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1856.

A M. SOULIER.

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qu'on vous a dit. C'est un homme que j'aime beaucoup, et qui avait entrepris avec beaucoup d'ardeur cet ouvrage. Comme il avait l'habitude de travaux tout din'érents, je n'étais pas sans quelque appréhension, et sa planche est venue me rassurer. Vous y trouverez la qualité que le public apprécie le plus et la plus propre à assurer la vente. C'est une propreté de travail qui n'est pas le mérite que, pour mon compte, j'estime davantage; mais, en même temps, je pense que, comme moi, vous serez surpris de certaines parties où le caractère est très-bien rendu. L'aspect général est saisisissant. La pièce, au reste, est d'une dimension extraordinaire. Adieu, cher monsieur.

A SOULIER. 6 décembre i8;<

Je suis un monstre, je suis un chien, je relis encore cette bonne et aimable lettre que tu m'as envoyée il y a tout à l'heure un mois, et je me demande comment j'ai eu le cœur, ou plutôt l'absence de cœur, de ne pas répondre. Ne crois m'excuse sur l'abondance de mes occupations je pas que je n'ai jamais pu remplir mes journées, comme je vois tant de gens qui ne se donnent pas le temps de manger ou de respirer au milieu des affaires rebutantes dont ils se chargent avec une espèce de fureur. Bien que je ne fasse que des choses qui m'amusent, elles n'ont pas l'art d'occuper tous.mes moments et l'ennui se glisse souvent dans les intervalles; cependant, je connais bien moins cette maladie, à. présent que je touche à la triste vieillesse, que quand j'étais jeune, àcet âge où l'on dit que tout est couleur de rose c'est alors que je donnais au diable cette vie qu'il semble qu'on devrait alors remplir d'occupations si agréables. Que d'attentes vaines ou


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