Mise en oeuvre du plan de contingence et de riposte contre la maladie à virus Ebola

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4 L’une des principales leçons apprises de la propagation de l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest reste le manque d’informations des populations sur la maladie, sur les modes de transmission, sur les comportements à adopter et sur les réactions à avoir; une situation qui aura sans aucun doute favorisé la propagation rapide du virus. Pour parer à un scénario similaire, les professionels des médias congolais se sont engagés sous l’impulsion du Ministère de la Communication et des Médias à diffuser des informations sur les mesures basiques de prévention contre la maladie à virus Ebola (MVE). 37 personnels de 14 médias, journalistes de radio, TV et de la presse écrite, nationaux et communautaires, publics et privé de Brazzaville ont ainsi été formés sur les connaissances de base sur la maladie à virus Ebola, les modes de transmission ainsi que les mesures de prévention et/ou de lutte contre une potentielle épidémie. Ils ont aussi été formés sur les approches de collecte, de traitement et de diffusion systématique des messages sur les mesures d’hygiène pour la prévention efficace et non alarmiste d’une épidémie, la gestion des rumeurs ou encore tout simplement le renforcement de la qualité de l’information diffusée.

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En vue d’apporter un soutien multiforme au gouvernement de la République du Congo dans la formulation et la mise en oeuvre du plan de contingence, de riposte et de prévention contre la maladie à virus Ebola, l’UNICEF a dès le 13 octobre 2014 organisé une session de mobilisation des acteurs du secteur privé. Dans le cadre de leur responsabilité sociétale des entreprise (RSE), la Fondation SNPC et la société de téléphonie mobile Airtel ont signé respectivement un accord de partenariat avec l’UNICEF et le Ministère de la Santé et de la Population (MSP). La compagnie Airtel s’est ainsi engagée à reproduire et diffuser en collaboration avec l’UNICEF et le Ministère de la Santé et de la Population, une série de supports (boîtes à images, posters, dépliants, dessin animé, spot tv, sms, etc.) sur toute l’étendue du territoire national, en utilisant toute la diversité des canaux modernes de communication. Pour sa part, la Fondation SNPC avec une contribution de 102 000 000 FCFA a fortement soutenu les formations des personnels de santé et des journalistes mais aussi les exercices de simulation ainsi que la dotation des centres de santé en dispositifs de lavage des mains.

Un total de 14 plans média ont pu être élaborés par les journalistes qui ont également été très actifs en matière de productions (articles, reportages TV, spots radio en français et en langues nationales, etc.)

implication des mÉdias

Mobilisation du secteur privé

Afin de mieux pouvoir évaluer l’impact des actions de communication développées par les organisations de la société civile, les médias et les sociétés de téléphonie mobile, un sondage pré et post intervention portant sur les connaissances, attitudes et pratiques (CAP) vis-à-vis de la maladie à virus Ebola (MVE) a été réalisé. Ce sondage produit par l’ONG Médecins d’Afrique (MDA) avait pour objectif d’apprécier l’évolution des connaissances et pratiques des populations liées à la prévention de la MVE. La méthodologie utilisée a consisté à mener une étude quantitative à visée descriptive auprès des femmes et des hommes d’au moins 15 ans vivant dans les 7 départements du pays les plus exposés à un risque d’épidémie de MVE. La collecte de données s’est faite par téléphone grâce à la contribution des sociétés de téléphonie mobile: Airtel, MTN et Azur, et la mise à disposition de leurs bases d’abonné(e)s. Suite à ce sondage il était par exemple possible de dégager qu’ il y a eu une nette évolution dans certains départements au niveau de l’attitude à “ne pas consommer un animal trouvé mort dans la forêt”, passant de 10,3% à 44% pour Pointe Noire et de 0% à 20,7% dans la Sangha; et celle qui consiste à “conctacter le centre de santé le plus proche devant les signes avérés d’Ebola”, passant de 73,3% à 79,2% pour l’ensemble du territoire.

sondage pré et post intervention

Mise en oeuvre du plan de contingence, de riposte et de prévention contre la maladie à virus EBOLA EN RéPUBLIQUE Du CONGO

MSP


Contexte Au mois de mars 2014, l’humanité a été secouée par une épidémie de maladie à virus Ebola (MVE) dont la gravité et l’étendue ont été sans précédent. Cette épidémie, la plus grave depuis l’identification du virus Ebola en 1976, a fait au moins 11 308 morts pour 28 610 personnes infectées. Plus de 99% des victimes se concentrant entre la Guinée, la Sierra Leone et le Libéria. En Afrique centrale, des cas furent également signalés en République Démocratique du Congo (RDC) notamment dans la région de l’équateur, voisine du département de la Likouala au Congo. Fort des leçons tirées des premières expériences de gestion des épidémies de maladie à virus Ebola (MVE) au Congo au début des années 2000 dans le département de la Cuvette-Ouest, notamment vis-à-vis des facteurs et comportements à risque susceptibles de favoriser la propagation rapide d’une telle épidémie et face à deux menaces majeures, à savoir le risque d’éclosion au plan interne avec le réveil des anciens ou nouveaux foyers ou celui lié à l’importation du virus du fait de la mobilité du trafic humain, la République du Congo décida d’élaborer un plan de contingence pour la prévention et la riposte contre la maladie à virus Ebola (MVE) dont le but était premièrement d’améliorer les connaissances des populations sur la maladie mais également de préparer les prestataires de santé à une riposte potentielle.

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2 Pour faire face à l’éventualité d’une épidémie de maladie à virus Ebola (MVE), le Congo a bénéficié d’un financement de la Fondation SNPC. Grâce à ces financements, un total de 152 agents de santé ont pu être formés sur la détection et la prise en charge effective d’un cas suspect de maladie à virus Ebola (MVE), en passant par le port des équipements de protection individuelle (EPI), les modes de désinfection du matériel contaminé et de l’équipement médical avant réutilisation, et l’élimination sans risque des déchets médicaux contaminés. Le contrôle aux frontières étant important surtout lors des épidémies, 115 agents des frontières ont été formés à cet effet, ainsi que 113 agents communautaires. Pour dynamiser les efforts en matière de préparation à la prise en charge rapide et effective d’un cas suspect de maladie à virus Ebola, 3 simulations furent organisées à Brazzaville, Pointe Noire et Ewo pour la premiere fois au Congo; une expérience à renouveler afin de préparer les équipes à toute éventualité.

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Le 30 novembre 2014, UNICEF, la société de téléphonie mobile Airtel et le Ministère de la Santé et de la Population ont signé un protocole d’accord pour lutter contre la maladie à virus Ebola (MEV) dans 40 écoles dont 25 écoles primaires à Brazzaville et 15 dans la ville de Pointe Noire. Concrètement, ce projet a consisté à renforcer les capacités des enseignants et des enfants membres des clubs d’hygiène de chacune des écoles sur la prévention d’une épidémie de MVE, mais aussi sur l’utilisation des supports de communication disponibles, avant de pouvoir ensuite assurer la sensibilisation de leurs pairs. Dans ce cadre, 145 enseignants des écoles sélectionnées à Brazzaville ainsi que les 25 clubs d’hygiène ont été formés avec l’appui de l’UNICEF. Pour donner davantage de visibilité à cette activité et renforcer l’engagement des différents partenaires y compris locaux, une cérémonie officielle présidée par le Préfet de la ville de Pointe Noire fut organisée le 28 avril 2015 en présence du Directeur Général d’Airtel, du Représentant de l’UNICEF et du Directeur Général de l’Epidémiologie. Plus tard, grâce à l’appui financier de la Fondation SNPC, les écoles des départements du Pool, des Plateaux, de la Sangha, de la Likouala et de la Cuvette-Ouest furent également ciblées pour bénéficier de la même formation.

Tenant compte des différents facteurs favorisant la propagation d’une épidémie, les comportements à promouvoir et les messages y afférents ont été centrés en priorité sur trois moments critiques à savoir le milieu familal, le milieu public pendant l’hospitalisation et au cours des activités funéraires.

Volet Santé

volet éducation

Afin d’assurer la mise en oeuvre des activités de prévention de la maladie à virus Ebola (MVE) au niveau communautaire, six ONG ont été sélectionnées. Leur mission consistait à réaliser des activités de communication de proximité au bénéfice des populations dans les 7 départements les plus exposés au risque d’explosion ou d’importation de la maladie à virus Ebola, à savoir: Brazzaville, Pointe Noire, le Pool, les Plateaux, la Sangha, la Likouala et la Cuvette-Ouest. Les activités consistaient ainsi à l’organisation de rencontres de plaidoyer avec les autorités politico-administratives locales et les responsables des services de santé et des rencontres de sensibilisation et d’éducation avec les populations selon la stratégie du porte-à-porte dans les ménages, couplée à des causeries éducatives et représentations théâtrales dans certaines structures organisées (églises, associations, mutuelles, les “Moziki”, etc.). Au préalable des ateliers de formation des acteurs clés au sein des ONG impliquées ont été organisés. Au total près de 860 acteurs de terrain ont reçu une formation sur les connaissances de base sur la maladie à virus Ebola, les techniques de communication, ainsi que la gestion des données du projet. Un total de 124 082 ménages ont été couverts par le porte à porte. De plus, 2692 causeries educatives ont été organisées couvrant pas moins de 553 170 personnes au niveau communautaire.

volet communautaire

Leçons apprises “Nous devons apprendre des épidémies récentes en Afrique de l’Ouest pour épargner aux populations de payer un lourd tribu. C’est en apprenant des autres que l’on renforce la prévention et la vigilance.“ Aloys Kamuragiye, Représentant de l’UNICEF Congo. “Le mécanisme mis en place à savoir la tripartite UNICEF-Gouvernement du Congo-Fondation SNPC est une synergie qui mérite de servir de modèle d’expérience et de synergie exemplaire pour d’autres crises ou défis. Toutes les initiatives qui concourent à affronter le problème et apporter la solution sont bonnes à prendre.” Itoua Oyona, PDT Fondation SNPC. “Les bonnes habitudes d’hygiène acquises par les communautés pendant la campagne de prévention contre la maladie à virus Ebola doivent continuer afin de prévenir toute propagation future d’épidémie(s) de maladie(s) liée(s) à un manque d’hygiène.” Jacqueline Lydia Mikolo, Ministre de la Santé et de la Population. “Lors de nos activités dans les écoles, ce qui nous a frappé c’est la volonté des enfants. Les enfants ont cette capacité eux-mêmes d’être des relais d’éducation auprès de leurs parents et de leur famille en amplifiant ce qu’ils ont appris à l’école. Il ne faut pas baisser les bras, il faut au contraire redoubler de vigilance et continuer à sensibiliser sur la maladie à virus Ebola et les autres maladies liées au manque d’hygiène.” Noelly Oyabiki Iwandza, Directrice des Ressources Humaines d’Airtel Congo.


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