— 184 alors nettement ; les querelles intestines se taisent ; les çofs oublient leurs dissensions et leurs luttes ; tous se lèvent pour défendre leur indépendance menacée ; les plus indifférents, les plus indisciplinés suivent strictement les conseils du chef élu et obéissent servilement a ses ordres dans l'intérêt supérieur du groupement. LA. FAMILLE
La base de la société berbère est la famille; comme dans toute société primitive et nomade, c'est elle qui forme la souche fondamentale des groupes qui en dérivent ensuite grâce à la multiplication des êtres. Elle se compose du père, de la mère, des enfants et souvent des petits-enfants. Outre ces membres issus d'un afeul commun, et formant la famille proprement dite, il y a quelquefois, dans la tente même, des membres étrangers, dont nous parlerons plus loin. Le père ou le grand-père est, de droit, le chef de la famille. C'est lui qui dirige et conseille les membres qu'il a sous sa protection. Il est membre de la djcma'a et représente devant elle la famille et les étrangers (domestiques ou hôtes) admis par le chef et présentés aux notables. Les ascendants sont à la charge des enfants, qui leur assurent leurs moyens d'existence, leur dressent une tente à côté des leurs, et les entourent quelquefois d'un grand respect. Il n'est cependant pas rare de constater, surtout chez les pauvres, que les vieux sont délaissés et obligés de mendier pour vivre. Les eufants, une fois mariés, peuvent se séparer de leurs parents. Us reçoivent alors leur part d'héritage, dressent leur tente dans le voisinage de celle de leurs parents et mènent ainsi, dans la tigemmi (douar), une vie parallèle à celle du père et des jeunes frères. Les filles, jeunes ou vieilles, restent toujours avec le père. Elles ne quittent la famille que lorsqu'elles se marient ou qu'elles s'enfuient chez un amant. Les jeunes gens se marient généralement dans leur douar ou leur clan, rarement dans le clan voisin et plus rarement encore dans une autre tribu. Nous ne parlerons pas ici du mariage et