Dans le bastion de Zatrap

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ça se gâte entre Arly et Zagalo Les choses vont mal, très mal entre Zagalo et Arly Larivière. Depuis quelque temps, les violons ne s’accordent pas entre le maestro de Nu-Look et son agent officiel en Haïti. Akinson Bélizaire, qui représente et signe les contrats du groupe depuis le décès de Ti Louko Mercedes, semble fatigué du comportement d’Arly, surtout après la décision de ce dernier de monter un projet parallèle à Nu-Look, « Arly & Friends ». Zagalo n’est plus à l’aise et n’a plus la liberté de programmer Nu-Look en Haïti en toute quiétude. Avant de le faire, il doit consulter Arly Larivière ou Hugline Jérôme pour savoir si le groupe n’a pas été déjà programmé par Dream Promo, afin d’éviter des conflits de dates et des problèmes avec des promoteurs. « Je suis mal à l’aise dans cette situation, alors je tire ma révérence. J’ai consenti beaucoup de sacrifices pour Nu-Look, et je connaissais les objectifs d’Arly ; voilà pourquoi j’avais accepté d’intégrer l’équipe. Malgré les nombreuses rentrées, je ne priorisais jamais l’argent. Aujourd’hui Arly et moi, nous ne sommes plus sur la même longueur d’onde », a déclaré Zagalo à Plateforme Magik sur le 100.9 FM. « Une fois que j’avais programmé Nu-Look, le maestro avait carrément refusé de jouer. Voilà la source de notre différend, a lâché Zigizag. Nu-Look a beaucoup de problèmes en son sein, et la solution ne dépend que du maestro. J’ai rappelé à Arly que le respect doit être mutuel, qu’on doit respecter les principes de fonctionnement du groupe. » Plus loin, Zagalo précise qu’il n’a rien contre Hugline Jérôme qui programme

13,216 ou représente Arly & Friends en Haïti. « Même si quelques fois elle ne me traite pas comme il le faut, je ne lui en veux pas. D’ailleurs, c’est moi qui ai proposé ses services au maestro, parce que je sais qu’elle est experimentée. Mais, si Hugline pense que la sincérité c’est de l’imbécilité, elle se trompe », a fait savoir le promoteur. Dans ce cas, que va faire Arly Larivière pour garder Zagalo, s’il a encore besoin de lui pour continuer à représenter Nu-Look en Haïti ? Après Arly & Friends,

Hugline Jérôme sera-t-elle aussi bientôt la représentante de Nu-Look au pays en remplacement de Zagalo ? Arly Larivière, tout en prenant ses responsabilités, devrait bien gérer « Arly & Friends » et Nu-Look afin d’éviter le pire plus tard ou encore s’il veut garder Zagalo et Hugline comme représentants. Que les règles du jeu se fixent et se respectent, comme l’a souhaité Akinson Bélizaire. Gilles Freslet (gillesfreslet@yahoo.fr)

L’agenda de Péguy Ne vous prenez pas déjà la tête. Ce n’est que le début du mois, votre agenda commence donc à peine à se remplir. Bientôt il sera totalement noirci au crayon. Comme on dit chez nous : « Sa se twòkèt la, chay la dèyè. » Samedi, à la chapelle Quisqueya, la famille Cartright vous convie au concert qu’elle donne. Jamie Cartright sera accompagnée de la pianiste Micheline Dalencour. Delmas 75, rue Faustin 1er, rue Catalpa. HTG 500 au guichet, HTG 250 enfants et étudiants. 5 h p.m. Au Parc historique de la Canne à sucre se tiendra un concert bénéfice à la mémoire de Pierre Blain à partir de 7 h p.m. L’admission est à HTG 1000. Les artistes tels que Frantz Courtois, Joël Widmaier, Lionel Benjamin, Boulo Valcourt et Dadou Pasquet valent bien le déplacement. Boulevard 15 Octobre, en face de l’ambassade américain. Au Club International, La Fusée d’or internationale pour votre plaisir. A compter de 8 h p.m., l’admission est à HTG 500. Pas cher pour marquer la cadence avec Tropic, non ? A Tabarre, Tabarre Akoustik pour la vente-signature de l’album «Y a danger » de Jean Jean Roosevelt. BIC, Salina Charles, Mikaben, Suzelee, Maxime et Alex Abélard seront de la partie. 7 h p.m. HTG 250 à l’avance. Appelez au 37 09 19 04 pour infos. Une soirée de collecte de fonds se tiendra à l’hôtel Montana. K-zino et DJ Fullblast sont les invités. 8 h 30 p.m. USD 35. Rue Cardozo, avenue Panaméricaine, Pétionville. A partir de 8 h p.m. Pour ceux qui auront raté Carlton Rara au festival de L’Amitié, il sera au Garden Studio. 101 rue Grégoire, Pétion-Ville. Dimanche, Moulin-sur-Mer vous propose une Journée Networking avec Ramon’s Jean Philippe. Jeunes diplômés et étudiants sont vivement attendus. Une vraie aubaine : transport (aller-retour), petit-déjeuner, accès à la plage, le buffet compris, le tout pour la somme de HTG 2000. 47 24 18 10 pour infos. L’Ecole de musique Sainte-trinité et Jacqui Labrom organisent un concert/lunch buffet au Quartier Latin de 11 h du matin à 2 h 30 de l’après-midi. Vous êtes cordialement invités et devez appeler ce vendredi pour réservation au 36 07 13 21 ou écrivez à labromj@gmail.com. 45 USD pour les adultes. Les enfants de 0 à 6 ans ne pairont pas. Place Boyer, rue Goulard, Pétionville. peguyfcpierre@gmail.com

FANS

Une publication de Ticket Magazine S.A.

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Frantz DUVAL RÉDACTEUR EN CHEF SECRÉTAIRE DE RÉDACTION Marie-Brunette B. MAINSOUR Gaëlle C. ALEXIS RÉDACTION Joël FANFAN Dimitry Nader ORISMA Gilles FRESLET Daphney Valsaint MALANDRE Myria CHARLES Winnie Hugot GABRIEL Teddy Keser MOMBRUN Elisée DÉCEMBRE Junior Plésius LOUIS Peguy Flore PIERRE Raphaël FÉQUIÈRE Enock NÉRÉ Légupeterson ALEXANDRE CORRECTION Jean-Philippe Étienne CRÉATION ARTISTIQUE Responsable graphique Réginald GUSTAVE Stevenson ESTÈVE Photographes Frederick C. ALEXIS Homère CARDICHON Jules Bernard DELVA Moranvil MERCIDIEU Yonel LOUIS Publicité: 2941-4646 publicite@lenouvelliste.com Rédaction: 2945-4646 / 3806-3717


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Dans le bastion de ZATRAP Wislet Lemeuble (Lemèb)

Les chansons à succès s’entassent dans le palmarès de Zatrap. Depuis sa création en 2008, le groupe n’a cessé de nous combler de chansons aux couleurs du twoubadou, du rap et de rythmes modernes qui nous invitent à la danse. A la veille du 13 décembre, date retenue pour la vente-signature du premier album de Zatrap, intitulé «Zatrapela», Ticket a eu la chance d’auditionner en primeur, à Anba Lakay Studio, les titres que vous devriez vous approprier à Le Villate.

T

out le monde est là ! Euh… non, pas tous ; il manque Paskal, celui qu’on retrouve le plus souvent au-devant de la scène avec son sourire de leader et qui lance habituellement les assauts. Sinon, Duverger Ernst (Ernesto), Wislet Lemeuble (Lemèb), Lovinsky Jacky (Jaki), Wesly Lamour (Lywes), Béliard Emanoox (Emanoox) et Patrick Amazan, le manager, sont là. C’est ce dernier qui m’a récupéré pour m’amener ici à Anba Lakay Studio, un espace assez étroit caché au fond de Juvénat, QG du groupe. C’est là, dans ce studio minuscule, que prennent vie les hits aux saveurs locales du groupe qui ne cesse de séduire. Lorsque Patrick lance la playlist dans l’ordre gravé sur l’album, je guette l’expression qui s’affiche sur chaque visage : ils sont motivés, ils attendent avec impatience mes commentaires. « Byen ak mal » débute l’audition. Elle est introduite par Nirva Jean, une amie que le groupe s’est fait lors de sa participation au concours « Katye Pam » de Tamise et Onu-Habitat. C’est du rap social, un concept dans lequel la jeune chanteuse sied bien. D’autres titres, toujours avec un penchant sur les faits de notre quotidien, prouvent l’attachement citoyen du groupe à son pays. Les titres se succèdent : « Faites vos jeux » ; « Wi madam » (ft Double M); « Kwaze le 8 « (ft Ti Coca), carte d’identité du groupe ; « Lè yon fanm damou » (ft Triple J), la chanson qu’on fredonne ces temps-ci, sortie en prélude à la vente-signature ; « Pèch konsyans » (ft Jean Bernard Thomas et Lovensky), un remix de « Respè pou drapo a » qui jouit de la participation de Twoubakapela ; « An n’ fè leta pwosè », superbe chanson sur laquelle Chris Jay s’est déchaîné ; « Pa pale yo konnen ». En douzième place, la chanson phare de l’album, « Zatrapela », version troubadour capable de concurrencer valablement « Kontredans (Kwaze le 8) » ; suivie de « Yo se zantray nou (ft Shedlin, Fatima) » ; « Bò lari a » ; «Temwanyaj (ft Fredlyne Noël) » ; « Pwovèb lakay (ft Lòlò de Boukman) »; « Moun pa (marenn ak parenn) » ; et « Mèsi (outro) ». Les compositions vont de nos problèmes à la promotion de notre culture, soit par le texte ou par le rythme. Le package est intéressant ; il respecte les oreilles et peut être un super cadeau de Noël et de fin d’année. Et surtout un instrument qu’on peut introduire dans la promotion du développement touristique du pays. Fondé le 26 octobre 20008, à Juvénat (quartier de Pétionville) par huit jeunes passionnés de rap, Z.A.T.RAP (Zafè Atis se Trezò Rap), dès le lancement de sa première chanson, « Respekte drapo a », a reçu du ministère de la Culture et de la Communication une plaque d’honneur et mérite. Ensuite, avec l’adaptation de « Kontredans (Kwaze le 8) » du troubadour Ti Coca et Wanga Nègès, il devient une référence. Le groupe a aujourd’hui quatre ans, il offre son premier album en cadeaux à ses fans. Grand promoteur du tourisme local à travers ses œuvres, Zatrap attend avec beaucoup d’émotions le support du public qui viendra retirer à trois cents gourdes ZATRAPELA le 13 décembre à Le Villate (PV). Plésius Junior LOUIS (JPL 109) junior.jpl007@yahoo.fr

Né le 14 juillet 1986 à Delmas 31 Mère : Nicole Bazelais Père : François Lemeuble Famille : 6 sœurs et 4 frères Etudes : Notre-Dame des Palmes (PetitGoâve), Ecole mixte L’union, Collège Adventiste de Pétion-Ville, Collège Caribbean de Pétion-Ville, Etudes supérieures : Centre Haïtien de communication, Caïnfo (Informatique bureautique), Ku Production Etat civil : Célibataire Début en musique : Dans des groupes évangéliques Artistes préférés : K-libr, Chris Brown, Nicki Minaj,

Duverger Ernst (Ernesto)

Né le 24 janvier 1985 (Jacmel) Mère : Duverger Audina Père : Néant Hamilton Famille : 2 frères Etudes Classiques : Ecole mixte de Ste Thérèse, Collège mixte St Joseph de Pétionville, Collège Adventiste, Collège Adonaï, Collège Méthodiste de frères Etudes supérieures : Psy holistique (Séminaire) Etat civil : Célibataire, 1 enfant Début en musique : à l’école, Zatrap Artistes préférés : Youssoufa, Ouragan, Corneille, Phil Collins

Lovinsky Jacky (Jaki)

Né le 1 septembre 1987 (Jacmel) Mère : Gertha Maisonneuve Père : Jacques Lovinsky Famille : 1 sœur et 3 frères Etudes classiques : Collège mixte de Pétionville Etat civil : Célibataire, 1 enfant Début en musique : Showtime Squad, Zatrap Artistes préférés : K-libr, Paskal, Brital, Lywes

Justin Pascal (Paskal)

Né le 9 janvier 1987 (Port-au-Prince) Mère : Dileine Télismé Père : Jacques Justin Famille : 3 sœurs et 1 frère Etudes classiques : Sainte-Enfance (Plaine), Collège Adventiste, Collège Adventiste, Institution Jean-Jacques Rousseau Etudes Supérieures : Ruben Leconte (Génie Civil), Psy holistique (Séminaire) Activités : Professeur de sciences sociales Etat civil : Célibataire Début en musique: Fils du rap, Sakad Ipap Artistes préférés : Mrj, Katafalk, Rick Ross, Ne-yo

Wesly Lamour (Lywes)

Né le 14 fvévrier 1987 (Cap-Haïtien) Mère : Evencia Fénélus Père : Roger Lafontant Famille : 2 sœurs et 1 frère Etudes classiques : Dominique Savio (Cap-Haïtien), Collège Adonaï Etudes supérieures : Psy holistique (Séminaire) Etat civil : Célibataire Début en musique : Fils du rap, Zatrap Artistes préférés : Chris Brown, Lafouine, Kerry James, Grand Corps Malade, Emeline Michel, K-libr

Béliard Emanoox (Emanoox)

Né le 6 novembre 1986 (Deschapelle) Mère : Elisane Lejeune Père : Past Emmanuel Béliard Famille : 2 sœurs et 4 frères Primaire : Ecole Pèlerin de Deschapelle, Collège Amour fraternel de Dodard, Lycée J. Stephen Verrettes, Centre d’Application Pédagogique Etat civil : Célibataire Début en musique: Choeur des Anges à l’église, Clarete de Dieu, Zatrap Artistes préférés : Lil Wayne, Birdman, Fantom, Charles Aznavour


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ouvert d’après les principes du veston. Il est de mauvais goût de boutonner entièrement son veston.

Article 22

BIEN PORTER SON COSTUME Le mot ‘‘costume’’ désignait à l’origine les habits des héros de la comedia dell’arte. Il vient de l’italien « costume » qui signifie ‘‘coutume’’, ‘‘habitude’’. Ce terme s’est élargi par la suite pour signifier « habit prescrit par la coutume, puis au fil des temps, il est devenu la pièce vestimentaire centrale de l’habillement masculin. Le costume complet est apparu pour la première fois en 1855, porté par Édouard VII du Royaume-Uni. Ce vêtement classique est aujourd’hui une tenue fonctionnelle aussi bien pour les mondanités que pour le monde professionnel. Cet ensemble nommé aussi ‘‘complet-veston’’, ‘‘veston-cravate’’ ou familièrement ‘‘costard’’, peut avoir aussi un gilet confectionné dans le même tissu. Il existe diverse coupes :

Le costume peut être droit, croisé ou à trois pièces : Le costume droit, considéré comme le modèle formel, comporte un jusqu’ á quatre boutons. Le costume croisé pour des occasions informelles a quatre boutons( par-

Droit est formel

croisé est informel

buste. Idéalement, la largeur de la cravate doit être proportionnelle à la largeur du revers de la veste. La cravate doit bien s’encadrer dans le col de la chemise. La pochette ne se porte pas durant le jour, mais à partir de six du soir. Le boutonnage varie de un à trois boutons. La version trois boutons est la plus formelle. Celle de un bouton tout

trois pièces

fois six) dont deux servent effectivement

ni les bottines. Moins formel

La coupe américaine

C’est la coupe classique droite comprenant : • Une largeur d’épaule naturelle • Avec ou sans fente à l’arrière

plus formel

très formel

Quand on se tient debout, on garde sa veste fermée. On l’ouvre quand on s’assied. La couleur La gamme de couleurs pour le complet reste relativement limitée aux couleurs sobres. Parmi les sombres, on préconise pour le jour le bleu marine et le gris très foncé face au noir jugé trop dur. Le vert olive est certes foncé, mais son manque de rigidité le classe dans la série des couleurs informelles. Dans des occasions moins formelles, le costume peut être de couleur claire : beige, brun, ivoire pendant le jour. Cependant, dans des situations officielles, il redevient sombre même pendant le jour.

Une veste à double boutonnage (ou croisée) suit le même principe. Si elle comporte quatre boutons, elle est entièrement fermée ; si elle en comporte six, on laisse libre le dernier bouton à droite.

Modèles décontractés Le costume décontracté peut être aussi en tissu léger, et selon les occasions, le veston peut se porter avec un jean ou s’orner d’un foulard.

Autres types

Le veston col mao se porte sans cravate et le complet fantaisie ou aux deux

Les pantalons sont droits

La coupe italienne

• Les épaules sont plus larges et arrondies • La veste est plus découpée • Il n’y a pas de fente à l’arrière

tons sont très informels.

Conseils divers Il est défendu d’enlever son veston pour se mettre à l’aise, sauf si on est incommodé par une situation précise. Dans ce cas, on s’excuse, santé oblige.

SAVOIR-FAIRE

Le col de la chemise doit dépasser légèrement celui de la veste, vu de l’arrière. La longueur des manches du veston doit arriver au poignet. Les manches de la chemise doivent dépasser de un centimètre celles du veston. C’est pour cela

pas de fente

La coupe britannique

• les épaules sont plus soulignées • la veste est plus cintrée. • Les fentes sont généralement sur les

LE SAVIEZ-VOUS ?

Le veston du complet trois-pièces peut rester ouvert à cause du gilet en dessous. Le dernier bouton du gilet reste

• Les pantalons sont un peu plus larges. que les chemises à manches courtes ne font pas bon ménage avec un costume. À ce sujet, la petite histoire relate qu’il était impératif de montrer que les man-

CONVENNANCES

en étant classique invite à la décontraction. On la ne recommande pas lors des rencontres très formelles. Pour une veste à deux boutons, on boutonne celui du haut. Pour une veste à trois boutons, on boutonne les deux premiers.

à la fermeture. Le costume trois-pièces a une veste droite avec un gilet en dessous.

Sans ouverture Ouverture

Les chaussures lacées étant le modèle le plus formel se portent avec le costume. L’usage ne permet ni les penny loafer

Saviez-vous pourquoi on ne ferme pas le dernier bouton de sa veste ? Parce que le prince de Galles, Edouard VII, quoique corpulent, était coquet. Il portait des vêtements très ajustés comme le voulait la mode de l’époque. Alors, aimant aussi les régals de la table, à la fin de ses copieux repas, il n’avait guère d’autre solution que d’ouvrir le dernier bouton de son gilet pour se mettre à l’aise. Comme on ne pouvait ni lui déplaire, ni lui donner l’impression que ce geste est contre l’éthique, il a donc été plus facile de l’introduire dans les convenances. Pour contacter l’auteur : dismoicommentrecevoir@yahoo.com www.magalypelissier.weebly.com Sur twitter : dismoicommentrecevoir

fentes latérales

veste cintrée

cotés( latérales) . • Les pantalons sont plus étroits que les deux coupes précédentes.

Modèles de base

Le complet se compose d’une veste et d’un pantalon dans le même tissu. Ce dernier, plus il est mat et son brin serré, plus son image est raffiné.

ches soient d’une netteté parfaite. La veste doit être assez longue pour couvrir les hanches. Si la veste est trop longue elle raccourcit les jambes, et si elle est trop courte, elle raccourcit le


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Samedi 8 décembre 2012

SELECTION NATIONALE

Le retour de Brunel Fucien Incontournable titulaire de la sélection nationale pendant quelques temps puis porté disparu pendant des mois, Brunel Fucien revient en selection comme toujours avec l’ambition de marquer sa présence. Fiche historique

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embre de la 1e promotion du programme « Opération 2006 » Brunel Fucien est ce petit Gonaïvien qu’ un soir de 1998, faisait voir de toutes les couleurs aux jeunes Martiniquais au stade Sylvio Cator sous son t-shirt trop grand flanqué du dossard 7. Depuis, auréolé de cette image d’espoir du football national alors qu’il n’avait pas quatorze ans, le petit gaucher a connu un parcours atypique mais sans jamais perdre de vu son ambition de devenir un grand footballeur. Après avoir manqué la phase finale de la Coupe du Monde des moins de 17 ans de 2001 alors qu’Haïti avait disputé la dernière phase des éliminatoires dans un groupe à sa portée, le jeune Brunel allait de déboire en déboire. Jambe cassée, un long périple au Cobreloa du Chili qui débouche sur une certaine déception puis un retour aux sources pour porter les couleurs de l’Aigle Noir. Avec les Belairiens, il se forge

un palmarès, puis se crée un statut jusqu’à devenir meilleur joueur d’une saison avant de partir monnayer ses talents en Martinique dans les rangs de l’Aiglon. Faisant partie des premiers haïtiens à émigrer là-bas depuis les années 2000, il apporte tant que les Martiniquais font appel à d’autres compatriotes comme Monès Chery, Markorel Sampeur…pour ne citer qu’eux. En sélection nationale, il fait des allées et venues au gré des sélectionneurs. Luis Armelio, Wagneau Eloi, le colombien Rios Rindon, Sonche Pierre…l’ont tous utilisé au moins une fois et le plus souvent il s’ est montré en bonne forme. A déjà 28 ans, l’ailier buteur disputera sa 2e digicel Cup des Nations avec l’ambitition de faire partie de ceux qui soulèveront le trophée. Enock Néré/nereenock@gmail.com

Sa fiche sommaire

Nom : Brunel Prénom : Fucien Date de Naissance : 26 août 1984 Lieu de Naissance : Gonaïves Nom de la mère : Délivrance Nom du père : Brunel Joseph Poste : Milieu relayeur Clubs successifs : Aigle Noir, Cobreloa du Chili, Aigle Noir, Aiglon de la Martinique.

Basket-ball Corporatif

ASHBAC, un week-end presque gâché par la pluie

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our un second week-end de suite, plusieurs milliers de fans du ballon orange avaient pris d’assaut l’enceinte du Centre de Formation Classique (CFC) pour assister à quatre matches programmés pour le compte de la deuxième journée du tournoi organisé par l’Association Haïtienne de Basketball Corporatif (ASHBAC). Contre toute attente, ils n’avaient pu voir que deux matches , dame pluie s’étant mêlée de la partie. Les rencontres devant mettre aux prises l’équipe double tenante du titre, la Digicel et la Police Nationale d’Haïti samedi 1e décembre et celle opposant le vainqueur de la première édition, la SOGEBANK à Télémax, le dimanche 2 décembre, ont été toutes les deux reportées pour cause de pluie, et ce pour la plus grande déception des fans. En revanche, l’équipe de Riz Méga a triomphé de son homologue

Emmanuel Bonnefil (ASHBACH)

de Bongu (101-93) grâce à Nielsen Guillaume, 29 points au terme d’un match où l’équipe chère à Angélique Salomon dominait du début à la fin. L’autre grand bénéficiaire de la journée s’appelle Marché Ti Tony. Ce dernier a pris la longueur de l’équipe de la Brasserie La Couronne (81-76) au terme d’un match âprement disputé. Au final, ce sont les coéquipiers d’Antoine Bennet qui ont remporté la victoire. Il s’agit de la deuxième victoire de l’équipe championne de la deuxième édition de ce tournoi. Ce week-end s’annonce très intéressant avec quatre matches au programme. A suivre particulièrement, l’équipe de Télémax face à la Police Nationale et la Digicel contre Bongu le samedi et dimanche, l’équipe de Saint-Marc, Dynasty tentera de battre son homologue de la Brasserie La Couronne et le dernier match de la troisième journée mettra aux prises l’équipe de Riz Méga et Volontariat pour le Développement d’Haïti

(DVH).

Résultats de la 2e journée

Samedi 1e décembre 2012 Riz Méga – Bongu : 101-93 Nielsen Guillaume 29 pts (Méga) Digicel – PNH : reporté pour cause de pluie Dimanche 2 décembre 2012 Marché Ti Tony – La cou : 81-76 Gérald Noncent 15 pts SOGEBANK – Telemax : la pluie

Programme du week-end

Samedi 8 décembre 2012 Centre de Formation Classique 3h PM : PNH-Télémax : Centre de Formation Classique : 5h PM : Digicel-Bongu : Dimanche 9 décembre 2012 Collège Saint-Pierre 3h PM : Dynasty TV – Brasserie la Couronne : Collège Saint-Pierre : 5h PM : Riz Méga-VDH : Légupeterson Alexandre


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Samedi 8 novembre 2012

Les bons mots de la semaine La planète football a retenu son souffle, mais Lionel Messi va bien ! Et il est au centre des conversations des Brésiliens Lucas Moura et Ronaldinho. L’attaquant milanais Stephan El Shaarawy, lui, découvre les joies de la célébrité sur les réseaux sociaux. Quant à Anthony Le Tallec, il compare sa carrière à celles de certains prestigieux anciens adversaires.

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l est question de tout cela - et de bien d’autres choses - dans "l’Hebdo des bons mots" de FIFA. com, la sélection hebdomadaire des meilleures déclarations dans le monde du ballon rond.

dre trois fois en cinq matchs. Je vais trouver des solutions radicales dans le management. En ce moment, c'est toute l'équipe qui m'énerve" - Carlo Ancelotti, entraîneur du Paris SaintGermain

Au micro de FIFA.com

En Italie

"Je me demande souvent pourquoi je n’ai pas eu la carrière de Carlos Tevez ou Fernando Torres, que j’ai affrontés en 2001. Je n’ai pas la réponse. Une carrière se joue sur des détails. Mais je n’ai pas l’impression que la mienne ait été gâchée" - Anthony Le Tallec, attaquant de Valenciennes "Si ette génération ne devait jamais rien remporter, ce serait un immense gâchis !" - Sabri Lamouchi, sélectionneur de la Côte d’Ivoire "J’ai toujours été plus Real que Barça, donc je vote Cristiano Ronaldo. J’aime son style, mais aussi le côté arrogant pour lequel il est critiqué. Il veut s’imposer et j’aime ça" - Stanislas Wawrinka, tennisman suisse "Je ne renoncerai jamais à ma médaille d'or de Londres mais je pourrais envisager d'échanger une des anciennes !" - Ben Ainslie, marin anglais, médaillé d’or de voile à Londres 2012, à propos d'un échange entre son titre olympique et disputer une finale de Ligue des champions de l'UEFA "On dirait qu'à chaque fois que Lorient ne gagne pas, c'est de ma faute. Il n'y a que deux joueurs qui peuvent gagner des matches à eux seuls : Lionel Messi et Cristiano Ronaldo" - Alain Traoré, attaquant de Lorient

En France

"Celui qui passe de San Siro aux stades d'Evian, Ajaccio ou Sochaux, il voit tout de suite la différence ! Il y a une forme de routine en championnat. La Ligue des Champions fait se dresser les poils rien qu'à l'idée de la disputer. Celui qui entend la musique de la Champions League a envie de tout donner. Celui qui descend du bus pour affronter Reims ou Troyes doit faire un effort plus important" Jean-Marc Ferreri, ancien attaquant de l’Olympique de Marseille "J'ai souffert de ma taille à mes débuts. Avec dix centimètres de plus, sans doute qu'on ne me ferait pas certains procès. Mais j'ai l'habitude de ça. Depuis le début, ça m'a donné une force. J'ai fait de ma taille un atout, je m'en suis servi" - Mathieu Valbuena, milieu de terrain de l’Olympique de Marseille "Lyon, c'est du passé. Et maintenant Brest aussi. Pour paraphraser Mohamed Ali, les buts marqués hier ne comptent pas demain, alors avançons vers le prochain match" - Joey Barton, milieu de terrain de l’Olympique de Marseille "On manque de solidarité sur le terrain. Ce n'est pas possible de per-

"J'ai remarqué que ma réussite sur le terrain provoque un effet érotique auprès des femmes, et ça me plaît. Je scrute surtout sur Facebook car là, il y a énormément de choix" - Stephan El Shaarawy, attaquant de l’AC Milan En Espagne "Je me sens beaucoup mieux qu'hier. J'ai pensé au pire, avec la douleur et la souffrance. La bonne nouvelle, c'est que ce n'est rien de plus qu'un coup" - Lionel Messi, attaquant du FC Barcelone "Je suis toujours disposé à écouter les critiques constructives. Mais les gens ont tendance à oublier quand je fais de bons matchs. L'équipe a manqué son début de saison mais les gens vont toujours critiquer un ou deux joueurs. Malheureusement, c'est Sami Khedira et moi, jamais les autres" - Mesut Özil, milieu de terrain du Real Madrid "Aujourd’hui j’ai vu dans la presse espagnole : "Ancelotti au Real Madrid". Peut-être que les deux clubs travaillent ensemble pour un échange. Le PSG ? Pour jouer le prochain match de Ligue des champions, c’est parfait" - José Mourinho, entraîneur du Real Madrid "Aujourd’hui, je pense être le meilleur latéral gauche du monde" Marcelo, défenseur du Real Madrid "Toutes mes pensées à la famille et aux amis de Miguel Calero. Je leur joins toutes mes prières pour qu'ils aient la force nécessaire dans ces moments difficiles" - Radamel Falcao, attaquant de l'Atlético de Madrid, sur son compte Twitter, après l'annonce du décès du gardien colombien

En Angleterre

"Je considère maintenant l'Europa League comme notre Ligue des Champions. Elle est glamour à mes yeux, parce que je ne l'ai jamais remportée. Donc, je la veux" - David Luiz, défenseur de Chelsea "A Lille, il savait qu'il était le joueur-clé, et il jouait avec ce sentiment : 'Je suis le meilleur, tout ira bien.' Mais lorsque vous arrivez dans un club comme Chelsea, qui joue la Premier League, la Ligue des Champions, vous devez toujours être au top. C'est quelque chose qu'il apprendra" - Rafael Benitez, entraîneur de Chelsea, à propos d’Eden Hazard "José Mourinho peut entraîner absolument partout. Son palmarès est incroyable. Quel âge a-t-il, 50 ans ? C'est 20 de moins que moi. À ce rythme, il va encore ajouter 42 trophées. Je me rappelle sa première

conférence de presse avec Chelsea, lorsqu'il s'était présenté comme le 'Special One'. Je m'étais dit : 'Il est un peu insolent, celui-là.' Mais il a insufflé sa confiance aux joueurs pour gagner le titre" - Sir Alex Ferguson, entraîneur de Manchester United

Ailleurs

"Mon style est similaire à celui de Messi. On prend le ballon et on attaque immédiatement. On prend des coups, mais on continue debout. Messi, lui aussi, ses dribbles sont toujours en direction du but. Il n'y a pas de fioritures, il ne tombe pas, ne se jette pas. C'est pour toutes ces raisons que j'aime beaucoup Messi et que je me retrouve en lui. En fait, c'est un miroir, un exemple pour moi" - Lucas Moura, milieu de terrain de São Paulo "Je l'ai vu débuter et aujourd'hui, il est le meilleur du monde. Je me rappelle évidemment de son premier match car il marque son tout premier but sur l'une de mes passes. Il aura toujours une place spéciale dans mon cœur. C'est Messi le meilleur. Il est hors du commun" - Ronaldinho, milieu de terrain de l’Atlético Mineiro, à propos de Lionel Messi

"C’est le match le plus difficile. Il faut absolument que je le gagne" Bruno Metsu, ancien sélectionneur du Sénégal, à propos de son cancer de l’estomac "Neymar est un grand joueur, mais c'est un garçon, il a 19 ans, et il manque de modèles, de personnes à regarder. Pelé, il avait pour s'inspirer les Garrincha, Vava, ou même Zagallo en sélection" - Mario Zagallo, ancien joueur et sélectionneur du Brésil "Je crois qu’il n’y a pas d'autre manière de se préparer que le travail. Je connais mon corps et je dois m’entrainer sérieusement pour garder la forme. C’est sûr que rien ne remplace les compétitions officielles. En choisissant d’aller jouer en Chine, je m’attendais plus ou moins à ce petit désavantage. Mais, j’espère en même temps que ça sera une des raisons qui me feraient arriver plus frais à cette CAN"- Didier Drogba, attaquant de la Côte d’Ivoire "A Athènes, en fin de saison passée, j'ai été victime d'une fracture tibia-péroné. Je n'avais pas envie de terminer ma carrière sur une blessure. Je veux finir sur le terrain. Debout !" - Eidur Gudjohnsen, attaquant du Cercle Bruges

Super huit

Le Valencia menacé

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uarante-huit heures avant la date programmé pour les demi-finales retour, la COCON attend encore un dernier rapport (celui d’un des arbitres assistants) pour pouvoir décider de ce qu’il en adviendra du match Tempête – Valencia comptant pour les demi-finales aller de la 7e édition du Super Huit, disputé mercredi au parc Michelet Destinobles à Verrettes. Selon, les informations recueillies jusqu’ici, l’arbitre de la partie, Jimmy Féquière, aurait été agressé par deux joueurs du Valencia dont Samuel Mardochée Pompée, après que le Valencia eut encaissé un second but dans la partie. Un second but qui permettait au Tempête de reprendre l’avantage dans une partie où les deux formations étaient jusque-là à égalité. « Deux rapports nous sont déjà parvenus et ils concordent en ce sens que deux joueurs du Valencia ont agressé l’arbitre Jimmy Féquière », révèle le Secrétaire exécutif de la COCON joint par téléphone vendredi. « Nous attendons un 3e rapport (celui de l’arbitre assistant) avant que la Commission de Discipline ne sévit », a-t-il continué. « Quelle que soit la décision qui sera prise, le calendrier des demifinales retour ne sera pas modifié.

Dimanche, le FICA reçoit l’Aigle Noir en demi finale retour, alors que l’article 5 des règlements du Super Huit 2012 pourrait être appliqué contre la formation fautive lors de ces demifinales aller dans l’autre rencontre. De toute façon ce sont les règlements qui nous permettrons de nous en sortir », a-t-il conclut. L’article 5 stipule que : « L’équipe déclarée forfait lors de la série aller est automatiquement éliminée de la compétition » ce qui sous entend qu’au cas où la commission de discipline aurait reconnu que l’une des deux formations est coupable de faits nécessitant à ce qu’elle perde la rencontre sur décision serait tout simplement disqualifiée pour la suite. Mercredi, le FICA à l’issue d’une rencontre assez disputée au stade Sylvio Cator avait pu repartir avec le nul 0-0 alors que le ballon a carressé sa barre transversale à trois reprises sans pour autant entrer dans ses buts. L’Aigle Noir effectuera donc son déplacement au Cap avec l’ambition de rééditer son exploit des ¼ de finales (Il s’est débarrassé du Baltimore 2-0 à l’extérieur après avoir perdu 0-1 à domicile) et se hisser une autre fois en finale après sa victoire dans cette compétition en 2010. Enock Néré/nereenock@gmail.com


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8 décembre 2012 No 758

Dossiers Interdits Par Gary Victor

LA GIFLE René Ouari d’une main distraite poussa l’un des battants de la fenêtre pour mettre à la raison un rayon de soleil couchant qui agaçait ses yeux. Il revint prendre place dans son fauteuil. Un dossier fermé était posé sur le tabouret en face de lui. -Que serait votre réaction, monsieur Victor, si un jour, dans la tranquillité de votre domicile, vous receviez une gifle. Une gifle si violente qui vous voyez comme on dit les sept couleurs de l’arc en ciel. -Qui me donnerait cette gifle, chez moi, en plus ? -Personne… Vous la recevez tout simplement. -Il faut bien quelqu’un pour me donner une gifle. -Disons une main, dit Ouari d’un air pensif. -Une main a toujours un propriétaire, au propre et au figuré, j’ajoutai-je. Ouari sourit. -Vos propose me rappellent ceux de Bernard Sourbier. Toujours aussi sceptique que vous. -J’aimerais bien savoir ce qui se cache derrière vos paroles absconses, Ouari. Ouari prit le dossier, l’ouvrit et se mit à la feuilleter. -La gifle. C’est ainsi qu’on a classé cette affaire ainsi soumise à nous un mercredi de février 2007 par une certaine Nonia, une dominicaine, ex prostituée, mariée depuis deux ans à un certain Denis, douanier de son état. Elle est venue nous voir sous la recommandation d’un ami policier à qui la SAD a rendu un service appréciable dans le temps. -Pourquoi la gifle ? demandai-je. -Cette femme prétendait recevoir chaque semaine, le même jour, à heure fixe, soit à six heures du soir exactement, une gifle, toujours sur la joue gauche. Une gifle violente qui, en plus de sa violence, la laissait dans un état d’hébétude pendant au moins une heure. Cela se produisait même quand elle se trouvait en public. Les gens non plus ne voyaient pas qui donnait la gifle. Ils entendaient un coup et Nonia, notre cliente titubait, perdait l’équilibre et s’affalait à moitié inconsciente. Ahuri, je regardai Ouari. -Vous n’allez pas prétendre, Ouari que cette gifle venait de nulle part. -Je n’ai jamais dit que cette gifle venait de nulle part. Nonia ne voyait pas qui lui donnait la gifle. Ceux qui se trouvaient à ce moment à côté d’elle non plus. -Elle pouvait imaginer recevoir une gifle. Vous l’avez dit vous-même pendant que vous me racontiez l’affaire Jingle Bell. Le subconscient est capable de prouesses étonnantes. -C’est la première chose à laquelle nous avions pensé. Mais vous êtes maintenant suffisamment habitué aux procédés de la SAD pour savoir que nous procédons toujours scientifiquement. Nous avons tenu à vérifier le fait par nous-mêmes. Nous avons fait venir

Nonia à la SAD un samedi après-midi. Il y avait trois témoins : Sourbier, Immacula et moi. L’expérience a été filmée par deux caméras. Nonia était assise sur une chaise à dossier haut. À six heures exactement nous avons entendu l’impact du plat d’une main sur la joue gauche de la jeune femme. Elle est partie à la renverse avec la chaise. Notre observation a été confirmée par les deux caméras. Le visage de la jeune femme n’était pas beau à voir. -Que faites-vous alors ? - Les déclarations de la jeune femme ayant été vérifiées, il nous fallait maintenant trouver l’auteur de la gifle. Vous l’avez dit vous-même. Pour une gifle, il faut une main et une main a un propriétaire au propre et au figuré. -Cela a dû être facile pour vous de faire cesser cette agression. Vous m’avez parlé de ces rituels qui font fuir ou écartent les esprits. -Ces rituels existent certes, mais encore faut-il avoir une certaine idée de l’identité de l’esprit. Il faut savoir aussi s’il a un commanditaire. Je vous rappelle que dans le cas de Jingle Belle, le rituel n’avait pas fonctionné. -Ouari, vous avez dit vous-même que

tout ceci avait été créé par les esprits des protagonistes, la puissance de leur culpabilité. -Vous avez raison, grogna Ouari. Bientôt, vous serez aussi expert que nous à la SAD. Avec Nonia, nous reprenons tout depuis le début. Quand avait-elle reçu la première gifle ? Quelqu’un de son entourage avait-il subi la même agression ? Avait-elle dans le passé connu la même mésaventure ? Quelqu’un de sa famille surtout dans sa lignée féminine avait-il ainsi giflé ? Elle avait reçu sa première gifle trois mois, jour pour jour après son mariage avec Denis. -Vous pensez immédiatement à une vengeance passionnelle. Une autre femme qui veut se venger de la dame ? Ouari feuilleta à nouveau le dossier. -Si c’est une vengeance passionnelle, pour nous bien sûr cela ne peut être autre chose la tâche est rude. Nonia a travaillé pendant des années dans des bars avant de rencontrer un client Denis, qui tombe fou amoureux d’elle avant de l’épouser. C’est un rêve que caressent beaucoup de ces dames. Rencontrer l’homme qui les gardera malgré le métier qu’elles pratiquent. Et les rares femmes qui ont cette chance suscitent bien des

jalousies. -Mais tous ne se font pas ainsi gifler, lui fis-je remarquer. -Nonia a beau chercher, elle n’a aucun soupçon. Le problème c’est que cette gifle ne signifie pas seulement de la jalousie. Il y a dans ce geste une haine implacable. Jamais assouvie. Une haine qui ronge l’auteur ou le commanditaire de l’acte. Je parle au masculin, mais, je ne sais pourquoi, dès le début, Bernard Sourbier et moi avons pensé à une femme. -Vous avez bien sûr pensé à interroger le mari. -On l’interroge. Et c’est ainsi qu’on va apprendre un fait curieux auquel il n’a pas voulu accorder de l’importance. -Quoi ? -Avant sa rencontre avec Nonia dans un bar de Pétion-Ville, il était fiancé à une certaine Milie. Je ne vous donnerai pas trop de détails sur le personnage. C’est une femme qui était connue comme quelqu’un de très religieux. Elle fréquentait assidument une église. Cela a été un tel choc pour elle d’être abandonné par Denis, qui va en plus épouser Nonia, une femme représentant pour Millie le symbole de la dépravation, de la corruption, qu’elle va sombrer dans la folie. Elle est toujours enfermée dans un asile psychiatrique. -Ce serait elle, l’auteur de la gifle ? -Nous avons tenu à la voir. On n’a rien pu obtenir d’elle. Elle tenait des propos complètement incohérents concernant la grande prostituée de Babylone. À un moment de cet entretien impossible elle est même devenue violente et n’était-ce la présence d’un gardien, on aurait passé un mauvais quart d’heure. -Denis son ex-fiancé était présent ? demandai-je. -Non, dit Ouari. Quand on a voulu lui parler de son ex-fiancé, elle n’a eu aucune réaction. Elle a continué à débiter ces diatribes contre la grande prostituée de Babylone. On a cité aussi le nom de Nonia. Rien. -Qu’avez-vous fait alors ? -J’ai eu l’idée par la suite de demander au médecin principal si la malade n’avait pas un comportement curieux les samedis en fin de soirée. Pour Bernard Sourbier et moi, cela a été un choc. -Je vous écoute avec attention, Ouari. -Le samedi dès quatre heures de l’après-midi, la malade habituellement agitée se calmait brusquement. Elle tombait à genoux et se mettait à scander ces mots : Denis, veux-tu me prendre pour épouse ? Denis veux-tu me prendre pour épouse ? Cela continuait comme cela jusqu’à ce que six heures sonnent. Alors, elle se levait brusquement et une haine suprême peinte sur le visage, elle assénait une gifle à une personne invisible en hurlant : « Maudite ! » Puis elle se laissait tomber sur sa couche et s’endormait immédiatement pour se réveiller le lendemain matin. -Ouari… Vous n’allez pas me faire croire que… -Quelle explication d’autre, monsieur Victor ? Nous avons obtenu du médecin qu’on empêche cette malade d’effectuer son étrange rituel du samedi. Nonia n’a reçu aucune gifle. On a lâché la bride à Millie. Elle a recommencé son rituel. Les gifles ont repris. -Comment cette histoire s’est terminée ? -Contenir la folie de l’ex-fiancée de Denis n’était pas possible. Jusqu’à sa mort, elle gardera cette haine pour Nonia, cette ancienne prostituée qui lui a ravi son homme. J’ai dû trouver une parade à cette puissante projection d’énergie mentale négative. Cela a fonctionné puisque jusqu’à ce jour, Nonia mène une vie normale avec son mari. L’énergie projetée par la folle n’atteint pas notre cliente, mais cela Millie ne le sais pas. -Et cette Milie ? -Chaque samedi, elle continue son effrayant rituel. Elle gifle sa rivale Elle la gifle. Elle la giflera jusqu’à son dernier souffle. -Votre protection tiendra ? -Je l’espère, murmura Ouari. Je l’espère.


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