E N T R E TI E N
Impliqué dans 10 % des logements yvelinois Créée fin 2009 pour accompagner les collectivités dans la conception et le pilotage opérationnel de leurs projets d’aménagement urbain, Yvelines Aménagement intervient à la fois en tant que « conseil » et assistance à la maîtrise d’ouvrage et en tant qu’« opérateur » pour mener à terme des opérations tout en en portant le risque.
Daniel Talamoni
« Le logement es
Que pensez-vous du plan de mobilisation pour le logement annoncé par le gouvernement* ? Il s’agirait d’un « document de travail » qui n’a été accompagné d’aucune étude de faisabilité. Les réactions hostiles montrent bien que le logement est un sujet de proximité qui doit emporter l’adhésion des populations et des élus, et surtout être bien réfléchi.
La construction est pourtant une nécessité…
Elle intervient sur environ 600 logements par an, soit 10 % de la production du territoire en sept ou huit opérations. Autre outil créé par le Département, l’Établissement public foncier des Yvelines (EPFY) doit, quant à lui, être absorbé par un établissement régional à la fin de l’année. Une décision contestée par les Yvelines. Daniel Talamoni explique : « Les Yvelines sont un archipel de villes moyennes, voire de petites tailles, qui n’ont pas d’ingénierie opérationnelle. Il faut être en capacité de les accompagner au quotidien, ce que pouvait faire l’EPFY. Menées de loin, les opérations risquent de ne pas obtenir l’assentiment des élus et des populations. » www.yvelinesamenagement.fr
Cette année, on va construire 270 000 logements en France quand il en faudrait 500 000. On a des difficultés à proposer aux jeunes et aux personnes âgées, les deux extrémités de la pyramide des âges, les solutions qu’ils attendent. Dans les Yvelines, le nombre de logements construits oscille entre 3 500 les mauvaises années et 6 000 lorsqu’on a une action publique extrêmement forte. Le Département a d’ailleurs été très présent ces dernières années.
« Ne négliger aucune étude » Où est le problème ? Les professionnels doivent encore vaincre les réticences de certains élus… Le nombre de recours contre les permis de construire a triplé en
dix ans. Les gens sont attentifs à leur environnement, comme ils le sont sur l’éducation ou la santé, et c’est légitime. Il faut donc montrer, démontrer et amender nos opérations pour qu’elles profitent de la dynamique de la concertation. Mais les professionnels n’ont pas encore pris la mesure de ce changement, et ne sont
pas assez innovants pour accompagner les élus et expliquer l’intérêt de produire du logement.
Quels conseils donnezvous aux maires ? Le mieux est de ne négliger aucune étude pour définir les contours architecturaux et économiques d’un projet. Il faut investiguer le champ des possibles.
« Le cadre de vie est une valeur que nous devons préserver à tout prix » 16
I YVELINES - JUIN 2015