Magazine du Musée Suisse des Transports 22/49

Page 1

MAGAZINE

RUBRIK

DU MUSÉE DES TRANSPORTS Nouveautés au Musée Suisse des Transports

j u i n 2022 | N o 49

FOCUS LE

VÉHICULE D’EXTINCTION XXL INTERVIEW LA BIOGRAPHE IN MOTION LE MONDE DU SOUS-MARIN

1


08

03 PLANÉTARIUM Nouveaux projecteurs laser 05 MUSÉE Téléphérique d’Afrique du Sud 06 CINÉTHÉÂTRE Serengeti 07 DÉCOUVERT Histoires de courant

Service du feu XXL Dans l’exploitation d’un aéroport, la sécurité constitue une prio­ rité absolue. Le service d’incendie de l’aéroport fait partie du concept de sécurité. L’acquisition d’un véhicule d’extinction du terrain d’aviation était à l’ordre du jour de l’aéroport de Zurich au début des années 1970. Lors de leurs recherches, les respon­

08 FOCUS Le véhicule d’extinction de terrain d’aviation

10

sables sont tombés en arrêt sur l’entreprise américaine Walter, fondée à New York en 1898. Pas par un Américain, comme on

10 INTERVIEW Trudi von Fellenberg-Bitzi, écrivaine 14 AVIATION 50 ans de la Halle de l’Aviation 16 IN MOTION Les pionniers du sous-marin

pourrait volontiers le penser, mais sur l’initiative de Wilhelm ­W alter, un Suisse émigré aux États-Unis en 1863. Actuellement, le Walter-Yankee, modèle CB-3500 acheté à l’époque, est un pensionnaire de l’Arena du Musée des Transports. Un des points forts du Musée des Transports a été l’ouverture de la Halle de l’Aviation et de la Navigation spatiale le 1 er juillet 1972, il y a 50 ans de cela. Des représentants de la NASA et de l’Acadé­ mie soviétique des sciences et de la technologie étaient présents à la cérémonie d’ouverture. Alfred Waldis, le directeur d’alors du Musée des Transports, avait entretenu de bons contacts avec les États-Unis de même qu’avec l’URSS pendant la guerre froide. Une biographie sur le premier directeur du Musée suisse vient

16

­r écemment de paraître sous le titre «Alles was rollt, schwimmt und fliegt – der Visionär Alfred Waldis und das Verkehrshaus der Schweiz» (Tout ce qui roule, nage et vole – le visionnaire Alfred Waldis et le Musée Suisse des Transports). En tant que directeur de musée, Alfred Waldis (1919 – 2013) est devenu l’un des Suisses les plus populaires de son temps. Ses activités ont

Salutations cordiales,

Éditeur Musée Suisse des Transports, Lidostrasse 5, 6006 Lucerne Ont collaboré à ce numéro Olivier Burger (direction de la rédaction), Moritz Imfeld (annonces) Textes Marc Horat, Heinz Stahlhut, Olivier Burger, Martina Kappeler, Manuel Huber, Fabienne Schnarwiler, Jean-Luc Rickenbacher Mise en page aformat.ch, Lucerne ­P hoto de couverture Verkehrshaus Sources ­i conographiques Hans Erni Museum, Verkehrshaus, E&S, Verkehrshaus Dokumentationszentrum (VA-50666, ­V HS­-8791, VHS-11624), Thomas Brügger, Subspirit, ­C ampofelice Camping Village Correctorat typo viva, ­Ebikon Impression Engelberger Druck AG, Stans Tirage 23 000 ex. Tirage Remp 16 690 ex. Parution 4× par an Fondation/année 2005/4 Prix CHF 4.50/ex., CHF 18.− par an Contact magazin@verkehrshaus.ch, 041 375 75 75

Martin Bütikofer

Partenaires officiels

­é galement suscité une grande audience à l’étranger. D’emblée, il a rendu les objets accessibles et les a munis d’une note ­« Veuillez photographier, s.v.p.» Ce que Waldis ne pouvait savoir à l’époque, c’était que l’invention des smartphones rendrait la photographie plus facile que jamais. Venez au Musée des Transports, prenez des photos et publiez-les sur les réseaux sociaux.

Directeur du Musée Suisse des Transports


PLANÉTARIUM

Plongeon profond dans l’univers Le Planétarium fera prochainement l’objet d’une transformation et d’une extension radicales. L’attrait sous la voûte de la nouvelle offre culturelle proposée par ce lieu de formation extrascolaire doit être accru.

AGENDA PLANÉTARIUM PROGRAMME DU JOUR

AU-DELÀ DU SOLEIL Découvertes d’exoplanètes.

MISSION TERRE Vue sur notre chère planète.

AU-DELÀ DE LA TERRE Expédition dans le système solaire.

AUTEUR MARC HORAT

L

e Planétarium du Musée des Trans­ ports est une attraction unique en son g e n r e . C ’e s t l ’u n i q u e p l a n é t a r i u m géant de Suisse avec plus de 80 000 visi­ teurs par an et la tendance est à la hausse. Depuis la dernière transformation technique réalisée il y a huit ans, la technologie numé­ rique permet l’exploration interactive de l’univers et de notre planète sous toutes ses facettes. Le Planétarium est l’une des instal­ lations les plus productives et les plus inno­ vantes du genre au monde et dispose d’un excellent réseau international. Il est spéciali­ sé dans la visualisation en temps réel de données scientifiques et les présentations de spectacles en direct uniques dans le monde entier. Nouveaux projecteurs laser La success story du Planétarium se poursuit. La pièce maîtresse de la transformation et de l’extension imminente est le remplacement du système de projection par des projecteurs l a s e r m o d e r n e s. Le sys tè m e a u d i o s e r a d’autre part remplacé par un dispositif audio tridimensionnel unique en Suisse. Des opti­ misations seront appor tées à la scène de concer t au milieu de la salle et un nouvel

éclairage sera installé. Tout cela permettra de proposer sous la coupole une offre plus étendue de films live et par streaming en di­ rect et d’organiser des expériences cultu­ relles uniques telles que des concerts ou des émissions radiophoniques tridimensionnels. La mise à jour du logiciel d’exploitation et l’augmentation de la puissance de calcul créent la base d’un travail d’intermédiation et de formation considérablement étendu. Vaisseau spatial Terre L’objectif du Planétarium est de rendre le fonctionnement du vaisseau spatial qu’est notre planète compréhensible à un large pu­ blic et de procurer une vue globale des défis à relever que sont le climat, l’énergie, les transports et la biodiversité. Avec les amélio­ rations imminentes, le Planétarium du Musée des Transpor ts continuera d’être un phare rayonnant dans le paysage MINT et culturel suisse. n

VOYAGE DANS L’UNIVERS LIVE La recherche d’autres mondes.

CIEL ESTIVAL LIVE Le ciel nocturne en été.

VOYAGE VERS LA LUNE L’histoire du premier vol vers la Lune.

La rénovation est soutenue par : Fondation ­A lbert Köchlin, Fondation Dätwyler, Fondation Otto Gamma, Fondation Ernst Göhner et le ­Secrétariat d'Etat à la formation, à la recherche et à l'innovation SEFRI (Swiss Space Office).

Sous réserve de modification. 3


MUSÉE

MUSÉE HANS ERNI

Panneaux de l’UNESCO Le musée Hans Erni présente pour la première fois depuis des décennies 13 panneaux d’images grand format créés par Hans Erni pour l’exposition de l’UNESCO à Zurich en 1949. AUTEUR HEINZ STAHLHUT

Q

uelques mois après la fin de la Deu x iè me Gue r re mon­ diale, l’UNESCO a été fon­ dée à Londres en novembre 1945 en tant que sous-organisation de l’ONU. L’organisation est toujours dédiée à la promotion de l’éduca­ tion, de la science et de la culture, ainsi qu’à l’échange mutuel entre ­r e p ré s e nta nts d e c e s d o m a in e s, mais aussi des profanes de dif fé­ rents pays. La Suisse a également rejoint cette organisation en 1949, qui a été célébrée fin août de l’année en question par une exposition au Palais des Congrès de Zurich. Style de dessin virtuose La pièce maîtresse de l’exposition, conçue par l’artiste et créateur zuri­ chois Got t fried Honegger (1971 – 2016), était constituée de 13 pan­ neaux d’images de l’artiste lucernois Hans Erni. Dans le style de dessin

4

vir tuose d’Erni, les panneaux pré­ sentent des motifs s’identifiant avec les domaines d’activité de l’éduca­ tion, de la science et de la commu­ nication de l’UNESCO. En plus des p a n n e a u x d’E r n i, d e s b u s te s d e pointures intellectuelles telles que Albrecht von Haller, Gottfried Keller, Charles-Ferdinand Ramuz, Heinrich Pestalozzi et Heinrich Wölf flin ont constitué un mini-panthéon de l’his­ toire culturelle suisse du siècle des Lumiè re s à l’è re mode r ne. A prè s l’exposition, les panneaux ont rongé leur frein dans un dépôt public pen­ dant des décennies. Récemment, ils ont été restaurés sur mandat de la Collection d’art de la Confédéra­ tion et remis comme prêts perma­ nents à la Fondation Hans Erni, où i l s p e u v e n t m a i n te n a n t ê t r e v u s ­p ubliquement pour la première fois depuis des décennies.


AGENDA MUSÉE DES TRANSPORTS

VERNISSAGE 2 JUILLET 2022 Typiquement suisse! Découpages.

ALFRED WALDIS

La vie d’un pionnier Lorsque le Musée Suisse des Transports a ouvert ses portes en 1959, beaucoup doutaient de son futur succès. Son premier directeur, Alfred Waldis (1919 – 2013), a ­r éalisé une maison interactive avec beau­ coup de flair. Ce fut le musée de Suisse le plus fréquenté dès sa première année d’exploitation. L’écrivaine Trudi von Fellen­ berg-Bitzi (voir l’interview en p. 11) a écrit une biographie sur le visionnaire Alfred ­Waldis sous le titre «Alles was rollt, s­ chwimmt und fliegt» (ISBN 978-3-907291-65-8), qui est disponible dans le Shop du Musée des Transports et en librairie. Les membres du Musée des Transports bénéficient au Shop d’une réduction de 10% sur le prix de l’ouvrage.

FARMING DAYS 2 – 3 SEPTEMBRE 2022 Des champs dans nos assiettes.

ZUGFÄSCHT 2022 3 SEPTEMBRE 2022 125 ans du nœud ferroviaire de Zoug.

OF F RE POUR LE S M E M BR E S

CONCOURS D’EXCELLENCE 10 SEPTEMBRE 2022 Concours de beauté pour automobiles. TÉLÉPHÉRIQUES

En route vers la montagne de la Table De mémoire d’homme, la montagne de la Table en Afrique du Sud est une attraction magique. C’est ainsi que le premier téléphérique vers la montagne panoramique culminant à 1000 mètres ­e nviron a vu le jour en 1929 déjà. Il remporte toujours un franc succès jusqu’à ce jour. Les téléphériques vaet-vient ne fonctionnent parfaitement que si tous les câbles sont bien ten­ dus. Dans le cas du Table Mountain Aerial Cableway en Afrique du Sud, le câble tracteur et de contre-tractions dans la station supérieure est mainte­ nu tendu avec un lestage en béton de 35 tonnes. L’installation a été rénovée à plusieurs reprises, la dernière fois en 1997 par la société suisse Garaventa. Gary Hirson, photographe du Cap, prend des photos des travaux d’entre­ tien annuels depuis 2005. Une sélec­ tion de ses images peut être admirée dans l’exposition du téléphérique.

ELMAR 7 OCTOBRE 2022 Exposition-découverte pour la mobilité du futur.

AIR AND SPACE DAYS 14 OCTOBRE 2022 Fascination de l’aviation.

TRE GR ÂCE À NOTER T E L S W E N t couran toujours au us.ch/ verkehrsha newsletter

Sous réserve de modifications. 5


CINÉTHÉÂTRE

AGENDA CINÉTHÉÂTRE PROGRAMME DU JOUR

DINOSAURES DE L’ANTARCTIQUE Voyage à l’époque des dinosaures.

La vie des animaux en Afrique.

Découvrir l’Afrique

LE MONDE DES GROTTES

Le parc national du Serengeti est l’un des plus grands et des plus célèbres parcs nationaux au monde. Au Cinéthéâtre du Musée des Transports, le visiteur découvre sa flore et sa faune uniques.

SERENGETI

Une découverte aventureuse de grottes.

AUTEUR OLIVIER BURGER

L’AMÉRIQUE SAUVAGE Une expédition dans les étendues ­s auvages des États-Unis.

L’ODYSSÉE D’UNE TORTUE Itinéraire d’une tortue verte.

OCEANS 3D Une odyssée à travers les océans.

Sous réserve de modification. 6

L

a plaine du Serengeti est une savane qui s’étend du nord de la Tanzanie, à l’est du lac Victoria, jusqu’au sud du Kenya. Le mot vient de la langue Massaï et si­ gnifie «la terre sans fin» ou «la plaine sans fin». Les steppes plates au sud font place à des plaines vallonnées, légèrement boisées dans le nord. La savane centrale est presque dépourvue d’arbres. Les plus hautes mon­ tagnes de cette région culminent à quelque 1850 mètres au-dessus du niveau de la mer, les parties inférieures de la savane atteignent environ 920 mètres. La région de Serengeti entoure le Parc National du Serengeti, qui est l’un des parcs nationaux les plus célèbres au monde avec ses 15 000 kilomètres carrés (environ un tiers de la surface de la Suisse). Depuis 1981, elle fait par tie du patrimoine mondial de l’UNESCO. Création du parc national Avec la colonisation, les chasseurs de gros gibier ont commencé à chasser les animaux en grand nombre et à réduire les ef fectifs. L’hécatombe en résultant de la faune sau­ vage a rendu nécessaire la mise en place de

réserves naturelles pour protéger la savane et la faune y vivant. Au XIX e siècle, la région était encore terre de pâturage des Massaïs semi-nomades. En 1929 déjà, le Serengeti a été partiellement déclaré réserve de gibier. En 1951, l’administration br itannique de ­t utelle du Tanganyika a fondé le Parc natio­ nal du Serengeti. Aujourd’hui, les autochtones apportent leur concours dans les zones protégées et en assument également la responsabilité. Ils gagnent de l’argent grâce au tourisme, mais doivent protéger des parties du parc natio­ nal dans leur propre intérêt. Le Serengeti jouit d’une bonne météo pour les safaris du­ rant presque toute l’année. Le temps de voyage idéal est la saison sèche allant de juin à octobre. n


DÉCOUVERT À déplier: illustration de l’alternateur.

Ouvrages sur l’électricité AUTEURE MARTINA KAPPELER

L

’électrification a commencé tôt en Suisse. La pro­ duction d’électricité a démarré dans le pays dans les années 1880. Moult centrales électriques ont été construites dans les années 1890. Au cours de cette pé­ riode, la consommation d’électricité en Suisse a forte­ ment augmenté jusqu’à la Première Guerre mondiale. L’éclairage électrique, l’électrification des usines et dans un premier temps de petites lignes de chemin de fer (tramways, chemins de fer à voie étroite, funiculaires et chemins de fer à crémaillère) annoncent le début de l’élec­ trification de tout le pays. L’importance de cette évolution est également évidente dans l’inventaire du Centre de do­ cumentation du Musée des Transports. Une quantité fara­ mineuse de littérature sur l’électricité a vu le jour durant cette période initiale, à partir de 1870 environ jusqu’au dé­ but de l’éclatement de la Première Guerre mondiale. Télégraphe, éclairage, moteurs Presque tous les ouvrages les plus anciens consacrés au sujet traitent de télégraphie électrique et retracent ainsi l’expansion du réseau télégraphique, tant en Suisse qu’à l’échelle internationale. L’importance de cette pre­ mière technique électrique est évidente, par exemple, dans le livre «Die Elektrizität, ihre Erzeugung und ihre Anwendung in Industrie und Gewerbe» (L’électricité, sa

Tirage d’un câble sous-marin.

Couverture: Arthur Wilke écrit sur l'importance de l'électricité.

Câble télégraphique 1851 – 1876.

production et son application dans l’industrie et l’artisa­ nat) publié par l’ingénieur en génie électrique Ar thur Wilke en 1893. Wilke y donne également un aperçu de toutes les applications de l’électricité: production d’élec­ tricité, lignes, lumière électrique, installations d’éclairage ou moteurs électriques. Essais de représentations com­ plètes de l’électricité et de toutes ses applications, «Pré­ senté de manière compréhensible [...]»: de nombreux ou­ vrages datant de ces années existent en bibliothèque. Pop-ups et manuels Il existe également un nombre impressionnant de ma­ nuels sur le génie électrique datant de cette période. Dans le «Modell-Atlas» du manuel d’enseignement «Die moderne Elektrizität» (L’électricité moderne) (O. Mult­ haupt, env. 1900), les éléments individuels représentés graphiquement d’un alternateur triphasé, de wagons de tramway ou d’une machine à dynamo peuvent être dé­ pliés afin d’en comprendre la structure visuellement et de manière haptique. Au printemps 2023, le Musée des Transports présentera dans la halle de la nouvelle construction un espace de découvertes consacré au thème de l’énergie. n Avant votre visite, recherchez en ligne dans le catalogue de la bibliothèque: https://www.verkehrshaus.ch/fr/page-­ daccueil.html (rubrique Visiter, Centre de ­d ocumentation)

7


FOCUS

Ouvrez l’eau! Les véhicules d’extinction de terrain d’aviation ne fascinent pas que les pompiers. Ils se déplacent à grande vitesse sur la piste et éteignent toutes lances ouvertes déjà en pleine course.

1

1 A rrivée du véhicule d’extinction de terrain d’aviation au Musée des Transports. 2 T homas Brügger devant le Yankee Walter, modèle CB-3500 4×4. 3 Trois générations de véhicules ­d ’extinction à l’aéroport de Zurich. 4 L e véhicule d’extinction de terrain d’aviation lors d’un exercice ­d ’intervention. 5 P arade de véhicules d’incendie à l’aéroport de Zurich.

8


2

3

4

5

AUTEUR OLIVIER BURGER

L

’acquisition d’un véhicule d’extinction de terrain d’aviation était à l’ordre du jour en Suisse au début des années 1970. Lors de leurs recherches d’un véhicule de lutte contre l’incendie, les responsables sont tombés en arrêt sur l’entreprise américaine Walter, fondée à New York en 1898. Pas par un Américain, mais sur l’initiative de Wilhelm Walter, un Suisse émigré aux États-Unis en 1863. Entre 1950 et la fin des années 1970, son entreprise a été le premier constructeur de véhicules d’ex tinction d’aérodrome et le numéro un mondial incontesté.

14 ans en engagement opérationnel L’aéroport de Zurich a acheté le véhicule Yankee Walter, modèle CB-3500 4×4, construit en 1971, pour le service à l’aéroport. Il est entré en fonction en 1972. Cet Améri­ cain exceptionnel y a été opérationnel durant 14 ans. La structure complète est une construction en aluminium autoportante. Des modèles CB 3000 et 3500, 99 véhi­ cules seulement ont été construits. En termes de perfor­ mances techniques, le véhicule avait déjà beaucoup à offrir dans les conditions d’alors: il emportait 11 300 litres d’eau et 1800 litres de mousse anti-incendie. Le troisplaces était équipé de deux moteurs à essence Ford V-8, chacun d’une cylindrée de 8,9 litres et chacun d’une puissance de 275 ch. Le poids en ordre de marche était de 26,7 tonnes. Le véhicule a été mis hors ser vice en 1986.

Restauration onéreuse Relégué sur une place de stationnement à l’extérieur, ce véhicule d’extinction d’exception a subi les outrages des années et des intempéries. En 2017, l’ancien collabora­ teur du service du feu professionnel zurichois Thomas Brügger, qui s’occupait depuis longtemps de véhicules de la société Yankee Walter, racheta le camion de pom­ piers. Il voulait à tout prix le sauvegarder. En trois ans, le véhicule fut entièrement restauré par une équipe de pas­ sionnés et avec le soutien de Scania Suisse SA. Ce fut beaucoup de travail, raconte Thomas Brügger: «Tout d’abord, les quatre roues furent démontées. Une roue pèse 690 kg. Le premier problème se présentait déjà: nous avions besoin de nouvelles roues. Tout s’enchaîna ensuite: les jantes et toutes les parties en tôle du véhi­ cule furent reconstruites, sablées, apprêtées et ­r epeintes.» De plus, tout le fonctionnement interne du véhicule – de la boîte de transfert aux moteurs – fut dé­ cortiqué et remis en état. Même si le Yankee n’est plus en état de rouler, il demeure un véritable régal pour les yeux. Enrichissement pour l’exposition «Ce véhicule», dit Thomas Brügger avec fierté, «est l’un des seuls exemplaires au monde qui existent encore dans ce bon état général et ayant survécu à leur temps d’engagement.» Actuellement, cette pièce d’exposition rare est un invité permanent dans l’Arena du Musée Suisse des Transports. Le véhicule d’extinction de ter­ rain d’aviation est situé dans un cadre familier sous le Convair CV-990 «Coronado» HB-ICC: un complément idéal à l’exposition consacrée à l’aviation. n 9


PORTRAIT

TRUDI VON FELLENBERG-BITZI Trudi von Fellenberg-Bitzi est née et a g ­ randi à Zoug; elle est journaliste et auteure. Elle a été rédactrice en chef du magazine de bord vol Crosstalk, responsable de rubrique au magazine féminin Annabelle et r­ édactrice en chef des News du journal de groupe SAirGroup. Elle a publié diverses biographies ainsi que de la poésie lyrique et de la prose, est titulaire de prix d’encouragement du canton de Zoug et connue pour ses heures dédiées aux enfants chez Radio DRS (aujourd’hui RTS) de l’ancienne SSR de Suisse centrale (IRG). Depuis 2018, elle est vice-présidente de la Société des écrivaines et écrivains de Suisse centrale ISSV. 10


INTERVIEW

Waldis, le visionnaire La biographie d’Alfred Waldis, le premier directeur du Musée des Transports, le démontre: le Musée des Transports était toute sa vie. L’auteure Trudi von Fellenberg-Bitzi décrit comment Waldis, en tant que visionnaire, ingénieux réseauteur et collecteur de fonds, a réalisé des choses incroyables. AUTEUR MANUEL HUBER

Quelle impression avez-vous ­r etenue d’Alfred Waldis? Waldis était à la fois un lutteur et un bûcheur, un homme ambitieux qui voulait parvenir à quelque chose. Il a été un collecteur de fonds comme aucun autre et s’est donné corps et âme pour le Musée des Transports. Ce qu’il a réalisé l’aura probable­ ment surpris lui-même. Il avait aussi de la famille, était photographe, guide touristique et alpiniste. Cette diversité est impressionnante. Avez-vous appris à connaître ­p ersonnellement Waldis? Non, et c’est ce que je regrette sur­ tout, ayant maintenant rédigé sa biographie. Mais j’ai eu plusieurs contacts avec lui quand j’ai travaillé chez Crossair et Swissair. Les conversations téléphoniques avec lui étaient toujours très intéres­ santes. Comment décririez-vous la ­b iographie à son sujet? Le livre est l’histoire du développe­ ment du Musée des Transports à l’image d’Alfred Waldis. Waldis et le Musée des Transports ne faisaient qu’un. Le livre décrit sa vie, qui res­ semble à une carrière de plongeur de restaurant au départ. Waldis était d’origine modeste. Il est ­d evenu un cosmopolite, ayant ses ­e ntrées et sorties à son bon gré par exemple à la NASA. Dans ses jeunes années, il voulait devenir ­p ilote, c’est pourquoi la Halle de l’Aviation et de la Navigation ­s patiale était sa favorite. C’est aussi le point central du livre. Et il y aurait tant de choses à ajouter ici. J’aurais ­s uffisamment de matériel pour un second livre sur Waldis. Quel a été l’élément déclencheur du livre? Je connaissais la fille d’Alfred W ­ aldis du temps de Balair. Elle m’a contac­

té au printemps 2019, la famille ­s ouhaitant une biographie d’Alfred. Nous avons convenu quʼelle serait publiée à l’occasion des 50 ans de la Halle de l’Aviation et de la Navi­ gation spatiale en 2022. J’ai été ravi de la demande, que je n’aurais jamais su rejeter. Comment avez-vous procédé? Tout d’abord, j’ai lu tout ce que j’ai trouvé dans ses archives, parfois à deux ou trois reprises. Des caisses pleines de classeurs. Waldis avait tout consigné soigneusement. J’ai étudié ses publications et pris beau­ coup de notes. J’ai également eu des entretiens avec ses succes­ seurs, d’anciens collaborateurs, amis du groupe de ski et de randon­ née de Waldis, ainsi qu’avec sa ­f amille. Au total, le travail de bio­ graphie a pris environ deux ans. Ce qui est encore important de ­s avoir: en fait, la famille voulait une biographie privée d’Alfred Waldis. Vous l’avez vu différemment? Oui. Lorsque j’ai commencé le ­t ravail, j’ai réalisé qu’écrire une bio­ graphie privée sur Waldis s’appa­ rentait à une mission impossible. Waldis était l’incarnation du Musée des Transports. Comment avez-vous toutefois pu répondre aux vœux de la famille? J’ai inséré de nombreuses citations de Waldis sur lui-même dans ­l’ouvrage. L’une d’entre elles le constate: au Musée des Transports, on a dit qu’il était un dictateur, parce qu’il voulait toujours contrôler tout lui-même. Avez-vous été surpris par tout ce que vous ayez appris sur Waldis? Presque tout, puisque je ne le connaissais à proprement parler pas auparavant. Par exemple, lorsque la Halle de l’Aviation et de la

Navigation spatiale a été inaugurée en 1972, il a invité des astronautes tels que Neil Armstrong et John Glenn au Musée des Transports. J’ai également été surpris par sa ­g énérosité et par la façon dont il ­e ntretenait des contacts. J’ai trouvé de nombreuses lettres de conseil­ lers fédéraux dans les archives, le remerciant pour ses livres. Lorsque Waldis avait écrit un ­o uvrage, il l’envoyait également à la Berne fédérale. Selon vous, qu’est-ce qui a «porté» Alfred Waldis? Avant tout les chiffres des visiteurs. Waldis habitait directement au-­ dessus du Musée des Transports. Au début, il comptait les voitures depuis son balcon le dimanche pour estimer le nombre de visiteurs. Dans la soirée, il appelait le Musée des Transports, se réjouissant lorsque ses estimations étaient ­c orrectes. Mais d’une manière ­g énérale, il a également été motivé par la réussite, lorsque l’argent ­a ffluait et qu’il recevait des distinc­ tions. Quelle a été votre motivation dans le travail sur sa biographie? La personne elle-même d’Alfred Waldis. Je m’intéresse aux gens qui construisent quelque chose, qui ont de l’énergie et qui mettent la main à la pâte. Cela m’a fasciné encore et toujours dans la personne de Waldis. n

La biographie «Alles was rollt, schwimmt und fliegt – der Visionär Alfred Waldis und das V ­ erkehrshaus der Schweiz» est disponible au Shop du Musée Suisse des ­Transports et en librairie.

11


ALLES WAS ROLLT, SCHWIMMT UND FLIEGT Der Visionär Alfred Waldis und das Verkehrshaus der Schweiz Als das Verkehrshaus der Schweiz 1959 eröffnet wurde, bezweifelten viele, dass es erfolgreich sein würde. Der erste Direktor Alfred Waldis (1919-2013) wollte das Verkehrshaus partout vor einem musealen Charakter bewahren und realisierte mit viel Gespür für das Machbare ein interaktives Haus. Schon im ersten Betriebsjahr war es das meistbesuchte «Museum» der Schweiz. So erweiterte Waldis «sein Verkehrshaus» bereits kurze Zeit nach der Eröffnung. Es entstanden unter anderem das erste Planetarium der Schweiz (1968) sowie die Halle Luft und Raumfahrt (1972). Eine Biografie über den visionären Autodidakten, Museumspionier, Familienmenschen, beispiellosen Netzwerker und genialen Kommunikator - eine Schweizer Erfolgsgeschichte! Trudi von Fellenberg-Bitzi Alles was rollt, schwimmt und fliegt Der Visionär Alfred Waldis und das Verkehrshaus der Schweiz ca. 250 Seiten, ca. 50 Abb., gebunden ISBN 978-3-907291-65-8 Erscheint im Juni 2022

www.nzz-libro.ch

RTS S TRANSPO E D E É S U hocolat AU M au monde du c ia d é im lt u m e Un voyag SOUTENU PAR:


MEMBRES

2 POemUeRnt e1n Uniqu juillet 2022

Folies glacées L’été, c’est la saison de la glace. Il est à peu près certain que le surgelé était déjà connu en Chine il y a 4000 ans. Toutefois, les Chinois ne consommaient pas de la crème glacée comme nous le faisons aujourd’hui avec délectation, mais des fruits ou des jus de fruits congelés, ce que nous qualifierions aujourd’hui de sorbet. Pour les membres uniquement Fruitées, crémeuses, croquantes ou avec des éclats de chocolat, notre large sélection de glaces a de quoi ravir tous les palais. En exclu­ sivité, nos membres pourront déguster de sa­ voureuses créations glacées Mövenpick dans la cabine de téléphérique transformée en gla­ cier. Chaque membre a droit à une seconde boule gratuite. C’est parti! Profitez de l’action 2 pour 1 chez notre glacier maison. Bon appétit!

KIDS

Méli-mélo de le res Place les le res dans le bon ordre. Reconnais-tu le mot de la solution?

PTCCOKI Suite logique Comprends-tu la suite logique? Ajoute les trois moyens de transport suivants.

Räselseite3_FR_ A6 quer Verkehrshaus.indd 1

?

?

?

?

?

?

?

?

?

14.12.2021 10:48:36

13


AVIATION

50 ans Halle de l’Aviation

L

’un des points forts dans l’histoire du Musé e de s Transpor ts a été l’ouverture de la Halle de l’Aviation et de la Navigation spatiale le 1er juillet 1972, il y a 50 ans de cela. Par un temps radieux, plus de 650 invités venus de Suisse et de l’étranger y ont participé, des représentants du corps diploma­ tique et de nombreuses personnalités de l’industrie aéronautique. Figuraient parmi les invités l’astronaute John H. Glenn, qui a réalisé en 1962 un vol spa­ tial en tant qu’Américain, ainsi que l’as­ tronaute Neil A. Armstrong, qui a été le premier homme à fouler le sol lunaire en 1969. Le discours d’honneur a été pro­ noncé par le conseiller fédéral Roger Bonvin, chef du Dépar tement fédéral des transports, des communications et de l’énergie. n

Annonce

PRIVATISER LE SOIR

au Musée des Transports

UNE RÉCEPTION PRIVÉE AVEC SAVOIR-VIVRE? Écrivez-nous!

brasserie-verkehrshaus.ch salut@brasserie-verkehrshaus.ch


Saviez-vous

QUE… L’OBJET AUTEUR JEAN-LUC RICKENBACHER

… la consolidation des premières routes a commencé il y a environ 7000 ans? Après l’invention de la roue il y a ­e nviron 7000 ans, les hommes ont commencé à consolider les pre­ mières routes. Cela se passait au Moyen-Orient – c’est-à-dire dans la région qu’occupent aujourd’hui la Syrie, la Jordanie et l’Irak. Les Romains ont été les premiers à construire systématiquement un ­r éseau routier. Pendant de nom­ breux siècles, leur capitale en constituait le centre. D’où le dicton s’imposant au fil du temps: «Tous les chemins mènent à Rome.» … le premier téléphérique au monde a été inauguré 1866 aux chutes du Rhin près de Schaffhausen? La propulsion de l’installation construite par Johann Jakob Rieter se faisait par des treuils à bras. Elle servait de moyen de transport au-dessus du Rhin aux gardiens de turbines jusqu’à leur lieu de travail. Aujourd’hui, nous rencontrons plus de 2430 téléphériques en Suisse. … la France détient le record mondial de vitesse sur les rails? Le 3 avril 2007, le TGV français (train à grande vitesse) a établi un nouveau record mondial de vitesse. Sur une section spécialement aménagée de la nouvelle ligne Paris – Strasbourg, la rame d’essai a atteint une vitesse de 574,79 km/h, pulvérisant le ­p récédent record mondial officiel de 515,3 km/h qui datait de 1990.

…la compagnie aérienne la plus ­a ncienne a célébré ses 100 ans en 2019? Le plus ancien transporteur aérien encore en exploitation est la com­ pagnie aérienne néerlandaise KLM. Elle a été fondée en 1919 et est ­b asée à Amsterdam. En revanche, la toute première compagnie ­a érienne au monde était DELAG (Deutsche Luftschifffahrts-Aktien­ gesellschaft) fondée à Francfortsur-le-Main en 1909. … le trafic ferroviaire est le moyen de transport le plus sûr? Dans toute l’Europe, le rail est plus sûr que la voiture. En Allemagne également, le chemin de fer reven­ dique sa place en tête de moyen de transport le plus sûr. Le risque de décès pour les passagers d’une voiture est 56 fois plus élevé que pour les voyageurs en train. En termes de probabilité de blessures, elle est pour la voiture d’environ 133 fois plus élevée que lors d’un voyage en train. … le premier sous-marin a déjà été testé en 1772? Le premier véhicule sous-marin a été testé dans le lac de Steinhude en Allemagne. Il était fait de bois et avait la forme d’un poisson, ­r ecevant ainsi le nom de «Hecht» (brochet). 12 minutes de plongée ont été effectuées avec ce bateau. La «Turtle» a été construite en 1776. Elle a été considérée comme le ­p remier véritable sous-marin, deux vis actionnées par des mani­ velles à main servant d’élément de propulsion.

De Genève à Zurich en seulement 17 mi­ nutes, climatiquement neutre et à un prix raisonnable – c’est ce que nous promet le système de transport «Hyperloop». Il tente de combiner l’efficacité des systèmes ferroviaires modernes avec la vitesse de l’aviation. Les capsules de passager et de cargaison glissent presque à la vitesse du son à travers des tubes quasiment sous vide. Ils relient les plus grandes villes les unes aux autres. La technologie est en cours de développement avec des proto­ types de telles capsules de transport, ­a ppelées «pods». Les équipes de dévelop­ pement acquièrent une expérience pratique lors de compétitions internationales. Deux pods et une section d’un tube d’essai ­h yperloop sont exposés dans le cadre du centre d’intérêt «175 ans de chemin de fer en Suisse». Le premier porte le nom du seul astronaute suisse à ce jour, «Claude ­N icollier». Le second pod a pour nom celui d’une montagne de Crans Montana, «Bella Lui». Les deux pods ont terminé deuxième et troisième lors de la SpaceX Hyperloop Competition internationale de Los Angeles en 2019, avec des vitesses de pointe de 252 et 238 km/h respectivement. À l’issue du concours, l’initiateur de celui-ci, Elon Musk, a signé le revêtement du pod de «Claude Nicollier». La technologie Hyper­ loop est particulièrement adaptée aux connexions longue distance. Qu’elle convienne également à la Suisse à petite échelle devra encore être démontré. Un ­c ircuit d’essai en forme d’anneau d’un dia­ mètre de 40 m et d’une longueur de 120 m existe en tout cas sur l’aire de l’École poly­ technique fédérale de Lausanne (EPFL). n

15


IN MOTION

En plongée 1

La plus grande partie du monde subaquatique repose encore dans l’obscurité. Il est désormais également possible d’explorer le monde sous-marin du Lac des Quatre-Cantons. AUTEUR JEAN-LUC RICKENBACHER

L

’histoire du développement d’un submersible com­ mence au X V e siècle. En 1405, Konrad Kyeser, constructeur militaire de Nuremberg, conçoit une première combinaison de plongée. En 1515, Leonardo da Vinci image sur sa planche à dessin un bateau de plongée destiné à un seul homme. Ces idées évoluent et, e n 16 04, Magnus Pe gel dé crit le concept et le s conditions de base de construction d’un submersible. En 1620, l’inventeur néerlandais Cornelis Jacobszoon Drebbel est le premier à construire le premier véhicule sous-marin manœuvrable, un bateau à rames en bois recouvert de cuir.

Les constructeurs de sous-marins L’esprit pionnier et le goût de l’aventure sont communs à trois générations de la famille Piccard. Elles ont plu­ sieurs réalisations à montrer dans le domaine de la ­r echerche sous-marine. Le 23 janvier 1960, Jacques Piccard (1922 – 2008), avec l’océanographe américain Don Walsh, plonge avec le bathyscaphe «Trieste» à une profondeur record de 10 916 mètres dans la fosse des Mariannes de l’océan Pacifique. Le sous-marin le plus c o n n u d e s P i c c a r d e s t l e m é s o s c a p h e P X- 8 o u sous-marin «Auguste Piccard». L’original restauré dans 16

la livrée de l’Expo 64 est exposé devant la Halle de la Navigation et est accessible par les visiteurs du Musée à d e s h e u re s d éf i n i e s. À c e j o u r, c’e st l e p l u s g ra n d sous-marin touristique jamais construit au monde. De juillet à fin octobre 1964, environ 33 000 personnes ont eu l’occasion de découvrir le monde subaquatique du lac Léman dans cette icône de l’ingénierie. Recherche subaquatique Après son rachat par «Horton Maritime Explorations» à Chicago en 1969, il est converti en bateau de recherche. L’aspect et la fonction du sous-marin changent plu­ sieurs fois dans les années 1970 et 1980. Il est équipé d’un nouveau kiosque et de deux moteurs diesel, peint en rouge, est endommagé par un ouragan, réparé et uti­ lisé à divers endroits entre les États-Unis et la Colombie. À la recherche de trésors La tâche la plus étrange attend en 1981 le plus grand sous-marin non militaire PX-8 au monde: une compa­ gnie d’expédition le loue en Colombie pour rechercher l’épave du galion espagnol «San José» coulé par une flotte anglaise en 1708. À cette époque, le galion trans­ portait des richesses pour la couronne espagnole – un


3 4

2

1 L e 26 août 1963, Jacques Piccard présente le sous-­ marin «Mésoscaphe» dans les halls d’usine de ­G iovanola Frères à Monthey. 2 V ue dans le cockpit du sous-marin P-63. 3 M odèle du «Mésoscaphe» comme sous-marin de recherche. 4 L e mésoscaphe PX-8 ou sous-marin «Auguste Piccard» au Musée des Transports. 5 B ateau de plongée biplace AKS 1000 d’August Kälin.

5

empruntant une rampe. Des modèles de sous-marins étrangers complètent la riche collection.

trésor estimé entre 5 et 17 milliards de dollars améri­ cains. Le sous-marin ayant trouvé l’épave du galion en 1982, des différends juridiques surgissent entre les par­ ties concernant les droits à la propriété. Le trésor re­ pose toujours sur le fond marin jusqu’à ce jour. À côté du plus grand sous-marin touristique au monde, l’un des plus petits submersibles est exposé au Musée des Transports. De 1985 à 1987, le constructeur August Kälin réalise le bateau de plongée «AKS 1000» en propre régie en plus de 3000 heures de travail. Le sous-marin a été principalement utilisé pour des enregistrements ­v idéo sous l’eau. Au rez-de-chaussée de la Halle de la ­N avigation, l’intérieur du bateau peut être découvert en

Complément à l’exposition de sous-marins Le sous-marin P-63, qui a été présenté au public le 5 oc­ tobre 2021 lors d’une information de presse au Musée des Transpor ts, of fre un nouvel aperçu du sujet. Le sous-marin de 5,5 mètres de long et de 6,5 tonnes, construit au bord du lac de Constance en 1987, a été uti­ lisé pour des travaux sous-marins et des inspections dans divers lacs et barrages. Dans les années 2020/21, il a fait l’objet d’une remise en état générale et été équipé de systèmes modernes. Il peut accueillir quatre per­ sonnes en tout et est disponible pour des plongées jusqu’à 100 mètres. SubSpirit AG propose actuellement des excursions de plongée dans le lac des Quatre-­ Cantons. Il est prévu de compléter l’ î lot thématique Submersibles dans l’exposition «Navigation» par une ­r eproduction partielle de l’intérieur du P-63, un verre de hublot et des équipements techniques. n 17


INTERVIEW

jeunes années dans le musée de Suisse le plus fréquenté.

Interrogé Daniel Wicki Event Producer

Pourquoi as-tu choisi de travailler au Musée des Transports? J’ai commencé à travailler au Musée des Transports après avoir été autorisé à ef­ fectuer un stage dans une entreprise touristique pendant mes études. J’y ai alors acquis une expérience précieuse en matière de vente, de conseil et s­ urtout dans les relations avec la clientèle. Entretemps, je travaille en tant qu’Event Pro­ ducer dans le département Exposition et Collection. J’apprécie à sa juste valeur le fait de pouvoir me développer dans mes

Comment se présente ta journée de travail? Je suis un allrounder. Je ne connais pas la routine, ce que j’apprécie énormément dans mon travail. ­J ’entretiens le contact avec les ­p artenaires du réseau et crée des expériences et des moments ­r estant en mémoire des visiteurs, que ce soit pendant ou en dehors des heures d’ouverture du musée. Quel est ton objet favori dans ­l ’exposition? Le vélo de course haute technologie Trek Speed Concept en noir mat, avec lequel Fabian Cancellara a remporté la victoire olympique dans la course contre la montre en 2016. Je participe à des compétitions avec le même. Quelle a été, jusqu’à présent, ta meilleure expérience avec les ­v isiteurs? Difficile ici de donner un exemple. Il s’agit d’expériences ponctuelles, mais subtiles avec les visiteurs. Sou­

vent, les mots ne sont même pas ­n écessaires. Je sens les é ­ motions que les visiteurs vivent à ce moment. La satisfaction l­’emporte alors. Quels sont les défis à relever en tant qu’Event Producer? Répondre aux différents besoins des participants impliqués dans la planification et la mise en œuvre des événements. Ce défi me stimule. Quel regard portes-tu sur les visiteurs du Musée des Transports? Très différent: intéressé, curieux, avide de découvertes; parfois aussi impatient. Comment décrirais-tu le Musée des Transports à un visiteur étranger? Un monde interactif et passionnant de découverte avec différents thèmes tirés du monde de l’histoire de la mobilité (suisse). Quel objet aimerais-tu voir exposé au musée? Le Nimbus 2001: l’un des balais ­v olants de l’équipe de Quidditch de la maison Serpentard dans la saga «Harry Potter».

Annonce

Lust auf Erlebnisse in Ihrer Region? Wir auch! luzernerzeitung.ch


Sudoku 3 2 4

5

À gagner: 3 nuitées pour 4 personnes au ­Campofelice Camping Village à Tenero. Découvrez le Campofelice Camping Village (www.campofelice.ch). Le package contient: 3 nuitées pour 4 personnes en caravane Magnolia Comfort; Ticino Ticket; utilisation de toutes les infrastructures et activités à Campofelice, y compris la piscine et l’espace wellness; ­W i-Fi; frais de nettoyage final et 4 billets pour le train ­n ostalgique sur le tronçon Locarno-Camedo.

1

1

2

3

4

5

Une seule personne par ménage peut participer; les collaborateurs du Musée Suisse des Transports sont exclus du concours. Les gagnants seront informés par écrit. Les prix ne seront pas versés en espèces. Aucune correspondance ne sera échangée. Tout recours juridique est exclu.

Envoyez le chiffre solution d’ici au 31 juillet 2022 à: Musée Suisse des Transports, Sudoku, Lidostrasse 5, 6006 Lucerne, ou par courriel magazin@verkehrshaus.ch

Le chiffre solution du numéro 48 était le: 52547. Ont gagné deux billets d’entrée au Gameorama: famille Zeier-Keller (Rothenburg), Robert Kretz (Fribourg).

Annonce

Loisirs.ch vous invite à vivre des moments inoubliables en vous offrant un max d'idées et un max d'avantages auprès de nos partenaires. Les régions de Suisse vous attendent. Tout l’été, Loisirs.ch vous propose de superbes promotions 2 pour 1. Voici comment s’évader de votre quotidien cet été ! Rendez-vous dès maintenant sur www.loisirs.ch

Les bons plans romands pour toute la famille

SUIVEZ-NOUS


Illustrationen: Patrick Widmer

KONZERTE FÜR FAMILIEN

VERRÜCKT NACH MUSIK Mo Di Mi Do So Sa

08.08. 09.08. 10.08. 11.08. 04.09. 10.09.

Youth Symphony Orchestra of Ukraine Chineke! Junior Orchestra National Youth Orchestra of the USA Ilumina: «The nature of Light» Vergissmeinnicht Das magische Game — eine Zauberflöte für Kinder

PARTNER

Zürich Versicherungs-Gesellschaft AG — Hauptsponsor und Founding Partner Music for Future Arthur Waser Stiftung | Geert und Lore Blanken-Schlemper Stiftung | Gemeinnützigen Stiftung Accentus | Hilti Foundation

lucernefestival.ch


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.