
2 minute read
manières Les mauvaises
La saison vient à peine de commencer que les phénomènes parasites du golf ressurgissent déjà. La scène se déroule bien évidemment au bar du club-house et tous les golfeurs sont concernés, même les meilleurs. Après la partie, on se retrouve donc autour d’une bière ou d’un «chose», pour ce qu’il est familièrement convenu d’appeler le «19ème» trou. Car en principe, on a déjà 18 trous au compteur, avec les hauts et les bas que cela suppose ! Il ne se passe pas dix minutes que la quiétude de ce moment de détente est perturbée par les exploits ou les catastrophes d’un joueur. Celui-là même qui ne peut s’empêcher de raconter dans les détails comment son putt a tour né au bord du trou, comment son fer 4 a touché le drapeau et combien il a eu la poisse lorsque son approche distillée à la perfection a touché un râteau pour finir dans le bunker. Coup après coup, il analyse son parcours et vous en accorde la primeur. Serge Galley, le président du Golf Club Neuchâtel, disait avec beaucoup d’humour à ce type d’individu : «donne-moi 100 francs et j’écoute ton histoire» ! Une manière efficace de mettre un terme à l’énumération systématique de coups qui n’intéressent en fait que son auteur.
Personnellement, j’essaie de m’en sortir en lançant quelques banalités du genre : «tout peut arriver» ou «le golf est ainsi fait», avant de tenter de relancer des sujets plus stimulants avec les amis, qui, comme moi, subissent avec ennui cette conférence insipide. Même le plaisir d’étancher ma soif ne parvient pas à compenser mon impatience de voir se terminer ce soliloque. A chaque fois, je pense à cette habitude de la Swiss PGA, qui voulait à une époque que la seule liberté accordée à un joueur qui terminait son parcours était d’annoncer son score. Une règle informelle que notre «contemporain» n’aurait évidemment pas l’idée d’appliquer. Il n’est pas plus concerné d’ailleurs par le fait de «jouer sa balle là où elle repose» ou par le «no mulligan or roll over». Vous ne serez pas étonnés d’apprendre qu’il est également connu pour ne pas réparer ses pitches ni replacer ses divots…
Advertisement
A propos d’étiquette : l’ennemi juré du bon golfeur est celui qui a fait du «slow play» son leitmotiv ! Je viens d’ailleurs de découvrir dans mon club un nouveau record dans la routine d’avant coup, mais c’est une autre histoire. Le deuxième défaut le plus grave est bien de ne pas réparer les impacts sur les greens. Car on devrait être fier de pouvoir relever un pitch que l’on a fait, ainsi que ceux des autres. Cela prouve que l’on a attaqué le green et que l’on est encore assez souple pour se baisser ! Sans oublier que l’état des greens est la carte de visite du club et que l’on devrait s’en soucier en permanence. Mais qu’est-ce que j’écris là ? Ce n’est pas à vous, chère lectrice et cher lecteur, que je dois expliquer cela. Ce sont les autres qui nous agacent en permanence avec de telles idioties…
Et la liste de leurs méfaits est longue : oubli du club sur un départ, traîner les pieds sur les greens, oublier de ratisser après une sortie de bunker, crier sur le parcours, ne pas être prêt à jouer, remplir son sac de choses inutiles (que l’on va perdre, oublier ou disperser sur le parcours), ne pas marquer sa balle, chercher celle-ci des heures dans le hors limites, au lieu d’aider son partenaire à trouver la sienne dans le rough, etc. Incorrigible.
Je voudrais quand même terminer sur une note positive, en vous souhaitant une belle et longue saison de golf, avec beaucoup de birdies. Dont vous ne parlerez jamais…
D’UN 54
COUP













