Touring 06 / 2013 français

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42 touring | l’entretien no 6 | 4 avril 2013

Il orne les belles mécaniques de tatouages personnalisés Ils sont seulement une dizaine en Suisse à pratiquer l’art difficile du pinstriping, soit le tatouage sur voitures, motos et casques. Vincent Saudan est l’un d’eux. Adepte du pinstriping, le Fribourgeois Vincent Saudan, 28 ans, voue aussi une passion immodérée pour la culture américaine des années cinquante.

Quel matériel utilisez-vous? Une peinture américaine «One Shot» et un pinceau spécial permettant de dessiner d’une traite des lignes nettes et bien exécutées, sans avoir besoin de trop souvent recharger. Car quand on travaille à main levée sur une carrosserie, une moto ou un casque, on n’a pas le droit de se louper. Il faut donc atteindre la perfection du premier coup? C’est presque cela. Au tout début, il est encore possible de rectifier des détails avec du White Spirit, mais si on commet une erreur dans les dernières étapes, on est alors contraint de tout effacer. Quelle est votre plus belle réussite? Le tableau de bord d’une Chevrolet de ����. J’ai commencé par quelques esquisses sous le pare-brise puis, comme cela plaisait au propriétaire, il m’a demandé d’en faire l’intégralité. Quelles sont les attentes de vos clients? Ils cherchent avant tout à faire ressortir un élément de leur véhicule et à souligner les courbes. C’est pourquoi je procède en général par petites touches sur le capot, autour des poignées ou au-dessus de la plaque minéralogique.

«Lorsqu’on tatoue une carrosserie, on n’ose pas se louper.» Vos clients vous demandent-ils un motif précis ou laissent-ils libre cours à votre inspiration? Les personnes qui connaissent mal le pinstriping viennent avec une idée bien arrêtée. Les connaisseurs, en revanche, donnent carte blanche. J’essaie de convaincre de ne pas me poser trop de restrictions, car le but est d’avoir une figure unique. Qui sont vos clients les plus fidèles? Incontestablement les motards. Je ne compte plus le nombre de casques et de motos que j’ai tatoué.

Jacques-Olivier Pidoux

Comment avez-vous débuté dans le pinstriping? Vincent Saudan: j’ai découvert cette pratique dans les conventions de voitures américaines. Puis j’ai regardé des vidéos sur internet montrant les grands maîtres du genre. Après quelques essais, j’étais près à abandonner, car mes réalisations n’étaient guère concluantes. Mais à force d’entraînement, j’ai fini par développer mon style propre en m’inspirant de la tendance «Old School». Aujourd’hui, je me rends environ une fois par mois dans des meetings automobiles où je propose mes services à ceux qui veulent embellir leur véhicule.

Puisque vous adorez les belles mécaniques, pourquoi avoir choisi la profession d’ébéniste et non de mécanicien? Cette passion m’est venue tardivement, à l’âge de vingt ans, en voyant un vieux bus VW dans un garage. C’est surtout la disponibilité de toutes les pièces de rechange qui m’a épaté. Je me suis alors lancé tout seul dans la réparation et la transformation de ce bus. Entre-temps, j’ai acquis � autres VW des années �� et �� que je bricole avec des amis passionnés. Propos recueillis par Jacques-Olivier Pidoux


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