L’impunité et le manque général d’indépendance des pouvoirs publics et de la justice furent repris dans le rapport de notre mission. Ni le gouvernement ni la justice ne réussirent à cacher leur frilosité envers les problèmes de liberté d’association et d’impunité34.
Un Memorandum of Understanding et une deuxième mission Notre appel à s’attaquer enfin aux problèmes n’eut aucun résultat. De 2007 à 2012, le nombre d’assassinats augmenta jusqu’à 58. Lors de la Conférence de 2012, j’introduisis avec d’autres travailleurs une plainte et une proposition de créer une Commission d’enquête. Le président Molina répliqua qu’il y aurait un revirement politique et Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI, démarra des négociations. Le 25 mars 2013 à Genève, je signai au nom du Groupe des travailleurs de l’OIT et avec le ministre du Travail Contreras un Memorandum of Understanding, un accord signé en présence du Directeur général Guy Ryder et de Funes de Rioja, président du Groupe des employeurs, comme témoins. Les éléments les plus importants en étaient des enquêtes judiciaires indépendantes sur les assassinats de dirigeants et membres de syndicats ; une protection efficace des dirigeants syndicaux qui se sentaient menacés ; une sensibilisation de tous les acteurs sur l’importance de la concertation sociale ; des adaptations législatives pour rendre possibles la liberté d’association et la liberté de négociations. Comme nous l’avions demandé, l’OIT envoya un représentant du DG, un fin connaisseur de la concertation sociale en Amérique latine : ayant présidé pendant de longues années la Commission de l’application des normes et participé à des missions en Colombie, Sergio Paixão Pardo assurerait le suivi de l’exécution de l’accord. Le Conseil d’administration envoya en septembre 2013 une Mission tripartite de haut niveau au Guatemala pour contrôler sur place si on essayait au moins de mettre l’accord en œuvre35. La mission était emmenée par M. Eduardo Cifuentes, ancien président de la Cour consti-
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Le monde du travail