Tropical 2015 2016

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Newport, Rhode Island, mecque incontestée des méga yachts. Mais avant cela, en 1995, avec son voilier Mandalay, Nelson Doubleday, cofondateur de l’événement originel, rallie les propriétaires des ketchs Sariyah, Gleam et Parlay à l’idée de transporter la fête à Saint-Barth. Cette année-là, ces quatre bateaux disputent la première St. Barts Bucket, qui fut autant une joyeuse partie de pêche qu’une course de voiliers. On se pique tellement au jeu que bientôt quelqu’un lance l’idée d’un départ style Le Mans (où, de 1925 à 1968, les pilotes s'élançaient en courant vers leurs voitures placées en épi sur le côté opposé de la piste, moteur éteint), certainement une première dans le monde de la voile ! Ici, au départ la flotte est à l’ancre devant Colombier, où un membre de chaque équipage doit boire un daiquiri sur la plage avant de rallier son yacht à grande vitesse dans l’annexe. Les yachts doivent partir du mouillage à la voile, sans moteur avant d’y retourner, toujours sans moteur, à l’approche de la ligne d’arrivée. De là, dans l’annexe, on regagne à nouveau la ligne d’arrivée de la plage à grande vitesse. Fin de la course. Pour d’évidentes raisons de sécurité, ce départ style Le Mans à l’ancienne resta un événement unique. Par contre, il contribua sans doute à faire prendre connaissance aux autorités locales de l’intérêt de s’approprier l’événement. Ce fut chose faite avec l’obtention de l’agrément de la Fédération française de la Voile. En l’espace de dix ans, le succès de la St. Barts Bucket dépassa toutes les attentes. Depuis 2005, le quota de 30 yachts inscrits a été atteint chaque année ou presque, et dorénavant les inscriptions sont closes avant même d’avoir été annoncées ! Ce succès doit sans aucun doute beaucoup au fait que les organisateurs ont su conserver l’esprit originel de l’événement, le tenant à l’écart des intérêts

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commerciaux trop pressants. Parmi ses sponsors on retrouve les plus prestigieux chantiers navals, qui suivent le Comité d’organisation de la régate en considérant que la Bucket offre une occasion unique de soigner leur image et leurs relations. Le secret est donc qu’ici le fun prime sur la compétition, le but étant de « gagner la fête » ! Et la Mini Bucket alors ? A l’origine, elle se déroulait parallèlement aux régates des super yachts. Mais on s’est vite rendu compte qu’il ne fallait pas sacrifier le plaisir aux risques d’abordage entre dériveurs et ketchs de plus de 100’. De plus, en déplaçant la date de la Mini Bucket on a pu étoffer le programme, ajoutant aux RS feva des courses d’optimists, lasers et catamarans F18. « Mini » fait donc référence à la taille des embarcations, et non à l’âge des participants, qui va de 6 à plus de 60 ans, avec les optilènes et la classe des optimists (solitaire) réservés aux enfants de moins de 15 ans, celle des RS feva (double) principalement aux adolescents, celles des lasers (solitaire et classe olympique) et des F18 (double catamaran) aux jeunes adultes et adultes. Grâce à ce joyeux mélange des plus jeunes au plus vieux, entraînés par l’enthousiasme des régatiers en herbe, on a retrouvé chez les plus de 60 participants à la Mini Bucket 2015 la même convivialité, nourrie par une passion commune, qui a inspiré les créateurs de la Bucket il y a 30 ans. Les 16 et 17 mai, venant de Saint-Barth mais aussi de Saint-Martin, Sint Maarten ou Anguilla, ils se sont retrouvés sur la plage de Public avant de s’élancer sur le plan d’eau au large des Petits Saints et du Pain de Sucre, où le soleil et une belle brise étaient au rendez-vous. A l’arrivée des courses les plus rapides ont été récompensés, … et «personne n’a fait moins bien que septième».


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