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Plus de professionnalisme
SÉRIE 4/4: PROMOTION DU SPORT D’ÉLITE DANS L’ARMÉE SUISSE
Davantage de professionnalisme
Pas de succès sans soutien institutionnel. Marco Bruni, initiateur de l’inclusion du sport en fauteuil roulant dans la promotion du sport d’élite dans l’armée, nous en dit plus.
Nicolas Hausammann
La première année avec trois athlètes remilitarisés s’achève, un nouvel élève a commencé l’école de recrues pour sportifs et sportives d’élite. Quel bilan en tires-tu?
Un bilan très positif. La coopération avec les responsables de l’armée est très agréable et fonctionne à merveille. Les cours de répétition marchent bien et se déroulent en partie aussi à Macolin. Ces rencontres, qui deviendront bientôt quotidiennes dans l’ER pour sportifs et sportives d’élite, sont la première étape d’une sensibilisation et d’une inclusion profondes.
Comment cette inclusion des athlètes en fauteuil roulant a-t-elle vu le jour?
Grâce au discours prononcé par la ministre des sports Viola Amherd à Macolin, à l’occasion des 75 ans de la promotion du sport. Elle y évoquait l’intégration du sport handicap. Alors évidemment, il n’a pas fallu me le dire deux fois. J’ai pris l’initiative et j’ai immédiatement demandé un entretien auprès du commandement de l’ER sports d’élite. Il s’est alors avéré qu’un commandant de l’ER avait déjà lancé un projet pilote. Lors de la table ronde, il est rapidement apparu qu’il était temps de mettre en œuvre l’inclusion des handisportifs et handisportives dans la promotion du sport d’élite de l’armée. Sport suisse en fauteuil roulant et PluSport ont ensuite élaboré un concept qui a été approuvé en été 2020.
Pourquoi le moment était-il si propice à cette ouverture?
L’intégration est enfin devenue un objectif pour l’ensemble de la société. Le monde militaire en fait aussi partie, et la volonté politique s’est nettement accentuée sous Viola Amherd. Le transfert de Lyss à Macolin et le fait que la formation soit désormais plus théorique permettent aussi aux personnes en fauteuil roulant de suivre la formation d’ordonnance de bureau. existe aussi une énorme pression pour davantage de professionnalisme dans le sport paralympique, être admis·e dans la promotion du sport d’élite vaut de l’or. Il n’y a pas de plafond dans ce concept, seuls le potentiel de l’athlète et l’armée décident qui rejoindra l’ER ou sera remilitarisé·e.
Fabian Recher sera la 1ère recrue du sport en fauteuil roulant. Comment les deux parties en tirent-elles mutuellement profit?
Rien que par la visibilité, la perception est améliorée et le rapprochement inévitable, car on passe le plus clair de son temps ensemble. Il se crée ainsi un espace d’échange qui est précieux pour les deux parties et les sensibilise aux préoccupations respectives. Le sport est ici le dénominateur commun ou le médiateur qui peut accomplir des miracles en termes d’entente.
Combien d’athlètes doivent être soutenu·e·s dans les viviers de promotion de l’armée?
L’objectif est de faire entrer dans ce vivier les athlètes issu·e·s de la promotion de la relève qui présentent un potentiel pour les championnats du monde, voire les Jeux Paralympiques. Chez les piéton·ne·s, plus de la moitié des médaillé·e·s olympiques viennent de cette promotion. Vu qu’il
Marco Bruni
De pionnier du snowboard au responsable du Centre national de performance pour le sport en fauteuil roulant
Tu as déjà emprunté cette voie dans la promotion du sport d’élite de l’armée avec les athlètes de snowboard. Qu’est-ce qui est différent dans le sport en fauteuil roulant?
Jadis, l’entraînement de l’armée était une formation de base (tir, marches, etc.). Depuis, les choses ont évolué et des portes se sont ouvertes. À l’époque, les adeptes du freestyle faisaient figure d’espèce exotique dans le sport d’élite, ce qui sera aussi le cas des Rollis au début. Mais aujourd’hui, ces précurseurs sont devenus incontournables, et j’ai hâte de voir ce moment arriver pour le sport en fauteuil roulant en Suisse!