Zéro Déchet - Du déchet à la ressource

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«Peut être n’est-il resté du monde qu’un terrain vague couvert d’immondices, et le jardin suspendu du palais du Grand Khan. Ce sont nos paupières qui les séparent: mais on ne sait lequel est dehors, lequel dedans. La ville de Léonie se refait elle-même tous les jours: chaque matin la population se réveille dans des draps frais, elle se lave avec des savonnettes tout juste sorties de leur enveloppe, elle passe des peignoirs flambants neufs, elle prend dans le réfrigérateur le plus perfectionné des pots de lait inentamés, écoutant les dernières rengaines avec un poste dernier modèle. Sur les trottoirs, enfermés dans des sacs de plastique bien propres, les restes de la Léonie de la veille attendent la voiture du nettoiement. Voici maintenant le résultat: plus Léonie expulse de marchandises, plus elle en accumule ; les écailles de son passé se soudent ensemble et font une cuirasse qu’on ne peut plus enlever ; en se renouvelant chaque jour, la ville se conserve toute dans cette seule forme définitive : celle des ordures de la veille, qui s’entassent sur les ordures des jours d’avant et de tous les jours, années, lustres de son passé. Le déjet de Léonie envahirait peu à peu le monde, si sur la décharge sans fin ne pressait, au-delà de sa dernière crête, celle des autres villes, qui elles aussi rejettent loin d’elles-mêmes des montagnes de déchets. Peut-être le monde entier, au-delà des frontières de Léonie, est-il couvert de cratères d’ordures, chacun avec au centre une métropole en éruption ininterrompue.»1

1 CALVINO Italo, Les villes invisibles, Paris, Le Seuil, 1974, p156


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Introduction

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Partie 1 : Les déchets : d’un constat vers un possible

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Partie 2 : Une infrastructure dans le territoire

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1 - L’organisation du déchet : le cas strasbourgeois 2 - Le déchet, préoccupation contemporaine ? 3 - L’Elsau, un quartier en marge, acteur idéal ? 4 - Les leviers d’une transition : le grand territoire

1 - Recycler l’infrastructure, sublimer l’existant 2 - Une gare zéro déchet, rencontre entre macro-réseau et échelle du quartier 3 - La gare comme catalyseur de l’économie circulaire et solidaire : le support du zéro déchet 4 - L’infrastructure pour lire un territoire

Partie 3: Revalorisation de l’espace public en lien avec la démarche ‘Zéro Déchet’

1 - Une palette de solutions… 2 - au service de la qualification de l’espace urbain… 3 - et de la réinsertion sociale


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Introduction -Évolution de la gestion des déchets vers l’incinération2 du XVIIIème au XXIème siècle. L’histoire des déchets révèle l’évolution des relations que nous entretenons avec notre environnement, de notre consommation à notre habiter. C’est à partir de l’augmentation des ordures et de sa ‘diversité’, au XVIIIème siècle, que les citadins ont rejeté l’autogestion de celles-ci. La ville est alors obligée d’organiser sa collecte jusqu’à sa revente aux cultivateurs en dehors des villes3. Du XVIIème jusqu’au XIXème siècle, marginalisée à l’époque, la figure du premier recycleur apparaît: le ‘chiffonnier’4, participant pleinement à la vie urbaine et industrielle5. À la fin du XIXème siècle, les plastiques apparaissent et changent en grande partie notre relation à la matière. À cause de la baisse des prix de la matière, les chiffonniers ne peuvent plus vivre de la revente de cette dernière. Parallèlement, face à la saturation des décharges, la première usine d’incinération6 ouvre à Paris. À double tranchant, l’incinération est synonyme d’évolution pour l’assainissement des villes par les hygiénistes7 mais est largement contestée par «les défenseurs de la valorisation»8. L’incinération devient alors le traitement le plus répandu pour quasiment tous les types de déchets. Ces derniers augmentant au vu de l’évolution des modes de vie et de la consommation, la commune devient, en 1975 responsable de leur élimination. La loi de 1992 oblige alors les habitants au tri sélectif: cartons et certains plastiques9. Directement lié à l’économie, les déchets révèlent la relation que nous entretenons avec l’environnement et la matière. La fracture entre ville et industrie10, dont nous avons hérité depuis le XIXème a créé une dépendance à la technologie de l’incinérateur. Par sa simplicité consternante, ce dernier déresponsabilise les habitants de la notion de matière perdue, et de la pollution créée. Par sa nécessaire logistique, son aspect social et économique, le déchet fait partie intégrante de la ville et témoigne de la relation que nous entretenons avec la nature. - En France : une perte économique, matérielle et écologique Aujourd’hui, plus de 30 milliers de tonnes de déchets sont produits par les ménages et 68 milliers par les entreprises11, soit en moyenne, pour les ménages 590 kilogrammes12 de déchets par habitant par année. Ces déchets se diversifient par leur matière; en moyenne ils sont représentés par 32,2% de biodéchet, 21,5% de papier, 12,7% de verre, 11,2% de plastique, 3% de métaux, 10,6 % de textile sanitaire et 8,9 % de matériaux divers13. La gestion de ces déchets revient à la collectivité qui dépense en moyenne plus de 200€/tonne14 de déchets. Cette gestion se finalise par quatre modes de traitement: 30 % en incinération, 36% en décharge, 20% en recyclage et 14% en compostage. Ces modes de traitements

Marine Béguin, « L’histoire des ordures : de la préhistoire à la fin du dix-neuvième siècle », VertigO - la revue électronique en sciences de l’environnement [En ligne], Volume 13 Numéro 3 | décembre 2013, mis en ligne le 30 décembre 2013, consulté le 11 juillet 2016. Disponible sur <http://vertigo.revues.org/14419> 3 Ces déchets sont ensuite emmenés en dehors des villes où ils peuvent être vendus aux cultivateurs 4 Le chiffonnier est souvent considéré comme le premier recycleur, car les matières récoltées sont transformées en de nouveaux objets ou proposées à la revente. Si ce métier n’a pas un rôle encore très défini au XVIIème siècle, il connaîtra un essor considérable après la Révolution et deviendra « une figure de la vie parisienne au XIXème siècle » 5 Marine Béguin, « L’histoire des ordures : de la préhistoire à la fin du dix-neuvième siècle », VertigO - la revue électronique en sciences de l’environnement [En ligne], Volume 13 Numéro 3 | décembre 2013, mis en ligne le 30 décembre 2013, consulté le 11 juillet 2016. Disponible sur <http://vertigo.revues.org/14419> 6 Ibid 7 “comme la réponse la plus radicale à la menace de l’immondice : elle associe la purification par le feu et la disparition, la volatilisation des déchets” d’après Lhuilier et Cochin, 1999, p. 25 8 « la perte irrémédiable d’une source précieuse d’engrais organiques » d’après Catherine de Silguy, 1996, p. 111 9 Disponible sur <http://www.lerecyclageaimelesjeunes.fr/tout-savoir-sur-le-recyclage/> 10 Barles, Sabine. L’invention des déchets urbains: France 1790-1970. Seyssel (Ain): Champ Vallon, 2005. 11 (hors construction) Ademe, Déchets Chiffres clés, Juillet 2015 Disponible sur <http://asp.zone-secure. net/v2/index.jsp?id=6878/9267/59195> 12 Ademe, Disponible sur >http://www. ademe.fr/expertises/dechets/passer-a-laction/eviter-production-dechets/dossier/ prevention/quil-faut-savoir-preventiondechets> 13 Ibid 14 Ibid 2

Rapport entre déchet et traitement dans le quartier de l’Elsau: Papier 11 000 kg/semaine Verre 5850 kg/semaine

Plastique 4 950 kg/semaine Recyclage Incinération

Compost

Décharge

Divers

Putrescible 45 000 kg/semaine

Metal 4 050 kg/semaine


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Pour un rendement de 30% de l’énergie Ademe, Déchets Chiffres clés, Juillet 2015 Disponible sur <http:// asp.zone-secure.net/v2/index. jsp?id=6878/9267/59195> 17 Conférence Matériaux, réemploi et architecture du collectif Encore Heureux tenue au Pavillon de l’Arsenal le 26 Novembre 2014 18 Disponible sur <http://sfenvironment. org/news/press-release/mayor-leeannounces-san-francisco-reaches-80percent-landfill-waste-diversion-leads-allcities-in-north-america> 19 Le compost de base est revendu 12$ le mètre cube. Disponible sur <http://www. lemonde.fr/planete/article/2014/05/28/ comment-san-francisco-s-approche-du-zero-dechet_4421676_3244.html> 20 Disponible sur <http://www.rue89strasbourg.com/usine-dincineration-leurometropole-prevoit-un-arret-complet-de-plus-de-2-ans-107513> 15 16

ne s’opèrent pas en fonction de la matière du déchet, mais en fonction des moyens que la collectivité a mis en oeuvre. Contractualisant avec des entreprises d’énergie pour leur «valorisation énergétique»15, les déchets sont incinérés en masse et certains sont enfouis. La gestion des déchets en France revient alors à 16,7 milliards d’euros, ce qui représente le premier poste de dépense de l’environnement. À cause de ces derniers traitements, nous sommes face à la destruction de ressources naturelles, et à une perte économique liée à la logistique des traitements. Ainsi, le monde du zéro déchet permettrait un intérêt doublement économique. De plus, l’impact écologique de l’incinération et de l’enfouissement pollue irréductiblement l’air, le sol et également l’eau. En effet, à cause des transports, des rejets de l’incinérateur dans l’air et de la fermentation des déchets dans le sol jusqu’à la nappe phréatique, la gestion des déchets produit environ 5,2 millions de tonnes d’émission de CO216, 445,8 millions de tonnes d’émission de méthane et des milliers d’autres particules en seulement une année. Ainsi, nous nous interrogeons sur l’évolution d’une logistique devenue, à notre époque, illogique. - Des mobilisations locales et mondiales prouvent leur efficacité En réaction aux incinérateurs, face à la perte de la matière mais surtout aux soucis environnementaux reliés à la santé, des habitants, des associations et des collectivités s’unissent pour créer une ville ‘Zéro Déchet’. L’intérêt de ces acteurs est de réorienter l’économie vers l’éducation et la formation dans le but de court-circuiter la production et la gestion actuelle des déchets. Comme le souligne le collectif ‘Encore Heureux’17, à l’heure de la crise de la matière, pouvons nous nous permettre de détruire de la matière à cause d’une logistique dépassée? La démarche de ce projet s’inscrit alors dans une réappropriation du savoir et du déchet, en tant que ressource. Des villes, de plus en plus nombreuses adoptent la démarche du ‘Zero waste’. San Francisco, précurseur de cet objectif ‘Zero Waste’, réutilise 80% de ses déchets en 201418 à travers une logistique collective en créant des bacs de tri pour le biodéchet, et des centres de compost en dehors de la ville. Ce dernier est par la suite revendu aux agriculteurs19. Capannori, petite ville italienne est un exemple de mobilisation citoyenne luttant contre l’implantation d’un incinérateur. De manière collective et participative, les habitants ont réduit leur déchet de 39% en neuf ans. En France, de nouvelles villes telles que Roubaix ou Lille enclenchent la démarche du ‘Zéro Déchet’. Quant à l’incinérateur de Strasbourg, incendié en 2015, en travaux de désamiantage en 201620, sa restructuration coûtera jusqu’à plus de 42 Millions d’euros pour cette année à la collectivité. Parallèlement, l’installation en 2015 de différents acteurs tel que l’association Zero Waste Strasbourg, et du premier magasin vrac ‘Day by Day’ à Strasbourg nous prouve que la démarche du ‘Zéro Déchet’ a le vent en poupe.


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Dans un contexte où une logistique urbaine nous prouve son inefficacité et des acteurs engagés dans cette démarche se multiplient, il semblerait qu’il s’agisse du moment idéal pour que cette dernière soit au service d’une interrogation urbaine.

Problématique Pour contredire la vision d’Eugen Odum où les villes seraient des écosystèmes parasites et survivraient grâce à l’appauvrissement de son environnement; nous chercherons à développer la ville et ses ressources comme un véritable métabolisme, une interface permettant l’échange de matière et de savoir au service d’une urbanité plus sensée. C’est dans cet objectif que nous nous efforcerons à ne plus utiliser le mot déchet mais ‘ressource’. À l’image de cette matière, il semblerait que la frange de la ville, ancienne zone Non Aedificanti et sa population adoptent des singularités similaires: rejetées toujours plus loin des centres villes. C’est grâce à sa liberté d’espace et ses infrastructures connectées au territoire que nous avons décidé de nous y implanter. L’Elsau, stigmatisé, dénué d’activités et déclaré comme ‘quartier d’intérêt régional signalé’22 devient alors le quartier idéal pour expérimenter, avec les habitants, la transition vers une démarche ‘Zéro Déchet - Zéro Gaspillage’. Comment accompagner la transition d’une nouvelle logistique urbaine du “zéro déchet”, du déchet vers une ressource? Comment une démarche zéro déchet permettrait-elle de fabriquer une ville plus locale, et connectée avec son territoire? Comment une alternative au métabolisme urbain peut-elle esquisser un futur sans déchet, créateur de savoir et d’urbanité, et ainsi devenir un modèle économique, environnemental et social?

http://www.rue89strasbourg.com/quartier-elsau-decroche-84524

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Partie 1 : Les déchets : d’un constat vers un possible

1 - L’organisation du déchet : le cas strasbourgeois

La logistique urbaine traite de l’organisation, et de la planification de la ville. La manière dont nous traitons les déchets est révélatrice d’un mode de penser le fonctionnement de la cité. Il s’agit pour nous tout d’abord de nous intéresser à la métropole strasbourgeoise comme un exemple d’une situation nationale. L’infrastructure et la logistique sont avant tout dans leur histoire un médium d’optimisation et de centralisation, à l’échelle de l’agglomération strasbourgeoise, c’est un centre d’incinération qui est en charge de l’ensemble des déchets de la commune. Ce macro-réseau urbain favorise une lecture complexe et opaque de la gestion des déchets. Ce modèle n’est pas nouveau et n’a que très peu évolué dans son essence comme nous l’avons vu dans l’introduction. De plus, sa complexité en fait un réseau difficile à définir qualitativement pour la ville, est-il si économe en déplacement ? Est-il logique ? Est-il optimisé ? Autant de questions qui ne trouvent probablement pas de réponses à l’échelle d’une métropole, tant les acteurs sont multiples. Ajoutons à cela que le propre du mot déchet est qu’il n’a pas de forme, pas de caractéristique propre si ce n’est qu’une invention de l’homme n’atteignant pas l’efficacité des systèmes naturels : « Déchets : - Débris, restes d’aliments qui sont impropres à la consommation ou à l’usage : Jeter les déchets à la poubelle. - Matériaux rejetés comme n’ayant pas une valeur immédiate ou laissés comme résidus d’un processus ou d’une opération. » 23 En effet, l’incinérateur actuellement présent au port du Rhin ne produit pas d’espace, et pas de matière, c’est un non lieu qui ne dialogue nullement avec son voisinage, un camp fortifié inaccessible et indésiré. Lié par un contrat entre la Communauté Urbaine de Strasbourg (CUS) et la société Sénerval, la ville s’engage à verser une certaine quantité de déchet pour alimenter les fours. L’actualité semble cependant jouer en la faveur d’une remise en question de ces systèmes globaux. Depuis 2014, l’incinérateur est en cours de désamiantage, une opération qui paralyse l’ensemble du système, coûtant à la CUS 100 000 euros par jour pour incinérer ou enfouir les déchets en France, en Suisse et en Allemagne24. Voilà une opération complexe qui est à l’image des opérations de recyclage où un déchet qui a pour visé d’être recyclé peut parcourir plusieurs milliers de kilomètres avant d’être véritablement réemployé.

2 – Le déchet, une préoccupation contemporaine ?

Cependant, et c’est là tout notre propos, la logistique urbaine bien souvent rouillée par des mécaniques administratives complexes, peut être transformée pour peu qu’il y ait des acteurs volontaires, car c’est bien son système opaque qui l’éloigne des préoccupations de société. Et pourtant les chiffres démontrent l’importance

Source : Larousse en ligne Source http://www.rue89strasbourg. com/conseil-eurometropole-special-incinerateur-senerval-108120

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Strasbourg et sa dépendance à l’incinérateur.


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Nous pensons qu’il est nécessaire de revenir à des échelles d’organisation plus locales, pour une meilleure compréhension des systèmes et une pédagogie de la logistique plus efficace. Car il nous semble nécessaire de rendre visible ce qui ne l’est pas. Si la ville tire sa richesse de sa nature hypertextuelle26, elle doit alors révéler l’ensemble de ses systèmes. Et la logistique doit alors faire partie intégrante du paysage. L’Elsau est un quartier situé au Sud-Ouest de Strasbourg. Isolé du système métropolitain par les infrastructures de transport (la voie ferrée au Nord, l’autoroute à l’Est), et par l’Ill créant une boucle, le lien se fait quasiment uniquement par le tramway et des ponts routiers. Délaissé du reste de la ville, les entreprises ont peu à peu quittées cette portion du territoire, et avec elles, les magasins, les banques, tout le nécessaire à une vie de quartier. Ce cercle vicieux entraîne avec lui, misère sociale et exclusion, ainsi le taux de chômage atteint des sommets, autour de quarante pour-cent. Pourtant, l’Elsau possède de grandes richesses, qui tient à son apprentissage, par la présence d’une population jeune. S’y trouve une école maternelle, une école élémentaire ainsi qu’un collège. Notons également l’importance du centre socio-culturel qui apporte une vraie dynamique par des activités et des festivals27 : notamment le festival du village utopique qui pousse les habitants à repenser la ville et les conditions d’habiter. Si cette facette de l’Elsau est écrasée par sa mauvaise image pour le reste de la ville, il n’en est pas moins qu’il y a là une vraie force singulière que peu de quartiers peuvent se targuer de connaître. Malgré cette richesse la présence notamment de la maison d’arrêt de Strasbourg véhicule une image négative, l’archétype même de l’exclusion. Cette situation est caractéristique des quartiers périphériques, qui gardent les séquelles de l’industrialisation, du passage des grandes infrastructures de transport et de communication. Ces territoires sont aussi les lieux privilégiés à l’implantation de toutes les activités indésirables de la ville, dans le cas de l’Elsau: la prison, l’hôpital psychiatrique, le dépôt CTS, la voie ferrée et l’autoroute. Des nuisances qui ne sont pas au bénéfice du quartier mais à un système bien plus large, qui est avant tout destiné au centre ville. L’infrastructure rompt ainsi le dialogue urbain et social entre les diverses entités de la métropole.

=174 =174

La CUS Elsau

17,4% 30,2%

=174128 + 698 + Part de la population agée de 0-14 dans la population

3% 7%

Part de la population agée de plus de 75 ans dans la population

40,1% 55%

Part des personnes ayant un emploi, dont un emploi précaire

70,8%

95,5%

=708247 + 50+ Part des locataire

9,5% 21,5%

=95120 + 785 + Part des familles monoparentales

3,9% 9,7%

=3958+903 +

Part des familles de plus de 6 personnes

4820

275 718

=1000 175=

3 – L’Elsau, un quartier en marge, acteur idéal ?

Statistiques comparatives entre les habitants de l’Elsau et de la CUS:

450+550 80+320=

Entretiens avec Jeanne Barseghian, conseillère municipale et conseillère de l’Eurométrapole, déléguée à l’Economie Sociale et Solidaire 26 CORBOZ A. La Suisse comme hyperville , Le visiteur n°6 27 Entretiens avec les acteurs du centre socio-culturel. 25

930+40+30=

considérable du déchet dans nos villes, d’un point de vue économique, social, et politique. Des volontés sont nées récemment, la CUS a prononcé le vœu de rompre son contrat avec l’incinérateur en 203025 pour se tourner vers une ville zéro déchet. L’association “Zéro Déchet Strasbourg” aide à trouver des solutions pour accompagner cette transition. Le concept de zéro déchet va plus loin qu’une simple gestion du déchet puisqu’il a pour vocation de faire disparaître le terme déchet de la surface et du sous-sol de nos territoires. Le déchet est alors une ressource. Voilà une évidence qu’il s’agit de concrétiser.

Nombre d’habitants


11

Et pourtant, la richesse du quartier semble aussi se trouver dans son exclusion, car c’est ici, à la périphérie que se superpose toutes les couches du grand palimpseste urbain, c’est là où se télescopent des images, des paysages hétérogènes et des possibles. La quartier est fortement contrasté par l’omniprésence du végétal et de l’infrastructure. Quant à la typologie urbaine, elle est variée, contrastée. Les grands ensembles (au Nord), maisons individuelles (au Sud) et tissu de faubourg (à l’Est), sont radicalement zonés, discriminés uniquement superposés par des jeux de perspective. Nous avons donc là un terreau fertile pour développer des solutions qui peuvent s’adapter à des échelles et des tissus différents où des connexions encore inexistantes avec l’infrastructure ne demandent qu’à être établies. Ainsi la question du Zéro Déchet, nous permet de repenser l’urbain en son essence. Imaginons alors une logistique urbaine qui pourrait servir directement le quartier, être appropriée et créer des activités aujourd’hui absentes. Et si la logistique de demain pouvait être un levier économique et social, s’adressant avant tout à des micro-systèmes, à des micro-localités et aux habitants?

Carte de l’Elsau et répartition des déchets


12 RÉPARTITION

TRAITEMENT

VALORISATION

LOCALISATION

BIODÉCHETS 27 T/SEMAINE Centre de compostage & biogas Techniciens

500 000 km de bus

200 000 m3 Biogas Une tonne de biodéchet produit 20 000 m3 de méthane Biogaz et 700L d’engrais par semaine

10 T/semaine

7 000 L engrais

2 000 000 L Biogas

Biogas en toiture

20 000 h de cuisine

30 x

Techniciens

1kg de biodéchet produit 200L de biogaz et 0,7L d’engrais

10 T/semaine

7 000 L engrais Un équipement traite de 100 à 500kg de biodéchet

20 x 4000 oeufs

Poulailler 1 poule consomme 3 kg de biodéchet par semaine.

Maître-fermier

6 T/semaine

Et produit 2 oeufs par semaine

2000 poules

100 kg de compost

Compostage urbain Maître-composteur

1 T/semaine

PAPIER - CARTON 17 T/Semaine

���

17 T de papier

Recyclage Tri Machine à papier

Techniciens

Pulpeur - Épurateur

17 T/semaine

79

Bobinage

PAPIER - CARTON

Médiateur

Chercheur

Emballage compostable Plastique de Maïs

ATELIER DE SENSIBILISATION

Emballage réutilisable Verre

Nouveaux matériaux Ouate de carton

ATELIER DE RECHERCHE

T / semaine

VERRE 10 T/SEMAINE

Techniciens

Techniciens

PLASTIQUE 8,6 T/SEMAINE

8,6 T de plastique Tri Lavage

Techniciens

Broyage

8,6 T/semaine

PAPIER - CARTON

Emballage compostable Plastique de Maïs

Médiateur/Chercheur

ATELIER DE SENSIBILISATION

Emballage réutilisable Verre

Nouveaux matériaux Design plastique

ATELIER DE RECHERCHE

TEXTILE SANITAIRE 7 T/SEMAINE Incinération 7 T/semaine Médiateur/Chercheur PAPIER - CARTON

Nouveaux matériaux Tissu / Silicone

ATELIER DE SENSIBILISATION

ATELIER DE RECHERCHE

DIVERS 8 T/SEMAINE Répartition Techniciens

Incinération

Atelier Recyclage

8 T/semaine

PAPIER - CARTON

Recup Design

Nouveaux matériaux

Médiateur/Chercheur

ATELIER DE SENSIBILISATION

ATELIER DE RECHERCHE

MÉTAUX 2,4 T/SEMAINE

Consommation, traitement et valorisation de la matière produite à l’Elsau par semaine

Recyclage

ÉQUIPEMENT

2,4 T de métaux Tri

Techniciens

Lavage

Broyage

2,4 T/semaine

0,1 T/SEMAINE Reconditionnement

Atelier Recup Design

Techniciens

0,1 T/semaine

20 x


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1. RECYCLER LES INFRASTRUCTURES EXISTANTES Certaines infrastructures sur le site sont sous-utilisées. En recyclant ces dernières pour le transport de fret, les connexions deviennent plus grandes et à moindre effort. L’espace - temps est alors actualisé. Ainsi, la voie ferrée présente sur le site nous offre une multitude d’acteurs présents dans le grand territoire. Elle devient le lien entre l’Elsau, le grand territoire, mais aussi le Port du Rhin. La voie de tramway nous offre la connexion avec le centre de Strasbourg et une majeure partie de ses périphéries.

Voie de Tramway : ligne B et F

Voie ferrée : Colmar - Kehl Autoroute ‘A35’ Canal de L’Ill

2. ASSOCIER LES ACTEURS LOCAUX Les acteurs présents dans l’Elsau ne produisent pas d’activité autour du recyclage. Mais ceux-ci s’intégrent dans cette démarche. Le toit du dépôt de CTS devient un espace centraliseur. Le centre socio-culturel permet de sensibiliser et de créer des ateliers en partenariat avec les autres vassociations et entreprises présentes dans la gare. Les écoles deviennent le siège d’une nouvelle démarche où les enfants peuvent expérimenter la matière et les créations pour ainsi sensibiliser, par la suite leurs parents.

Dépôt CTS Collège Centre Social et Culturel Maison d’arrêt Groupe scolaire Centre de Neuropsychiatrie Maternelle Implication

+

-

3. CRÉER UNE INTERFACE PERMETTANT DE NOUVELLES CONNEXIONS Le transport du fret devra être optimisé entre différentes infrastructures. Ainsi une interface, réunissant ces différents transports sera automatisé pour une certaine efficacité. Cette interface, en relation avec les acteurs du quartier et du territoire sera également en étroite relation avec la collectivité et les habitants.

4. MUTUALISER LES NOUVEAUX OUTILS DE L’ESPACE URBAIN De nouveaux équipements seront mis au service des habitants. Les kiosques, espaces pour déposer les déchets seront à une distance maximale de 50m de chaque habitation. Certains kisoques seront mutualisés avec un magasin, un espace pour emprunter des outils en commun. Par la suite, la création de ces espaces sera une opportunité pour renouveler l’espace urbain.

Kiosque

Magasin

5. ASSOCIER LES HABITANTS AVEC LE PASSEPORT: UN ESPACE VIRTUEL BIENVENUE SUR L’INTERFACE ECOGESTION

Afin d’intégrer les habitants à la démarche du Zéro Déchet, une plateforme est créée reliant la gare, les kiosques et les magasins. Les informations de dépôts, de stock, d’emprunt permettent de suivre la démarche à la minute. Cette plateforme offre également de nouvelles opportunités grâce à un échange entre la matière déposée et la matière créée, sous forme de points. Les habitants peuvent prendre en mesure leurs déchets et sont ainsi sensiblisés.

DÉPÔT EN COURS :

���

VOUS AVEZ SÉLECTIONNÉ : KIOSQUE JEAN BAPTISTE PIGALLE VOIR LES INFORMATIONS DU KIOSQUE

SERVICE D’EMPRUNT :

Biodechets : 1,234 Kg Papiers : 0,763 Kg Verre : 3,012 Kg Plastique : 0,839 Kg Textile Sanitaire : 0,567 Kg

PAPIER - CARTON

VOUS AVEZ SÉLECTIONNÉ : LOISIRS

HISTORIQUE DES DEPOTS : 03/06/15

28 Pts

24/06/15

67 Pts

12/07/15

07/06/15

46 Pts

28/06/15

20 Pts

19/07/15

43 Pts

14/06/15

37 Pts

08/07/15

53 Pts

25/07/15

53 Pts

DÉCOMPTE DES POINTS:

33 Pts

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6. S’INSCRIRE DANS LES DIFFÉRENTES TYPOLOGIES D’HABITAT LE GRAND ENSEMBLE

Hiérarchiser les espaces: l’échelle intermédiaire du seuil

Libérer les RDC

Habiter les toits terrasses

Habiter les espaces délaissés

Co-habiter les façades

Habiter les façades aveugles

LE PAVILLONAIRE

Libérer les espaces viaires LE FAUBOURG

Méthodologie spatiale pour l’implantation d’une démarche «zéro déchet» Réhabiliter le bâti délaissé

Habiter les dents creuses


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4 – Les leviers d’une transition : le grand territoire

La richesse de la métropole strasbourgeoise réside dans le grand territoire qui la contient, encerclé par des métropoles dynamiques comme Bâle, Mulhouse, Zurich, Karlsruhe, par exemple. Nombreuses sont les entreprises présentes sur le territoire le long de la voie ferrée, et le lien entre le centre métropolitain et sa très grande périphérie semble plus qu’important. Ainsi, la fracture que crée l’infrastructure dans nos territoires est avant tout l’affaire d’une absence de lien entre cette dernière et les lieux traversés. Tenter de faire de l’infrastructure un outil de paysage et un vecteur de connectivité avec les espaces qui la bordent, est un enjeu pour la logistique et le devenir de ces espaces que l’on qualifiait autrefois de ruraux. Nous choisissons de nous intéresser dans le cadre de ce projet à l’infrastructure ferroviaire, et plus précisément la ligne reliant la gare de Neudorf, passant par le quartier de l’Elsau en direction de Colmar. Sur cette ligne se trouve un nombre très important d’acteurs et producteurs pour les villes comme des industriels ou des agriculteurs. Quel est donc le lien entre ce grand territoire et l’échelle de ce quartier? La disparition du terme déchet passe par une meilleure gestion et coordination des acteurs : habitants, industriels, agriculteurs, collectivité. Le but est ici de développer une stratégie globale vers des réponses locales. C’est ce que nous allons développer par la suite.


15

Carte des acteurs bordant l’infrastructure ferroviaire (ligne Strasbourg - Colmar)


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Partie 2 : Une infrastructure dans le territoire 1. Recycler l’infrastructure, sublimer l’existant Nous l’avons vu, le quartier de l’Elsau est encerclé par l’infrastructure, dans le cadre de ce projet, nous cherchons à avoir une approche sub-urbaine28, à savoir que les éléments de projets sont déjà présents sur le site, et n’attendent qu’à être activés. Ainsi, penser l’infrastructure ferroviaire bordant l’Elsau comme un moteur d’échange entre un quartier et un grand territoire apparaît comme une clé pour penser la nouvelle dynamique des villes. À l’heure où le fret est presque obsolète, nous décidons d’exploiter ce réseau efficace et emblématique. « Cela vaudrait la peine de retenir quelques leçons du XXème siècle et de ce futur dont nous avons conçu l’ascension, et vu la chute. Avant de mépriser ce qui semble être obsolète ou inutile, il faudrait peut être le préserver comme le témoin et le souvenir de nos aspirations et de nos limites. »29 Et ce réseau peut alors être aussi le vecteur de nouvelles aspirations futures. D’autant plus que de nombreux points de rencontres entre l’infrastructure et le territoire existent déjà, bien que sous exploités ou plus du tout, les petites gares de campagnes sont un enjeu de taille dans cette recherche de connexité. Comme le décrit Sophie Lufkin30, l’espace entre réseau et ville ou monde rural peut être un formidable lieu pour faire naître des pratiques sociales, faire naître un nouvel écosystème. La frontière entre réseau et ville ou campagne devient un véritable enjeu, un espace tampon où le rêve de l’urbain ou du rural est possible et se matérialise. Dans notre recherche de lien entre quartier urbain et territoire large, cette option semble toute indiquée. Ainsi dans la démarche de transformation d’un quartier et d’un territoire en zéro déchet, le recyclage d’un réseau et la mise en place d’une interface sont fondamentaux pour réaliser une économie circulaire où les déchets des uns peuvent servir de ressource pour les autres. 2. Une gare zéro déchet, rencontre entre macro-réseau et échelle du quartier Au Nord des grands ensembles, derrière le talus s’élevant à six mètres au dessus du sol formé pour la voie ferrée, se trouve le dépôt tramway et bus de la Compagnie des Transports Strasbourgeois (CTS). Ce nœud de transports offre la possibilité de développer dans le cadre du projet, une gare, pivot de la transition vers le zéro déchet. Sa position stratégique permet de gérer les transferts de mobilités entre le bus, le tramway, le train, et le transport routier. Comme nous l’avons vu précédemment, créer une gare de fret permet de faire un lien entre les entreprises et autres acteurs du grand territoire avec le quartier. La vocation d’une économie circulaire va bien au delà d’une simple chasse au gaspillage, la volonté y est sociale et économique. À l’image du projet des Docks de Saint-Ouen par l’agence Urban Act, l’échange de ressource, puisque nous qualifions désormais le déchet comme tel, vise l’économie de la matière, à une époque où nous ne pouvons

Définit par Sébastien Marot en ces termes : « subversion du sur-urbanisme » ou communément définit comme une attitude de projet allant du site vers le programme. MAROT S. L’art de la mémoire, le territoire et l’architecture, Editions de la Villette, Paris, 2010 29 OLALQUIAGA C. Urbanismes entropiques, Jeu de Paume, actes du colloque du 22 Novembre 2008. 30 Article de Sophie Lufkin dans : LAMNUNIERE I. (dir.), Objets risqués, le pari des infrastructures intégratives, 1ere édition, Lausanne, 2015. P 51 28


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plus nous permettre de la dépenser sans compter. Ainsi, face à cette problématique de raréfaction de celle-ci, la logistique de la ville doit s’adapter à ces changements, et ne peut rester cantonnée à des concepts d’un autre âge. En mettant en place cette gare, c’est une toute nouvelle organisation des acteurs qui se met en place : une stratégie globale, pour une réponse locale. Les nouvelles technologies du numérique nous permettant, plus que jamais, de coordonner les échanges de matières et d’orchestrer avec précision et optimisation ces déplacements. Une partie de la gare prend position sur l’entrepôt de la CTS, permettant ainsi de créer un lien entre ces deux entités de transports, produisant de l’énergie et optimisant ainsi l’espace au sol.

3. La gare comme catalyseur de l’économie circulaire et solidaire : le support du zéro déchet La gare zéro déchet a pour vocation d’être le nœud de cette logistique, elle catalyse de nombreuses activités pour simplifier les échanges et réduire les déplacements. Elle n’est donc pas qu’un lieu de passage, mais bien un lieu où l’on s’arrête, où l’on produit, où l’on vit la logistique d’une ville et d’un quartier. Elle est divisée en quatre pôles distincts interconnectés, avec les produits organiques : ressource alimentaire et ressource compostable, et les produits non organiques : ressources matérielles (objets) et matière collectée (plastique - papier - verre). La structure simple permet à cette dernière de se multiplier pour faire de cette gare une gare évolutive, qui développera la surface suffisante à l’expansion de sa production et de son utilisation. Une conception modulaire permet de contrer son obsolescence, insistant sur une facilité de réparation, ainsi que l’utilisation de matériaux bio-sourcés, recyclables, anticipe une éventuelle ruine du bâtiment. 1. Locaux à vocation commerciale : situé au rez-de-chaussée, il s’adresse directement aux habitants de l’Elsau, ou à des habitants venus d’ailleurs. Il est nécessaire de développer des activités commerciales en lien avec la récupération et le recyclage. 2. Magasin de vrac : le lien réalisé avec les agriculteurs du grand territoire permet d’acheminer des produits avec un minimum d’emballage. 3. Le centre de recyclage : espace non accessible directement au public, il est positionné en façade avec un revêtement translucide mettant à jour les différents mouvements à l’intérieur, créant ainsi un tableau dans le paysage urbain de la logistique de tri et de recyclage. Grâce à l’évolutivité de la gare, le centre de recyclage peut s’étendre plus à l’Est en fonction des besoins et de la spécificité des matériaux pris en charge. 4. Stock : le stockage est un lieu essentiel, sa position permet de faire le lien entre les commerces, le centre de recyclage, le réseau routier ainsi que le tramway grâce à un rail automatisé.


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5. Salle de formation aux métiers du zéro-déchet : la vocation de cette gare est bien entendu pédagogique puisqu’elle doit accompagner une transition. La mise en place de formation aux métiers du zéro-déchet est une phase cruciale puisqu’il s’agit de créer des emplois qui n’existent pas encore et de développer des activités en rapport avec la thématique. Ce centre de formation s’adresse avant tout à des habitants du quartier, le but est ici d’apporter l’accès à l’emploi dans un quartier qualifié de sensible, pourtant très demandeur. Les métiers peuvent être nombreux, et l’énorme quantité de matière récupérée représente une richesse non négligeable porteuse d’emploi et de sociabilisation. 6. Fab-lab : atelier ouvert aux habitants dans le but de réparer, réutiliser ou recycler des biens. L’essor des outils technologiques de pointe dans le quotidien ne cesse de croître, avec un regain d’intérêt pour le « Do It Yourself » (fais le par toi même). Il propose aux habitants de bénéficier d’outils comme des imprimantes 3D, des outils de menuiserie, des machines à coudre,... ainsi qu’un accompagnement dans la réalisation d’objets. 7. Cafétéria : elle se veut être l’endroit convivial, permettant d’avoir un point de vue en surplomb sur le quartier d’un côté et la vue sur le chemin ferré de l’autre, elle est en lien avec une terrasse extérieure disposant de bacs pour les ateliers de jardinage et de repair-café. 8. Le train-fret : il est le lien entre le grand territoire et l’échelle du quartier. Grâce à de petits conteneurs qui peuvent être acheminés par des camions, le train-fret permet d’apporter à l’extérieur de la ville des ressources pour des entreprises issues du centre de recyclage, du compost pour les agriculteurs, et revenir en gare de l’Elsau avec des denrées alimentaires et des matériaux pour les entreprises. 9. Entreprises et laboratoires: ils sont spécialisés dans la symbiose industrielle, l’économie sociale et solidaire, ainsi que le réemploi. L’accueil d’entreprises au sein même de la gare permet de créer des activités demandeuses d’emplois, et optimise les déplacements puisqu’en lien direct avec tout type de transport. L’accueil d’un laboratoire de recherche dans les nouveaux matériaux est indispensable pour aller toujours plus loin dans la transition vers le zéro-déchet. Ce paradigme doit être valorisé par la recherche et l’ambition dans ce secteur qui reste encore peu développé. 10. Le pont roulant est un élément clé dans le « système gare », il permet de faire le lien entre les différents niveaux : - le niveau sol physique, avec le stock, le centre de recylage, les camions et le tramway. - le niveau voie ferrée, avec le train et les entreprises.


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La création d’un marché-tram avec comme point de départ l’Elsau, permet de réduire les transports superflus. Le tramway est chargé dès le matin avec les produits apportés par le train puis peut se déplacer dans toute la ville pour vendre ses produits. Les produits acheminés sur des courtes distances, plus rapidement peuvent rester frais et ainsi contrer le gaspillage alimentaire.

4. L’infrastructure pour lire un territoire.

Catalyser les activités en un point permet de rendre le système efficace, dans une logistique qui a un fort besoin de lien entre les acteurs. La gare zéro déchet permet cette synergie et cette organisation, rendant le processus plus facilement gérable, et surtout, visible. Accueillir en un lieu des activités liées au loisir, au monde professionnel et industriel permet de rendre compréhensible la logistique entière de la ville. Ainsi, le dialogue entre le monde de l’infrastructure et celui de l’habiter est rétabli: « Le caractère dérangeant des infrastructures contemporaines (est) le fruit d’une série de contradictions inhérentes au sujet moderne, contradiction par exemple entre le désir d’unicité et la nécessité de communiquer, entre le besoin d’une certaine stabilité et le goût de la vitesse. (…) elles travaillent le lieu en direction du paysage (et) transforment bien souvent le paysage en une sorte de lieu dont l’échelle saisissante échappe aux caractérisations traditionnelles. »31 La gare permet ainsi de rendre lisible un territoire en un point, et de favoriser le quartier qui borde l’infrastructure : « L’infrastructure représente, dans une certaine mesure, ce qu’était le monument : un catalyseur de paysage, d’événements, de mode inédits de sociabilité. A partir du rapport entre ville et périphérie, les termes connotant l’urbanisation contemporaine conduisent à repenser les outillages disciplinaires et leurs difficultés par rapport aux lieux sans qualités. Entendue comme quelque chose d’irréductiblement autre que la ville – comme lieu de la négation – la périphérie a toujours été refoulée, comme on refoule le pathologique. Peut être est-t-il temps de renverser ce point de vue, d’élaborer des conceptualisations et des démarches à partir de la périphérie conçue comme ville existante à recomposer et réinventer, au même titre que la ville consolidée, sur la base des traces de sa sédimentation. » 32 C’est donc à l’image de ce que nous explique Inès Lamunière33, qu’il faut réinventer l’infrastructure et le concept de gare comme espace créateur d’une urbanité singulière. Et nous ne doutons pas que la modernité expliquée par Michel Corajoud34, réside dans notre capacité à ne pas rompre les fils du passé, à les entretenir et à les réinventer, encore, et toujours.

PICON A. L’infrastructure et la distension du lieu, Proposition de recherche dactyl, Bureau de la Recherche Architecturale, 1993, P2. 32 ROUILLARD D (dir.), L’infraville : Futurs des infrastructures, Archibooks, 2012. P 49 33 LAMNUNIERE I. (dir.), Objets risqués, le pari des infrastructures intégratives, 1ere édition, Lausanne, 2015. 34 CORAJOUD M. Conférence pour le pavillon de l’arsenal en juin 2007, intitulée, Paysages. Disponible en ligne: http:// www.pavillon-arsenal.com/videosenligne/ collection-6-109.php 31


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Partie 3: Revalorisation de l’espace public en lien avec la démarche ‘Zéro Déchet’ Introduction

http://www.anru.fr/index.php/fre/ANRU/ Objectifs-et-fondamentaux-du-PNRU 36 D’après Robert Reed, conférence au festival zéro waste 2016. 37 La Remise à Montréal est une bibliothèque d’outils, associative, offrant l’occasion de la rencontre plutôt que la possession d’outils. Disponible sur <http://laremise.ca/> 38 Fab’Lab, vidéo Arte. 39 D’après la conférence de Gabriele Folli au Festival Zero Waste, tenu le 1er Juillet 2016 à Paris. 35

Dans un contexte où les ANRU (Agence Nationale pour la Rénovation Urbain) interrogent les quartiers classés en ZUS35 (Zone Urbain Sensible), ce projet zéro déchet donne l’opportunité de renouveler l’espace urbain dans son essence. Le projet devient ainsi un moyen et une raison pour interroger l’espace public. Le quartier de l’Elsau présente plusieurs typologies d’habitats (le logement à haute densité, le pavillonnaire, et le faubourg), intrinsèquement l’espace public en est alors différent. Il a été intéressant pour nous de questionner distinctement ces espaces publics avec pour chacun d’eux une méthode spécifique pour un objectif commun.

1- Une palette de solutions...

Pour mettre en place la démarche zéro déchet et revaloriser l’espace urbain, une palette d’outils a été développée. Nous tenons à mettre l’accent sur le besoin de la multiplicité de ces outils car pour la réussite de l’objectif ‘Zero Waste’: “Il n’existe pas une unique solution mais des multiples solutions”36. Ces outils suivent le schéma des 3R: Réduire, Réutiliser, Recycler, mais aussi Repenser; ils influencent également la consommation des habitants. Les Magasins Tout d’abord, des espaces publics semi-ouverts, appelés ‘Magasins’ à l’image de la ‘Remise’37 permettront de mutualiser divers outils entre les particuliers. En fonction de l’espace, des besoins et des habitants, nous imaginons le prêt d’une gamme d’outils plus ou moins nombreuses pour permettre le lavage, la réparation mais aussi le jardinage, le bricolage, etc. Gérés électroniquement, la sortie et le retour d’outils permettraient de connaître les futurs besoins des habitants. Ainsi cette mutualisation donne la possibilité aux habitants de réparer ou nettoyer certains objets, de créer de nouvelles activités, et ainsi de consommer différemment puisque l’usage est valorisé plutôt que la propriété38. Les Kiosques À l’image des ‘Éco-stations’39 implantées à Parma, en Italie, les ‘Kiosques’ permettent aux habitants de trier ce qu’ils ne souhaitent plus en tant que ressources. Le kiosque dispose de divers bacs de tri (déchets putrescibles, papier, plastique, métal, verre, divers), d’un service de nettoyage (poubelles, bocaux, linges, etc.) et d’une mise en réseau d’informations. Les habitants accèdent à cet espace fermé, mais aéré grâce à un badge d’identification. Celui-ci permet à chacun des habitants d’être récompensés, par valeur d’échange, pour la matière apportée et pesée. Connectées avec la gare, les informations des divers évènements, ateliers, chiffres sont générées dans le kiosque.


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Le biodéchet, appelé aussi ‘déchet putrescible’ est le type de déchet le plus produit par habitant, il est également le plus naturel et est donc être facilement valorisable. Divers outils, en plus du kiosque et de la création de compost pour les agriculteurs du territoire40, permettent son traitement. Ainsi, à proximité des serres et des potagers, certains espaces permettront de traiter le biodéchet grâce à des ‘Composteurs Urbains’ et des ‘Poulaillers’. Des biométhaniseurs41, installés en toiture, à proximité des accès et des circuits de gaz sont mutualisés dans les tours et les barres. Raccordés au circuit de gaz, il permettent de valoriser les biodéchets en gaz naturel et en engrais. Les déchets, liés avec la manière de consommer, remettent en question la manière de produire. Des ‘Serres’ et des ‘Potagers’ en toiture ou dans l’espace public seront appropriés par les habitants. Des outils permettront la production, le stockage et le transfert d’énergie, comme les ‘Piles’ et les ‘Bornes de rechargement’ de véhicule. Tous ces outils sont reliés grâce à un espace virtuel. Le passeport éco-citoyen, est une application créé dans le but de favoriser l’échange et de rendre accessible les espaces et les outils mis en place. L’apport de matière est considéré comme une donation, il est donc normal que les habitants puissent cumuler des points sur leur carte pour leur permettre de les échanger sous-forme de matière, de savoir ou d’outils. Ainsi, une opportunité est créée tout en conscientisant les habitants. À la suite, cette carte permet d’accompagner une transition en récompensant des familles ne produisant plus ou très peu de déchets. Ces outils permettent le fonctionnement à l’échelle de l’habitant et du quartier, d’un nouveau métabolisme urbain: le Zéro Déchet.

Comme expliqué partie 2 https://www.indiegogo.com/projects/ homebiogas-create-your-own-energy#/

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Kiosque

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2 - … au service de la qualification de l’espace urbain...

Les outils développés auparavant sont au service de la démarche zéro déchet et de la qualification de l’espace urbain. L’espace public à l’Elsau, très varié est rapproché des trois typologies d’habitations: le logement à haute densité, le pavillonnaire et le faubourg. Au sein d’un objectif commun, il a été important de révéler les spécificités de chacun de ces espaces tout en permettant une mutualisation et une proximité. Analyse- Le logement à haute densité présente des espaces très ouverts, vastes mais peu qualifiés. Les tours et les barres sont les seules limites, hors d’échelle. La sécurisation de l’espace public, la séparation des flux génèrent des espaces délaissés et paralysent leurs usages. Projet- L’ajout d’usages diversifiés (jardiner, réparer, laver, trier,...) permet de hiérarchiser l’espace public. Des structures légères, linéaires relient dans le but d’offrir une limite, un entre-deux ou un seuil. Formant une horizontale dans l’espace public, ces structures

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22. 14. Poulailler 15. Méthaniseur en toiture, relié à la gaine technique de l’immeuble existant. Production de chaleur grace au compost 16. Serres 17. Kiosques : apport volontaire des «déchets» triés, et échange contre des points sur le passeport citoyen. 18. Extension : logia, balcons 19. Borne de rechargement pour voiture électrique 20. Potagers 21. Magasin/local associatif 22. Laverie, local d’emprunt 23. Habitation

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rétablissent l’échelle humaine. Les rez-de-chaussée des tours sont réhabilités dans le but de recevoir le ‘Magasin’ et des locaux associatifs. Quant aux toitures et aux mitoyens, les habitants peuvent alors les percevoir comme une extension du chez soi: kiosque, biométhaniseur, ferme verticale, serre, potager, loggia, balcon,... Analyse- L’enjeu, dans une typologie pavillonnaire représentée par l’individualité, la répétition, l’éparpillement, est de tendre à la proximité et à la mutualisation des équipements et des espaces. De plus, le pavillonnaire de l’Elsau se caractérise par des rues discontinues et multipliées. Projet- Ainsi, en connectant ces rues, l’espace public se libère pour permettre l’implantation de nouveaux usages. Ceux-ci prennent socialement forme dans la proximité et la mutualisation. Ainsi, une densification du pavillonnaire devient nécessaire pour le fonctionnement de ces espaces. Des extensions dans le jardin, une mutualisation des mitoyens avec le voisin permettent une co-habitation au service d’une nouvelle manière d’habiter le pavillonnaire. En ce qui concerne le tissu du faubourg, il s’étend le long de deux axes principaux, anciens. Pour intégrer la démarche dans le tissu existant, seulement quelques kiosques et magasins sont placés à des endroits stratégiques: dans des espaces résiduels le long de la rue et dans des bâtis délaissés et revalorisés. Les équipements au sein du quartier Elsau sont le support d’une démarche Zéro Déchet auprès des habitants, ils sont les enjeux de formation et de diffusion. Ainsi le centre socio-culturel et les écoles intègrent des ateliers au sein de leur établissement et également des kiosques en leur proximité. Les hôpitaux et la prison proposent également ces outils, dans une mesure plus occasionnelle.

3 - … et de la réinsertion sociale

La participation des habitants, à différentes échelles, est moteur de la réussite dans la démarche du projet. Elle est nécessaire pour espérer l’appropriation des outils et des espaces par les habitants. Ainsi, dans le but de conscientiser et de rendre cette démarche appropriable, il a fallu rendre visible la logistique du déchet. Par la présence de la gare, par la proximité des kiosques jusqu’à la matière où une balance permet aux habitants de prendre la mesure de leur déchet, la logistique est révélée. Plutôt que de contraindre et culpabiliser les habitants42, l’idée est de leur offrir des opportunités. Au-delà des nouveaux outils pour le quartier avec des ateliers et des pépinières d’entreprise, des services de prêt avec le ‘Magasin’ et de l’aménagement urbain, les habitants sont récompensés par leur geste de tri des déchets. Ainsi, grâce à un système de mesure des déchets, d’application et de passeport éco-citoyen42 semi virtuel, un système d’échange est opéré entre les ressources. Le dépôt de papier dans

http://www.lapresse.ca/environnement/dossiers/changements-climatiques/201606/02/01-4987631-miser-surla-culpabilite-des-citoyens-ne-fonctionnepas.php 43 Grenoble: passeport éco-citoyen 42


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les kiosques permettrait par exemple d’obtenir un cahier recyclé, mais aussi des légumes, des ateliers, des objets issus des ateliers, une heure de rechargement pour la voiture dans le but d’entraîner un cercle vertueux d’échange. Beaucoup d’espaces publics sont créés et chacun d’eux, en fonction de l’implication des habitants ou des acteurs, proposent une échelle de gestion. Tout d’abord des ‘gestions subordonnées’ par la collectivité et/ou des professionnels permettent aux habitants d’être encadrés pour la gestion de certains espaces comme le Poulailler, le Composteur Urbain ou le Biométhaniseur. Relevant d’un entretien et d’un savoir, des professionnels (maître-composteur, maître-jardinier ou éleveur) permettent à ces lieux de co-exister. Ainsi, des ateliers de formation et des emplois sont créés en amont dans la gare et dans le centre socio-culturel. Les habitants sous forme d’association de ‘copropriétaire’, de ‘colocataire’ ou de ‘comité’ peuvent faire vivre un lieu ensemble, dans le partage et l’intelligence collective. Plus individuellement, des ‘parrainages’ existent pour les habitants souhaitant gérer une serre ou un potager. Les activités autour de cette démarche créent de nombreux emplois diversifiés. Là où des emplois précaires et laborieux persistaient autour de l’ancienne logistique des déchets, de nombreux nouveaux métiers, valorisant, introduisant la construction, l’échange permettront de revaloriser tout un tissu social. Pour environ 10 000 tonnes de déchets l’incinération nécessite trois emplois, pour la même quantité, le réemploi en créerait six-cent-quatre-vingt-dix44, tout en étant plus économique45.

Berlingen, Flore, et Paul Connett. Le scénario zéro waste: zéro déchet, zéro gaspillage. Paris: Rue de l’Echiquier, 2014, p.75 45 Ibid p.115 44


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Axonométrie générale du projet


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Conclusion La relation que nous entretenons avec notre production, notre consommation et nos déchets doivent changer pour promouvoir la localité et la préservation de l’environnement. La démarche du zéro déchet permet de requestionner les franges urbaines et milite pour une rénovation urbaine, participative, et inscrite dans ce contexte. D’autre part, le recyclage de l’infrastructure présente nous permet d’unir la ville, le territoire, le particulier, l’entreprise et la collectivité. La question du déchet lui donne alors une consistance territoriale. En révélant la logistique et l’infrastructure de cette démarche, à l’échelle du territoire et de l’Elsau, le projet permet de conscientiser les habitants à un projet collectif, participatif et social. Au delà d’actions pour sauvegarder notre planète, il semblerait que cet objectif de zéro déchet puisse nous rassembler, nous unir et ainsi recréer de la convivialité urbaine.


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Bibliographie - ZERO WASTE FRANCE. Zero waste, zéro déchet, zéro gaspillage, Edition Rue Echiquier, Paris, 2014 - LIZET B. et TIBERGHIEN G. Déchets, dans la revue les carnets du paysage, n°29 - CONWAY A-M et MURPHY L. Compendium for the Civic Economy: What Our Cities, Towns and Neighborhoods Can Learn from 25 Trailblazers, Valiz, 2012 - ADEME, Réemploi, réparation et réutilisation, article disponible en ligne : {http://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/reemploi-reparation-reutilisation2015.pdf } - MAROT S. L’art de la mémoire, le territoire et l’architecture, Editions de la Villette, Paris, 2010 - LAMNUNIERE I. (dir.), Objets risqués, le pari des infrastructures intégratives, 1ere édition, Lausanne, 2015 - RODRIGUES-MALTA R. Villes d’Espagne en régénération urbaine. Les exemples de Barcelone, Bilbao et Madrid/Spanish cities undergoing urban regeneration. Annales de Géographie. 1999, t. 108, n°608. - D’ARIENZO R, YOUNES C. Recycler l’urbain, pour une écologie des milieux habité, Paris, vues d’ensemble Essais, 2014 - CORBOZ A. La Suisse comme hyperville, Le visiteur n°6


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ANNEXES

1. Un projet, une méthodologie

Il nous tient à cœur dans l’exercice du projet de mettre en place des outils de réflexion et de production qui correspondent à notre vision de la pratique de l’architecture. Ainsi, nous avons participé à la création d’un «atelier ouvert», avec une mise en commun des outils et des savoirs dans un but d’économie de moyen d’une part, et d’interdisciplinarité d’autre part. Cela nous a permis de renforcer notre désir de développer des projets qui mettent en valeur une transformation sociétale de plus en plus perceptible autour de l’échange, la mise en commun, et l’économie d’espace. Nous avons développer des outils permettant de réaliser des maquettes recyclable, grace à l’utilisation du bois, découpé grace à une machine à commande numérique, et une imprimante 3D utilisant du plastique de maïs.


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2. Une renaissance des cultures constructives ?

Le projet s’inscrit aussi dans une démarche sensible aux cultures constructives, à l’image du laboratoire CRATerre, avec un adage : «un minimum de moyen pour un maximum d’efficacité». Une efficacité qui se nourrit du savoir, pour développer des projets durables, à l’image du projet Terra 2016.


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3. Confronter le projet à des acteurs multiples

Nous avons pu au cours de notre travail, rencontrer des acteurs divers et varier. Des élus de la mairie de Strasbourg, des représentants du centre social et culturelle de l’Elsau, et des acteurs multiples au festival «Zero Waste», à Paris.


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