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Trois questions à Yaouba Kaigama, Directeur national du WWF-RDC
Q. Quel est le regard que vous portez dans l’ensemble sur l’exercice FY22 du WWF-RDC?
FY22 constitue la deuxième année de mise en œuvre de notre plan stratégique 2021-2025. Nous avons pu progresser dans la mise en œuvre de nos programmes terrain et thématiques. Nous avons ainsi pu contribuer au renforcement de la gestion du réseau des aires protégées en RDC à travers notamment le parc national de la Salonga où notre appui des années précédentes a permis son retrait de la liste des biens en péril du patrimoine mondial de l’UNESCO.
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Notre engagement à faire de Salonga un modèle fonctionnel de gestion d’aire protégée s’est traduit par le renouvellement de l’accord de partenariat avec l’ICCN basé sur des principes clairs de prise en compte des droits humains dans la protection des aires protégées, la mise en place du cadre de sauvegardes environnementales et sociales (ESSF) et d’un mécanisme de plainte, la non délocalisation involontaires des populations et l’accès aux ressources naturelles pour les communautés vivant dans le parc et sa périphérie.
Nous sommes accompagnés dans notre engagement par les différents bailleurs de fonds qui sont aussi préoccupés par les thématiques de conservation et de développement.
Le processus d’élaboration d’un plan de sauvegarde environnementale et sociale et la mise en place du mécanisme de gestion de plaintes sont des piliers pour assurer la durabilité de nos actions.
Des résultats tangibles ont été atteints par nos programmes forêt, agriculture, climat et énergie, avec un accompagnement des populations et des acteurs de la société civile, portant un frein à la déforestation et améliorant les conditions de vie des communautés (paiements pour services environnementauxPSE, kit de cuiseurs électriques, foyers améliorés, plantations, agroforesterie...) tout en renforçant les capacités des parties prenantes.
Nous notons également l’appui que nous avons apporté à l’institution nationale en charge des aires protégées pour l’identification des zones clés pour la conservation de la biodiversité et le lancement de projets innovants en rapport avec l’approche One Health (une seule santé) et dans le domaine des eaux douces.
Ces résultats ne devraient pas occulter les défis que nous avons connus, notamment la découverte de cas de fraudes financières qui nous ont amené, après des investigations minutieuses, à prendre des mesures correctives énergiques.
Q. Quelles sont les ambitions particulières du WWF-RDC pour l’avenir proche ?
En phase avec notre vision stratégique, nous souhaitons dans le proche avenir développer des programmes dans des paysages dans lesquels les différentes parties prenantes se sentent responsables et contribuent à l’atteinte des résultats. Ce qui constitue une preuve de durabilité et d’impact. Les différents domaines prioritaires du gouvernement entrant dans notre core business peuvent être impactés et ensemble avec les partenaires, il est possible de lever des fonds pour cela. Je pense surtout à la lutte contre la criminalité environnementale (faune et flore), les changements climatiques, l’eau douce et l’agriculture. Cela ne peut pas marcher si nous n’avons pas une gouvernance vertueuse des ressources et des acteurs bien outillés et consciencieux.
La capacitation des organisations locales dans la mise en œuvre des projets et l’accompagnement des populations locales font partie de nos ambitions pour l’avenir proche.
Q. Y a-t-il des défis spécifiques à surmonter dans la mise en œuvre de la stratégie du WWF-RDC et existe-il des opportunités dont vous pourriez tirer parti ?
Bien que le WWF-RDC soit déterminé à mettre en œuvre une stratégie qui contribue au mieux à la conservation des actifs naturels de la RDC, d’une importance qu’il n’est plus besoin de démontrer, nous sommes néanmoins tributaires des défis auxquels le pays est confronté de manière générale en termes de contexte politique, économique et sociologique.
Ces facteurs impactent également dans une certaine mesure nos efforts de mobilisation de fonds nécessaires pour l’exécution de nos programmes.
Cependant, il existe aussi des opportunités pouvant jouer en notre faveur, notamment l’engagement politique indéniable des autorités nationales en faveur de la protection de la biodiversité ou de la lutte contre les changements climatiques qui sont exprimées dans le programme d’action du gouvernement.
Cet engagement se traduit par un rôle très actif que joue la RDC pour la réussite des conférences environnementales importantes prévues pour la fin de l’année 2022.