Franck Millet (à g.) et Romain La Monica ont été de précieuses aides dans l'ultime sprint vers le sacre.
sure reste de la mécanique et la mécanique peut lâcher." Mathieu réussissait toutefois à le convaincre, omettant juste un petit détail pour lui faciliter la tâche. "Oui, c’est vrai, je n’ai pas trop parlé de mon poignet à Michel", sourit-il.
UN FINAL INESPÉRÉ
L’ensemble de son staff technique a également dû s’adapter à l’état de Mathieu. "Il m’a rapidement rassuré, précise Romain La Monica, son chef mécanicien. Il savait que le week-end allait être dur, mais il allait faire ce qu’il fallait pour assurer. Nous avons donc modifié notre état d’esprit et notre manière de travailler. Nous savions que l’on ferait moins de tours que d’habitude et que nous n’allions pas travailler dans l’urgence entre chaque run. C’était normal. Il a tout de même fait 19 tours en FP1, ce qui n’est pas déconnant sur un circuit physique comme Carole. J’ai eu les yeux écarquillés devant la TV quand j’ai vu son chrono de 1.01’2 dans la session. Je me suis dit qu’il allait être présent. Et curieusement, tout s’est passé comme d’habitude même s’il souffrait. Il est allé voir son kiné entre chaque séance. Il a serré les dents et n’a rien montré." Une dizaine de personnes, à peine, est au courant de la condition physique du prétendant au titre et lui souhaite que cela reste inconnu du reste du paddock. Il veut éviter une déferlante de questions concernant ses blessures ou une remise en cause de sa participation. Hors de question de laisser le doute s’insinuer, d’être déconcentré. Il sait qu’il peut le faire. Et au final, personne ne s’est douté d’un quelconque problème vu ses performances. Contre toute attente, Mathieu remportait
la première course à Carole. "Honnêtement, c’était inespéré. J’ai vraiment galéré avec mon pouce et mes appuis sur le guidon de la moto, donc j’ai compensé avec les jambes. Je me suis vraiment senti de plus en plus à l’aise au fur et à mesure du week-end. J’ai trouvé un accord entre ma condition physique et une vitesse convenable. Mais heureusement que je n’avais pas à utiliser l’embrayage après le départ." L’après-midi, il savourait le gain d’une quatrième couronne en championnat de France après celles obtenues en Open 125 (2004) et en Supersport (2009 et 2013). "Mathieu est un guerrier, rappelle Franck Millet. Il l’a fait au mental et est allé au bout des choses. Après, il a aussi fait son boulot de pilote professionnel, à 120 %. N’empêche que c’est aussi un idiot d’avoir été faire du VTT
de descente en août." Quelques jours après son sacre, Mathieu Gines évoquait ouvertement la réalité de ces derniers jours sur les réseaux sociaux. De quoi augmenter encore un peu plus notre degré de respect envers le pilote, et l’homme... n
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Mathieu GINES NÉ LE 20/11/1988 - À Ploemeur (56) ÂGE 30 ans - TAILLE 1m73 - POIDS 73kg
PALMARÈS
FSBK
2019 : Champion de France Superbike 2009 et 2013 : Champion de France Supersport 2004 : Champion de France Open 125 IDM
2015 : Champion d'Allemagne Superstock 1000 ENDURANCE
2014 : Champion du monde EWC 2011 : Champion du monde Stock
NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2019 I 81
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