Trezego- Les stéréotypes dans les séries d'animation

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TREZEGO Cabinet de conseil & formation sur les questions d’égalité femmes-hommes Petite enfance – milieu scolaire – collectivités - entreprise 17 septembre 2014

LE FEMININ DANS LES SERIES D’ANIMATION : LA SITUATION DANS LES PROGRAMMES JEUNESSE DE FRANCE TELEVISION Depuis les années 70, les stéréotypes de sexe contenus dans les livres jeunesses sont régulièrement montrés du doigt. Conscients du rôle des livres dans la découverte du monde, du corps, des émotions mais aussi dans l’apprentissage de valeurs et l’intériorisation de normes, les sociologues ont étudié et alerté sur les représentations du féminin et du masculin qui y sont véhiculées. Mais, alors que les enfants de moins de 14 ans passent en moyenne plus de 2h par jour devant la télévision, qu’en est-il dans les séries d’animation ? En juillet 2013, à l’occasion du colloque « En avant toutes ! », 60 programmes pour enfants coproduits par France Télévisions ont été étudiés. Le constat est sans appel avec notamment 60% des personnages principaux masculins1. A l’occasion de ce colloque, Rémy Pflimlin, président de France Télévisions déclarait : « Sur la question de l’égalité, je souhaite affirmer un Service Public aux avant-postes (…) cette démarche en faveur des droits des femmes passe par la lutte contre les stéréotypes. Dans les programmes jeunesse, autrement dit dans l’animation dont nous sommes le premier coproducteur en Europe, nous allons être attentifs dans les projets au nombre de personnages masculins et féminins, ainsi qu’au poids des personnages principaux et secondaires masculins et féminins. » Un an plus tard, en juillet 2014, le CSA publiait une étude2 laissant espérer une amélioration de la situation. Sur 24 séries d’animation, il observait en effet un équilibre quasi-parfait entre le nombre de personnages féminins et masculins. Mais l’échantillon, issu de douze chaines de télévision, contenait un quart de séries dites « pour filles » (Barbie, Charlotte aux Fraises, Horseland, Princesse Sofia…). Or, si ces séries « girly », non diffusées sur France télévisions, augmentent la part de personnages féminins, elles véhiculent également un grand nombre de stéréotypes. Alors, un an après, où en sommes-nous vraiment ? En tant que premier financeur et premier diffuseur de l’animation, que propose France Télévisions sur ses chaines ? Trezego a voulu faire le point en étudiant les personnages féminins présentés dans les séries d’animation diffusées sur les 6 chaines de France Télévisions. TREZEGO, QU’EST-CE QUE C’EST ? Trezego est un cabinet de conseil et formation spécialisé sur les questions d’égalité femmeshommes. Crée en 2013 en Normandie par Astrid Leray, il intervient auprès des professionnels de la petite enfance, des enseignants, des entreprises et des collectivités. 1

Mona Zégaï (2014), Stéréotypes et inégalités filles-garçons dans les industries de l’enfance – Rapport du CGSP « Lutter contre les stéréotypes filles-garçons ». 2 CSA, juillet 2014 : Etude sur les stérétotypes féminins véhiculés dans les séries d’animation


ECHANTILLON ET METHODOLOGIE Cette étude porte sur les représentations du féminin dans les séries d’animation programmées sur les chaines de France Télévisions. Pour faciliter le visionnage des dessins animés, ont été retenues comme échantillon les séries diffusées en replay sur le site http://pluzz.francetv.fr du 7 au 18 juillet 2014 et donc programmées du 1er au 18 juillet 2014 (les vidéos étant consultables une semaine). 49 séries d’animation ont ainsi été étudiées. Pour chacune d’entre elles, au moins 3 épisodes ont été visionnés. Six types d’informations ont été recueillis et analysés :  l’année et le pays de production de la série,  le type de héros mis en valeur dans le titre de la série,  les caractéristiques des séries en fonction de l’âge des enfants auxquels elles sont destinées,  le genre et les caractéristiques des héros et personnages secondaires,  les représentations de la famille,  les notes obtenues au test de Bedchel.

RESULTATS I.

LA PRODUCTION

Les 49 séries d’animation étudiées sont essentiellement produites en France : 33 sont des animations françaises, 12 ont une coproduction franco-étrangère et 4 sont des animations étrangères. Elles ont été produites entre 1943 (Popeye) et 2014. Néanmoins, 70% des séries de notre échantillon (soit 34 séries) ont moins de 6 ans, 9 datent de 2013 et 6 de 2014 (Graph. 1).

Graph. 1: L'année de production des séries 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1 0

9

5 2

2

2

3 1

1

2

5

5

6 4

2

Composé de séries récentes et essentiellement françaises, notre échantillon n’est donc pas influencé par des mœurs d’une autre époque ou d’une autre culture. TREZEGO - 2


II.

PUBLIC CIBLE ET THEMATIQUES

Les 49 séries d’animations ciblent bien évidemment des publics différents. Selon les informations trouvées sur les sites spécialisés, notre échantillon regroupe : - 11 séries pour les enfants de 2 à 3 ans, - 21 séries pour les enfants de 4 à 5 ans, - 17 séries pour les enfants de 6 ans et plus. Il est possible de regrouper les séries en fonction des thématiques abordées. Nous avons ainsi distingué 8 catégories (Graph. 2) dont les plus importantes sont : - Enfance : 7 séries relatant la vie quotidienne des enfants (famille, école, amitié…), - Humour : 9 séries humoristiques, - Aventures - Enfants : 16 séries relatant les aventures d’enfants hors de leur contexte familial.

Graph. 2 : les thématiques des séries 16

18 16 14 12 10 8 6 4 2 0

9

7

4

2

3

5

3

En fonction de l’âge du public ciblé, certaines thématiques seront privilégiées (Graph. 3) à savoir : - l’enfance, l’aventure et la vie animale pour les 2-3 ans, - l’aventure et l’humour pour les 4-5 ans, - les super-héros, l’humour et le sport pour les 6 ans et plus.

Graph. 3 : les thématiques des séries en fonction des âges 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1 0

9 Culture/Histoire 6

Vie animale

6 5

5

Humour Enfance

3

3 2 1

3

2

Aventures - Enfants

2 1

Compétition sportive 1

Aventures - Adultes Super-Héros

2-3 ans

4-5 ans

6 ans et +

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III.

LES TITRES

57% des titres (28 sur 49) évoquent un ou des héros masculins alors que seuls 8 % d’entre eux mettent en valeur une héroïne soit seulement 4 séries : La vie de Rosie, Mily Miss Questions, Peppa Pig, Sally Bollywood (Graph. 4).

Graph. 4 : Titre évoquant... 30

27

25 20 15 10

7 4

5

7 3

1

0 le héros

un collectif masculin

l'héroïne

un collectif mixte

un collectif non genré

un lieu ou un sport

Les titres de sept séries d’animation annoncent des collectifs mixtes : Ozie Boo, Drôles de petites bêtes, Les Cosmopilotes, Les Doozers, Tom-Tom et Nana, Petz Club, Marvel Avengers Rassemblement. A noter, trois titres évoquent des héros non genrés (Minuscule, Les Lapins crétins, Il était une fois… l’Homme). Dans la série Léon (t)erreur de la savane, les animaux sont également non-genrés, mis à part le lion reconnaissable à sa crinière. La suite de l’étude portant sur le genre, ces trois séries mettant en scène des animaux de manière non anthropomorphique seront écartées. IV.

LES PERSONNAGES

Méthodologie En écartant les trois séries précédemment citées, il reste un échantillon de 46 séries d’animation. Les personnages sont nombreux, notamment dans les séries pour les plus grands mettant en scène des équipes de football ou de super-héros. Nous avons donc fait le choix de ne retenir que les personnages principaux et secondaires, en limitant ces derniers aux personnages apparaissant dans au moins deux épisodes sur les trois visionnés. Dans le cas des collectifs mixtes, nous avons décidé de retenir tous les personnages du collectif comme personnages principaux même s’ils ne sont pas tous valorisés de la même manière (notamment avec la présence quasi systématique de leader). Cette méthodologie nous a permis de constituer un échantillon de 288 personnages dont 60% sont secondaires. La prédominance des personnages masculins 67% des personnages sont masculins. TREZEGO - 4


Cette suprématie s’accentue si l’on se concentre sur les personnages principaux où 71% des héros sont masculins (Graph.5).

Graph. 5 : Répartition des sexes 250 194

200 150

113 81

100 50

Féminin

94

Masculin

61

33

0 Personnages principaux

Personnages secondaires

Total

Dans 28 séries (soit 61% de l’échantillon), les auteur-e-s ont fait le choix de ne pas présenter d’héroïnes alors que seules 4 séries soit à peine 9 % n’ont pas de héros masculins (Graph. 6).

Graph. 6: La proportion de séries... 80% 70%

70% 61%

60%

60%

50%

50% … sans héroïne

40% 30%

… sans héros

20%

20% 10%

5%

6%

4-5 ans

6 ans et +

9%

0% 2-3 ans

total

Les héroïnes, ces rares exceptions… Parmi les 33 héroïnes, 10 viennent de la même série à savoir Drôles de petites bêtes où les personnages apparaissent à tour de rôle comme héroïne ou héros ponctuel d’un épisode. Seules 23 héroïnes apparaissent donc de manière régulière et systématique à savoir : - 2 fusées (Les cosmopilotes), - 3 personnages imaginaires au profil de poupée (Les Doozers et La vie de Rosie), - 2 animaux : une truie et un pingouin (Peppa Pig et Ozie Boo), - 2 super-héroïnes (la Veuve Noire dans Marvel Avengers Rassemblement et Nya dans Ninjago), - 14 enfants ou adolescentes (Tom-Tom et Nana, Une minute au musée, Magic Planète, Sally Bollywood, Mily Miss Question, Petz club, Galactik football, Code Lyoko, Foot 2 Rue, Foot 2 rue extrême). TREZEGO - 5


Elles se répartissent dans 17 séries soit moins de 37% de l’échantillon. … toujours en minorité dans les collectifs Comme vu précédemment, les héroïnes sont rarement à la tête de leur propre série (4 cas, cf Graph. 7). Elles doivent donc trouver leur place dans les collectifs mixtes.

Graph. 7 : Genre des héros en fonction des publics ciblés 28

30 25 20 14

15 10 5

6

14

avec un collectif mixte

7 8

5

avec un ou plusieurs héros

4

2 2

1

1

2-3 ans

4-5 ans

6 ans et +

avec une ou plusieures héroines

0 total

Elles y sont toujours minoritaires avec une proportion moyenne de 65% de personnages masculins par collectif. De plus, si l’on s’aperçoit que la part de collectifs mixtes augmente avec l’âge des spectateurs (Graph. 7), la proportion de personnages féminins chute dans les séries pour 6 ans et plus pour atteindre 29% (Graph. 8).

Graph. 8 : Evolution des collectifs mixtes en fonction de l'âge du public ciblé 50% 43%

45% 40%

38%

35%

29%

30% 25%

44%

Proportion de collectifs mixtes

25% % moyen de femmes dans ces collectifs

20%

20% 15% 10% 2-3 ans

4-5 ans

6 ans et +

Quand héros et héroïnes ne vivent pas les mêmes histoires Au regard du genre, on s’aperçoit que les thématiques abordées sont elles aussi inégalement réparties entre héros et héroïnes (Graph. 9).

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Les héros masculins se répartissent dans l’ensemble des 8 univers identifiés avec une prédominance pour les aventures, les super-héros, les compétitions sportives et l’humour.

Graph. 9 : Genre des personnages principaux en fonction des thématiques des séries 30 25 20 15 10 5 0

25

9 10 3 1

11

10 1

5

2

13

13 6

3

0

2

Masculin Féminin

Les héroïnes couvrent un champ nettement plus restreint puisque 81% d’entre elles se répartissent dans 3 univers à savoir les aventures, la vie animale et les compétitions sportives. Certains univers restent exclusivement masculins comme l’humour (seule Nana, héroïne de Tom-Tom et Nana, se fait une place) et les super-héros (2 super-héroïnes3 sur 15 personnages). Enfin, autre particularité, les héros adultes peuvent être masculins (Popeye, Sam le pompier, Dofus dans la catégorie Aventures-Adultes mais aussi Chaplin, les Daltons dans la catégorie Humour ou la plus part des super-héros4 dans la catégorie qui leur est consacrée) alors que les 46 séries ne présentent aucune héroïne adulte mise à part La Veuve Noire (Super-héroïne de Marvel Avengers Rassemblement). A chaque tranche d’âge, un préjugé sexiste à l’origine de la sous-représentation des personnages féminins. Enfin, si la surreprésentation des héros masculins est générale, on observe que cette dernière trouve des justifications différentes en fonction de l’âge du public ciblé.  Pour les plus petits, le héros « masculin-neutre » Avant 4 ans, une grande partie des séries (6) raconte le quotidien de jeunes enfants. Pour faciliter le suivi de l’histoire par l’enfant, cette dernière est centrée sur un unique personnage. Comme dans les livres pour enfants dont les séries sont issues, ce quotidien est essentiellement raconté par des héros «masculins-neutres » (cf. illustration 1). Cet androcentrisme s’explique par la croyance commune et erronée qu’un héros masculin est un représentant neutre de l’enfance et pourra donc séduire tous les publics, filles comme garçons, alors qu’une héroïne ne pourra jamais plaire à un public masculin.

3

Nya dans Ninjago et la Veuve Noire dans Marvel Avengers Rassemblement Batman dans Prenez garde à Batman mais aussi Captain America, Thor, Iron Man, Hulk, Œil de Faucon et le Faucon dans Marvel Avengers rassemblement. 4

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Seule Peppa Pig présente une petite héroïne mais, « orientée vers l'apprentissage du langage avec la répétition des termes et phrases sur plusieurs thèmes5 », cette série de 5 minutes s’adresse aux toutpetits. Aucune héroïne ne traduit donc le quotidien d’une fillette de 3-4 ans. Illustration 1 : Le quotidien des enfants racontés au masculin (Mini loup, Samsam, Zou, Boris, T’choupi et Peppa)

 Vers 4-5 ans, le trio comme révélateur d’un féminin inférieur Vers 4-5 ans, les séries sortent l’enfant de son univers familial et lui proposent alors un univers d’aventures. L’enfant est plus âgé et peut donc suivre une histoire plus complexe avec non plus un personnage principal mais plusieurs héros. On trouve alors profusion de trio d’amis (cf. Illustration 2) Les trios regroupent toujours deux garçons et une fille. L’inverse n’existe pas, reflet sans appel d’une hiérarchie entre le féminin et le masculin. En effet, une fille maligne et intelligente peut trouver sa place dans un groupe de garçons. Elle y obtiendra même une certaine reconnaissance comme étant différente et plus intéressante que les autres filles. Mais le fait que la situation inverse ne soit jamais racontée montre bien à quel point ce qui est considéré comme féminin est dévalué. Etre ami avec deux filles est inconcevable parce que le héros masculin se rabaisserait à faire des « trucs de filles ». Illustration 2 : Exemples de trios d’amis dans les séries d’animation pour enfant de 4-5 ans (Angelo la débrouille, Petz club, Une minute au musée, Pierre Lapin, Yakari, Magic Planète)

 Pour les plus grands, des héroïnes moins fortes mais tellement compréhensives Passé les 6 ans, les histoires se complexifient encore et les collectifs deviennent plus importants avec notamment des équipes de cinq à sept joueurs et joueuses de football ou quatre à sept super-héros et super héroïnes. Dans le premier cas, le nombre de filles est limité à deux par équipe. Elles sont acceptées après avoir fait leurs preuves. Loin des postes valorisants d’attaquants, elles jouent toutes en défense (5 cas sur 6, la sixième étant gardienne de but). Elles apportent souvent compréhension et empathie dans 5

Présentation de la série Peppa Pig sur http://www.france5.fr/emissions/zouzous/heros

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l’équipe lors des tensions entre garçons. Ainsi, dans Foot 2 rue Extrême, Ines « est la voix de la raison au sein de la Team. Elle apaise les conflits6. » Dans Galactick football, Tia essaye de réconcilier D’jok avec son père. Dans Foot 2 Rue, Eloïse est présentée comme « très gentille, douce, sensible7 ». Dans le cas des super-héros, on ne trouve jamais plus d’une femme par collectif. C’est un bel exemple du syndrome de la schtroumpfette décrié en 1991 par Kara Pollitt. Là où la multiplicité de personnages masculins permet de différencier des individus aux caractères complexes et différents, un unique personnage féminin se doit d’incarner le féminin à lui tout seul, représentant alors non plus une femme mais LA femme de manière très stéréotypée. Comme les footballeuses, ces super-héroïnes sont peu valorisées et jouent souvent les seconds couteaux. Dans Marvel Avengers Rassemblement, une équipe de super-héros doit lutter contre différents ennemis. Super armure, bouclier indestructible, marteau légendaire, ailes holographiques, fléchettes explosives, serres rétractables… les super-héros masculins cumulent armes puissantes et pouvoirs surnaturels. La Veuve noire, seule femme de l’équipe, ne possède ni l’un ni l’autre. Espionne de renommée mondiale, elle est entraînée pour des combats de haut niveau, rompue aux technologies mais uniquement vêtue d’une combinaison moulante noire (Illustration 3). Dans Ninjago, Nya ne fait pas partie des ninjas et si elle arrivera à faire ses preuves en tant que guerrière, elle apporte néanmoins son aide en parallèle des ninjas et non en combattant avec eux. Au-delà de ces deux héroïnes, d’autres combattantes sont relayées aux rôles secondaires. Dans Ultimate Spider man, cinq jeunes super-héros s’entraînent pour affiner leurs talents et devenir des super-héros « ultimes ». Tigre Blanc y est une guerrière agile dotée des qualités et des griffes des félins mais elle a des « pouvoirs moins impressionnant8». Dans Prenez garde à Batman, Katana, experte en arts martiaux, apporte son aide à Batman mais est aussi présentée comme une apprentie ayant beaucoup à apprendre du super-héros. Illustration 3 : Les super-héroïnes, cheveux longs, tenues moulantes mais peu de pouvoirs (La veuve Noire, Katana, Tigre blanc)

Enfin, dernière remarque qui s’applique à tous les collectifs précédemment cités (trios, équipes de foot ou de super-héros), quand le groupe est mené par un leader, il va sans dire que ce dernier est toujours masculin. V.

LES REPRESENTATIONS DU FEMININ

Seules les séries Dimitri, Les légendes de Tatonka et La chouette et Cie n’anthropomorphisent pas les personnages et ne donnent donc pas de signes distinctifs autre que leur nom aux personnages féminins ou masculins. Les autres personnages sont humains ou humanisées. 6

http://www.france3.fr/emissions/foot-2-rue-extreme/ines_228355 http://fr.wikipedia.org/wiki/Foot_2_rue 8 http://www.mon-ludo.fr/heros/ultimate-spider-man 7

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Le physique Les 94 personnages féminins se ressemblent beaucoup. Louna, héroïne de Foot 2 Rue Extrême, et Valérie, personnage secondaire de Titeuf, sont les seules à se distinguer, la première par sa petite taille et la seconde par ses grandes oreilles. Les autres personnages féminins ne présentent aucun signe distinctif marqué. Alors que les personnages masculins peuvent être en surpoids, de tailles différentes, avoir des lunettes ou un appareil dentaire (Illustration 4), les personnages féminins répondent tous à une norme qui n’a rien à envier à celles du complexe mode-beauté : mince, de taille moyenne et jolie. Illustration 4 : Quelques exemples de diversités chez les personnages masculins

Concernant les personnages de couleurs, ils représentent 6% de l’effectif dont essentiellement des rôles principaux (11 cas sur 17). On observe la même proportion de filles de couleur que de garçons de couleur mais la surreprésentation des personnages masculins rends les premières peu visibles (seulement trois héroïnes : Sally dans Sally Bollywood, Samira dans Foot 2 rue et Nina dans Petz Club). A noter, les femmes peuvent être de type magrébin (Samira), indien (Sally) ou asiatique (Katana) mais seuls certains personnages masculins ont la peau noire. Dernière remarque et qui s’applique cette fois-ci aux deux genres, les personnages handicapés sont inexistants. Les vêtements Pour faciliter l’identification des personnages par les enfants, ces derniers portent pratiquement toujours les mêmes vêtements sauf en cas particulier (soirée, sport, pluie…) 71 des 94 personnages féminins sont habillés. Robes et jupes restent les principaux vêtements féminins puisque seuls 34% des personnages se différencient en portant des pantalons ou une association pantalon/tunique (Graph. 10). Porté par 19 personnages, le pantalon semble correspondre à des catégories bien particulières: - les super-héroines qui portent toutes une combinaison moulante (6), - les adolescentes sportives mais dont 5 cas sur 6 « savent rester féminine9» en portant un tshirt court laissant apparaitre leur ventre nu, - les mères (4 sur 11). Enfin, deux cas correspondent à des fillettes formant un trio avec deux garçons (mais elles ont alors les cheveux long et des vêtements roses ou violets) et un cas correspond à une pompière en uniforme. 9

« Bosseuse et énergique, Samira sait rester féminine. » présentation des personnages de Foot 2 rue sur http://www.mon-ludo.fr/heros/foot-2-rue

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Graph. 10 : Les vêtements des personnages féminins 100% 80%

9

10 3

19 5

60%

Pantalon

40%

2

20%

7

40

47

Pantalon /Tunique Robe ou jupe

0% Héroïnes

Pers. Secondaires féminins

Total

On distingue dans les vêtements 4 grandes catégories de couleurs (Graph. 11): les vêtements roses ou violets, les vêtements rouges, oranges ou jaunes, les vêtements bleus ou verts et enfin ceux gris, blancs ou noirs.

Graph. 11 : Les couleurs principales des vêtements des personnages féminins 100%

3

80% 60% 40% 20%

6

5 9 14

8 15 blanc - gris-noir 18

4 5

25

30

rouge- jaune- orange rose ou violet

0% Héroïnes

bleu - vert

Pers. Secondaires féminins

Total

Si la plupart de ces couleurs se retrouvent également chez les personnages masculins, le rose et le violet reste LA couleur du féminin en habillant plus de 42% des personnages (Illustration 5) et cette orientation est encore plus accentuée chez les personnages secondaires et dans les séries pour les plus jeunes. Illustration 5 : A tous les âges, le rose vous va si bien

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Les cheveux Une fois écartés les animaux féminins antropomorphiques, 55 personnages féminins ont des cheveux. Parmi elles, moins d’un quart ont les cheveux suffisamment courts pour ne pas être attachés (à la garçonne ou au carré) et ce chiffre baisse à 16% pour les personnages secondaires (Graph. 12).

Graph. 12 : Les coupes de cheveux des personnages féminins 35

31

30 25 longs

20 15

au carré

11

10

courts

5

5

3

2

3

0 Héroïnes

Pers. Secondaires féminins

Comme dans la réalité, la plupart des personnages ont les cheveux bruns ou noirs (Graph. 13). Dix personnages féminins sont blonds mais cette couleur semble désormais réservée aux personnages secondaires car seule Nana, héroïne de 1997, est blonde.

Graph. 13: La couleurs des cheveux des personnages féminins 18 16 14 12 10 8 6 4 2 0

16 12 10

9 4

Noirs

Bruns

Blonds

Roses ou violets

Roux

2

2

Bleus

Gris ou blancs

Si le blond n’est plus à la mode, le rose et le violet font une entrée fracassante dans les dessins animés les plus récents avec pas moins de 9 personnages dont 4 héroïnes (illustration 6). Cette nouvelle coloration n’apparait que chez les personnages féminins. Les personnages masculins gardent une chevelure très classique (cheveux noirs, bruns, châtains ou blonds) et seul un personnage a les cheveux bleus10, comme sa mère dont il est très proche.

10

Arthur dans Mon ami grompf

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Illustration 6 : Rose ou violet, la nouvelle coloration capillaire à la mode

Après les avoir utilisés pour colorer les vêtements, les accessoires, voir les animaux11 des personnages féminins, les auteur-e-s choisissent donc de faire du rose et du violet une partie intégrante de leurs héroïnes. Les traits de caractère Il est impossible de trancher sur les traits de caractères des personnages en se fiant seulement au visionnage de trois épisodes par série alors que les personnages peuvent évoluer tout au long d’une saison. Nous avons donc porté notre attention sur les descriptifs des personnages donnés sur les sites http://www.france3/emission, http://www.france5.fr/emission, http://www.mon-ludo.fr/ et sur http://www.france5.fr/emissions/zouzous/heros.

Graph. 15 : les traits de caractère des 15 personnages féminins

Graph. 14 : les traits de caractère des 40 personnages masculins

Ambitieuse

Ambitieux Créatif

Créative

Courageux

Courageuse

Susceptible, boudeur

Susceptible, boudeuse

Sensible, poète

Sensible, poète

Raisonnable, réfléchi

Raisonnable, réfléchie

Extraverti, excentrique

Extravertie, excentrique

Geek, rompu aux technologies

Geek, rompue aux technologies

Doux, attentionné, tendre

Douce, attentionnée, tendre

Mature

Mature

Consciencieux, travailleur

Consciencieuse, travailleuse

Optimiste

Optimiste

Gaffeur , maladroit

Gaffeuse , maladroite

Fonceur, énergique, combatif

Fonceuse, énergique, combative

Timide, manque de confiance en soi

Timide, manque de confiance en soi

Généreux, d'une grande humanité

Généreuse, d'une grande humanité

Forte tête, sacré tempérament

Forte tête, sacré tempérament

Drôle, moqueur, sarcastique

Drôle, moqueuse, sarcastique

Calme, posé, tranquille

Calme, posée, tranquille

Solitaire, mystérieux, indépendant

Solitaire, mystérieuse,…

Déterminé, volontaire

Déterminée, volontaire

Loyal, fidèle

Loyale, fidèle

Frimeur

Frimeuse

Intelligent, stratège, brillant

Intelligente, stratège, brillante

Casse-cou, incontrolable, impulsif

Casse-cou, incontrolable, impulsive

0 11

1

2

3

4

5

6

7

0

1

2

3

4

5

6

Cf. Petshops, Petits poneys ou chevaux dans Horseland.

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7


Pour observer les différences entre personnages féminins et masculins, nous avons fait le choix de nous concentrer sur les collectifs mixtes. Les 4 sites précités nous ont permis de regrouper des informations sur les 55 personnages de 12 séries à savoir Code Lyoko, Ultimate spider man, Ninjago, Galactik football, Angelo la débrouille, Foot 2 Rue, Foot 2 Rue Extrême, Marvel Avengers Rassemblement, Ozie Boo, Les doozers et Petz club. Sur les 55 personnages, 15 sont féminins. Ce sont tous des héros ou amis de héros. Les traits de caractères présentés sont donc essentiellement positifs. 25 traits de caractères sont évoqués dont plusieurs peuvent correspondre au même personnage. On remarque plus de diversité chez les garçons avec pas moins de 24 traits de caractère dont 11 caractérisent au moins 3 personnages : casse-cou, intelligent, frimeur, loyal, déterminé, solitaire, calme, drôle, forte tête, généreux, timide (Graph. 13). Les personnages féminins n’exploitent que 18 des 25 traits de caractère listés et seulement 4 d’entre eux caractérisent plus de 3 héroïnes : mature, consciencieuse, drôle et intelligente (Graph. 14). Mise à part l’intelligence, ces caractéristiques sont d’autant plus sexuées que les adjectifs mature et travailleur apparaissent très peu chez les garçons et que casse-cou, frimeuse, loyale et calme ne sont jamais des traits de caractère féminins. VI.

LES REPRESENTATIONS DE LA FAMILLE

Les fratries Dans les 46 séries, on dénombre 51 enfants et préadolescents : - pour 12 d’entre eux, la situation familiale n’est pas précisée, - 16 sont des enfants uniques, - 9 sont les aînés dans une famille de 2 enfants, - 2 sont les cadets dans une famille de 3 enfants. - 12 sont évoqués avec un frère ou une sœur mais sans que la différence d’âge ne soit significative (gémellité, portée de louveteaux ou différence d’âge infime et non spécifiée). Dans les familles de 2 enfants, de manière systématique, les auteur-e-s choisissent de créer une petite sœur quand le héros est masculin (Mini Loup, T’Choupi, Tom-Tom, Titeuf, Pierre Lapin, Nerdy dans Jamie a des tentacules…) et un petit frère quand il s’agit d’une héroïne (Peppa Pig). Si ce choix est sûrement dicté par une volonté d’équilibre, l’abondance de héros masculins provoque une surreprésentation des petites sœurs (9 cas) sur les petits frères (2 cas). Or, être l’aîné, c’est pouvoir décider, prendre des initiatives, protéger, transmettre alors que le rôle de benjamin est souvent moins valorisant, voir réduit à celui d’un enfant « fardeau » dont l’aîné n’a pas envie de s’occuper. Ainsi dans Petz Club, Oscar râle énormément lorsqu’il doit emmener sa petite sœur dans ses enquêtes et ses amis se plaignent des bêtises qu’elle pourrait provoquer. Dans Pierre Lapin, Pierre est amené plusieurs fois à devoir sauver sa sœur Queue de Coton. Quant à Nerdy dans Jamie a des TREZEGO - 14


tentacules, il vit le martyr avec une petite sœur de 6 ans plutôt peste qui fait tout son possible pour dénoncer son ami extraterrestre. Les parents 13 séries mettent en scène des enfants au sein de leur cadre familial et nous permette d’étudier les parents12 : Boris, Peppa pig, Mini loup, Tchoupi, Zou, Samsam, Tom Tom et Nana, Yakari, Mon ami Grompf, Angelo la débrouille, Jamie a des tentacules, Mily miss question et Titeuf. Ces familles sont toutes composées des deux parents et de leurs enfants. Si pères et mères sont montrés affectueux et attentifs au bien-être de leurs enfants, des différences apparaissent dans les situations professionnelles et la gestion des tâches ménagères et familiales. Ainsi, il est clair que les pères travaillent. Si leurs métiers ne sont pas toujours précisés, on les voit partir ou revenir du travail et s’ils sont à la maison, c’est pour jouer avec leurs enfants, bricoler ou trier des papiers (illustration 7). Illustration 7 : Le quotidien des papas : travailler, construire un cabane, déboucher l’évier de madame…

Pour les mères, la situation est moins claire. Elles apparaissent souvent à l’intérieur de la maison en train de s’occuper du linge, des repas ou du bébé… 6 mères sur 13 évoquent leur travail: - Les mères de Zou et de Mily évoquent leurs patients ou leur réunion à l’hôpital mais sans préciser si elles sont infirmières, médecins ou aides-soignantes. - la mère d’Angelo tient une galerie d’art alors que celle d’Arthur et de T’choupi sont respectivement sculptrice et illustratrice de livres pour enfants. - la mère de Tom-Tom et Nana tient le restaurant familial avec son mari chef-cuisinier. Illustration 8 : Le quotidien des mamans : lessive, cuisine, courses, gouter, bains et histoire du soir…

La mère de Samsam est une super-héroïne mais surtout dans sa cuisine (illustration 8). Quant aux six autres mamans, elles ne sont mises en scène que dans le soin des enfants ou les tâches ménagères. 12

Certains parents ainsi que des situations familiales différentes (monoparentales ou divorcées) apparaissent également dans les séries pour les enfants plus âgés (Galactik football, Foot 2 rue, Foot 2 rue Extrême, Sally Bollywood). Mais la famille n’étant pas au cœur de l’intrigue comme c’est le cas dans les séries pour un public plus jeune, les parents apparaissent trop peu pour être intégrés dans l’échantillon ici analysé.

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Lors d’un épisode, Maman Pig travaille sur son ordinateur mais dans son bureau à la maison et quand les enfants bloquent le clavier, elle demande de l’aide à Papa Pig et prépare le déjeuner pendant qu’il le répare. VII.

LE BEDCHEL TEST

Définition Créé par la dessinatrice américaine Alison Bechdel, ce test n’évalue pas la qualité des œuvres ou leur degré de sexisme mais permet d’y évaluer la présence et la participation des femmes en répondant à trois questions : I. Est-ce que l’œuvre présente deux femmes identifiables par leur nom ? II. Est-ce qu’il existe au moins une scène où elles parlent ensemble ? III. Est-ce qu’elles parlent d'autre chose que d'un homme ? Chaque réponse affirmative permet de gagner un point. La note finale est donc sur 3. Nos observations portant sur 3 épisodes par série, chaque épisode permet d’obtenir un tiers de la note. Ainsi, les réponses positives apportent 0.33 points par épisode. Les résultats Sur les 46 séries, la moyenne des notes obtenues est de 0,91 sur 3. 14 séries ne franchissent pas le cap de la première question et obtiennent une note de zéro. 20 séries obtiennent le premier point mais n’arrive à valider de points supplémentaires (Graph. 16). 74% de notre échantillon n’arrive donc pas à mettre en scène deux personnages féminins discutant d’autres choses que des personnages masculins !

Graph. 16: Les notes obtenues au test de Bedchel 25 20 20 15

14

10 3

5

5 1

2

2

2,33

0

1

2,67

3

0 0

1

1,33

1,67

Parmi les 12 séries restantes : - 3 séries ont une note de 1,33 : elles mettent en scène deux personnages féminins qui ont un temps d’échange dans un des 3 épisodes visionnés mais y évoquent les personnages masculins. - 8 séries obtiennent une note de 1,67 à 2,33 : elles répondent positivement aux trois questions mais uniquement sur un ou deux épisodes, lors de scènes courtes. Ainsi, dans Code Lyoko, Alyeta et Yumi échangent des exclamations pendant les scènes de combat (« Alors là, bravo ! », « Tu es un ange ! »). Dans Galactik Football, une scène présente un court échange TREZEGO - 16


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entre Mei et sa mère où elles évoquent la place de la jeune fille dans l’équipe mais dans les trois épisodes visionnés, Mei et Tia, les deux héroïnes n’ont jamais un temps d’échange alors que cela est souvent le cas entre les garçons de l’équipe. seule une série obtient la note de 3 (Mily Miss question).

Si les résultats de cette évaluation semblent particulièrement accablants, certains points permettent de les expliquer ou de les relativiser légèrement. Dans les séries pour les tout-petits, pour faciliter la compréhension du jeune spectateur, le héros unique est présent dans toutes les scènes du dessin animé. Or, celui-ci étant majoritairement masculin, il est difficile de réussir le test. Dans les séries pour les 4-5 ans, les collectifs mixtes se séparent très peu, laissant alors peu de place à des échanges non mixtes. Si ces séries obtiennent une mauvaise note concernant la participation des personnages féminins, une évaluation inverse concernant les personnages masculins serait donc aussi très faible. Ainsi dans Petz club, le trio mène toujours ses enquêtes sans se séparer et obtient difficilement 0.33 points supplémentaires quand Nina revient seule interroger un des clientes. Il en est de même pour Sally Bollywood où l’héroïne œuvre toujours avec son ami Dowee. On observe enfin la même situation dans Foot 2 Rue Extrême ou les Doozers.

Graph. 17: les résultats du test de Bedchel en fonction du public ciblé 25

21

20

Notées 0 14

13

15 10 5

Notées 1

3 4

1 2

4

3

4 1

3

1

2

0 2-3 ans

4-5 ans

Notées 1,33

8

7

6 ans et +

Notées entre 1,67 et 2,67 1

Notées 3

Total

Par contre, certains cas restent définitivement critiquables notamment les séries ne mettant pas en scène plus d’un personnage féminin alors que leur public plus âgé est à même de suivre des histoires comprenant de nombreux personnages. Le personnage féminin est alors réduit à jouer LA femme du collectif (Ultimate Spider man, Ninjago, Marvel Avengers Rassemblement, Prenez garde à Batman, La chouette et Cie, Ozie Boo, les Daltons) ou l’objet de désir (Chaplin & co, Garfield et Cie, Popeye).

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EN CONCLUSION Les résultats de cette étude s’inscrivent dans la continuité des études précédentes sur les stéréotypes dans les programmes pour enfants. Les 46 séries diffusées début juillet 2014 nous dépeignent un univers où près de 70% de la population est masculine et où les personnages féminins sont essentiellement réduits à des rôles secondaires et stéréotypés que ce soit concernant leur apparence, leurs traits de caractère ou encore leur rôle au sein des collectifs ou des familles. Pourquoi est-ce important ? Au même titre que les livres, les séries d’animation retranscrivent toutes les étapes du développement de l’enfant (famille, école, amitié, prise d’autonomie, sentiments, valeurs…) et accompagnent ce dernier dans sa construction identitaire. En véhiculant des stéréotypes de sexe auprès d’un public jeune et en devenir, ces programmes s’inscrivent donc pleinement dans le processus de socialisation différenciée. D’une part, la sous-représentation et le manque de diversité des personnages féminins limitent les projections des petites filles, réduisant ainsi l’éventail de leurs possibilités humaines et professionnelles. D’autre part, l’absence de modèles d’identification féminins puissants associée à la survalorisation des personnages masculins démontrent aux enfants l’infériorité du féminin, impactant l’estime de soi des filles et encourageant une perception stéréotypée des femmes par les garçons. Ces représentations tronquées du féminin et du masculin malmènent donc le vivre-ensemble en confortant l’intériorisation des inégalités femmes-hommes. Des améliorations à venir ? En mai 2014, France Télévisions a signé son nouvel accord animation avec le Syndicat des Producteurs Français d’Animation en y intégrant pour la première fois un engagement à lutter contre les stéréotypes et à valoriser la mixité dans la production de programmes d’animation. Le mois suivant, Tiphaine de Raguenel, directrice des activités jeunesse de France Télévisions rappelait une nouvelle fois les objectifs de France Télévisions: «Notre responsabilité, c’est de promouvoir l’égalité des sexes, l’intégration, le civisme, et plus globalement, des messages qui aident notre société à aller de l’avant. Cette démarche est pour nous comme un vrai élément de modernité et de différentiation. 13» Une dynamique semble donc engagée. Si les résultats ne sont pas encore visibles, espérons qu’ils le seront très prochainement. Ils sont vivement attendus.

Septembre 2014 Contact : Astrid Leray – aleray@trezego.com – 06 08 26 64 28

13

Discours de Tiphaine de Raguenel, le 11 juin 2014 lors du Marché international du film d’animation à Annecy

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ANNEXE L’échantillon initial des 49 séries étudiées : -

Angelo la débrouille - S1 Boris Chaplin & Co - S1 Code Lyoko - S4 Dimitri - S1 Dofus : Aux trésors de Kérubim - S1 Drôles de petites bêtes Foot 2 Rue - S3 Foot2Rue Extrême - S1 Galactik football - S1 Garfield et Cie - S2&4 Grabouillon - S1 Il était une fois...l'Homme - S1 Iron Man - S1 Jamie a des tentacules - S1 La chouette & Cie - S1 La vie de Rosie Léon, (t)erreur de la savane - S1 Les Cosmopilotes - S1 Les Dalton - S1 Les Doozers - S1 Les lapins crétins: invasion - S1 Les légendes de Tatonka Magic planet Marvel Avengers Rassemblement - S1

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Mily Miss Questions - S1 Mini loup Minuscule Mon ami Grompf - S1 Mouk Ninjago - S1 Oui-Oui Ozie Boo - S3 Peppa Pig - S2 Petz Club - S1 Pierre lapin - S1 Popeye Prenez garde à Batman - S1 Sally Bollywood - S2 Sam le pompier - S3 Samsam - S2 Tabaluga - S2 T'choupi et ses amis - S1 Titeuf - S1 Tom Tom et Nana Ultimate Spider-Man - S2 Une minute au musée - S1 Yakari - S1&2 Zou - S1

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