SPECTACLES
ALEXANDRA BACHZETSIS — : « Private. Wear a mask when you talk to me »
© BLOMMERS ET SCHUMM
d’Alexandra Bachzetsis Les 21 et 22 février au Centre culturel suisse (50 min)
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OFF
« À
quoi appartient-on, culturellement et corporellement ? » C’est avec cette question en tête qu’Alexandra Bachzetsis a commencé à travailler son seul-en-scène. Coécrite avec le philosophe Paul B. Preciado, livres d’ethnographie ou de sociologie à l’appui, sa pièce Private. Wear a mask when you talk to me est fondée sur une recherche extrêmement rigoureuse. Elle n’en est pas moins joyeusement ludique. Lorsque les spectateurs entrent dans la salle, elle est là, sur scène, à se maquiller, femme fatale avec sa grande chevelure de jais. Cinquante minutes durant, la performeuse glisse imperceptiblement d’un corps à un autre et s’amuse des codes de la culture pop. Elle tombe le survet’, et c’est une vamp en latex, icône sixties de la féminité glamour, qui se déhanche langoureusement sur du James Brown. Elle s’assoit, et c’est la pose typique d’un homme sur le banc d’un vestiaire, jambes écartées, qui se dessine. Chorégraphe suisse d’origine grecque, la jeune femme s’est récemment installée à Athènes. En janvier dernier, elle nous recevait dans son studio d’Exárcheia, un quartier connu pour être le bastion des artistes comme des anarchistes. « Je ne crois pas qu’il existe de gestes féminins ou masculins, mais, pour trouver un langage autre, il faut s’intéresser aux stéréotypes. Ce que je travaille, c’est un voyage d’une posture à une autre, l’espace “entre”. » Face à ce corps en perpétuelle transformation, ces stéréotypes genrés s’épuisent plus qu’ils ne se donnent à voir. • AÏNHOA JEAN-CALMETTES
« Elle est là, sur scène, à se maquiller, femme fatale avec sa grande chevelure de jais. »
SAGA
LE VIDE
Jonathan Capdevielle livre avec Saga une pièce autobiographique à la frontière du merveilleux. L’écriture du spectacle est le fruit d’un long travail d’enquête, mais le performeur entend surtout y renouer avec le regard de l’enfant qu’il a été. La scène se peuple de figures quasi métaphoriques (un ours, un rugbyman). Alors, le roman d’apprentissage d’un petit gars des Pyrénées, élevé entre petit banditisme et séance de spiritisme, flirte avec le conte. • A. J.-C.
À 15 mètres du sol, sept cordes sont suspendues. Fragan Gehlker s’empare de l’une d’entre elles, commence son ascension et évite de justesse une première chute. Débute alors une interminable ronde : grimper, chuter, recommencer. Inspiré du Mythe de Sisyphe d’Albert Camus, Le Vide est un duo vertigineux pour un circassien et un violoniste. Une variation sur l’absurdité de notre existence qui n’a rien de tragique : « Il faut imaginer Sisyphe heureux. » • A. J.-C.
au Théâtre des Amandiers (Nanterre) (2 h)
de Saint-Quentin-en-Yvelines (1 h 20)
: du 21 au 26 février
: du 3 au 11 mars au Théâtre
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