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Études de cas approfondies de quelques pays
En 2007, le Ghana a mis en place le Fonds de prêts étudiants (Student Loan Trust Fund, SLTF) qui accorde des prêts sur la base d’une évaluation des moyens et de la gamme de programmes à la disposition des étudiants. De manière louable, les prêts consentis sous les auspices du SLTF sont soumis à des taux d’intérêt réels, ce qui réduit au minimum les pertes que le gouvernement pourrait encourir à cause de l’inflation, l’administration des prêts et des défauts de paiement. Le programme de prêt du SLTF est, toutefois, paralysé par des retards de distribution des prêts aux étudiants ; et parce que les écoles exigent le paiement des frais de scolarité avant le début de l’année universitaire, ces retards affectent de façon disproportionnée les étudiants issus des groupes défavorisés. Le Gouvernement du Ghana a travaillé sur la question des pratiques d’admission dans un effort visant à améliorer l’équité dans l’enseignement supérieur. En 2005, le gouvernement a remplacé le système dans lequel la sélection des étudiants du second cycle du secondaire admis revenait à la direction des universités par un Système informatisé de sélection et de placement académique. Le système actuel perpétue la discrimination à l’encontre des étudiants issus du milieu rural parce qu’il privilégie les notes des étudiants aux examens, lesquelles dépendent de façon disproportionnée de la qualité d’enseignement reçue par un étudiant et du fait que la plupart des écoles ayant de bons résultats du pays se trouvent en milieu urbain (Anyan 2011). Dans l’Initiative pour les écoles moins privilégiées (EMP), les écoles secondaires défavorisées de chaque district sont déterminées à partir d’indicateurs, tels que le taux de pauvreté de la localité, le renouvellement des enseignants et l’accessibilité relative. De son côté, l’Université des sciences et technologies de Kwame Nkrumah s’est fait pionnière d’un système d’admission à base de quotas, qui permet aux étudiants venant d’écoles classifiées en tant qu’EMP et ayant satisfait aux exigences de base d’admission de s’inscrire même s’ils n’ont pas obtenu le seuil concurrentiel requis pour être admis aux divers programmes. Cette initiative a été reproduite par l’Université du Ghana et l’Université de Cape Coast (Morley et al. 2007). Par ailleurs, le seuil d’admission des candidats féminins à l’Université du Ghana a été abaissé d’un point par rapport à celle de leurs homologues masculins et l’Université pour les études en développement accepte toutes les candidatures féminines, qui satisfont aux exigences d’admission de base.
Cas de la Guinée En 2007, le Gouvernement de la Guinée a lancé un plan de réforme du secteur de l’éducation axé sur l’élimination des disparités et l’amélioration des résultats d’enseignement et d’apprentissage. Le plan de l’éducation a fixé des objectifs pour améliorer la couverture et la rétention, améliorer la qualité de l’apprentissage à tous les niveaux de l’éducation et diversifier l’offre d’éducation. Des cibles spécifiques ont été fixées pour 2015, y compris l’élaboration de programmes dotés de la capacité et de la qualité requises pour répondre aux besoins de Enseignement supérieur et équité en Afrique subsaharienne http://dx.doi.org/10.1596/978-1-4648-1266-8