Gody, un caddie très spécial

Grisons Tourisme propose à ses hôtes un service spécial de caddies gratuits également cette saison. Ursula Meier a testé cette offre l’automne dernier à Arosa et souhaite renouveler l’expérience –comme beaucoup d’autres golfeurs.

«La plupart des gens utilisent des caddies uniquement à l’occasion de vacances golfiques, par exemple en Afrique du Sud, en Thaïlande ou au Maroc. Là-bas, des familles entières vivent des revenus de caddies et surtout des pourboires des touristes. Personnellement, je me souviens avec plaisir des parties de golf avec ma mère au Dolder, où il y avait souvent de jeunes collaborateurs de la cuisine du Grand Hôtel Dolder qui ont ’mis du beurre dans les épinards’ en caddeyant. Ces porteurs de sacs et donneurs de conseils étaient très appréciés à l’époque.

Après tant d’années, je ne me rappelle plus la hauteur des pourboires, mais tout le monde était content et je me réjouissais donc de pouvoir revivre la belle tradition des caddies en me rendant dans les Grisons. Pour la partie de golf avec mon caddie personnel, je suis arrivée la veille au soir à Arosa, afin d’être à l’heure au clubhouse le lendemain matin. Mais quelle déception: au réveil, nous étions plongés dans une épaisse soupe de brouillard. Aucun caddie au monde n’aurait pu nous aider!

Pius Achermann, président du Golfclub Arosa et de l’Association de golf des Grisons, et bien sûr mon caddie personnel – Beat Lanz, surnommé «Gody» – nous attendent au clubhouse. A travers le brouillard, on aperçoit déjà quelques faibles rayons de soleil. En attendant, je décide de faire plus ample connaissance avec mon caddie autour d’un café. Pendant ce temps, Pius Achermann me parle du service spécial lancé en 2021 dans les Grisons. L’offre de caddies gratuits a été bien accueillie, mais elle n’est pas encore connue de tous les clients potentiels. C’est pourquoi les clubs de golf et Grisons Tourisme vont à nouveau soutenir financièrement ce service spécial offert aux golfeuses et golfeurs cette saison.

Entretemps, le brouillard automnal s’est dissipé. Revigorés et bien informés au chaud, nous avons commencé notre partie sur le driving range. Gody a regardé mes premiers swings et nous nous sommes rendus sur le tee no 1. Imaginez le confort: le capitaine du Golfclub Arosa a porté mon sac et nettoyé mes clubs. J’ai pu parcourir les fairways, légère et sans souci, juste pour le plaisir. Le soleil a fait son apparition, dévoilant une image quasi mystique du paysage de montagnes. Les nappes de brouillard ont continué de lutter avec le soleil, brouillant parfois mes sensations de distance et de direction. Mais j’avais mon caddie expérimenté à mes côtés! Gody m’a montré où il fallait jouer, choisissant toujours le bon club et me passant la bouteille d’eau quand j’avais soif. Il m’a donné de précieux conseils sur les greens et j’ai appris l’une ou l’autre anecdote sur la longue histoire du Golfclub Arosa. Par exemple que son père Godi a travaillé pendant plus de trente ans en tant que greenkeeper ici, après des débuts de jeune caddie, comme c’était l’usage après la Seconde Guerre mondiale. «Pour arrondir les fins de mois, il lui arrivait de porter jusqu’à quatre sacs de golf en même temps sur le parcours», raconte Gody. Ma partie en compagnie de ce dernier, devenu «caddie de loisir» à presque 70 ans, était nettement moins fatigante et tout simplement merveilleuse. Même si les bons services de Gody n’ont pas vraiment amélioré mon jeu. Ce n’est bien sûr pas de sa faute, car malgré l’aide d’un caddie, on doit toujours jouer soi-même, c’est bien connu. Selon la devise «l’expérience compte plus que le résultat», ce fut toutefois une rencontre passionnante avec un golfeur enthousiaste et motivé, qui offre aux hôtes plus qu’une simple assistance technique. Comme l’ensemble des quatorze caddies grisons, il se fait un plaisir de faire découvrir sa belle région aux golfeurs et golfeuses visitant les Grisons. On se sent choyé en tant qu’hôte, et l’on peut prolonger l’expérience par exemple par une randon-