Haïti

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Tendances et profil de la pauvreté et de la prospérité partagée Bien que toujours élevé, le taux de pauvreté a reculé en Haïti. Les données récentes laissent constater que la proportion des Haïtiens vivant dans la pauvreté extrême est passée de 31 % en 2000 à 24 % en 2012. Les progrès ont cependant surtout été observés en zones urbaines. Cette tendance est confirmée par les indicateurs monétaires et non monétaires de la pauvreté, et l’éducation est le facteur non monétaire qui a enregistré les progrès les plus sensibles. La proportion des ménages dont tous les enfants d’âge scolaire fréquentent l’école s’établit à environ 90 %, contre environ 80 % en 2001. Les taux de vaccination sont également en hausse. De récentes données tendent à montrer que ce recul de la pauvreté extrême est dû aux revenus du travail, aux transferts privés et à l’aide. Les revenus du travail non agricole ont affiché une hausse annuelle d’environ 3,5 % en moyenne, en particulier chez les hommes, grâce à la croissance observée dans les secteurs de la construction, des télécommunications et des transports, tous concentrées dans les zones urbaines. Les emplois dans le secteur formel sont demeurés limités (13 % de la population active), et l’agriculture et les secteurs urbains informels ont maintenu leur place en tête du palmarès avec environ 40 et 47 % du marché du travail respectivement. Les envois de fonds des travailleurs migrants ont représenté plus du cinquième du PIB haïtien au cours des récentes années, et le pourcentage des ménages bénéficiant de transferts (envois de fonds provenant d’ailleurs au pays ou de l’étranger) est passé de 42 à 69 % de 2000 4

à 2012. De plus, le séisme de 2010 a engendré un afflux sans précédent d’aide sous forme de fonds, de biens et de services. Cette aide de l’extérieur a elle aussi contribué à réduire la pauvreté au cours de cette période, en particulier dans l’agglomération de Portau-Prince qui en a été la principale bénéficiaire (en grande partie en raison du fait que la capitale haïtienne avait été la plus touchée par la catastrophe).

Tendances et moteurs de la croissance Globalement, la croissance é­ conomique d’Haïti est restée décevante au cours des quatre dernières décennies. De 1971 à 2013, la croissance du PIB s’est établie en moyenne à 1,2 % par année, restant ainsi bien inférieure à la moyenne de la région LAC (3,5 %) et de celle des économies affichant un niveau de développement similaire (3,3 %). Les rares périodes de croissance positive sont restées éphémères, et ont souvent été suivies d’un ralentissement de l’activité économique. De plus, compte tenu de la croissance démographique importante du pays, le PIB par habitant a même reculé de 0,7 % par année en moyenne entre 1971 et 2013. Pendant que les pays à faible revenu affichaient en moyenne une hausse de leur PIB par habitant depuis le milieu des années 90, Haïti est demeuré à la traîne. L’instabilité politique et les catastrophes naturelles ont plombé la croissance. En dépit des investissements et de la croissance de la population active, Haïti a continué d’afficher de piètres résultats économiques, reflétant les effets sur son économie des catastrophes naturelles et de l’instabilité politique. Le départ de Jean-Claude Duvalier a marqué le début d’une période de grande Résumé analytique


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