proust s’engage dans l’armée, mais les choses ne se passent pas comme il l’avait espéré.

Caricature d’Edward Sorel par Zombi.

Sa respiration d’asthmatique tient la chambrée éveillée et on l’installe dans une pièce à l’écart des autres. »

Cette tranche de la vie de Proust, dont Sorel expédie la bio. en 9 p. en tout, indique non seulement que Sorel a fait sienne la devise « Mieux vaut un bon dessin qu’un long discours », au contraire de sa victime, mais elle permet de deviner pourquoi le petit bouquin de Sorel a fait scandale dans le Landerneau des lettres new yorkais à sa parution. Un scandale dont le préfacier des « Vies », E.L. Doctorow, témoigne à sa manière : « A l’instant même où je ris, je suis mis mal à l’aise par les traits empoisonnés que Sorel décoche à mes confrères. »

Le préfacier se rebiffe

Au pays de Molière, il nous est facile de comprendre la saveur particulière des traits assassins de Sorel, puisque les romanciers, poètes ou philosophes qu’il épingle sont tous des moralistes. Ayn Rand prône le culte du dollar ; Tolstoï le partage des terres ; Proust le fétichisme littéraire ; Sartre et Brecht un socialisme où les intellectuels ont une place proéminente, Jung le retour à la prostitution sacrée, etc.

74


Le décalage entre la conduite prônée par les moralistes et la vie qu’ils mènent est donc une source de délectation inépuisable pour leurs ouailles. Le préfacier Doctorow doit lui-même être une sorte de moraliste, voire de toubib, puisqu’il croit bon d’ajouter cette énormité : « L’art de la satire tient à son iniquité. » Alors que, bien sûr, du point de vue satirique, c’est la vie qui est parfaitement inique, et les curés qui tentent d’accoutumer l’homme à cette injustice qui sont de parfaits tartuffes. On peut se demander si le syndicat des écrivains n’est pas aussi puissant que celui du crime, aux Etats-Unis, puisqu’il est capable de diligenter jusque dans les pages des ouvrages satiriques des agents de police ?

La méthode Sorel

Caricature de Carl Jung extraite des « Vies littéraires »

Fions-nous plutôt à Sorel qui, sur la genèse de son travail, explique : « Le seul qui ne figure pas dans mon bouquin, c’est Balzac, le premier auquel je m’étais attaqué [pour l’ « Atlantic Monthly », mensuel de Boston, dans lequel Sorel publia d’abord en feuilleton ses « vies », avant

C’était donc un coup d’essai, et c’est seulement après que je me suis restreint aux salopards. »

Ironiquement, Sorel ajoute que, s’il faut être un salaud pour être considéré comme un artiste, -poignarder sa femme comme Norman Mailer, par exemple-, il n’a aucune chance de le devenir. De fait, la vie d’Edward Sorel, juif polonais d’origine, et né dans le Bronx en 1929, est on ne peut plus prosaïque. Elle est surtout marquée par l’entêtement, puisqu’il a dû attendre d’avoir soixante ans pour dessiner la couverture du célèbre « New-Yorker » pour la première fois, et connaître ainsi une renommée internationale.

Caricature de Picasso en dieu Pan, par E.S.

Notes : · « Literary Lives » est paru en 2006 aux Etats-Unis, et chez Denoël-Graphic la même année pour la traduction française (« Vies Littéraires »). - Le « New Yorker » est un hebdo culturel et humoristique illustré fondé en 1925.

Un néo-punk, par Sorel : première couverture donnée au « New Yorker ».

· Pour les anglophones, un petit film est disponible sur internet, montrant E. Sorel dans son atelier, qui dessine et disserte sur son art de caricaturiste et illustrateur :

qu’elles ne soient réunies dans un recueil. »] ; mais, le fait est que Balzac était un type sympa. Il avait une mère horrible, et dans toutes les femmes il a cherché ensuite une remplaçante, avant de finir par mourir dans les bras de cette mère. Rien de très marrant là-dedans.

75

http://vimeo.com/3014369


David

76


77


78


79


80


81


82


83


GUS BOFA****

E. Pollaud-Dulian rend justice à Bofa dans le cadre de sa petite monographie, en même temps qu’il nous aide à le comprendre. Je ne lui reprocherais que de répéter le poncif de l’art dit « engagé », faussement opposé à un art qui ne le serait pas (celui de Bofa, par exemple). En effet, l’engouement de tel ou tel poète pour Napoléon, Staline, Hitler, Pétain, etc., non seulement révèle une compétence de sergent-recruteur plutôt que de poète, mais peut en outre très bien s’interpréter aussi comme le reflet d’un mobile personnel moins conscient.

Gus Bofa (1883-1969) fut un illustrateur singulier. Dans les quelques chapitres succincts de l’hagiographie qu’il lui consacre, E. Pollaud-Dulian explique comment Bofa s’illustre d’abord lui-même, avant d’illustrer les ouvrages d’autrui ; autrement dit, Bofa est au preAutoportrait de Gus Bofa mier plan de son ouvrage d’illustrateur, et il introduit la quête existentialiste dans une discipline jusque-là plutôt conçue comme un artisanat. Pollaud-Dulian étaye son propos de citations assez nombreuses pour ne laisser aucun doute sur le questionnement de B. : « Il est assez difficile de se connaître, de s’identifier à soi-même, de se distinguer, non seulement des autres hommes, mais du type Homme, de se trouver aux mesures inédites, qui conviennent à la fois à votre individu et à l’idée que vous voulez en avoir. La définition : « Gus Bofa grand dolichocéphale blond, dessinateur, ayant le goût de l’humour, de la fantaisie et du paradoxe », ne peut aucunement satisfaire l’idée que j’ai de moi, à moins d’en redéfinir chaque terme en fonction de moi. » Naturellement la nouvelle vague d’auteurs de bandes-dessinées ne pouvait manquer de voir en Gus Bofa un précurseur, puisque ces auteurs adoptent une démarche similaire, en se démarquant à leur tour d’une bande-dessinée franco-belge faite d’abord pour les enfants. Cette coïncidence a sans doute contribué à la redécouverte de Bofa, tombé déjà dans l’oubli à la fin de sa vie, malgré une personnalité et une ambition artistique rivalisant avec celles des plus fameux peintres ou écrivains de son époque. Mais qu’est-ce que le « style » de l’auteur, sinon son empreinte ou le reflet de sa personnalité dans son travail, rétorquera un esprit plus pragmatique ? Par conséquent, la démarche existentialiste va de soi, elle est pour ainsi dire automatique. Cette objection fait apparaître Bofa plus novateur encore ; celui-ci est en effet conscient du cadre abstrait de son art, qu’il définit. Ce n’est donc pas un simple remède, ou le moyen d’oublier la grave blessure récoltée au cours de la Grande guerre, qui a plutôt aiguillonné Bofa, comme L.-F. Céline. Pollaud-Dulian situe donc exactement Bofa à l’avant-garde, à l’égal des meilleurs artistes de son temps. Bofa va en effet au devant des problèmes et ne se contente pas de suivre le mouvement. A l’approche de la mort, son propos est très noir et son mépris de la culture de vie béate de ses contemporains n’a fait qu’augmenter. Bofa n’a pas vaincu les silhouettes qu’il dessinait, fantomatiques, ni lui-même comme un membre de cette armée d’ombres tremblotant à la surface de la terre. Néanmoins il n’a pas triché, ni donné dans le panneau de la reconnaissance sociale, où les naïfs se jettent parfois, perdant toute chance d’être aimés sincèrement hors le contexte qui les a élevés au grade de grand commandeur de quelque légion d’artistes absurde.

Poème surréaliste par Bofa (ill. et texte)

Si la quête individualiste de Bofa le détache de ses semblables et d’un socialisme somme toute artificiel et réconfortant, il reste que cet artiste donne l’impression, voulant toucher au ciel, d’avoir gravi une montagne pour se retrouver ensuite seul, face à un gouffre, à l’instar des anciens philosophes stoïques. Qu’a-t-il manqué à Bofa pour vaincre cette mort qu’il a osé regarder en face ? Un peu plus de métaphysique ? Zébra · « Gus Bofa », par E. Pollaud-Dulian, éd. Acharnistes, 2008 (http://editions-acharnistes.com). · E. Pollaud-Dulian annonce la parution prochaine (2013) chez Cornélius d’une biographie en deux tomes, abondamment illustrée avec des inédits de Gus Bofa.

84


Passage afghan*****

Dans le poste de télé, la guerre est bien souvent décrite comme l’affrontement entre les forces du mal et celles du bien, à la manière du fameux jeu vidéo « Call of Duty », qui abolit la frontière entre la tragédie et le divertissement. - Et si j’allais voir de plus près ce qui se passe vraiment ? : qui n’a jamais éprouvé cet élan de curiosité, depuis son canapé ? Le dessinateur de presse américain Ted Rall est passé à l’acte, lui : il s’est rendu en Afghanistan, après avoir balayé l’inquiétude de ses proches (et la sienne) par un : - Si les Afghans sont capables de vivre toute l’année dans cet enfer, je dois bien pouvoir tenir trois semaines ! Et il en est revenu avec un reportage, « Passage Afghan » (« To Afghanistan & back »), dédoublé ou redoublé, puisque le témoignage de T. Rall est à moitié sous la forme d’un compte-rendu, l’autre partie en BD, dans un style inspiré par Matt Gröning. Sur le fond, le témoignage de Ted Rall glace le sang. Qui ne croit pas à l’enfer sera désillusionné. Le pire, à lire, n’est pas le constat prévisible de T. Rall, que les soldats, sous des uniformes différents, font tous le même métier, et que ce n’est pas celui d’enfant de chœur. Bien plus inquiétante s’avère la stratégie de la guerre moderne, décrite par le dessinateur-reporter, qui incorpore les caméras et la presse, tout l’arsenal médiatique, sous prétexte d’information. « On m’interroge souvent sur les mécanismes de censure des médias aux Etats-Unis ou plus précisément sur l’autocensure. Je pense qu’il ne s’agit pas tant d’un problème de mensonges délibérés - encore que cela puisse se produire - que d’un principe d’omission permettant aux

médias de conserver leurs relations avec des politiciens et décideurs importants considérés comme des sources potentielles d’information. (...) » Le moins qu’on puisse dire, c’est que Ted Rall ne prend pas de gants, moins encore que son confrère Joe Sacco, pour critiquer les grands médias audiovisuels occidentaux et leurs « mensonges par omission », dont il fournit quelques exemples précis, à propos du Vénézuela ou de la Corée du NordZ « Passage afghan », Ted Rall, La Boîte à Bulles, 2004.

L’Histoire de Sayo***

J’ai crains d’abord que le dessin tiré au cordeau de Yoshiko Watanabé, professeur de manga en Italie, ne m’empêche d’entrer dans ce petit roman historique en BD... Et puis non, je me suis laissé prendre quand même par l’atmosphère inquiétante de cette espèce de « thriller » historique, tiré d’un témoignage authentique par le scénariste Giovanni Masi. Nous est narrée l’histoire d’une famille d’immigrants japonais en Chine, qui se retrouve dans une position délicate à la fin de la seconde guerre mondiale, quand l’envahisseur japonais est vaincu. Cette famille composée surtout de femmes et d’enfants en bas-âge se retrouve isolée dans une Mandchourie devenue hostile ; Sayo, l’héroïne du récit, est même sur le point d’accoucher. Le retour au pays de ces Japonais déchus s’avère aussi nécessaire que périlleux. à tous ces dangers s’ajoute l’incertitude quant au soort du mari de Sayo, engagé dans l’armée nippone et probablement prisonnier des Chinois. Le mélange est réussi entre une intrique dont le ressort est surtout psychologique (comment une jeune femme habituée à une vie heureuse va-t-elle se sortir du pétrin dans lequel elle se retrouve subitement plongée), et l’éclairage d’un épisode méconnu de l’histoire, voire honteux, les récits des vainqueurs offfrant peu de place à la compassion pour le sort de leurs anciens enemis. Le dessin japonais de cet album contibue en définitive à accroître le dépaysement du lecteur occidentalZ. « L’Histoire de Sayo », par Yoshiko Watanabé et Giovanni Masi, Dargaud, 2011, 19 euros.

85


la bonne tête d’olivier josso

O.J. - Du coup je passe pour le gentil, et toi le méchant, Fantasio contre Zantafio… Tiens, remets-nous deux demis, s’il-te-plaît, Didier ! Z. - Slurrp… Oui, ton bouquin, d’abord ça m’a fait penser au petit machin de Sartre où il raconte comment sa vocation d’écrivain est née de ses lectures d’enfance (« Les Mots »). Il lisait plein d’illustrés, les aventures de Jules Vernes, « Les Trois Mousquetaires », tout ça ; donc il se demande comment, à son tour, devenir un de ces héros fascinants, vu qu’il n’a pas la carrure ? Et il trouve la solution : devenir écrivain, écrire à son tour des histoires. Sartre est devenu une sorte de héros dans le monde virtuel des intellectuels - mission accomplie !

Olivier Josso : - Un peu facile… Z. : - De quoi ? O.J. - Ton titre, là : « La Bonne Tête » (bof) Z. - Ben, j’ai hésité avec : « L’Accouchement d’Olivier Josso ». D’ailleurs, si je me souviens bien, dans ce fameux album de Franquin, la mauvaise tête c’est un masque ? O.J. - Oui, un masque en latex, pour pouvoir voler un autre masque en or égyptien… Z. - Donc, si ça se trouve, derrière ton air zen, ta bonhommie, se cache peut-être un véritable… salaud ? Un « pervers manipulateur » ? O.J. - Eh, qui sait, peut-être je pourrais d’un seul coup basculer du mauvais côté, c’est pas impossible ? Z. - Succès garanti ! O.J. - Comment ça ? Z.- Ben, le public adore ça, les conquérants, et donc les salauds… surtout les femmes !

O.J. - Mmmh... Je ne sais pas. Ces citations que je fais, de Tintin, Spirou, Lucky-Luke, ce sont comme des correspondances, des « hantises », plus ou moins conscientes. Z. : - Des zébrures, tu veux dire ? O.J. : - Ouais… Et aussi les citations de mes dessins d’enfant. Z. : - T’as raison, le dessin, c’est pas tout à fait la même chose que les mots dont parle Sartre. Le dessin est moins rassurant que les mots. O.J. : - Ah, tu trouves ? Z. : - Oui, moi je préférais « Alix », de Jacques Martin à Tintin et Spirou, et… O.J. : - Ton côté gay, je suppose… Z. : - ( !?) … et « Alix » est une série réaliste : il arrive que des personnages attachants meurent ; il y a aussi pas mal de sadisme, des scènes d’humiliation publique. On dirait que tu as collectionné les cases noires comme les moments les plus vrais, ceux où le vernis des bons sentiments de la BD belge craque.

O.J. - Ah, ça y est, je m’attendais bien à une réflexion misogyne de ta part, à un moment ou un autre…

O.J. : - Probable que c’est aussi les passages où la personnalité de l’auteur remonte à la surface. D’où leur intensité.

Z. - Oui, il fallait que je la place, celle-là ; maintenant, on peut parler un peu plus de ton bouquin, si tu veux.

Z. : - Oui, surtout Franquin ; c’est sûrement le plus conscient à quel point toute cette fiction est étouffante. J’ai lu un


truc de Franquin sur Gaston Lagaffe ; il fait de Gaston le prototype de l’homme moderne, fainéant de génie, « à la recherche du temps perdu » ; je te retrouverai la citation exacte, tiens… O.J. : - Sans compter Chaland. J’adore Chaland, il dérape encore plus…

O.J. : - Pffouh ! T’as fumé avant ou quoi ? Z. : - Non, non, je me soigne mieux à la bière. Sinon, après ce bel exorcisme de ton passé, cet album-totem rutilant, j’avoue que je suis curieux de savoir comment tu vas faire pour… exorciser le futur.

Z. : - Je vois ça comme des tentatives d’évasion, moi, de la part de Franquin. Il faut dire que la fiction, c’est une vraie prison ! T’es là-dedans, pris comme une mouche dans une toile d’araignée : c’est pas inconfortable, mais tes mouvements sont limités, comme dans une case de BD ; tu ne sais pas trop quand, mais tu sens bien que tu vas finir par y passer… La mort, les gosses y pensent plus que leurs parents. Eux, ils ne veulent surtout pas y penser… O.J. : - Ben merde, plutôt glauque ta vision. Z. : - Glauque, c’est vert. Orange et noir, c’est la vie et la mort… Le cadre de la fiction. Une explosion orange au début, un trou noir à la fin. O.J. : - Et… le tippex ? Z. : - Le tippex ? Je ne sais pas, moi… la drogue, peut-être ? La religion ? Le truc qui fait briller la fiction ?

ill. O. Josso

« Au Travail » d’Olivier Josso vient de paraître à l’Association, avril 2012, 96 p., 21 euros.

¨ Je désire adhérer à l’Association Zébra ¨ Je désire recevoir Zébra #4, et j’adresse un chèque de 7 euros (frais d’envoi inclus) à l’ordre de Association Zébra à

A. Dekeyser, 4 rue Arthur Brière - 75017 PARIS

Nom : Prénom : Adresse postale : E-mail :



Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.