L’éducation pour la paix en Afrique de l’Ouest et du Centre 2015

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L’éducation pour la paix en Afrique de l’Ouest et du Centre Les enfants, les jeunes et leurs communautés comme acteurs de changement


LES FACTEURS DE CONFLIT EN AFRIQUE DE L'OUEST ET DU CENTRE

© UNICEF/NYHQ2015-1335/Cherkaoui

De nombreuses crises humanitaires affectent de manière chronique les pays d'Afrique de l'Ouest et du Centre, notamment l'insécurité et les conflits, la sécheresse, les inondations, les épidémies et la malnutrition aiguë. En période de crises, les enfants et les adolescents, particulièrement les filles, sont les principales victimes. Mais ce sont également les plus grands bénéficiaires de la résolution des conflits violents. Ils sont des agents de changement essentiels dans la consolidation de la paix et dans le développement durable au sein de leurs communautés. D’après une étude documentaire menée par le Bureau pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre de l'UNICEF (WCARO), les facteurs de conflit les plus courants dans la région sont :

Les inégalités sociales et économiques La pauvreté et l'injustice sociale constituent les principales causes de conflits violents dans la plupart des pays d'Afrique de l'Ouest et du Centre. Les inégalités économiques peuvent entrainer des conflits violents causés par les grandes disparités dans la répartition des richesses, le faible développement économique, la pauvreté, le chômage (en particulier chez les jeunes) et la faible diversification économique. Les inégalités sociales telles que l’accès inégal à la justice, à l'eau et à l'assainissement, à la nutrition, à la santé publique et à l'éducation peuvent déclencher des conflits, tout comme l'absence de droits civils et politiques, de liberté d'expression, les inégalités entre les sexes et l'exclusion sociale.

Au Mali, la région du Nord souffre proportionnellement davantage que le reste du pays de la négligence économique, matérialisée par un manque d'investissement et une perception d’inégalité d’accès à la santé et à l'éducation par les populations du nord.

Les divisions ethniques et religieuses Une mauvaise communication, l'ignorance et la marginalisation peuvent alimenter les violences ethniques et religieuses. Dans de nombreux pays de la région, la politique est perçue comme une bataille entre groupes ethniques ou religieux. L’intérêt de chacun de s'aligner avec son propre groupe influence fortement le comportement collectif, pouvant provoquer des conflits violents. Au Libéria, la division entre les Américano-libériens ou "Congos" et les tribus indigènes constitue un important facteur de conflit, associé à la politique de "diviser pour régner". Suite au coup d'Etat militaire de 1980, l'origine ethnique est devenue plus politisée, exacerbant ainsi les clivages ethno-politiques. En République centrafricaine (RCA), des violences religieuses sans précédent entre musulmans et chrétiens ont plongé le pays dans une guerre civile brutale, même si, toutefois, les rivalités religieuses ne peuvent pas être vues en dehors du cadre politique.

L’exclusion et l’instrumentalisation des jeunes L'exclusion sociale des jeunes est une caractéristique commune et structurelle dans de nombreuses sociétés et communautés d’Afrique de l'Ouest et du Centre. Souvent, les politiques gouvernementales ne sont pas axées sur les jeunes et le chômage est

A la fin de la journée, l’enseignant Abba Kaka Sani parcourt à pied la distance qui sépare sa maison de l’espace temporaire d’apprentissage, dans le camp pour réfugiés nigérians de Dar es Salam, région du Lac, Tchad.

endémique. Cette exclusion politique, éducative et économique peut provoquer chez certains jeunes de la frustration, qui combinée à un sentiment d'aliénation et d'impuissance, favorise les conflits violents.

En Sierra Leone, l'utilisation arbitraire du pouvoir par les chefs constitue la principale cause de l'aliénation des jeunes. Elle est directement liée à l'exclusion des jeunes du processus décisionnel aux niveaux local et national. Les conflits intergénérationnels entre les jeunes, leurs parents et leurs grands-parents sont également sources de conflit, notamment au Tchad.

Les acteurs extérieurs, la sécurité transfrontalière et les dynamiques régionales Les acteurs extérieurs peuvent influencer la dynamique des conflits régionaux en fournissant un appui financier et/ou militaire aux groupes armés mais également en s'impliquant directement dans une action militaire. De nombreux groupes opèrent sur les frontières parfois extrêmement poreuses des États fragiles. Les effets collatéraux sur les pays voisins des conflits intra-étatiques peuvent avoir des impacts déstabilisateurs. En outre, le trafic transfrontalier illégal d'armes attise les conflits et contribue à la déstabilisation de nombreux pays de la région.

Les pays membres de l'Union du fleuve Mano (Sierra Leone, Libéria, Guinée et Côte d'Ivoire) partagent des dynamiques de conflits communes: des régions frontalières reculées où la présence de l'État est limitée; une faible gouvernance des ressources naturelles; le commerce illicite d'armes, de drogues et de minerais; et des frontières poreuses. La région est vulnérable aux effets collatéraux des conflits transfrontaliers et à la violence, comme cela a pu être constaté durant les guerres civiles au Libéria et en Sierra Leone.

La mauvaise gouvernance et les luttes de pouvoir des élites La mauvaise gouvernance, souvent conséquence de politiques inéquitables et de capacités institutionnelles insuffisantes, compromet la légitimité de l'Etat et ses bonnes relations avec la société. A titre d’exemple, on peut citer la corruption, le népotisme, les abus de

pouvoir, le favoritisme, la mauvaise application des lois, le monopole de l'usage de la force, la faiblesse des capacités institutionnelles et des structures démocratique. De plus, les luttes de pouvoir au sein des élites exacerbent les divisions entre l'appareil étatique et la population. La lutte pour le pouvoir peut exister au sein d'un même parti politique, entre partis politiques rivaux ou encore entre acteurs politiques, l'élite et l'armée. En République centrafricaine (RCA), les luttes de pouvoir des élites et leur avidité ont marqué la politique du régime Bozizé ainsi que le programme de nombreux chefs rebelles. Ni les partis politiques ni les groupes rebelles n'ont bien représenté les intérêts de la population de la RCA. Ces acteurs politiques ont davantage été motivés par leurs intérêts économiques et par la soif du pouvoir.

Les conflits fonciers, l’accès et les contrôle des ressources naturelles L'accès et le contrôle des terres est un sujet extrêmement sensible représentant souvent une source de conflits violents. Les litiges fonciers peuvent être causés par la croissance de la population, la commercialisation agricole, l'urbanisation et les mouvements de transhumance transfrontalière. En outre, les systèmes de régimes fonciers ne sont généralement pas bien outillés pour résoudre les conflits. Les institutions formelles d’administration des terres se superposent souvent à des structures traditionnelles, créant ainsi davantage de désaccords. Les conflits relatifs à la propriété, la gestion et le contrôle des ressources naturelles sont assez fréquents dans la plupart des pays d'Afrique de l'Ouest et du Centre même si leur ampleur varie. Une partie du problème réside dans les lois et politiques peu claires traitant de la répartition des avantages tirés de l'exploitation des ressources naturelles. Pendant de nombreuses années, la violence en République Démocratique du Congo (RDC) a été largement financée par le pillage et l'exploitation des ressources naturelles. La confiscation et l'extraction des ressources ont fait de la guerre une activité très lucrative.


COMMENT LES SERVICES SOCIAUX PEUVENT-ILS CONTRIBUER A LA CONSOLIDATION DE LA PAIX ET A LA RESILIENCE DANS LES SOCIETES AFFECTEES PAR LES CONFLITS?

EDUCATION – FACTEUR DE CONFLIT OU CATALYSEUR DE PAIX?

le cas de la Côte d'Ivoire :

© UNICEF/UNI163765/Pirozzi

Quand la guerre s’invite à l’école A travers le programme Consolidation de la Paix, Education et Plaidoyer (PBEA), l'UNICEF Côte d'Ivoire a appuyé deux analyses de conflits afin de mieux cerner le lien éducation - conflit dans le pays. Depuis le début de la guerre civile en Côte d'Ivoire (2002), le secteur éducatif a été le théâtre de plusieurs affrontements impliquant le gouvernement, les mouvements rebelles, les enseignants et les organisations d'étudiants. Voici les principales constatations de l’analyse conflit : • Des inégalités relatives à l'éducation à travers les régions (en termes d'accès et de répartition des ressources) ont exacerbé les frustrations et ont fait naître des contestations sociales et des conflits violents. • L'éducation a été fortement politisée au cours des dernières années : A travers les syndicats, les Portrait de Mounira, 5 ans, Tchad

enseignants et les étudiants, les idées politiques ont été amenées dans les salles de classe. En outre, les étudiants ont été impliqués dans tout le pays dans les violences politiques. • L'éducation comme moyen d'affirmer sa légitimité : Au cours du conflit, le système éducatif a également servi de moyen de catalyser les luttes de pouvoir, notamment entre le gouvernement et les forces rebelles. Par exemple, en 2003, le gouvernement a annulé les examens dans le Nord du pays pour délégitimer les autorités non étatiques qui avaient commencé à mettre en œuvre un système éducatif parallèle. • Les écoles reproduisent la violence sociétale : Même lorsque le conflit s’atténue, les écoles sont souvent en proie à la criminalité et la violence, notamment la corruption, le vol, la drogue, les comportements agressifs, etc. • L'éducation ne contribue plus à l'emploi et à la mobilité sociale : Cela entraine une dépréciation générale du système de l'éducation ainsi que des griefs et frustrations chez les jeunes en milieu urbain. • La violence dans les écoles, notamment les châtiments corporels et les violences basées sur le genre : Si la collecte des données sur ces sujets reste difficile, il est largement reconnu que les enseignants punissent violemment les enfants, entrainant quelquefois le travail forcé, la violence sexuelle et la violence basée sur le genre, parfois en échange de bonnes notes.

Le rôle de l'EDUCATION Prévention des conflits

Paix Tolérance

Citoyenneté

Cohésion sociale

En améliorant la gouvernance sectorielle (cohésion sociale verticale) : Les services sociaux, s’ils sont gérés et fournis de manière sensible aux conflits, équitable et responsable, peuvent réduire les incitations à un retour à la violence dans les situations post conflictuelles, renforcer la gouvernance sectorielle et la responsabilité des institutions impliquées, et à terme rétablir ou améliorer les relations entre l’État et la société. En contribuant à la consolidation de la paix au niveau communautaire (cohésion sociale horizontale): Lorsqu'ils sont planifiés et fournis dans les communautés de manière à créer des mécanismes de dialogue et de coopération, les services sociaux peuvent renforcer les capacités et les relations positives au sein des différents groupes sociaux. Cela contribue à améliorer les relations sociales, à renforcer la résilience des communautés aux conflits violents et à mieux les préparer à faire face aux causes et aux effets de la violence.

UNICEF Niger/Lynch

L'éducation joue un rôle important dans la consolidation de la paix. Elle peut servir de dividende de la paix, restaurer la confiance dans les gouvernements et offrir la perspective d’un avenir meilleur. Elle peut également réduire les inégalités ou griefs au sein des communautés affectées par le conflit et renforcer les valeurs, les attitudes et les croyances qui soutiennent la paix. Parallèlement, l'éducation est un facteur potentiel de conflit lorsqu'elle est mise en œuvre sans tenir compte de la dynamique des conflits ou sans accorder une attention suffisante aux dimensions de consolidation de la paix.

Répression culturelle

En renforçant les capacités individuelles: Les services sociaux peuvent également atténuer les effets négatifs d’un conflit violent sur les individus et renforcer leur capacité à agir sur les causes sous-jacentes, en répondant à leurs besoins psychosociaux et en contribuant à leur bien-être. Grâce à cet appui, les individus pourront contribuer aux processus de consolidation de la paix et jouer un rôle dans l’avènement de sociétés plus résilientes et plus pacifiques. Ségregation

Endoctrinement idéologique

Conflit

Déni de l'éducation comme arme de guerre

Professeur d'anglais dans une classe de l'école secondaire, village de Gomba, sud du Niger

Tous les programmes de services sociaux devraient être conçus pour contribuer à la consolidation de la paix et fournis en tenant compte de la sensibilité aux conflits.


Le programme Consolidation de la Paix, Education et Plaidoyer (PBEA)

GOUVERNEMENT INTEGRER LA CONSOLIDATION DE LA PAIX ET L’EDUCATION

Mon enseignant est équipé pour être un champion de la paix en classe et à l'extérieur

Dans mon école, je me sens en sécurité et je participe à la création d'un espace d’apprentissage pacifique

L'objectif global de ce programme est de renforcer la résilience, la cohésion sociale et la sécurité humaine dans des contextes de conflit. Pour de plus amples informations, voir page 16.

© UNICEF/SLRA2013-0352/Asselin

© UNICEF/NYHQ2007-0621/Pirozzi

Gouv

Article 4. RDC, nouvelle loi d'orientation du secteur éducatif de 2014.

Eco l e

Mon gouvernement reconnaît le rôle crucial de l'éducation dans la cohésion sociale et il intègre la consolidation de la paix dans les plans et programmes du secteur éducatif

Ma communauté s'engage à réduire les clivages sociaux et ethniques et à résoudre les conflits

Commu nau t é

e r n ement

Ense i gnant

“L’enseignement national vise l’acquisition de compétences, de valeurs humaines, morales, civiques et culturelles pour la création d’une société congolaise nouvelle, démocratique, solidaire, prospère, éprise de paix et de justice“

Mon gouvernement reconnaît le rôle crucial de l'éducation dans la cohésion sociale et il intègre la consolidation de la paix dans les plans et programmes du secteur éducatif.

FOCUS :

REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO, TCHAD, CÔTE D’IVOIRE ET GUINÉE BISSAU Intégration de la réduction des risques de catastrophes et de conflits dans l’analyse sectorielle de l’éducation L'UNICEF WCARO a conclu un partenariat avec le Pôle de Dakar de l’Institut international de planification de l'éducation (IIPE) de l'UNESCO afin d'intégrer un nouveau chapitre dans l'analyse sectorielle de l'éducation menée en RDC et au Tchad en 2014 et en cours de finalisation en Côte d'Ivoire et en Guinée Bissau. Ce nouveau chapitre intitulé "Analyse des risques et des conflits" entend mesurer a) l'impact des conflits, les risques et la fragilité, sur le système éducatif; b) la relation entre l'éducation, les conflits et la paix; et c) les mesures et les lacunes existantes pour l'intégration et l'opérationnalisation durables de la réduction des risques de conflit et de catastrophe au sein et à travers l'éducation. Suite à l'analyse sectorielle complète de l'éducation en RDC et au Tchad, l'UNICEF a encouragé le Ministère de l'Éducation et le Groupe de l'Education Local à utiliser les résultats de l'analyse sectorielle des risques et conflits pour stimuler le dialogue politique sur l’éducation et étayer les plans du secteur éducatif dans les deux pays. Sur la base de ces expériences, l'UNICEF WCARO va jouer un rôle clé dans la mise à jour du Guide Méthodologique de l'analyse sectorielle (UNESCO - Banque Mondiale - UNICEF) en mettant l'accent sur les risques et les conflits.

GROUPES CIBLES : Ministère de l’Education

Le rôle clé du Ministère de l'Education dans la surveillance de la violence à l'école En Côte d'Ivoire, le Ministère de l'Education a développé des outils afin que le Système d'Information pour la Gestion de l'Education (SIGE) actuel puisse assurer le suivi des violences et des conflits qui affectent les filles et garçons dans les écoles. Cela fait partie d'un système d'alerte précoce qui fournira au Ministère des données ventilées précises et pertinentes permettant au gouvernement et à ses partenaires de mieux comprendre le phénomène de la violence dans les écoles notamment les violences basées sur le genre et de prendre les mesures adéquates pour les réduire.

Une jeune fille de l'école primaire retourne en classe après la récréation. District de Kono, Sierra Leone.


ENSEIGNANT RENFORCER LES CAPACITES INSTITUTIONNELLES

© UNICEF/NYHQ2011-2483/Asselin

Mon enseignant est équipé pour être un champion de la paix en classe et à l'extérieur.

LIBERIA : Sara promeut la paix et la réconciliation

«Sara et l'Arbre à Palabres» est une histoire éducative pour promouvoir la tolérance, la réconciliation et la paix entre les enfants, les enseignants, les parents et la communauté. L'histoire est celle de Sara, une fille de 12 ans qui résout un différend foncier entre son père et son oncle grâce au dialogue pacifique. Un guide de l'instructeur a également été élaboré pour aider les enseignants à utiliser le livre comme outil de communication et pour initier des discussions et des débats sur les chemins vers la paix dans le pays. «Sara et l'arbre à Palabres» a été développé dans le cadre d'un partenariat entre l'UNICEF, le Ministère de l'Education, l'Association libérienne des écrivains et un groupe d'artistes et des créateurs libériens.

GROUPES CIBLES : Enseignants Des enseignants formés et équipés de matériels pédagogiques En RDC, l'UNICEF a apporté son soutien au Ministère de l’Enseignement Primaire et Secondaire et de l'Initiation à la Nouvelle Citoyenneté (EPSINC) en développant des outils de formation à l'éducation à la paix et du matériel de soutien pédagogique afin que les approches et stratégies soient mieux harmonisées. Cela a permis d'appuyer la formation de 2166 enseignants (dont 739 femmes) provenant de 472 écoles primaires. À travers la formation des enseignants, 141 600 étudiants ont pu approfondir leurs compétences pratiques favorisant la paix et la cohésion sociale dans la vie quotidienne. Les résultats des tests des enseignants ont révélé une augmentation moyenne de 30% avant et après la formation. Les témoignages des bénéficiaires, décrits dans les rapports, mettent en évidence une réduction globale de la violence, l'amélioration de la cohabitation entre les élèves de différentes ethnies y compris les minorités (Pygmées de l'Equateur et du Katanga), et la réduction des cas d'enseignants utilisant le fouet sur les élèves ou perpétrant des violences sexuelles.

Un enseignant raconte une histoire aux élèves d'une école primaire. Ville de Bondoukou, Côte d'Ivoire

Les efforts de renforcement des capacités sont intègrés à différents niveaux Fonctionnaires de l’éducation du gouvernement central

3%

National

© UNICEF/NYHQ2014-3509/Gordon

Introduction du code de conduite pour les enseignants et les administrateurs des écoles au Libéria, Ministère de l'éducation, 2014.

FOCUS :

Membres OBCs/ONGs 5%

Fonctionnaires de l'éducation au niveau du district

1%

Régional Des élèves de l'école publique de la ville de Groba (district de Todee) jouent une scène de Sara ‘Exprimons-nous’. Dans ses livres, Sara agit comme un agent de changement positif au sein de sa communauté en abordant des questions courantes au Libéria.

Inspecteurs 1%

Directeurs d’école

4%

Local

Volontaires nationaux

8%

Enseignants 58%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

© UNICEF/NYHQ2014-3511/Gordon

“Les enseignants et les administrateurs des écoles ne sont pas seulement appelés à développer les capacités intellectuelles de l'enfant mais également ses capacités morales et sociales afin de lui inculquer un esprit de civisme et d'égalité des sexes. Ils doivent appliquer et montrer à l'école et à la communauté les principes qu'ils enseignent“


COMMUNAUTÉ PROMOUVOIR LE CHANGEMENT SOCIAL POUR LA PAIX

Ma communauté s'engage à réduire les clivages sociaux et ethniques et à résoudre les conflits

Extrait de ‘Formes alternatives de punition’ – Chanson de Sierra Leone

FOCUS :

SIERRA LEONE: à travers le théâtre participatif, des communautés s’engagent pour lutter contre les chatiments corporels

L'UNICEF soutient l'engagement communautaire pour lutter contre les châtiments corporels à travers le théâtre participatif. 95% des enfants participant à la recherche action ont affirmé que leurs droits ont été violés et que les châtiments corporels sont une forme de violence ayant des effets traumatisants. Les enfants et adolescents ont reçu la possibilité de plaider auprès de leurs communautés contre les effets négatifs des châtiments corporels et de les informer des pratiques alternatives, résultat du changement de comportement. À travers le théâtre, les chansons et les débats publics, l’UNICEF a sensibilisé 3475 participants. Plus de 900 écoles pratiquent désormais des formes alternatives de discipline.

GROUPES CIBLES : Membres et leaders communautaires Renforcer la participation des femmes et la cohésion sociale En Côte d'Ivoire, dans les communautés fragiles qui bordent la frontière avec le Libéria, l'UNICEF a appuyé la création de 17 Centres de Développement de la Petite Enfance (DPE) permettant à plus de 1255 enfants d'avoir accès à ces services. Les Centres sont gérés par des groupes multi-ethniques de femmes qui apprennent ensemble à lire, écrire, calculer et gérer les activités génératrices de revenus, permettant de soutenir le Centre et d'améliorer leur situation au sein de la communauté et des ménages. L'inclusion des Clubs de mères dans les centres de DPE a montré l'intérêt d’utiliser ces centres comme points d'entrée pour favoriser la paix entre groupes précédemment divisés, en unissant les femmes autour d’objectifs communs tels que le bienêtre de l'enfant, la stabilité de la communauté et la paix.

Un garçon se lève pour répondre à une question en classe. École primaire du village de Kpandebu Dama, Sierra Leone.

GROUPES CIBLES : Membres et leaders communautaires Promouvoir une culture de la paix, de dialogue et de participation à travers la radio En RDC, différents médias ont été utilisés pour véhiculer des messages importants aux enfants et aux adultes dans les écoles et les communautés, en partenariat avec des ONGs telles que la Radio Benevolencia. Des émissions radio ont également été réalisées avec la participation des différents acteurs, notamment les directeurs d'école, les enseignants, les membres des associations de femmes, les journalistes, les jeunes reporters et les membres de la communauté. Plus de 15 émissions radio sur la prévention des conflits, la gestion et la promotion de la paix ont été élaborées et approuvées par les autorités de zone avant diffusion. Certains villageois ont rapporté que

Membres du "Club des jeunes reporters", initiative soutenue par l'UNICEF, au cours d'une émission radio dans une station locale de N'Djamena, Tchad

L'engagement communautaire pour la paix Dialogue communautaire

Enfants reporters/ Reporters techniques Activité de distribution

Atelier de réflexion

Discussion éducative

Plaidoyer

ENGAGEMENT COMMUNAUTAIRE POUR → Réduire et résoudre les conflits → Prévenir les conflits → Promouvoir la paix Activités sportives

Jeux publics

des conflits majeurs ont pu être évités grâce aux informations reçues à travers ces canaux. Par ailleurs, de jeunes chanteurs locaux dans la province du Nord-Kivu ont produit un CD avec dix chansons de promotion de la paix. Le CD a été utilisé dans le cadre de la grande campagne annuelle «Retour à l'Ecole» initiée par le Ministère de l'Éducation. Deux concerts ont été organisés pour toucher un large public et les chansons ont été jouées à la radio locale atteignant environ 105 130 (environ 40% de femmes) jeunes, adolescents, enfants et membres de la communauté. Cette activité a en outre démontré le rôle clé joué par les filles pour cette cause : une des chanteuses a été récompensée par un prix à New York pour son engagement dans l'éducation des filles.

Forums vidéo

Discussions de groupe

Création des clubs de paix

Concerts et événements

© UNICEF/UNI163772/Pirozzi

© UNICEF/SLRA2013-0485/Asselin

“Il existe plusieurs bons moyens pour éduquer un enfant De nombreuses bonnes manières de faire pour qu'il réponde à nos attentes Le battre, lui donner des coups de pied et le gifler n'est jamais une solution Dialoguez avec lui, écoutezle, ne l'effrayez pas J’envoie ce message à tout le monde Maman, papa, ceci est pour nous tous Surtout ceux qui ont des enfants ou ceux qui sont des éducateurs Partout à travers le pays“


COMMUNAUTÉ PROMOUVOIR LE CHANGEMENT SOCIAL POUR LA PAIX

Participants à une formation sur la vidéo participative. L’UNICEF a collaboré avec le CIJT dans le cadre des forums non partisans à travers le pays pour que les jeunes puissent exprimer leurs griefs, encourager le pardon et consolider la paix.

FOCUS : CÔTE D’IVOIRE : Jeunesse, justice transitionnelle et citoyenneté constructive

L'UNICEF Côte d'Ivoire a accompagné le gouvernement à favoriser l'engagement des jeunes, notamment dans le processus de réconciliation nationale. Un réseau des jeunes leaders a été créé et ses membres se sont activement engagés dans la justice transitionnelle et dans la consolidation de la paix. Le réseau, qui compte environ 5000 membres à travers le pays, offre un espace sûr, non-partisan permettant aux jeunes de réfléchir sur le passé, à travers un dialogue constructif sur l'avenir et à agir de manière positive pour la justice, la paix et la réconciliation. Avec le soutien de l'UNICEF et du CIJT, les membres du réseau ont développé des outils pédagogiques innovants sur l'enseignement des résultats de la justice transitionnelle, permettant d’atteindre un large public et de partager l'expérience des jeunes en conflit et leur responsabilité pour bâtir une Côte d'Ivoire en paix. En Côte d'Ivoire, la vidéo participative a été utilisée pour en savoir plus sur l’engagement des étudiants au sein des clubs de la paix et si ces clubs permettaient d’influencer les processus de consolidation de la paix à l'école et de mobiliser leurs pairs et la communauté de manière générale.

© UNICEF/UNI163772/Pirozzi

“Je ne savais pas que, malgré tout ce qui est arrivé, un jour je serais capable de discuter avec des personnes harmonieusement comme ça et leur expliquer mon histoire. Je ne savais pas parce que tout ce que je vivais, je l’endurais seul.“

Au plus fort de l’épidémie d’Ébola, après avoir reçu une formation, 250 volontaires nationaux ont été rapidement déployés à travers le pays, dans des communautés où ils sont connus et qui leur font confiance, afin de participer aux activités de prévention, de dépistage et de gestion des conflits.

28% des bénéficiaires des activités communautaires sont des Jeunes et des Adolescents En RDC, la capoeira, une forme d'art martial brésilien, a eu un impact positif en permettant aux enfants démobilisés des forces armées de faire une transition loin de la vie militaire avant de réintégrer leurs familles et communautés.

GROUPES CIBLES : Jeunes et adolescents

Mercy Kennady, 9 ans, élève de première année scolaire, en début de journée. Monrovia, Libéria

Formés à la consolidation de la paix, au leadership et à certaines prestations spécifiques telles que l’éducation et la santé, les volontaires nationaux du Libéria sont employés à travers le pays. En 2014, ils ont travaillé comme assistants pédagogiques, personnel de santé, formateurs en formation professionnelle et gestionnaires des centres de jeunes, offrant une éducation sensible aux conflits, de la formation et d'autres services. Au cours de l'année, 91 communautés ont participé à leurs campagnes de consolidation de la paix axées sur les stratégies alternatives non violentes de résolution des conflits. Ces événements ont contribué à améliorer la cohésion sociale dans chacune des communautés.

© UNICEF DRC/2014/Stefano Toscano

Ma communauté s'engage à réduire les clivages sociaux et ethniques et à résoudre les conflits

© InsightShare

© UNICEF/NYHQ2015-0346/Grile

Les volontaires nationaux transforment les jeunes en agents du changement


ÉCOLE AMELIORER L’ACCES A UNE EDUCATION SENSIBLE AUX CONFLITS

© UNICEF/MLIA2011-01011/Lynch

Fatuma Feza - Fatumata est âgé de 12 ans et demi. Elle est élève de 5e année à l'école primaire du village de Sango Malumbi, dans la province du Katanga, en RDC. Avec ses camarades de classe, elle mène des activités de plaidoyer pour les droits des enfants et la paix dans son école et dans son village.

Dans mon école, je me sens en sécurité et je participe à la création d'un espace d'apprentissage pacifique

Principales normes des Un leadership et Ecoles Amies une gestion efficaces des Enfants Inclusion de tous les enfants à intégrer dans axée sur les droits le fonctionnement des écoles Ecole Amie des Enseignement et apprentissage Enfants axé sur l'enfant Niveau nutritionnel, sanitaire et hygiénique adéquat

FOCUS : ECOLE AMIE DES ENFANTS Opérationnaliser les normes de l'école amie des enfants en utilisant la puissance transformatrice de la recherche-action Environnement sûr et protecteur

Environnement sensible au genre et adapté aux filles

Participation communautaire

En Sierra Leone, l'UNICEF a soutenu avec succès les Bureaux d'Education de District (BED) de Pujehun et Tonkolili, les conseils locaux et les ONGs dans l'opérationnalisation des normes des Ecole amie des enfants dans 40 écoles à travers la recherche-action. Trois communautés-Sawula, Lungo, et Baoma étaient en conflit sur l'utilisation d'un étang de pêche commun sur les rives du fleuve Wanje dans le district de Pujehun depuis 2012. Le conflit a eu de graves répercussions sur l'éducation dans les communautés : • Les enfants des villages antagonistes refusaient d'aller à l'école primaire de Sawula pour des raisons de sécurité • Le directeur de l'école, craignant pour sa vie, a fui Sawula suite à des menaces des membres de la communauté, créant ainsi un vide au niveau de l'encadrement. • Conséquence, le taux de scolarisation est passé de 285 en 2012/2013 à 95 en mai 2014.

FOCUS : TCHAD - Des architectes sensibilisés pour que la construction

des sites scolaires et espaces d'apprentissage aident à lutter contre la violence et la discrimination

Au Tchad, la construction de 53 salles de classe a été initiée en 2013 pour les adolescents à risques, les jeunes et les filles parmi la population de déplacés internes du Tchad, les rapatriés de la République centrafricaine et les communautés d'accueil. Pour appuyer ces efforts, 10 architectes et ingénieurs ont été sensibilisés sur les constructions résilientes et sensibles aux conflits, en se basant sur le modèle de ‘ne pas nuire’ et le concept des espaces amis des enfants.

L'enfant Traoré se rend à l'école. Village de Dougouba, région de Ségou, Mali.

© UNICEF Video

“Je pensais que la discrimination était normale parce que depuis tout petit on nous avait appris que les Pygmées étaient inférieurs à nous. Nous ne devions jamais nous mélanger à eux; que ce soit à l'église, à l'école, au puits... ils devaient vivre loin de nous. C'est à la suite de notre formation que j'ai réalisé que c'était une grave erreur que d’avoir cette idée sur eux“.

Dans le district de Pujehun, Sierra Leone, un conflit intercommunautaire sur les droits d’utilisation d'un étang de pêche avait eu des conséquences importantes sur l'éducation au sein des différentes communautés.

Identifier le problème, l'explorer, prendre des mesures et réfléchir dessus Les enfants ont noté que le taux de scolarisation a considérablement baissé, le directeur d'école avait abandonné l'école et l'apprentissage était inefficace. Même s’ils ont tendance à blâmer les membres du groupe/communauté ou des personnes, ils ont reconnu que leur apprentissage et leur avenir étaient compromis en raison du conflit.

1 EVALUATION DU PROBLEME

Les enfants ont noté que la violence intercommunautaire constitue un problème de sécurité majeur qui affecte les enfants et les enseignants de l'école/communauté.

2 EXPLORATION DU PROBLEME 3 PRENDRE DES MESURES

4 REFLEXION

Deux semaines plus tard, le chef de Lungo a invité l'Imam de Sawula à célébrer lors d'un festival musulman organisé dans son village. Les enfants ont également indiqué que certains de leurs amis et le directeur d'école étaient retournés à l'école.

Les enfants ont jugé nécessaire de parler aux anciens et aux dirigeants des trois communautés pour ouvrir la voie à la réconciliation et la paix. Le 21 mai 2014, les habitants des trois communautés se sont réunis à Sawula et chaque chef s'est engagé à résoudre pacifiquement le conflit dans l'intérêt des enfants. Ils ont également invité le directeur d'école à revenir à son poste immédiatement. Cela a été suivi par une visite à l'étang où ils ont effectué une séance de pêche symbolique. Les anciens de Lungo et Baoma ont également promis de ramener leurs enfants à l'école.


Photo de couverture : Des élèves assis sous un arbre suivant leurs cours à l’extérieur. École primaire du village de Kamaranka, Sierra Leone. © UNICEF/SLRA2013-0248/Asselin

Le programme Consolidation de la Paix, Education et Plaidoyer (PBEA) ou “Apprendre pour la Paix” est un partenariat entre l'UNICEF, le Gouvernement des Pays-Bas, les gouvernements nationaux des pays participants et d’autres d’autres organisations partenaires. Ce programme novateur vise à renforcer la résilience, la cohésion sociale et la sécurité humaine dans les contextes de conflit, y compris les pays à risques - ou des pays en proie à un conflit ou qui se relèvent d’un conflit. Plus particulièrement, il vise à renforcer les politiques et pratiques en matière d'éducation pour la paix. Le programme est axé sur la réalisation des cinq résultats suivants : 1. Renforcer l’intégration de l’éducation aux politiques, analyses et leur mise en œuvre dans les domaines de la consolidation de la paix et de la résolution des conflits. 2. Renforcer les capacités institutionnelles pour fournir une éducation sensible aux conflits. 3. Renforcer les capacités des enfants, parents, enseignants et autres responsables de prévenir et d’apaiser les conflits, ainsi que d’y faire face et de promouvoir la paix. 4. Elargir l’accès à une éducation de qualité, pertinente, qui prend en compte les risques de conflits et qui contribue à la paix. 5. Contribuer à la production et à l’utilisation de données probantes et de connaissances dans les politiques et programmes liés à l’éducation, aux conflits et à la consolidation de la paix. Le programme PBEA a débuté en 2012 dans la région de l'Afrique de l'Ouest et du Centre et il est mis en œuvre dans cinq pays - le Tchad, la Côte d'Ivoire, la République Démocratique du Congo, le Libéria et la Sierra Leone - ainsi qu'au niveau régional. Le Bureau régional de l'Afrique de l'Ouest et du Centre de l'UNICEF soutient également d'autres bureaux pays - comme la République centrafricaine, le Mali et le Niger - à développer des programmes axés sur l’enfant qui visent explicitement à contribuer à la cohésion sociale et la paix.

BUREAU RÉGIONAL POUR L'AFRIQUE DE L'OUEST ET DU CENTRE


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