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COURRIER PICARD

À LA UNE

LUNDI 17 JUILLET 2017

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VERRUE RUE JULES-BARNI

LA VILLE EST RESPONSABLE La seconde expertise réalisée sur les bâtiments touchés par une rupture de canalisation confirme la responsabilité de la Ville. Cinq ans après la fuite, les choses devraient enfin bouger. LES FAITS ● 16 septembre 2012, les riverains habitant entre les no20 et 32 rue JulesBarni sont évacués : des fissures sont apparues sur des façades après une fuite de canalisation. La cave du café Le Jean Bart est inondée. ● Fin février 2013 : 1ère date avancée pour la démolition des immeubles les plus touchés : les numéros 26 et 28. Mais avant, des travaux doivent être réalisés au no 24 (qui héberge alors Speedy) pour éviter que celui-ci s’effondre lors de la destruction. ● Été 2017 : La démolition, plusieurs fois reportée, n’est toujours pas programmée. Des experts judiciaires ont rendu deux rapports. Leurs conclusions sont similaires. Le tribunal administratif doit désormais rendre sa décision. es experts judiciaires sont unanimes. C’est bien « une rupture de branchement en eau potable » qui est à l’origine de toute cette pagaille dans la rue Jules-Barni. La fuite a impacté quatre voire cinq immeubles. Et le bilan financier s’annonce lourd pour l’assureur de la collectivité. D’autant plus lourd que, toujours

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selon les experts, avant de démolir, il va falloir consolider certains murs via une technique particulièrement coûteuse. Nouveau point d’étape sur cette affaire, complexe, qui bouleverse plusieurs vies depuis bientôt cinq ans.

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LA DÉMOLITION

Elle concerne deux immeubles : le no26 qui abritait autrefois le café Le Jean Bart et le no28, un immeuble de logements appartenant à un particulier, déjà fermé pour péril quelques mois avant le sinistre. Ces deux bâtiments ont été particulièrement touchés par l’inondation. Le sol de la cave du Jean Bart s’est affaissé et d’importantes fissures sont apparues sur les murs et les façades des deux bâtiments. Seule solution : raser.

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çade s’est lézardée et les sols se sont affaissés. Une partie du bâtiment, qui accueillait autrefois le garage Speedy et plusieurs appartements, a dû être vidée. Le préjudice est lourd pour ce propriétaire qui souhaite désormais que toutes les précautions soient prises lors de la démolition des no26 et 28. Car son mur, déjà fragilisé, est mitoyen. Alors depuis des mois, il se bataille avec l’assureur de la Ville sur la méthodologie à mettre en œuvre pour consolider le tout. La solution défendue par l’assureur étant évidemment beaucoup moins coûteuse que celle demandée par les propriétaires. Mais pour les experts mandatés par le tribunal administratif, c’est bien la méthodologie la plus technique mais aussi la plus chère : la consolidation par micropieux, qui doit être mise en œuvre.

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LE CALENDRIER

Maintenant que les experts ont rendu leurs conclusions, et en attendant la décision du tribunal administratif, les choses pourraient s’accélérer. D’autant qu’en parallèle, la Ville a commandé une expertise en vue de la démolition des numéros 26 et 28. « Ce rapportlà est tombé ce 3 juillet, annonce Jean-Christophe Loric, adjoint au maire chargé de l’Urbanisme. Notre volonté était de connaître précisément l’impact d’une telle démolition sur les bâtiments mitoyens, notamment le numéro 30 ». Car le bâtiment no28 est en très mauvais état « et ce serait une bonne chose qu’il soit démoli rapidement », commente l’élu. Voilà pourquoi, j’ai demandé au service Patrimoine immobilier de se pencher sur le sujet pour savoir s’il est possible de démolir ce bâtiment avant la pose des micropieux au numéro 24. »

UNE BATAILLE JURIDIQUE

Mais avant cela, il va falloir attendre la décision du tribunal administratif dans l’affaire qui oppose la Ville au propriétaire du no24. Son immeuble (qui regroupe les no24, 22 et 20) a lui aussi été très impacté par le sinistre. La fa-

DES FUITES D’EAU À RÉPÉTITION Dans cette partie de la rue Jules-Barni, les canalisations d’eau cèdent les unes après les autres. Les engins de chantier étaient encore dans la rue la semaine dernière pour deux nouveaux incidents ! La faute à cette maudite verrue. Car pour l’heure, la Ville ne peut pas changer les réseaux qui en auraient pourtant bien besoin. Le fait de créer des tranchées pourrait déstabiliser les bâtiments déjà fragiles.

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LES DOMMAGES COLLATÉRAUX

Il faudra aussi assurer la consolidation du no30 où vivent André Pardon et sa conjointe. Eux aussi ont mandaté un expert pour déterminer l’origine des fissures visibles dans leur maison et connaître les risques d’une telle démolition pour leur logement. « Les fissures sont en partie imputables à la construction et au mauvais entretien du no28, précise André Pardon. Quant à la démolition, le rapport indique que les murs devront être consolidés avant et après. » Une facture de plus pour l’assureur qui va certainement devoir dédommager aussi le propriétaire d’un immeuble d’appartements dont l’accès se fait via le passage du numéro 28. Depuis cinq ans, son bien est moins attractif car ses locataires ne peuvent plus accéder à la cour en voiture à cause des étais posés sous le porche qui ont rétréci le passage ! Des biens moins attractifs, des murs à consolider, des logements non loués, des bâtiments à détruire : la facture de l’assureur de la Ville s’alourdit. Elle atteint déjà plus d’un million d’euros. JEANNE DEMILLY GLO01.


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