
3 minute read
C’est le devoir des grands évènements
from SWISS GOLF 02-22 FR
by swissgolf.ch
Etre au top sportivement ne suffira plus à l’avenir pour les grands évènements. Les responsables de l’Omega European Masters et du Swiss Challenge travaillent actuellement à l’obtention d’une certification GEO pour leurs tournois. Ils sont unanimes: «C’est le devoir des grands évènements.»
STEFAN WALDVOGEL
Advertisement
Yves Mittaz est directeur de tournoi de l’Omega European Masters depuis 1987. «Nous voulons et nous devons nous améliorer chaque année sur tous les plans. Et la durabilité fait également partie de nos objectifs stratégiques.» Concrètement, le tournoi valaisan devra recevoir jusqu’en 2022 la certification GEO, une distinction reconnue internationalement dans le domaine de la durabilité. «La Fondation GEO et les spécialistes de la startup lausannoise ’The SHIFT’ collaborent avec nous depuis 2019 pour analyser chaque domaine, pour lequel ils établissent ensuite un rapport de durabilité», explique le directeur du tournoi.
LE TRANSPORT, UN THÈME PRIMORDIAL
Neil Beecroft, responsable officiel «Sustainability» à l’Omega European Masters, s’occupe depuis trois ans de ce vaste sujet. Le co-fondateur de l’entreprise The SHIFT était responsable du développement durable du Championnat d’Europe de football 2016 en France, et il continue de conseiller des grands évènements, par exemple dans le domaine du ski. «Dans tous les grands évènements, le transport des spectateurs est l’un des facteurs les plus importants. On sait que les fans de ski aiment bien boire et qu’ils utilisent nettement plus les navettes que les spectateurs d’un tournoi de golf», explique ce spécialiste «mi-Valaisan, mi-Anglais». Pour le golf, il y a encore peu d’exemples au niveau international. Neil Beecroft a apporté une aide décisive à l’US Kids Open de Venise pour qu’il décroche le label GEO. Il sait que «la route est longue, mais à la fin cela en vaut la peine.» La certification est coûteuse, mais elle est utile à la gestion du projet. «Il faut prendre en compte de très nombreux points, mais les consignes à suivre permettent de fixer correctement les priorités», explique Neil Beecroft.
Des Objectifs Concrets
Les responsables valaisans ont déjà commencé à mettre en place diverses mesures depuis 2019. Un nouveau réseau de distribution électrique sur le parcours a par exemple permis de réduire l’utilisation des générateurs; l’année dernière, grâce aux nouvelles fontaines d’eau, 50 000 bouteilles PET ont été économisées; au lieu d’utiliser de la vaisselle jetable, l’Omega Masters met sur les tables que du matériel réutilisable. Dans le même temps, le «Sustainability report» liste les autres objectifs concrets à suivre ces prochaines années. Une procédure séparée se déroule en parallèle, pour faire également certifier le parcours de golf de Crans-Montana par les auditeurs GEO.
Beaucoup De Chiffres
La «double certification» est aussi l’objectif de Daniel Weber. Le Lucernois est pour la douzième fois directeur de tournoi du Swiss Challenge, tout en exploitant aussi, avec ClubGolf, les installations de Sempach, Kyburg et Saint Apollinaire, près de Bâle: «Nous ne sommes qu’au début de la procédure, mais nous savons que nous sommes déjà bien préparés.» Ingénieur de formation, il sait quelle énergie est utilisée, combien d’engrais ou d’insecticides sont employés et d’où vient l’eau qu’on utilise. «La condition essentielle pour garantir la durabilité est la construction correcte du parcours de golf et des bâtiments. Ici, à Saint Apollinaire, nous avons beaucoup investi.» Les capteurs solaires placés sur le local des chariots assurent l’eau chaude dans les douches, le chauffage à bois au clubhouse est neutre en carbone, et la chaleur résiduelle des chambres froides est récupérée. Pour perdre moins d’énergie, Daniel Weber a fait installer une ligne électrique de 950 volts. «C’était quelque chose de nouveau pour moi, et je me suis inspiré de l’aé - roport de Mulhouse tout proche. Chez nous, le courant est à nouveau converti en 380 volts au moyen de transformateurs. C’est un peu plus cher à la construction, mais cela en vaut la peine à long terme, indépendamment des coûts de l’énergie», explique l’entrepreneur.
FINANCEMENT DE L’UE
Pour ses «efforts particuliers» lors de la construction du golf, Daniel Weber a obtenu un financement de 80 000 euros de la part de l’UE, et a investi lui-même 200 000 euros supplémentaires pour être à la pointe dans tous les domaines. «Les installations sont déjà entièrement durables. Nous savons ce que nous faisons et nous savons également ce qu’il nous reste à faire pour recevor la confirmation officielle de la Fondation GEO», précise Daniel Weber. En Alsace, la qualité des transports publics est difficilement comparable à celle de la Suisse. «Notre influence dans la région est très limitée ici. D’un autre côté, je ne connais pas un parcours de tournoi situé aussi près d’un aéroport que Saint Apollinaire. Cela économise déjà pas mal de kilomètres et, comme c’était le cas durant la pandémie, les joueurs, les caddies et les officiels seront transportés pendant le tournoi en navette vers le golf. «C’est notre devoir en tant que grand évènement, et la certification nous contraint en douceur à aller toujours plus loin», résume Daniel Weber. •