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Des Jeux compliqués
PARALYMPICS BEIJING
Pour la Suisse, les Jeux Paralympiques qui ont eu lieu en mars 2022 resteront dans les mémoires comme des Jeux difficiles – aboutissant toutefois à de bons résultats – mais aussi comme les JP marquant la domination chinoise dans les disciplines d’hiver.
Roger Getzmann
L’équipe paralympique suisse de retour de Chine
Il était évident que le Covid et la manière dont il était géré en Chine nous poseraient des défis particuliers. Mais le caractère imprévisible du virus, l’étonnante fluctuation des résultats alors que les tests étaient effectués une à deux fois par jour et la différence d’interprétation de ces résultats en fonction des instances chinoises ont rendu la tâche de la mission suisse encore plus ardue.
Casse-tête chinois à l’hôtel
En Suisse, l’assouplissement des mesures une semaine avant le départ de la mission a compliqué la situation. Certains membres du staff n’ont pas pu prendre l’avion en raison d’un test positif, d’autres ont été testés positifs à leur arrivée. Celles et ceux dont les tests étaient deux fois de suite positifs ont été transféré·e·s dans des hôtels d’isolement. Ces derniers se sont d’ailleurs révélés bien plus agréables qu’on le craignait. Celles et ceux qui alternaient résultats positifs et négatifs étaient placé·e·s en chambre individuelle, ce qui était également le cas pour les gens qui revenaient de l’isolement après deux tests négatifs. Chaque jour, les besoins en chambres individuelles augmentaient et, malgré tous les efforts avec l’organisateur, il n’a guère été possible d’en trouver davantage. La liste des chambres était revue presque quotidiennement. Pendant notre séjour en Chine, certain·e·s d’entre nous ont dormi dans six chambres différentes à quatre endroits différents.
Encadrement au top
Heureusement, tous les tests effectués sur les athlètes se sont toujours révélés négatifs. En outre, nos sportifs et sportives ont bien vécu cette situation et sont resté·e·s optimistes, tout comme les équipes de responsables et d’encadrement qui ont su gérer les difficultés.
Leur esprit d’initiative et leur énergie ont permis de compenser les absences et de toujours trouver rapidement de bonnes solutions. Le Covid Liaison Officer Jochi Röthlisberger, aidé de la représentante de l’ambassade Karin Hess qui parle chinois, est toujours intervenu avec motivation afin d’obtenir le meilleur résultat possible pour notre délégation dans ce qu’il appelle une «guerre sur deux fronts». Grâce à cette équipe en or, nos athlètes ont été épargné·e·s de bien des déboires.
Finalement, ni la situation sanitaire, ni la crise en Europe de l’Est, que la Russie a déclenchée juste avant les Jeux, n’ont eu d’influence sur les performances des sportifs et sportives suisses. L’absence de concurrent·e·s russes a été remplacée par la domination chinoise. Auparavant, la Chine n’avait gagné qu’une seule médaille paralympique d’hiver (en 2018 en curling), elle en a désormais 61 de plus, ce qui la place au premier rang du classement des nations.
Sportivement peu enthousiasmant
Sur le plan sportif, la mission peut être qualifiée de satisfaisante. Grâce au bronze de Théo Gmür en descente et à quelques beaux diplômes, le pronostic de médailles 1+ a été atteint. La couverture médiatique suisse et l’attention ainsi portée au thème du handicap ont également été très réjouissantes.
Dommage que les performances des sportifs et sportives en fauteuil roulant n’aient pas vraiment suivi. L’absence du skip et les turbulences qui ont précédé les JP ont alourdi la tâche de l’équipe de curling. Et contre toute espérance, le déclic ne s’est pas produit une fois sur le terrain. En uniski, Murat Pelit n’a pas non plus réussi à s’imposer. Mais les performances audacieuses et intéressantes de Pascal Christen, paralympien pour la première fois, ouvrent de belles perspectives.