L'OFFICIEL Hommes Maroc

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HUMEUR

TU TE CROIS MARRANT ? Tant de gens pas drôles se lancent dans le one man show que ça en devient… pas drôle.

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ans la rue ou dans le métro, je vois parfois des affiches qui m’intriguent : celles vantant des one man shows de comiques inconnus. Je me demande alors qui est ce jeune Maghrébin loufoque ou cette blonde délurée à l’allure désopilante. La plupart du temps, ils font une grimace sur la photo, pour bien souligner que l’on est dans le registre comique. Mais ce n’est pas nécessaire. L’esthétique de ces réclames parle d’elle-même. Et elle est particulièrement répugnante. Typos, stylisme, couleurs, tout est à chier, et tout révèle surtout que l’on a affaire à un débutant qui ne maîtrise encore rien de sa promo. Pas même le propos, tant les titres des spectacles sont désolants, oscillants inexorablement entre jeux de mots foireux comme One Man Chaud, et promesses de grosse déconne, comme Machin pète les plombs !. Je m’interroge encore. Il y a-t-il vraiment des gens qui voient ça et se disent : “Tiens, il a l’air marrant, lui ! Je vais aller acheter des places pour son spectacle !” C’est fou. Sur quelle base, sur quels critères ? Finalement, la grimace est peut-être déterminante. Pour ma part, c’est hors de question. Même si j’étais invité, même si c’était quelqu’un que je connais, je n’irais pas. Les comiques ne me font pas rire. Et surtout pas pendant tout un spectacle. À vrai dire, ils m’ennuient, et parfois, me font même un peu souffrir : quand leurs interventions sont trop pauvres, je suis même contraint par une force inconnue de changer de chaîne sur-

le-champ. J’entends alors revenir l’argument massue, celui du culot. “Oui, mais il faut oser y aller, quand même, sur scène, faire son truc.” Je ne suis pas d’accord. Où est le mérite d’imposer aux autres des choses déplaisantes ? Trouve-t-on des qualités de courage à un exhibitionniste qui ouvre son imper devant les écoles ? “Ouais, mais il faut oser y aller, quand même, montrer sa bite aux gosses.” Non. Pour moi, cette démarche relève d’un manque de discernement évident. Mais quel a été le moment clef ? Quand cette personne a-t-elle décidé de faire le grand saut ? Par quelle magie noire a-t-elle pu prendre une aussi mauvaise décision ? Probablement quand ses potes bon public et un peu lèche-cul lui ont lancé comme une boutade : “Putain, t’es trop marrant. Toi, tu devrais faire comique !”. Ce fou a pris ça au premier degré, et a donc décidé d’en faire son job. Au secours. Et pourtant, je peux les comprendre : les comiques qui marchent sont des superstars, et ils engrangent des fortunes. Elmaleh, Debbouze, Youn : ces gars-là sont devenus millionnaires en faisant marrer le monde, puis en capitalisant au maximum sur leur “talent”. Films, sketchs, films tirés de sketchs, chansons de films tirés de sketchs, sitcoms, émissions de télé, rien ne stoppe plus la machine à flouss. Et ce ne sont surtout pas Dany Boon, Jean Dujardin ou Omar Sy, des comiques certes assez moyens, mais qui ont explosé les records au cinéma, qui nous contrediront. Alors, forcément, ça fait rêver. Ou pas.

* Fabien Prade est l’editor at large du magazine L’Optimum.

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GIANPAOLO PAGNI

Par Fabien Prade*


HUMEUR

LA CRISE, C’EST HYPE Jetez vos antidépresseurs, rompez avec la sinistrose et oubliez vos projets de suicide. La crise est définitivement tendance. C’est même le it-word de la rentrée. de studios ou l’adjuvant ultime à d’insipides séries B ? Par Hicham Smyej*

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ans la vie, certains hasards ont valeur de révélation, de véritable fenêtre sur la vérité lumineuse. Petit exemple : au détour de mes pérégrinations quotidiennes sur les réseaux sociaux, mon mulot a croisé un article généreusement partagé par une amie modeuse que Dieu bénit. Le texte consistait en un micro-dico de la novlangue fashion, énumérant quelques termes à placer impérativement dans une discussion entre amateurs de fringues, sous peine de passer pour un vieux ringard. Ainsi, il faut dire preppy pour BCBG, loafers au lieu de mocassins et denim plutôt que jeans. Pour résumer : user à l’envi d’anglicismes suffirait pour nous donner un air intelligent et cultivé. Moi, je veux bien. J’ai donc décidé d’appeler ma voiture ma car, remplacer téléphone portable par smartphone, “réunion” par meeting et foot-ball par football. J’aurais aimé faire de même avec “marcel et slip”, mais placer underwear dans une discussion intelligente et cultivée relève de l’héroïsme. En revanche, il y en a un que je refuse catégoriquement de naturaliser : le terme “crise”. D’abord, le mot possède une sonorité, une musicalité bien meilleure que celle de sa traduction anglaise (Crisis, on dirait le nom d’une divinité égyptienne), au point que le simple exercice de sa prononciation - mine contrite, mâchoires crispées, rictus à la Joker en dit assez sur son sens. Entraînez-vous devant une glace, vous verrez par vous-même. Ensuite, le terme a le merveilleux don de la polyvalence. C’est simple, on peut le caser dans n’importe quelle

discussion, à propos de n’importe quel sujet, du plus futile au plus tragique. Allez, au choix : crise cardiaque, crise au Real Madrid, crise de couple, crise de nerfs, crise d’hémorroïdes, crise de rires et, bien évidemment, crise économique. Cette dernière me conduit à l’argument de séduction numéro un du mot : son côté moderne, contemporain, hyper actuel. Aujourd’hui, la “crise” est partout. À la télé, on en consomme par barquettes entières, que ce soit aux infos, dans les émissions de divertissement ou sur les plateaux de talk-shows. Indice ultime de cette invasion linguistique : même les candidats de L’amour est dans le pré en usaient, certes sans toujours en deviner le sens (faut pas trop en demander, quand même). Idem dans les journaux. Si je n’étais pas aussi paresseux, je me serais lancé dans le comptage du nombre de “crises” imprimées sur un seul numéro d’une seule publication. J’en aurais certainement gardé une crampe de l’abaque. Et puis il y a les scènes de tous les jours, dans un taxi, sur la terrasse d’un café ou dans une réunion en entreprise. Un ami ouzbek croyait que “crise” était le prénom d’une bimbo starlette de cinéma, s’étonnant qu’elle soit chez nous plus célèbre qu’Angelina Jolie. Qu’on se le dise : la crise, avec un grand C, c’est hype, c’est le it-word par excellence, l’indispensable des punchlines. Je m’étonne d’ailleurs que personne n’ait songé à lancer une marque ainsi nommée. Je prends les paris : quel que soit le produit, il suffirait de l’appeler “iCrise” pour qu’il se vende… comme des antidépresseurs en temps de crise.

* Hicham Smyej est journaliste.

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AUTOMOBILE

LE RETOUR DU RANGE Avec cette quatrième génération, le nouveau Range Rover remet les pendules à l’heure dans un segment qu’il avait créé il y a 40 ans. Car derrière un style quasiment inchangé, le 4x4 anglais cache une sophistication technique insoupçonnée et une présentation au summum du luxe. Découverte.

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SOPHISTICATION ET CLASSE Ceux qui attendaient une rupture au niveau du style en seront pour leurs frais, et c’est tant mieux. Le nouveau Range choisit la continuité avec des lignes épurée et sans fioritures, conservant ses identifiants traditionnels (silhouette carrée, capot en couvercle, pavillon flottant…). Les quelques traits contemporains viennent d’emprunts au petit frère Evoque, dont ses blocs optiques à diodes débordant sur les ailes. La rupture se trouve plutôt sur le plan technique. Sa structure en aluminium permet à cette 4e génération de perdre pas moins 420 kg sur la balance ! De quoi annoncer un comportement routier plus dynamique et, bien sûr, des consommations et des émissions polluantes largement revues à la baisse. C’est surtout à l’intérieur que le Range Rover IV hausse le ton. Alors que son devancier comptait encore quelques éléments en plastique, l’habitacle du nouveau modèle fait la part belle aux matériaux nobles, entre cuir, bois et aluminium. L’univers du 4x4 paraît désormais bien loin : on se croirait plutôt à bord d’une Rolls-Royce ou d’une Bentley. La liste des équipements est de la même eau. De la fermeture électrique des ouvrants à l’éclairage d’ambiance à diodes, de l’installation audio haut de gamme au système de stationnement assisté, tout ce que propose la technologie automobile actuelle est de la partie. Fin du fin : l’option sièges arrière individuels à réglages électriques, séparés par une console revêtue de bois précieux. Naturellement, une telle profusion de luxe a un prix. L’entrée de gamme, motorisée par le 3.0 l TD V6 (258 ch), devrait ainsi s’afficher autour du million de dirhams. Quant à la version la plus huppée, équipée du V8 5.0 l à compresseur (510 ch), elle rivaliserait en tarif avec les plus prestigieuses limousines du marché. Et, pour être honnête, il n’y a rien de plus logique. 60 • L’OFFICIEL HOMMES MAROC

UN VRAI SALON ANGLAIS Plus spacieux (+17 cm aux places arrière), l’habitacle du nouveau “Range” est aussi truffé d’équipements high-tech. Selon les trois finitions HSE, Vogue et Autobiography, la liste comprend des portières à fermeture assistée, un double hayon à commande électrique, un système Hi-Fi Meridian, un écran tactile de 8’’, des sièges massants… Land Rover mise également sur la personnalisation avec une palette de 17 ambiances intérieures et 3 coloris de garnissage de pavillon.

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epuis sa naissance en 1970, le Range Rover s’est toujours posé comme l’archétype du 4x4 aristocrate. Et l’avènement d’une horde de rivaux, estampillés Porsche, Mercedes, BMW ou Audi, n’a jamais remis en question l’aura de noblesse et de prestige dont s’entourait le tout-terrain britannique. D’ailleurs, malgré ses dix ans bien tassés, l’actuelle mouture n’avait pas à rougir de la comparaison avec ses concurrents autrement plus jeunes. Toutefois, l’heure de la retraite avait sonné, et pour renouveler son vaisseau amiral, Land Rover a choisi de rebattre les cartes dans le segment qu’il avait lui-même inauguré.


UNE VRAIE LIMOUSINE Couvert de cuir, de bois précieux et d’aluminium brossé, l’habitacle du nouveau Range Rover place la barre encore plus haut dans la course au luxe. Dans la catégorie des SUV haut de gamme, personne ne fait mieux. Idem pour le contenu technologique, dont une bonne partie est reprise des récentes Jaguar. C’est le cas de l’instrumentation 100 % électronique, de l’écran multimédia à interface tactile ou encore de la ludique molette-sélecteur de vitesses.

MÉCANIQUES CONNUES Le seul chapitre où le nouveau Range n’apporte pas de nouveauté est celui des motorisations. On retrouve des mécaniques connues, à savoir le TDV6 3.0 l de 258 ch, le SDV8 4.4 l, dont la puissance est portée à 339 ch (au lieu de 313 ch) et enfin le V8 essence 5.0 l suralimenté développant 510 ch. Un bloc hybride Diesel devraient rejoindre la gamme dès l’année prochaine.

CURE MINCEUR L’emploi massif de l’aluminium (structure et carrosserie) a permis un gain de poids dépassant les 400 kg par rapport à la génération précédente. Tout bénéfice pour les performances, le comportement routier et, surtout, pour les moyennes de consommation. À motorisations équivalentes, celles-ci devraient connaître une baisse de 8 %. L’OFFICIEL HOMMES MAROC • 61


HORLOGERIE

Cartier Santos Dumont Grand Modèle, boîtier en or gris sur bracelet alligator, mouvement mécanique à remontage manuel. Chez Cartier. 78 • L’OFFICIEL HOMMES MAROC


Bvlgari Diagono Professional Acqua, boîtier 42 mm en acier sur bracelet acier, mouvement automatique à remontage automatique. Chez Bvlgari.

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GAD ELMALEH

tout simplement On le suit à la trace sur Twitter, Facebook, dans les magazines people, et bien sûr, dès qu’il monte sur les planches. Si l’humoriste acteur occupe depuis ses débuts une place de choix dans nos cœurs, que l’on se rassure : il n’a pas pour autant attrapé la grosse tête. Le gamin de Casablanca n’a pas oublié ses origines, et reste fidèle à ses valeurs comme à luimême. Le guy next door, un pur ould l’blad en somme. Et c’est sans doute et surtout pour cela qu’on l’aime. Par : Sofia Benbrahim / Photos : Laurence Laborie

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COSTUME EN GABARDINE DE LAINE ET CHEMISE À COL CLASSIQUE EN POPELINE DE COTON AVEC INSERTION DE LAINE SUR LE COL DIOR HOMME.


MODE

Kyle MacLachlan, fraîchement sacré maire des hipsters dans la série Portlandia, démontre qu’il n’a pas besoin de David Lynch pour distiller un magnetisme vénéneux. Photos Daniel King / Stylisme Christopher Niquet

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Blazer Dolce & Gabbana chez Rive Bleue Club. Col roulé et Rose en cuir “saffiano” Prada.

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Lanvin

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TENDANCES

MARINE

Star chez Giorgio Armani dans ses nuances les plus sombres, il est en passe de devenir, en langage de modeux, "le nouveau noir". Alternative plus chic, plus pointue, plus imaginative à son éternel rival, on le redécouvre en costumes impeccables et autres silhouettes taillées au laser.

Paul Smith

Louis Vuitton

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Calvin Klein

Versace

Maison Martin Margiela

Giorgio Armani

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Gilet à col V en cachemire porté sur une chemise classique en coton ; pantalon en laine à poches latérales et boots classiques en cuir.

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MODE

AFFAIRES D’HOMME Sur l’agenda de la saison, sobriété et élégance pure sont les priorités. Coupes classiques et accessoires utiles sont convoqués au sommet de la tendance. Photos : Assia Oualiken

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Pardessus trois-quarts en cachemire et laine Givenchy aux Galeries Lafayette. Chemise en coton Ă col bicolore Dior Homme. Cabas en cuir Yves Saint Laurent. Derbies en cuir perforĂŠ Louis Vuitton.


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