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Les livres

Les nôtres, Elisabeth Poretski (réédition)

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Il s’appelait Ignace Reiss, Steff Brandt, Hans Eberhardt et quelques autres noms d’emprunt rendus nécessaires de par son activité : agent des services secrets de l’Armée rouge. Sa femme, Elisabeth Poretski, raconte l’histoire tragique de cet homme, né sous le nom de Nathan Markovitch Poretski, espion soviétique influent en Europe jusqu’à sa rupture avec Staline en 1937. Celui qui dans son ultime lettre au « Petit père des peuples » revendiquait un autre socialisme, plus authentique, fut retrouvé assassiné un mois plus tard, en août 1937, dans une rue de Lausanne. Une mort orchestrée par les siens.

Le récit historique que relate Elisabeth Poretski montre quelle fut la vie de cet homme et de ses proches, qui ont longtemps cru en leurs idéaux avant de les voir dépérir devant leurs yeux. Les nôtres évoque les enjeux d’une époque, pas encore révolue, marquée par l’affrontement idéologique de deux blocs qui se mettent en place.

Marcher jusqu’au bout du monde, Mariange Mahy

Mariange travaille dans un centre de crise pour toxicomanes. Déjà épuisée par son travail, elle apprend qu'elle a un cancer. Puis, c'est la rupture avec son compagnon. À cinquante-huit ans, elle décide alors de marcher jusqu'à SaintJacques Compostelle et fait mille kilomètres en solo. En chemin, des souvenirs parfois très douloureux émergent. La beauté des paysages et des rencontres oeuvre à les mettre à distance. Et puis vient cette prise de conscience qui va changer sa vie de femme! C'est l'histoire de ce cheminement qu'elle a consigné dans ce carnet de voyage.

Journal d’une invasion

Anfreï Kourkov

Alors que les forces russes envahissent l’Ukraine et que la guerre devient une réalité dévastatrice, en février 2022, Andreï Kourkov tient une chronique au jour le jour. À la fois journal personnel et commentaire politique et historique, ce texte explore les relations entre l’histoire ukrainienne et l’histoire russe, mais aussi entre les deux langues du pays. En décrivant comment une société pacifique fait face à l’occupation, l’auteur nous montre une culture qui, contrairement aux affirmations de Poutine, est singulière et démocratique, libérale et diverse –une culture qui « résistera jusqu’à la fin ». Avec son regard aiguisé sur les événements et son amour des gens, Kourkov dresse le portrait d’un peuple uni dans la lutte contre sa disparition. Le pain est cuit et partagé dans les ruines. Un homme amputé trouve une place dans un train d’évacuation, des grand-mères fuient les villes occupées avec leurs coqs sous le bras… Et malgré tout, l’espoir reste le plus fort : des enfants naissent dans les caves, les fermiers cultivent leurs champs malgré les mines et les bombardements. Dans son journal, Kourkov entrelace son histoire personnelle avec celle des autres Ukrainiens déplacés, et des communautés qui leur viennent en aide avec une générosité extraordinaire. Ensemble, ils attendent le moment où il sera possible de rentrer chez eux en sécurité.

La grande maison

Danièle Pétrès

« Il prend ma main, je prends la sienne. C’est une main veloutée, sombre, dont les lignes à l’intérieur sont profondes. Il y a dans l’air ce léger parfum blanc qui émane des coques de marronniers que nous foulons. Ce léger parfum oriental qui émane de son costume ou de la lumière du boulevard, je ne sais pas. » On ne quitte pas la Grande Maison. On l’aime d’amour. Un sortilège que seul, peut-être, un autre amour peut vaincre.

Les livres

Marie Cosnay - Traverser les frontières, accueillir les récits

Un ouvrage collectif de création/recherche sur et avec Marie Cosnay

Marie Cosnay est professeure de lettres classiques, traductrice de textes antiques, écrivaine et activiste pour l’accueil des migrants. Invitée du festival Bruits de Langues en 2019, elle rejoint ponctuellement les éditions L’Ire des marges pour la publication de Nos corps pirogues en janvier 2022.

Sa recherche tant documentaire que littéraire – ces deux aspects étant indissociables – en faisait l’autrice rêvée pour tenter cette expérience d’une nouvelle collection de critique littéraire ...

L’ensemble des contributions a été recomposé autour d’enjeux centraux de l’écriture de Marie Cosnay : les lieux, le rapport à l’histoire et au présent, le travail d’enquête et les commentaires sur le livre en train de se faire… avec en arrière-plan, toujours le récit et la frontière ou la nécessité de faire du récit sans ou contre les frontières. Marie Cosnay a besoin du récit, du récit comme lieu d’accueil, d’hospitalité, du récit aussi comme lieu de recherche. Ces récits de ou sans frontières sont pour elle à la fois une nécessité et une responsabilité.

Des articles

Pierre Ahnne à propos de La Rédactrice de Michèle Cohen et Le Vert Paradis et autres écrits de Victoria Ocampo

L’intime revisité Compte rendu d’une table ronde de l ‘APA

À propos de Paris, boulevard Voltaire de Michèle Audin