Uniscope 587 - octobre 2013

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Aux petits soins  Pour des raisons écologiques et sécuritaires, des travaux de réaménagement de la forêt de Dorigny viennent de démarrer. Ils vont modifier les habitudes des usagers. construction durable, les passerelles seront fabriqués en bois 100 % suisse, nous travaillons avec des fournisseurs locaux. Au niveau des poses, nous souhaitons un impact minimum sur le terrain. » Concernant les marches et les escaliers, l’UNIL travaille avec des marchands de pierres naturelles, et l’ensemble des matériaux excavés sera remis sur le terrain.

Mésanges et chauves-souris

Le tour du campus avec Patrick Arnold, responsable des parcs et jardins. F. Imhof © UNIL

Francine Zambano

S

écuriser les usagers et préserver la faune. Tels sont les objectifs des travaux qui ont commencé dans la forêt de Dorigny. « Quelques arbres et arbustes vont être abattus », affirme Patrick Arnold, collaborateur à Unibat, responsable des parcs et jardins. Le plan de gestion de la forêt, signé en 2011 pour une quinzaine d’années, prévoit d’isoler un îlot de vieux bois, soit une partie de la forêt qui se trouve au-dessus de l’Esplanade. Il s’agit d’une parcelle de deux hectares qui va s’épanouir naturellement sans intervention humaine. « Autour de cet îlot, nous

LA FORÊT EN CHIFFRES • TROIS RIVIÈRES : la Mèbre + la Sorge = la Chamberonne • FORÊT : 11,4 hectares, dont un massif principal de 8,5 hectares situé au nord de l’Unithèque • Ces 8,5 hectares sont composés de : 52 % de vieille et très vieille futaie, 37 % de perchis, 11 % de jeune forêt • L’altitude de la forêt varie de 370 à 410 m. • 1100 mètres de nouveaux sentiers seront créés

allons créer des sentiers pour une question d’accueil mais aussi de sécurité car ces passages doivent être éloignés de 30 mètres, au minimum, de l’îlot au cas où un arbre tomberait », poursuit Patrick Arnold.

Trois passerelles Ces travaux, qui devraient se terminer en mai 2014, vont modifier les habitudes des usagers. Le sentier principal, qui part de la Bergerie à la place de Haller, va être condamné, un nouveau sera créé au nord de la Banane. « Nous allons replanter des arbres et arbustes pour redonner un esprit semi-boisé », explique Patrick Arnold. Le sentier du bas, qui longe la Chamberonne, va être en partie fermé et déplacé de l’autre côté de la rivière. Trois passerelles seront construites. Une signalétique sera mise en place pour informer les usagers. « L’idée n’est ni d’interdire, ni de cloisonner, il n’y aura pas de clôture par exemple. L’îlot de vieux bois va être délimité par des rondins. » L’objectif est de faire un balisage ludique sans tomber pour autant dans le sentier didactique, avec par exemple de petits dessins pour les enfants qui se promènent en course d’école. Il y aura aussi des zones d’agrément ornées de bancs.

Les travaux ont été validés par un biologiste, Philippe Christe, maître d’enseignement et de recherche au Département d’écologie et évolution (DEE). Depuis plus de dix ans, il fait chaque année une inspection avec les forestiers quand ils effectuent les martelages. « Je suis intéressé par cette forêt, j’y fais mes recherches, j’ai toute une population de mésanges sur lesquelles travaillent mes doctorants, dit-il. Nous avons sauvé de vieux arbres car il y a des colonies de chauves-souris, je me suis toujours battu pour les préserver. » Philippe Christe aime ces bois, qu’il qualifie d’incroyables pour l’enseignement et la recherche. Les étudiants n’ont qu’à se baisser pour faire de la botanique et de la zoologie. Philippe Christe, qui en ce moment travaille principalement sur la malaria des mésanges et des chauves-souris, est aussi impliqué avec les autorités cantonales et la Ville de Lausanne dans différents projets sur la protection de ces mammifères. Côté faune, donc, la forêt de Dorigny est peuplée de femelles de murins de Daubenton qui squattent des cavités d’arbres. Elles chassent sur l’eau des rivières et du lac. La noctule commune, une grande chauve-souris, arrive elle à fin août pour s‘accoupler, hiberner dans la forêt, puis repartir au printemps. La forêt regorge aussi de muscardins, de pics. Il y a des castors le long de la rivière. Les travaux ne vont pas perturber la faune mais sont au contraire conçus pour une cohabitation harmonieuse entre animaux et humains. « C’est un bon projet, un long processus, un cas d’école, un exemple à suivre pour une petite forêt urbaine », conclut Philippe Christe.

Le choix des matériaux a été fait avec minutie. « Nous agissons dans une logique de

l’uniscope n° 587 | 2013


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