VEINE #2 BLACK & WHITE ISSUE

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SEBASTIEN

V E I N E BLACK & WHITE

PRECHOUX Human versus Machine Fatigué de voir le numérique faire perdre toute valeur aux techniques manuelles, Sébastien a élaboré un concept de reproduction de cette esthétique, sans l’aide d’aucune technologie. Ses figures géométriques sont fascinantes de précision, et les espaces dans lesquels il les placent apportent une importante valeur photographique. On ne pouvait qu’être attirés. VEINE MAGAZINE: Bonjour Sébastien, avant tout, peux-tu te présenter? Qui es-tu, où es-tu basé, quel est ton parcours...? SEBASTIEN PRESCHOUX: Sébastien Preschoux, 36 ans, je vis et travaille à Paris, autodidacte. V: Peux-tu nous parler un peu de tes inspirations? Comment en es-tu venu à ce concept de « Man versus machine »? S.P: Mes inspirations proviennent majoritairement d’une fascination que j’ai depuis l’enfance pour les formes géométriques, les effets d’optique et les jeux de perception, mais aussi et surtout une admiration pour les gens qui travaillent avec leurs mains. Mes inspirations viennent tant des grands noms du OP(tical) art que de gens ne provenant pas du milieu artistique. Le concept du « man versus machine » est né suite à une indigestion et un profond ras le bol de cette profusion d’images numériques qui ne relevé plus que de la performance technologique que la magie de la création humaine, c’est grâce à tel filtre ou tel effet que l’on peut avoir ce rendu visuel, et quelques semaines plus tard tout le monde rivalisait de production formatée, à grand coup de pomme Z ou control Z et au final les doigts ne servent plus qu’à cliquer… et sans ordinateur que vont produire ces gens là? Je suis donc partis dans ce sens est-ce que je peux produire manuellement un résultat proche de la machine ? je connaissais déjà la réponse mais m’y confronter m’amusait… si bien que certains de mes dessins, sur fond noir par exemple, ne peuvent être imprimés en offset ou en numérique.

V: Lorsque j’ai découvert ton travail, j’ai été impressionné par ta technique et ton choix des lieux, à chaque fois judicieux. Peux-tu nous expliquer comment tu procèdes lorsque tu commences un nouveau travail? S.P: Pour un nouveau travail, que ce soit une installation ou un dessin il y a deux points importants : 1 – Faire mieux que la fois précédente, plus complexe, plus grand… 2 – Prendre le plus de plaisir possible ! Pour ce qui est des installations, je travaille avec mon binôme : Ludovic Le Couster (photographe), nous avons chacun dans notre domaine une approche similaire. Nous partons tous les deux avec le matériel ,dans un environnement déterminé à l’avance, et lorsque nous sommes d’accord sur un lieu je commence l’installation, lui me demande ce que je compte faire et choisit le point de vue. Une fois le point de vue choisi, je fais l’installation puis Ludovic prend la photo au moyen format. Nous ne découvrons le résultat qu’une fois les films développés, on choisit la photo ensemble et on en fait des tirages. V: Comment considères-tu le fait de pratiquer différents médiums? Pensestu qu’un artiste puisse aujourd’hui tout exprimer en se limitant à un seul médium? S.P: C’est pour moi, fondamental et vital Cellar de travailler sur différents médiums… sinon l’ennui peut très vite s’installer. Un médium va nourrir l’autre et me faire progresser. Je ne sais pas si un artiste peut ou non tout exprimer en se limitant à un

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