Burundi Revue des Dépenses Publiques

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Résumé Analytique

Justification et objectifs 1. Le Burundi a fait d’énormes progrès au cours de la dernière décennie et est aujourd’hui potentiellement en mesure de faire évoluer son développement économique d’un fragile équilibre d’après conflit à une trajectoire résiliente axée sur la croissance. Depuis l’accord de paix d’Arusha (2000), le Burundi a effectué de remarquables avancées dans la consolidation de la paix et de la sécurité, notamment l’adoption de la nouvelle constitution (2005) mettant l’accent sur la séparation des pouvoirs et le développement local, l’organisation de deux élections démocratiques (en 2005 et 2010), la démobilisation et l’intégration des anciens combattants et des groupes de rebelles, l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative PPTE (2009) et ses conséquences sur la gestion de la dette et la (re)construction des institutions de base du secteur public. 2. La Banque mondiale a continué à appuyer étroitement les efforts du Gouvernement burundais en faveur de la stabilisation nationale et du développement, en accordant une attention particulière : a) au renforcement de la gestion des finances publiques (GFP) ; b) à l’amélioration de l’environnement des affaires ; et c) à la restructuration et la libéralisation des secteurs tournés vers l’exportation. Le dialogue a eu des résultats significatifs : la modernisation des politiques de gestion des finances publiques, l’amélioration des procédures et des systèmes de GFP (loi organique des finances publiques, le code de passation des marchés publics, le système informatisé de gestion financière), l’affectation d’une part considérable des ressources disponibles à l’éducation, à la santé et à d’autres secteurs prioritaires, et l’adoption de réformes législatives qui ont contribué à créer un environnement plus favorable aux entreprises et provoqué une croissance modérée de l’investissement privé. 3. En dépit de ces réalisations, le Burundi reste exposé à une série de risques le maintenant dans un « piège de la fragilité » (Devarajan et coll. 2011) marqué par une « situation de faible croissance et faible gouvernance ». Les principaux risques sont : a) la volatilité des prix des denrées alimentaires liée aux marchés internationaux et aux conditions climatiques ; b) les prix du pétrole qui affectent la facture des importations du pays ; c) le niveau élevé de dépendance vis-à-vis des flux de l’aide ; d) les faibles capacités d’exécution du budget associée à une faible efficacité de l’État et des institutions publiques ; e) les contraintes à la croissance de la production et la concentration des exportations ; et f) des risques persistants d’instabilité politique et sociale liés au retour des réfugiés et à son impact sur les conflits fonciers et la sécurité. 4. La présente RDP s’appuie sur des études antérieures1 et vise à soutenir les efforts du Gouvernement pour échapper à la fragilité en se concentrant sur les deux thèmes suivants : a) la création d’une marge de manœuvre budgétaire suffisante pour atténuer l’impact des 1

La présente RDP fait partie d’une série d’études analytiques entreprises au cours de la période d’après conflit afin d’améliorer la qualité de la dépense publique et de maximiser l’impact sur le développement au Burundi. Plus récemment, d’importantes constatations et recommandations sont venues compléter ce processus de dialogue constructif, avec notamment la PEMFAR 2008, les PEFA de 2008/11, et la série de notes de politique de la Banque mondiale de 2010/11.

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